Le Cameroun a d’abord occupé la 168ème place en 2014 avant de revenir à la 158ème, d’après la Banque Mondiale. Dans le classement 2015, le Cameroun est 158ème. Quelques explications
Le classement Doing business 2015 a placé le Cameroun à la 158ème place, soit une perte de 10 places selon « le bon classement 2014 » ayant pris en compte les changements des indicateurs qui ont situé le pays au 148ème rang. La confusion est née du fait que le premier classement 2014 plaçait le Cameroun à la 168ème place. Mais selon les auteurs, dont Frederic Meunier, lors d’un récent échange en visioconférence au siège de la représentation sous régionale de la Banque mondiale à Yaoundé, cette situation est née des modifications enregistres sur trois indicateurs des dix qui fondent le classement des 189 économies du monde.
Pour eux, ces changements doivent permettre d’élargir la portée des indicateurs. L’objectif est de couvrir également les aspects de la qualité des services et les récentes bonnes pratiques dans les domaines étudiés. Les trois indicateurs qui ont connus de grandes révisions méthodologiques sont entre autres l’obtention de prêts. La méthodologie de l’indice mesurant la force des droits légaux a été révisée ainsi que celle portant sur l’étendue de l’information sur le crédit afin de couvrir plus de bonnes pratiques ; L’indice mesurant la force des droits légaux couvre désormais: La fonctionnalité du régime juridique ainsi que des caractéristiques supplémentaires du registre des sûretés mobilières. L’indice mesurant l’étendue de l’information sur le crédit couvre désormais: L’existence d’une plate-forme en ligne pour l’échange d’information ainsi que la disponibilité des scores de crédit.
Le second indicateur est la protection des investisseurs minoritaires. Il est élargie afin de mesurer les droits des actionnaires dans la gouvernance d’entreprise au-delà des transactions entre parties apparentées, les droits et le rôle des actionnaires dans les grandes décisions de l’entreprise, la structure de gouvernance, la transparence, l’indice mesurant la facilité des poursuites par les actionnaires a été élargi pour tenir compte de la répartition des frais de justice.
Le troisième indicateur modifié a été le Règlement de l’insolvabilité. Le rapport de cette année introduit une nouvelle mesure: l’indice mesurant la force du droit en vigueur régissant l’insolvabilité des entreprises. Cet indice évalue la pertinence et l’intégrité du cadre juridique applicable aux procédures de liquidation et de redressement judiciaire. C’est donc ces changements qui ont permis au Cameroun de se retrouver d’abord à la 158ème place au lieu de la 168ème en 2014. Le pays n’a pas beaucoup apporté des améliorations dans la mise en uvre de ces indicateurs en dehors de deux que sont la protection des investisseurs minoritaires en 2013/14 et l’accès à l’information de crédit grâce à la création et au fonctionnement d’une base de données de registre de crédit.
Il faut relever que le rang du Cameroun a créé une incompréhension du classement et empêché beaucoup d’analystes économiques et même certains responsables des institutions financières internationales au Cameroun d’accepter de donner le point de vue et quand cela était fait, celui-ci était parfois loin de la réalité de la méthodologie appliquée. Les explications des auteurs étant passées, il faut désormais savoir que les changements méthodologiques sont annoncés au moins deux mois avant la publication du classement, que la moyenne annuelle de correction est de 5 %, et de ce fait pour une meilleure comparaison de l’évolution d’un pays sur plusieurs années, il faut uniquement tenir compte du rang du dernier classement en cours.
Pour le classement Doing Business 2016, les innovations vont porter selon Fréderic Meunier et sa collègue sur le transfert de propriété, sur l’octroi de permis de construire, sur le raccordement à l’électricité, sur le paiement des impôts et sur l’exécution des contrats.

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