Le Cameroun milite pour plus de représentativité de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU

Le ministre des Relations extérieures (Minrex), Lejeune Mbella Mbella, s’est adressé mardi 26 décembre à l’Assemblée générale des Nations Unies, réunie pour sa 78e session annuelle à New York (Etats-Unis).

Dans son discours, le chef de la diplomatie camerounaise a notamment plaidé pour une meilleure représentativité de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, la plus haute instance de la gouvernance mondiale. Le ministre milite donc pour une représentation équitable. Avec ses 54 Etats membres et ses 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente par ailleurs 25% des membres de l’Onu. Mais seuls trois sièges non-permanents lui sont attribués pour des périodes de deux ans sur les 15 du Conseil de sécurité.

« Nous devons agir ensemble pour réformer le Conseil de sécurité afin de donner aux pays du Sud, et en particulier aux pays africains, une représentation équitable. L’Afrique est le seul continent qui n’a pas de représentation permanente au Conseil », a-t-il déclaré, en rappelant que deux tiers des activités du Conseil ont trait au continent. « Il faut corriger une telle injustice », a-t-il ajouté.

Le Conseil de sécurité est l’un des six organes principaux de l’Organisation des Nations Unies créés par la Charte de l’ONU. Celle-ci lui confère la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Le Conseil, qui siège en permanence, peut se réunir à tout moment en cas de menace contre la paix.

Le ministre Lejeune Mbella Mbella

La Charte des Nations Unies confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Le Conseil se compose de 15 membres : cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, Russie, France et Royaume-Uni) et 10 membres élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans. Au début, le Conseil était composé de 11 membres (5 permanents et 6 non-permanents).

En 1963, la Charte a été amendée pour permettre l’élargissement du Conseil, par l’augmentation du nombre des membres non permanents de 6 à 10. Jusqu’à présent, celle-ci a été la seule tentative réussie de changer la composition du Conseil. Le Cameroun, par la voix du Minrex, réclame deux postes permanents et trois postes non permanents pour l’Afrique au Conseil. La position camerounaise s’inscrit dans le droit fil du « Consensus d’Ezulwini », une proposition commune africaine pour la réforme des Nations Unies que les dirigeants africains ont soumis depuis juillet 2005 à l’Assemblée général.

Cameroun-Samuel Eto’o : « on nous a toujours traités comme des vauriens »

Face aux membres de l’Assemblée générale de la Fecafoot de 2009, réunis ce jeudi 24 février à l’hôtel Mont Fébé, Samuel Eto’o s’est plié en quatre pour les convaincre.  

L’ intégralité discours de Samuel Eto’o, président de la Fecafoot

Chers parents, certains d’entre vous ne me connaissent pas. Ils connaissent le footballeur, ils connaissent l’enfant décrit sur les réseaux sociaux ou autres, parfois par ceux qui m’aiment ou ceux qui m’aiment moins […] Chers parents, je profite pour vous dire merci.

Et je suis heureux de vous retrouver dans cette salle, parce que Dieu est le seul à savoir ce qu’il me réserve ; mais jamais je ne pouvais m’imaginer être assis ici un jour devant vous. J’avais mon rêve de devenir footballeur, de ressembler à Roger Milla, mais il m’a offert beaucoup plus. Alors je profite pour vous dire merci.

« Le devoir nous appelle chers parents »

Chers parents, chers coéquipiers, nous nous sommes trop battus parce que nous ne nous sommes pas donné la chance de pouvoir échanger, discuter. Je viens chercher la paix dans notre grande famille. La paix est beaucoup plus puissante que la guerre. Et quand il y a guerre, il y a beaucoup plus d’intérêts. Les gens gagnent beaucoup plus quand il y a la guerre.

Je vous prie chers parents, je vous prie. Nous nous sommes tous battus parce que je suis aussi de 2009. Pour certains qui connaissent la petite histoire, j’ai accompagné 2009, parce que je croyais en ce changement, parce que je voulais ce changement.

Aujourd’hui, chers parents, cette maison, la Fédération camerounaise de football, nous pouvons faire d’elle ce que nous voulons. Elle nous appartient tous chers parents. Elle nous appartient parce que nous avons une jeunesse qui nous regarde ; parce que nous avons 27 millions de Camerounais qui pensent que nous ne savons pas nous parler.

Chers parents, votre fils que je suis, vous demande humblement :’’dialoguons’’. Je ne vois pas ce qui peut nous séparer. Les coéquipiers se battent parfois, mais ils ont quelque chose en commun : c’est qu’après, ils entrent dans le stade et ils vont gagner le match. Le devoir nous appelle chers parents. Mettons la paix dans notre famille.

Et montrons aux Camerounais que le football est notre bien le plus précieux. Très jeune déjà, je voyais certains se battre et je ne comprenais pas pourquoi ; joueur, les mêmes bagarres ; aujourd’hui j’arrive comme dirigeant, nous nous battrons toujours.

Chers parents, je me mets à genoux et je vous demande pardon. Je vous prie de donner une opportunité à notre football. Je vous prie de venir dans cette maison et qu’ensemble, même ceux qui n’ont pas pu être là aujourd’hui, nous avons tous une place dans cette maison ; tous ! C’est la nôtre.

« Je n’ai rien à cacher »

Il n’y a pas quelqu’un qui est plus légitime que l’autre dans cette maison. Je ne crois pas à ça. Je vous prie de venir et qu’ensemble, nous construisions le football camerounais. Je ne veux pas me jeter des fleurs ; mais vous savez que le fils que je suis, personne ne peut me dire d’aller à gauche si ce n’est pas bon pour nous les footballeurs ; personne ne peut me dire d’aller à droite si ce n’est pas bon pour notre maison.

Il n’y a que vous qui pouvez me dire ‘’monsieur vous allez à gauche’’, parce qu’en réalité c’est vous les patrons. Mes mamans qui sont dans la salle, s’il vous plaît, touchez les cœurs de mes parents qui sont là, touchez leurs cœurs. Nous nous sommes trop battus, nous avons offert un spectacle qui n’est pas à la hauteur de l’histoire que nous avons écrite.

Une autre opportunité s’offre à nous. Alors je vous prie, chers parents, aujourd’hui peut-être ou pour quelques jours encore, j’aurai la possibilité de signer. Ce que vous allez me dire de faire, c’est ce que je vais faire pourvu qu’on sorte d’ici et qu’on donne l’opportunité à notre jeunesse de jouer sereinement.

Ces derniers jours, j’ai été un peu triste, mais ça fait partie de la vie, de voir que ceux qui vous ont humilié hier viennent et veulent être vos meilleurs amis, juste parce qu’ils veulent faire tomber l’un des vôtres, en pensant que je n’allais pas m’offrir l’opportunité de parler devant vous.

Je suis ouvert. Pour moi, toute vérité est bonne à dire. Je répondrai à toutes les questions. Je n’ai rien à cacher. Je suis comme ça. Un jour je partirai de ce monde, mais je veux partir debout comme un homme. Une fois de plus, chers parents, je vous demande pardon pour toutes les humiliations que vous avez pu subir pendant toutes ces vingt ou vingt-deux dernières années. C’est une nouvelle fédération.

Quand je suis allé chercher ce mandat, j’ai un de mes frères que j’estime, qui n’est pas dans cette salle ; et j’en ai le cœur lourd, parce qu’on a combattu ensemble. Et je ne veux pas le perdre. Et je ne vais pas le perdre. Il m’a dit ‘’Samuel, je ne t’ai jamais menti, je ne te mentirai jamais.

Ne pars pas, ils vont te battre’’. Je lui ai dit : ‘’frère, je les ai déjà battus, ils ne le savent pas’’. Le premier message que j’ai reçu quand je suis entré dans cette salle était son message. Il m’a dit ‘’incroyable ce que tu viens de faire’’. Mais je l’ai fait pour nous, pour notre famille. Loin des histoires politiques.

Nous les footballeurs, on nous a toujours traités comme des vauriens. C’est notre mandat ; c’est le mandat de notre famille. Nous allons gérer ce football si nous le voulons. Si nous ne le voulons pas, nous allons le laisser, et donner l’occasion à toutes ces personnes qui ne nous respectent pas, la possibilité de dire des énormités sur nous. C’est à nous de décider, chers parents.

Moi je vous dis, si vous me demandez de me coucher, je vais me coucher. Mais pourvu que nous sortions d’ici et que le football camerounais se joue dans les stades ; pas à Zurich ou au Caire où nous n’avons pas d’intérêt. Nos intérêts sont ici au Cameroun où nos enfants doivent jouer sereinement, où nos enfants doivent être bien payés, où je souhaite voir des stades pleins.

C’est ce que je suis venu vous demander chers parents. Je ne vais pas être long. Peut-être que j’ai offensé certains d’entre vous un jour, je profite aussi pour demander pardon si je l’ai fait. Mais je nourris ce grand rêve : voir cette fédération là où elle doit être. Et ça, c’est vous qui allez décider chers parents. Merci beaucoup.

Cameroun : le « making of » du discours de fin d’année du chef de l’Etat (photos)

Comme chaque 31 décembre, le président de la République Paul Biya s’adresse à la nation dans un discours – voeux de nouvel an au Camerounais. Ce 31 décembre 2020, jounalducameroun.com vous présente quelques clichés des minutes qui ont précédés ce moment republicain au palais d’Etoudi, la présidence de la république du Cameroun.

Présents au palais, le ministre Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo, son adjoint Oswald Baboke, le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, le Directeur général de la CRTV Charles Ndongo, la Directrice générale de la Sopecam – Directrice de publication de Cameroon Tribune -, Marie Claire Nnana, des attachés au Cabinet civil, des équipes de la Crtv et de la Sopecam, etc.

Cameroun : l’intégralité du discours de nouvel an de Paul Biya

Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Le septennat qui vient de commencer devrait être décisif pour notre pays. Il pourrait même être l’un des moments les plus importants de notre histoire depuis notre indépendance.
Je m’explique.
Au cours du demi-siècle qui vient de  s’écouler, nous avons édifié progressivement des institutions démocratiques. Nous nous sommes efforcés d’établir la sécurité sur l’ensemble de notre territoire. Nous avons tout fait pour passer d’un modèle économique obsolète à un système plus moderne et plus conforme à notre intérêt national.
Il s’agissait bien entendu d’une œuvre de longue haleine. Certains objectifs, comme l’établissement de la démocratie, ont été atteints. Ceux qui concernaient la sécurité ne l’ont été qu’en partie, en raison de fortes menaces intérieures et extérieures. D’autres enfin, les plus ambitieux parce qu’ils visaient la transformation de notre société, ont été patiemment mis en chantier.
Des difficultés imprévues ont compliqué notre tâche. Dans les années 80, la forte détérioration des termes de l’échange a compromis notre marche en avant. Dix ans plus tard, la crise économique et financière mondiale a brisé notre élan et ralenti notre croissance. Plus récemment, la baisse des cours du pétrole et des matières premières a eu le même effet.
Mais, nous n’avons pas baissé les bras. Face à l’adversité, nous avons élaboré une stratégie de développement articulée en trois temps : les grandes ambitions, les grandes réalisations et les grandes opportunités. Cette dernière étape, nous l’espérons, devrait nous conduire au seuil de l’émergence.
Il n’est peut-être pas inutile de préciser ce que nous voulons dire par émergence. De façon générale, le terme s’applique à un changement de situation dans le sens d’une amélioration. Dans son acception courante, il signifie le passage de l’état de sous-développement à celui de pays développé. C’est bien ainsi que nous l’entendons et c’est pourquoi j’ai demandé qu’il soit érigé en « cause nationale ».
Je crois que les prochaines années seront déterminantes pour atteindre cet objectif. Il nous faudra pour cela nous atteler à trois tâches fondamentales : rétablir la sécurité, conforter notre croissance économique et améliorer sensiblement les conditions de vie des Camerounais.
La sécurité étant la condition sine qua non de la paix civile et du progrès économique et social, elle devra avoir la priorité.
La situation étant stabilisée à l’Extrême-Nord et sous contrôle à notre frontière orientale, c’est le contexte qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui retiendra l’essentiel de mon attention.
J’ai eu récemment l’occasion de m’exprimer sur les problèmes qui les concernent. J’ai dit et je le confirme que j’éprouve la plus grande sollicitude envers les populations de ces deux régions. Je suis très sensible à leurs inquiétudes concernant leur sécurité et à leurs aspirations touchant le retour au calme et à une vie sociale normale.
Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer.
Dans un esprit de concorde nationale, j’ai décidé, pour éviter le recours à des mesures extrêmes, de créer un « Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration ». Cet organisme, placé sous l’autorité du Premier Ministre, aura pour mission d’organiser, d’encadrer et de gérer le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de répondre favorablement à l’offre de paix qui leur a été faite.
Cette initiative, je le souligne, offre une porte de sortie honorable à ces ex-combattants ainsi qu’une perspective de réinsertion sociale. Elle devrait permettre le retour au calme et à une vie normale.
D’autre part, des mesures seront prises dans les meilleurs délais possibles pour accorder aux collectivités territoriales de notre pays les compétences qui leur permettront de prendre une plus large part dans la gestion des affaires locales. Parallèlement, la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme sera accélérée.
Par ailleurs, j’entends poursuivre le dialogue engagé avec les personnes de bonne volonté pour un retour définitif à la paix.
Paradoxalement, les événements malheureux qui touchent la vie sociale depuis de longs mois au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, ont eu un effet qui pourrait surprendre plus d’un d’entre nous. Les populations de ces deux régions auront pu constater la sincérité des intentions des autorités en ce qui concerne la délégation de nouveaux pouvoirs aux collectivités territoriales et la solidarité du reste de la nation à leur égard. Mon souhait est qu’au bout du compte, l’unité nationale en sorte renforcée.
   Il sera indispensable aussi de conforter le taux de croissance de notre économie.
J’ai évoqué plus haut les raisons externes qui ont provoqué son fléchissement. Grâce aux mesures que nous avons prises, l’économie se redresse peu à peu. Mais il nous faudra faire davantage pour rester sur la trajectoire de l’émergence.
Sans entrer dans le détail de nos projets, car je me suis récemment exprimé sur le sujet, je me bornerai à rappeler que nous devons accorder une de nos priorités à la modernisation de notre agriculture en relevant ses objectifs de production et de diversification et en mettant à sa disposition les moyens techniques nécessaires. Les grandes lignes de cette « révolution agricole » avaient été définies au comice d’Ebolowa et demeurent encore pertinentes.
Il en va de même de notre grand projet d’industrialisation selon les orientations de notre Plan Directeur. Il conviendra de l’appliquer en priorité à la transformation de nos matières premières agricoles afin de gagner en valeur ajoutée et de réduire nos importations de biens et services.
Nous continuerons à doter notre pays d’infrastructures d’énergie, à la fois pour répondre aux besoins de notre agro-industrie et de nos différents secteurs industriels ainsi que pour satisfaire les demandes de nos populations. Aux barrages hydro-électriques s’ajouteront aussi des centrales solaires destinées à l’électrification des zones rurales.
Les efforts considérables qui ont été déjà faits pour développer nos infrastructures de transport (routes, autoroutes, ports, aéroports) seront poursuivis, au bénéfice de notre économie et de la mobilité de nos compatriotes.
Par ailleurs, en concluant avec le FMI en 2017 un programme économique et financier appuyé sur une « facilité élargie de crédit », nous nous sommes engagés à poursuivre la mise en œuvre de nos réformes structurelles, à maintenir notre équilibre budgétaire et à veiller à la soutenabilité de notre dette extérieure.
C’est dans ce cadre que nous devrons assurer le financement de nos grands projets. Pour cela, il nous faudra désormais faire davantage appel aux institutions financières qui pratiquent des taux concessionnels plus accessibles. D’autre part, il est inadmissible que la maturation de nos projets prenne beaucoup plus de temps que dans des pays de niveau comparable. Ces délais devront être abrégés.
Certains de nos problèmes tiennent au fait que les structures de notre économie nous rendent très dépendants de l’extérieur et en particulier des cours de nos produits de base. J’ai souvent dit que nous sommes en situation de produire une grande partie de ce que nous importons, qu’il s’agisse de produits d’origine agricole ou industrielle. Il faudra absolument en tenir compte. La montée du protectionnisme ne nous laisse guère le choix.
Dans le même ordre d’idées, il est indispensable que nous fassions davantage pour intégrer les progrès du numérique dans le fonctionnement de nos services publics et de notre économie. La société digitale qui s’annonce n’attendra pas les retardataires.
Une fois notre sécurité rétablie et notre croissance relancée, il nous reste à donner à notre démocratie la dimension sociale qui doit être la sienne.
Au cours des dernières décennies, des progrès notables ont déjà été réalisés en ce sens. Il conviendra de redoubler d’efforts pour construire une société garantissant l’égalité des chances et des conditions de vie honorables pour l’ensemble de la population.
Nous continuerons donc :
– à étendre un système éducatif de qualité à tous les niveaux en mettant l’accent sur la professionnalisation ;
– à multiplier les centres de santé, à compléter notre réseau d’hôpitaux de référence et à financer notre régime de sécurité sociale ;
– à résoudre le problème lancinant de l’habitat social ;
– à améliorer encore plus l’accès à l’eau potable et à l’électricité, y compris dans les zones rurales ;
– et enfin à promouvoir le rôle des femmes et des jeunes dans notre société.
De cette façon, nous finirons par faire reculer la pauvreté, source de diverses exclusions qui sont encore présentes dans notre pays.
Un problème qui me tient particulièrement à cœur reste à résoudre. Je veux parler du chômage, et en particulier de celui des jeunes. Bien entendu, les services de l’Etat qui sont chargés de trouver des réponses feront ce qu’ils doivent faire. Mais il faut être conscient que ce fléau social qui touche la plupart des pays de la planète, est étroitement lié au niveau d’activité économique, autrement dit à la croissance.
C’est pourquoi nous ferons tout notre possible pour encourager et stimuler le retour de la croissance que nous connaissons actuellement.
Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Voilà donc le triple défi auquel nous sommes confrontés. Si nous restons unis, solidaires et engagés, je ne doute pas que nous puissions le relever.
Comme vous le savez, notre pays était engagé à accueillir le grand rendez-vous du football africain en 2019. La Confédération Africaine de Football, au regard de certaines données, a pensé qu’il fallait procéder à un glissement de date. Nous en avons pris acte. Comme je l’ai déjà dit, tous les investissements liés à l’organisation de la CAN seront réalisés. Je saisis cette occasion pour vous demander de rester mobilisés afin qu’à terme, la modernisation de nos infrastructures routières, ferroviaires, hospitalières et sportives liées à ce grand événement, se concrétisent : notre pays le mérite bien.
Mes chers compatriotes,
En ces temps difficiles, croyez-moi, je consacre toute ma force et toute mon expérience au service de la paix, de l’unité et du progrès de notre cher et beau pays.
Je compte sur chacun de vous pour m’y aider.
Bonne et heureuse Année 2019 à vous tous.
Vive la République !
Vive le Cameroun !
Yaoundé, le 31 décembre  2018

Cameroun : le discours du président Paul Biya a bien eu lieu

Le chef de l’Etat du Cameroun s’est adressé à la jeunesse camerounaise lors de son traditionnel discours du 10 février, alors que la rumeur l’annonçait mort en Suisse.

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a démenti toutes les rumeurs sur sa mort supposée à Genève en adressant à la jeunesse un message diffusé en différé ce 10 février 2018.

Très attendu, l’exposé de Paul Biya a porté sur a présentations de la situation sécuritaire, économique et politique du Cameroun à ce jour. Le chef de l’Etat s’est exprimé sur la crise socio-politique en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les autres difficultés auquel le pays est confronté – le terrorisme à l’Extrême-Nord, la baisse de la croissance, etc – mais aussi sur les défis qui attendent le Cameroun et sa nation ; notamment, les élections de 2018, la mise en œuvre des projets de deuxième génération, l’organisation de la Can 2019.

« Le Cameroun de demain, qui se construit sous nos yeux, n’aura plus grand-chose à voir avec celui d’hier. Vous en serez les premiers bénéficiaires. Il faudra vous en montrer dignes », a-t-il lancé à l’endroit de la jeunesse, les invitants par ailleurs à se sentir davantage concerné par la gestion des affaires  publiques. « Vous êtes fortement interpellés par la Nation. Car c’est vous en effet qui, dans les décennies à venir, serez en charge de la conduite de notre pays. Il convient donc que vous soyez à la hauteur de l’enjeu, en disposant de compétences et de l’expérience requises » ; a déclaré Paul Biya.

 

Cameroun: de quel type de dialogue parle Paul Biya dans son discours?

Par Madeleine Viviane Ondoua Biwolé

A monsieur le président de la République
Comme tous les ans vous nous avez délivrez un discours, donc ce n’était pas une surprise, nous attendions avec impatience vos orientations. Celles de vos ministres qui ont suivi ont permis de prolonger votre pensée. Mais sérieusement monsieur le président permettez-moi de vous exprimer trois préoccupations qui restent latentes:

1.La création d’une commission de dialogue: Une de plus! Modestement acceptez que je formule des réserves pour cette proposition, pas parce qu’elle n’est pas pertinente, mais parce qu’elle est « mort-née ». Nous avons plusieurs commissions et comités, tous pertinents, mais pour quelle efficacité. Pourquoi sont-ils inefficaces? La superposition des instances et l’existence des lois et décrets ne suffisent pas, encore faut-il des hommes pour leur donner vie! Je me souviens de votre question « que nous manque-t-il? Nous sommes riches en comités et commissions, ce n’est pas à ce niveau que se trouve le problème monsieur le président. Nous devons commencer par respecter la « parole donnée », respecter « les délais », redonner une valeur à nos engagements et agir dans la transparence! Il nous faut reconquérir la confiance des usagers par des actes plus symboliques, affectifs (de considération et de respect) que techniques et législatifs. Nous sommes tous interpellés…

2.Le dialogue: j’aurais aimé y voir un contenu, qui doit dialoguer avec qui? Dans votre propos on imagine plusieurs voies possibles quand vous parlez des opérateurs économiques qui créent la richesse (dialogue public-privé), les revendications de Bamenda (dialogue politique, sur l’éducation et la justice). Mais de quel type de dialogue parlez-vous, un dialogue hiérarchique, démocratique, transactionnel, relationnel?

De mon point de vue il y a toujours eu dialogue, mais la forme « hiérarchique » et « transactionnelle » du dialogue a présenté ses limites. Vous le relevez d’ailleurs subtilement lorsque vous demandez d’aller au dialogue sans préjugés!!!!! Notre arrogance de « puissance publique » devra certainement être revue. Pour ne pas cacher le fond de ma pensée, un dialogue pourrait également se traduire dans un gouvernement d’union qui convoquerait les intelligences de tous bords, quelle que soit l’appartenance politique. Mais c’est peut-être un peu naïf de ma part, j’y crois tout de même au regard des défis qui nous interpellent.
3. Vous avez encore parlé d’inertie. Plus de 10 ans après, on en est toujours à indexer ce fléau, c’est inquiétant. Un corps ou une nation inerte est une nation sans « vie » sans« énergie ».

L’illusion d’énergie entretenue par la corruption nous laisse croire que le système vit, hélas comme vous le relevez, l’inertie va paralyser à terme notre développement. Mais si un fléau est aussi résistant c’est qu’il est entretenu par ceux-là qui doivent lutter contre l’inertie, quelles sont les actions qui ont été prises? Et si vous étiez seul à voir l’inertie alors que les autres ont le sentiment que le système vit et que rien n’est grave? Parce que pour accepter de déconstruire un dispositif il faut bien tomber d’accord sur l’urgence de le faire, cette urgence ne semble pas partagée par les décideurs en place d’où la tolérance à toutes formes d’inerties. Et pourtant si l’austérité à des causes exogènes et endogènes, les causes endogènes pourraient trouver des sources dans l’inertie, la corruption et l’incompétence.

Merci de refuser l’austérité comme l’ensemble des Camerounais, mais en sommes-nous si éloignés? La situation actuelle nous invite à plus d’agressivité dans l’atteinte des résultats et le respect de la « chose publique », de ce point de vue, comme en médecine, une thérapie de choc s’impose! Laquelle ? Je dévoilerai ma pensée dans mon prochain post…

Madeleine Viviane Ondoua Biwolé
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Le discours de Paul Biya «totalement déconnecté des réalités du pays»

Par Jean Michel Nintcheu, député SDF

Nous avons entendu un discours-fiction sur fond d’autoritarisme .On a eu comme impression qu’il se parlait à lui-même.

Totalement déconnecté des réalités du pays. Incapable de faire profil bas sur le plan économique du fait qu’il a réussi l’exploit d’être le seul Chef d’État au monde, durant ses 34 ans de règne monarchique, à avoir fait retourner son pays deux fois dans les programmes d’ajustement structurel imposés par le FMI. Son discours a apporté la preuve que le Cameroun est décidément en mode de pilotage automatique. Il s’est permis de brandir des chiffres surréalistes sur la création d’emplois sans de surcroît préciser les filières concernées. Proclamer que le nombre de création d’emplois (335.000 en 2015 contre 320.000 en 2016 si l’on s’en tient à ses propres chiffres déclinés lors des deux dernières adresses à la nation) a connu une hausse de 20% achève de convaincre que M. Biya, en plus d’avoir de mauvais rapports à la statistique, est définitivement frappé d’amnésie ! Sur le plan des infrastructures, on s’est cru dans un autre pays.

Peut-être qu’il s’est cru en Suisse où il effectue ses villégiatures permanentes. Aucun chronogramme précis sur les infrastructures qui n’existent que sur le papier et qui sont inscrites depuis des décennies dans le budget de l’État et reportées d’année en année. Pour celles qui dont les travaux ne sont pas encore achevés, il a feint d’ignorer que les retards accusés sont liés à la mauvaise gouvernance notamment les mauvais montages financiers sur fond de rétro-commissions entre autres.

L’on a également noté son arrogance puérile et béate sur la question anglophone. Aucun mot de compassion pour nos jeunes compatriotes qui ont été massacrés par sa soldatesque. Sa promesse de créer une commission sur ce sujet n’est pas crédible lorsqu’on sait ce que deviennent les commissions d’enquête crées depuis ses 34 ans de règne sans partage. La dernière en date concerne celle sur la tragédie d’Eseka qui n’a pas encore été rendue publique alors que lui-même avait prescrit un délai de 30 jours. M. Biya donne raison à Georges Clemenceau qui disait que lorsqu’on veut enterrer un problème on crée une commission … M. Biya gagnerait à savoir que bomber le torse sur ce problème potentiellement explosif ne fera qu’envenimer cette crise qui a déjà atteint son paroxysme.

Sur le plan des libertés publiques en rapport avec les manifestations de Bamenda et Buea, il a fait cas de la liberté de manifester. Sans jamais y croire. On ne saurait en toute logique invoquer la liberté de manifester qui est un droit constitutionnel après avoir instrumentalisé et transformé les forces de défense et de sécurité en forces de répression disposant d’un permis de tuer au point de réprimer dans le sang les manifestations pacifiques.

Pour terminer, ce discours aurait dû être le dernier au regard des résolutions du dernier sommet extraordinaire des pays de la zone Cemac qui, contrairement à ses dires, plongeront le Cameroun dans l’austérité et feront davantage souffrir le peuple qui a déjà consenti d’énormes sacrifices après le premier plan d’ajustement structurel. L’exaspération est à son comble sur toute l’étendue du territoire national. Le seul service que M. Biya peut rendre au peuple camerounais est de reconnaître son incapacité abyssale à présider aux destinées de notre pays et de démissionner. Ou tout au moins de donner des indications claires qu’il ne se représentera pas à la prochaine élection présidentielle à l’instar de son homologue angolais Eduardo Dos Santos qui a pris l’engagement auprès de son peuple de ne plus être candidat à sa propre succession. Faut-il le souligner, le Président angolais à 74 ans est le cadet de 10 ans de M. Biya.

Il faut quitter le pouvoir à temps. Pour ne pas être emporté par la bourrasque. Les patriotes sont conscients qu’ils ne faut pas se faire d’illusions sur cette démarche de sagesse et de noblesse en raison de ce que le monarque Biya fait partie des dictateurs dont le rêve est de mourir au pouvoir contre vents et marées. Il revient au peuple camerounais de prendre son destin en main.
Honorable Nintcheu
Député

Jean Michel Nintcheu
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Discours à la nation du 31 décembre 2016: ce que les Camerounais attendent

Par Fridolin Nke

Au vu de ce qui se passe à Bamenda et à Buea, quel paradigme unificateur Paul Biya doit-il mobiliser pour répondre aux attentes du peuple camerounais ? À mon humble avis, c’est à cette question que le Président de la République entreprendra de répondre dans son Discours à la nation le 31 décembre 2016. Les Camerounais attendent du Chef de l’État deux choses principalement : d’abord qu’il corrige les 5 erreurs du Gouvernement dans cette crise sociale (I); ensuite qu’il trouve des solutions durables aux frustrations des Camerounais en prenant des décisions dans le sens de la réconciliation et du renforcement de la gouvernance, en somme qu’il mette en place un Nouveau pacte Républicain (II).

I- Les erreurs du Gouvernement
1- Un gouvernement qui n’anticipe pas suffisamment sur les problèmes des gouvernés.
J’ai écouté plusieurs acteurs syndicaux et politiques qui ont confié avoir tenté, depuis plusieurs années, sans succès, d’attirer l’attention du Gouvernement sur les frustrations croissantes de nos frères du Sud-Ouest et du Nord-Ouest et du risque de radicalisation des consciences dans cette partie du pays. Malheureusement, les Ministres de la République leur ont répondu ce que vous savez : « Vous allez faire quoi ? » Comment on appelle cela, sinon la loi du plus fort ? Or, à la base du sentiment national il y a la communication entre ses différents acteurs en présence. Mais on sait aussi que la communication charrie des phénomènes de violence et d’exclusion. C’est parfois ce qui, paradoxalement, atteste aussi de la vitalité d’un vivre-ensemble qui se construit et se renouvelle ad vitam aeternam. Le consensus seul ne suffit pas ; il faut éprouver l’unité en permanence.

2- La réaction des autorités de l’Université de Buea : le diktat des Recteurs
À quoi reconnaît-on une dictature aux 20eet 21esiècles ? C’est, entre autres, à l’absence de Discours des officiels de haut rang dans les amphis et la présence d’escadrons de la mort dans les campus. C’est parce qu’il en est pleinement conscient que le Chef de l’État a réformé l’institution universitaire au Cameroun, avec des lois et décrets qui encadrent juridiquement leur fonctionnement. Or, tout le monde a vu les images choquantes des étudiantes, en plein campus de l’Université de Buea, mangeant la merde sous la contrainte de quelques mammifères au goût empesté portant des armes. Les responsables de cette université ont violé les articles 40, 41, 42 et 43 du Décret No 93/027 du 19 janvier 1993 Portant Dispositions Communes aux Universités (sur la police générale à l’Université). Ce recours systématique à l’excès de pouvoir devient de plus en plus la norme dans les universités camerounaises. Le 02 juin 2016, des enseignants ont été suspendus sur la base des faits imaginaires et à la suite d’un Conseil de discipline où les articles 20, 21, 23 et 24, du Décret No 93/036 du 29 janvier 1993 Portant Organisation Administrative et Académique de l’Université de Yaoundé 1 ont été violés au vu et au su de tous. Lorsque l’universitaire entretient un tel sentiment d’omnipotence, il ne rêve de rien de moins que du pouvoir suprême.

3- Les menaces et les intimidations des ministres et la ligne rouge de la sécession
Le peuple est le ressort de la loi et, quelle qu’elle soit, la parole d’une partie du peuple est sacrée. Le bonheur de celui-ci est tributaire des sacrifices consentis par ses membres et des compromis qu’ils ont su négocier tout au long de leur histoire. Il faut donc que ceux qui sont aux commandes des institutions républicaines convoquent des arguments logiques, politico-économiques, éthiques et historiques pour contrer les forces persuasives des sécessionnistes, qu’on ne doit jamais taire par le bruit de la gâchette ou l’épouvantail de la prison. Car, lorsque le sentiment de marginalisation se répand comme une trainée de poudre dans une population, la rhétorique martiale et le recours systématique à la force armée sont contreproductifs. Il faut dialoguer, sans tabou.

Pendant cette crise, certains responsables du Régime ont convoqué le fameux « que force revienne à la loi » présidentiel qui date des émeutes de la faim de février 2008.Le principe éthico-juridique « que la force revienne à la loi » vaut-il son pesant d’or lorsque les citoyens se sentent gouvernés par la loi du plus fort ? Or, précisément, nos frères de Buea et Bamenda disent que Yaoundé a compromis le consensus à base de l’unification des deux entités fédérés en 1972 et que les lois qui en ont découlé doivent être réformées.

D’autres ont soutenu que mobiliser l’argument de la sécession c’est faire du chantage à l’État et que brûler le drapeau national est crime inouï, impardonnable. Au fait, qu’est-ce qu’une négociation, sinon un dialogue où chaque partie prenante tâche de dissimuler les termes crus de son chantage à travers une série d’euphémismes de bon aloi ? La question du séparatisme n’est pas propre au Cameroun. Quoiqu’étant un État fédéral, le Canada a ceci de particulier qu’il est, avec le Cameroun, l’un des deux pays bilingues français-anglais au monde. Au Canada, l’enfant terrible c’est le Québec francophone. Il a organisé plusieurs fois un référendum sur sa sécession, sans succès, parce que le Gouvernement fédéral a toujours réussi à conquérir le c ur de la majorité des Québécois.

Par ailleurs, brûler un drapeau est un acte politique qui peut heurter notre chauvinisme, mais qui ne manque pas de nous interpeller par rapport à la qualité de notre patriotisme et à notre sens de l’empathie. C’est de la parturition laborieuse de la République du Cameroun, notre avenir commun, dont il est question dans cet acte radical. La question de la sécession est consubstantielle à la constitution historique de notre pays. Un État démocratique qui a un passé fédéral travaille à faire sentir à ses membres le risque suicidaire qu’ils encourent dans les aventures sécessionnistes et à cultiver dans leurs c urs l’amour de la patrie unifié comme l’unique garantie de la paix et de la prospérité de leurs communautés respectives. Arrêtons donc de trembler lorsqu’on entend parler de sécession ! Cessons aussi d’en fantasmer comme si c’était l’unique ingrédient qui fait mijoter notre épanouissement individuel !

4- L’instrumentalisation des partis politiques et la mobilisation des militants
Les partis politiques n’avaient rien à faire dans cette histoire. La preuve que la politisation à-tout-va des débats au Cameroun va nous conduire un jour dans l’abîme… Il y a des charognards politiques qui aiment à profiter du bain de sang pour s’acharner sur les débouilles de leurs concitoyens. J’en sais quelque chose. En 2005, j’ai mené avec succès des négociations formelles et informelles entre les leaders des grévistes, dont je faisais partie, et le gouvernement (le Minader et le Minesup actuels étaient mes interlocuteurs privilégiés) au cours de la grève des étudiants organisée par l’Addec. Une chose m’a frappé particulièrement. Outre les arguments xénophobes et/ou tribalistes entendus, certains hommes politiques qui ne voulaient pas que la grève cesse instrumentalisaient certains leaders qui se mettaient à faire dans la surenchère. Des acteurs sont allés jusqu’à nous proposer des armes. Comparez mentalement le prix d’une kalachnikov avec les revendications estudiantines de l’époque et vous pouvez imaginer la réponse que je leur fis. Donc, dans notre contexte, la déstabilisation est toujours à prévoir lorsqu’il y a des revendications dans les universités.

5- La solution gouvernementale de la xénophobie institutionnalisée
La CATTU Cameroon Teacher’s Trade Union demande « le retrait immédiat des salles de classe de tous les professeurs qui contribuent à la francophonisation de sous-système anglo-saxon d’éducation ». Comme réponse gouvernementale, le Minesec a entrepris le redéploiement des enseignants, suivant leur appartenance linguistique. Ce qui se passe là est très grave ; c’est suicidaire pour l’intégration et la coexistence pacifique de toutes les tribus et cultures de notre pays.

Lisez par exemple ces autres revendications : « la priorisation d’ouverture des écoles normales des parties anglophones aux ressortissants de ces régions ; un refus de voir les élèves et enseignants francophones de s’initier sur les élèves anglophones ; retrait des enseignants francophones et du personnel administratif du même profil à l’université de Bamenda ; aucune soumission des étudiants francophones au concours d’entrée à l’École normale supérieure de Bamenda, etc. » Ces exigences m’étranglent d’épouvante.

Ainsi, à défaut d’être traité avec respect et considération – ce qui est leur droit absolu, – mes frères exigent désormais que leur ascendance shakespearienne imaginaire fût inscrite dans la constitution ! En français facile, on ne peut pas interdire à un citoyen de postuler à une institution dans son pays au nom de la défense de la langue.

II- Vers un Nouveau pacte Républicain :
Advenant que Paul Biya cède totalement à ces ultimatums, tout l’édifice de l’unité et de l’intégration nationale qui avait été bâti depuis la Réunification s’écroule. Il ne peut pas non plus ignorer les revendications vitales de Buea et Bamenda. Le Président de la République doit envisager des solutions dans l’immédiat, à très court terme et à court terme.

1/ Ce qui peut être fait dans l’immédiat: Le peuple camerounais attend des annonces fortes pour répondre aux frustrations légitimes des frères du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, sans prêter le flanc aux man uvres visant à miner subtilement l’unité et l’intégration nationale. Il faut donc : a/ Identifier et indemniser tous ceux qui ont subi des dommages matériels : les morts, les blessés, notamment les nommés Nwana Sama Bernard et Mme Kubui, la militante de 33 ans partiellement brûlée vive ; b/ Libérer tous les détenus et déclarer l’amnistie des grévistes ; c/ Sanctionner ceux qui ont fait boire la merde aux étudiantes et étudiants ; d/ Mettre en place un programme gratuit de formation au français et à l’anglais de tous les cadres des administrations publiques et instaurer un service militaire obligatoire pour les jeunes entre 18 ans et 25 ans en vue de l’enracinement des valeurs républicaines et le sacrifice pour la patrie ; 6- Accélérer la mise en place des Grandes réalisations, notamment la construction du Barrage de la Mentchum et autres projets d’envergure.

2/ À très court terme : préserver les acquis et initier un dialogue interculturel Est-Ouest : On ne peut pas revenir au fédéralisme, encore moins à la République unie du Cameroun, simplement parce qu’on ne construit pas un pays à grands renforts d’anachronismes. Parmi nos compatriotes, il y en a qui utilisent leur pactole de malheur, produit de leur compromission, de leur concussion et de leur pillage des deniers publics, pour corrompre les médias, certaines hommes politiques de l’Hexagone et les businessmen des droits de l’homme pour nous imposer la face hideuse de leur malédiction carcérale. Ils prennent des airs présidentiels et nous convient à entrer dans l’Histoire à reculons. Détournons-nous-en ! Les revendications de nos frères de l’Ouest doivent d’abord être réévaluées d’un point de vue théorique et doctrinal. Au cas contraire, on va naviguer à vue. Car, comme le souligne fort pertinemment Daniel Bougnoux : « Le sentiment national ne tombe pas du ciel et résulte partout d’une laborieuse genèse ».

3/ À court terme : a/ Les réformes qui s’imposent : Au niveau législatif : Légiférer pour aboutir à l’élection des gouverneurs, des responsables régionaux, des Maires centraux, etc. Au niveau de la justice : Organiser des États généraux de la Justice qui réuniraient tous les intervenants de la Common Law et du droit romano-civiliste pour harmoniser les procédures et repenser l’application des règles de droit dans notre pays. Au niveau de l’enseignement supérieur : En 2013, j’ai conduit une étude pour le compte du Ministère des affaires étrangères français, à travers FEI, sur les systèmes éducatifs et sur l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur de 15 pays : Benin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.

De cette expérience, je propose que le Chef de l’État convoque les travaux du Secrétariat Permanent Conseil de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et Technique pour une Deuxième Réforme universitaire au Cameroun, qui devrait aboutir à la création et la réorganisation des curricula, à une professionnalisation systématique des parcours de formation universitaires et à l’élection des Recteurs et des Doyens et Chefs de Départements dans les Université d’État en vue d’une meilleure gouvernance universitaire.

b/ Une décentralisation effective : Il faut accélérer la décentralisation. Une véritable politique de l’« équilibre régional » passe par un développement équitable de toutes les dix régions.

Toutes les régions doivent bénéficier des montants identiques et des politiques doivent être mises en place pour favoriser l’attractivité des régions sous-peuplées.

c/ La déclaration des biens : La décentralisation est un outil de la bonne gouvernance. Elle rime avec rationalisation, transparence et reddition des comptes. Le préalable est que les responsables des structures qui bénéficient du transfert des budgets, tels que répertoriés dans l’article 66 de la constitution du 18 janvier 1996 et la Loi n° 003/2006 du 25 avril 2006 relative à la déclaration des biens et avoirs, doivent indiquer publiquement ce qu’ils ont avant et après leur mandat.

d/ La réduction de la taille du gouvernement : Enfin il faut remodeler le gouvernement de manière à prendre ne compte les enjeux des événements de Bamenda pour garantir une meilleur représentativité de toutes les composantes culturelles de notre pays et apporter une nouvelle dynamique économique dont nous avons besoin.

Notre responsabilité dans cette affaire.

Quant à nous, citoyens, sacrifions-nous pour que vive notre idéal patriotique.

Si vous assumez des responsabilités dans la République et que l’anglais ou le français vous effraient, achetez un dictionnaire bilingue et faites quelques séjours d’immersion dans l’une des zones linguistiques qui vous intéressent ! Car, dorénavant, les Ministères de la culture et du Tourisme doivent travailler de concert pour une mobilité culturelle et sociale efficiente.

Si par la force des choses vous êtes un responsable universitaire unilingue, recyclez-vous ! Surtout ne pensez pas que lorsque, dans un Campus de l’Est, un enseignant « francophone » consacre 30 minutes à présenter une synthèse en langue anglaise d’un cours qui dure deux heures, c’est pour s’attirer les faveurs des « ladies ».Ne le muselez pas !

Vous, élèves et étudiants « francophones », cessez de vous plaindre lorsque l’enseignant s’exprime en anglais ! Si vous aspirez à de hautes fonctions, si vous voulez réussir dans le monde qui vient et que l’anglais vous rebute, sachez que vous représenterez un danger potentiel pour notre pays : lisez Shakespeare et forcez l’amitié avec les « men »et « women », à la limite soyez leur « Bamenda »!C’est tout à votre profit.

Si vous ne parlez pas le français, alors allez l’apprendre !
Chers lecteurs, le Cameroun est une utopie. Cette belle utopie, c’est notre AVENIR. Exigeons ce possible des lointains comme le ciment de l’unité et de l’intégration nationale.

Pour qu’advienne La République du Cameroun !


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Jean Michel Nintcheu réagit au discours de Paul Biya à la jeunesse

Par l’honorable Jean Michel Nintcheu, député de la Nation

M. Biya a toujours parlé à la jeunesse pour ne rien faire. Cette fois-ci, il a parlé pour ne rien apporter de nouveau, en dehors des promesses démagogiques et surtout du réchauffé très ancien. En 1988, il évoquait déjà la génération branchée et câblée. Cette fois-ci, il a sorti de son tiroir pratiquement le même discours de 1988 en substituant tout juste les mots « branchée » et « câblée » par « Androïd » pour qualifier la jeunesse du pays. C’est la preuve de ce qu’on ne saurait être inspiré quand on cumule au sommet de l’Etat plus de 33 années de règne sans interruption.

Dire de la jeunesse de notre pays qu’elle est une génération « Androïd » revient à dire qu’elle est constituée d’automates à visage humain. C’est une insulte à l’endroit de ces compatriotes qui souffrent des maux connus à savoir les conditions d’éducation et de formation rudimentaires, l’inadéquation entre la formation et l’emploi, l’absence de perspectives d’emploi pour les jeunes diplômés, les conditions de travail indécentes pour ceux qui travaillent, leur condamnation au chômage et à la débrouillardise, la non prise en compte de la méritocratie comme moteur de l’ascenseur social. Et surtout la gérontocratie gouvernante qui a pris en otage toutes les strates de prise de décision du pays. M. Biya s’est juste contenté de répondre à ces questions de fond par des considérations démagogiques et des contrevérités sur ce qui se passe réellement au Cameroun.

S’agissant par exemple de l’économie numérique, on ne saurait faire de ce domaine un vecteur de développement dans un pays où le taux de pénétration de l’internet est quasi-nulle en zone rurale et de moins de 5% en zone urbaine du fait du nombre résiduel de mètre linéaire de fibre optique installé sur notre territoire (moins de 6000 km linéaires sur au minimum 25.000 km requis pour une avancée véritablement perceptible). Le fait par ailleurs de refuser de régler l’épineux problème des pratiques commerciales anticoncurrentielles liées à la monopolisation de la pose de la fibre optique par un seul opérateur de téléphonie mobile participe de la duperie et de la duplicité des gouvernants. La concurrence stimule la performance.

Pour ce qui concerne l’agriculture, M. Biya ne s’adressait manifestement pas à sa « génération Androïd ». Fortement déconnecté de la réalité, il semblait s’adresser à ses défunts aïeux cultivateurs qui ont excellé dans l’agriculture de subsistance à l’époque de Mathusalem. Il est dénigrant en plein 21ème siècle de demander aux jeunes de retourner ou d’aller au village pour effectuer le travail de la terre avec des houes et des pelles. L’agriculture de 2ème et de 3ème génération n’est pas seulement qu’une question d’engagement et de détermination de celui qui veut y exercer. C’est d’abord une question de volonté politique et de moyens appropriés.

Et c’est à ce niveau que la jeunesse a besoin que l’Etat les accompagne véritablement dans ce secteur à forte valeur ajoutée. Il est illusoire de croire que l’agriculture deviendra un déterminant positif de l’économie dans un pays qui refuse de se doter d’une législation foncière fondée sur le recensement systématique des terres rurales, leur immatriculation et surtout leur sécurisation face aux prédateurs fonciers.

Que peuvent les jeunes dans un pays où les collaborateurs du Prince ont acquis toutes les meilleures terres à des prix dérisoires ? Plus encore des centaines d’hectares de nos terres arables à travers le pays ont été bradées à des étrangers qui y exercent sans respect des droits humains et sans objectif de développement durable. Plutôt que de persister dans la démagogie et des remarques de pure politique politicienne, M. Biya aurait mieux fait de leur dire où est passée la vieille promesse d’il y a 10 ans de la création des lycées agricoles nécessaires à la formation de base des potentiels agriculteurs.

Où sont passées la banque agricole et la banque des pme qui auraient dû constituer d’importants leviers d’accès au crédit rural. La jeunesse ne saurait croire en un dirigeant qui, en 33 ans de règne sans partage et malgré les budgets sans cesse croissants, persiste à ne prendre aucune mesure forte allant dans le sens de la vulgarisation des engrais et des intrants agricoles, de l’introduction massive de nouvelles semences, de la mécanisation et de la motorisation de ce secteur ainsi que du désenclavement des bassins de production agricole à travers le développement des infrastructures dont le déficit criard fait perdre chaque année au pays plus de 2 points de croissance. Bien plus, il est impossible de faire de l’agriculture productive dans un pays où les populations subissent quotidiennement les affres de la pénurie d’eau et d’électricité du fait de leur très faible taux d’accès en zone rurale.

Sur un tout autre plan, M. Biya doit cesser d’infantiliser la Représentation nationale qui vient d’adopter il y a à peine deux mois le budget de l’Etat pour le compte de l’exercice 2016. En annonçant unilatéralement le déblocage de 102 milliards au titre du Plan triennal de la jeunesse et de surcroît sans modalité de financement, sans descriptif détaillé et sans objectifs assortis d’indicateurs précis, il renforce l’idée qui fait de lui un monarque belliqueux qui confond les deniers de l’Etat à ses poches propres.

Le discours de M. Biya n’aura été qu’un tissu de propagande et d’effets d’annonce. Pas un mot sur les victimes du double attentat de Nguetchewé pourtant survenu quelques heures seulement avant son adresse à la jeunesse. Aucune référence aux centaines de soldats, pour la plupart des jeunes, tombés au front dans la partie septentrionale du pays. Notre vaillante jeunesse n’est pas naïve. Cette jeunesse sacrifiée, qui constitue plus de la majorité de la population, a depuis longtemps cessé de croire en M. Biya en raison de ce que ce dernier n’a pas pu, en 33 ans de magistrature suprême, lui retourner l’ascenseur en termes d’éducation, de formation et d’insertion professionnelle alors qu’il a été tour à tour chargé de mission à la Présidence de la République à 29 ans, premier ministre à 42 ans et Président de la République à tout juste 49 ans.

Nos jeunes compatriotes n’ont rien à attendre d’un dirigeant qui n’a jamais été un modèle pour eux et dont la mauvaise gouvernance est établie dans tous les domaines sensibles qui impactent sur leur vie. Les jeunes doivent se ressaisir pour apprendre à revendiquer ce qui leur revient de droit. Comme les autres jeunes du monde. Notre jeunesse qui a trop longtemps observé et encaissé, prendra certainement et définitivement son destin en main en dégageant du pouvoir ce gérontocrate de 83 ans qui est à l’origine de tous ses déboires. Ce n’est manifestement qu’une question de temps.

Fait à Douala le 13/02/2016.


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Discours de fin d’année 2015: Paul Biya n’a pas dit la vérité aux Camerounais

Par Corantin Talla

Primo, il parle d’une croissance économique de 6% en 2015 alors qu’elle n’est que de 5.4%. Qui plus est, il ne daigne pas mentionner que le fruit de la croissance économique n’est pas équitablement redistribue au peuple Camerounais.

Secundo, il parle des milliers d’emplois créés en 2015 sans préciser les types d’emplois et les secteurs. Apparemment, il compte les jeunes qui ont acheté les motos avec leurs propres moyens afin de se débrouiller parmi les emplois créés.

Tertio, il oublie de reconnaitre que son régime est l’un des plus corrompus du monde; et que cette corruption endémique a un impact négatif sur notre économie. Il se contente d’attribuer son échec dans le domaine économique sur la conjoncture économique mondiale, la baisse des cours des matières premières, et les dépenses sécuritaires.

Quarto, il fait semblant d’encourager nos forces de défense en guerre contre Boko Haram et Les comités de vigilance spontanément créés par nos populations de l’Extrême-Nord pour aider nos valeureux dans la lutte contre ces terroristes de Boko Haram, alors qu’il n’a jamais daigne se rendre au front pour encourager les soldats ou ces comités de vigilance ou alors honorer par sa présence la levée de corps des soldats patriotes tombés au front.

Finalement, il reconnait que le Cameroun est l’un des pays les moins attrayants pour le business au monde comme l’indique le rapport annuel ‘Doing business’ de la banque mondiale. Toutefois, Il ne nous dit pas dans son discours comment il compte attirer les investissements au Cameroun.

Je m’arrête à ce point car la liste des incongruités de son discours de fin d’année n’est pas exhaustive.

Fait à Memphis, le 02 Janvier 2016.

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.
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Le franc parler du pape François en Afrique

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

Vous avez sans doute comme moi lu ou écouté le discours du Pape François à Nairobi, la capitale du Kenya. Pour son premier voyage en Afrique, ce pape n’a pas fait dans la langue de bois à laquelle les politiciens nous ont habitués. Je ne suis pas en quête de spiritualité, mais l’éclectisme qui nous caractérise détermine nos choix culturels. Et j’en ai eu pour mon compte.

Ce discours était édifiant et caustique, avec des mots qui peuvent inciter à la vitalisation de l’Afrique pour créer des pôles d’excellence qui inspireraient une jeunesse disponible et ambitieuse.

Le lieu de ce discours n’est ni anodin, ni dû au hasard. Le pape François a choisi un bidonville de Nairobi, au milieu d’une population qui vit dans une extrême pauvreté et abandonnée à elle-même. Il a dénoncé les injustices subies par cette majorité spoliée par une minorité. C’est bien pour tout cela que le pontificat du pape François pourrait éclairer l’Afrique et lui éviter les écueils hérités de la colonisation.

Le pape François a toujours habité loin des fastes des palais. Sa relation avec le peuple lui a permis d’observer la société et de dénoncer sans réserve les injustices sociales. Le cas du bidonville de Nairobi en est une parfaite illustration. Ce réquisitoire consacré à l’urbanisation complète son discours prononcé la veille pour l’environnement et la juste redistribution des ressources, devant les agences de l’ONU à Nairobi.

Une nouvelle forme de colonialisme
Les maux qui minent le décollage économique et industriel de l’Afrique sont connus. Mais il semble que les dirigeants actuels sont insensibles à la détresse des populations. Le Pape François, au cours de son discours à l’église de Saint-Joseph Travailleur à Nairobi a égrené, sans détour, les causes et les conséquences des inégalités sociales en Afrique. Il a fustigé avec véhémence la difficulté d’accès aux infrastructures, aux services de base et à l’hygiène qui sont responsables des maladies galopantes.

Le discours du pape François ne s’est pas limité à dénoncer les incohérences de gestion des dirigeants actuels. Il a aussi mis en relief la responsabilité de l’Occident qui met en place, depuis deux décennies, une nouvelle forme de colonisation. Celle-ci se traduit par des coups d’états, des menaces, des droits d’ingérence, des guerres provoquées et entretenues. L’accès aux emprunts, à l’aide financière extérieure et à la coopération sont soumis au chantage. Les complicités locales, par les voies de la corruption fragilisent elles aussi les états.

Toutes ces dérives livrent l’Afrique aux affairistes douteux qui la pillent sans état d’âme. Les générations futures pourront-elles payer l’addition des contrats qui engagent les pays sur des dizaines de décennies ?

Le désespoir et la pauvreté nourrissent le terrorisme
Les rebellions en cours au Sahel, les guerres larvées en République Centrafricaine, au Nigeria, au Cameroun, au Tchad, au Mali, en Somalie, au Soudan du Sud, au Niger et en Somalie font de l’Afrique un continent déstabilisé. Ces guerres ont des origines diverses dont les causes sont : la pauvreté, l’injustice, la corruption, l’accaparation des terres arables par les grandes puissances, le tribalisme, le népotisme, l’implantation des bases militaires étrangères, etc.

Les mots choisis du pape François ont le mérite de rappeler au monde la maltraitance politique et économique qui a pris des proportions alarmantes en Afrique. Il a osé dire, sans fioriture, tout le mal que subissent les populations par des pouvoirs qui ne doivent leur existence qu’à la dictature avec la complicité des grandes puissances.

Une fois encore, le pape François ne s’est pas privé de dénoncer les dirigeants actuels qui n’ont jamais mis en place un ascenseur social qui permet à la jeunesse de croire, d’espérer et d’oser, et pourquoi pas de rêver pour leur pays.

Le discours du pape François sera-t-il sans lendemain ? La jeunesse africaine a écouté le pape François et ne tarit pas d’éloge pour ce grand commis de l’église. De Nairobi à Bangui, toutes les confessions religieuses ont été illuminées par le discours du pape sur la fraternité et l’amour. Il a dénoncé les guerres, le désespoir et la pauvreté qui nourrissent le terrorisme.

Michel Lobé Etamé.
Journalducameroun.com)/n

Paul Biya et Hollande: « A malin, malin et demi »

Par Arnaud Djemo T.

Gouverner est un art qui nécessite la force et la ruse, comme le disait Machiavel. Le Prince écrivait-il, doit-être «lion et renard». Mais dans le contexte des démocraties actuelles, qui bien que parfois imposées par la violence, la ruse est ce qu’il y a de primordial. Ce que tout le monde a retenu de cette visite du président français François Hollande au Cameroun, 15 ans après qu’aucun chef d’Etat français n’y ait mis son pied, c’est cette autre invention de l’homme-lion «Ne dure pas au pouvoir qui veut. Mais dure au pouvoir qui peut» (ceci fera l’objet d’un article). Et pourtant, il y avait tellement de choses à voir et à entendre de part et d’autre.

La conférence de presse accordée, par Paul Biya et Hollande, était riche en couleurs et en rires. De vrais guignols. Paul Biya par deux fois, lors de son introduction, au cours de laquelle, il s’est lancé comme ses autres congénères francophiles, s’est tourné par deux fois pour regarder Hollande après des phrases élogieuses sur les liens de solidarité et d’amitié entre le Cameroun et la France, qui n’intéressaient pas son hôte et, qui relisait un discours qu’il n’avait pas préparé, et qu’il n’a plus regardé jusqu’à la fin de son magistère. Hollande a joué avec son stylo, et la poche intérieure de sa veste, pendant que le Roi Paul parlait. Mais à sa prise de parole, l’autre malgré son âge était attentif et répondait par un sourire ridé. Les deux juchés sur leurs pupitres respectifs ont fini de blablater, et vint alors le tour de questions des journalistes. C’est alors que je me suis tordu de rire. Car ici, chacun d’eux a déployé tactique et stratégie, et donc employer la ruse.

Paul Biya fut le premier à se soumettre à cette acrobatie, bien qu’Hollande fut le premier à passer à l’orale. Mais à la question posée par Sévérin Tchounkeu d’Equinoxe TV, et qui consistait à savoir si on peut « espérer une inflexion en faveur des entreprises camerounaises » grâce au C2D, suivait une proposition faite à Paul Biya, sur la possibilité d’une rencontre avec les journalistes camerounais « pour discuter de politique interne ». Hollande a répondu à la question à lui posée, bien que sa réponse ne fût pas étonnante. Car même s’il a pensé que « nous ne pouvons voir que des avantages » pour les entreprises camerounaises, il a vite faite de rectifier sans rature sa phrase en disant que, si les entreprises françaises sont choisies c’est « pour leurs compétences, leurs qualités, leurs savoir-faire ». Ce qui a fait rire ce n’est donc pas ça. Mais, le fait qu’après sa réponse, Hollande se soit tourné vers le Roi Paul pour attendre sa réaction sur cette interpellation de Tchounkeu, et que lui aussi à son tour, il a pris son stylo pour feindre de noter la question du journaliste de France 2, à laquelle il a répondu comme s’il avait déjà préparé la réponse « Ne dure au pouvoir qui veut. Mais dure au pouvoir qui peut ». Hollande n’a même pas eu le courage de le dévisager. Mais comme le disent les enfants, il l’attendait au tournant.

Et au tournant, le moteur de Charles Ndongo a ronflé au fond de la salle, rempli du carburant de la CRTV. Comme toujours, la télévision nationale n’a posé qu’une question afin de blanchir l’image du père, de le sanctifier, afin de prouver à ses délateurs que même la France le soutient. Hélas non ! Hollande n’est pas tombé dans le «malembi», dans le piège. Au contraire, à la fin de la question de Charles Ndongo, il a souri bêtement comme savent le faire les politiciens français. Sourire narquois en coin, il a écouté la fin de la question du journaliste organique de Son Excellence: «Est-ce que votre présence, vos entretiens, votre tête à tête, vous ont permis d’améliorer votre perception du Cameroun et du président ? Est-ce que vous iriez jusqu’à reprendre à votre compte ces mots du président Mitterrand à l’adresse du président Paul Biya : M. le président je suis à l’aise avec vous»?

Hein ! Donc comme ça les relations avec la France n’étaient pas bonnes jusqu’à il fallait « améliorer » seulement avec un « tête à tête » ? L’homme d’autrui (Hollande) avec son sourire malicieux, a tourné sa langue plusieurs fois avant de répondre à cette question-piège, ou plutôt avant de ne pas y répondre. Sa réponse longue de deux ou trois minutes, a fait référence à la question elle-même seulement pendant 25 secondes au plus. Il a commencé par tourner et retourner le problème de Boko-Haram dont il avait pourtant déjà longuement parlé tant dans son introduction que dans le corps de son sujet. Avant de dire enfin, «Le président François Mitterrand était toujours à l’aise. C’était sa force de caractère. Même s’il pouvait être parfois réservé. J’essaie de m’en inspirer. Même si les traductrices me confondent parfois avec François Mitterrand c’est arrivé en Angola. Ici je n’ai pas de risque sauf si on traduisait en anglais mes propos». Voilà qui est dit.

«Je ne suis pas Mitterrand, et je n’ai pas son tempérament. Je ne suis pas à l’aise avec Paul Biya. A moins de vouloir me faire dire ce que je ne veux pas, vous pouvez simplement faire comme les angolais, et me confondre ou me prendre pour Mitterrand pour résoudre votre équation politique. Mais étant donné que je parle en français, dans un pays où cette langue est parlée, il n’y a pas de risque de travestir mes propos». Telle est la traduction de cette belle conférence de presse, où au-delà du discours, la gestuelle des acteurs frisait la comédie.


Présidence de la République française )/n

James Mouangue Kobila: Les sept péchés capitaux de Maurice Kamto

Par James Mouangue Kobila, Agrégé de droit public

Dans ses deux dernières sorties en ce mois de mai 2015, à quelques jours de la célébration de la fête nationale, une fête militaire par excellence, dans un contexte de guerre contre le terrorisme, Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dont le parti politique a remporté un seul siège sur les 180 en compétition, soit un taux de réussite de 0,55% et zéro mairie sur 360 pendant les dernières consultations électorales, s’est auto-présenté en chef militaire et en guide de la nation. Mais la teneur de ses propos le discrédite irrémédiablement pour ces deux fonctions. Son discours est en effet plombé par sept péchés capitaux originels: la déconnexion des faits, le déni des évidences les plus aveuglantes, le déni du mérite spécifique des forces spéciales, la facilité à tomber dans l’hérésie, la préconisation de la gestion des ressources destinées au armées sur la place publique, la tentative de saboter le moral des troupes au front et la volonté d’imposer aux Camerounais la conception française de la République.

1.-La déconnexion avec les faits.
Dans sa déclaration sur la gestion de la guerre, Maurice Kamto, qui a subi le désaveu cinglant des faits au lendemain de sa tentative de démonétiser la loi camerounaise anti-terroriste, après l’attaque contre Charlie Hebdo la déclaration de guerre de Boko Haram contre le Cameroun et l’allégeance de cette secte obscurantiste à l’Organisation de l’Etat Islamique, prétend aujourd’hui que l’armée tchadienne est «entrée en libérateur sur le territoire camerounais». Alors même que notre vaillante armée, dans ses multiples composantes, affiche, sous le commandement de son Chef Suprême, le bilan élogieux de zéro centimètre du territoire national contrôlé par la Secte Boko Haram; une secte qui ambitionne d’établir un Califat en Afrique centrale en s’emparant d’une partie du territoire du Cameroun. Ce faisant, il dépossède l’armée-à qui tous les Camerounais doivent porter un témoignage d’éloquence admirative-de son principal mérite dans la lutte contre le terrorisme de Boko Haram: la préservation de l’intégrité du territoire national et de la paix. C’est à cette même armée qu’il a consacré quatre fois moins de lignes qu’à la diaspora dans sa déclaration largement diffusée la veille. d’une fête militaire.

2.-Le déni des évidences les plus aveuglantes.
Alors même que les valeureux soldats camerounais, tombés au front de la lutte contre Boko Haram, ont été panthéonisés au cours de deux cérémonies solennelles d’hommages dans la cour d’honneur du Quartier général des armées le 28 août 2014 et le 6 mars 2015, occasion d’un admirable déploiement de louanges, de métaphores, d’hyperboles pyrotechniques pour ces soldats tombés sur le champ d’honneur; alors que leurs glorieux faits d’armes sont légitimement exaltés par le président Paul Biya qui leur rend un superbe hommage dans chacun de ses discours autant que dans ses décisions quotidiennes; le candidat malheureux à l’élection des juges à la Cour internationale de Justice de novembre 2008 a affirmé, avec son aplomb habituel, que les hommes en question ont été «enterrés dans l’indifférence de la République».

3.-Le déni du mérite spécifique des forces spéciales.
Alors même que, par leur mode de sélection plus sévère et par leur entrainement hors normes, les forces spéciales sont l’élite des forces de défense de tous les pays du monde, l’ancien ministre délégué auprès du Vice-premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, exige qu’il ne leur soit accordé aucun avantage qui ne soit également alloué à toutes les autres catégories de forces de défense. Effarant, de la part de celui qui se veut le héraut de la rationalité méritocratique et du respect des différents corps de métier.

4.-La facilité à tomber dans l’hérésie.
Le président du MRC, qui voit des discriminations partout, sombre dans l’hérésie, lorsqu’il milite pour une armée dont «le niveau d’entraînement» de toutes les composantes doit correspondre à celui «des forces qui font aujourd’hui figure de forces d’élite». En d’autres termes, selon cet affabulateur multi-récidiviste, une bonne armée ne devrait comprendre que des forces spéciales. Ce qui revient à prôner la suppression de toutes les autres composantes de l’armée, au profit des seules forces spéciales. Une logique qui devrait l’amener à proposer parallèlement, à terme, une université dans laquelle tous les enseignants seraient agrégés ou un hôpital sans infirmière, sans sage-femme, sans généraliste, parce que tous les soignants devraient devenir des agrégés de médecine à terme. Dans quel pays a-t-on expérimenté une telle aberration?

5.-La préconisation de la gestion des ressources destinée aux armées sur la place publique.
Le président du MRC, qui est cité en justice dans une sombre affaire de plagiat, d’escroquerie et d’abus de confiance, prône la transparence dans la gestion de l’effort de guerre mis à disposition par la population au profit des forces armées engagées dans la lutte contre le terrorisme et au profit des victimes de ce fléau. Il va jusqu’à exiger qu’ «un point public soit fait chaque mois sur la distribution des fonds [.] aux forces de défense concernées». Ainsi, pour le leader du MRC, le terme «secret défense» n’a assurément aucune signification, dès lors que, du point de vue de ce général improvisé, l’approvisionnement de l’armée nationale en armes et munitions, en carburant et vivres, pourrait tout aussi bien se faire dans la rue, sous les caméras de télévision, au vu et au su de tous!

6.-La tentative de sabotage du moral des troupes au front.
Le donneur de leçons sur «la gestion psychologique des forces de défense en période de guerre» est le même qui qualifie publiquement les équipements militaires des forces de défenses engagées au front de la lutte contre la filiale de l’Etat Islamique en Afrique centrale de «désuets, acquis à prix d’or et repeints à la hâte». Ici, il commet deux fautes du même coup. Non content de tenter de saboter le moral des troupes nationales au beau milieu de la guerre contre les égorgeurs de Boko Haram, il étale au grand jour sa méconnaissance de la qualité des équipements récents utilisés par nos forces de défense, fruits de la coopération avec les partenaires traditionnels du Cameroun (France, Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, etc.) et avec ses nouveaux partenaires (Chine, Russie, Turquie, etc.).

7.-La volonté d’imposer aux Camerounais la conception française de la République.
Celui qui a été incapable de présenter des listes de candidats dans plus de 17 circonscriptions sur 360 lors des dernières élections municipales avec le parti politique créé en 2008 qu’il a récupéré et rebaptisé, soit 4,72% de présence et dans plus de 7 circonscriptions sur 85 pour les législatives, soit une présence dans 8,23% des circonscriptions, avant d’être humilié par la Cour suprême statuant comme Conseil constitutionnel où les trois recours qu’il a signé de sa propre main ont été repoussés comme irrecevables à l’audience du 11 octobre 2013, a lancé un appel solennel à la révolte, en reprochant aux camerounais d’accepter ce qu’il considère comme l’«inacceptable». Tout en essayant assez grossièrement de mettre les Nordistes Anglophones et autres Bamouns au service de son ambition politique; et après avoir décrété «la confiance» entre les composantes socioculturelles du pays, il propose rien moins que la suppression des ethnies. Ce qui revient à faire disparaître de nos langues maternelles et notre diversité religieuse, en vue d’instaurer au Cameroun la République telle que conçue, suivant l’expression saisissante du célèbre historien Joseph Ki-Zerbo, par ses «maîtres à penser, à chanter et à danser».

Pr. James Mouangue Kobila
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Message du Président du Cameroun à François Hollande, Président français

« A l’issue de ma visite de travail dans votre pays, je tiens à vous dire combien j’ai été sensible à la qualité des marques d’attention dont mon épouse et moi-même avons été l’objet… »

A l’issue de ma visite de travail dans votre pays, je tiens à vous dire combien j’ai été sensible à la qualité des marques d’attention dont mon épouse et moi-même avons été l’objet et pour l’importance accordée à notre rencontre. Vous avez en effet tenu, en dépit de l’actualité marquée par de multiples urgences, à consacrer le temps nécessaire à des échanges amicaux et efficaces, concernant des sujets généraux et d’intérêt commun.

En effectuant ce déplacement, j’ai voulu, avant tout autre objectif, vous apporter, au nom du peuple Camerounais, notre appréciation pour votre vision, à la fois généreuse et pragmatique, des relations avec notre continent ainsi que notre soutien particulier dans l’engagement de la France en faveur de la République du Mali.

Par la voix de ses institutions, l’Afrique toute entière vous a exprimé sa gratitude pour votre réponse à l’appel de cette Nation menacée jusqu’à ses fondements.

Je voudrais, pour ma part, ajouter que cette marque de solidarité exemplaire nous conduira à renforcer encore davantage les liens étroits entre nos deux pays.

J’ai pu constater avec satisfaction notre volonté commune de favoriser le développement d’un partenariat multiforme, notamment dans le domaine économique par une implication plus importante des entreprises françaises qui voudront, aux côtés des entreprises camerounaises, bénéficier de la stabilité de nos institutions et de la paix dans notre pays, ainsi que de l’amélioration de nos performances et du climat des affaires.

Le partage des valeurs républicaines les plus essentielles, la permanence de nos liens traditionnels amicaux, la convergence de nos intérêts, sont autant de facteurs favorables à un tel partenariat.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, les assurances renouvelées de ma très haute considération.

(é) Paul BIYA.


Paul Biya invite les investisseurs français au Cameroun

Le Président camerounais a réitéré cette invitation, lors de la clôture du forum économique organisé dans le cadre de sa visite en France

Une centaine de chefs d’entreprises françaises ont participé jeudi 31 janvier 2013, au forum économique franco-camerounais qui a eu lieu au Pavillon Gabriel à Paris en France. La rencontre a consisté essentiellement pour les ministres et officiels camerounais, à présenter les opportunités d’affaires dans les nombreux secteurs du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), « le Cameroun étant un grand chantier » car les routes, aéroports et ports sont en train d’être rénovés ou construits. La rencontre a duré toute la matinée, et a permis aussi à quelques entrepreneurs du secteur privé français, de se familiariser avec l’environnement économique du Cameroun et les règles en vigueur, notamment les procédures de création d’entreprises et les lois fiscales. Les grandes lignes des projets structurants en cours de réalisation, leur ont aussi été présentées, ainsi que les priorités du gouvernement en terme de développement économique y compris à l’échelle régionale.

Après cette discussion entre patrons français et officiels camerounais, l’autre temps fort de cette journée économique aura été l’arrivée de Paul Biya au Pavillon Gabriel. Accueilli par Michel Roussin, vice-président du Medef International. Ce dernier, dans le rapport qu’il a fait, a conclu en déclarant que « les entreprises françaises sont convaincues, la route du Cameroun est une bonne route ». Quelques témoignages ont ponctué la session, comme celui du groupe Lafarge présent au Cameroun depuis une cinquantaine d’année avec sa filiale Cimencam (cimenteries du Cameroun). Ainsi que le groupe hôtelier Onomo et GDF Suez. Le Président Paul Biya dans son allocution a réitéré son invitation aux investisseurs français, aux Pme, à venir participer à la modernisation du Cameroun : « J’avais promis à mes compatriotes en septembre 2011 que l’année suivante, le Cameroun serait un grand chantier. C’est le cas. Et nous avons besoin des investisseurs pour tenir ce pari », dixit le président camerounais. Il a par ailleurs qualifié d’excellentes les relations économiques entre les deux pays. Il a salué le travail de l’Agence Française de Développement avant de conclure qu’ « Il faut passer à la pratique. C’est ce que nos populations attendent ».

Paul Biya s’est exprimé devant les chefs d’entreprises français et les officiels camerounais ce 31 janvier 2012 à Paris
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La stratégie de développement économique mise en uvre par les autorités vise à mettre le Cameroun sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035. Un ambitieux programme de grands projets structurants a été retenu: barrage de Lom Pangar (régulation du fleuve Sanaga pour valoriser le potentiel hydroélectrique – jusqu’à 3 000 MW), port et centrale à gaz de Kribi, plan thermique d’urgence, centrale hydroélectrique de Mem’vele). La France a signé en juillet 2011 un 2ème contrat de désendettement et développement (C2D) avec le Cameroun, d’un montant de 326 M€ pour la période 2011-2016, essentiellement concentré sur l’agriculture et le développement rural (60%), les infrastructures et le développement urbain (34%). Avec une centaine de filiales et environ 200 entreprises appartenant à des ressortissants français, la France compte parmi les premiers investisseurs étrangers au Cameroun. Cette présence économique diversifiée soulève de nombreuses questions comme celles de l’équilibre commercial des échanges entre les deux pays.

Quelques stands présentaient les produits et potentialités du Cameroun
Prc)/n

En 2012, le déficit commercial pour le Cameroun est d’environ 235 milliards, et si on y ajoute les bénéfices rapatriés dans le cadre des investissements directs français au Cameroun, on est dans les 400 milliards de déséquilibre. A cette question cruciale, Louis Paul Motaze, le Secrétaire Général des services du Premier Ministre, lors du point de presse, a indiqué que le gouvernement travaillait à réduire ce déséquilibre en identifiant ce que le Cameroun produit et ne consomme pas et ce que le Cameroun ne produit pas et consomme en masse.

Point de presse à la fin du forum
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Echanges du Président camerounais avec la presse à sa sortie de la rencontre avec François Hollande

M. Le président, deux entretiens en moins de six mois, plus de quarante minutes d’échanges aujourd’hui. De façon globale, qu’est ce qu’on peut retenir?
Ce qu’on peut retenir, c’est que les relations entre la France et le Cameroun sont bonnes et même excellentes. Mais nous faisons face à un certain nombre de problèmes. Problème de sécurité dans le bassin du Niger et la situation au Mali. J’ai félicité le président Hollande pour l’action efficace au Mali. La descente des islamistes était une menace pour tous ceux qui défendent la liberté et l’opération a permis de sauver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Nous coopérons également avec des états de la CEMAC et de la CEEAC pour stabiliser la situation en république centrafricaine. Nous avons parlé de tout cela et surtout aussi d’économie. Car le Cameroun est lancé dans un vaste chantier de construction et de modernisation des autoroutes, ports, aéroports et autres infrastructures. Nous sommes venus ici pour demander aux hommes d’affaires français de venir au Cameroun participer à ce grand mouvement de développement.

Et le problème des droits de l’homme au Cameroun, est ce que vous l’avez abordé avec le président François Hollande ?
Nous avons abordé tous les problèmes. Au Cameroun, nous n’avons pas de problème des droits de l’homme. Il y’a combien de journaux et de radios ? Il n’y a aucune censure. Il n’y a pas de tortures, ni de disparitions. Mais je sais qu’il y a des personnes qui commettent des délits et qui, pour faire bonne figure, se présentent en prisonniers politiques. Quand vous avez détourné les fonds publics, et qu’on vous condamne, que voulez-vous qu’on fasse ? Nous sommes un pays où il n’y a pas de prisonniers politiques et de tortures.

M. le Président, vu que vous parlez des droits de l’Homme, Michel Atangana est considéré comme un otage dans votre pays. Est-ce que vous allez bientôt ordonner sa libération ?
Michel Thierry Atangana que j’ai connu par des dossiers, je ne le connais pas personnellement et donc il ne peut pas être prisonnier politique, a été condamné par les tribunaux pour détournements de deniers publics. Et son affaire est en instance, car il a fait appel et il a également saisi la Cour Suprême. Nous attendons la décision de la Cour Suprême pour voir ce qu’il y a lieu de faire. Je ne veux pas contrarier les décisions de justice.

Quelle place occupe le Cameroun dans l’intégration sous régionale?
Sur l’intégration sous-régionale
Nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait la liberté de circulation des personnes et des biens. Nous faisons des axes routiers. En ce moment, on en fait un pour nous relier au Congo, il y a déjà un qui nous relie au Gabon. Le Tchad et la RCA sont reliés. Nous allons bientôt créer une compagnie aérienne. L’intégration sous régionale avance et nous agissons en concordance dans la situation en RCA

Paul Biya à l’Elysée ce 30 janvier 2013
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La question de la double nationalité au Cameroun est-elle toujours à l’ordre du jour ?
C’est toujours le cas et nous y réfléchissons. J’avais promis la double nationalité et faire élire les camerounais de la diaspora. Un des engagements a été tenu et je tiens à remercier mes compatriotes qui m’ont élu à près de 80%, ça m’encourage à aller de l’avant.

M. Le président, il y a des homosexuels emprisonnés au Cameroun. Est-ce que vous avez évoqué le sujet avec M. Hollande ?
Avant que je ne sois Président, le code pénal punissait ce délit dans notre pays. Maintenant il y’a discussion et les esprits peuvent évoluer dans un sens comme dans un autre. Mais actuellement c’est un délit. Nous venons d’ailleurs d’apprendre que les détenus condamnés pour homosexualité ont été libérés. Donc il y a une évolution des esprits.

M. le Président, cela fait plus de trente ans que vous êtes au pouvoir. Est-ce que vous n’êtes pas fatigué, est ce que vous ne voulez pas céder votre place ?
Est-ce que j’ai l’air si fatigué ? (Rires). C’est le peuple camerounais qui m’a élu au milieu d’une trentaine d’autres candidats. Evidemment personne n’est éternel, mais ce qui me préoccupe actuellement, c’est conclure mon mandat et tenir mes engagements.

De nombreux journalistes étaient présents
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Paul Biya reçu à l’Elysée ce mercredi 30 janvier 2013

Le président camerounais a été reçu par le chef de l’état français cet après-midi à Paris. Les deux hommes ont échangé pendant une quarantaine de minutes avant que Paul Biya n’échange avec la presse

C’est par un temps hivernal plutôt doux ce mercredi après-midi que Paul Biya a franchi la grille de l’Elysée. Il a été reçu sur le perron par François Hollande et les deux hommes, accompagnés de quelques collaborateurs, dont les ambassadeurs des deux pays, ont échangé. Paul Biya dans sa déclaration à la presse a évoqué quelques éléments de cet entretien: Ce qu’on peut retenir, c’est que les relations entre la France et le Cameroun sont bonnes et même excellentes. Mais nous faisons face à un certain nombre de problèmes. Problème de sécurité dans le bassin du Niger et la situation au Mali. J’ai félicité le président Hollande pour l’action efficace au Mali. La descente des islamistes était une menace pour tous ceux qui défendent la liberté et l’opération a permis de sauver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Nous coopérons également avec des états de la Cemac et de la Ceeac pour stabiliser la situation en république centrafricaine.

Des questions économiques ont aussi ponctué cet échange et le communiqué officiel des services de l’Elysées mentionnent à ce sujet qu’ils ont souligné l’engagement des deux pays dans la mise en uvre du contrat de désendettement et de développement en cours d’exécution sur la période 2011-2016. Par ailleurs le Président camerounais a invité les chefs d’entreprise français à venir au Cameroun participer à ce grand mouvement de développement que sont la construction et la rénovation des routes, ports, aéroports et autres grandes infrastructures.

Le Président camerounais reçu par le Président français ce 30 janvier 2013
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De nombreux journalistes de la presse nationale et internationale étaient présents. Des manifestations avaient été annoncées par des associations de la diaspora et le collectif de soutien à Michel Atangana. Quelques manifestants dont nous n’avons pas identifié clairement l’appartenance ont été refoulés de la rue du Faubourg St honoré et des rues adjacentes. Le dispositif de sécurité, pas très visible, était très efficace.

La suite du programme de Paul Biya prévoit le 31 janvier 2013 une intervention au pavillon Gabriel, lors du forum économique France Cameroun. Ainsi qu’un point de presse en compagnie de Michel Roussin, vice-président du Medef International.

Photo de la rencontre en présence des collaborateurs des deux chefs d’Etat
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Homosexualité: Paul Biya dira-t-il non à François Hollande?

La dépénalisation de cette pratique au Cameroun sera à l’ordre du jour de l’entretien entre les présidents camerounais et français

A sa sortie d’audience avec le président du Cameroun Paul Biya, l’Ambassadeur de France a fait savoir que l’un des points à l’ordre du jour de l’entretien avec François Hollande serait la question de la dépénalisation de l’homosexualité dans la loi camerounaise. « Au cours de cette deuxième rencontre, après celle de Kinshasa, seront également évoqués les dossiers relatifs à l’affaire Michel Thierry ATANGANA et la légalisation de l’homosexualité au Cameroun », a expliqué Bruno Gain à sa sortie d’audience. Un morceau qui risque d’être difficile à avaler, dans l’excellent plat que constitue pour monsieur Biya, la rencontre avec le nouveau patron de l’Elysée (Siège de la Présidence Française). La position de François Hollande sur ce sujet est connue depuis sa campagne pour la présidentielle. Il est plus que favorable plus à une union entre personnes du même sexe et même à une institutionnalisation de ce type de relation par le mariage. Dans la logique du président français, cela fait partie de la grande panoplie des droits humains qu’il importe de protéger. Il est difficile de savoir ce que lui répondra le chef de l’Etat Camerounais sur ce sujet. Paul Biya n’a presque jamais rien dit sur le sujet, alors que son pays subit la pression de différentes formes d’Organisations Non Gouvernementales (ONG), qui demandent à son gouvernement de cesser de porter atteinte aux libertés des individus, notamment dans leurs choix sexuels. Une des rares occasions où la question a fait l’objet d’une réaction présidentielle au Cameroun, c’est lorsque des journaux avaient publié la « fameuse liste », des homosexuels qui minent le régime. Paul Biya dans un discours s’était alors refusé de parler des choses qui relèvent des questions de m urs privés.

Au delà de l’aspect juridique, qui condamne cette pratique, une partie de la société continue de rejeter les homosexuels. Lors de la fête de la nativité 2012, l’église a clairement pris position contre « un acte qualifié de maudit ». « Notre tradition honore en demandant à l’homme et à la femme de procréer pour étendre la génération dans nos villages. Nos communautés. Et c’est pour cela que nous devons défendre certaines valeurs. La valeur de la vie, c’est la valeur du mariage entre un homme et une femme. C’est la valeur de l’enfant que nous devons accompagner dans la vie » a répondu l’archevêque de Yoaoundé Mgr, Victor Tonye Mbakot, dans une interview accordée récemment à l’occasion de la cérémonie des v ux dans son archidiocèse. Avant lui c’est le cardinal Christian Tumi qui avait menacé en 2010 de soulever les populations à Douala, si le gouvernement faisait passer une convention ratifiée par le Cameroun, et dont une disposition autorisait insidieusement selon eux, à la femme de choisir son partenaire sexuel. Aux côtés de l’église, la société est encore plus critique. La justice elle aussi n’y va pas de main morte. A chaque cas d’homosexualité, elle a souvent appliqué la peine maximale. Dans certains quartiers de grandes villes, lorsque des présumés homosexuels sont arrêtés, c’est de justesse qu’ils ne sont pas brûlés vifs. Une homophobie qui a attiré les critiques d’Amnesty International et d’autres associations de défense des droits des homosexuels. Mais rien n’y fait. En 2011, le gouvernement a rappelé à la délégation de l’Union Européenne à Yaoundé, que financer une association de défense de l’homosexualité, était contraire aux bons offices entre les deux parties. Le sujet est d’autant plus d’actualité qu’elle divise actuellement la société française.

La dépénalisation de l’homosexualité au Cameroun sera à l’ordre du jour de l’entretien entre les présidents camerounais et français

Paul Biya en France: Quels enjeux pour les camerounais?

Que ce soit sur le plan économique ou sur le plan de la coopération politique, rien ne laisse envisager des actions spectaculaires à l’occasion de cette visite de travail

Evoquant la visite de travail du chef de l’Etat Paul Biya en France, les médias officiels au Cameroun parlent déjà d’un grand moment de la diplomatie Camerounaise. « A l’invitation de son homologue François Hollande, le Président de la République effectuera une visite de travail à Paris, en France », peut-on entendre ou lire dans les médias à capitaux publics et proches du pouvoir. L’ensemble des interventions semblent vouloir marquer d’une pierre blanche une situation qui est tout à fait normale. Au niveau de Paris, ce sont les préparations de grands jours tant au sein de l’ambassade du Cameroun en France, que de la branche locale du parti au pouvoir (RDPC). En face de nombreuses organisations qui tiennent à rappeler au président français son engagement pris de couper les liens avec des régimes en délicatesse avec la démocratie telle que perçue par l’occident. La question aujourd’hui est de savoir quelle visite pour quels enjeux ? Une analyse du déplacement présidentiel sur Paris du 28 janvier au 02 février 2013 prochain, peut aider à comprendre mieux la situation. Déjà ce ne sera pas la visite la plus prestigieuse du président Biya en France, lui qui a été reçu en visite officielle en juillet 2006 et 2010 et comme invité d’un important sommet de chef d’Etats africains à Nice en mai 2010. Sa visite étant liée à un forum économique entre la France et le Cameroun, la rencontre avec Monsieur Hollande sera une formalité des usages diplomatiques. Sur la qualité des sujets qui alimenteront l’entretien il reste difficile d’apprécier, mais déjà l’ambassadeur de France au Cameroun reçu à Etoudi (siège de la Présidence de la République du Cameroun) en a présenté les grandes lignes. « Selon le diplomate français, au cours de cette deuxième rencontre, après celle de Kinshasa, seront également évoqués les dossiers relatifs à l’affaire Michel Thierry Atangana et la légalisation de l’homosexualité au Cameroun », peut-on lire sur le site de la présidence camerounaise.

Difficile d’inverser la tendance d’une relation économique inégale
Au plan économique, la visite du président Biya sera marquée par la tenue d’un forum économique France/Cameroun. Réunion sous le sceau de la projection d’un partenariat économique durable entre les deux parties. De ce côté-là aussi, difficile d’en sortir avec des résultats extraordinaires pour les populations du Cameroun. Les chiffres des relations commerciales entre le Cameroun et la France sont clairs. En 2012, il a établi un déficit pour le Cameroun de près de 400 milliards de FCFA. L’essentiel des importations de la France au Cameroun a porté sur des produits sortis des entreprises françaises ayant investi au Cameroun, donc avec un apport en devises trop faible et une proportion de rente encore importante. De plus, à lui tout seul, le déficit commercial de 2012 entre les deux pays qui équivaut au ¾ de l’aide obtenu par le Contrat de Désendettement et Développement (C2D) qui sur une période de 10 ans (2006-2016), n’aura pas dépassé les 600 milliards de FCFA et encore avec une prééminence de contrats accordés aux entreprises françaises. On ne devrait donc pas s’attendre à la signature de contrat particulier pour les entrepreneurs camerounais qui seront du voyage présidentiel. Certains appartiennent au GICAM, le groupement international le plus ancien au Cameroun, avec une majorité d’entreprises totalement ou partiellement détenues par des capitaux en provenance de la France. A côté on pourrait avoir ECAM constitué en majorité d’entreprises aux capacités insuffisantes pour nouer des partenariats d’envergure avec des grands groupes français. Le président Biya et des membres de son gouvernement devraient aussi profiter de la circonstance pour vanter la route vers l’émergence en 2035 et les grandes réalisations récemment lancées à cet effet. Mais il faudra au-delà des slogans souvent donnés dans les discours aux Camerounais, avancer des perspectives chiffrées avec des retours sur investissement bien définis. Il faut aussi noter que cette rencontre avec la classe des affaires françaises se déroule dans un contexte où l’exécutif de ce pays s’est clairement déclaré contre les passes droits qui ont favorisé les corruptions et tué la démocratie durant la grande époque de la françafrique. Reste à présent à apprécier le rapport coût bénéfice de la visite de Paul Biya en France.

Paul Biya, président du Cameroun, rencontrera à nouveau le président français François Hollande

Paul Biya en France: Projet d’accueil de notre grand camarade

Par Dr. David Mvondo Mvondo, président de la section RDPC de France Nord

Le monde bouge et évolue très rapidement. Certaines frontières encore immuables hier, ont vu leur tracé modifié. L’économie internationale connaît des transformations sans précédent en particulier avec la mondialisation et la globalisation des échanges, la régulation des marchés, l’augmentation des flux financiers internationaux, l’accroissement des trafics en tous genres. etc. Dans cette dynamique, le Cameroun, pays à fort potentiel humain, économique et énergétique, son peuple et son Président Son Excellence Monsieur Paul Biya, poursuivent leur bonhomme de chemin dans une stabilité certaine, chère aux citoyens camerounais, faisant montre d’une volonté de culture de paix et d’harmonie, faisant également de sa diversité UNE FORCE, dans une Afrique en perpétuelle turbulence. En Homme et Chef d’État, en bon leader, en bon visionnaire, en bon père de famille,. le Président Paul BIYA dans sa clairvoyance et son discernement légendaires, reste « L’HOMME DE LA SITUATION » que beaucoup de pays, de peuples et de nations nous envient de par le monde.

En effet, la visite en France en cette fin janvier 2013 de Son Excellence Monsieur Paul Biya se situe par ailleurs dans un contexte particulier du continent Africain dans son ensemble. Après le conflit postélectoral qui avait emporté le Président Gbagbo de Côte d’Ivoire, après le printemps arabe qui avait emporté sur son passage les Présidents Ben Ali de Tunisie, Moubarak d’Égypte et Kadhafi de Libye, après les problèmes du Mali et très récemment le conflit Centrafricain. Toutefois, il reste malheureux de dénoncer qu’une minorité de nos compatriotes à l’esprit très étroit, sont tout simplement jaloux et envieux de la personne de notre Président National ! Ils restent profondément myopes au regard de l’essentiel qui est non seulement la préservation de notre stabilité nationale, mais aussi la conduite de notre pays vers l’émergence dans la sérénité.

Cette minorité de compatriotes qui se veut adversaires et concurrents des militants du RDPC agite des épouvantails de toutes natures, avec pour seul objectif de mettre à mal cette stabilité, ne nourrissant qu’un v?u : celui de prendre et d’occuper la place du Président Paul BIYA, notre Président National ! Faute pour la France et son Président François HOLLANDE de n’avoir pas répondu aux sollicitations des détracteurs du Cameroun et des politiciens précoces pour une quelconque intervention néo-coloniale en patron du pré-carré, il est probable que ces détracteurs Camerounais et leurs alliés utilisent la stratégie de la provocation et du dénigrement à laquelle les militants du RDPC devraient répondre en opposition aux faits réels et responsables.

Il est donc nécessaire et urgent que le RDPC déroule son tapis à la mobilisation, en rassemblant les militants qui devraient briller par un décor flamboyant, preuve de la mise en route par la hiérarchie du parti, des moyens humains, matériels et financiers pour que cette visite soit une réussite totale et démonstrative d’une stabilité unique à l’exception « CAMEROUN ».


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Cameroun: Paul Biya annonce la tenue des 1ères élections sénatoriales en 2013

Il a par ailleurs annoncé la gratuité de la carte nationale d’identité et a invité ses compatriotes à s’inscrire massivement sur les listes électorales

Créé par la Constitution adoptée en janvier 1996 mais jamais mis en place, le Sénat, chambre haute du parlement camerounais, sera finalement opérationnel après la tenue en 2013 des premières élections destinées à la désignation de ses 100 membres dont 30 désignés d’office par le président de la République, a annoncé lundi soir le président Paul Biya.

L’adoption récente d’un Code électoral unique va aussi dans le sens de la modernisation de notre processus démocratique. Il s’est avéré également nécessaire de mettre en conformité avec la Constitution certaines dispositions concernant le Conseil constitutionnel en vue de la mise en place de cette haute juridiction. Celle-ci interviendra après les élections sénatoriales prévues en 2013 (.) C’est le lieu pour moi d’adresser une invitation pressante aux Camerounais de s’inscrire massivement sur les listes électorales. Afin de faciliter ce processus, j’ai décidé de la gratuité de l’établissement des cartes nationales d’identité à compter du 1er janvier 2013.
Paul Biya, 31 décembre 2012

Un enjeu de consolidation du processus démocratique camerounais entamé avec la restauration en 1990 du multipartisme suspendu plus de 20 ans auparavant, ces élections auront lieu à une date cependant non encore déterminée, tout comme les élections législatives et municipales prévues la même année. Les futurs scrutins seront en revanche organisés avec un fichier électoral biométrique en cours d’élaboration et un code électoral unique adopté par l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement, lors de sa session ordinaire de novembre, et promulgué par la suite par le président de la République.
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Paul Biya a annoncé les sénatoriales pour 2013 au Cameroun
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Paul Biya annonce la fin des pénuries d’électricité

Il l’a déclaré dans son traditionnel message de fin d’année à la nation le 31 décembre dernier

Engagé dans une série de projets de barrages et de centrales hydroélectriques dont Lom Pangar (Est) et Memve’ele (Sud), le Cameroun va bientôt mettre fin aux pénuries d’électricité, ce qui signifie le passage à la deuxième phase de l’industrialisation, a déclaré dans son traditionnel message de fin d’année à la nation lundi soir le président Paul Biya. « Au cours des derniers mois, nous avons lancé la construction de plusieurs barrages et de centrales hydroélectriques : Lom Pangar, Memve’ele. En début 2013, nous lancerons la construction du barrage de Mékin (Sud). D’autres suivront, notamment lorsque nous aménagerons le cours de la Sanaga », a souligné le chef de l’Etat camerounais dans son adresse retransmise par la CRTV (Cameroon Radio and Television, l’office de radio et télévision à capitaux publics). « La centrale à gaz de Kribi (Sud) viendra bientôt compléter ce dispositif. Nous allons ainsi amplifier notre capacité de production d’électricité et mettre fin aux pénuries qui depuis longtemps, depuis trop longtemps pénalisent nos populations et nos industries. Au terme de ce processus, nous devrions être même à mesure d’exporter de l’énergie chez nos voisins moins bien dotés que nous », a-t-il ajouté.

Pour lui, le Cameroun est assuré de gagner la bataille. « Avec la montée en puissance de notre capacité énergétique, le développement de notre tissu industriel va bénéficier de bien meilleures conditions. Les entrepreneurs qui pouvaient hésiter à s’engager, faute de certitude sur la fourniture d’électricité, n’auront plus de raison de différer leurs projets ». « Il est donc à prévoir que nous allons passer à la deuxième phase de l’industrialisation de notre pays. Il nous nous sera désormais possible de transformer nos matières premières et pourquoi pas d’accéder à des technologies plus évoluées. Nous montons déjà des tracteurs, nous monterons peut-être bientôt des voitures », a-t-il souligné.

Les projets en cours sont réalisés pour certains avec le concours de financements chinois. C’est le cas des barrages hydroélectriques annoncés de Mékin et de Memve’ele (dont la construction a été lancée officiellement en juillet par le président Biya, suivi quelques semaines plus tard de celui de Lom Pangar qui est exécuté par une entreprise chinoise, la China Water and Engeneering International Corp).

Paul Biya annonce la fin des pénuries d’électricité au Cameroun
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Discours de fin d’année à la nation camerounaise

Dans son traditionnel discours le chef de l’Etat camerounais a fait le bilan de l’année 2012 et dresse les perspectives de l’année 2013

Camerounaises, Camerounais,

Mes chers compatriotes,

Je vous ai dit, il y a un an, que la période qui allait s’ouvrir en 2012 serait celle de la relance de la croissance, laquelle, vous le savez, est indispensable pour que nous puissions atteindre nos objectifs, c’est-à-dire l’amélioration des conditions de vie et le recul du chômage. Ce message de fin d’année me donne l’occasion de faire avec vous le point de nos efforts et de savoir où nous en sommes et où nous allons.

La première constatation, encourageante, est que l’investissement repart. Après une longue période, due à la crise, pendant laquelle les investisseurs nationaux ou étrangers ont hésité à s’engager, ils sont maintenant de plus en plus nombreux à manifester leur intérêt pour différents secteurs de notre économie : énergie, mines, agriculture, infrastructures, entre autres. Ceci est évidemment un signe de la confiance qu’ils nous font pour, ensemble, mener à bien certains de nos grands projets.

Le premier secteur que je veux mentionner est celui de l’énergie, parce qu’il est LA condition du développement de notre économie. Au cours des derniers mois, nous avons lancé la construction de plusieurs barrages et de centrales hydro-électriques : Lom Pangar, Memve’ele. En début 2013, nous lancerons la construction du barrage de Mekin. D’autres suivront, notamment lorsque nous aménagerons le cours de la Sanaga. La centrale à gaz de Kribi viendra bientôt compléter ce dispositif. Nous allons ainsi amplifier notre capacité de production d’électricité et mettre fin aux pénuries qui, depuis trop longtemps, pénalisent nos populations et nos industries. Au terme de ce processus, nous devrions même être en mesure d’exporter de l’énergie chez nos voisins moins bien dotés que nous. A moyen terme, nous aurons ainsi gagné la « bataille » de l’énergie.

Avec la montée en puissance de notre capacité énergétique, le développement de notre tissu industriel va bénéficier de bien meilleures conditions. Les entrepreneurs qui pouvaient hésiter à s’engager faute de certitude sur la fourniture d’électricité n’auront plus de raisons de différer leur projets. Il est donc à prévoir que nous allons pouvoir passer à la deuxième phase de l’industrialisation de notre pays. Il nous sera désormais possible de transformer nos matières premières et, pourquoi pas, d’accéder à des technologies plus évoluées. Nous montons déjà des tracteurs. Nous monterons peut-être bientôt des voitures. Le progrès industriel est le levier de la modernité. Nous ferons évidemment tout pour le favoriser.

Les investisseurs sont également prêts à nous accompagner dans la réalisation de nos grands travaux d’infrastructures. Le port de Kribi en est un bon exemple. Le projet d’autoroute Yaoundé-Douala, dont le premier tronçon devrait bientôt être lancé, en est un autre. Le deuxième pont sur le Wouri et les accès est et ouest de Douala, dont les travaux vont suivre, permettront de fluidifier le trafic à travers notre métropole économique. Notre réseau routier sera ou complété, ou réhabilité de telle sorte que toutes nos capitales régionales seront prochainement reliées entre elles par des axes bitumés. Une partie de ces travaux est déjà en cours. On voit l’avantage que cela représentera pour les mouvements des personnes et des biens à l’intérieur de notre pays et avec les pays voisins.

La richesse de notre sous-sol suscite également l’intérêt des sociétés étrangères candidates à sa mise en valeur. La prospection et l’exploitation du pétrole se poursuivent favorablement. Même si pour le moment nos ambitions, dans ce domaine, sont modérées, on ne peut écarter la possibilité de nouvelles découvertes. En revanche, nos gisements de gaz naturel sont prometteurs. Une partie du gaz sera exploitée pour fournir de l’énergie comme à Kribi et pour satisfaire les besoins domestiques de la population ; une autre sera liquéfiée pour l’exportation. Un projet de cette nature est sur le point d’aboutir.

Le secteur minier devrait s’animer dans les prochains mois. La mise en valeur du gisement de cobalt et autres minerais associés de Lomié devrait démarrer dès que le financement sera bouclé. Le projet « fer » de Mbalam est entré dans sa phase terminale avec la récente signature de la convention entre l’Etat et CamIron. L’exploitation de la bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal fait l’objet d’une négociation qui se poursuit normalement. Le projet « diamant » de Mobilong est en phase d’exploitation. Il devra tenir compte des règles du processus de Kimberley auquel nous avons adhéré et qui assure la traçabilité du diamant du Cameroun. De la même façon, l’exploitation de l’or devra faire l’objet d’une sérieuse remise en ordre.

Deux préoccupations doivent guider notre attitude s’agissant du secteur minier : d’une part, que l’Etat – c’est-à-dire l’intérêt général – y trouve un juste avantage ; d’autre part, que nos minerais donnent lieu, autant que possible, à une première transformation avant l’exportation.

Comme vous le voyez et ainsi que je vous l’avais laissé prévoir, le Cameroun est devenu un « grand chantier ». Et tout permet de penser qu’il continuera de l’être pendant longtemps encore.

Reste l’agriculture, notre principale richesse. Au comice d’Ebolowa, j’ai exposé les grands axes de ce qui devrait être une véritable « révolution agricole ». Je n’ignore pas que le sujet est complexe tant en raison de l’importance de la population concernée que du nombre de problèmes à résoudre. Mais je sais aussi que l’agriculture est l’atout maître pour assurer définitivement notre développement. C’est pourquoi nous devons à tout prix mener notre révolution agricole à bon terme. Il nous faudra pour cela moderniser nos méthodes, mieux former nos agriculteurs, tirer parti du progrès scientifique, trouver des financements innovants, en d’autres termes, passer à l’agriculture de seconde génération. Nous pourrons ainsi non seulement consolider notre autosuffisance alimentaire mais aussi transformer nos matières premières agricoles, exporter nos produits, réduire nos importations de certaines denrées et enfin créer des dizaines de milliers d’emplois.

Créer des emplois, tel est notre souci permanent. L’Etat fait sa part en intégrant de nombreux jeunes dans la fonction publique et les forces de sécurité. La relance de la croissance que nous connaissons a déjà amorcé une certaine reprise de l’emploi. A titre indicatif et selon les statistiques disponibles, pour l’année 2012, l’économie camerounaise a créé près de 160 000 emplois dans le secteur moderne. Il est permis d’espérer qu’avec l’accélération de l’activité économique, le mouvement s’amplifiera. Je n’ignore pas que le problème est particulièrement aigu pour les jeunes, diplômés ou non. C’est pourquoi dans la réforme de notre système éducatif l’accent est mis sur la professionnalisation.

L’une des conditions du retour à la croissance était d’assainir et de consolider nos finances publiques. Nous avons, tout au long de l’année qui s’achève, conformément aux recommandations du FMI, poursuivi nos efforts pour renforcer nos recettes et mieux gérer nos dépenses. Nous continuerons dans cette voie. Sur le plan budgétaire, nous allons mettre en uvre, en 2013, le passage d’un budget de moyens à un budget programme, établi sur la base d’objectifs à moyen terme, assortis d’indicateurs mesurables et conformes à notre stratégie de développement. Nous pourrons ainsi mieux mesurer nos performances et corriger éventuellement leur trajectoire.

Sur ce nouveau budget, je ne ferai que quelques remarques qui, je crois, ne sont pas sans importance. Je remarquerai d’abord qu’il est en expansion de 15 %, ce qui traduit notre volonté d’imprimer une nouvelle dynamique à notre économie. J’ajouterai qu’il repose notamment sur une hypothèse de croissance de 6,1 %, ce qui signifie que nous faisons le pari d’une activité économique en net progrès. Je soulignerai enfin que le poste concernant l’investissement public représente près de 30 % de l’enveloppe globale des dépenses.

Au plan social, en 2012, le Gouvernement s’est inscrit dans la continuité. Dans le grand secteur de l’éducation, il a maintenu ses efforts dans la construction d’infrastructures, le recrutement d’enseignants et la professionnalisation. Il reste fidèle à son objectif qui est d’ouvrir le plus largement possible l’accès au savoir à tous les niveaux et d’assurer l’égalité des chances.

Pour ce qui est de la santé, les opérations concernant la mère et l’enfant, la lutte contre les pandémies, les campagnes de vaccination, etc. ont suivi leur cours. De nouvelles infrastructures hospitalières de proximité ont été réalisées et des équipements de pointe ont été mis à la disposition des hôpitaux de référence. Dans le même ordre d’idée, la mise au point d’un système de sécurité sociale accessible au plus grand nombre se poursuit. La proportion des populations couvertes en matière de sécurité sociale devrait passer de 10 % en 2012 à 20 % en 2015. Ces taux ne sont pas satisfaisants. Il conviendrait de les améliorer autant que possible.

Par ailleurs, je n’oublie pas que les progrès dont notre pays peut se prévaloir ont pour finalité essentielle d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. Or, à cet égard, on doit reconnaître qu’il reste beaucoup à faire. L’accès à l’eau et à l’électricité reste très insuffisant, qu’il s’agisse des villes ou des zones rurales. A court et moyen terme, la situation devrait sensiblement s’améliorer. De grands travaux sont en cours qui, on peut l’espérer, apporteront des solutions à ces problèmes de pénurie. De même, le logement social dans notre pays n’est pas à la hauteur des besoins de la population. Pour pallier ce déficit, nous allons lancer prochainement des programmes pilotes à Yaoundé et dans d’autres centres urbains, où nos PME auront leur part. S’ils donnent satisfaction, ils pourront être reproduits à l’identique dans nos capitales régionales.

Pour rester dans le domaine social, je voudrais m’adresser à nos retraités qui peinent à toucher leurs pensions. Les délais qui sont parfois constatés peuvent atteindre plusieurs mois, voire davantage, ce qui est inacceptable. Des instructions données pour y remédier portent déjà des effets.

L’attention portée par le Gouvernement à la relance de la croissance n’a pas empêché la politique de reprendre ses droits. Dans notre souci permanent de moderniser notre processus démocratique et de renforcer la transparence et la crédibilité de nos élections, il a été décidé de refondre le fichier électoral et d’introduire la biométrie dans la confection des documents électoraux. Il est impératif que cette opération soit menée à bien dans les délais prévus.

C’est le lieu pour moi d’adresser une invitation pressante aux Camerounais de s’inscrire massivement sur les listes électorales. Afin de faciliter ce processus, j’ai décidé de la gratuité de l’établissement des cartes nationales d’identité à compter du 1er janvier 2013.

L’adoption récente d’un Code électoral unique va aussi dans le sens de la modernisation de notre processus démocratique. Il s’est avéré également nécessaire de mettre en conformité avec la Constitution certaines dispositions concernant le Conseil constitutionnel en vue de la mise en place de cette haute juridiction. Celle-ci interviendra après les élections sénatoriales prévues en 2013.

Camerounaises, Camerounais,

Mes chers compatriotes,

Ainsi, quoi qu’on puisse en dire, nous avançons résolument dans la voie de l’émergence, guidés par nos feuilles de route, comme le navigateur avec sa boussole, attentif aux écueils qui pourraient se trouver sur sa route et profitant des vents favorables pour abréger les étapes. Oui, je l’affirme, la nouvelle dynamique est en route et rien ni personne ne pourra l’arrêter.

Devons-nous pour autant pavoiser ? Certainement pas. Je suis bien conscient en effet que nous devons encore compter avec l’inertie, l’incompétence, voire la malveillance de certains qui freinent notre redressement. S’y ajoutent la corruption sous diverses formes et la fraude dans la passation des marchés publics. Le récent rapport de la CONAC est particulièrement édifiant à cet égard. Il va de soi que ces atteintes à la fortune publique ne resteront pas impunies. Je compte sur le Ministre chargé des Marchés Publics pour mettre fin à ces abus dans sa sphère de compétence.

Les dérèglements en question sont d’autant plus condamnables qu’une partie appréciable de notre population connaît encore des conditions de vie difficiles. Il est clair que les sommes importantes détournées auraient pu contribuer à l’amélioration de son sort dans les domaines de l’éducation ou de la santé. Combien d’écoles, de centres de santé, d’adductions d’eau aurait-on pu construire avec cet argent détourné !


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Ces comportements délictueux, qui sont le fait d’une minorité, nuisent évidemment à l’image de notre pays. Ils nourrissent les critiques de ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur, ne veulent pas reconnaître les progrès que nous avons accomplis au cours des dernières années. Nous serions, selon eux, « immobiles » et notre stabilité serait, elle-même, sujette à caution. Un tel manque d’objectivité ne peut s’expliquer que par une sorte de myopie politique qui les empêche de voir les choses telles qu’elles sont et par un affaiblissement de la mémoire qui a effacé chez eux le souvenir des épreuves que notre peuple a traversées pour venir à bout de l’injustice des termes de l’échange, des contraintes de l’ajustement structurel et des préjudices provoqués par la récente crise économique et financière.

Eh bien, mes chers compatriotes, montrons à ces censeurs ce que nous sommes capables de faire. Lorsque dans quelques mois, dans quelques années, ils verront notre pays se couvrir de chantiers, de barrages, de centrales, de ports, d’usines, de routes, diront-ils encore que nous sommes immobiles ?

Mais avant de conclure, je voudrais que nous ayons tous une pensée pour nos compatriotes qui ont été touchés il y a quelques mois par de graves inondations. Qu’ils sachent que nous ne les oublions pas et que le Fonds de soutien aux populations victimes de catastrophes naturelles, récemment créé, sera là pour les aider.

D’autre part, je suis heureux d’annoncer que les conditions paraissent pouvoir être réunies dans quelques mois pour célébrer, avec toute la solennité souhaitable, le cinquantenaire de la Réunification.

Camerounaises, Camerounais,

Mes chers compatriotes,

J’ai bien présent à l’esprit les termes du contrat passé entre nous il y a un an. Déjà, les premières réalisations prennent corps. D’autres vont suivre au cours des prochains mois. Profitons de la paix et de la stabilité qui règnent dans notre pays pour entreprendre de grandes choses. J’y suis déterminé et je vous exhorte à m’accompagner dans cet effort. Bien sûr, nous rencontrerons des obstacles. Mais avec le soutien de vous tous, et des jeunes en particulier, je suis certain que nous les renverserons.

Nous sommes un grand peuple, une grande Nation. C’est l’occasion ou jamais de le montrer.

Permettez-moi maintenant de vous présenter, à toutes et à tous, mes v ux les plus sincères de santé et de bonheur pour la Nouvelle Année.

Bonne et heureuse Année 2013 !

Vive le Cameroun !


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Crise économique mondiale: Le Cameroun fait part de sa stratégie

Son président a présenté quelques éléments, lors d’un discours prononcé à l’occasion de la cérémonie des v ux aux membres du corps diplomatique présents dans son pays

Prononçant un discours devant les représentants du corps diplomatique accrédité à Yaoundé la capitale du pays, le président de la république du Cameroun a fait savoir qu’après son élection au mois d’octobre 2011 dernier, il envisageait de s’engager résolument vers «la relance de la croissance qui devrait nous permettre de faire reculer la pauvreté et d’assurer de meilleures conditions de vie» aux populations de son pays. Nous savons que cela ne sera pas facile. En particulier parce que l’environnement international est loin d’être favorable. Si l’on excepte les pays dits «émergents», les perspectives de l’économie mondiale sont incertaines. Plusieurs grands pays occidentaux sont menacés de stagnation voire de récession. De plus, dans une économie mondialisée, le risque de contagion ne peut être totalement écarté a fait savoir Paul Biya.

Le président camerounais s’est refusé à faire un procès de la mondialisation dans sa forme actuelle. Mais il en relève quand même quelques dysfonctionnements qui justifient sa stratégie. Au cours des dernières années la spéculation a désorganisé le système financier mondial et la libération précipitée des échanges a perturbé le commerce international. Il est aussi permis d’espérer que les grandes puissances, qui dominent l’économie mondiale, reprennent sérieusement leurs concertations pour mettre en place une régulation qui prenne en compte les intérêts des différentes catégories de pays: industrialisés, émergents et en développement. Or, l’on voit que pour le moment, l’heure est plutôt à la recherche de solutions pour les problèmes du monde occidental, c’est-à-dire les déficits budgétaires et les dettes souveraines a constaté Paul Biya.

Face à cette situation le Chef d l’Etat propose un ensemble de solutions au premier rang desquelles figure la stratégie sous-régionale. Dans cette période incertaine, le Cameroun n’a d’autre choix que de se lancer dans la bataille de la relance avec les atouts qui sont les siens. Dans cette perspective, l’intégration régionale nous offre des possibilités qui ont été jusqu’à présent peu exploitées. Autant les progrès sont sensibles sur le plan institutionnel, autant les retombées se font attendre sur le plan économique. Le programme économique régional peine à se mettre en route a-t-il fait observer. Dans l’esprit du président Camerounais, il s’agit d’inverser la tendance dans les échanges sous-régionaux, tout en tirant profit de la complémentarité des différentes économies dans la zone CEMAC. A titre d’exemple, il est regrettable que nos échanges commerciaux au sein de la zone CEMAC ne représentent qu’un pourcentage négligeable par rapport à l’ensemble de notre commerce extérieur. Sans doute faudra-t-il un sursaut de volonté politique pour accélérer le processus d’intégration régionale a indiqué Biya pour clôturer sur ce sujet.

Des ambassadeurs accrédités remettent leur lettre de créance au président Paul Biya
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V ux du président à la nation: Que faire après?

« L’année 2011 au Cameroun a été sanctionnée par une élection dont le processus n’aura pas été à la hauteur des espérances »

Il est coutumier en début d’année que l’on présente des v ux à l’adresse de son peuple lorsque l’on est un dirigeant et beaucoup d’entre eux ne dérogeront pas à la règle. Les uns feront le bilan de l’année qui vient de s’écouler, les autres se projetteront dans l’avenir immédiat en indiquant leurs objectifs. Mais dans ce méli mélo, une espèce se distinguera par des v ux pieux et/ou par des constats béats. Toutes choses que nos compatriotes connaissent depuis fort longtemps et n’ont plus besoin d’expertise ou d’exégètes d’une quelconque pensée pour décrypter la situation qui prévaut. L’année 2011 au Cameroun a été sanctionnée par une élection dont tout le monde reconnait que le processus l’ayant conduit n’aura pas été à la hauteur des espérances. L’action gouvernementale, malgré les feuilles de route avec des durées renouvelables, n’a point apporté de satisfaction aux attentes des camerounais. La société civile, les partis politiques qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition n’ont point exercé correctement leurs devoirs envers le peuple. Résultat des courses, très peu de Camerounais se sont inscrits sur les listes électorales et ont encore moins votés.

Vendredi 23 décembre 2011, à sa résidence de Ntarinkon, à l’occasion de la cérémonie de l’arbre de noël organisée en son honneur par la coordination du Social Democratic Front (Sdf) dans la région du Nord-Ouest, Ni John Fru Ndi, faisait le constat juste sur le peu d’engouement des Camerounais mais erroné et amer sur les responsabilités de l’inertie voire l’inaction ou la torpeur de nos concitoyens. «Dans d’autres pays, lorsque les élections sont truquées, les militants et sympathisants prennent les devants et réclament leur victoire. Ce n’est pas au chairman de le faire» Et d’ajouter «le chairman a pris le risque de signer et créer le parti politique (Sdf Ndlr) dans des circonstances que vous connaissez.» Et d’en appeler aux militants de faire preuve de responsabilité «si vous ne pouvez pas prendre vos responsabilités en main, cessez d’interpeller le chairman».

Comme pour rappeler à toute personne qui l’écoutait que «j’ai fait mon boulot, il vous revient de faire le vôtre». Il répondait ainsi à une préoccupation du coordinateur régional du Sdf dans le Nord-Ouest, le député Evaristus Njong qui s’indignait de la complainte de la population «d’être toujours fâchée et fatiguée de la longévité du leadership de Paul Biya au pouvoir». A en croire le leader du Sdf «je me souviens avoir dit aux militants pendant la campagne que j’attendrais les résultats des élections à partir de Yaoundé. Je vous ai convié à me suivre à Yaoundé parce que par le passé vous m’avez reproché que si j’étais à la capitale, cela ne se passerait pas ainsi. Cette fois-ci j’étais à Yaoundé et je n’ai vu personne», regrette John Fru Ndi. Quel constat d’impuissance ou tout simplement quel refus de reconnaître que l’on s’est trompé de stratégie, de méthodes? La baisse des fréquentations dans les églises serait-elle la faute des ouailles ou ne serait-elle pas du à l’incapacité des pasteurs à les y attirer par une liturgie adéquate? Un leader ou une opposition qui ne fait plus recette doit faire son introspection. On ne peut pas changer tous les joueurs d’une équipe qui ne gagne plus. Très souvent, ce sont les choix de l’entraineur qui sont remis en cause.

A ses côtés, nous avons les champions des sempiternelles ritournelles sur l’absence justifiée de liberté et de transparence du processus électoral, de la confiscation du pouvoir, de la discrimination dont ils ont été victimes et de la tricherie. Mais se sont-ils demandés un seul instant quelles étaient les préoccupations urgentes de nos compatriotes? Pensent-ils vraiment que leurs querelles de chapelles, parfois justifiées, permettent à la ménagère camerounaise de remplir son panier quotidien de victuailles à moindre coût, aux Camerounais d’échapper aux délestages et coupures d’eaux récurrents, de se soigner, de ne point être victimes d’accidents sur les axes dits lourds, oui lourds en tués? Vont-ils enfin comprendre que l’abstention des Camerounais aux dernières élections présidentielles peut s’interpréter comme «TOUT CE QUE VOUS FAITES LA, ON MANGE CA»?

Mais que faire lorsque le Président de la République, après avoir donné 45 jours aux membres du premier gouvernement de son septennat pour lui communiquer leurs feuilles de route respectifs, dit ceci dans son adresse aux Camerounais, «Mon autre priorité, vous le savez, est d’améliorer les conditions de vie de notre population qui ne sont pas toujours dignes d’un pays comme le nôtre. La relance de la croissance devrait nous donner sur ce plan des marges de man uvres plus importantes. Qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, du logement, de la sécurité sociale, de l’accès à l’électricité, à l’eau potable, soyez sûrs que les engagements que j’ai pris seront tenus dans toute la mesure du possible» ?

Adrien Macaire Lemdja
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A cet agenda précis, nous devons, citoyens, société civile, partis politiques, opposer le notre
Le Cameroun est supposé entrer en chantier dès le 01 Janvier 2012 selon les promesses de campagne du Président de la République et afin d’éviter l’inertie dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle constitue un des freins au changement des conditions de vie de nos concitoyens, nous devons tous exercer, de manière organisée et coordonnée, notre droit d’inventaire, de contrôle, de surveillance de l’action gouvernementale dans la réalisation de la «politique des grandes ambitions», mieux nous devons, après une critique constructive, faire des propositions alternatives crédibles, à même d’attirer à nouveau nos compatriotes dans les urnes. Faute de cela nous irons au mieux à Canossa pire cette démocratie dont certains se gargarisent ou d’autres revendiquent l’amélioration sans en donner un contenu précis et pratique, sera définitivement confisquer.

Tout au long de l’année 2011, l’opposition a eu des gestes républicains, certes avec des arrières pensées politiciennes pour certains de ses membres. Nous rappellerons l’audience accordée par le Président de la République à Ni John Fru Ndi à Bamenda durant la commémoration du cinquantenaire des armées. De la visite du Président au stand tenu par le même pendant le comice agricole d’Ebolowa ou bien de la participation de certains leaders de cette opposition tantôt à la fête de l’unité ou la réception ayant suivi la prestation de serment du Président de la République. Pourquoi l’opposition ne s’engouffrerait-elle pas dans ce « pacte républicain » qui ne dit pas son nom ou ne s’appuierait-elle pas, malgré les blocages constatés jusqu’à présent, sur la constitution, pour interpeller à l’Assemblée Nationale le PM sur la teneur de la feuille de route de chacun des membres du gouvernement? Nous ne pouvons plus laisser le gouvernement être juge et partie de son action, à travers des feuilles de route que chacun des membres aura rédigé puis par une auto évaluation sans courir le risque de finir par être légataire testamentaire d’ uvres ne correspondant pas à nos attentes. Rien et nous disons bien rien n’empêche notre opposition d’organiser chaque mois, une revue d’étape, au même titre que le F.M.I, de la mise en place de la «politique des grandes réalisations».

Des conventions thématiques ou sectorielles, organisées par elle ou la société civile, permettraient aux chefs des différents départements ministériels, au nom de ce pacte républicain, de nous indiquer l’état d’avancement de leurs chantiers, les difficultés rencontrées et peut-être d’intégrer les propositions émises ici et là. Mieux les descentes sur le terrain des membres de la société civile, de l’opposition sur ces chantiers, l’interpellation des responsables des sociétés en charge des dits chantiers seraient de nature à tordre le cou à cette inertie qui freine, entre autres, l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes. Chaque mois, à partir de Février 2012, sur chacune des préoccupations des Camerounais, évoquées d’ailleurs par le Président de la République, Paul Biya, dans son discours de v ux 2012, à la Nation, «Qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, du logement, de la sécurité sociale, de l’accès à l’électricité, à l’eau potable», auquel nous rajouterons l’emploi des jeunes, la sécurité, la justice, non seulement nous interpellerons nos dirigeants mais nous les évaluerons, mieux nous proposerons des pistes de solutions destinées à améliorer les conditions de vie de notre population.

Le monument de la réunification à Yaoundé
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Discours d’investiture de Paul Biya, président du Cameroun

Discours prononcé ce 03 Novembre 2011 à l’Assemblée Nationale

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes,

Qu’il me soit d’abord permis de remercier Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale pour ses paroles de bienvenue et ses encouragements au début de ce nouveau mandat.

Dans ce Temple de la démocratie, je tiens également à remercier une nouvelle fois les Camerounaises et les Camerounais de m’avoir renouvelé leur confiance. Il va sans dire qu’elle sera pour moi un précieux soutien moral dans l’exercice des lourdes responsabilités qui seront les miennes au cours des prochaines années.

Le serment que je viens de prêter devant vous, c’est-à-dire « devant le peuple camerounais » selon les termes de l’article 7 de notre Constitution, revêt, à mes yeux, une haute valeur symbolique. Il exprime d’une part une fidélité absolue aux institutions de la République et a d’autre part valeur d’engagement personnel de remplir les obligations qui sont celles du Chef de l’Etat, telles que les définit notre Loi Fondamentale.

Je m’engage donc personnellement et solennellement à exercer ces hautes responsabilités pour le bien du peuple camerounais, comme je l’ai fait par le passé.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Ainsi que j’ai eu l’occasion de le dire au lendemain de la proclamation des résultats, je ne me dissimule pas l’étendue et les difficultés de la tâche à accomplir durant ce nouveau mandat. J’en ai exposé les grandes lignes au cours de la campagne électorale. Mais, je souhaite revenir devant vous sur certains points auxquels j’attache une importance particulière.

Au fil du temps, notre système démocratique s’enracine, se consolide et se perfectionne. L’activité de l’Assemblée Nationale en est une bonne illustration. Elle est le théâtre, en commissions ou en séances plénières, dedébats sérieux – parfois très vifs – qui témoignent de la vitalité de l’institution. Loin d’être une simple « chambre d’enregistrement », elle joue un rôle essentiel dans notre vie démocratique. Elle doit continuer dans cette voie. Je
suis heureux d’avoir cette occasion d’en féliciter son Président et tous ses membres.

L’Assemblée Nationale sera bientôt épaulée par le Sénat. Le pouvoir législatif sera alors exercé par un Parlement complet où les collectivités territoriales décentralisées seront, elles aussi, représentées. Par ailleurs, le processus de décentralisation, qui se poursuit de façon satisfaisante, sera mené à son terme avec un transfert complet des compétences et la mise en place des conseils régionaux prévus par notre Loi Fondamentale. Nous disposerons en conséquence d’une architecture assurant aux citoyens une meilleure participation à la vie publique, avec un bon équilibre entre l’Etat et les collectivités décentralisées. Il nous faudra également installer le Conseil Constitutionnel qui est un organe essentiel pour le fonctionnement de nos institutions.

De façon générale, nous pouvons, je crois, nous féliciter des progrès accomplis sur la voie de la démocratie. Des dispositions ont été prises pour garantir la régularité et la transparence des élections. L’exercice des libertés publiques et le respect des droits humains sont de mieux en mieux assurés. Certes, la critique systématique, par certains, de l’action gouvernementale n’a pas disparu, mais la volonté d’établir un dialogue constructif paraît gagner du terrain. C’est bon signe et j’espère que nous pourrons ainsi trouver des espaces d’entente sur les problèmes d’intérêt national.

Mais je dois dire que les comportements individuels ne sont pas toujours en harmonie avec la solidarité qui devrait être la marque d’une société démocratique. Trop souvent, l’intérêt personnel prend le pas sur l’intérêt général. Cet état d’esprit est à l’origine de ces dérives sociales que sont la fraude, la corruption, voire la délinquance.

Même si le chômage, la pauvreté et les inégalités peuvent expliquer en partie le déclin de la morale publique, nous devrons réagir avec encore plus de fermeté contre ces comportements délictueux auxquels il convient d’ajouter la conduite inadmissible de certains automobilistes irresponsables qui causent de véritables hécatombes sur nos routes.

Nous nous devons en effet de continuer à bâtir une République exemplaire en luttant contre la corruption, en consolidant la démocratie.

Dans cette perspective, je tiens à réaffirmer ma volonté de perfectionner sans répit notre système électoral. En deux décennies, beaucoup a été fait pour la tenue d’élections libres, transparentes et régulières ; nul ne peut valablement douter de ce que ceux qui exercent le pouvoir au Cameroun tiennent leur légitimité du peuple souverain. Si les progrès accomplis dans le domaine de la démocratie électorale sont indéniables, il n’en demeure pas moins que certains réglages sont à faire au niveau de notre organe électoral en vue de son meilleur fonctionnement. Aussi restons-nous, aujourd’hui comme hier, à l’écoute des suggestions et des recommandations.

La République exemplaire que nous bâtissons est une République ouverte aux critiques constructives, sans revendication du monopole de la vérité. La République exemplaire est une République de liberté, de tolérance et de civisme. Et je dois dire que je compte sur la participation de tous et de chacun, notamment des jeunes et des femmes, pour impulser la Nouvelle Dynamique dans tous les secteurs d’activités, pour mener à bien la mission qui m’a été confiée.

J’en viens maintenant à ce qui sera sans doute l’une des grandes affaires de ce septennat, c’est-à-dire l’accélération de la relance de la croissance

Mais auparavant, jetons, si vous le voulez bien, un regard en arrière. Il n’y a pas si longtemps, notre gestion budgétaire se caractérisait par de nombreux dérapages. Nous peinions à assurer le versement régulier des salaires et pensions des agents de l’Etat et le service de la dette. Les contraintes de l’ajustement structurel limitaient nos ambitions. Nous devions négocier pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE.

Aujourd’hui, nous avons remis de l’ordre dans nos finances publiques. L’allègement de notre dette nous a donné de nouvelles marges de man uvre. Nous disposons désormais d’une vision à long terme qui fixe les étapes de notre marche vers l’émergence et de la stratégie pour la croissance et l’emploi qui nous guidera pendant les prochaines années. Bref, nous savons où nous allons et sommes libres de nos choix.

La récente crise économique et financière, même si elle n’a pas remis en cause les fondamentaux de notre économie, a freiné notre élan au moment où nous nous apprêtions à lancer nos grands projets agricoles, miniers, énergétiques et infrastructurels. Je suis heureux de pouvoir dire maintenant que, malgré un contexte mondial encore marqué par la morosité et par d’inhabituelles convulsions, la plupart de ces projets vont prochainement prendre corps et transformer radicalement l’économie de notre pays.

Je ne crois pas nécessaire de revenir en détail sur ces projets que j’ai souvent évoqués. J’estime toutefois utile d’insister sur certaines actions que nous allons entreprendre parce qu’elles conditionnent l’accélération de la relance de notre croissance :

Parlons d’abord de l’agriculture, au sens large, qui fait vivre la majeure partie de notre population. Comme je l’ai dit à Ebolowa et à Maroua, nous devons faire notre « « évolution agricole » et nous la ferons. En stimulant toutes nos productions, nous assurerons non seulement notre sécurité alimentaire mais aussi l’accroissement de nos exportations et la réduction de nos importations. Il nous faudra pour cela sortir des sentiers battus, changer de méthodes et mettre en uvre des moyens modernes. Un seul exemple : réaliser, au Cameroun ou dans le cadre de la CEMAC, un vaste programme de production d’engrais à la mesure des besoins de notre agriculture.

Quelques mots à présent sur l’énergie. Vous savez l’intérêt que j’y attache. Vous n’ignorez pas non plus les désagréments que la pénurie d’électricité peut provoquer pour nos populations mais également pour notre industrie, qui a perdu du terrain pour cette raison.
Nos projets sont désormais en bonne voie. Les barrages de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin et les centrales qui leur sont associées, seront une réalité dans les prochaines années. D’autres suivront avec l’aménagement du cours de la Sanaga. Le cauchemar des pénuries sera alors derrière nous. Il convient toutefois de s’interroger sur l’origine des défaillances que nous avons connues. Entre projets mal gérés et engagements non tenus, les responsabilités devront être établies.

Le problème du déficit d’énergie réglé avec le renfort de l’exploitation de nos gisements de gaz et l’apport des centrales thermiques, nous allons pouvoir relancer nos industries à partir de nos ressources minières et agricoles. Nous serons ainsi en meilleure position pour transformer nos matières premières, avec le double avantage d’obtenir un surplus de valeur ajoutée et de réduire nos importations. Nous aurons alors une industrie digne de notre pays.
L’agriculture, l’énergie et l’industrie ont pour dénominateur commun un réseau d’infrastructures adapté à une économie en expansion. Ce réseau a été amélioré de façon visible dans la période la plus récente. De nouveaux projets de routes, d’installations portuaires, de lignes de chemin de fer, de télécommunications et de liaison par fibre optique sont en cours de réalisation ou sur le point de l’être. Ils permettront non seulement de faciliter les échanges, mais aussi de rompre l’enclavement et par là même de conforter l’unité nationale.
Mais, me demanderez-vous, comment financer des investissements aussi considérables ? Il sera en priorité fait appel aux investisseurs privés nationaux et étrangers. Si les projets sont bien étudiés et rentables, l’accord pourra être trouvé. Nous nous tournerons également vers les Etats amis qui nous font confiance. Enfin, nous pourrons avoir recours à notre propre budget d’investissement et à l’épargne de nos concitoyens. Qui n’a pas été impressionné par la facilité avec laquelle notre grand emprunt a été souscrit ?

Je voudrais maintenant aborder le volet social de cette intervention.

Il faut avoir le courage de le reconnaître, les conditions de vie d’une partie de notre population sont très difficiles, particulièrement dans les zones rurales et à la périphérie des centres urbains. Ce sont pour la plupart des petits paysans, des chômeurs, des jeunes qui n’ont pu trouver d’emploi, des retraités ou des personnes âgées sans ressources. Notre pays ne fait pas exception en Afrique. Même dans les pays développés, la pauvreté s’étend.

Une création de richesses insuffisante, une forte démographie, un environnement international défavorable et un mode de développement inadapté, telles sont les raisons principales d’une situation qui rejette dans l’exclusion des centaines de millions d’individus dans le monde. Au Cameroun, qui n’est peut-être pas le plus mal loti, nous nous efforçons de trouver des solutions à la mesure de nos moyens.

Le chômage, véritable fléau social, est le mal le plus difficile à combattre. L’Etat crée des emplois publics selon ses possibilités. Au cours des dernières années, il a intégré des milliers de jeunes dans la fonction publique, notamment dans l’armée et les services de sécurité, l’enseignement et la santé. Actuellement, le recrutement de 25 000 diplômés que j’avais annoncé est effectif.

Mais, nous le savons, là n’est pas la vraie solution. C’est seulement la relance et l’accélération de la croissance qui permettront de régler progressivement le problème du chômage. Ce sont les grands projets et la révolution agricole qui ouvriront à beaucoup les portes de l’emploi. C’est la raison pour laquelle je m’engage, pour la part qui est la mienne, à les faire aboutir dans les meilleurs délais possibles.

Une autre dimension importante de la question concerne la professionnalisation de notre système éducatif. Cette mutation est en cours et l’on peut penser qu’elle donnera les résultats escomptés. Je ne m’étends pas sur l’effort particulier qui a été fait pour multiplier les établissements scolaires de divers degrés et étendre notre réseau universitaire. Vous en constatez comme moi les résultats. Je suis confiant qu’à terme nous en percevrons les dividendes au plan de l’emploi.

Faciliter l’accès aux soins de santé et aux médicaments de qualité est une autre façon d’améliorer les conditions de vie de notre population, surtout pour les plus démunis. Des progrès indéniables ont été faits à cet égard. Ils restent insuffisants. C’est pourquoi nous continuerons à ouvrir de nouveaux centres de santé et à apporter à nos formations hospitalières les équipements de pointe qui leur font défaut parfois. Dans toute la mesure du possible, nous étendrons la gratuité ou la réduction du coût des soins pour les pandémies ou les maladies infantiles. La mise en place, dans le cadre de notre système de sécurité sociale, d’un dispositif d’assurance maladie facilitera l’accès aux soins des moins favorisés.

Beaucoup reste à faire, c’est vrai, pour mettre à la disposition des Camerounais un approvisionnement suffisant en électricité et en eau potable, préalable indispensable pour assurer des conditions de vie et de santé acceptables. Je crois pouvoir dire qu’avec la réalisation des projets énergétiques que j’ai évoqués et le programme d’adduction d’eau qui a démarré, la situation, de ce point de vue, devrait s’améliorer considérablement.

L’habitat demeure la priorité de notre action. Le programme de construction de 10.000 logements sociaux sera réactivé, en concertation avec le secteur privé et les autres partenaires nationaux et internationaux.

Je serai bref s’agissant de notre politique extérieure, car vous en connaissez les grands axes : soutien aux idéaux des Nations Unies et aux objectifs de l’Union Africaine, maintien des rapports de bon voisinage avec les Etats de notre sous-région, appui à l’intégration au sein de la CEMAC, renforcement de notre coopération bilatérale avec les pays amis traditionnels. Par ailleurs, nous déploierons tous les efforts nécessaires pour obtenir une représentation équitable de l’Afrique dans les organes des Nations Unies et en particulier au Conseil de Sécurité. Nous soutiendrons également les initiatives en vue « d’humaniser » une mondialisation qui n’a pas tenu toutes ses promesses.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,

Voici l’essentiel de ce que je voulais vous dire alors que ce septennat commence. Il y a sept ans, dans cette même enceinte, j’affirmais devant vous que deux conditions devaient être remplies pour que nous puissions avancer dans la voie du progrès économique et social :

Premièrement, il était nécessaire que notre pays continue de vivre en paix et dans la stabilité, deuxièmement, il était indispensable que nous nous rassemblions au-delà des frontières partisanes pour mener à bien le grand projet de société qui fera du Cameroun un pays où il fera bon vivre pour tous. Ces conditions demeurent d’actualité. Mais je dois ajouter que les progrès accomplis au cours des dernières années doivent nous apporter un
surcroît de confiance dans notre avenir, un avenir de paix, de liberté, de prospérité et d’unité.

C’est à cet avenir que nous devons tous travailler. Ainsi, pour les nouvelles générations, nous aurons préservé nos acquis, tous nos acquis, dans la paix et la stabilité.
N’ayons pas peur de l’avenir. Tout dépend de nous, de notre détermination à servir notre pays.

Mes chers compatriotes,

En plaçant mon mandat sous le signe des Grandes Réalisations, je vous invite tous à faire montre de plus d’audace, de plus de créativité, de plus d’innovation. Vous, Camerounais de la diaspora en particulier, sortis des plus grandes écoles, exerçant vos activités dans des sociétés de rang mondial, vous qui excellez dans les domaines de pointe, le moment est venu de mettre votre expertise au service de votre pays.

En prêtant serment, ce jour, devant le peuple camerounais, j’ai la conviction que TOUS ENSEMBLE, Camerounais des villes et des villages, de l’intérieur et de l’extérieur, sans discrimination de quelle que nature que ce soit, nous pouvons, mieux, nous devons résolument transformer le Cameroun en un chantier de l’émergence, c’est-à-dire :

– en un pays qui crée des richesses et les redistribue de manière équitable,
– en un pays qui offre à tous des opportunités égales d’épanouissement,
– en un pays à la croissance économique forte et durable,
– en un pays à la sécurité alimentaire renforcée,
– bref en un pays du bonheur de tous et de chacun.

TOUS ENSEMBLE, nous pouvons, nous devons relever ce défi. Je m’y suis engagé. Vous vous y êtes engagés. Le peuple camerounais s’y est engagé. L’heure est à l’action.

Je vous remercie.

Vive la République !

Vive le Cameroun !

Message de Paul Biya à la Nation: L’union sacrée invoquée

Le président récemment réélu du Cameroun a invité ses concitoyens à tourner la page de l’élection et à joindre leurs forces pour l’avenir

Réponse voilée aux détracteurs
Paul Biya dont la réélection à la présidence du Cameroun a été confirmée par la Cour Suprême le 21 octobre dernier, s’est adressé à la nation mardi 25 octobre dans la soirée. Une première sortie depuis la proclamation des résultats. Le président Biya a tenu à faire entendre que sa présence de nouveau à la tête du pays, était le fait de la volonté du peuple. De manière souveraine, en toute liberté et en toute transparence, vous avez décidé de me confier à nouveau la charge de Président de la République, a fait savoir Paul Biya en tout début de son discours. Une réponse peut être, aux commentaires d’illégitimité qu’on attribue dans certains média locaux, à sa réélection. Il aussi présenté au passage le sens démocratique de sa présence à la tête de l’Etat aujourd’hui. Elu de la Nation tout entière selon les termes de notre Loi Fondamentale, je félicite tous mes compatriotes qui, quelles que soient leurs convictions, sont allés voter et ont ainsi accompli leur devoir électoral. En se rendant aux urnes dans le calme, ils ont, une fois de plus, manifesté leur sens des responsabilités et leur attachement à la démocratie, a-t-il ajouté. Sur l’apaisement, Paul Biya s’est voulu rassembleur, invitant le peuple camerounais suivre la « nouvelle dynamique », en vue de rendre effectif son programme des « grandes réalisations ». C’est ensemble que nous ferons des Grandes Réalisations, des Grandes Réussites, a-t-il fait savoir. Il a ainsi représenté des chantiers déjà évoqués lors de la campagne. Nous allons faire du Cameroun un pays émergent c’est-à-dire un pays doté d’institutions démocratiques consolidées, pourvu d’une croissance soutenue et durable, fondée sur la justice sociale a-t-il rappelé, ajoutant à cela le démarrage des grands travaux et la lutte pour l’égalité des genres.

Calmer une opinion publique divisée
Même s’il remercie au passage les militants de son parti et tous ceux qui l’ont voté, Paul Biya a fait savoir que désormais personne ne sera exclu de son projet de société. Où que vous soyez, quelle que soit votre place dans notre société, je vous demande de vous mobiliser pour qu’ensemble nous le relevions, ce défi, et que nous continuions à avancer dans la voie de la démocratie et du progrès social a-t-il déclaré. Le discours du président réélu du Cameroun intervient alors que depuis la confirmation de son élection, des messages de félicitation en provenance des autres pays tardent à arriver. Dans l’opinion publique générale au Cameroun, ils sont plusieurs à partager l’idée selon laquelle des puissances occidentales, l’Amérique et la France en tête, ne seraient malgré toutes les apparences, plus d’accord avec la présence de Paul Biya à la tête du pays. Après avoir déclaré que l’élection présidentielle au Cameroun s’était déroulée «dans des conditions acceptables», les portes parole de la France ont modifié leurs positions en parlant de «nombreuses défaillances et irrégularités», après la proclamation définitive des résultats. Une attitude appréciée par l’opposition, alors que du côté du régime au pouvoir, on exprime clairement de la gêne à accepter que «certains se croient obligés de donner des leçons». Paul Biya sans rentrer dans la polémique a semblé vouloir recentrer le débat en l’orientant vers l’avenir. Selon les chiffres proclamés par la Cour suprême, le président camerounais qui entame à 78 ans un nouveau mandat de 7 ans, l’a emporté avec 77,9% devant son principal challenger John Fru Ndi (SDF) (10,8%) et les autres 21 candidats

Paul Biya a été réélu Président du Cameroun avec 77,9% de voix
paulbiya2011.cm)/n

Fête nationale du Cameroun, le discours du Président du LCN

Le discours du président du LCN

Mes cher(e)s compatriotes,

Au nom de LCN (LE CAMEROUN NOUVEAU) et en mon nom propre, je vous souhaite une joyeuse fête nationale en ce vendredi 20 mai 2011 !
Depuis le 20 mai 1972, le Cameroun est une République unie après avoir été un Etat fédéral et nous avons pris coutume de célébrer cette date comme le symbole d’une réunification et d’un idéal commun entre le Cameroun anciennement anglophone et l’ex-partie francophone du Cameroun.

I know all about the referendums of the 11 and 12 february 1961 and the UN resolutions 1350, 1352, 1372, about the institutional reforms which reached to the constitutional revision of the constitution the 4 march 1960 allowing the country to become a federal nation since the 1 September 1961. I know about the KNDP (Kamerun National Democratic Party) of John Ngu Foncha, The ALNK and others.But I also know that the 2 june 1972, Cameroon became a unified state with one constitution HGM.

Oh bien sûr, cette unité nationale ne s’est pas faite en un jour, des combats furent intenses et nombreux sur le chemin de cette quête d’unité. Aujourd’hui encore, des voix nostalgiques s’élèvent dans la partie, anglophone de notre beau pays pour réclamer une sécession et une auto détermination qui est pourtant effective dans l’ensemble du Cameroun unifié.

Loin d’y percevoir une volonté de rupture nette avec le Cameroun uni, j’y perçois plutôt un malaise dû à un manque de considération, à une mauvaise répartition des fruits de la croissance et une moindre efficacité de la décentralisation administrative telle qu’elle a été pensée et mise en place à ce jour.

Toutefois, la réalité aujourd’hui est que le Cameroun est une République unie et j’entends maintenir cette unité nationale entérinée par la majorité des Camerounais qui pour la plupart ont adhéré, accepté et même embrassé sans réserve cette réunification et l’encouragent de tous leurs v ux.

A qui sert la célébration d’une fête nationale dans un pays ?
De même que les cérémonies commémoratives, les grands-messes populaires, les statues et autres remises de médailles, la célébration d’une fête nationale a un but fédérateur. Il s’agit de rallier les citoyens à une cause commune qu’ils doivent défendre, un idéal à atteindre, une finalité heureuse pour tous.

De fait, les symboles sont indispensables en politique et la célébration du 20 mai fait partie de cette exigence-là de préservation d’un destin commun à bâtir, à alimenter et à mettre sur pied, ensemble !

Tout Camerounais, où qu’il se trouve doit comprendre que c’est ensemble et plus grands que notre voix comptera ! C’est ensemble que nous inventerons un idéal de démocratie et une espérance de développement économique ! C’est ensemble que nous donnerons un sens commun à notre combat pour l’avènement d’une ère nouvelle au Cameroun, qui tienne compte de l’aspiration au bonheur de toutes les Camerounaises et de tous les Camerounais, sans aucune exception au bonheur !

J’entends faire comprendre à tous, que la prise en compte des spécificités de développement régional doit être intégrée dans tous les démembrements administratifs qui telle la décentralisation permettent une départementalisation des centres de décision et la prise en compte locale des problématiques de développement locales.
De ce fait, l’Etat doit tenir compte dans sa péréquation redistributive des particularités inhérentes aux différentes collectivités territoriales. De fait, la région du sud-ouest où se manifestent plus ouvertement des velléités sécessionnistes mérite que l’on se penche de manière plus approfondie sur leurs revendications. Ce qui signifie que les exploitations minières et minérales qui s’y déroulent doivent profiter à la région qui souffre cruellement d’un déficit d’infrastructures.

Dans le domaine des infrastructures en particulier, les chiffres officiels du Cameroun parlent de 50 000 kms de routes dont 10% bitumées, là où des chiffres plus crédibles d’organisations internationales déplorent la moitié seulement de voies routières bitumées. Ceci est grave et apparaît au grand jour, sous l’apparence récurrente et criminelle de nombreuses morts de la circulation, faute d’infrastructures suffisantes.

Cette pénurie incontestable de voies circulables est un phénomène endémique dans tout le pays comme en témoignent les principaux axes routiers du Cameroun Douala-Yaoundé, des ponts tels celui sur le Wouri, de localités telles celle de Mbangasina, etc.
Or ce déficit infrastructurel est accentué dans les régions anglophones du Cameroun : Ni le cinquantenaire de l’armée camerounaise célébré en grandes pompes à Bamenda, ni les nominations politiciennes des premiers ministres, et autrefois du président de l’assemblée nationale du Cameroun, aujourd’hui remplacés par des personnalités du Grand nord, ni la construction du port en eaux profondes de Limbé n’y changeront rien : IL Y A UN VÉRITABLE PROBLÈME DANS LES RÉGIONS
ANGLOPHONES DU CAMEROUN !

La lucidité politique commande à tout leader politique de prendre en considération ces revendications et d’entamer des négociations avec les parties plaignantes afin d’éviter un cancer qui se généraliserait à l’ensemble du tissu social camerounais : c’est aussi cela la décentralisation, c’est aussi cela la responsabilité politique !
LCN a des propositions concrètes en ce sens dans son programme et LCN vient de donner des recommandations pour les inscriptions sur les listes électorales à travers son site : http://www.lcn-cameroun.org. Je vous invite à les consulter.

Nous avons par la même occasion réitéré nos requêtes impératives pour LA MISE SUR PIED D’UNE COMMISSION ÉLECTORALE IMPARTIALE EN LIEU ET PLACE D’ELECAM QUI EST UNE ÉMANATION CAPTIEUSE DU POUVOIR EN PLACE !
J’attire l’attention du pouvoir sur une évidence : L’ANNÉE 2011 EST UNE ANNÉE A GRAND RISQUE SOCIAL ET POLITIQUE AU CAMEROUN !
Le pouvoir RDPC le sait et choisit l’arbitraire d’Etat et la répression policière plutôt que la voix de la sagesse qui consiste à revoir les fondements d’ELECAM qui en l’état est une institution administrative aux ordres, en lieu et place de l’indépendance requise pour ce genre d’organe collégial et multipartite.

L’Etat Camerounais interdit des manifestations de l’opposition et sa fébrilité l’incite à bâillonner toute force centrifuge qui laisserait la possibilité aux diverses forces vives de manifester leur défiance envers l’ordre institutionnel extrêmement policier en place. Ce n’est pas la solution !!!

Aujourd’hui, 20 mai 2011, le parti politique LCN ne s’associera pas au gouvernement RDPC pour célébrer en grandes pompes cette fête nationale, convaincu que notre Cameroun n’a pas la même représentation, le même socle idéologique que le leur, la même finalité.

Nous ne nous associerons pas à l’Etat-parti RDPC qui a passé plus d’1/4 de siècle à utiliser une rhétorique mensongère afin de spolier le peuple Camerounais sans tenir compte des souffrances de son peuple. Les inégalités criantes, les violations de droit, les spoliations patrimoniales, les instrumentalisations politiciennes qui guident sa gestion délétère nous dissuadent de le faire.

Le Cameroun Nouveau entend servir les Camerounais, l’ensemble des Camerounais en tenant compte de leurs problématiques en termes d’avantages sociaux, d’équité sociale, de croissance économique et surtout de répartition équitable des fruits de cette croissance !
Je tiens à remercier tous nos membres et sympathisants et je rends hommage au secrétaire national, Monsieur Hermann Njock Njock (Njockhermann@yahoo.fr) pour l’immense travail de sensibilisation et d’animation de nos équipes sur le terrain au Cameroun. Je serai prochainement au milieu de nos militants sur place au Cameroun afin de mieux organiser notre lutte pour l’émancipation totale de notre peuple.

LCN COMPTE SUR VOUS ! VOUS POUVEZ COMPTER SUR NOUS !

Vive LCN ! Vive le Cameroun !

Henri Georges Minyem, Président du Lcn ((Le Cameroun Nouveau)
Journalducameroun.com)/n

Fête de la jeunesse: Intégralité du discours du président de la république

Discours diffusé le février 2010

Chers jeunes compatriotes, La célébration du Cinquantenaire de notre indépendance, qui sera suivie cette année de celle de notre réunification, aura été pour nous tous, et pour vous particulièrement, l’occasion de revivre les étapes de notre libération, mais aussi et surtout de nous projeter dans l’avenir. C’est évidemment ce dernier aspect qui vous concerne le plus. Je vous disais l’an dernier que j’avais la conviction que nous étions sans doute à la veille d’une reprise de notre économie, laquelle, vous le savez, a subi les effets retardateurs de la crise mondiale. J’ai le sentiment que les faits sont en train de me donner raison. En effet, nous devrions cette année retrouver notre taux de croissance d’avant la crise et peut-être même faire encore mieux. Bon nombre de nos grands projets devraient être lancés. Laissez-moi en citer quelques-uns.

Dans le domaine de l’énergie : les barrages et les centrales hydroélectriques de Lom Pangar, de Memve’ele, de Mekin et, il faut l’espérer, la centrale à gaz naturel de Kribi. Concernant les infrastructures routières : la remise à niveau de la voirie de nos centres urbains et la construction de nouvelles routes dans la plupart de nos Régions. Dans le secteur minier : le démarrage attendu de nos projets. Pour ce qui est de l’adduction d’eau et la distribution d’électricité : la poursuite ou la mise en uvre des travaux déjà entamés ou prévus. S’agissant des transports : la première phase de construction du port en eau profonde de Kribi. Au plan social : le lancement de vastes programmes de logements, de nouvelles infrastructures de santé et de constructions scolaires, universitaires et sportives.

Ce regain d’activité devrait non seulement procurer à nos populations une amélioration de leurs conditions de vie, mais aussi créer une demande importante de main d’ uvre à différents niveaux de compétences. Des perspectives favorables en matière d’emploi pourraient ainsi se faire jour et nous mettre en meilleure situation pour lutter contre le chômage, mal dont notre jeunesse est hélas la principale victime. Il est un autre facteur qui peut nous inciter à un certain optimisme. La demande croissante, au niveau mondial, de matières premières d’origine minérale 2 ou végétale devrait nous conduire à en stimuler la production. Nos projets miniers, déjà cités, apporteront une première réponse. Mais je compte surtout sur notre agriculture, au sens large, pour la compléter. Je l’ai dit tout récemment à Ebolowa, mais permettez-moi d’y revenir quelques instants.

Notre agriculture dispose en effet de capacités de production considérables qui peuvent être développées. C’est le cas des céréales comme le riz et le maïs et de nos cultures de rente, essentiellement le cacao et le café ; mais aussi de nos cultures industrielles, coton, palmier à huile, hévéa, canne à sucre et banane. Une augmentation sensible de ces productions contribuerait non seulement à l’équilibre de notre commerce extérieur, mais serait immanquablement accompagnée d’un appel de main d’ uvre et d’une réduction du chômage. Je crois en effet que dans notre situation actuelle, la solution de notre problème d’emploi se trouve à ce niveau. Si notre agriculture se révèle capable de faire ce « bond en avant », elle offrira une gamme importante d’emplois, allant des plus simples aux plus qualifiés. C’est la raison pour laquelle j’engage nos jeunes à ne pas se détourner du travail de la terre qui est garant de stabilité et d’épanouissement. Ceci ne veut évidemment pas dire qu’il faut négliger les activités industrielles et de services, elles aussi créatrices d’emplois et porteuses d’avenir.

Chers jeunes compatriotes,
Cette bataille pour l’emploi n’est que l’autre face de notre combat pour le développement. Et ce combat, c’est vous qui, dans les prochaines années, allez devoir le mener . et le gagner. Pour cela, il vous faudra être armés de toutes les compétences nécessaires que vous avez acquises au cours de votre parcours scolaire et universitaire. C’est bien entendu la garantie de votre réussite personnelle, mais aussi et surtout l’accomplissement d’un devoir civique envers votre pays. Vous lui marquerez ainsi votre reconnaissance pour les efforts qu’il a faits pour vous tout au long de vos études. Ces efforts seront poursuivis. Même si, provisoirement, l’Etat a dû restreindre certaines dotations budgétaires, il reste déterminé à accorder la priorité à l’éducation en général et à chaque type d’enseignement en particulier. Au niveau de l’éducation de base, l’objectif fondamental restera l’élargissement de l’accès à l’enseignement et l’amélioration de sa qualité.

Parallèlement, les actions entreprises pour la construction d’infrastructures scolaires et la fourniture d’équipements ainsi que l’appui à l’enseignement privé seront poursuivis. Il sera porté une attention particulière à l’achèvement du cycle primaire afin de garantir l’irréversibilité de l’alphabétisation. En ce qui concerne les enseignements secondaires, une réflexion devra être engagée pour définir les priorités en fonction des moyens disponibles. Mais les orientations principales continueront d’être le renforcement de l’offre éducative et la multiplication des infrastructures.

S’agissant de l’enseignement supérieur, la professionnalisation restera le maître mot, sans négliger pour autant l’extension du système LMD. La synergie entre l’université et l’entreprise devra faire l’objet d’initiatives dans l’esprit des propositions du récent forum consacré à ce problème. Par ailleurs, il va de soi que la politique engagée pour renforcer la gouvernance sociale au sein de l’université sera étendue. D’autre part, je rappelle qu’un effort exceptionnel a été fait en 2010 au profit de la recherche universitaire et de l’excellence académique. Ces dotations seront majorées en 2011.

Mes chers jeunes compatriotes,
Je vous l’ai dit l’an dernier. La participation des jeunes au développement n’est pas seulement une affaire de compétence intellectuelle et technique. Elle suppose également un engagement de caractère civique et patriotique. A cet égard, un fait significatif est à signaler. J’ai en effet signé récemment le décret portant création, organisation et fonctionnement de l’Agence du Service Civique National de Participation au Développement. Cet organisme est investi d’une mission de mobilisation des énergies en vue du développement économique, social et culturel de notre pays, de la promotion du sentiment national et patriotique, et enfin du progrès du sens de l’intérêt général, de l’esprit civique et de la culture de la paix. Ces dispositions concernent les jeunes de 17 à 21 ans astreints à une période obligatoire de 60 jours et les volontaires pour une durée de 6 mois. L’Agence étendra ses activités sur l’ensemble du territoire national. Déjà budgétisé, son fonctionnement pourrait prochainement démarrer.
L’entrée en service de l’Agence et la réhabilitation des Centres Multifonctionnels de Promotion des Jeunes qui contribuent à la formation extrascolaire, devraient apporter à notre jeunesse l’encadrement civique et la formation nécessaires à son insertion sociale. L’élaboration par le Ministère de la Jeunesse d’un « référentiel de l’éducation à la citoyenneté » va dans le même sens. Un autre fait marquant qui mérite d’être signalé a trait au déploiement, à tous les niveaux de notre organisation administrative nationale, des organes du Conseil National de la Jeunesse. Le Conseil, qui a élaboré son plan d’action triennal, devrait être en mesure de jouer son rôle d’interface entre les pouvoirs publics, les partenaires au développement et la société civile d’une part et l’ensemble de notre jeunesse d’autre part. Par une heureuse coïncidence, l’entrée en service effective du Conseil intervient au moment où la Charte Africaine de la Jeunesse vient d’être ratifiée. L’objectif principal de la Charte, je le rappelle, est de renforcer la participation des jeunes à la vie politique, économique, sociale et culturelle. La célébration en 2011 4 de l’Année internationale de la Jeunesse nous donnera opportunément l’occasion de favoriser l’appropriation des dispositions de la Charte par notre jeunesse.

S’agissant de l’insertion des jeunes dans l’économie, l’Etat, à côté des actions menées par le Fonds National de l’Emploi, a continué à soutenir les programmes destinés à donner au plus grand nombre possible de jeunes des chances d’intégrer la vie professionnelle. C’est le cas du Projet d’appui à la jeunesse rurale et urbaine et du Projet d’insertion des jeunes par la fabrication de matériel sportif. Ces deux projets ont permis d’insérer dans la vie économique plusieurs milliers de jeunes, de lancer des centaines de micro-activités et de juniors entreprises et de créer des dizaines de coopératives.

Mes chers jeunes compatriotes,
L’entrée en activité des grands projets structurants évoqués plus haut va générer de nombreux emplois. En attendant, j’ai instruit le Premier Ministre de procéder, cette année, à un recrutement spécial, dans la Fonction publique, de 25 mille jeunes diplômés. Mais comme je l’ai dit précédemment, c’est surtout sur la relance de notre croissance que je compte pour stimuler l’emploi.

Mes chers jeunes compatriotes,
Je n’ignore pas, croyez-le bien, quelles sont vos inquiétudes quant à votre avenir. Je peux imaginer la déception de ceux qui, après de longues années d’études, peinent à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications. Le découragement de ceux qui, sans diplômes, n’ont, au mieux, comme perspective, que des emplois précaires. Le sentiment d’injustice de ceux qui, privés de tout espoir, ont l’impression d’être rejetés par la société. A tous ceux-là, je dis qu’ils ne doivent pas désespérer, car notre redressement est en marche. Et je leur citerai l’exemple des pays émergents qui battent aujourd’hui des records de croissance et qui hier connaissaient des convulsions internes, la grande pauvreté et l’oppression. Nous qui bénéficions de la paix, de la stabilité et du progrès démocratique, avons désormais toute chance de bâtir ensemble une société juste et solidaire. C’est pourquoi, comme l’an dernier, je vous demande d’avoir confiance en l’avenir, car nous touchons au but.
Bonne fête à toutes et à tous,
Vive la jeunesse camerounaise,
Vive le Cameroun.

Paul Biya, Président du Cameroun
www.prc.cm)/n

Cameroun: Paul Biya fait peu d’annonces !

Confiance à Elecam, gratuité des soins contre le paludisme, mais surtout satisfaction pour la célébration du cinquantenaire. Et de nombreux silences

Les réactions sont nombreuses après l’allocution de fin d’année du chef de l’Etat camerounais. Et sans surprise, tous ne voient pas du même il les v ux de Paul Biya pour 2011. Le président de la république s’est félicité du succès de la célébration du cinquantenaire de l’accession du cameroun à l’indépendance. Elle nous a surtout fait prendre plus nettement conscience que nous étions incontestablement devenus une Nation et constater qu’au fil des années, nous avions réussi à mettre sur pied des institutions comportant les principales caractéristiques d’un Etat démocratique a déclaré Paul Biya. Il est revenu aussi sur la situation économique pour se féliciter de sa stabilité, malgré une conjoncture internationale difficile. C’est donc un constat nuancé qu’il convient de faire sur l’évolution de notre économie, encore affectée par la crise, au cours des douze derniers mois. Les fondamentaux restent bons et les mesures que nous avons prises pour passer ce cap difficile ont été approuvées pour l’essentiel par les institutions financières internationales a fait savoir le chef de l’Etat. Dans la rubrique politique, le président Biya a déclaré accorder sa confiance à Elections Cameroun (ELECAM), l’organe qui est chargé d’organiser les élections au Cameroun. Je compte beaucoup sur ELECAM qui bénéficiera de l’appui nécessaire de l’administration et des partis politiques lors des opérations électorales. J’ai toutes les raisons de croire que les prochains mois suffiront à ELECAM pour mettre la dernière main à son dispositif sur le terrain. Nous aurons bien entendu l’occasion de reparler de tout cela affirme Paul Biya, invitant tout le monde à s’inscrire sur les listes électorales. Le président a aussi fait l’annonce de grands projets agricoles, énergétiques, et sécuritaires. Le président a enfin l’annonce de la gratuité du traitement du paludisme pour les enfants de moins de 5 ans.

Alors que les militant de son parti saluent sans surprise un « grand discours », des analyses plus froides font remarquer que le présidant a abordé la question du document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), comme un cadre de référence pour l’évolution du Cameroun, mais sans clairement préciser chiffres à l’appui comment ce document allait opérer des changements. Le Cameroun en 2010 a connu sa deuxième année consécutive de déficit budgétaire. Ces déficits pourtant prévisibles ont été justifiés par le besoin de lancer les grand projets structurants. Or à ce jour aucun d’eux n’a encore démarré, et certains comme l’exploitation du gaz de Kribi, le fer de Mbalam et la construction du port en eau profonde de Kribi connaitront des retards dans l’exécution. Un programme d’urgence d’électrification au moyen de centrale thermique a été mis sur pied, mais il suffira juste à combler le déficit de fourniture d’énergie distribué aux ménages. Pareillement le président a parlé d’une « nouvelle ère » où il faudrait « produire ce qu’on consomme, et consommer ce qu’on produit ». Un discours politique, font savoir certaines analyses. Les structures de l’économie camerounaise, avancent de nombreux experts, ne permettent pas d’envisager une telle hypothèse dans l’immédiat. L’encadrement agricole est moyennement structuré, les financements et l’expertise manquent aux agriculteurs et la concurrence étrangère reste forte. Aucune solution concrète à moyen terme n’a été proposée par le présidant de la république sur cette question. Pour ce qui est du secteur secondaire de l’économie, il souffre encore du manque d’équipement.

Dans son discours, le président Paul Biya, font remarquer des observateurs, a passé sous silence de nombreuses préoccupations. Au premier rang le sport. Toujours utilisé par le président comme modèle, le chef de l’Etat n’a plus abordé la double contre performance des lions indomptables doublé d’un scandale au sein de l’équipe. Paul Biya ne s’est pas aussi attardé sur le comice agro pastorale, alors que le dernier report continue de courir et que la véritable date de sa tenue n’est pas encore connue. De même plusieurs grands travaux dont les débuts étaient annoncés pour 2010 sont encore en attente. Aucune explication n’est donnée. Le chef de l’Etat n’est revenu sur les pénuries que de façon indirecte, pour dire qu’il menait un combat acharné contre la spéculation relative aux produits de première nécessité. Mais le problème est profond et ne touche pas que le secteur des vivres. Il concerne le gaz, le sucre, les vivres, l’eau dont de nombreuses grandes villes sont privées et bien d’autres produits. Aucune solution n’a été présentée pour ces différentes situations. Il en a parlé de façon globale, mais sans perspectives indicatives. Quant aux conditions de vie de notre population, elles restent au premier plan de nos préoccupations. Pour l’accès à l’eau, je pense que la situation devrait s’améliorer avec la mise en service des infrastructures en construction, notamment dans les centres urbains. Pour l’électricité, dont la pénurie pénalise non seulement les entreprises mais aussi chacun d’entre vous, je vous ai dit ma détermination à faire bouger les choses. Le manque de logements sociaux est aussi l’une des plaies de notre société. Je compte bien rouvrir ce dossier qui a fait l’objet de dérives inacceptables. Nous allons devoir rattraper notre retard affirme Paul Biya sans donner concrètement quelques mesures envisagées. Autre silence enfin, la grave épidémie de choléra qui a tué près de 600 personnes dans le nord du pays, selon des chiffres officiels. Enfin un point important de l’actualité en 2010 a aussi été mis sous silence, le décès en prison du journaliste Biby Ngota.

Discours de Paul Biya à la nation
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