Can 2017: le Cameroun en finale

Les Lions indomptables retrouvent l’Egypte après leur victoire sur le Ghana (2-0), jeudi soir au stade de Franceville

Le schéma tactique choisi par le Ghana révèle clairement ses ambitions. En alignant quatre attaquants, Abram Grant, le coach ghanéen veut marquer. Marquer vite surtout. Les premières minutes sont à l’avantage des Black stars, dont le jeu dégage d’emblée une certaine assurance.

L’équipe conduite par André Ayew fait pression dans le camp camerounais. La première contre-attaque menée par Jacques Zoua donne suite à un corner grâce auquel les Lions indomptables s’offrent, d’un coup de tête, la première occasion nette de but à la 9ème minute. Un pied ghanéen s’est interposé. Deux minutes plus tard, c’est une frappe cadrée de Njip També qui est contrée par le gardien Razak Brimah.

Dès lors, le Cameroun a clairement pris confiance, domine la possession de balle et multiplie des offensives infructueuses dans le camp ghanéen. Le côté droit camerounais occupé par l’étincelant Bassogog propose des solutions qui restent à concrétiser. Les minutes passent, les Lions ne cèdent pas du terrain. A la 22ème minute, une autre frappe de Njip També est interceptée. Néanmoins, le Lion reste déterminé.

La pression camerounaise oblige le Ghana à calmer le jeu. Depuis le début de la compétition, le Cameroun n’a pas fait preuve d’un tel esprit d’initiative, ni d’une telle cohérence, encore moins d’une telle fluidité dans le jeu. Depuis son banc de touche, Abram Grant n’a pas l’air content. Il regarde ses poulains subir la pression camerounaise. Le temps passe vite. Déjà la demi-heure de jeu. La domination camerounaise est claire mais pas concrète.

Sur une autre occasion menée par les Lions, Njip Tambè, encore lui, tente une énième frappe. Celle-ci est contrée à l’entrée de la surface de réparation par la main de John Boye. Involontaire, décide l’arbitre. La bataille est physique et le Ghana a du répondant. A quelques minutes de la mi-temps Jordan Ayew, désormais sociétaire de Sun City en Premier league anglaise, tente une frappe non-cadrée dans les buts de Fabrice Ondoa, après avoir semé la défense camerounaise. Grosse frayeur pour les supporters. A la mi-temps, le score est vierge.

Les buts de la victoire
La reprise est à l’image de la première mi-temps. Rapide, physique et dominée par le Ghana. Plusieurs fois, l’attaque des Black stars fragilise la défense camerounaise. Plus de six occasions de but en seulement dix minutes. Le Ghana veut jouer de vitesse mais ne réussit pas non plus à concrétiser. Pour les frappes cadrées, Ondoa est là. Egal à lui-même.

Face au regain ghanéen, le Cameroun essaie de construire et de se relancer. Peu après la 60ème minute, le public exulte en voyant l’ombre d’une occasion de but manquée par un très engagé Jacques Zoua, servi par Moukandjo. Dès lors, le match se durcit. Les occasions sont de plus en plus nettes de part et d’autre. 72ème minute. La rencontre bascule. Le Cameroun marque. L’histoire se répète. Ngadeu, esseulé au deuxième poteau, inscrit son deuxième but dans la compétition sur un coup franc exécuté par Moukandjo. Wakasso peut s’en vouloir d’avoir causé la faute.

Gyan Asamoah a fait son entrée. Il est sorti de l’infirmerie pour ce match. Côté camerounais, Aboubakar Vincent et Georges Mandjeck ont rejoint le terrain de jeu. La rencontre garde en intensité. Le public camerounais retient son souffle. Le Ghana reste menaçant, mais le Cameroun tient sa qualification. Hugo Broos, lui, ne tient plus.

Quatre minutes de temps additionnel. Des joueurs ghanéens sur le banc de touche laissent s’échapper des larmes d’espoir ou de désespoir. Peu importe. Les Lions, eux, restent concentrés. Sur une énième contre-attaque camerounaise, Bassogog, servi par Aboubakar Vincent, réalise un coup d’éclat en marquant le deuxième but du Cameroun à quelques secondes de la fin de la partie. Le match est plié. Le Cameroun est en finale. Rendez-vous dimanche prochain face à l’Egypte. En attendant, les fans sont unanimes, le Cameroun a livré son plus beau match depuis le début de la compétition.

Gabon: Inauguration d’un mausolée en mémoire d’Omar Bongo

L’homme qui a dirigé le Gabon durant 42 ans repose désormais dans un luxueux mausolée en marbre, inauguré à Franceville mardi

Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, les membres du gouvernement, des personnalités politiques, de la société civile, religieuses, et la famille du défunt président Omar Bongo Ondimba, ont répondu présents mardi à la cérémonie inaugurale du mausolée du chef d’Etat disparu le 8 juin 2009 en Espagne.

Cette uvre architecturale d’une dimension de 6500 m2 est ouverte au public dès aujourd’hui, 03 décembre. Décédé il y a cinq ans, l’homme qui a dirigé le Gabon durant 42, ans repose désormais dans un luxueux mausolée en marbre dessiné par un architecte marocain. Le complexe abrite un musée, une bibliothèque et une mosquée.

«Omar Bongo était avant tout un rassembleur. (.) Ce mausolée est le fruit du travail de plusieurs générations. Les jeunes compatriotes qui ont travaillé ici aux côtés des artisans les plus talentueux, conserveront le souvenir d’une parole, d’un geste, d’un savoir-faire. Un acquis pour des emplois futurs», a déclaré Ali Bongo Ondimba.

Pour l’occasion, les présidents de l’Assemblée Nationale, du Sénat, de la Cour Constitutionnelle, du Conseil National de la Communication, de la Cour des Comptes, de la Cour de Cassation, des Commissions Indépendantes, les représentants de Confessions Religieuses, les officiers généraux, des opérateurs économiques et membres du Patronat, ont été conviés à cette célébration. L’opposition a boycotté son invitation. Le principal absent était tout de même un autre fils d’Omar Bongo, Christian Bongo.

Des allocutions retraçant le parcours de l’illustre disparu ont par ailleurs été prononcés. Une occasion pour Pascaline Mferri Bongo Ondimba, ainée du clan Bongo, de revenir sur la vie de son père dont elle fut également pendant de nombreuses années, la collaboratrice.

«La vie de mon père, notre père se résumait à la famille et au Gabon. Rien n’était au dessus de ces deux entités qu’il cherchait toujours à satisfaire», a-t-elle affirmé. Avant de continuer sur un ton empli d’émotion «Tu n’es pas mort, tu resteras gravé dans nos coeurs papa».

«Omar Bongo Ondimba a fortement travaillé pour le développement du pays, tout en donnant l’occasion à bon nombre d’entre nous de bénéficier de l’ascension sociale. Mais, il est dommage de constater que ces compagnons de longues années, ses fils spirituels autoproclamés aient décliné l’invitation de l’ultime hommage de reconnaissance qu’ils pouvaient rendre au président défunt Omar Bongo Ondimba», a relevé, pour sa part, Daniel Ona Ondo, le Premier ministre gabonais.

La manifestation s’est achevée par une messe célébrée en mémoire du défunt.

Le mausolée Omar Bongo Ondimba a été inauguré mardi 2 décembre dans la ville de Franceville devant un parterre de personnalités
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La plus vieille biodiversité du monde découverte au Gabon

Des recherches du CNRS et de l’université de Poitiers ont mis au jour les plus vieux fossiles d’organismes pluricellulaires jamais observés et qui remontent la vie à 2,1 milliards d’années

La découverte date de 2008, mais c’est seulement le 24 juin dernier que le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le plus grand organisme public français de la recherche, a décidé de rendre public les résultats faisant état de la découverte, au Gabon, des plus vieux fossiles d’organismes pluricellulaires jamais observés. « La mise au jour en 2010 de 250 fossiles d’organismes pluricellulaires complexes vieux de 2,1 milliards d’années dans un gisement sédimentaire proche de Franceville, au Gabon, a bouleversé complètement le scénario de l’histoire de la vie sur Terre », écrit le CNRS.

Les découvertes faites au Gabon dans un écosystème marin prennent ainsi le pas sur les fossiles découverts en Australie qui dataient quant à eux de 600 millions d’années et qui laissaient croire, jusque-là, que la vie sur la planète était constitué d’organismes unicellulaires. « Avec la découverte de Franceville, la vie complexe a fait un bond de 1,5 milliard d’années en arrière», affirment les chercheurs. Au total c’est déjà plus de 400 fossiles datant de 2,1 milliards d’années qui ont été récoltés au Gabon par l’équipe du Professeur Abderrazak El Albani, géologue à l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (CNRS/Université de Poitiers).

«Le biota (ensemble des organismes vivants présents dans un habitat, ndlr] gabonais ouvre encore bien des questionnements sur l’histoire de la biosphère à l’échelle de notre planète. La diversité et la structure très organisée des spécimens étudiés suggèrent qu’ils sont déjà évolués. Il n’est pas non plus exclu que d’autres formes de vie aussi anciennes existent ailleurs sur la planète », expliquent les auteurs de cette découverte. Il s’agit de chercheurs du CNRS et de l’université de Poitiers en collaboration avec des équipes de l’université Lille 1, de l’université de Rennes 1, du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Ifremer. Une découverte qui met ce pays d’Afrique centrale au-devant de la scène mondiale, autrement que par les crises politiques et les questions de biens mal acquis par ses dirigeants.

Les découvertes ont été faites par l’équipe du Professeur Abderrazak El Albani
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