La Force multinationale détruit 12 camps de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad

Le porte-parole de cette Force, le colonel Mohammed Dole, a indiqué cependant, samedi, que deux soldats sont morts au cours de l’opération

La force multinationale interarmées, (Multinational Joint Task Force, Mnjtf) a annoncé que ses composantes terrestre et aérienne ont anéanti 12 camps identifiés et repaires de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad.

La Mnjtf est une jonction de troupes du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Cameroun et de la République du Bénin pour combattre les terroristes de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad. Son siège se trouve à Niamey, au Niger.

Le porte-parole de la Mnjtf, le colonel Mohammed Dole, a indiqué, dans un communiqué publié samedi, que leurs troupes sont tombées sur des bombes artisanales (Improvised Explosives Devices, Ied) qui ont provoqué la mort de deux soldats, parmi lesquels un officier. Les victimes ont été enterrées depuis.

Le colonel Dole a indiqué que six soldats ont été blessés aux cours de cet incident. Il a en outre déclaré que les troupes du Secteur 4 à Diffa, en République du Niger, ont poursuivi et neutralisé quatre présumés terroristes de Boko Haram suspectés d’avoir attaqué le camp de Personnes déplacées internes, (Internally Displaced Persons, Idps). Il a déclaré en outre l’arrestation de deux autres au village de Tumoua.

Selon le colonel Dole, la difficulté d’accès des terrains et le caractère imprévisible des conditions climatiques continuent de poser de sérieux problèmes au déroulement des opérations.

Il a indiqué que le blocage persistant des principales voies d’approvisionnement des terroristes et l’arrestation de leurs fournisseurs logistiques leur ont causé de sérieuses difficultés économiques qui ont poussé plusieurs d’entre eux à se rendre dans différentes localités.

Des militaires nigériens patrouillent entre Difffa et Bosso, en mai 2015
AFP)/n

Controverses autour d’une offensive militaire à la frontière Niger-Nigeria

Selon des sources locales, la force multinationale n’est pas encore active dans la zone contrairement à ce qui était annoncé. Toute chose qui a favorisé une nouvelle attaque mercredi, à 90 km de Diffa

Un calme précaire règne sur la ville de Diffa mercredi, mais la psychose se poursuit, nous a confié un habitant de la capitale nigérienne joint par Xinhua.

« Les patrouilles se poursuivent dans la région car les populations de cette zone vivent dans la peur à cause des attaques de Boko Haram », a-t-il deploré.

Mercredi, 22 juin 2016 encore, les combattants de la secte ont mené une nouvelle attaque dans deux villages de Kablawa, à 90 km de Diffa.
L’attaque a eu lieu au moment où les habitants de ces deux bourgades isolées effectuaient leurs prières du soir.

Les assaillants ont abattu l’imam de l’une des deux localités et se sont emparés de tous les stocks de nourriture des habitants.
Contrairement aux annonces faites, la force multinationale formée pour combattre les djihadistes de Boko Haram n’a pas lancé d’offensive à la frontière entre le Niger et le Nigeria, a confié une source locale.

Les troupes ne sont pas à Diffa et l’armée ne mène que des opérations de routine pour contrer d’éventuelles attaques de la secte, a-t-il précisé.

Selon le gouverneur de la région, la situation est sous contrôle. Mais il s’est abstenu de confirmer le démarrage de l’offensive tant attendue.

Pourtant, début juin, le ministre de la Défense nigérien Hassoumi Massaoudou avait donné de nombreux détails sur cette opération militaire.

Il avait ainsi indiqué que l’opération partirait du sud-est du Niger sous le commandement de la Force multinationale mixte dirigée par le général nigérian Lamidi Adeosun, et que le Niger et le Tchad mobiliseraient immédiatement leurs troupes. Le Nigeria lancera un mouvement à partir du sud de son territoire et « le Cameroun avancera de côté », l’objectif étant « de prendre en tenaille Boko Haram », avait indiqué M. Massaoudou.

Les soldats tchadiens « arriveront au Niger dans les plus brefs délais. Nous sommes vulnérables en restant statiques », a-t-il estimé.

« Notre objectif, c’est que nos forces soient de l’autre côté de la frontière, et l’intérêt stratégique c’est d’occuper le nord du Nigeria pour protéger nos frontières », a-t-il poursuivi, tout en assurant que « l’autorisation d’occuper cette zone était acquise depuis longtemps auprès de Abuja ».

« Nous préparons dans les plus brefs délais avec le Tchad une opération d’intervention au nord Nigeria, ça se prépare et ça s’accélère », a-t-il précisé.

Le 7 juin dernier, une offensive meurtrière de la secte à Bosso, dans le sud du Niger avait fait 26 militaires nigériens et à deux soldats nigérians.

Photo d’illustration
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Lutte contre Boko Haram: l’UE octroie plus de 32 milliards de F à la Force multinationale

La décision de verser cette somme a été prise par la Commission européenne suite au Sommet sur la sécurité régionale tenu le 14 mai 2016 à Abuja, au Nigeria

La Commission européenne a décidé de verser 50 millions d’euros, soit 32,8 milliards F CFA en faveur de la Force opérationnelle multinationale interarmées (MNJTF) pour lutter contre Boko Haram dans les pays du bassin du Lac Tchad, a-t-on appris de source officielle.

Cette décision a été prise suite au Sommet sur la sécurité régionale tenu le 14 mai 2016 à Abuja, au Nigeria.

Selon un communiqué européen, par cette décision, l’UE entend confirmer sa détermination à passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre le groupe terroriste qui a multiplié ses exactions au nord-est du Nigeria, au Tchad, au Niger et au Cameroun.

Le communiqué souligne que les contingents nationaux opérant dans le cadre de cette force ont besoin de ressources nécessaires en termes d’infrastructures, de transport et de communication pour coordonner et diriger efficacement les opérations.

L’Union européenne a réitéré son engagement à contribuer efficacement à restaurer un environnement sûr dans les zones affectées par Boko Haram et d’autres groupes terroristes et à soutenir la Force multinationale conjointe de la Commission du Bassin du Lac Tchad en vue de garantir la sécurité des populations civiles.

La force multinationale mixte (FMM) en place contre Boko Haram.
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Force multinationale: les effectifs des pays de la CBLT et du Bénin connus

Au terme de la réunion des chefs d’états-majors des cinq pays engagés dans la lutte contre Boko Haram, le chiffre de 8 700 hommes, décidé par les chefs d’Etats, a été réparti entre les cinq armées

Au Tchad, la réunion des pays de la Commission du bassin du Lac Tchad (CBLT) et du Bénin pour la mise en place de la force multinationale chargée de la lutte contre Boko Haram s’est clôturée samedi 22 août 2015. Cette réunion a permis de décider des effectifs, de parler de la question du financement et d’aborder les détails stratégiques.

A l’issue de la réunion des chefs d’états-majors de cinq pays engagés dans la lutte contre Boko Haram, devenu Etat islamique en Afrique de l’Ouest, le chiffre de 8 700 hommes, décidé par les chefs d’Etats a été réparti entre les cinq armées. Ainsi le Nigeria déploiera 3 750 soldats, le Tchad 3 000, le Cameroun 2 650, le Niger 1000 et le Bénin 750.

Sur le terrain, les trois zones territoriales ont été définies autour du bassin du lac Tchad. Chaque zone étant supervisée par un commandant désigné par chaque pays contributeur de cette force. Dans les jours à venir, le général nigérian Illiya Issa Abba entreprendra une tournée d’inspection du déploiement des troupes dans ces trois secteurs.

Il se rendra à Mora, au nord Cameroun, non loin de la ville de Maroua, ensuite à Gambaru, la ville nigériane qui fait face à Fotokol au Cameroun et qui a été le théâtre des premiers accrochages entre les islamistes et les forces coalisées. Il ira ensuite à Baga, sur les rives nord du Lac Tchad.

Pendant ce temps, les troupes des différents pays membres de la force multinationale vont finaliser leur déploiement dans les trois secteurs. Les officiers d’état-majors, affectés à Ndjamena, siège de la force, sont priés de rejoindre au plus tôt leur commandant qui lui, a déjà pris ses quartiers avec certains de ses collaborateurs.

Malgré la dynamique politique initiée par les dirigeants des pays menacés par Boko Haram, il faut du temps pour rendre cette force opérationnelle. Aucun délai n’a été officiellement annoncé. Et le financement reste une équation à plusieurs inconnues: «la lutte contre Boko Haram est financée par les contributions nationales et cela ne suffit pas», peste une source militaire, qui préconise la tenue d’une conférence sur les modes de financement de la lutte contre le terrorisme.

Plus de soldats pour aller au front contre Boko Haram.
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La Force multinationale contre Boko Haram passe de 7500 à 8700 hommes

Le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad, ainsi que le Bénin se sont prononcés lors d’une réunion d’experts de trois jours tenue à Yaoundé

Le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad, tous pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT), ainsi que le Bénin se sont prononcés lors d’une réunion d’experts de trois jours clôturée samedi à Yaoundé pour une force multinationale de 8.700 hommes pour lutter contre la secte islamiste nigériane Boko Haram, au lieu de la projection de 7.500 troupes annoncée par l’Union africaine (UA) en sommet fin janvier à Addis-Abeba.

« Les représentants du Bénin, du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad ont fait des annonces de contributions qui ont totalisé 8.700 personnels militaires, de police et civils », souligne le communiqué final publié samedi à l’issue de ces assises placées sous l’égide de l’UA.

« Rappelant la nature intégrée et multidimensionnelle de la force, ils ont convenu que ces contributions représentent les différents corps des armées et spécialistes civils nécessaires pour mettre en oeuvre efficacement le mandat de la force », poursuit le texte.

Cette proposition se résume par une annonce de 3.250 troupes faite par le Nigeria, soit le plus gros contributeur suivi du Tchad pour 3.000 hommes, du Cameroun pour 950, puis du Niger et du Bénin pour 750 chacun, d’après des informations recueillies par Xinhua auprès d’une source proche du dossier.

L’opérationnalisation de la force multinationale mixte de la CBLT est un projet élaboré par cette organisation sous-régionale pour lutter contre Boko Haram et soumis à l’appréciation pour endossement des chefs de l’Etat et de gouvernement de l’Union africaine réunis en sommet les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba en Ethiopie. Son concept initial, fondé sur la réactivation en 2014 d’une vieille initiative restée longtemps en veilleuse de déploiement d’ une brigade mixte pour la sécurisation du lac Tchad par les principaux pays de la région, suggérait un effectif de 7.500 hommes à déployer dans les zones affectées par les actions de Boko Haram sous mandat des Nations Unies pour une période de deux ans renouvelables. Le déploiement de la brigade mixte sous-régionale a été paralysé par les réticences manifestées par certains pays dans l’ application du droit de poursuite à accorder à l’armée d’un autre pays pour la traque des combattants de cette organisation terroriste sur leurs territoires.

« La force existe. Il y a un embryon qui existe. Les Etats ont chacun à peu près un effectif de 700 hommes cantonnés à l’intérieur de leurs territoires. Actuellement, il est question de donner à la force un mandat plus robuste », a expliqué le capitaine de vaisseau camerounais Emmanuel Miss, président du bureau de la réunion des experts militaires et juridiques de Yaoundé. C’est une composition décidée lors d’une précédente réunion tenue en juin 2014 à Yaoundé. A cause des lenteurs dans l’ application de cette décision, le Tchad, qui mobilise à l’heure actuelle 5.000 soldats au Cameroun et au Nigeria pour lutter contre la secte islamiste nigériane, a retiré en novembre son contingent de 700 hommes. Pour cette raison, la proposition d’augmentation de 7.500 à 8. 700 hommes de la future force sous-régionale a été accueillie avec peu d’enthousiasme par un expert militaire tchadien, sceptique pour la mobilisation des troupes.

« Chaque pays paie ses militaires. C’est une guerre commune. Maintenant, ce dont on a besoin, c’est le soutien international », a-t-il cependant souligné à Xinhua.

Pour le colonel nigérien Sofiana Mounkaïla, « pour le moment, c’ est des contributions. 7.500, c’est un nombre indicatif. Je trouve que c’est limite. Compte tenu du contexte, si les pays peuvent donner plus, ce n’est qu’un avantage. Le Niger s’est engagé à fournir jusqu’à 750 hommes. Nous avons d’autres problèmes internes, liés à la situation au Mali et en Libye ».

« Les attentes du Niger, c’est que nous puissions nous mettre d’accord par rapport aux objectifs fixés, c’est-à-dire sortir un concept d’opération qui peut permettre à nos partenaires de nous aider. La situation est en train de s’aggraver au jour le jour. Il faut que les troupes soient effectivement déployées dans la zone d’ intervention », a-t-il poursuivi.

D’après les conclusions d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la CBLT tenue le 20 janvier à Niamey (Niger) reprises par les experts réunis à Yaoundé, la capitale tchadienne N’Djamena a été choisie pour abriter le quartier général de la force multinationale mixte. Ces experts, informe en outre le communiqué final, « ont proposé l’établissement d’un commandement central militaire et d’un mécanisme conjoint de coordination sous l’autorité desquels opéreront les troupes contribuées par les Etats membres de la CBLT et du Bénin ».

« Ils ont défini, poursuit le texte, les zones d’opération de la force sur la base des principales zones d’activités actuelles de Boko Haram, tout en laissant la latitude au commandant de la force de demander un élargissement de ces zones, le cas échéant, auprès des autorités compétentes de la CBLT. »

Aucun détail sur le projet budget de fonctionnement de la force et ses délais de déploiement n’a toutefois a été communiqué à la presse.

« Le document reste un projet, qui demande à être validé. Donc, nous ne pouvons pas dévoiler son contenu exact. Toutes ces questions de soutien international et de contributions ont été abordées », a affirmé le colonel Miss.

En même temps, le communiqué final mentionne qu’un « groupe restreint » a été désigné pour définir « dans les jours qui suivent, ces détails » et élaborer « un budget initial de la force avant de transmettre le concept d’opérations de la force au CPS (Conseil de paix et de sécurité de l’UA, NDLR) pour approbation et transmission au Conseil de sécurité des Nations Unies ». Concernant surtout le projet de budget, « personne ne peut vous donner ça ici. Nous sommes dans la phase de la génération de la force », a pour sa part laissé entendre le colonel tchadien interviewé.

Pour anticiper sur la durée du processus qui laisse d’ores et déjà percevoir de longs mois de procédure, la conclusion d’accords bilatéraux pour cette lutte contre Boko Haram, à l’instar de ceux actuellement appliqués entre le Tchad et le Cameroun d’une part, puis ce même pays et le Nigeria d’autre part, est considérée comme une solution encourageante.


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Lettre ouverte à Leurs Excellences Robert Mugabe, Paul Biya, Idriss Deby, et autres

Par Ngouo Woungly Massaga, Cdt Kissamba

Lettre ouverte à Leurs Excellences:
M. Robert MUGABE, Président du Zimbabwe, Président en exercice de l’UNION AFRICAINE,
M. Paul BIYA, Président du Cameroun,
M. Idriss DEBY ITNO, Président du Tchad,
M. OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de Guinée Equatoriale,
Mme PANZA SAMBA, Présidente de la Transition de Centrafrique.

EXCELLENCES,
Parce qu’il est des erreurs stratégiques difficilement rattrapables, permettez nous de vous alerter respectueusement, en même temps que nos opinions publiques et nos peuples, au sujet de la mise en place de la force de 7500 hommes décidée par l’Union Africaine pour combattre la secte terroriste Boko Haram.

La lutte contre Boko haram n’est pas une banale opération de maintien de la paix, où l’on peut engager des contingents peu aguerris, principalement motivés par la prise en charge internationale. Elle ne saurait non plus se passer d’une vision stratégique claire.

Sans plus de commentaires, nous vous suggérons modestement d’examiner la proposition suivante :
(1) Que 7000 des 7500 hommes forment un premier noyau d’une Armée Africaine Intégrée avec 2000 Tchadiens, 2000 Camerounais, 2000 Centrafricains, et 1000 Equato-guinéens.

(2) Que cette Armée Africaine Intégrée soit entrainée et encadrée par 500 commandos étrangers au professionnalisme reconnu (200 Américains et Britanniques, 200 Cubains, et 100 Français) recrutés par l’ONU, placés sous commandement africain naturellement ; la mission de ces commandos étant d’assurer à nos troupes une combativité de terrain optimale.

(3) Qu’au plan politique, après une déclaration formelle d’unification de leurs armées, nos quatre présidents d’Afrique Centrale annoncent la mise en place d’une Commission Constitutionnelle commune et la tenue d’un Référendum Populaire d’Intégration de nos Etats dans les meilleurs délais. Assumons le Panafricanisme.

(4) Que la formation du contingent de 2000 hommes de la Centrafrique absorbe le processus de reconstruction de l’Armée Centrafricaine et que la liquidation des bandes armées en Centrafrique soit traitée par la Task Force, c’est-à-dire par l’Armée Africaine Intégrée.

(5) Chacune des Armées des quatre pays d’Afrique centrale ci-dessus se mettrait à niveau par un système de roulement de ses effectifs dans l’Armée Intégrée, jusqu’à ce que tous ses soldats y soient passés.

(6) Le Territoire des Etats-Unis d’Afrique Centrale initialement constitué par ces quatre pays et ouvert à d’autres adhésions ne serait occupé par aucune force étrangère et aucun pays n’y disposerait de base militaire.

(7) En complément de l’Armée Africaine Intégrée de 7500 hommes, serait négocié avec l’Angola de NETO et de HENDA, un accord pour la mise à la disposition de cette armée, de temps en temps, d’un contingent de 2500 hommes pour des Missions Temporaires de Frappe et d’Anéantissement, de telle sorte que les Etats Unis d’Afrique Centrale puissent dans certains opérations majeures déployer dix mille hommes en mobilisation offensive.

Haute et Fraternelle Considération.

Ngouo Woungly Massaga, Cdt Kissamba
DR)/n

Smaïl Chergui: « Nous avons eu l’accord de tous les pays concernés, y compris le Nigéria »

Le Commissaire Paix et sécurité de l’UA parle de la décision prise par l’organisation de créer une force multinationale contre Boko Haram

Le 24e sommet de l’Union africaine s’est terminé samedi soir par un grand « show» de Robert Mugabe, le nouveau président en exercice de l’organisation. Mais loin des projecteurs, un homme a pris des initiatives qui marqueront peut-être plus durablement le continent. Cet homme, c’est l’Algérien Smaïl Chergui. Il est le commissaire Paix et sécurité de l’UA, interviewée par RFI.

D’ici la fin de ce mois de février, vous allez saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies pour qu’il soutienne la force multinationale qui va combattre Boko Haram ; Mais est-ce que vous êtes certain que les grands de ce monde vont accepter de financer une opération militaire sur laquelle ils n’auront aucun contrôle ?
C’est une question pertinente ; mais il me semble que, d’après l’intérêt que nous avons enregistré de tous les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, je peux vous dire déjà que la résolution qui devra être proposée devrait rencontrer un appui quasi unanime ; c’est dire que tout le monde s’accorde actuellement qu’il faut agir et agir vite. Donc, nous avons eu l’accord du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine d’autoriser cette force multinationale, et, je dois le souligner, avec l’accord de tous les pays concernés, y compris le Nigéria. Je pense que c’est une avancée remarquable, qui va nous permettre maintenant d’être pris au sérieux par la Communauté internationale.

Mais cette région que tient Boko Haram est très peuplée. Et depuis plusieurs années, l’armée y multiplie les bavures meurtrières. Et ce que craint le conseil de sécurité de l’ONU c’est que demain une force multinationale financée par les grands de ce monde commette à nouveau des bavures contre les populations civiles.
Je ne pense pas. En ce qui concerne l’attitude de l’armée nigériane, à sa décharge, il faut reconnaître qu’elle n’était pas préparée pour ce genre de combats, c’est une armée classique. Maintenant, il y a une réunion technique, qui va se tenir à Yaoundé, du 05 au 07 février, qui va arrêter le concept de cette force. Et qui dit concept, dit qu’elle aura aussi un Etat-Major, il y aura des règles d’engagement. Et donc, on veillera pour que cette force travaille dans le principe du droit international.

Autre conflit: La guerre civile en Libye, il y a un début de négociations à Genève sous l’égide des Nations-Unies ; et au niveau de l’Union Africaine, vous venez de créer ce groupe de contact international, qu’est-ce qu’il peut apporter de plus ?
D’abord, c’est pour rappeler que c’est un problème africain. Et si l’Afrique avait été écouté en 2011 et avait eu l’occasion d’essayer de promouvoir le plan de paix qu’elle avait, peut être que la Libye aurait connu un autre sort. Donc, nous travaillons main dans la main avec les Nations-Unies. L’idée c’est de voir justement comment favoriser ce qui est en train d’être fait et peut être aussi de l’améliorer puisque nous savons aussi que ce ne sont pas toutes les parties libyennes qui participent à Genève. L’idée c’est de pousser vers un consensus.

Et peut-être de parler aussi avec les parrains de Fajr Libya, les Islamistes de Tripoli, je pense à la Turquie et le Qatar ?
C’était un peu ce qui a motivé l’invitation que nous leur avons adressés, parce que dans notre esprit, il faut traiter avec ceux qui peuvent favoriser le processus de paix et également ceux qui peuvent créer des complications. Il est bon que toutes les parties, de part et d’autre, puissent être mises à contribution. Nous espérons donc que bientôt un gouvernement d’union nationale sera dégagé et qu’il y aura un nouveau départ dans ce pays.

Il y a quatre ans, vous l’avez rappelé, au moment de la révolte contre le colonel Kadhafi, l’Union africaine a été éjecté de ce dossier libyen ; aujourd’hui c’est la revanche de l’UA ?
Les faits sur le terrain parlent d’eux-mêmes et parlent à ceux-là même qui ont empêché au panel des chefs d’Etat africains de s’y rendre.

En 2011, on a été injuste avec Ping ?
A mon avis, ils n’ont pas écouté sa sagesse.

Smaïl Chergui, Commissaire Paix et sécurité de l’Union Africaine
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Boko-Haram: Une réunion d’experts prévue à Yaoundé sur la force multinationale

Elle se tiendra du 05 au 07 février, selon les explications de Pierre Moukoko Mbonjo, ministre des Relations extérieures, qui a pris part jeudi à Addis-Abeba au Conseil de paix et sécurité de l’UA

Le ministre camerounais des Relations Extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, a pris part jeudi, 29 janvier, au Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine à Addis-Abeba, essentiellement consacrée à la lutte contre Boko Haram. Il a été interrogé par RFI à l’issue de cette réunion.

Monsieur le ministre bonjour. Est-ce que cette réunion a permis d’avancer sur des points concrets?
Ah oui ! Bien entendu ! Vous savez que nous nous sommes réunis au niveau ministériel le 20 janvier à Niamey, sur instructions de nos différents chefs d’Etat. Il a donc été convenu de venir ici pour demander le soutien de l’Union Africaine de manière à ce que les décisions qui ont été prises au niveau de la Commission du Bassin du Lac Tchad – l’opérationnalisation de la force mixte multinationale – que cette décision soit soutenue par l’ensemble de la communauté internationale. Le processus consiste, après l’Union Africaine, de saisir le Conseil de sécurité des Nations-Unies. Mais entretemps, il est prévu une réunion du 05 au 07 février à Yaoundé qui sera donc une réunion d’experts avec pour objectif de préciser le concept d’opération, les règles d’engagement de cette force multinationale. Et sur la base donc des conclusions des experts, la présidente de la Commission de l’UA va saisir le Conseil de sécurité de l’ONU à l’effet pour celui-ci de passer une résolution qui permettra d’appuyer nos efforts sous régionaux et, entre autres demandes que nous avons exprimé, il faut qu’il y ait un fonds qui soit créé pour pouvoir nous aider financièrement. Vous savez que le déploiement des forces est une opération très couteuse. Les discussions ont été très positives dans ce sens.

La force multinationale sera une force africaine mais le soutien financier serait au-delà de l’Afrique ?
L’Afrique d’abord bien sûr, nous comptons d’abord sur nos propres forces. Vous savez par exemple que les troupes camerounaises, plus de 6000, qui sont déployées dans la partie septentrionale du pays depuis huit mois sont supportées exclusivement par le budget de l’Etat du Cameroun. Donc, nous avons besoin du soutien financier, logistique de l’Afrique et de la communauté internationale. D’ailleurs, je tiens à vous rappeler que le processus a commencé à Paris, le 17 mai. Et toutes les réunions que nous avons eues visent justement à assurer la montée en puissance de cette force multinationale avec un soutien africain et international. Le plus urgent c’est évidemment de bien préciser le concept d’opération, et les règles d’engagement.

Ça veut dire qu’il faut rassurer les Nigérians qui pourraient être inquiets pour leur souveraineté?
Nous sommes tous sur la même longueur d’onde. Il peut y avoir ici et là quelques incompréhensions, mais qui ont été levées au cours de cette réunion.

Parce qu’on dit souvent que les Nigérians sont très jaloux de leur souveraineté, ils ne veulent pas de force multinationale sur leur territoire
Je vous dis que les choses se passent bien.

Depuis deux semaines, des troupes tchadiennes sont déployées dans votre pays, pourquoi cet appel à votre voisin tchadien ?
Cela procède de la solidarité africaine. Je crois que la France, en intervenant au mali, a appelé d’autres pays européens à son aide, c’est une chose tout à fait normale.

Ce qui est important pour vous, c’est vraiment un secours important ?
C’est important pour nous tous, dans la sous-région. C’est un accord bilatéral que nous avons avec le Tchad, solidarité agissante. Si vous avez suivi le discours du président Paul Biya au corps diplomatique, début janvier, c’est exactement ce qu’il a dit : «A problème global, solution globale». Et nous nous sommes depuis huit mois face à ces attaques incessantes de Boko Haram, avec une montée en puissance incroyable. On se pose beaucoup de questions : «D’où viennent les armes?» «D’où viennent les financements?» Mais vous avez-vous-même constaté que l’armée camerounaise a fait face et qu’aucun bout de notre territoire n’est occupé par Boko Haram. Mais évidemment, nous sommes un pays en voie de développement, qui a ses limites, et qui en appelle donc à l’aide non seulement des Etats de la sous-région, mais également de tout autre Etat qui voudrait nous apporter son appui.

Pierre Moukoko Mbonjo, ministre des Relations extérieures du Cameroun
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Le Cameroun et les pays riverains du Lac Tchad veulent une force concertée contre Boko Haram

Les pays africains soumis à la menace des combattants du groupe terroriste vont demander au Conseil de sécurité de l’ONU la création d’une force multinationale. Son QG sera à N’Djaména

Les pays africains soumis à la menace des combattants de Boko Haram vont demander au Conseil de sécurité de l’Onu la création d’une force multinationale capable de combattre le groupe islamiste installé au Nigeria, a annoncé le ministre nigérien des Affaires étrangères mercredi.

Mohamed Bazoum a précisé que les pays de la région du Lac Tchad se sont mis d’accord lors d’une réunion à Niamey au Niger mardi pour rédiger un projet de résolution qui sera présenté au Conseil de sécurité par l’Union africaine. Aucune date n’a été fournie pour la présentation de ce texte.

« Contrairement à ce qui s’est produit par le passé, nous avons convenu avec nos partenaires qu’une résolution devait être adoptée par le Conseil de sécurité permettant l’établissement d’une force conjointe multinationale », a déclaré Mohamed Bazoum à la télévision nigérienne.

Les pays concernés ont également convenu que le quartier général de cette force serait installé à N’Djaména, capitale du Tchad, après que la ville de Baga au Nigeria a été investie et pillée par les combattants islamistes.

«Il s’est agi de faire d’abord un constat sur l’urgence d’une réaction concertée et coordonnée au niveau de la sous-région et la nécessité d’élever le niveau de la collaboration et de la coordination au niveau de l’Union Africaine. C’est-à-dire partir sur les fondations que constituent les troupes des pays membres de la CBLT mais ouvrir également à tout autre pays africain qui pourrait apporter son appui. La réunion ministérielle a donc fait des propositions pour les chefs d’Etat qui devront approuver ou pas, de manière à ce que la lutte que notre pays a engagé contre Boko-Haram, avec l’appui fraternel des troupes tchadiennes, s’intensifie sur l’ensemble des fronts : Notre front mais aussi le front du Niger, du Tchad et bien entendu du Nigéria», a expliqué pour sa part le ministre camerounais des Affaires Etrangères à la CRTV-Radio mercredi soir. Le Pr. Pierre Moukoko Mbonjo a joué le rôle de porte-parole des 13 ministres des Affaires étrangères lors des travaux de Niamey dont ceux membres de la CBLT (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) plus le Bénin.

Jusqu’à présent les désaccords et la méfiance entre les différents pays de la région ont empêché la mise en commun d’une partie de leurs ressources militaires pour lutter contre les djihadistes.

Le Pr. Pierre Moukoko Mbonjo a joué le rôle de porte-parole des 13 ministres des Affaires étrangères aux travaux de Niamey
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Lac Tchad: 700 militaires camerounais pour la force multinationale

Annonce faite par le ministre de la Défense envers ses pairs de la région, lors de la tenue de la réunion sur la sécurité dans cette zone, qui vient de s’achever à Yaoundé

La deuxième réunion des ministres de la Défense nationale et des chefs d’Etat-major sur la sécurité dans le bassin du Lac Tchad des pays membres de la Commission du bassin du Lac Tchad (Cblt), qui s’est déroulée le 18 mars 2014 à Yaoundé, a permis de mettre sur pied une force multinationale. Elle devra faire face à l’insécurité grandissante dans cette zone, que partagent le Cameroun, le Niger, le Nigéria, la République centrafricaine et le Tchad.

Les délégations de ces pays ont décidé que la force aura un mandat d’un an et sera dirigée pendant une période transitoire de six mois par le Nigéria. Côté Cameroun, c’est le colonel Ndougou Hypolite Jean, nommé conseiller militaire auprès du secrétaire exécutif de la Cblt, qui coordonnera la cellule de suivi de la Force. Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense du Cameroun, Edgard Alain Mebe Ngo’o, a annoncé officiellement que le Cameroun fournira un bataillon de 700 militaires.

La Force multinationale de la Cblt a pour mandat formel d’« assurer la paix et la sécurité dans le bassin du Lac Tchad afin de garantir la libre circulation des personnes et des biens et le développement économique et social ». Ces dispositions sont encore toutefois couchées sur la papier, en attendant les financements des bailleurs de fonds étrangers et des organisations sous régionales du continent. De plus, comme cela é été reconnue lors de cette réunion ministérielle de Yaoundé, il faudra attendre six mois supplémentaires pour finaliser la mise sur pied de la force, après le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cblt qui se tiendra cette année au Niger.

La carte du bassin du Lac Tchad
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