Cameroun : Paul Biya fixe les nouveaux barèmes salariaux des personnels civils et militaires

Le chef de l’Etat a signé un décret d’application de la mesure gouvernementale revalorisant le salaire des personnels de l’Etat à un taux de 5,2%.

Le décret N° 2023/158 du 06 mars 2023 porte revalorisation de la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires à un taux de 5,2%. Selon le texte, « la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires est, à compter du 1er février 2023, revalorisée à un taux moyen de 5,2%. Les nouveaux barèmes salariaux induits par cette revalorisation sont présentés en annexe du présent décret », peut-on lire.

Le document annexé présente les nouveaux barèmes salariaux du personnel relevant du code du travail, des fonctionnaires civils et enseignants d’université, des magistrats, des  fonctionnaires de la police, des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire et des militaires de rang (hommes de troupe). Ci-dessous, télécharger le décret N° 2023/158 du 06 mars 2023 ainsi que les nouveaux barèmes salariaux. DECRET No 158 DU 06 MARS 2023

Cette revalorisation est consécutive à la hausse des prix des  carburants.

Cameroun-révalorisation du Smig : les syndicats annoncent un mois de grève

Un mouvement social a été lancé au Cameroun ce 13 février 2023 par une quinzaine de syndicats rassemblés au sein du Cameroon Workers Forum.

Depuis le 13 février, les syndicats protestent contre l’augmentation unilatérale du Smig à 41 000 francs CFA décrétée par les autorités camerounaises.

Pourtant, à l’issue de la 24e session de cette commission, composée en nombre égal de représentants des employeurs et de représentants des travailleurs, tenue le 8 février 2023, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss), Grégoire Owona, a  annoncé, dans un communiqué, que « les parties ont approuvé le montant proposé par le gouvernement pour les agents de l’État relevant du Code du travail ».

Les syndicats grévistes exigent une revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) de 36 270 FCFA à 60 000 FCFA et s’opposent à l’augmentation de 36 270 FCFA à 41 875 FCFA comme proposé par le gouvernement.

Cette grève est par contre trsè peu suivie, l’écho n’est pas retentissant sur le terrain. Si peu de gens en parlent,  les travailleurs continuent à vaquer à leurs occupations sans tenir compte de ce mot d’ordre de grève. « J’ai eu vent de cette histoire, j’étais au travail hier 14 février, j’y suis ce 15 et je n’ai rien constaté« , a lancé Josiane jeune fonctionnaire à Yaoundé.

 

Cameroun-Lilian Koulou Engoulou : Nous mettons en garde les fonctionnaires véreux

Le coordonnateur général de l’Observatoire du développement sociétal dresse le bilan de son Organisation non gouvernementale en 2022. 

A quelques jours de la fin d’année, en quoi pouvez-vous résumer l’action de l’Observatoire du développement sociétal que vous dirigez en 2022 ? 

Je suppose que vous souhaitez que je fasse une sorte de bilan de l’Observatoire. Ce serait un peu difficile de dresser un bilan exhaustif de nos activités tout au long de l’année qui s’achève. Mais, sous-réserve du bilan officiel que devrait produire très prochainement nos équipes, je peux dire que l’Observatoire du développement sociétal qui est une organisation attentive à tous les événements, situations et interpellations qui ponctuent la vie de notre communauté nationale dans son vécu quotidien, a eu une année pleine en termes d’interventions et de dénonciations qui constituent notre Adn.

 Il y a eu, en début d’année, la fameuse « Opération craie morte » qui reste dans la mémoire collective comme le plus grand mouvement de grève lancé par les enseignants camerounais pour protester contre leurs conditions de travail et de vie.

Cette grève a paralysé pendant plusieurs semaines les secteurs de l’éducation de base et des enseignements secondaires. Nous ne pouvions pas continuer à regarder des secteurs aussi névralgiques sombrer dans le chaos. Nous avons donc dû intervenir à plusieurs reprises, en tant qu’acteurs de la société civile, pour dire aux enseignants que leurs revendications étaient légitimes.

Nous les avons également sensibilisés sur le fait qu’ils devaient garder à l’esprit que de leurs entrailles,  sortent toutes les connaissances, techniques et compétences nécessaires à notre communauté, et que,  perturber ou détruire l’éducation,  c’est se tirer une balle dans le pied, c’est,  s’autodétruire. Nous les avons appelés à regagner les salles de classes pour le bien de nos enfants à tous, sans lesquels il n’y a pas d’avenir. Dans le même temps, nous avons appelé les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités en mettant tout en œuvre pour améliorer la condition de l’enseignant.

Il y a eu de nombreuses promesses…

Des promesses avaient été faites à propos par la voix la plus autorisée, c’est-à-dire, le président de la République, et je pense que le gouvernement a pris les dispositions qu’il fallait pour taire les mécontentements. Il y a ensuite eu le scandale du poisson pourri commercialisé par la société Congelcam à Obala. On ne peut pas à ce point jouer avec la santé des Camerounais au nom de l’argent !

Au regard des comportements habituels d’un grand nombre de fonctionnaires et responsables de nos administrations publiques, caractérisés par l’apathie, la sclérose, la désaffection, l’indifférence ou carrément le déni de service, toutes choses alimentées par un appétit frénétique et obsessionnel du profit personnel, nous avons salué le courage de la déléguée départementale de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales de la Lekié, qui avait mis au goût du jour cette pratique extrêmement nocive.

Après avoir découvert, saisi et détruit cinq tonnes de poisson avarié de cette société grâce à de nombreuses plaintes des consommateurs, elle avait fait l’objet de graves menaces y compris contre sa carrière. Nous ne pouvions pas lui apporter notre soutien face au rouleau compresseur qui s’apprêtait à la broyer.

Avant, il y a eu une affaire de spoliation des terres de la communauté Ngombe dans la ville de Douala. Où en est-on ? 

Effectivement, c’est le premier dossier sur lequel nous avons travaillé dès janvier 2022, après avoir été approchés par la communauté Ngombe, dans l’arrondissement de Douala 5e. Une Jeanne d’Arc Mekamguem, qui du reste était chargée d’immatriculer les terres au nom de la communauté pour le compte d’une exploitation (bananeraie), s’était plutôt malicieusement mise à établir les titres fonciers en son nom propre et en celui de ses enfants.

Nous avons dénoncé avec la dernière énergie cette tentative de spoliation de terres sur fond de harcèlement, de trafic d’influence et de violence aggravée, afin de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur les conséquences que pourraient générer de telles pratiques illicites, mais surtout attirer l’attention des autorités de l’Etat sur le drame qui se nouait. Je crois que l’affaire est depuis suivie par l’administration.

Que dites-vous du projet d’alimentation en eau du Port autonome de Kribi ?

En octobre dernier, l’ODS a mené une enquête sur le projet d’alimentation en eau du Port autonome de Kribi, dont la réalisation des travaux par la  société de droit Belge Aspac International se fait avec beaucoup de malfaçons. Celles-ci avaient été mises à nu par le sous-traitant du projet, le Groupement Stex-Servel, en l’occurrence. Il avait malheureusement été écarté sans autre forme de procès, et nous sommes surpris que jusqu’ici il n’y ait pas eu une contre-expertise sérieuse à la diligence des responsables du port pour faire la lumière sur ce dossier.

Plus récemment encore, nous avons dénoncé cette sorte de mafia autour de la gestion du barrage hydroélectrique de Memve’ele dans le Sud, par Electricity Development Corporation (EDC). Cette entreprise publique exploite cette infrastructure en totale violation des dispositions du décret du 04 mai 2020. Celles-ci prescrivent préalablement la signature d’une convention de concession pour le transfert des activités de l’ancienne unité de gestion du projet à EDC.

Mais, près de trois ans après, rien n’a été fait. Et pourtant l’entreprise, avec la bénédiction du ministre de l’Energie et de l’Eau, vend l’électricité à Eneo et recrute à tour de bras dans des conditions opaques. Dans les mêmes conditions d’opacité, elle s’est séparée de nombre de cadres de l’ancienne unité de gestion sans donner d’explications.

L’activité de l’ODS se limite-t-elle aux dénonciations ? Que faites-vous d’autre ?

Au-delà de nos enquêtes de terrain suivies de dénonciations par écrit à l’intention de certaines institutions de l’Etat et par voie de presse, nous recevons dans nos bureaux et ce tous les jours, des personnes qui nous soumettent des cas d’abus dont il ont fait l’objet de la part des fonctionnaires ou des administrations publiques, cadres d’entreprises publiques, parapubliques et même privées, du système bancaire, etc. Et sans tambours battants, nous diligentons des actions qui aboutissent soit à des arrangements sous notre arbitrage, soit à des procès en justice avec notre assistance parce que, faut-il le préciser, à l’ODS nous disposons des expertises dans presque tous les domaines.

Les services de médiation de l’ODS sont-ils rémunérés ?     

Depuis sa création en 2009 et en sa qualité d’association à but non lucratif, l’ODS offre gracieusement ses services aux usagers à leur demande. Nous les aidons simplement à régler leurs différends avec l’administration, les services publics et même les entreprises privées.

De plus en plus, se présente comme une sorte de médiateur de la République au Cameroun. Ailleurs, c’est une personnalité morale indépendante, certes, mais prévue dans la Constitution et nommée par le président de la République ! Est-ce que vous n’outrepassez pas vos prérogatives ? 

Comme je l’ai toujours dit, je pense qu’il faut un peu mieux expliquer les choses pour ne pas créer la confusion. En France, le médiateur de la République ou Défenseur des droits, est une autorité administrative indépendante nommée par décret présidentielle et chargée de défendre les droits des citoyens face aux administrations et promouvoir la mise en œuvre de l’Etat de droit.

A ce titre, il dispose de prérogatives particulières en matière de promotion des droits de l’enfant, de lutte contre les discriminations, la corruption, etc. Il se trouve, simplement, que dans ses missions, l’ODS sert au quotidien de trait d’union entre les citoyens et les pouvoirs publics, en vue de la bonne marche de l’État de droit.

Si nous nous comprenons bien, l’Etat n’ayant pas prévu une telle institution et, la nature ayant horreur du vide, l’ODS joue les bouche-trous…  

(Rire). Nous ne jouons pas les bouche-trous. Face à un certain nombre de réclamations et plaintes qui fusaient de la part des citoyens, en tant qu’Organisation non gouvernementale (Ong), nous nous sommes sentis le devoir, à travers le dialogue et la médiation, de garantir ou d’aider à faire garantir les droits fondamentaux des Camerounais. Et aujourd’hui nous pouvons nous féliciter de ce que l’ODS joue un rôle de premier plan dans la société civile camerounaise. Des personnes abusées font de plus en plus recours à nous ; c’est la preuve que nous abattons un travail formidable de défense des droits de l’Homme. Nous allons travailler davantage.

Une nouvelle année pointe à l’horizon. Sous quel signe l’ODS place-t-il l’année 2023 ?  

Nous allons nous impliquer davantage dans tout ce qui peut concourir au bien-être des Camerounais et à plus de justice. C’est-à-dire, la lutte contre la corruption et contre les abus de toutes sortes dans les brigades de gendarmerie, les commissariats de police et dans certains parquets et tribunaux. L’ODS entend, à partir de 2023, engager plus de volontaires qu’il va déployer sur le terrain pour recenser les abus de toutes sortes dans les services publics et les signaler à l’opinion et aux autorités. Et autant que faire se peut, nous nous déploierons sur toute l’étendue du territoire national.

L’autre grand combat a trait aux lenteurs qui sévissent dans le traitement des dossiers dans l’administration. Nous pourrons plus efficacement en dénoncer les auteurs.  Le chef de l’Etat a demandé aux jeunes d’oser, et nous pensons à l’ODS qu’il faut oser dans la lutte contre la corruption et les injustices. Ce combat que nous nous engageons à mener de manière volontaire, voire sacerdotale, s’impose à tous pour parvenir à une société plus juste et qui assure l’égalité pour tous. Donc, nous mettons en garde les fonctionnaires véreux qui torpillent la politique du président de la République en matière de justice sociale.

Cameroun : plus de 18,6 milliards de F recouvrés dans les comptes des fonctionnaires décédés

L’information est de la direction de la dépense des personnels et des pensions du ministère des Finances.

« Un montant de 18,6 milliards de francs CFA (quelque 30 millions de dollars) a été recouvré dans les comptes bancaires des salariés de l’Etat camerounais décédés, a-t-on appris lundi auprès de la direction de la dépense des personnels et des pensions du ministère des Finances », a souligné French.people.cn.

La poursuite de ces virements est la conséquence de la période relativement longue entre la disparition des concernés et sa notification aux services de la solde, conclut ainsi l’étude conduite par ce département entre août 2019 et décembre 2021.

Entre janvier 2019 et février 2022, le Trésor a ainsi réalisé des économies budgétaires de l’ordre de 140,3 milliards de francs CFA (environ 228 millions de dollars) dans ce cadre, 5181 cas de suspension pour faux actes ayant par ailleurs été prononcés.

Lancée en avril 2018, l’Opération de comptage physique du personnel de l’Etat (COPPE) permet, selon la même source, d’éjecter mensuellement environ 5000 fonctionnaires fictifs du fichier solde et de réaliser une économie de 2,74 milliards de francs CFA (environ 4.4 millions de dollars) pendant la période.

Cameroun : le président de la Cour suprême exige des sanctions contre les fonctionnaires indélicats

Pour la première fois de son histoire, la Cour suprême a organisé l’audience solennelle de sa rentrée judiciaire en l’absence de son premier président. Daniel Mekobe Sone, empêché.

Il a été représenté par M. Fonkwe Joseph Fongang, le président de la Chambre judiciaire. C’était en présence du Premier ministre, Joseph Dion Ngoute, du garde des Sceaux Laurent Esso et de nombreuses autres personnalités. Dans allocution, M. Fonkwe Joseph Fongang a fait un plaidoyer pour la revalorisation du titre foncier au Cameroun.

Le haut magistrat a fustigé les dérives et tripatouillages impunis qu’il attribue aux magistrats, agents des administrations compétents et aux institutions bancaires qui fragilisent ce document autrefois inattaquable, intangible et définitif. Il a, enfin, suggéré la révision des textes réglementaires de ce précieux document.

Cette année, nous avons choisi, à l’occasion de la rentrée solennelle de la Haute Juridiction, de partager avec vous une thématique préoccupante pour nos concitoyens, pour les opérateurs économiques, les institutions financières et les investisseurs : il s’agit de la fragilisation du titre foncier au Cameroun.

Il y a une décennie, le Procureur Général Martin Rissouk A Moulong, cette icône de la Magistrature camerounaise, avait au cours de la rentrée solennelle de 2012, focalisé l’attention sur la consécration des droits fonciers au Cameroun. Il avait vu s’amonceler, les nuages d’un doute sur la force probante du titre constatant la propriété immobilière au Cameroun.

Aujourd’hui, on est en droit de se demander si le titre foncier est toujours la preuve par excellence de la propriété immobilière au Cameroun ?

Dans leurs travaux de recherches en matière foncière, les professeurs Stanislas Melone, Paul Gérard Pougoue, et Dieudonné Alexandre Tjouen, en formulant quelques critiques contre le système Torrens hérité de l’époque coloniale, ont magnifié la valeur du titre foncier, comme instrument juridique consacrant la propriété immobilière.

Auteurs les plus prolixes en la matière, ils ont distillé à ses générations d’étudiants dans nos universités et avec raison que le titre foncier est : « La certification officielle de la propriété immobilière ; il est inattaquable, intangible et définitif ». Cette définition allait dans le sens de la loi.

Dans son préambule, la constitution révisée du 18 janvier 1996 consacre entre autres, la propriété immobilière lorsqu’elle énonce : « La propriété est le droit d’user, de jouir et de disposer des biens garantis à chacun  par la loi ; nul ne saurait en être privé si ce n’est pour cause d’utilité publique, et sous condition d’indemnisation dont les modalités sont fixés par la loi ».

L’article 1 du décret N° 76/165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d’obtention du titre foncier modifié et complété par le décret N° 2005/481 du 16 décembre 2005 dispose : «Le titre foncier est la certification officielle de la propriété immobilière».

De ces dispositions de la loi, se dégagent les trois caractères fondamentaux du titre foncier :

-Inattaquable : il ne peut être contesté, dès qu’il est délivré-Intangible : il ne peut pas être modifié, sauf en cas de réclamation-Définitif : il s’octroie une seule fois sur la terre concernée, il n’est pas susceptible de prescription et n’admet pas de titre concurrent.

Ces dispositions de la loi donnent une valeur probante forte au titre foncier. Il est requis non seulement ad probationem, c’est-à-dire pour rendre son droit de propriété imposable à tous.

L’obtention du titre foncier sur une parcelle de terrain, constituait un évènement majeur dans la vie et même dans la famille du bénéficiaire de ce «Sésame. Le titulaire d’un titre foncier était, pour emprunter à un auteur, comparé à « un monarque absolu au milieu de son territoire de commandement ».

Depuis quelques années, le titre foncier semble perdre de sa valeur et fait l’objet d’une banalisation injustifiée. Nous avons essayé de décrypter les facteurs de sa fragilisation, avant d’envisager dans une vision prospective, les voies et moyens pour redonner au titre foncier sa juste valeur d’antan.

Il existe une pléthore de facteurs qui fragilisent le caractère sacré du titre foncier. Nous nous limiterons au plus récurrents. Primo, les facteurs de fragilisation relatifs aux procédures d’immatriculation. Le titre foncier s’obtient au Cameroun sur les parcelles du domaine national, soit par l’immatriculation indirecte.

Dans l’un ou l’autre cas, les procédures peuvent être émaillées d’irrégularités, de fraudes et de faux ; avec la complicité des agents publics chargés de l’immatriculation. On assiste parfois au refus de faire usage de l’information et du Global Positioning System, à l’établissement de deux, voire trois titres fonciers sur une même parcelle de terre, à la manipulation des données cadastres par les géomètres pourtant assermentés.

Les attributions des non coordonnées sur les titres fonciers de l’Etat et les cessions non contrôlées des immeubles de l’Etat fragilisent la propriétaire privée de l’Etat. Et les indélicatesses ici sont susceptibles de constituer des infractions de détournement de biens publics.

On ne peut aussi relever une véritable cacophonie dans la cadence de retrait des titres fonciers ? Un titre foncier est retiré, puis rétabli, puis retiré à nouveau, ensuite rétabli une deuxième fois, retiré une troisième fois. Ne dit-on pas souvent que l’administration ne doit pas se dédire ?

Aucune œuvre humaine n’est parfaite. L’erreur est donc humaine, mais la persistance dans l’erreur est diabolique. Ces balbutiements de l’administration causent des torts énormes aux citoyens. Les titres fonciers établis dans ces conditions ont une espérance de vie très limitée, on peut même dire que ces titres fonciers sont souvent morts nés. (…)

Il est urgent débarrasser la procédure d’immatriculation de toutes les entraves qui la mine. Un titre foncier régulièrement établi a toute l’assurance de sa crédibilité et vaut tout son pesant d’or. Pour y parvenir, les personnels du ministère des Domaines, du cadastre et des affaires foncières doivent être davantage outillés. Il y a même un besoin de renforcement des capacités de ces personnels et de formation des cadres spécifiques aux affaires foncières. (…)

On doit faire bon usage des sanctions disciplinaires et même des sanctions pénales à l’encontre des agents publics. En cas de faux en écritures publiques et authentiques, les peines criminelles prévues par l’article 205 du Code Pénal doivent être appliquées.

Il faut pour parler comme le professeur Stanislas Melone, déclencher « l’énervement de la répression ». Car c’est l’assurance de l’impunité qui encourage le laisser-aller et la manipulation des documents en matière foncière au Cameroun.

Can Cameroun 2021 : des fonctionnaires mobilisés pour remplir les stades

Afin de créer de l’affluence dans les gradins, le gouvernement, sur instruction du chef de l’Etat,  a réduit les heures de travail pour son personnel.  Certains ministères, notamment, sont allés jusqu’à offrir des billets d’accès au stade à ces derniers pour le match opposant le Cameroun au Cap-Vert ce lundi.

Parmi les faits marquants qui ont émaillé la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations TotalEnergies 2021 dès la première journée, c’est l’absence des supporters dans les stades. Plusieurs raisons ont alors été évoquées pour justifier cela. Si d’aucuns ont parlé du coût de la billetterie, d’autres ont souligné les horaires de travail qui coïncident avec celles de certaines rencontres.

C’est donc conscient de ce dernier aspect, que sur instruction du président de la République, le Premier ministre a procédé à un réaménagement des activités scolaires et académiques ainsi que des activités au sein du service public. Si à l’école, les cours vont désormais se tenir de 7h30 à 13H, les fonctionnaires, quant à eux, vont quitter leurs bureaux à 14H.

Cerise sur le gâteau, c’est le don des billets d’accès au stade d’Olembe par le ministre Malachie Manaouda de la Santé publique et du ministre Joseph Lé de la Fonction publique et de la réforme administrative.

Les deux membres du gouvernement ont chacun offert à leurs personnels 300 billets pour le match qui oppose les Lions indomptables du Cameroun, déjà qualifiés pour les huitièmes de finale, aux Requins bleu du Cap-Vert qui eux vont tenter d’arracher une victoire pour s’assurer de passer au second tour.

Les fonctionnaires du ministère de la Fonction publique et ceux en charge la santé ont ainsi l’opportunité de vivre depuis les gradins la troisième rencontre de la Poule A qui se joue ce lundi 17 novembre 2022 au Stade d’Olembe dès 17H.

Cameroun : plus de 16 000 fonctionnaires et agents de l’Etat dans la région de l’Ouest

Ils sont appelés par le ministre de la Fonction publique à ne plus déserter leur poste de travail, sous peine de sanction.

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) était à Bafoussam, capitale de la  région de l’Ouest ce 23 mars 2021 à l’effet de constater les mesures prises pour faciliter et dématérialiser certaines procédures administratives. Le ministre Joseph Le a ainsi révélé que plus de 16 000 fonctionnaires et agents de l’Etat étaient en service dans cette région, pour une population estimée à près de 2 millions d’habitants.

Une occasion pour le ministre Le de rappeler : « Je voudrais profiter, en tant que ministre de la Fonction publique et de la Réforme administre, en tant qu’envoyé du chef de l’Etat et du Premier ministre chef du gouvernement qui sont mes patrons, pour dire, ils ont plus de 16 000 fonctionnaires et agents de l’Etat qui travaillent ici. Il faut être à son poste de travail. Les conditions qui étaient très difficiles hier ne le sont plus tout à fait aujourd’hui ».

Et le Minfopra de poursuivre, « donc ceux qui pour certaines raisons, ont cru pouvoir abandonner leur poste, je voudrais leur tendre la main en leur disant s’il vous plaît, venez reprendre vos postes de travail ». Pour autant, le ministre ne compte pas éternellement rester ouvert à cette main tendue, « mais évidemment, cette main tendue à un moment donné peut se réduire, dans la mesure où ceux qui vont continuer à s’absenter de leur poste vont donc évidemment être sanctionnés conformément à la réglementation en vigueur ».

En 2020, l’administration publique du Cameroun comptait 234 752 personnels, tous domaines confondus, pour une masse salariale de plus de 80 milliards FCFA par mois.

Cameroun : harmonisation des âges de départ à la retraite des personnels de l’Etat

Deux décrets du Chef de l’Etat et du Premier ministre signés ce 30 décembre 2020 harmonisent à 60 et 55 ans les âges de départ à la retraite de certains personnels de l’Etat.

Ce 30 décembre 2020 Paul Biya, le président de la République a décidé d’harmoniser l’âge de départ à la retraite à soixante (60) ans pour le personnel des catégories A et B» et à cinquante-cinq (55) ans pour le personnel des catégories » et « D».

Dans la même veine, un autre décret du  Premier ministre harmonise  l’âge de départ à la retraite des agents de l’Etat relevant du Code du Travail. Il harmonise à soixante (60) ans pour ceux des catégories « 8» à « 12 » et à cinquante-cinq (55) ans pour le personnel des catégories « 1 » et « 7 ».

Ces mesures sont  étendues aux personnels bénéficiant, à la date d’entrée en vigueur du présent décret, d’une prolongation formelle d’activité en cours de validité.

Lesdits décrets entrent en vigueur dès le 1 janvier 2021.

Cameroun: 22 000 fonctionnaires en situation irrégulière

L’opération de comptage physique des personnels de l’Etat a permis de déceler 22 000 agents qui doivent clarifier leur situation auprès de l’administration.

388 000 matricules ont été validés par le ministère des Finances (Minfi) sur les 410 000 recensés. C’est ce qui ressort de la dernière opération de comptage physique des personnels de l’Etat lancé par le Minfi.

Les 22 000 fonctionnaires sur lesquels subsistent des doutes, sont appelés à clarifier leur situation administrative auprès de la direction des ressources humaines de leur département ministériel.

La liste de ces recalés a été rendu publique. L’opération instruite par le Président Paul Biya en 2017, vise à assainir le fichier solde de l’État en extirpant les agents publics y émargeant irrégulièrement, du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré.

Au mois de juin 2018, 44 000 fonctionnaires présumés fictifs avaient été démasqués sur les 310 786 agents émargeant officiellement à la Fonction publique. Un fait qui selon, des sources au Minfi, devait permettre au Trésor public au cours de l’année 2019, de réaliser des économies globales de plus de 20 milliards de Fcfa sur les dépenses des personnels.

Cette rubrique comprend notamment la masse salariale des agents publics, ainsi que les avantages auxquels ces fonctionnaires ont droit, selon la règlementation.

Cameroun : L’inquiétant train de vie des fonctionnaires

La Banque mondiale suggère à l’Etat de supprimer leurs avantages

Dotation carburants et lubrifiants, indemnités de mission (au Cameroun ou à l’étranger), heures supplémentaires, gratifications des indemnités spécifiques, indemnités forfaitaires de tournées et de risque, indemnités de permanence, primes de rendements, primes pour travaux spécifiques et primes spécifiques, etc…Ce sont là quelques dépenses consenties par l’Etat camerounais pour ses fonctionnaires. Ne comptez pas les salaires bruts. « Trop généreux », estime la Banque mondiale, qui demande au Cameroun de supprimer les avantages des fonctionnaires. Le Cameroun pourrait payer chère sa largesse vis-à-vis de son personnel public. En effet, la masse salariale devrait passer la barre de mille milliards de francs Cfa en 2019, parce que les effectifs augmentent de 7% chaque année.

L’Etat ne s’est pas encore officiellement prononcé sur la question. Mais un cadre de la Fonction publique déclare d’emblée que « le Cameroun ne peut même pas accepter ces mesures. Ces dépenses font partie du fonctionnement». Jean-Marc Bikoro, président de la centrale syndicale du secteur public que Le Jour a fait réagir dans son édition de ce 3 mars, met d’ores-et-déjà l’Etat en garde. « Si jamais il (l’Etat) venait à s’approprier cette recommandation en la rendant exécutoire, ce serait une méprise de trop contre ces travailleurs qui, avec l’un des pouvoirs d’achat les plus bas de la région Afrique, ne se sont jamais remis de la baisse drastique (+de 70%) de leurs salaires en 1993 », prévient-il.

 

Cameroun: la retraite n’est pas une sanction

Par Dupleix Kuenzob, Secrétaire exécutif de la Dynamique mondiale des jeunes (DMJ)

Le 20 juin 1987, dans son discours à l’Assemblée Nationale, Monsieur Paul Biya déjà à sa 5e année comme Président de la République reconnaissait fort éloquemment que: «La retraite n’est pas une sanction, c’est l’aboutissement normal d’une carrière passée au service de l’État; elle correspond à une aspiration légitime au repos.»

Depuis lors, les temps ont passé et ont même changé. La population a augmenté. Elle s’est rajeunie. Les enfants et les jeunes (les moins de 35 ans) représentent 79,28% de la population totale contre 3,32% pour les personnes âgées soit 65 ans et plus.

Le Président lui-même, octogénaire est encore en fonction et rappelle que « Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut ». Avait-il dit en réponse à un journaliste. Evoquait-il par là une question de rapport de force? Les attitudes de certains hauts commis de l’Etat qui refusent de libérer leur bureau et de faire valoir leur droit à la retraite ne sont-elles pas les prolongements voire une interprétation à la lettre ou une pâle copie pratique de cette réponse? Nous dirions alors plus généralement que « ne reste pas en fonction ou à son poste qui veut, mais qui peut ».

Le « coup de balai » du ministre des Finances en mars 2016, même si cela peut paraître un épiphénomène ou une goutte d’eau dans la mer, mérite d’être salué notamment par les jeunes qui peuvent au moins de ce côté-là aspirer à accéder à des postes de décision.

Malheureusement, cet acte est resté un nom événement pour une population dite essentiellement jeune. Où sont passés les jeunes? La jeunesse a-t-elle perdu le sens du discernement pour ne pas reconnaître ce qui est bon pour elle? Pourtant, c’est en félicitant ce genre d’initiative que l’on encourage les travailleurs dans leur labeur.

A ce titre, le ministre des Enseignements secondaires et le ministre des Finances ont montré leur sympathie pour la jeunesse, leur désir pour l’éclosion d’une nouvelle et jeune génération de décideurs, à l’effet de rechercher la performance. Car l’usure du pouvoir est un puissant facteur de réduction des résultats et du rendement. Aussi, la longévité à une position est le ferment et le levain de la création des réseaux mafieux. Alors que l’alternance est source de changement fut-il infime, puisque tout nouveau venu a pour ambition légitime de marquer son temps. C’est la raison pour laquelle il est bon de vivre en permanence l’alternance, ce qui permet de donner la possibilité aux autres personnes voire générations de faire valoir leurs compétences.

Alpha Oumar konaré, ex Président de la commission de l’UA affirmait qu’« on ne peut pas vivre notre jeunesse et vivre aussi la jeunesse de nos enfants à leur place ». Cela est malheureusement le cas au Cameroun. Les jeunes vont à la retraite alors que leurs grands-pères sont encore en activité. Parfois à la même place ou ils ont fait ces enfants.

Faut-ils les chasser à coups de fouet? Il faut craindre que le spectacle entendu du côté du Minfi ne se réédite ailleurs et dans le temps. Pour se faire, les jeunes devraient se montrer intéressés par l’acte posé par les deux ministres et encourager les autres membres du gouvernement, les directeurs des entreprises publiques et parapubliques dans ces voies. L’alternance viendra de ce côté et de cette manière-là. A savoir montrer de quelle nature sont les bonnes actions attendues par la plus grande portion de la population.

Les PARTIS POLITIQUES DE L’ALTERNATIVE devraient eux aussi reconnaître ces avancées et aider l’administration et notamment ceux qui travaillent dans le sens de l’intérêt général et faire des alliances stratégiques avec eux (à travers des déclarations de soutiens à leurs actions) quitte à ce que ceux-là deviennent indésirables dans leur propre camp pour que le peuple se rende compte des éventuelles supercheries des gouvernants. La politique c’est une question de rapports de force. Ne dit-on pas que la voix du peuple c’est la voix de Dieu? Si les uns et les autres ont longtemps cru que le vote ne sert à rien puisqu’il serait truqué, l’expression massive et publique des jeunes en faveur d’une cause noble comme celle de faire partir les résistants à la retraite est une occasion idoine pour les jeunes de sortir en rangs groupés indépendamment des chapelles politiques et des appartenances tribales pour dire que « Nous voici, nous avons du répondant. Essayez-nous et vous verrez si le Cameroun va tomber ».

Fondé sur cette aspiration à voir les personnes atteintes par l’âge de la retraite à assumer leur maturité, nous avons la faiblesse d’inviter la jeunesse à se lever pour réclamer la mise à la retraite de toutes ces personnes qui ont peur d’être servies puisqu’elles auraient passé le temps à se servir. Cette peur de quitter les avantages acquis se manifeste aussi bien dans le milieu professionnel qu’en politique.

Pourquoi des gens qui ont longtemps travaillé à servir le pays ont-ils si peur de quitter les affaires? Est-ce un aveu d’avoir travaillé contre les intérêts du peuple? Est-ce la peur de voir ses offenses se retourner contre soi? Nous ne pouvons être naïfs de croire que c’est par amour pour le pays que l’on s’accroche à son poste. Peut-on imaginer des joueurs de football ou de handball refuser de quitter le stade à la fin des 90 minutes de jeu sous prétexte qu’ils ne sont pas encore fatigués?

C’est pour rassurer ces acteurs politiques et surtout ramener les jeunes dans la politique que nous avons lancé la campagne pour le changement du lexique des relations partisanes au Cameroun en demandant de partir du mot partis politique de l’opposition à partis politique de l’alternative. Un tel chantier appelle l’implication et l’engagement déterminés de la jeunesse sans laquelle, c’est plus des deux tiers de la population camerounaise qui sont ignorantes des ressorts du changement.

Pour ne pas perpétuer les risques de refus de se retirer de la scène, il importerait que les textes de loi et réglementaires soient plus exigeants en matière de limite d’âge d’exercice et que la loi fondamentale du pays, au-delà de la limitation des mandats électifs, limite aussi l’âge maximum pour être candidat aux hautes fonctions de la République. Quant aux fonctionnaires, à partir d’un certain âge proche de la retraite, il conviendrait impérativement de leur affecter des jeunes pour la prise progressivement de la relève. Un tel état de préparation psychologique et même spirituelle les amènerait à avoir à l’esprit que si « partir c’est mourir un peu », ils auraient au moins le mérite et la satisfaction d’avoir transmis le savoir et les compétences qui leur font s’accrocher au poste à la génération inférieure.


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Les fonctionnaires africains sont-ils culturellement paresseux?

Par Zakri Blé Eddie

En Tanzanie, les fonctionnaires sont condamnés à six heures de prison s’ils sont en retard à une réunion. Bien qu’étant insolite, et qu’il soit difficile de quantifier le phénomène, cette information n’est pas moins intéressante car elle soulève un grand problème auquel l’administration africaine est confrontée : l’absentéisme de ses agents. En effet, les horaires de travail sont difficilement respectés par nos fonctionnaires si bien que la présence devient l’exception et l’absence, la règle. Pour expliquer l’absentéisme dans l’administration africaine, une idée assez répandue laissera entendre que le fonctionnaire africain est culturellement paresseux et non assidu. Qu’en est-il vraiment ?Il faut dire que si cette idée a l’avantage d’offrir une explication toute prête quant aux causes de l’absentéisme sous nos tropiques, elle ne rend pas compte de la réalité. Non seulement, la paresse n’est pas inhérente aux africains, mais l’absentéisme n’est pas l’apanage d’une société ou d’une civilisation donnée. Ces préjugés ne relèvent au final que d’une sorte de déterminisme social et d’essentialisme ethnique et racial. La preuve est que lorsque des africains travaillent avec des organisations internationales, des multinationales ou à l’étranger ils font preuve d’assiduité et de productivité. D’où la nécessité d’aller chercher les causes réelles de l’absentéisme dans le système d’institutions qui incitent à la paresse et démotivent nos agents.

A ce titre, il n’y a qu’à observer les mauvaises conditions de travail dans lesquelles travaillent certains fonctionnaires. Des locaux souvent rudimentaires, voire insalubres; des moyens bureautiques faisant cruellement défaut, ce qui entraîne un blocage de l’élan professionnel chez certains fonctionnaires et une sorte de haine du poste de travail. On note également la mauvaise gestion du personnel, notamment la définition imprécise des tâches et des responsabilités, et la faible incitation financière qui poussent certains fonctionnaires à l’exercice d’activités lucratives parallèles conduisant inéluctablement à leur absentéisme. A ce niveau, il ne faut pas aussi oublier que certains Etats paient irrégulièrement leurs fonctionnaires. C’est le cas du Bénin où les fonctionnaires ont perçu leur dû de 1992 en 1998, ou encore du Tchad et du Mali où des problèmes sérieux de retard de paie sont enregistrés au cours de l’année 2015. Ces Etats ne sont pas les seuls, bien d’autres connaissent ou ont connu ce problème. En outre, pouvons-nous citer encorel’absence de mécanismes de contrôle et de reddition des comptes et même le système d’emploi à vie dans les administrations africaines. En effet, dans ce système, le fonctionnaire y entre pour y rester jusqu’à l’âge de la retraite. De ce fait, l’agent public jouit de la sécurité de l’emploi qui implique la promotion, les avancements et le classement, la sécurité du salaire et l’admission à la retraite. Ce sont là autant de prérogatives dont bénéficie le fonctionnaire contrairement à son homologue du secteur privé. La prise de conscience de cette stabilité crée chez le fonctionnaire des attitudes négatives et l’installe dans une certaine facilité et un certain manque de dynamisme et de rendement.

Aussi, un point essentiel à ne pas omettre est que si les fonctionnaires font ce qu’ils veulent, c’est parce qu’ils n’assument pas les conséquences de leurs comportements.S’il est vrai que des remèdes ont été tentés ici et là, ceux-ci ont été sans effets durables. Aujourd’hui, tout porte à croire que l’Etat a fui ses responsabilités en feignant de ne rien voir quant à l’absentéisme. Les textes juridiques existants sont inappliqués et bafoués face aux entorses portées à l’éthique professionnelle. L’Etat semble s’être enfermé dans un certain laxisme. Voilà donc la racine du mal. Car ce laisser-aller de la part de l’Etat ne fait qu’empirer la situation.

Or ce fléau, notons-le, a des conséquences socio-économiques non négligeables. Non seulement, un surcroît de tâches est observé chez les fonctionnaires assidus et ponctuels, mais également l’efficacité et la qualité des prestations souffrent cruellement car les dossiers sont soit laissés à l’abandon, soit bâclés à la dernière minute. A côté, les prestations sollicitées, rarement satisfaites dans le temps, entraînent le mécontentement des usagers qui finissent par discréditer l’administration publique. Mais chose encore plus importante, la faible productivité des fonctionnaires qui en découle, comparativement à la charge qu’ils représentent pour le budget de l’Etat, suffit pour dire que l’absentéisme est un phénomène nuisible à l’économie,un véritable frein à tout développement durable. Au Bénin, un rapport du Conseil Economique et Social en 2006 a, par exemple, révélé que ce pays perd chaque année soixante-dix milliards de Francs CFA à cause des retards accumulés par les agents économiques à différents niveaux.

Dans l’optique de booster l’élan au travail et de réduire le taux d’absentéisme dans l’administration, dans certains Etats, les autorités ont décidé de prendre le taureau par les cornes ces derniers temps en adoptant de nouvelles mesures. En Côte d’ivoire, un décret est pris en janvier 2012 pour établir de nouveaux horaires de la fonction publique. A Casablanca (Maroc), le Conseil de la ville a décidé cette année de mettre en place des pointeuses horaires à l’entrée de toutes les administrations. Bien que ces dispositions soient à encourager, celles-ci ne sauraient suffire. Une réforme plus globale de l’administration publique doit être envisagée, laquelle doit reposer sur un certain nombre de principes. D’abord, le principe de transparence qui inclut la redéfinition claire des tâches et la délimitation des responsabilités des uns et des autres. Car le chevauchement des responsabilités est l’ennemi de la reddition des comptes. Ensuite, le principe de responsabilité, qui doit mener à la contractualisation pour que le fonctionnaire assume les conséquences de son choix en cas de non-respect de ses engagements. Enfin, les principes de résultat et celui de subsidiarité devront être également pris en compte. Le premier aura pour conséquence la redéfinition des mécanismes d’évaluation et de la rémunération du résultat pour mieux inciter les fonctionnaires à la performance. Quant au second, il est fait pour améliorer la qualité des prestations administratives et surtout faciliter le contrôle par les citoyens des services.

Aujourd’hui, face à la longue litanie des maux qui gangrènent nos administrations, il semble que leur modernisation n’est plus un choix, mais une nécessité qui s’impose en raison de la crise des finances publiques, des demandes croissantes de la population et de la mondialisation de l’économie.


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Plus de 9800 fonctionnaires ivoiriens menacés de poursuites judiciaires

Le ministère de la Fonction publique les accuse de percevoir leurs salaires « sans offrir en contrepartie les prestations de service dues »

Au total 9.852 fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire « en situation d’abandon de poste » vont faire l’objet de poursuites judiciaires pour avoir continué de percevoir leurs salaires « sans offrir en contrepartie les prestations de service dues », annonce le ministère de la Fonction publique.

Selon une note d’information du ministère de la Fonction publique, « 9.852, soit 5,80% » de fonctionnaires notés  » frauduleusement avec des complicités diverses » au cours d’ opérations d’identification-notation précédentes « émargent sur le budget de l’Etat sans offrir en contrepartie les prestations de service dues ».

« Ces fonctionnaires et agents de l’Etat en situation d’abandon de postes et tous leurs complices feront l’objet de poursuites devant les juridictions compétentes pour détournement de deniers publics », prévient le ministère de la Fonction publique.

Les mis en cause sont majoritairement issus des secteurs « de l’ éducation-formation et de la santé », précise le ministère qui croit savoir que « bon nombre de ces fonctionnaires et agents de l’ Etat vivent et sont en activité à l’étranger ».

Au total 10.055 fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’ Ivoire sont introuvables à l’issue d’une opération d’ identification et de notation lancée par le ministère de la Fonction publique.

Sur 169.705 agents et fonctionnaires attendus, 159.650 ont été notés et 10.055 n’ont pu l’être, soit un taux de présence effective de 94,8%.

« Les 5,92% restants se justifiaient par des décès, des abandons de postes, des personnes qui n’apparaissent pas dans les fichiers, des doublons de matricules, etc. », avait indiqué le ministère de la Fonction publique après une réunion bilan sur l’opération d’ identification et de notation tenue le 11 décembre.


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Ce que coûtera à l’Etat l’augmentation du salaire des fonctionnaires

Selon le ministre des Finances, l’augmentation de 5% grèvera le budget de 30 milliards de F CFA, minime en comparaison des gains

D’après les explications du ministre des Finances cet après-midi sur la radio publique nationale, la revalorisation du salaire des fonctionnaires de 5% telle que décidée par le président de la République le 07 juillet 2014 coûtera à l’Etat 30 milliards de FCFA sur une base annuelle. La réduction de la taxe spéciale sur les produits pétroliers quant à elle réduira les revenus de l’Etat de 15 milliards de F CFA.

«Cela est juste et raisonnable pour notre budget [.] Les ressources qui pourront être générées en matière d’investissement seront de nature à créer beaucoup plus de possibilités à l’Etat du Cameroun afin qu’il puisse améliorer les conditions de vie de ses populations en l’occurrence les fonctionnaires», a relevé Alamine Ousmane Mey.

Si l’on s’en tient aux assurances du ministre des Finances, les agents publics et le personnel militaire devraient voir un changement dans les bulletins de paie dès la fin de ce mois de juillet 2014, avec un bémol toutefois. «Le fonctionnaire a une augmentation de 5% brute. Cela sous-entend donc, sous réserve de l’application de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et des autres contributions, qu’il bénéficiera d’un peu moins que ça. L’objectif dans cette démarche n’est pas d’assurer une rémunération forte additionnelle aux fonctionnaires, mais d’essayer de rétablir un tout petit peu l’équilibre qui aurait pu être perturbé par la récente mesure prise par le gouvernement de la République en matière d’augmentation des prix à la pompe », déclare Alamine Ousmane Mey qui n’a pas donné plus de détails sur ce que représentent les autres taxes (réduction de 50% de l’impôt libératoire, de la taxe de stationnement et de la taxe à l’essieu).

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti politique d’opposition que dirige le Pr. Maurice Kamto croit savoir que l’Etat perdra près de 10 milliards de F CFA par an avec ces autres taxes, ce qui serait dérisoire au vu des gains escomptés par l’Etat. Le gouvernement avait justifié la réduction de la subvention sur les carburants par le souci de minimiser la pression financière de cette dernière sur les finances publiques : 1200 milliards de F CFA de 2008 à 2013, soit en moyenne 200 milliards de F CFA engagés chaque année. Les concessions faites par l’Etat dans le cadre des mesures d’accompagnement laissent donc penser que l’Etat gagne plus qu’il ne perd à travers les mesures d’accompagnement qui avoisinent 50 milliards de FCFA par an.


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Les fonctionnaires suspendent la grève en Afrique du sud

Après 20 jours de manifestations ils acceptent d’étudier les propositions du gouvernement

Les syndicats du secteur public sud-africain ont suspendu leur longue grève sur les salaires. On a vu sur les écrans de télévision des masses de personnes dans les rues, des hôpitaux et des écoles fermés. Et c’est l’armée sud-africaine qui a été déployée pour assurer le service minimum dans plus de 60 hôpitaux publics. Au micro d’une radio locale, un porte-parole syndical a déclarée que la proposition du gouvernement sud-africain d’une hausse salariale de 7,5% et d’une indemnité de logement de 800 rands (82,5 euros) avait été rejetée dans l’attente des résultats de nouvelles consultations avec leurs membres au cours des 21 prochains jours. Les syndicats demandent une hausse des salaires de 8,6% et une allocation logement de 1.000 rands (106 euros). Après 20 jours de grève suivie dans les écoles et les hôpitaux, [il y a un moment dans toutes les grèves où il faut envisager les options], a expliqué Thobile Ntola, président du syndicat des enseignants démocratiques sud-africains (Sadtu).

Le retour au travail de quelque 1,3 million de fonctionnaires est un développement heureux pour le service public sud-africain paralysé depuis le 18 août. Dans un commentaire fait à l’AFP, le ministre de la Fonction publique Richard Baloyi appelle les grévistes à un esprit de collaboration afin de remettre en route les services publics dont tout le pays a besoin. De plus en plus impopulaire, la grève avait surtout affecté les hôpitaux et les écoles publiques, principalement utilisés par les familles modestes et pauvres. Le mouvement s’était accompagné de nombreuses manifestations, dont certaines ont été émaillées de violences. La Chambre de commerce et d’industrie d’Afrique du Sud a dénoncé la semaine dernière l’impact négatif de cette vague de protestation sur l’économie du pays. Les bénéfices que l’Afrique du Sud a pu retirer de l’organisation de la Coupe du monde de football sont sérieusement érodés par les actions actuelles des syndicats, avait-elle affirmé.

Des fonctionnaires dans la rue
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