Ouverture de la première galerie d’art contemporain de Yaoundé

Cet espace culturel a été inauguré à Yaoundé mardi par l’ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibault, et le ministre des Arts et de la Culture, Narcisse Mouelle Kombi.

La galerie d’art contemporain de Yaoundé est ouverte, avec la coopération française, dans un bâtiment abritant la centrale de lecture publique au centre-ville de la capitale. Premier lieu de la ville dédié à l’art contemporain, cette galerie offre désormais aux jeunes artistes camerounais un espace d’exposition et d’échanges. Menés par le ministère des Arts et de la Culture et l’ambassade de France, la rénovation et l’aménagement du bâtiment abritant la galerie ont été financés dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) entre le Cameroun et la France.

La galerie accueille, à compter du 30 mai et jusqu’au 31 juillet 2017, une exposition intitulée «Cheminement(s), art contemporain au Cameroun», qui réunit 23 artistes camerounais. Illustration de la forte créativité de l’art contemporain camerounais, cette exposition présente les œuvres d’artistes confirmés et de jeunes talents, toutes disciplines confondues : peinture, sculpture, photographie, dessin, vidéo. La quarantaine d’œuvres exposées offre ainsi aux visiteurs l’image d’une création artistique vivante, diverse et originale.

L’exposition «Cheminement(s), art contemporain au Cameroun» est organisée conjointement par l’Institut Français du Cameroun et le ministère des Arts et de la Culture. Elle participe d’une nouvelle dynamique dans la promotion et la diffusion des arts visuels et de l’art contemporain au Cameroun, et dans la ville de Yaoundé en particulier.

Le nouveau maillot des lions indomptables a été présenté au Design Museum de Londres

Ce maillot a été imaginé et dessiné par l’artiste peintre camerounais Barthélémy Toguo

Le musée de design de Londres a réuni le 07 novembre 2011 des artistes et footballeurs pour la présentation des nouveaux maillots Puma. Au centre de ce projet, puma creative (un programme de PUMAVision). Grâce à puma creative CAN programme, des artistes ont été commissionnés pour concevoir un maillot de football inspiré de l’héritage de chaque pays, sa culture et ses traditions. Dix artistes ont travaillé avec leur nation d’accueil pour créer des conceptions uniques et inspirantes.

J’ai dessiné trois projets de maillot: Sur la face principale du maillot, la tête imposante d’un lion, ce grand fauve emblématique de l’Afrique, exprimant une force à la fois sereine et déterminée, capable d’en imposer à tout adversaire dans le cadre d’un défi sportif. Les cercles concentriques évoquent le tourbillon du match et du stade : accumulation d’énergie et de beauté qui se concentre et qui se libère à la fois. Les lignes verticales, elles, comme une radiographie, évoquent une dynamique qui circule en aller-retour entre la tête et le bas du corps de l’athlète, avec vitesse, finesse et poésie.
Barthélémy Toguo
Eto’o Fils et Barthélémy Toguo lors de la présentation des maillots le 07 novembre 2011
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Barthélémy Toguo est né le 4 Avril 1967 à M’Balmayo, il a fait ses études à L’Ecole Nationale supérieure des Beaux Arts d’Abidjan en Côte d’Ivoire, puis à L’Ecole Supérieure des Arts de Grenoble en France, enfin à la grande Akademie des Arts de Düsseldorf en Allemagne. Il vit et travaille à Paris, Bandjoun au Cameroun et à New YorK, il est Chevalier des arts et lettres de la République Française depuis Avril 2011. L’artiste a créé Bandjoun Station, centre d’art pour la création, la production et les résidences d’artistes du monde entier.

Le maillot dessiné par Barthélémy Toguo
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Peinture: Barthélémy Toguo présente le jugement dernier au Congo.

L’artiste camerounais est en exposition au centre culturel français de Pointe-Noire

Le jugement dernier selon Barthélémy
Comptant parmi les rares artistes africains « reconnus » par le marché mondial de l’art, Barthélémy Toguo expose depuis ce jeudi 11 novembre dernier et cela jusqu’au 11 décembre au centre culturel français de Pointe noire, la capitale économique du Congo Brazzaville. L’exposition s’intitule « le jugement dernier ». Avec cette exposition l’artiste revisite un des thèmes majeurs de l’histoire de l’art depuis le Moyen Âge, avec comme point de départ un extrait de l’Apocalypse de Jean, auteur de textes biblique. Après Baptism, Purification, Dream Catchers, Barthélémy Toguo reste dans le domaine du religieux et du mystique qui semble être devenu un de ses crédos depuis plusieurs années. Sa version de ce moment important, qui diffère quand même de celle que l’on trouve dans les écritures saintes, est symbolisée par cinq éléments: le lit, le cercueil, le charbon, le feu et le trône, qui rassemblés forment le parcours de l’être humain de la naissance à la mort. Expliquant son exposition lors de la cérémonie de vernissage, l’artiste a fait comprendre le sens des différents objets mis en évidence. Le lit pour lui est un élément important de son travail. Vient ensuite le cercueil qui représente, comme nous le savons tous, la mort. Conclusion de la vie. A ce niveau, commence, enfin, la vie après l’existence terrestre et l’attente du jugement avec le retour du Christ. Pour Barthélémy Toguo, le cercueil placé sur un bûcher représente le feu qui consumera les pêcheurs, le charbon, combustible. Le trône, quant à lui, est la place du Christ, donc Dieu, qui fera office de juge en égrenant les pêchés de chaque être humain. Chacun de nous devra y passer.

Un artiste multidimensionnel
Barthélémy Toguo est né en 1967 à M’Mbalmayo au Cameroun. Après des études d’art à Abidjan, Grenoble et Düsseldorf, il développe très vite une uvre énergique et protéiforme, utilisant comme autant de modes d’être des médiums tels qu’aquarelle, dessin, sculpture, photo, vidéo, céramique, installation et performance. Ce large spectre lui permet d’explorer les multiples facettes du monde actuel, des problématiques sociétales et écologiques jusqu’à l’intimité des corps. Empruntant au registre théâtral, chacune de ses expositions fonctionne comme une mise en scène (chambre d’écho / cerveau) où se superposent techniques et thèmes récurrents comme l’exil, l’identité, l’immigration, la sexualité et les rêves. Plusieurs critiques artistiques affirment aujourd’hui qu’il y a du guerrier et du shaman chez Toguo. Alors que ses performances et installations (Transits) dénoncent l’absurdité de nos sociétés contaminées par la peur et le refus de l’étranger, ses séries d’aquarelles raffinées dévoilent des cérémonies quasi-mystiques de corps en proie au désir ou à la souffrance (Baptism / Purification / Dream Catchers). A la fois violente et délicate, cosmogonique et politique, l’ uvre de Toguo traverse les frontières géographiques et mentales, mixant points de vue, cultures et matériaux pour proposer une synthèse efficace entre romantisme, primitivisme, symbolisme et activisme. Au Cameroun, Barthélémy Toguo a fondé la Bandjoun Station, un centre de résidence d’artistes et d’expositions mais aussi projet agricole avec les communautés locales. L’artiste sera présent au cameroun en 2011. Il exposera ses uvres de mars à avril au centre culturel français de Douala.

Barthélémy Toguo
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Barthélémy Toguo: « L’orchestre des chiens perdus », exposition personnelle à la galerie Lelong à Paris

L’artiste, multicarte talentueux a accepté d’évoquer cette exposition et nous parler de lui, de ses projets, du Cameroun. Interview

Depuis le 9 septembre dernier, vous présentez votre première exposition personnelle à la galerie Lelong à Paris et vous y serez jusqu’au 9 octobre. Exposer dans cette galerie prestigieuse est pour vous une forme de maturité ?
C’est mon parcours qui m’amène à renter dans la galerie Lelong aujourd’hui, c’est-à-dire que je travaille depuis une vingtaine d’année et au fil de mon parcours, j’ai gravi des échelons, j’ai exposé dans des lieux différents, ascendants. Et tout cela va faire en sorte que je rentre dans une galerie prestigieuse dans laquelle j’ai la fierté de côtoyer de artistes comme Louise Bourgeois, Jannis Kounellis, Sean Scully, Jaume Plensa, Kiki Smith, Rebecca Horn. qui sont à la galerie Lelong.

Pouvez vous nous évoquer cette exposition baptisée « The Lost Dogs’ Orchestra », « l’orchestre des chiens perdus »
J’ai recouvert le sol avec des cartons de bananes pour parler du problème des agriculteurs du sud, et tout au long du mur j’ai accroché une fourmilière de salamandres qui sont de nature gentilles et douces. On découvrira qu’elles dévorent un nourrisson abandonné sur un monticule. Cette image montre l’atrocité de notre société contemporaine. C’est une exposition dans laquelle les uvres sont très engagées. Il y a une violence de l’homme sur la nature, un regard pessimiste de notre société que je décrie. Dès l’entrée, un cercueil positionné sur des tréteaux célèbre la mort de notre société, des mains portant des globes apparaissent sur les côtés comme pour demander de l’aide dans un monde en déclin.

Tout n’est pas noir et triste ?
Emmanuel Kant disait: l’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire, il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Par cette citation, l’artiste doit savoir qu’il a un rôle à jouer dans la société, doit peindre les maux qui minent, mais aussi doit faire rêver les gens. Dans cette exposition, au delà du fait que la violence est présente dans mes peintures, il y a également la beauté qui est célébrée par la fluidité de ce médium, la couleur, la beauté des formes, qui procurent une esthétique inégalable. Au centre, une marmite sur un foyer de charbon de bois, un groupe de balais forment l’ uvre intitulée « maman », un hommage à la mère. Sur le parcours on aperçoit sous une moustiquaire, un lit où s’entasse des vêtements : Fragile protection de l’enfance menacée. Deux Pièces de la série « Head above water » réalisées à Johannesburg et à Auschwitz – Birkenau en Pologne sont présentées dans l’exposition. Cette réflexion commencée en 2004 au Kosovo que j’ai décliné dans différentes villes emblématiques: Lagos, La Havane, Mexico, Hiroshima. A chaque fois la parole est donnée aux habitants qui parlent librement de leur environnement, de leur situation, de leurs attentes, de leurs espoirs. A Auschwitz – Birkenau, ce sont autant de silences.

Comment s’est passé le vernissage?
Le vernissage s’est très bien passé, dans une belle ambiance, couronnée par une performance « Public Enemy » que j’ai réalisé le jour même de l’ouverture. Cette action est à la fois un moyen d’entrer en osmose avec mon travail et de susciter un dialogue vivant avec le public. Elle permet aussi de confronter directement les visiteurs à une situation. J’ai senti que la réception des spectateurs était très bonne, j’ai vu que les gens était assez proches de ce que je faisais.

Quelle est la matière première avec laquelle vous travaillez le plus?
Je suis un artiste polyvalent, un artiste qui n’a pas de médium primordial, je ne me définis pas comme un peintre, un sculpteur, un vidéaste ou un metteur en scène. Je me définis comme un artiste plasticien tout court car le résultat de mon travail doit se traduire par une présence des formes. Donc dans mon atelier vous verrez qu’il y a ici et là de la photographie, des dessins, de la sculpture et des idées de mise en scène. Je cherche d’abord sous quelle forme j’arriverais à mieux illustrer ma pensée. J’ai eu la chance d’avoir fait l’école des Beaux Arts d’Abidjan qui est une école très académique, très classique. Puis je suis allé à l’école d’art de Grenoble en France qui était une école d’avant-garde, où l’étudiant était libre de travailler sur la vidéo, la photographie, l’écriture, la performance. Enfin, j’ai terminé ma formation artistique à la Kunstakademie de Düsseldorf en Allemagne où l’artiste est face à son destin, dans un environnement qui lui fait rêver par la présence de grands maîtres de l’art contemporain comme professeurs qui lui procurent une motivation de travailler et d’acquérir une dimension professionnelle pour sa carrière internationale. Ces trois formations, j’allais dire ces trois parcours différents m’ont amenés à être un artiste polyvalent.

Est-ce finalement cette polyvalence qui fait votre personnalité artistique?
Je crois plutôt que ce sont les sujets que j’aborde, des sujets au c ur de l’actualité, des critiques sur notre société en dérive… Et surtout « la vie » avec ses ressentis: La violence, le plaisir, la guerre, la solitude, la sexualité, l’exclusion, la beauté, la souffrance, le rêve.

Pouvez-vous nous définir l’art contemporain ?
L’art contemporain c’est ce qui se fait de notre époque, aujourd’hui. Dans l’art contemporain, on va utiliser des médiums différents que la société d’aujourd’hui nous donne pour illustrer nos idées. C’est-à-dire l’informatique, la photographie, l’ordinateur sans nier bien sûr les techniques anciennes telles que la sculpture, la peinture ou le dessin. Bref, pour moi c’est surtout l’art qui est produit avec les sujets de notre société d’aujourd’hui tels que les problématiques de frontières, l »immigration, le sida, les échanges nord-sud, l’écologie…

Que pensez vous de l’évolution de l’art contemporain au Cameroun ?
Je suis très fier de voir qu’il y a une jeune génération aussi dynamique qui arrive malgré le fait qu’on a tardé à mettre sur place une formation artistique. Il faut vraiment louer des initiatives privées comme « l’atelier Kenfack  » à Ngousso àYaoundé, le projet « Art Bakery » de Goddy Leye à Bonandalé à Douala et bien d’autres. Ces lieux ont permis à l’émergence de jeunes talents. J’ai suivi cette voie en créant Bandjoun station qui donnera l’occasion aux jeunes artistes camerounais, africains et du monde de venir développer des projets en adéquation avec la population locale et son environnement. L’Etat a aussi un devoir de créer des espaces de diffusions de l’art par exemple des « Maisons de la culture » dans les 10 régions du pays. Ce qu’avait fait André Malraux en France. L’enseignement des arts plastiques, de la musique, de la danse, du théâtre, . doit être instaurée dès le jeune âge. Par la suite, Il faut que les médias soutiennent la culture en créant des espaces de visibilités et de diffusion. Les artistes doivent être protégés de leurs droits. Des prix doivent être crées (poésie, littérature, théâtre, musique, peinture, sculpture, photographie, cinéma, danse.) Enfin, l’état doit savoir qu’au 21ème siècle l’art peut être un facteur de développement. Il faut donc qu’une politique de l’industrie de la culture soit mise en place dans l’immédiat par le pouvoir public. Toutes ces idées sont une nécessité urgente et capitale pour notre pays que nous aimons tant.

« Torture in Guantanamo »
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Vous voyagez beaucoup mais vous êtes très attaché au Cameroun. Vous avez mis sur pied « Bandjoun Station » à Bandjoun dans la région de l’ouest Cameroun. Parlez-nous-en.
Je me suis toujours dis que je fais partie d’une élite de la diaspora et pour moi, cette diaspora africaine a le devoir de redonner à leurs peuples une partie de ce qu’ils ont acquis en Occident. Ca peut se faire en matériel, don spirituel, physique, idéologique.. Voilà pourquoi je rentre régulièrement au Cameroun superviser le projet que j’ai mis en place, pour aider la communauté locale et les jeunes qui ont envie de faire de l’art, afin qu’ils puissent venir et profiter des [ workshops], des ateliers d’animation, de films expérimentaux, de théâtre. J’accueillerais aussi des médecins, des chercheurs … qui viendront faire des conférences.

Etes-vous satisfait?
Le projet vient d’être achevé en 2009, il n’est pas totalement opérationnel, mais je fais déjà des manifestations sporadiques informelles avec des artistes qui viennent en résidence. J’ai en outre décidé de travailler en association avec la communauté locale sur un autre projet à la fois artistique et agricole. Ce volet d’intégration environnementale et d’expérimentation sociale se veut un exemple pour la jeunesse afin de créer des liens dynamiques et équitables entre le collectif d’artistes associés au projet et leurs hôtes et démontrer qu’il faut aussi croire à l’agriculture pour atteindre notre autosuffisance alimentaire. C’est enfin un acte politique fort où notre collectif fécondera une pépinière caféière, un acte critique qui amplifie l’acte artistique et dénonce ce que Léopold Sédar Senghor appelait « la détérioration des termes de l’échange », où les prix à l’export imposés par l’Occident pénalisent et appauvrissent durablement nos agriculteurs du Sud.

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de toutes ces expositions dans tous ces pays du monde entier où vous êtes passé?
Je garde un bon souvenir d’avoir eu à chaque fois le plaisir de montrer ce que j’avais envie d’exprimer, et toutes mes expositions me procurent que du bonheur. ça fait toujours plaisir d’être arrivé à faire passer un message. Les expositions se suivent mais ne se ressemblent pas et chaque exposition pour moi est un bonheur.

Quel est le meilleur souvenir que vous vous gardez de votre enfance passée au Cameroun?
C’est le fait d’avoir pris la décision à l’âge de 20 ans de faire ce que j’avais envie : Les Beaux Arts et devenir artiste. Je garde ça comme un moment important et décisif de ma vie. C’était difficile certes pour ma famille.

Racontez-nous la scène. Qu’est ce qui s’est passé?
Né en 1967 à Metet, par M’balmayo, j’annonce à mes parents un soir de juin 1989 que je veux partir à l’étranger faire les Beaux Arts. Mes parents prennent ça comme un coup de poignard parce qu’ils voulaient que je devienne fonctionnaire. A cet âge, je me sentais mûr, j’avais une seule envie, m’inscrire à L’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts d’Abidjan en Côte d’Ivoire. J’ai obtenu une bourse de l’état du Cameroun dont je suis redevable.

Vous souvenez-vous du nombre de pays que vous avez déjà traversé?
Ce qui est certain c’est que je suis allé plusieurs fois en Asie, en Amérique du nord et du sud, en Afrique, bref partout dans les cinq continents.

Barthélémy Toguo, vos doigts sont ornés de grosses bagues qui représentent des têtes de mort. Est-ce un message que vous voulez véhiculer ? Votre source d’inspiration ? De quoi s’agit-il exactement?
J’adore les vanités, les têtes de mort et ces bagues sont non seulement une communion mais plus un lien entre l’objet que j’ai et mon esprit. Je suis en parfaite harmonie avec mes bagues dans mon esprit, ma pensée, mon corps. Elles m’accompagnent et je vis au quotidien avec ces bagues.

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« Take your place ». L’artiste en uniforme orange
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Barthélémy Toguo fait sa première exposition personnelle à la prestigieuse galerie Lelong à Paris

Elle a lieu du 9 septembre au 9 octobre 2010

Artiste peintre, sculpteur, dessinateur hors pair., Barthélémy Toguo est l’un des rares artistes africains «reconnus» par le marché de l’art. Né en 1967 à Mbalmayo au Cameroun, Barthélémy Toguo est un produit l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts d’Abidjan en Côte d’Ivoire et de l’École Supérieure d’Art de Grenoble en France. Après son passage à l’Académie de Düsseldorf en Allemagne, il va finalement s’installer à Paris. Ce qui ne l’empêche nullement d’aller et venir sans cesse entre les quatre coins de la planète depuis une dizaine d’années. Toujours entre deux avions, ce talentueux touche-à-tout est un artiste polyvalent qui aborde aussi bien la sculpture, la peinture, la vidéo ou la photo, constamment demandé de Paris, à New York en passant par Zürich entre autres. Il a d’ailleurs créé dans la région de l’Ouest-Cameroun ce qu’il appelle « Bandjoun Station », un espace de production et de création qui reçoit des artistes locaux et internationaux.

Pour sa première exposition personnelle à la Galerie Lelong à Paris, Barthélémy Toguo a créé une installation présentée sous la forme d’un théâtre invitant le spectateur à entrer sous un chapiteau fait d’immenses moustiquaires blanches, semblant tombées du ciel. Dans cette mise en scène, l’oeil se pose d’abord sur les murs blancs, attiré par de grands dessins aux titres évocateurs: « Who is the true terrorist ? », « Pollutions », « Purifications »… Ces dessins dépeignent, en couleurs diluées, des scénettes du quotidien: des corps qui à la fois jouissent et souffrent de la vie. Sur les tableaux intitulés « Your face » et « Devils Heads », c’est un homme dévastateur et auto-destructeur qui est représenté. Un homme qui, finalement, est vaincu par la nature.

Au fil du parcours, les fleurs se fanent, se dessèchent, orties et épines envahissent l’espace. La vidéo « Shame on you » nous entraîne dans un tourbillon qui célèbre la force et le pouvoir de l’eau, qui devient plus subtile et poétique dans « Tiny flower ». Au milieu de la salle, des milliers de salamandres en porcelaine, habituellement douces, mais qui dans cette représentation, mangent un nourrisson abandonné seul sur une montagne. L’ensemble du spectacle se déroule sur un sol recouvert de cartons de bananes donnant une sensation de douceur qui permet d’atténuer les souffrances de l’homme.


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Cette désagrégation se termine sur un travail en forme de cartes postales avec son oeuvre « Head above Water » réalisé à Hiroshima et à Auschwitz-Birkenau, est une réflexion commencée au Kosovo, que Barthélémy Toguo a ensuite décliné dans différents pays et villes emblématiques: Lagos, Cuba, Mexico, Johannesburg, Australie. Ce qui démontre s’il en était encore besoin qu’un artiste de la trame de Barthélémy Toguo doit un être politique, constamment en éveil devant les évènements de la vie, fussent-ils déchirants ou pacifiques. Et ça, Barthélémy Toguo l’a compris, lui qui se veut être un artiste attentif aux humeurs et rumeurs du monde, car il s’en nourrit et nourrit son uvre. Il ne se contente pas seulement de faire son uvre (l’art pour l’art), mais surtout de faire uvre utile (l’art pour l’utile). Et c’est ainsi qu’à chacune de ses expositions, la parole a été donnée aux habitants pour parler librement de leur environnement, de leur situation, de leurs attentes, de leurs espoirs, sur des cartes postales illustrées qui deviennent alors autant de témoignages.


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