Nigeria: L’armée annonce avoir tué 300 combattants de Boko Haram

Les forces nigérianes soutenues par des frappes aériennes ont « tué plus de 300 combattants de Boko Haram » depuis le début de la semaine

Les forces nigérianes soutenues par des frappes aériennes ont tué plus de 300 combattants de Boko Haram depuis le début de la semaine, lors d’une opération pour reprendre 11 localités à la secte islamiste, a annoncé l’armée mercredi.

Des armes et des équipements ont également été récupérés et certains ont été détruits, précise le porte-parole de l’armée, le général Chris Olukolade, dans un communiqué.

Les troupes camerounaises, appuyées par l’armée de l’air tchadienne, ont attaqué les hommes de Boko Haram à Gourgouroon, localité à la frontière camerouno-nigériane, a fait savoir le porte-parole de l’armée camerounaise, le colonel Didier Badjeck.

Depuis deux semaines, les vents semblent tourner et Boko
Haram pâtit de la coopération militaire croissante entre les
pays de la région.

Les soldats nigérians ont reconquis lundi la ville stratégique de Monguno, dans le bassin du lac Tchad. Plus de 5.000 personnes avaient fui cette localité lorsqu’elle était tombée aux mains de Boko Haram en janvier.

Les troupes nigérianes ont saisi cinq types de véhicules blindés, un canon antiaérien, 50 caisses de bombes, huit types différents de mitrailleuses, 50 caisses de munitions et 300 motos que les islamistes avaient utilisés pour lancer des attaques.

« Des armes et de l’équipement ont également été saisies et
parfois détruits »
, a dit le général Chris Olukolade évoquant les
derniers combats en date, ajoutant que deux soldats ont trouvé
la mort et que dix autres ont été blessés.

Des militaires nigérians dans la ville de Maiduguri
AP/ Sunday Alamba)/n

Un premier bilan officiel de la guerre contre Boko-Haram

Depuis le 17 mai 2014, date de la riposte officielle du Cameroun aux incursions du groupe terroriste, 33 soldats sont tombés sur le front contre un millier de combattants de Boko Haram

L’armée camerounaise a déjà perdu 33 de ses soldats dans la guerre contre Boko Haram et causé la mort d’un millier d’hommes du côté du groupe terroriste nigérian, rapporte la presse publique ce mardi, citant des chiffres communiqués par le chef de la division de la Communication au ministère de la Défense, le lieutenant-colonel Didier Badjeck. Les mêmes chiffres ont été rapportés par RFI lundi, dans le sillage d’un voyage de presse organisé par le ministère de la Défense dans l’Extrême-Nord.

Ce bilan aurait été enregistré au cours de 18 attaques essuyées par les forces de défense camerounaises déployées sur le front. «Nous n’avons pas de velléités offensives. Nous défendons notre territoire. Chaque fois qu’il y a une incursion, nous traitons l’objectif», relève le lieutenant-colonel Didier Badjeck, cité dans Cameroon tribune de ce 11 novembre.

Le Cameroun a déclaré la guerre au groupe terroriste nigérian Boko-Haram le 17 mai dernier à Paris, au cours d’un sommet sur la sécurité au Nigéria. La déclaration de guerre a été faite par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya, devant ses pairs du Nigéria, du Niger, du Tchad, du Bénin et de la France.


DR)/n

Boko Haram n’a pas enregistré 300 désertions au Cameroun

Le porte-parole du ministère de la Défense contredit les médias qui lui attribuent la paternité de la nouvelle

Depuis le début du mois de septembre, «près de 300 personnes qui déclarent appartenir à Boko Haram ont déserté les rangs de la secte Boko Haram et ont demandé à se réfugier au Cameroun», a révélé, mardi à Anadolu, le Lieutenant-Colonel Didier Badjeck, responsable au ministère de la défense camerounais. Cette «information», publiée le 30 septembre 2014 par l’agence de presse Anadolu Agency et reprise sur de nombreux sites en ligne est sujette à polémique. Elle n’émanerait pas du ministère de la Défense, encore moins du chef de la division de la Communication au ministère de la Défense, le Lieutenant-colonel Didier Badjeck, qui a déclaré à Journalducameroun.com n’avoir jamais tenu ce genre de propos.

De nombreuses personnes continuent de diffuser des nouvelles parfois fantaisistes sur l’armée camerounaise dans le cadre de la guerre contre Boko Haram. Dans certains médias orientés vers le Cameroun, ou dans les médias internationaux, les intox sont devenues légion. Le 28 juillet dernier, c’est RFI qui avait créé le tollé en annonçant la libération de l’épouse du vice-premier ministre Amadou Ali, enlevée la veille. A ce jour, elle est pourtant toujours aux mains de ses ravisseurs.


armee-media.com)/n

Il se faisait passer pour l’«armée camerounaise»

Cet usurpateur d’identité, qui avait un compte très visité sur le réseau social Facebook, a été arrêté dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014. Au ministère de la Défense, on évalue les dégâts

Le nommé Fondja Amougou est aux arrêts pour avoir créé un compte sur le réseau social Facebook portant la mention «Armée camerounaise» et représenté comme un «organisme gouvernemental». L’individu a été arrêté dans la nuit du 26 au 27 septembre, a confié à Journalducameroun.com le chef de la division de la Communication au ministère de la Défense (Mindef).

M. Fondja Amougou est perçu au Mindef comme «un illuminé», un «apprenti-sorcier» qui parlait en lieu et place du porte-parole du ministère de la Défense. Le concerné a indiqué quant à lui que c’est plutôt par patriotisme qu’il a créé ledit compte en juin 2012, qui a reçu à ce jour près de 3000 mentions «J’aime» en ligne. Parmi ces mentions, figure celle du spécialiste des questions militaires à la télévision publique nationale CRTV, c’est dire à quel point les internautes sont tombés dans le pot…

Le ministère de la Défense, qui a transmis un rapport à la présidence de la République sur cette affaire, est actuellement en train d’évaluer «l’étendue des dégâts». Le profil Facebook «Armée camerounaise» diffusait des nouvelles sur des victoires imaginaires des soldats camerounais sur le front, à l’Extrême-Nord. Ce qui laissait parfois penser à la démagogie de l’Etat du Cameroun. Et parfois des informations aux conséquences diplomatiques considérables.

Le 15 juillet 2014 par exemple, «Armée camerounaise» a publié sur son profil: «L’armée Camerounaise fait incursion au Nigeria… une Base de Boko Haram Détruite et le pick-up de la gendarmerie récupéré». Au ministère de la Défense, on a sursauté en lisant ce message. Et pour cause: Le gouvernement camerounais s’est toujours montré fermement opposé à l’idée de poursuites de membres de Boko Haram sur son territoire par l’armée nigériane. Dire que l’armée camerounaise poursuit des assaillants en territoire nigérian relevait de la provocation sinon d’une brouille diplomatique.

Le canal de communication du ministère de la Défense
La division de la Communication du ministère de la Défense disposait d’un site web qui est aujourd’hui fermé. Le Lieutenant-colonel Didier Badjeck assure qu’il n’existe pour l’heure aucun compte officiel de l’armée camerounaise sur Facebook. «Nous sommes en train de refaire les structures de communication», a-t-il indiqué à Journalducameroun.com. Un nouveau site web sera bientôt lancé, «d’ici un mois», ainsi qu’un compte Facebook officiel de l’Armée, qui sera peut-être «moins prolixe», tient-il à préciser.

Capture d’écran de la page Facebook « Armée camerounaise » (réalisée le 02 octobre 2014)
Journalducameroun.com)/n

Le Nigéria confirme le retour des soldats qui s’étaient enfuis au Cameroun

L’armée nigériane a confirmé mardi le retour de plus de 480 soldats qui s’étaient réfugiés au Cameroun suite à une attaque de Boko Haram

Le Nigeria a confirmé mardi le retour de plus de 480 soldats désarmés par les troupes camerounaises après s’être réfugiés dans ce pays suite aux combats meurtriers qui les ont opposés aux insurgés de Boko Haram au cours du weekend, le long de la frontière entre le Nigeria et le Cameroun. Il a indiqué que les soldats qui avaient le « moral haut » sont revenus avec toutes leurs armes et leurs matériels intacts. Les soldats seraient arrivés au Nigeria par Mubi, dans l’Etat d’Adamawa situé dans le Nord-Est du pays.

Un communiqué publié par l’armée à Abuja indique: « Le quartier général de l’armée a confirmé que les troupes revenues du Cameroun ont rencontré aujourd’hui mardi, le haut commandant de la 3ème division, avant d’être engagées dans une autre mission de lutte contre le terrorisme. Tous les soldats sont en pleine forme et ont gardé leurs armes et leurs matériels ».

Le porte-parole de l’armée camerounaise, le Lt. Cl Didier Badjeck, a déclaré lundi que les soldats nigérians étaient désarmés et logés dans des écoles situées dans la ville camerounaise de Maroua, à environ 80 km de la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, lorsqu’ils se sont réfugiés dans le pays lors des combats meurtriers qui les ont opposés aux insurgés de Boko Haram.

Le porte-parole de l’armée nigériane, le général de division, Chris Olukolade, qui avait d’abord réfuté les rapports indiquant que les troupes pourraient avoir fait défection, a expliqué que les soldats nigérians se sont retrouvés en territoire camerounais dans le cadre d’une « man uvre tactique ».

Il avait ajouté que la présence de soldats au Cameroun « était le résultat de combats acharnés entre les troupes et les terroristes près de la frontière avec le Cameroun qui avaient vu les soldats nigérians passer la frontière dans le cadre d’une man uvre tactique ».

« Ils se sont retrouvés par hasard en territoire camerounais. Étant alliés, la procédure normale devant de tels incidents exige que les soldats remettent leurs armes afin d’assurer au pays ami qu’ils ne sont pas en mission hostile. Suite aux discussions nécessaires entre les autorités militaires des deux pays, le problème a été réglé. Par conséquent, les soldats sont en cours de route pour rejoindre leur unité au Nigeria ».

Au cours des dernières semaines, les soldats nigérians s’étaient plaints de la qualité de leurs armes comparée à celles utilisées par les insurgés de Boko Haram, ce qui fait craindre à certains d’entre eux d’être déployés en ligne de front.

L’armée nigériane a indiqué que les soldats sont rentrés avec leurs armes et leur matériel intacts.
informationng.com)/n

La guerre aux militaires

Par Le Lieutenant-colonel Didier Badjeck

La physionomie d’une bataille n’est pas un long fleuve tranquille. Encore moins celle des batailles qui s’inscrivent dans les procédés asymétriques, nouveaux modes d’emploi qui se heurtent au mode conventionnel. Aux confins de la période de la guerre froide, caractérisée par des oppositions idéologiques et des soutiens des grands blocs, ont fait place des guérillas multiformes. Les guerres se gagnent aujourd’hui par moins par la force que par le soft power à commencer par les médias, la désinformation, l’instrumentalisation des acteurs, le rôle des lobbies et des faiseurs d’opinion.

Le théâtre des opérations est un vaste champ de planification où se choquent les centres de gravité, les différences qui alternent entre bonnes et mauvaises nouvelles. Le calme, dit†on, est la force du sage. La stratégie se conçoit dans la sérénité, la déduction, l’apprentissage de l’environnement, la collation du renseignement. Si à la première déconvenue l’on fait montre de fragilité et de fébrilité, l’on est tout sauf un combattant. Le combat est un théâtre de patience où il se construit intelligemment la méthode qui va contraindre l’ennemi à abandonner ses ambitions.

A partir du moment où le combat se déclare, la zone se contamine. Phénomène encore plus remarqué après cette mondialisation qui a édulcoré la verticalité de l’Etat dans son sens westphalien. Se traduisant par une défrontièrisation. Les guerres modernes deviennent alors plus pernicieuses et c’est bien pour cela que la résolution de l’asymétrie est un casse†tête pour la stratégie conventionnelle. Ce n’est pas raisonnable d’y ajouter plus dans un domaine qui déjà est complexe. La stratégie militaire n’est ni un jeu de dame ou alors un jeu d’échec. Elle est le sommet de l’art militaire qui accumule dans le temps des expériences de guerre, celles des grands stratagèmes, de la lecture des facteurs environnementaux et psychologiques. Elle est la convergence de la technologie, du savoir et du raisonnement mis à la disposition de l’offensive et de la défensive sur le terrain.

Rien n’est si simple sur un champ de bataille. Raison de plus pour avoir l’humilité de ne rien présumer, rien déduire hâtivement. Tout est une conduite d’hypothèses qui s’éliminent progressivement, objectivement, pour dégager les solutions les plus défavorables. Si cela n’était pas su, cela est bon à savoir. Tout comme nous acceptons les ordonnances des médecins qui s’appuient sur les symptômes et les examens pour nous soigner†ce qui n’assure d’ailleurs pas pour autant une guérison quasi complète†, laissons aux militaires le soin de mener l’art de la guerre tel qu’ils l’ont appris et soutenons†les. Car le combat est une épreuve et la victoire au bout de la peine. Il se dit bien qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. On l’accomplit comme il se doit.

Lieutenant-Colonel Didier Badjeck
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