Guinée: le fleuve Niger menacé de disparition

En cause, l’ensablement poussé de son lit dans la région de Kankan, à l’Est de la Guinée, a averti dimanche un responsable régional de la préservation de l’écosystème, cité par la télévision nationale

Le fleuve Niger, troisième plus long fleuve d’Afrique est de nos jours menacé de disparition à cause de l’ensablement poussé de son lit dans la région de Kankan, à l’Est de la Guinée, a averti dimanche un responsable régional de la préservation de l’écosystème, cité par la télévision nationale.

Avec une longueur totale de 4.280 km et un bassin versant de 2.262.000 km2, le fleuve Niger qui prend sa source dans la région de Faranah au sud-est de Conakry, arroge les villes de certains pays africains dont la Guinée, le Mali, le Niger, le Bénin et le Nigéria où il se jette dans l’océan atlantique.

A cause de la dégradation de l’environnement à travers les phénomènes de changement climatique et de l’impact négatif des actions de l’homme, le Niger est en constante souffrance dont les conséquences pourraient être dramatiques dans les années à venir, estime M. Douty Condé, interrogé par la télévision guinéenne.

La coupe sauvage du bois, la dégradation de la faune et de la flore aux abords du fleuve ainsi que des pratiques anarchiques d’exploitations du sol et du sous-sol le long des rives, sont à la base de cette situation déplorable qui influence même la vie des populations riveraines.

Dans le souci d’apporter des solutions idoines à la sauvegarde du fleuve Niger, les gouvernements guinéen et malien ont signé en mai 2015, un protocole d’accord pour la mise en uvre du projet intégré de gestion en eau du Niger supérieur, grâce à l’appui du gouvernement Néerlandais.

A l’occasion de la journée internationale de la biodiversité célébré le 21 mai de chaque année, le ministre guinéen de l’Environnement, des Eaux et Forêts Mme Chistine Sagno a rappelé que le secteur forestier contribuait à 2.5% du produit intérieur brut (PIB) en 2006 contre 3,2% en 2004 et faute d’inventaire à l’échelle nationale, le patrimoine forestier s’élèverait à environ 13 millions d’ha (53% du territoire).

Sur le plan énergétique, 99% des ménages utilisent le bois de chauffe et jusqu’en 2001, il existait 12 sociétés forestières industrielles opérationnelles dont 4 disposant d’une scierie et 103 exploitants forestiers artisanaux qui exploitaient plus de 53.000 m3.

Pour ce faire, les autorités guinéennes comptent intégrer la biodiversité dans les priorités nationales de développement.


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Flore Ndembiyembe: «6 millions de personnes meurent chaque année à cause du tabac»

La Présidente de la Coalition Camerounaise Contre le Tabagisme (C3T) a accepté de nous parler de son combat et de ses motivations

Madame Flore Ndembiyembe, vous avez très récemment, conduit en partenariat avec l’OMS une activité visant à sensibiliser l’administration sur la mise en oeuvre de la convention OMS contre le tabac ratifiée par le Cameroun, avez-vous le sentiment que sur ce sujet vous avancez?
Cette épidémie tue 6 millions de victimes par an dans le monde. Ainsi le tabac tue un de ces consommateurs régulier sur deux. Bien qu’il s’agisse d’une une course de fond, nous pensons que les choses avancent dans la lutte contre le tabagisme. L’administration, en collaboration avec la société civile, a élaboré un plan stratégique de lutte anti tabac ainsi qu’un avant projet de loi anti tabac conforme à la Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte Anti-Tabac. D’autre part la société civile est mieux organisée et apporte sa contribution à ce combat. Il apparaît aussi que les camerounais sont de plus en plus sensibilisé au problème du tabagisme. Nous sommes donc optimistes.

Vous avez récemment entrepris une opération de sensibilisation des députés de l’Assemblée Nationale sur la pertinence d’une loi contre le tabagisme. Quels résultats avez-vous obtenus?
Les députés ont évidemment un rôle clé à jouer dans la lutte anti tabac. Ils ont besoin de comprendre pour prendre la bonne décision le moment venu. Il a donc fallu les informer et les sensibiliser sur les conséquences sanitaires, sociales et économiques du tabac et du tabagisme. Il fallait surtout leur démontrer que l’argument selon lequel l’industrie du tabac contribue à l’économie du pays est discutable. Quand on met en balance le coût des soins médicaux des affections dues au tabagisme et le gain économique, on se rend compte que le tabac appauvrit les individus et la nation.

En termes statistiques, comment s’évalue le tabagisme aujourd’hui?
Il faut savoir que près de 6 millions de personnes meurent chaque année des conséquences du tabagisme, dont 80% dans les pays à faibles revenus comme le Cameroun. Dans notre pays 17,5% de la population consomme régulièrement le tabac. 14% des élèves du secondaire ont déjà eu un premier contact avec la cigarette. Depuis que les pays développés ont décidé de protéger leur jeunesse par des lois fortes, l’industrie recrute les femmes et les jeunes des pays pauvres pour remplacer les fumeurs qui meurent.

Parlons de vous si vous le voulez bien, qui est Flore Ndembiyembe?
Je suis médecin, immuno-allergologue retraitée de l’administration camerounaise. J’ai longtemps travaillé à l’hôpital central de Yaoundé. J’ai été pendant longtemps, secrétaire permanent du Comité National de Lutte contre la Drogue. C’est à ce poste que j’ai commencé à m’intéresser à la lutte anti-tabac. Le tabac est souvent l’étape de la prise des drogues illicites. Je suis mariée, mère de quatre enfants. J’ai quatre petits enfants.

Qu’est ce qui nourrit votre engagement dans la lutte anti-tabac ? Une expérience difficile ou la simple envie de voir un monde meilleur pour les autres?
Mon engagement a peut être un lien avec mon métier, celui de sauver des vies. Le tabagisme est responsable de la perte de nombreuses vies humaines. Et c’est la première cause de mort évitable. Il faut donc le faire savoir, principalement aux jeunes, afin qu’ils fassent le bon choix, celui de ne jamais accepter la première cigarette. C’est dans le même sens que j’ai créé l’association Health Promotion Watch qui fait la promotion des comportements sains. Cette association est surtout connue pour avoir appris aux camerounais à bien se laver les mains.

Depuis quand menez-vous la lutte contre le tabagisme et que vous a-t-elle procuré comme joies ou comme peines?
J’ai débuté la lutte anti-tabac en 1998 au Ministère de la Santé Publique et en 2004 dans le cadre d’une organisation de la société civile (Health Promotion Watch), la Coalition Camerounaise Contre le Tabac est née en 2006. La transition s’est faite tout naturellement lorsque j’ai été appelée à faire valoir mes droits à la retraite. Comme pour toute aventure humaine, il y a des difficultés. Mais il faut toujours commencer quelque part et avoir une vision. J’avoue éprouver une satisfaction particulière quand je réussis à convaincre des personnes à s’engager dans ce combat de longue haleine.

La cause semble pertinente et entendue d’un grand nombre, pourquoi selon vous le gouvernement ne dit pas stop à la vente de la cigarette?
A ce jour, le tabac est un produit dont la vente est autorisée bien que réglementée. Il y des accords internationaux que notre pays doit respecter. Il y a le puissant lobby de l’industrie du tabac qui défend ses intérêts avec d’importants moyens financiers. Cependant les lignes bougent et il n’est pas utopique de penser qu’un jour le tabac devienne un produit interdit à la consommation.

Qui sont ceux qui vous accompagnent dans votre objectif?
A ce jour la Coalition anti-tabac comprend une vingtaine d’associations. Elle compte aussi des membres individuels et de jeunes volontaires. Il fallait surtout convaincre les autres associations qui n’ uvrent pas forcément dans le domaine de la santé de s’associer à nous. La C3T compte parmi ses membres des associations de professionnels de la médecine, des organisations de protection de consommateurs, de protection des droits humains et de droits des handicapés, de personnes vivant avec le VIH, une organisation de sécurité routière, etc. Plus que leurs spécificités c’est leur engagement qui compte. J’en profite pour les remercier pour leur engagement.

2013 débute avec son lot de promesses, à votre niveau quels engagements relatives à votre cause avez-vous pris?
L’année qui commence est très importante pour la lutte anti-tabac au Cameroun. Nous espérons avoir le soutien de tous les camerounais pour l’adoption d’une loi nationale anti-tabac qui protège notre jeunesse des conséquences du tabagisme. Nous nous engageons à mieux informer les populations sur les risques sanitaires liés au tabagisme actif mais aussi passif. Le choix des uns de fumer a en effet des conséquences identiques sur les non fumeurs. Le tabac tue les fumeurs mais aussi les non fumeurs. C’est important de le savoir. La lutte anti-tabac doit devenir une affaire de tous.

Dr Flore Ndembiyembe, présidente de la coalition contre le tabac au Cameroun (C3T)
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Lutte contre le tabagisme: Des députés sensibilisés

Avec le soutien du ministère de la santé, la coalition camerounaise antitabac a organisé une rencontre d’information dans le but d’expliquer les enjeux d’une loi sur la question

La coalition contre le tabac au Cameroun (C3T), a organisé le jeudi 29 novembre 2012, un débat pour expliquer aux députés l’importance de leur implication dans l’adoption d’une loi anti-tabac au Cameroun: « Pour nous, il est question au cours de cette rencontre, de sensibiliser les parlementaires sur les méfaits du tabac et la nécessité de leur implication dans la sensibilisation de leurs populations, leur parler des actions que nous menons et de la nécessité d’adopter une loi. Il est question enfin de mobiliser les parlementaires pour un plaidoyer en faveur de cette loi anti-tabac auprès des autorités compétentes», a expliqué Flore Ndembiyembe, la présidente de cette coalition, aux journalistes. Aux côtés de madame Ndembiyembe, le Directeur de la Promotion de la Santé au ministère de la santé publique. « Mes chers honorables, le tabagisme est un fléau bien plus grave qu’on ne peut l’imaginer et c’est avec grand espoir que nous travaillons encore et avons travaillé à l’élaboration du projet de loi à cet effet, et qui pourrait bientôt être soumis à votre validation. Mon rêve c’est de me lever un jour et de découvrir que le tabagisme n’existe plus» a expliqué le Docteur Sa’a, Directeur de la lutte contre la maladie au ministère de la santé publique.

Le responsable de l’administration de la santé est aussi revenu sur le projet de loi anti-tabac. Il expliquera aux députés que ce texte, s’il est adopté par l’Assemblée nationale, prévoit de nombreuses restrictions comme l’interdiction de fumer dans les lieux publics et collectifs, ainsi que dans les formations sanitaires et lieux de travail. « Les interdictions devraient aussi s’appliquer aux établissements scolaires et universitaires, aux transports publics, bars, restaurants, aéroports, boites de nuit et autres lieux de convergence. De même qu’il sera interdit de fumer dans tous les lieux en présence de personnes non-fumeurs ou de personnes à risque (nourrissons, mineurs, femmes enceintes et malades) », a expliqué Monsieur Sa’a. Les députés se sont aussi vus informés de ce qu’un des défis de la coalition était d’arriver à interdire la vente des cigarettes aux mineurs et dans les établissements scolaires. Au cours des échanges, les députés sont revenus sur la vente de cigarette comme ressource pour l’Etat et aussi pour les individus qui se livrent à cette activité. « je vais aller plus loin et vous dire que ce n’est pas tout. Le commerce des cigarettes pour les majors dans le monde est un marché de 350 milliards de Dollars. Mais il ne faut pas se tromper, cela ne profite que très peu aux populations. On indique par exemple que le bénéfice pour les producteurs dans les champs n’est que de 80 millions de Dollars, or l’Afrique n’est pas parmi les dix premiers producteurs. En plus, supposons que le vendeur de cigarettes gagne 1 million par an en vendant les cigarettes et que la société doit dépenser 10 millions pour soigner les fumeurs, quelles ressources on protège. Non je dis que nous devons rester vigilent et très prudent, c’est un gros problème », a précisé monsieur Sa’a.

Dr Flore Ndembiyembe, présidente de la coalition contre le tabac au Cameroun (C3T)
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