Au nom de quel principe la France agit en Côte d’ivoire, messieurs les intellectuels africains?

Par Jean Jacques Dikongue

Allez, Peuples! Emparez-vous de cette terre. Prenez là ! A qui ? À Personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la!
Victor Hugo

En langage moderne, ceux qui en ont l’expertise nous parle de géostratégie, de géopolitique et tous les autres concepts dont le but final qu’on veuille l’admettre ou pas, est l’occupation de l’espace géographique, quitte à ne plus respecter les principes de souveraineté des peuples à disposer d’eux-mêmes. On explique ainsi l’intense activité occidentale sur la planète, dont la vitrine hier était la civilisation et aujourd’hui remplacée par la démocratie par tous les ‘moyens’, par un besoin énergétique pour assurer sa survie. C’est sans doute ce qui fait aussi dire avec toute la véracité et la justesse du propos au professeur Théophile Obenga, la chose suivante : » Dominer, coloniser, détruire, tel est le destin de l’Occident…. »

On pourrait se refugier derrière tous les mots savants que l’on voudrait, développer de grandes théories comme certains africains savent le faire, tout ceci, pour nous autres qui n’avons ni l’étoffe encore moins la prétention de nous couvrir du sceau du mot intellectuel, n’est rien d’autre qu’une idéologie de fonctionnement. Une espèce de cahier de charges qui guide, oriente et détermine l’action de l’occident. Et ils la respectent à la lettre, car même si dans la forme elle subit changements, le fond reste immuable. Ce n’est pas, et je vois le prévisible et sempiternel contre-argument, refuser de voir la responsabilité des africains dans certains aspects de l’état actuel dans lequel se trouvent certains pays. La situation de l’Afrique aussi grande ou minime soit la responsabilité des africains, n’autorise en rien une ingérence étrangère fut-elle la France coutumière du fait. Et je rappelle à ceux là que, plus que quiconque, je suis de ceux qui défendent et pensent, comme le dit bien Achille Mbémbé que : »L’Afrique se sauvera par ses propres forces ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c’est bien ainsi. ». Mais pour autant, je ne me soumettrai pas à l’idéologie de la pensée unique, pour défendre l’indéfendable. Cette France là est indéfendable.

Une perception qui semble beaucoup échapper à l’africain ‘intellectualisé’. Celui là qui croit que tout part du présent ou parfois de rien pour expliquer le présent ; celui qui refuse toute référence au passé et à l’histoire pour une meilleure compréhension de l’actualité. Celui qui est dans l’autoflagellation non pas par rigueur intellectuelle comme il le prétend et s’autoregarde ; mais parce qu’il se refuse à la perte du pseudo confort que lui confèrent ses théories. Ces théories qui évitent toute prise de risques et lui garantissent le mirage d’une reconnaissance derrière laquelle il court. Une posture de poltron comme la définissait encore une des victimes de cette idéologie qu’il (l’intellectualisé africain) se garde bien de critiquer, Thomas Sankara : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère…  »

Un appel à l’assassinat de Laurent Gbagbo comme ce fut avec Saddam Hussein
Comme l’a fait son prédécesseur Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ne déroge pas à la règle du respect scrupuleux de la matrice de survie de la France. Ses multiples injonctions à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir et l’appel masqué à l’assassinat de ce dernier par Alain Juppé par cette formule : »Gbagbo vit ses derniers jours de chef d’État » doivent au moins conduire l’intellectualisé africain à poser deux questions qui paraissent fondamentales :

1- Au nom de quel principe la France se permet-elle de s’immiscer dans les affaires de la Côte d’Ivoire et assassiner les ivoiriens comme cela a été le cas en 2004 pour ne pas remonter plus loin ?

2- La Côte d’Ivoire n’est-elle pas libre et souveraine pour régler ses problèmes de démocratie ? La France a-t-elle reçu l’invitation des Ivoiriens à venir les délivrer du ‘mal’ Gbagbo ?

Ce questionnement simple, qui ne trouve même pas réponse satisfaisante auprès des artifices que l’occident lui-même a mis en place, l’intellectualisé africain à peine à se confronter à lui. Non pas par paresse puisqu’il se dit plus intellectuel que le reste, mais par une couardise inculquée, digérée et intégrée qu’il a reçue de cette idéologie ; mais aussi et surtout pour se garantir le confort que procure une telle posture face à l’idéologie qui détruit pourtant les siens auxquels il s’identifie selon que.Mais l’appel du matériel est au dessus de l’intégrité.

Nous disions que l’idéologie peut varier dans sa forme, mais elle ne change en rien dans sa quintessence. Hier sa substance moelleuse étaient la religion et la civilisation, aujourd’hui ce sont la démocratie et la haine des autres pour l’occident. D’ailleurs René Guénon l’explique très bien ces termes :  »Quelques uns parlent aujourd’hui de défense de l’occident, ce qui est vraiment singulier, alors que, c’est lui qui menace de tout submerger et d’entrainer l’humanité entière dans le tourbillon de son activité désordonnée »
Cet occident porteur des valeurs universelles. On se demande encore aujourd’hui à l’aune de ce qui se passe en Lybie, en Côte d’Ivoire etc. quelles sont-elles ces valeurs ? Celles d’aller assassiner les peuples comme la lecture de son histoire le montre si bien ?

De la bonne parole que l’on transportait sous les tuniques religieuses, on assiste aux structures dites mondiales et pour certaines structurellement invisibles, mais fonctionnellement, des instruments d’avilissement et d’humiliation des africains comme le TPI. Peut-on expliquer pourquoi tous les commanditaires des crimes en Irak et de l’assassinat de Saddam Hussein n’y sont pas traduits, par exemple.Les crimes en Palestine et les nombreux non respect des résolutions de l’état hébreux par exemple..
Des subterfuges comme la très fameuse  »Communauté Internationale » que personne ne peut définir à part ses seuls fondateurs..Mais dont le rôle est de préserver la bonne marche des intérêts idéologiques occidentaux.et protéger ses exactions à travers le monde.

En politique, la communauté des haines fait presque le fond des amitiés.
Alexis de Tocqueville

Les africains dans la grande majorité, n’ont pas une vision christique de la politique.Loin s’en faut. Et par conséquent sont pour cette même grande majorité, assez matures pour régler les problèmes liés à leurs dirigeants, si, une fois plus, ils ne sont pas empêchés par ceux là mêmes qui s’invitent à leurs débats internes. Ce déni de maturité des africains par les occidentaux qui est une astuce pour s’inviter et commettre des forfaits crapuleux sur les populations africaines participe de la même logique ; celle de piller, de détruire sous le sceau des principes d’humanisme. Si les Ivoiriens n’avaient plus besoin de Laurent Gbagbo ou les libyens de Kadhafi, ils les feraient partir sans quelconque intervention étrangère et encore moins française. Les haines coalisées de l’occident sur les personnes de Laurent Gbagbo et de Kadhafi ne répondent en rien aux aspirations des africains et ne sont pas encore un signe de l’honnêteté et de la véracité d’une civilisation qui est incapable de respect des principes et de partage, une civilisation incapable de cohabiter avec les autres. Une civilisation, poursuit René Guénon : »Une civilisation qui ne reconnaît aucun principe supérieur, qui n’est même fondée en réalité que sur une négation des principes, est par là même dépourvue de tout moyen d’entente avec les autres, car cette entente, pour être vraiment profonde et efficace ne peut s’établir que par en haut, c’est-à-dire précisément par ce qui manque à cette civilisation anormale et déviée  ». Comment peut-on être capable d’aller donner, d’offrir ce que l’on n’a pas ?

Chaque fois que les colonialistes nous invitent à une collaboration pour un progrès commun de nos deux peuples ils ont en arrière pensée d’arriver, avec le temps, à nous supplanter. Voilà pourquoi, tout ce qu’ils nous offrent n’est qu’un vaste mirage qui peut égarer un peuple entier, grâce à la complicité de quelques-uns.
Cheikh Anta Diop

Se servir des arguments fallacieux, surannés comme la protection des peuples pour semer la désolation et le chaos en côte d’Ivoire, en Libye ou ailleurs est une grosse injure que l’idéologie occidentale vient une fois de plus infliger aux africains avec comme toujours, quelques ‘théoriciens’ parmi ces derniers chez qui l’autoflagellation est devenue une nature plus qu’une habitude, pour expliquer à ceux qui s’insurgent non pas contre le fait que les populations africaines décrient, rappelons-le, les maux que connaissent toutes les sociétés humaines que l’on soit d’Afrique, d’Europe ou d’ailleurs avec leurs dirigeants ; mais une ingérence étrangère qui ne relève d’aucun autre principe que celui de la destruction et du refus de liberté aux peuples africains. Il aurait été maladroit mais surtout incomplet de conclure sans rappeler cette mise en garde que le vrai intellectuel africain, pas celui qui se contentait de l’autoflagellation, mais celui qui prenait des risques, les vrais, lançait contre cette poltronnerie et traitrise de certains africains tout en avertissant du comportement des Nicolas Sarkozy et ses coalisés contre l’Afrique, en d’autres termes sur l’idéologie occidentale.

Jean Jacques Dikongue
JDickson)/n

Cameroun: « Et si Suzanne Kala Lobé avait raison? »

«Lettre à la diaspora» et «les migraines de la diaspora» séduisent des «diasporés»

C’est la question que je me suis posé après avoir lu les deux adresses de Suzanne Kala Lobé à la diaspora camerounaise en l’occurrence, «lettre à la diaspora» et «les migraines de la diaspora». Au-delà des passions qu’elles suscitent, le contenu de ces correspondances mérite, à mon sens, une réflexion approfondie tant les problèmes posées sont pertinents et toujours d’actualité brûlante. Je tente ici d’y apporter ma modeste contribution.

En effet, de ces lectures, on retient que l’auteur s’en prend avec beaucoup de véhémence à ceux-là qui ont choisi, du haut de leurs Tours d’ivoire, à l’étranger, de critiquer le système politique en place au Cameroun, de proposer des systèmes alternatifs, se risquant même dans des propositions de sortie de «crise» et autres analyses à connotations politiques. Suzanne Kala Lobé ne comprend pas qu’ils s’arrogent le droit de tirer à boulets rouges sur leur pays et qu’ils se permettent parfois d’inciter à l’insurrection ou au soulèvement populaire alors qu’ils sont à des milliers de kilomètres, loin des réalités locales. Elle avoue par ailleurs qu’elle-même, à un certain moment de sa vie, s’est prise à ce jeu du contestataire imbu d’un savoir, d’une connaissance qu’elle pensait suffisamment révolutionnaire pour faire des suggestions en vue de changements souhaités.

Avec le recul, elle s’est rendu compte qu’il s’agissait plutôt d’idées toutes faites, tirées au hasard de ses pérégrinations livresques, de sa jeunesse d’esprit et de sa fougue d’alors qui lui laissait croire qu’elle détenait le pouvoir de changer le monde, d’influer sur la bonne marche de son pays.
Théodore Dikongue Ekwalla

De retour au Cameroun, sa vision des choses a littéralement changé. Non pas qu’elle ne souhaitait plus des changements positifs pour son pays mais dans le sens où elle pense que l’on ne peut réfléchir, proposer des solutions utiles et viables qu’en étant soi-même imprégné des réalités du terroir, qu’en les vivant pleinement comme ceux-là que l’on prétend défendre, avec les mains dans la gadoue. Comme ces millions de Camerounais qui soit n’ont pas eu la chance de partir, d’immigrer vers d’autres cieux ou d’autres qui, malgré leurs moyens, malgré les multiples possibilités qui leurs sont offertes, ont choisi de rester, de vivre le Cameroun au quotidien. Suzanne Kala Lobé, s’adressant à ces Camerounais qui sont à l’extérieur et qui se découvrent, pour certains, des talents de politique, leur dénie le droit de s’ériger en censeurs de la République depuis leurs «retraites dorées». A ses yeux, il est inacceptable qu’un Camerounais à l’étranger se mette à souffler les braises sur son pays par simple calcul subjectif et opportuniste, loin des attentes du peuple au nom de qui il prétend pourtant parler. Elle juge cette attitude irresponsable et à la limite antipatriote. De son point de vue, on ne peut prétendre «aimer son pays» et s’ériger en procureur à charge contre ses dirigeants et tout ce qu’ils entreprennent. Elle s’emporte aussi contre «ce groupe qui s’autoproclame diaspora, comme un parti politique engagé dans un projet collectif et de société». Pour Suzanne Kala Lobé, rien n’empêche celui qui pense détenir un projet politique sérieux et crédible de descendre dans l’arène, au Cameroun, afin de le défendre en toute liberté, en toute démocratie. A ce propos, il faut souligner que la constitution camerounaise en son préambule dispose clairement que les partis et formations politiques concourent à l’expression du suffrage. Et aussi que la liberté de communication et d’expression sont des droits expressément reconnus à tous citoyens camerounais.

Contrairement donc à ce que pourraient penser certains, la conquête du pouvoir ne peut se faire en dehors du cadre légal d’un parti ou d’une formation politique dûment constitué au Cameroun et qui se doit, en outre, de respecter les principes sacrosaints de la démocratie et de l’unité nationales. A quoi donc sert cette agitation fébrile à l’étranger? Quelle est donc sa finalité? Quels sont les véritables objectifs de ses animateurs? Pour quels enjeux? Ce sont des questions qui restent en suspend.

Toutefois, je pense que tous les Camerounais à l’étranger ne doivent pas être vus sous le même prisme. En effet, ces attitudes que dénonce la rédactrice des deux « lettres » à la diaspora ne sont pas caractéristiques de tous les Camerounais de l’extérieur. Je préfère d’ailleurs ce terme à celui de diaspora ou du sobriquet «diasporé» qu’emploie si souvent Suzanne Kala Lobé. A ce propos, je n’apprendrais rien à personne en affirmant que les Camerounais sont des voyageurs dans l’âme. De tous temps, Ils ont migré partout en Afrique comme ailleurs dans le monde. Tous n’ont pas quitté le Cameroun parce que persécutés au plan politique bien que cela ait pu être le cas pour certains durant les années de braise des occupations coloniales et de la chasse aux patriotes. La plupart ont quitté le pays en quête de bonnes aventures, pour aller chercher ailleurs, chez les autres, ce qu’ils n’arrivent pas à trouver facilement chez eux. D’autres ont quitté le Cameroun pour aller suivre des études supérieures à l’étranger, surtout quand les formations souhaitées n’étaient pas disponibles sur place. D’autres encore sont partis pour mille et une autres raisons et finiront par s’établir dans des pays d’accueil où ils ont quelques fois pris la nationalité locale et ont fondé des familles. En général, ils y vivent en bonne intelligence avec les populations autochtones qui apprécient leur esprit d’ouverture et la facilité d’intégration des Camerounais.

Tout cela ne fait pas d’eux une diaspora à l’image des juifs qui ont été déportés, qui ont fui la shoah, les affres de la persécution, etc. Les émigrés Camerounais qui ne sont aucunement dans ces cas de figure devraient plutôt être appelés «Camerounais de l’extérieur» ou
«Camerounais vivant à l’extérieur». Dans leurs nouveaux lieux de résidence ils forment des communautés plus ou moins importantes suivant les pays de prédilection. Et là je voudrais souligner avec force qu’il ne faudrait pas que l’on tombe dans le piège facile de la discrimination qui voudrait que ces émigrés soient considérés comme des Camerounais de seconde zone, des Camerounais entièrement à part parce que simplement ils ne résident pas au Cameroun. Soyons clairs ! On est Camerounais ou on ne l’est pas. La nation camerounaise est formée de toutes ses filles et tous ses fils, qu’ils soient à l’intérieur comme à l’extérieur du Cameroun. Le principe de l’indivisibilité de la nation camerounaise ne souffre de ce point de vue d’aucune contestation.

Fils d’émigré camerounais, je n’en garde pas moins, grâce à mon feu père, cette relation forte avec son pays d’origine, la terre de mes ancêtres. Une relation fondée sur le profond respect et une fierté patriotique. A ce titre, il ne me viendrait pas à l’esprit de porter un regard critique sur mon pays de l’étranger, de dire des choses négatives sur le Cameroun pour le simple plaisir de paraître ou de me faire valoir auprès des autres.

Bien au contraire, je suis de ceux qui pensent qu’il nous faut nous mettre ensemble pour cultiver cet amour pour le «Mboa», cet attachement à la mère patrie et tout ce qui la symbolise. Tous les Camerounais de l’extérieur ne sont pas obligatoirement des opposants au sens politique du terme.
Théodore Dikongue Ekwalla

Il est évident aussi qu’au nom de la liberté d’opinion et d’expression, on ne peut dénier à quiconque le droit de dire ce qu’il pense sur la bonne marche du Cameroun. Mais je suis parfaitement en phase avec Suzanne Kala Lobé, quand elle dit, entre les lignes, qu’il nous faut savoir raison garder. Car en effet, comment peut-on crier son patriotisme et se faire à l’étranger le porte-voix de ceux qui ne veulent pas seulement du bien à notre pays ? Je ne dis pas qu’il faille la fermer et regarder faire. Mais à l’étranger avons-nous véritablement toute la latitude pour apprécier les problèmes du moment et nous faire écouter par les populations concernées si tant est que notre discours est un discours vrai, dénué de tout subjectivisme, de tout calcul politicien ? C’est là qu’est toute la problématique de cet activisme. Il me revient des souvenirs de lecture du journal «La Nation Kamerunaise» qui paraissait en 1957 et où le Prince Dika-Akwa Nya Bonambela lançait, de l’étranger, des appels aux patriotes, aux «citoyens du Kamerun» pour mener le combat contre l’oppresseur et contre les «capitulards». Sommes-nous aujourd’hui dans la même situation? Le Cameroun est-il aujourd’hui aux mains d’étrangers pour que nous éprouvions le besoin de nous faire entendre négativement depuis nos exils lointains? Avons-nous aujourd’hui un parti d’opposition français, anglais ou américain en exil ? Un ancien ambassadeur de notre pays répétait souvent à ses concitoyens que «tous les Camerounais à l’étranger sont des ambassadeurs avant la lettre». A ce titre, ils se doivent d’être les défenseurs de leur pays et de son image. Ils se doivent de chercher à l’étranger ce qu’il y a de meilleur. Ils se doivent d’inciter les investisseurs à venir au Cameroun pour y apporter leurs expertises et leurs moyens. Comme ces milliers de chinois qui partaient en vacances organisées l’appareil photo en bandoulière, ils doivent ramener au pays ces images, ces idées, ces projets, ces moyens qui, exploitées avec intelligence, serviront à sortir le Cameroun du sous-développement.

Théodore Ekwalla Dikongue
Journalducameroun.com)/n

A mon avis, les frustrations et colères qui font le lit des critiques acerbes de certains de nos compatriotes à l’étranger pourraient venir de leur sentiment d’être marginalisés, de la perception qu’ils ont de ne pas être impliqués du tout dans la vie de la Nation camerounaise.
Pour corriger cela, il devrait y avoir des structures d’encadrement qui éviteraient que les Camerounais de l’extérieur aient l’impression d’être comme des électrons libres à la périphérie des frontières nationales. A ce propos, il serait intéressant d’envisager par exemple, à l’instar de pays comme la France ou le Sénégal, la création d’un «ministère des Camerounais de l’extérieur» qui aurait pour mission de capitaliser tout ce que le Cameroun compte comme ressources humaines à l’extérieur et voir de quelles manières elles peuvent être utiles pour le pays. Dans ce même registre, il pourrait être envisagé aussi des mesures incitatives de retour au bercail pour ceux-là qui le souhaitent. Le pays n’a-t-il pas besoin de toutes ses filles et fils pour mener le combat du sous-développement ? Parmi ces mesures, il pourrait y avoir aussi celle qui permettrait de participer pleinement à la vie politique du pays notamment la possibilité de prendre part aux principales échéances électorales du Cameroun. C’est là aussi un débat où le Chef de l’Etat a agité une promesse qui fait son chemin.

A travers nos critiques incessantes, nous donnons malheureusement l’impression de sous-estimer cette paix qui règne au Cameroun. Avouons-le, le Camerounais en général n’est pas facile à diriger. C’est par conséquent une tache difficile pour ses dirigeants que de maintenir le bon équilibre de cette riche mosaïque d’ethnies, de cultures et de religions que représente le Cameroun. L’exercice n’est pas du tout aisé et comporte des difficultés de tous ordres qu’il faut savoir gérer avec discernement, avec tempérament. La situation dramatique de certains pays d’Afrique comme le nôtre devrait nous faire prendre conscience de la chance extraordinaire que les Camerounais ont de vivre ensemble dans un pays stable, sans animosité, avec un sens élevé du partage et de la tolérance. Notre patriotisme ne doit pas seulement se célébrer lors des matchs de football des Lions Indomptables. Il doit être quotidien, permanent. Sachons aussi que ce n’est pas en embouchant continuellement les trompettes du désespoir et de la dénonciation systématique que nous apporterons notre pierre à la construction de la jeune Nation camerounaise. Elle ne se construira pas essentiellement dans les débats de salon, dans les forums et autres séminaires.

L’édification et le renforcement de la Nation camerounaise doit être l’affaire de tous, depuis le paysan jusqu’au cadre supérieur. Cette construction se fera les outils à la main et non pas avec de belles paroles, fussent-elles les plus mielleuses. Mettons-nous donc au travail, chers compatriotes!
Théodore Dikongue Ekwalla

Les grandes nations du monde ne se sont pas développées du jour au lendemain. Elles sont toutes passées par des étapes parfois très difficiles. Notre pays fête cette année ses cinquante premières années de liberté retrouvée. C’est l’occasion de faire le bilan mais aussi le moment de définir les perspectives pour l’avenir. En effet, le Cameroun de demain se prépare aujourd’hui, avec toutes ses filles et fils patriotes. Les luttes épiques pour notre indépendance qu’ont livrées les grands résistants et martyrs de la nation que sont les Prince Rudolph Douala Manga-Bell, Ngosso Din, Nkilik Makong, le Sultan de Kousséri, le capitaine Samba Martin des Boulous, Somo des Banen, le roi Dika Mpondo Akwa, les David Mouanguê Meeton, son fils le lieutenant Toubé Meeton et tous les autres comme Hapi des Bana, le Chef Baham, le chef Basu et le savant sultan Njoya et d’autres encore, ne doivent pas être vaines. Bien au contraire, leurs luttes constituent le socle sinon la fondation solide sur laquelle la Nation camerounaise a été bâtie. Inspirons-nous donc de leur vaillance et de leur patriotisme pour conduire notre pays vers des lendemains meilleurs.

Je partage l’opinion de Suzanne Kala Lobé qui voudrait que les Camerounais de l’extérieur soient non pas une force déstabilisatrice mais une force d’idées novatrices et de réflexions positives dans l’intérêt bien compris de tous les Camerounais et du Cameroun. Ne tombons pas, là aussi, dans le piège des schémas qui veulent que l’on envoie des mercenaires remplacer celui qui ne fait plus l’affaire de certains lobbies d’affaires ou d’Etat, par un autre personnage plus docile qui promet allégeance et souplesse à ces forces tapies dans l’ombre, au détriment de la majorité du peuple qui aspire à la paix, à la sécurité et au bien-être. L’interpellation vigoureuse de la rédactrice des deux lettres a, à mon sens, l’avantage de nous appeler à une remise en question de nos certitudes trompeuses et d’éveiller en nous la vraie raison patriotique, que l’on soit à l’intérieur comme à l’extérieur du Cameroun. L’avenir de notre cher pays, sa stabilité et sa prospérité n’en valent-ils pas la chandelle?

Suzanne Kala Lobé, et si elle avait raison!

Henry Dikongue chante contre l’exploitation sexuelle des enfants

L’artiste se produit dans les salles de Douala et Yaoundé pour deux concerts de charité

Les deux concerts rentrent dans le cadre des manifestations de l’association La Colombe en vue de la célébration de la 2ème journée mondiale contre l’exploitation sexuelle qui se célèbre ce jeudi 04 mars 2010. Pour l’occasion, l’association organise toute une campagne de sensibilisation dans les villes de Douala et Yaoundé, sur le thème «stop aux abus sexuels des enfants». L’objectif de l’évènement est d’attirer l’attention des adultes sur le respect des droits de l’enfant, le respect de son intégrité physique et les effets destructeurs liés à la violation de son corps. Autre objectif, éclairer les enfants sur les attitudes qui peuvent leur permettre de reconnaître et éviter des situations à risques.

C’est donc dans la lignée de ces objectifs qu’auront lieu les deux concerts live, respectivement les 04 et 07 mars 2010 dans les Centre Culturel Français de Douala et Yaoundé, avec comme tête d’affiche l’artiste camerounais de renommée internationale Henry Dikongue. «Les soirées seront également animées par un récital de poèmes déclamés par des enfants, dans lesquels ils exprimeront leur désir de se sentir aimés et encadrés dans un monde de plus en plus violent» affirme t-on dans l’organisation.

Outre les concerts, plusieurs autres activités sont prévues, notamment des conférences – débats, animées par des professionnels de l’enfance et des universitaires, sur la notion d’abus sexuel, les différents mécanismes qui expliquent sa survenue, la reconnaissance des symptômes possibles d’abus sexuel, la responsabilité individuelle et communautaire en matière de prévention, les aspects sociologiques et juridiques des abus sexuels. A noter que l’artiste Henry Dikongue arrive au Cameroun ce mardi 02 mars par l’aéroport international de Douala. Il donnera une conférence de presse ce mercredi à 11 heures au CCF de Douala et le 07 mars à la même heure au CCF de Yaoundé.

L’Association nationale sur la prévention et l’information concernant la pédophilie et l’aide aux victimes «La colombe», a pour but d’organiser des activités de sensibilisation (conférences, débats), afin d’attirer l’attention du public sur les conséquences de la pédophilie sur la jeunesse, en partenariat avec les institutions publiques, privées et confessionnelles, chargées de la protection de l’enfance; de favoriser l’écoute et l’accompagnement des victimes et de leur famille, en établissant un dialogue actif, anonyme et discret, respectueux de la personne, pour tous ceux et celles qui souffrent; soutien psychothérapeutique aux victimes et aux pédophiles en vue de leur réinsertion psychosociale.

L’artiste Henry Dikongue
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Henri Dikongue: « Je suis pour la promotion des bonnes initiatives telles que la soirée du 12 décembre prohain »

Il a accepté de jouer le jeu des questions-réponses

Pour la faible proportion de nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, Il nous importe de souligner que nous avons en face de nous aujourd’hui, un musicien qui boucle cette année, 17 bougies de carrières avec 04 albums à son actif, dont le plus célèbre est titré « C est la vie » , deuxième album sorti en 1997 et qui a par ailleurs été classé premier « au world music chart Europe » en 1998. Votre style musical est constitué de rythmes savamment dosés de Makossa, Bikutsi, mais aussi du reggae, du Jazz et de la Rumba. Toutes les voix s’accordent à dire que vos paroles, vos textes et vos mélodies s’inscrivent dans une tradition folk africaine qui réhabilite avec talent les cultures les plus ancestrales (chants de pêcheurs, musiciens-voyageurs). Cheikh Anta Diop devrait donc sourire depuis sa tombe en vous écoutant jouer. Vous cumulez à votre actif également nombre d’événements culturels dans le monde.
Merci pour cette description de mon uvre dans laquelle je me reconnais parfaitement.

Vous revenez du Benin, plus précisément de Cotonou dans le cadre d’une tournée africaine en compagnie de Queen Eteme. Quel a été l’accueil réservé à l’hôte de marque que vous êtes, de la part de nos amis Béninois?
L’accueil était cordial et très chaleureux

Et comment s’est déroulé le concert?
Les concerts, car je me suis produit deux fois à Cotonou. Très bonne ambiance du public béninois et la chaleur de la communauté camerounaise qui était présente.

Biso na Wa, Monsieur Dikongue, ça remonte à 2005. A quand le prochain Album?
Mon prochain Opus est prévu d’ici fin 2010 début 2011

Un coup d’ il jeté sur votre site personnel permet de constater qu’au premier rang des pays où vous avez beaucoup joué cette année et l’année dernière, viennent l’Allemagne, ensuite la Suisse. Le Cameroun est presqu’absent de vos tournées musicales passées et futures. La dernière tournée au Cameroun remonterait à 1998 ou vous avez joué à Yaoundé et ensuite à Douala. Le Cameroun ne fait-il plus partie des pays où vous souhaiterez vous produire ?
Petit récapitulatif j’ai fêté mes dix ans de carrière au Cameroun en 2005 et participé au FENAC au Cameroun en 2009 mais étant donné que je me produis à travers différents festivals dans le monde il m’est souvent difficile d’être partout en même temps.

[On vous étiquette souvent comme artiste musicien rebelle mais sensible. Vous reconnaissez-vous dans cette étiquette?]
Oui et je l’assume cette étiquette

Cela suppose que vous n’avez pas été insensible aux « élections présidentielles » qui consacrent curieusement à chaque fois, les fils des présidents disparus. Qu’est-ce que cette situation regrettable en Afrique vous inspire?
Cette situation n’est pas bonne pour la démocratie.

Selon votre programme de ces fins d’années, vous êtes le 4 décembre en Suisse et le 12 du même mois ici à Paris ou vous avez accepté de parrainer l’évènement organisé par AEUD.INFO (media initié et animé par les anciens étudiants de l’université de Douala), qui garde une ouïe permanente et attentive sur les préoccupations estudiantines des universités camerounaises et d’Afrique en générale. Est-ce votre fibre d’ancien étudiant de Besançon qui a motivé votre adhésion à notre projet ?
Oui, je crois et aussi pour d’autres bonnes raisons : je suis pour la promotion des bonnes initiatives (et entretenir l’esprit de solidarité entre nous) telles celles pour laquelle vous me convier le 12 décembre prochain.

Et si les universités camerounaises prenaient la responsabilité de former des jeunes à la musique africaine et aux sonorités traditionnelles ou même modernes, cela pourrait-il susciter chez vous quelque engouement de formateur au point de vous pousser à y avoir une part active ? Croyez-vous que votre registre musical pourrait alors inspirer des vocations ?
Je le souhaite vivement et s’est avec un grand plaisir que je mettrais ma contribution pour de tels projets éducatifs

Est-ce que la formation d’autres jeunes camerounais qui pourront prendre le relai après votre retraite vous inspire quelque engagement? Et que pensez-vous devoir faire à ce niveau?
Wait and see (je pense avoir encore un peu de temps avant ma retraite)

Aujourd’hui le paysage musical mondial est complètement phagocyté par l’électronique, faisant ainsi fi de la créativité individuelle. Pensez-vous que ce type musical puisse exprimer réellement la sensation originelle ? Et croyez-vous pouvoir y avoir recours dans votre prochain album ?
Rien n’est impossible, l’essentiel est surtout de faire valoriser les sonorités africaines

Nous arrivons au terme de cet entretien. Avez-vous un mot de fin pour nos lecteurs ?
Je souhaite à vos lecteurs une bonne année 2010 par anticipation et espère les savoir nombreux le 12 décembre prochain à Paris, pour cette initiative louable.

Henri Dikongue
www.africasounds.com)/n

Un lecteur parle de Michael Jackson

« Et si son seul tort était d’avoir atteint cette excellence à laquelle il était d’emblée exclu par un système? »

Mardi soir encore, devant les écrans de télévision pour certains, l’émotion, la tristesse et la douleur sont allées encore plus loin dans la conscience planétaire face à l’hommage rendu à Michael Jackson au Staples Center. Sentiments et émotions qui nous habitaient déjà dès l’annonce le 24 juin dernier de la mort de celui qui, comme nul autre artiste, aura marqué son siècle tant par son génie pour la majorité que par ses frasques pour une insignifiante partie. Mais pour de nombreuses personnes, à sa façon, comme MLK ou Rosa Parks, Michael Jackson aura contribué à briser certaines épaisseurs, à défoncer certaines barricades et à ouvrir des portes qu’un système avait pris la peine de fermer au nom de la supériorité des races. MTV qui ne voulait pas de noirs était contraint d’ouvrir ses portes à « Beat It » et par la suite aux autres noirs pour ne citer que cet exemple là.

Ces émotions, cette tristesse, cette douleur que de milliers de personnes ont ressenties pour celui qui par sa musique, ses actes a, le mieux, su réaliser les propos de MLK, lanceront-elles le signal à partir duquel de nouvelles façons de s’affronter tout en se respectant donneront un autre sens à la vie commune? Il n’en est pas bien sûr.
Ses actes le placent également au sommet de ce qu’il a réalisé avec sa musique. On ne le dit jamais assez, mais Michael Jackson a uvré pour la famine, l’enfance, l’environnement bref pour l’humanité de manière concrète, là ou politiciens de tous bords et autres illusionnistes pérorent et brillent par des formules creuses et vaseuses.

L’acharnement de cette même insignifiante partie de la population représentée par certains médias et politiques sur un « mort » prouve en effet que la société, toujours prompte à s’approprier les belles « histoires », de se sentir responsable des « rêves » est tout aussi incapable de se montrer responsable et de s’approprier les « cauchemars » qu’elle engendre pourtant. Aimé Césaire disait à ce propos : « une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde ». Moribonde parce qu’elle se refuse à faire une introspection de ses propres agissements et ruse en refusant d’assumer ses nombreuses et gravissimes fautes. Elle accable, elle s’acharne, prédatrice, elle se rue sur sa proie et l’extermine.

Et si finalement le tort de Michael Jackson aura été de ne pas être là où on l’attendait. C’est-à-dire refuser de pactiser avec la médiocrité, seul référentiel admis aux gens de sa condition. On n’attendait pas de lui comme de tous les noirs généralement, qu’il aspire à l’excellence dans ces sociétés qui définissaient et définissent encore et toujours dès la naissance les destinés selon que l’on est du bon ou du mauvais côté à partir des critères préétablis. En réécrivant, en redéfinissant tous les codes dans lesquels le noir devrait forcément se reconnaître parce que voulus par le système, il enfreignait la loi établie et le sort ne pouvait être que celui de la calomnie, de l’humiliation, de la mort. Martin Luther King qui était pourtant non-violent et qu’on ne soupçonne même pas d’avoir « violé » un enfant a-t-il connu meilleur sort? Non ! Son tort était d’avoir montré au système l’une de ses plaies, la culture de la haine et de lui avoir intimé qu’une autre façon de concevoir les rapports humains est possible. Discours ou propos repris à son compte par Michael Jackson aussi.

Allons enquiquiner les certitudes de ces hitlériens de la pensée, de ces disciples de Gobineau et consorts qui prennent la bible à témoin ce, même dans leurs constitutions ou leurs institutions juridiques car se revendiquant dignes héritiers. La tradition biblique n’apprend-elle pas aux humains que nous sommes que la paix, l’amour entre les peuples, valeurs que nous prétendons poursuivre étaient incarnées en Jésus Christ ? Pourquoi donc, si ces valeurs sont les nôtres ou du moins sont celles auxquelles nous croyons, l’a-t-on tué ? N’est-ce pas parce les siennes allaient à l’encontre des iniquités et de la haine qui sont en réalité ces valeurs qui nous motivent et qui nous permettent de systématiquement éliminer ceux qui prônent le contraire ? N’est-ce pas parce qu’il montrait à ce système là, sa belle hideur ?

On pourrait ainsi multiplier des exemples et aussi on trouvera que le propos est exagéré. Mais Albert Memmi le dit si bien : « On dit toujours que quelqu’un exagère quand il décrit une injustice à des gens qui ne veulent pas en entendre parler ».

Michael n’a jamais cessé de rêver et c’est ce rêve qui a changé le monde… Il a ouvert le monde entier, le monde de la musique, il a mis un gant, a remonté son pantalon et ouvert le rideau.. C’est Michael Jackson qui nous a fait chanter  » We are the World » et qui a lutté contre la faim… Parce que Michael Jackson a continué à avancer… grâce à lui tous ceux qui se sentaient isolés aux quatre coins du monde se sont connectés… Michael s’est toujours relevé Michael ne s’est jamais arrêté…
Al Sharpton pendant son homélie

Nous avons envie de rajouter à cette belle démonstration du révérend Al Sharpton que Michael Jackson a, en plus de rêver, matérialisé, rendu réalité les propos que bien avant lui, prononçait le révérend Martin Luther King ; car excellent dans son travail il a été et réunificateur il l’aura tout autant été. Qu’est-ce que donc quelques baves et salves haineuses peuvent-elles contre tant d’amour témoigné à cet enfant béni dont la grâce, le génie, l’intelligence ne répondaient ni de la seule volonté ou encore de la seule parole de l’humain ou de quelconque système aussi inique ou juste soit-il car n’émanant pas de lui ? Rien !

A-t-on encore le droit de s’étonner ou de s’emporter lorsqu’après lecture des écritures dites saintes, de voir qu’un simple homme finalement est persécuté pour ce qu’il représente quand nous savons que la calomnie et l’humiliation furent avant sa mort, le quotidien du Christ? Les chrétiens et ceux qui se revendiquant tels peuvent mieux que quiconque répondre à cette interrogation.

Peter King, un élu de New-York au congrès américain déclare je cite :  » Michael Jackson était un pervers, quelqu’un qui abusait des enfants, un pédophile. Et lui donner une telle couverture en dit long sur notre pays. Je pense que nous étions trop politiquement corrects ». C’est le cri du désespoir d’une haine qui peine à se contenir. On a simplement envie de poser la question suivante : L’apolitiquement correct ou le politiquement incorrect serait donc de ne plus tenir compte des jugements de justice ? Ou alors de monter à nouveau des escadrons de KKK pour produire à nouveau « the strange fruit » comme le chantait Billie Holiday la première fois au café society à New York ? Tenez donc !

Cette salve aurait eu un peu de poids, si la société à laquelle appartient le sieur Peter King n’avait pas montré l’objectif de la cabale, de l’acharnement sur Michael Jackson : sa cupidité sans bornes; celle qui va jusqu’à monnayer l’honneur d’un enfant dit-on, abusé par un pédophile. Est-ce le sort de tous les pédophiles que d’être en liberté dans votre société monsieur Peter King même avec une culpabilité avérée comme vous le dites ? Peter King a oublié que dans son paradigme l’argent est bien au dessus de l’honneur. Celui-ci se lave très rapidement avec quelques millions de dollars. Auriez-vous pris une poignée de dollars pour laver l’affront subi, si cela avait été votre fils ? Un tel manque d’élégance qui symétriquement montre la pusillanimité du personnage ne contribue qu’à renforcer la dérive d’une société que James Baldwin qualifiait à juste titre «d’insondable cruauté » et met en évidence la mince épaisseur qui entretient le vivre-ensemble.

Tout cet acharnement n’aura au bout du compte pas raison de l’amour indéfectible que Michael Jackson aura crée, suscité entre les individus malgré les barrières et frontières que ces hitlériens de la pensée, ces adeptes de Louis Agassiz et autres affabulateurs ont érigées et tentent d’imposer à coups de mensonges. Et s’il réside encore un semblant, un ersatz de dignité en la société, il est temps de le prouver en se terrant dans le silence car votre silence aurait été plus craint que vos injures ainsi le rappelait Jean Racine.
Michael Jackson n’aura été finalement accepté par ce système que par sa capacité à remplir les poches des vautours qui lui crachent aujourd’hui dessus et non pour ce qu’il a été c’est-à-dire un Homme comme vous et moi avec ce génie en plus qui le plaçait au-dessus et l’a amené à swinguer avec l’excellence.

A mon tour de te dire Thank you Mike !

Michael Jackson
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Election présidentielle de 2011 au Cameroun: Un lecteur s’exprime

« Y-a-t’il une formule marketing capable de faire basculer le vote au Cameroun? »

Dans la perspective des prochaines élections présidentielles de 2011 au Cameroun et les opérations de charme et de séductions entreprises ci et là par les avérés et potentiels candidats à la magistrature suprême, existe-il une formule ‘choc’ capable d’inverser les v ux des camerounais ?
– Voir l’actuel président ne plus se présenter aux prochaines élections présidentielles en d’autres termes le voir tirer sa révérence ?
– Voir un candidat qui saura enfin tenir compte des aspirations du peuple
– Voir un Cameroun dynamique et entreprenant qui susciterait de l’espoir.
Il serait prétentieux de dire exactement ce que veulent les Camerounais, mais on sait pouvoir dire ce qu’ils ne veulent plus jamais voir.
Les gourous et autres communicants qualifiés de sorciers ‘blancs’ qui dirigent et gèrent la communication des dirigeants africains partout sur le continent sont-ils des sorciers dans le sens ‘africain’ du terme ou de simples charlatans mus par la cupidité inhérente à leur système de valeurs ? Il est une opposition à laquelle ils devront prendre en compte, la détermination de l’opinion camerounaise, africaine en générale, prête à en découdre avec qui, une fois de plus, se permettrait d’ignorer, d’annihiler l’expression de leur voix , de la voler tout simplement comme ce fût le cas au Togo..

Seules la flagornerie, la mesquinerie et un certain esprit mercantiliste et de lucre assez développé, au vu de la situation économique, politique et sociale pourrait pousser à une lecture hagiographique du Cameroun, à un angélisme davantage abscons que béat. Il faut pouvoir être mû par finalement une haine des populations africaines francophones pour pouvoir chanter des louanges à leurs dirigeants respectifs. C’est dans cette aventure aussi périlleuse que, dans ce qu’il est justifié de qualifier de ‘salmigondis’, le journaliste français François Mattei du quotidien France-Soir vient de se lancer en essayant de forcer les esprits à se convaincre de la beauté de ce qu’ils ont décidé de rejeter parce que plus supportable. Exercice dans lequel les limites du raisonnable ont été de loin dépassées pour verser dans l’insanité et l’injure.

Insanité parce que, présenter la gouvernance actuelle du Cameroun comme un modèle du genre, en vantant les mérites de son auteur, alors que depuis 27 ans, elle (gouvernance) a inscrit le désespoir dans le futur des millions de camerounais réduits à la mendicité pendant qu’une infime partie séquestre l’espoir, est tout simplement hideux et abject. Insanité parce qu’une fois de plus, il faut que des « forces » obscures et extérieurs au Cameroun consentent à venir dire aux Camerounais ce qui est bon ou non pour eux.

Une injure à l’endroit des millions de camerounais qui feraient uvre de salubrité intellectuelle et morale en ne s’offrant pas des écrits qui les vilipendent en les forçant à accepter ce qu’ils rejettent parce que la connaissant mieux que n’importe quel adepte du charlatanisme, fut-il journaliste de France ou d’ailleurs. Et comment d’ailleurs la population camerounaise dans sa majorité pourrait s’offrir un tel salmigondis, même si elle le voulait? La situation précaire qui est la leur ne permet plus l’accessoire et lequel, dans le cas de la ponte de ce journaliste, est simplement une injure à leur endroit. Chanter des louanges à un système séquellaire comme celui qui sévit en Afrique francophone en général et au Cameroun en particulier est une forme non détournée de fustiger, d’accabler les camerounais dont les efforts de se sortir du carcan dans lequel ils sont enchainés ne sont plus à faire ; efforts tués dans l’embryon, par une absence de vision politique.

Un tel angélisme vendu aux camerounais, bien qu’inscrite dans une philosophie de communication consiste à prendre, dans une perspective moins grave, les camerounais pour des enfants et au pire, à affirmer sans masques, qu’ils sont des abrutis, des imbéciles. Les formules de choc en marketing n’ont jamais réussi à porter un produit de mauvaise qualité telle qu’il soit dans le choix des consommateurs et la politique n’échappe pas à cette règle naturelle finalement. D’ailleurs si la marchandise était de bonne qualité, elle ne se livrerait pas à une telle démarche de séduction tous azimuts, puisque pendant 27 ans, elle a eu le temps de se faire apprécier par les consommateurs.

Evidemment, comme un proverbe bien camerounais le dit : « Impossible n’est pas camerounais », pour la circonstance, « Impossible n’est pas français » c’est l’histoire commune entre ces deux peuples écrite bien sûr par des exégètes politiques et leurs sbires. On trouvera donc toujours des gens qui, face à l’impossible, seront tenus et jugerons que remettre en cause leurs contre-vérités, que l’on enveloppe dans un contenant pour faire genre, est un exercice d’exagération, une réaction épidermique venant de ceux qui ne partagent pas cet angélisme enthousiasmant et dénué de bon sens que l’on impose à l’intelligence de tout un peuple et au monde. On fera pour cela l’apologie de la calamité et du vice politique en peignant des tableaux enjoliveurs dont le but est de faire admettre que les valeurs auxquelles le peuple croit, peuvent être incarnées par une espèce d’immondicité gentille tout d’un coup.
On trouvera toujours que le peuple camerounais est ingrat lorsqu’il dénonce la politique de ses dirigeants. Une politique qui, depuis plus de 27 ans a fait la démonstration de son inadaptation d’avec les aspirations du peuple, d’un autisme sans commune mesure.

François Mattei, en publiant son ouvrage, rend de fait les camerounais, acteurs de leur propre oppression en retirant toute la substance mortifère à une vision politique qui traque, sévit et dont les séquelles ont encore été observées en février 2008 dans un océan de sang de certains citoyens, dont le seul tort a été d’avoir fait céder la digue du silence qui entourait, étouffait leurs souffrances quotidiennes, lesquelles s’inscrivent dans une sorte d’héritage que l’on observe de plus en plus et de génération en génération.

La communication, même inscrite dans la politique serait-elle forcément au service du mensonge ? De la manipulation des esprits même si ces derniers ne sont plus disposés à écouter ces boniments ? Les « sorciers blancs », veulent tenter le pari et croire qu’ils sont encore capables d’exercices de prestidigitation susceptibles d’éblouir les nègres.
Patricia Balme, comme François Mattei promoteurs de l’image de l’actuel président de la république du Cameroun, sont dans ce rôle. Celui d’essayer de positionner un produit comme on dit en marketing. Doit-on ou peut-on leur en vouloir ? Dans l’absolu Non ! Le seul reproche qu’on pourrait leur faire est de ne pas connaître ou tenir compte du marché dans lequel ils essayent tant bien que mal à peaufiner l’image de leur produit. Il ne s’agit plus ici d’un produit comme les autres, qu’on essaye d’insérer dans l’inconscient des gens à renforts de supports publicitaires. Il y va de l’avenir de plus de 20 millions de personnes dont le destin se joue et se jouera encore en 2011 lors des prochaines élections présidentielles et des gens qu’il s’agit, ont un rejet de ce produit, ils en font une indigestion.

Ces communicants semblent ne pas intégrer la dimension dramatique voire tragique qui entoure finalement ce qui n’est pour eux qu’un simple acte d’opération commerciale, dans lequel ils prennent surement des milliers d’euros, pendant que la population visée se meurt. Ils parlent de l’Afrique, pendant que leur c ur pense au Fric comme disait Francis Bebey. Le déficit de lecture qu’ils ont de la population à laquelle ils s’adressent est tout autant destructeur, ravageur que le produit dont ils ont la promotion. Y’a-t-il aujourd’hui une seule formule choc, capable de faire basculer rationnellement, logiquement les voix des camerounais pour un système qui depuis des années laisse sur le carreau et quotidiennement ses citoyens ? Chacun y répondra à sa manière et en fonction de ses arguments. Mais les indicateurs sociaux tendent déjà à montrer, si le choix des urnes est réel et effectif au Cameroun, quelle est ou sera la tendance du vote du camerounais et/ou de la camerounaise en 2011.

Nos promoteurs en image, convaincus eux-mêmes du mal fondé de leur démarche, devraient se dire qu’ils participent à l’appauvrissement voire à la mort des dizaines de milliers citoyens camerounais qui ne mangent pas/plus à leur faim, ne se soignent pas, ne s’instruisent pas, en empochant des sommes colossales. Sommes qui devraient normalement revenir à la promotion de l’éducation, de la santé ; à la construction des infrastructures (hôpitaux, écoles, ponts etc) des camerounais. Pour un travail dont ils sont conscients de l’inefficacité, de la vacuité, les sorciers blancs qui entourent les rois nègres, viennent une fois de plus se remplir les poches sur le continent. Qu’on se le dise, aucune formule choc n’a jamais fait gagner des élections à quiconque et ceci le sera davantage dans les années qui suivent.


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