Cameroun/Licenciement d’Agbor Balla: l’ONG américaine HRF dénonce l’absence de “liberté académique”

La Human Rights Foundation soutient l’avocat anglophone, licencié de l’université de Buea le 06 mai à cause d’un sujet d’examen sur les origines de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest

 

La Human Rights Foundation (HRF) – ONG de protection des droits de l’Homme basée à New-York (Etats-Unis) – considère, dans une déclaration publié le 12 mai, que le licenciement de Felix Nkongho Agbor Balla de l’université de Buea est une “attaque flagrante contre la liberté académique” et une “tentative de faire taire la discussion urgente sur la crise au Cameroun”.

Felix Nkongo Agbor Balla a été sanctionné “unanimement” le 06 mai par un conseil de discipline de l’université de Buea pour avoir proposé un sujet relatif à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans le cadre d’un sujet d’examen de fin de premier semestre donné le 03 mars en lien avec le cours “Histoire politique et constitutionnelle du Cameroun”, Felix Nkongho Agbor Balla avait demandé à ses étudiants de déterminer la véracité de l’affirmation selon laquelle la crise anglophone a été déclenchée depuis 2016 par les avocats et les enseignants.

Selon la HRF, le conseil de discipline de l’université de Buea pour étudier le cas du juriste a été mis sur pied à la demande du ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, qui, dans une lettre signée le 20 avril, demandait aux responsables de Buea de prendre des mesures contre Agbor Balla, pour atteinte au “caractère apolitique de l’université”.

Le président de HRF, Thor Halvorssen, estime qu’il s’agit d’une “campagne d’intimidation” contre “le plus éminent défenseur des droits de la minorité anglophone”.

Felix Nkongho Agbor Balla partageait le cours “Histoire politique et constitutionnelle du Cameroun” avec deux autres enseignants qui n’ont pas été sanctionnés. Il est à noter toutefois que le promoteur du Centre pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique centrale (Centre for Human Rights and Democracy in Africa, CHRDA) a refusé de se présenter au conseil de discipline mis en place pour étudier son cas. 

HRF organise depuis 2009 en Norvège l’ “Oslo Freedom Forum”. L’ONG présente l’évènement comme une plateforme qui réunit diverses personnalités autour de la promotion des droits de l’Homme et la lutte contre les “dictatures” et la “tyrannie”. Agbor Balla y a été invité pour donner une allocution en mai 2019.

Pour rappel: l’avocat anglophone avait été détenu, entre le 17 janvier 2017 et le 30 août 2017, pour ses activités au sein du Consortium de la société civile anglophone. Ce dernier, dissous par le ministère de l’Administration territoriale qui le jugeait illégal avant l’interpellation de ses leaders, avait initié les villes mortes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en fin d’année 2016.

Cameroun: au Minesup on estime que Felix Nkongho Agbor Balla confondait “science” et “propagande”

Le contrat de l’avocat a été résilié à Buea pour non respect de l’éthique et de la déontologies universitaires, dans “les règles”, estime le chef de la cellule de Communication au ministère de l’Enseignement supérieur

 

L’avocat anglophone Felix Nkongho Agbor Balla, viré de l’université de Buea le 06 mai, l’a été pour “entorse à l’éthique et à la déontologie” universitaires; dans “les règles”, commente le chef de la cellule de la Communication au ministère de l’Enseignement supérieur, Jean-Paul Mbia, dans un communiqué publié ce 12 mai.

“Me Félix Nkongho Agbor Balla “instructor” (moniteur) à l’université de Buea, licencié en droit privé, avec une bonification professionnelle puisqu’il est avocat, doit savoir (s’il ne le sait pas) que l’université est un lieu clos et apolitique. Nul n’a le droit de confondre science et propagande. Enseigner la science, oui. Intoxiquer les étudiants par la propagande politique, non”, tempête Jean-Paul Mbia.

Felix Nkongo Agbor Balla, à l’origine de la création du Consortium de la société civile anglophone – qui avait initié les villes mortes dans les région anglophones du Cameroun fin 2016 – a été sanctionné “unanimement” par un conseil de discipline de l’université de Buea pour avoir proposé un sujet relatif à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans le cadre d’un sujet d’examen de fin de premier semestre donné en lien avec le cours “Histoire politique et constitutionnelle du Cameroun”, Felix Nkongho Agbor Balla avait demandé à ses étudiants de déterminer la véracité de l’affirmation selon laquelle la crise anglophone a été déclenchée depuis 2016 par les avocats et les enseignants.

De nombreuses personnes, dont des universitaires établis hors du Cameroun, se sont indignées suite à la décision du conseil de discipline de Buea, qui s’était réuni à la demande du ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.

“Le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, en sa qualité de chancelier des ordres académiques, Chancellor of the University of Buea, comme de celle de Bamenda qui sont de type anglo-saxon, a l’obligation de veiller au respect des lois et règlements de la République ainsi que de l’éthique et de la déontologie universitaires”, défend le chef de la cellule de Communication du Minesup.

Cameroun: l’université de Buea met fin au contrat de Felix Nkongho Agbor Balla après un sujet d’examen litigieux

Selon la décision signée du vice-recteur de l’université de Buea, le conseil de discipline mis sur pied pour étudier le cas de l’avocat anglophone a été “unanime” le 06 mai

 

L’université de Buea (Sud-Ouest Cameroun) a décidé de mettre fin au contrat de Felix Nkongho Agbor Balla comme enseignant de droit anglais au sein de la faculté de Droit et de Science politique dans ladite université. 

La décision, signée du vice-recteur de l’université de Buea, Pr Nol Alembong, le 06 mai, souligne qu’un conseil de discipline avait été mis sur pied le 03 avril pour étudier le cas de l’enseignant à la suite d’un sujet d’examen de fin de premier semestre donné dans le cadre du cours “Histoire politique et constitutionnelle du Cameroun”. Felix Nkongho Agbor Balla avait demandé à ses étudiants de déterminer la véracité de l’affirmation selon laquelle la crise anglophone a été déclenchée depuis 2016 par les avocats et les enseignants.

Les membres du conseil de discipline mis sur pied par l’université ont eu un verdict “unanime” pour mettre fin, “avec effet immédiat”, au contrat de Felix Nkongho Agbor Balla, a commenté le Pr Nol Alembong. Il avait été recruté au sein de l’université de Buea le 02 juin 2015.

L’avocat anglophone avait été détenu, entre le 17 janvier 2017 et le 30 août 2017, pour ses activités au sein du Consortium de la société civile anglophone. Ce dernier, dissous par le ministère de l’Administration territoriale qui le jugeait illégal avant l’interpellation de ses leaders, avait initié les villes mortes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en fin d’année 2016.