Par le général d’armée Pierre Semengue, en deuxième section
Droit de réponse du général Semengue aux directeurs de publications des journaux Ouest-Littoral et Emergence.
Messieurs les directeurs de publication, dans vos livraisons du jeudi 20 août et du vendredi 21 août 2015, vous avez mis à la «une» les titres suivants: «Semengue et la mémoire des Bassa et des Bamiléké: propos stupides d’un troufion» et «Massacre des Bamiléké et Bassa; le Général Semengue: négationniste?» Il m’appartient, après avoir lu et enregistré vos insultes, de faire les observations suivantes:
1) Dans son émission «Tribune de l’histoire» du dimanche 16 août 2015, et ceci est très clair et peut être prouvé en réécoutant l’enregistrement, le Général Semengue a très soigneusement circonscrit la période qui le concernait. L’armée camerounaise a été créée le 11 novembre 1959 et le lieutenant français Semengue Pierre n’a rejoint cette armée camerounaise que le 24 décembre 1960 en provenance de Chalon Sur Marne où il achevait sa spécialisation en artillerie de campagne.
Il est nommé capitaine de cette armée et sa première mission a été le commandement des troupes lors des cérémonies anniversaires du 1er janvier 1961.
Il a pris contact avec la rébellion de l’UPC (Union des populations du Cameroun, ndlr) dès le 06 janvier 1961 après l’attaque de Ngambe du 05 janvier 1961; il faisait partie des troupes de renfort envoyées sur les lieux en tant qu’adjoint au commandement de cette troupe à savoir le chef d’escadron NARZIC de l’assistance technique gendarmerie française.
Ce qu’il a vu lors de cette opération l’a déterminé à demander son affectation à Edéa comme commandant du quartier militaire de la Sanaga Maritime et du Nkam et commandant le 1er bataillon de l’armée camerounaise; il le sera dès le 1er avril 1961.
Lors de l’émission du 16 août 2015, le «troufion stupide et négationniste» Semengue a dit haut et fort qu’il n’était pas comptable de ce qui s’est passé au Cameroun avant janvier 1961 car il était à l’école ou en stage de spécialisation.
2) Durant la période où le «trouffion stupide et négationniste» Semengue a été un des responsables de la sécurité au Cameroun, c’est-à-dire du 1er janvier 1961 au 25 septembre 2001, il met au défi quiconque de prouver les génocides qui auraient eu lieu en Sanaga Maritime et dans les départements Bamiléké de l’Ouest.
3) Le «troufion stupide et négationniste» Semengue n’a jamais dit au cours de l’émission susvisée que les populations elles-mêmes étaient responsables des atrocités qui leur étaient arrivées; il a plutôt affirmé et affirme toujours qu’à 95% des cas, les actions des «nationalistes» étaient dirigées contre ces populations.
Les seules actions de ces «nationalistes» contre l’armée camerounaise ou les symboles de pouvoir ont été les suivantes, de janvier 1961 à janvier 1971:
* l’attaque de la sous-préfecture de Ngambe le 05 janvier 1961;
* l’action menée par les «nationalistes» de Bapia Etienne alias Kul Ndutu à Papan, au nord de Ngambe contre l’un des pelotons de renfort de l’opération NARZIC et qui a conduit à la mort de deux sous-officiers de la gendarmerie française;
* l’attaque du district de Ndom en juin 1961 ayant conduit à la mort de l’adjudant-chef Renard de la gendarmerie française commandant la compagnie d’Edéa;
* l’embuscade des «nationalistes» sur les éléments du génie civil effectuant des travaux de réhabilitation des pistes à Batcha en janvier 1963;
* la mort du lieutenant français Vivares avec deux de ses sous-officiers européens lors de l’opération «Verdure»1 en février 1963;
* l’attaque du convoi du vice-président John Ngu-Foncha à proximité de la paroisse de la Moumée près de Bafang avec la blessure du capitaine d’alors Narcisse Eyango;
* l’assassinat du Député Mopen Noé près de Kamna par le «nationaliste» Ngandié Joseph alias Château Dynamite et sa bande;
* l’attaque des «nationalistes» du 2ème front sur les élèves-gendarmes en nomadisation à la LELE, près de ALATI, dans le Sud-Est en 1967;
* l’attaque de la sous-préfecture de Djoum et l’enlèvement du sous-préfet Mbarga par les «nationalistes» Woungly Massaga, Mondjengue Samson et Zeze Samuel, tous du 2èème front en 1969;
Toutes les autres actions des «nationalistes» l’ont été contre les populations civiles qui ont été ainsi pillées, avec assassinat de certaines personnes, enlèvement des garçons pour devenir des combattants et des jeunes filles pour en faire des femmes.
L’armée camerounaise s’est servie même de ces actions des «nationalistes» pour retourner ces populations contre ces mêmes «nationalistes», entrainant la destruction de leur maquis, les ralliements et enfin la fin de leur rébellion en 1971.
4) Il y a lieu d’affirmer en plus que si «le trouffion stupide et négationniste» Semengue comprend la décision des Upécistes d’avoir pris le maquis avant l’indépendance et la réunification à partir du 1er octobre 1961, la persistance des maquis ne pouvait signifier autre chose qu’une lutte de pouvoirs entre ceux qui, les premiers, revendiquaient ces idéaux, et ceux qui les ont effectivement réalisés. D’ailleurs, dès le 1er janvier 1960, de nombreux Upécistes, dont les membres de l’état-major même d’Um Nyobé, dont Mayi Matip, se sont ralliés.
5) Enfin, «le coupeur des têtes et troufion stupide et négationniste» Semengue ne comprend pas le mystère qui a fait qu’on retrouve la tête d’Ossende Afana lors de l’inhumation de son corps par monsieur Ananie Rabier Bindji, alors que cette tête avait été coupée et amenée au président Ahidjo.
En réalité, seules trois têtes de grands chefs «rebelles» avaient été coupées et exposées comme preuve intangible de leur mort alors que leur invulnérabilité aux balles était établie:
* Alias Malam Defense et alias Cloche de 25 mai à Nkongsamba dans le Moungo;
* Ngandie Joseph alias «Château dynamique» à Bangangte.
