Cameroun-don de sang : les drépanocytaires parmi les plus nécessiteux

Les personnes souffrant de la drépanocytose font partie des cas ayant le plus besoin de transfusion sanguine pour survivre.

Ils sont de ceux qui ne vivent que du don de sang. Des 400 000 poches de sang dont le Cameroun a besoin chaque année pour couvrir la demande, une bonne partie est destinée aux drépanocytaires. Ces derniers sont parmi les personnes dont la prise en charge nécessite une transfusion sanguine régulière. C’est le cas de  Jacques Serges Nyemb, président de l’Action pour la santé et la solidarité des personnes et familles drépanocytaires.

Agé de 47 ans, l’homme qui est né SS homozygote, est parvenu à se demander s’il coule encore dans ses veines, une seule goute de son propre sang. Au cours de la cérémonie commémorative de la journée du don de sang au siège de la Croix rouge le 14 juin 2022, le patient a dit toute sa reconnaissance à l’endroit de ceux qui font le sacrifice en lui donnant de leur sang de manière régulière. Car la volonté et le sacrifice de ces donneurs sont des armes qui lui permettent de gagner le combat de la survie.

Tout comme lui, les autres drépanocytaires sont dans le même besoin et n’attendent que le geste des donneurs pour espérer gagner encore des jours de vie. A cette catégorie de personnes, s’ajoutent les accidentés, les personnes souffrant de pathologies graves et sévères, des femmes qui donnent la vie en perdant beaucoup de sang, des personnes qui souffrent d’anémie entre autres. Ils doivent leur vie à la charité des donneurs.

La célébration de l’édition 2022 de la journée mondiale des donneurs de sang donne ainsi l’occasion de célébrer les donneurs, surtout les donneurs volontaires. Au Cameroun, selon le Centre national de transfusion sanguine, seulement 10% des donneurs de sang enregistrés en 2021 sont des donneurs volontaires. Les autres 90% sont des personnes qui donnent du sang aux membres de leurs familles, aux amis, lorsque la nécessité s’impose.

Pourtant, les spécialistes s’accordent sur un point. Un individu peut donner de son sang quatre fois l’année. Une seule poche de sang donné peut sauver jusqu’à trois vies. Il suffit de séparer les composants du sang, il est possible de transfuser les globules rouges à celui qui en a besoin, les globules blancs à une autre personne ou le plasma à une troisième. Le don volontaire, lorsqu’il est fait par plusieurs personnes, permet ainsi de disposer d’une banque de sang rempli attendant les potentiels candidats à la transfusion.

Ainsi, « donner son sang : un acte de solidarité. Rejoignez le mouvement et sauvez des vies », C’est le thème de l’édition 2022. Il appelle toute personne de 18 à 55 ans à donner le sang et à encourager d’autres personnes à le faire. En faisant ce don tous les trois mois, le donneur donne l’opportunité à ses cellules de se régénérer et à son organisme de rester toujours jeune.

Cameroun-Unfpa : des équipements de près de 200 millions de FCFA remis au ministre de la Santé

Le Fonds des nations unies pour la population a remis ces équipements de transfusion sanguine ce mardi 14 juin 2022 gouvernement camerounais. C’était au siège de la Croix rouge camerounaise à Yaoundé.

Le sang c’est la vie ! Donner du sang, est un acte de solidarité qui aboutit à sauver des vies. Car du sang à flot, il en faut dans des poches pour offrir en cas de nécessité. De ce fait, faire un don de sang est un acte capital au Cameroun, où les besoins sont estimés à  400 000 poches de sang par an. Surtout que, selon le directeur général du centre  national de transfusion sanguine, seules 140 207 poches de sang ont été collectées en 2021, soit 35% de la couverture des besoins, contre 10% en 2020.

Selon Dr Dora Mbaya, 10% seulement des donneurs sont volontaires. Aussi, les autorités sanitaires ont saisi l’occasion d’une journée, pour appeler d’une même voix le public à donner volontairement du sang. C’était ce mardi 14 juin, à l’occasion de la cérémonie commémorative de la journée mondiale des donneurs de sang présidée par le ministre de la Santé publique Malachie Manaouda. Le représentant-résident de l’Organisation mondiale de la Santé au Cameroun, Phanuel Habimana y était présent.

Mais, la volonté et l’acte de donner ne suffisent pas à disposer des stocks de sang de qualité. Encore faut-il pousser la générosité plus loin. C’est à juste titre que le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) a remis du matériel de transfusion sanguine au ministre de la Santé publique (Minsanté). Ce matériel acquis par le Minsanté sur financement de la Banque islamique de développement, représente un investissement de près de 200 millions de Francs CFA.

Le package remis de façon symbolique au Dr Malachie Manaouda par la représentante de l’Unfpa Dalmonte Noemi est constitué de divers appareils. Il contient quatre congélateurs qui assureront le stockage en continue des poches de plasma frais congelé, quatre dispositifs réfrigérés qui seront installés dans chaque hôpital régional pour séparer les différents constituants de sang, 34 réfrigérateurs pour assurer la conservation en permanence des poches de sang, 21 chaises de prélèvement sanguin.

Ces équipements vont permettre de lutter contre la mortalité maternelle et néonatale. Ils sont destinés à empêcher les hémorragies qui constituent l’une des principales causes de la mortalité chez les femmes lors de l’accouchement.

À l’occasion de cette journée célébrée sous le thème «Donner son sang : un acte de solidarité. Rejoignez le mouvement et sauvez des vies», chaque personne est invitée à s’engager.

Engageons-nous à donner du sang pour sauver des vies, invite le ministre de Santé publique. Suivant cet engagement, des dizaines de personnes ont donné de leur sang ce mardi au siège de la Croix rouge, un acte qu’il est conseillé de faire au moins quatre fois.

Cameroun-don de sang : la demande nationale s’élève à 400 000 poches par an

Dora Mbanya, directeur général du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), était à la CRTV-Radio ce matin, à l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang, ce mardi 14 juin.

14 juin. Journée mondiale du donneur de sang. Cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a initié cette célébration en 2004, a, choisi pour thème : « Le don de sang est un acte de solidarité. Joignez-vous à l’effort et sauvez des vies ».

A l’occasion Dora Mbanya a donné l’état des banques de sang au Cameroun. Selon cette dernière, les banques de sang souffrent au Cameroun. Cette situation est due au fait que, cette culture n’est pas ancrée dans les habitudes.

« Je n’ai jamais donné de sang, mais je pense que le processus n’est pas bien organisé ; ou encore on ne communique pas bien sur la question. Tu as un malade qui a besoin de sang, tu fais venir les donneurs, on prélève, mais on te vend toujours le sang», déplore une jeune fille.

« J’ai peur en fait, le sang c’est quelques chose de sacrée, on ne peut juste pas le donner comme ça », dit un autre. Un avis que ne partage pas bien d’autres. « Ceux qui se laissent dire que la religion empêche ou que c’est des pratiques mystiques, n’ont jamais eu un cas pressant sous la main. Ma sœur a été sauvé au CHU en 2018 grâce au sang d’un étranger ».

Ces réserves émises n’empêchent pourtant pas que, le besoin reste réel. Le ministère de la Santé publique (Minsanté) estime ce besoin à 400 000 poches de sang par an. En 2021, le CNTS n’a pu collecter que 100 000 poches de sang. Le gap à combler est encore très important, soit 300 000 poches.

Pour davantage communiquer sur la question, et récolter certaines poches, une grande campagne de collecte de sang est organisée à l’esplanade de l’immeuble de la Croix-Rouge à Yaoundé. Le CNTS espère convaincre de nouvelles personnes à s’habituer au don du sang pour sauver des vies.

Pour mémoire, le CNTS est chargé de coordonner toutes les collectes de sang sur le territoire national.

Cameroun : le don de sang chute de 20% en 2020

Depuis 2019, le Cameroun connait une baisse drastique du don de sang et des donneurs volontaires due à la crise sanitaire liée au coronavirus.

 

De 22 à 40%, c’est le taux de régression du don de sang enregistré au Cameroun par le Centre national de transfusion sanguine (Cnts). La situation est inquiétante au regard de l’impact sur la collecte des poches de sang, comme l’a expliqué ce 1er février le directeur général du Cnts Dora Mbanya au poste national de la Crtv.

En effet, en 2021, 100 000 poches de sang sont disponibles sur le plan national pour un besoin évalué à 400 000 poches. Bien avant cette année-là, les chiffres issus de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) révèle déjà un écart entre la disponibilité de sang et la demande.

Sur la nécessité nationale de disposer d’au moins 400 000 poches de sangs, le Cameroun en a réuni 103 359, soit un taux de collecte estimé à 25,8% en 2019. Dans la ville de Yaoundé, les poches collectées ont diminué de 32 000 à 26 000 entre 2019 et 2021, explique Pr Dora Mbanya, reprise par lurgentiste.com.

Selon l’hématologue Mbanya, les raisons de cette chute sont liées aux effets de la présence du Covid-19 sur le territoire camerounais depuis mars 2020. En effet, la peur de l’exposition au virus réputé mortel a empêché les donneurs de se rendre dans les formations sanitaires pour faire le don de sang. En outre, le coronavirus a affecté les donneurs du Cnts si bien qu’ils n’ont pas pu se prêter à l’exercice pendant une période en particulier lors du confinement instauré par le gouvernement 17 mars 2020.

Pour renverser cette tendance, le Cnts procède à la sensibilisation. Il profite de la tenue de la Coupe d’Afrique des nations CanTotalEnergies Cameroun 2021. Le but est de tirer la sonnette d’alarme et passer le message d’incitation au don de sang. Ainsi, des personnes âgées de 18 à 60 ans remplissant les critères de poids et de santé peuvent offrir de leur sang et sauver des vies.