L’Allemagne lance un appel à projets pour des réalisations artistiques sur son passé colonial en Afrique

L’appel à projets est ouvert dans toutes les catégories d’arts, jusqu’au 11 juillet 2020, aux ressortissants de six pays: Cameroun, Rwanda, Burundi, Togo, Tanzanie, Namibie

 

Les artistes – de tous genres – intéressés par des productions culturelles sur le passé colonial de l’Allemagne en Afrique peuvent postuler à l’appel à projets lancé par deux Goethe-Instituts dans le cadre de l’initiative “The Burden of Memory”.

The Burden of Memory est un projet coordonné par les Goethe-Instituts – instituts culturels de promotion de la langue allemande à l’étranger – du Cameroun et de la Namibie.

L’appel à projets est ouvert jusqu’au 11 juillet 2020 aux ressortissants de six pays africains: Cameroun, Rwanda, Burundi, Togo, Tanzanie, Namibie.

Il vise à “permettre aux artistes de coopérer au-delà des frontières sur de nouveaux formats et de créer des visions sur la manière de traiter les enchevêtrements et les tragédies causés par le colonialisme allemand en Afrique”.

Cette invitation fait suite à la semaine culturelle “The Burden of Memory; Considering German Colonial History in Africa”, organisée en novembre 2019 à Yaoundé, en présence d’artistes des six pays et de l’Allemagne.

Parmi les exigences, les projets ne doivent pas avoir débuté avant novembre 2019. Ceux qui seront retenus bénéficieront d’un soutien allant de 5 000 à 20 000 euros.

Le Goethe-Institut, qui a créé ce fonds spécial pour des coproductions culturelles sur le colonialisme allemand, encourage les artistes qui voudront postuler à se mettre ensemble (artistes de différents pays).

“Les projets seront sélectionnés sur la base de l’approche innovante du projet, de la qualité artistique attendue du projet, de l’aspect transfrontalier et de la preuve de faisabilité dans des conditions de voyages restreints”, explique le Goethe-Institut du Cameroun.

Le laboratoire de théâtre OTHNI célèbre ses 10 ans

La célébration de la  première décennie de ce centre de production et de formation à l’art contemporain se déroule du 09 au 15 mars à Yaoundé. Une série d’activités artistiques au menu.

Objet Théâtral Non Identifié. Le nom de ce laboratoire situé au quartier Titi-garage à Yaoundé en dit long sur ses œuvres. Il est un véritable centre de production et de formation à l’art contemporain. Entre résidence d’écriture, formation et accueil d’artistes internationaux (Dieudonné Niangouna, Rolf Hemke), OTHNI tient à porter haut dans ses murs, l’art et le théâtre africain.

Le centre s’est plusieurs fois attelé à produire des spectacles d’envergure internationale, en les mettant dans un contexte africain. A l’exemple de la pièce de théâtre allemande « Hamlet machine », ou du spectacle « en attendant Godot ». Plus palpable encore, la pièce « les brigands » a été reproduite par OTHNI sous le titre « Nanga Boko ».

C’est une véritable fierté pour le promoteur, Martin Ambara, homme de théâtre, qui reconnait avoir évolué sans subvention de l’Etat. Ce 10ème anniversaire lui permet, ainsi qu’à son équipe, de faire le point, histoire d’évaluer le chemin parcouru, les difficultés traversées et les projets à réaliser.

La programmation prévoit des activités artistiques, cérébrales et de formation à Yaoundé. En dehors des séances prévues à OTHNI, il y aura des spectacles au Goethe Institut et à l’Institut français du Cameroun. Comme principale articulation à retenir de cette semaine de célébration on aura dès le 09 mars :

  • Un atelier sur le théâtre dirigé par l’allemande Anne Bentgens qui va s’intéresser au personnage et son costume ;
  • Des conférences-débats sur l’importance de l’art dans la société, la danse ou encore le théâtre comme thématiques, avec des intervenants tels que le Dr. Bingono Bingono, Elise Mballa, et de nombreux invités venant de l’étranger (Love N’ Live, Yvon Ngassam, Aline Steiner).
  • Et chaque soir, des représentations théâtrales, contes, concerts et danses patrimoniales pourront ravir le public.
  • A ce jour, l’on peut dire qu’OTHNI a tenu le pari de survivre dans un environnement culturel difficile. Le promoteur Martin Ambara s’est au fil du temps, assuré d’avoir tous le matériel nécessaire pour permettre aux artistes de travailler sur place. C’est pourquoi on retrouve une bibliothèque, une salle de danse, des bureaux, etc.

La raison d’être de cet anniversaire est alors de pouvoir rapprocher le public un peu plus de l’art produit en Afrique et surtout au Cameroun.