Lancement de l’opération Kilav: « Je suis Ernest Ouandié », « Je suis Um Nyobé »

Par Dr Hilaire Kamga

Le Général Pierre Semengue et M. Anani Bindzi lancent l’indécente Campagne contre la mémoire des martyrs Kamerunais. Dans son émission « La Tribune de l’Histoire » d’Anani Rabier BINDZIi, consacrée au Général SEMENGUE et diffusée sur CANAL 2 le 16 août 2015, lance l’opération KILAV.

L’odieuse Campagne vise à faire croire à l’opinion que:
1- Il n’y aurait pas eu Génocide en pays Bamiléké;

2- Il n’y aurait pas eu massacre des populations en Pays Bamiléké et Bassa;

3- Il n’y aurait pas de crimes généralisés causés par l’Armée Française et néocoloniale Camerounaise;

4- Les Um Nyobé, les Moumié et Autres seraient simplement des victimes des conflits entre les populations camerounaises;

5- M. Hollande François aurait eu tort de reconnaitre les crimes de la France.

Cette odieuse Campagne viserait aussi à faire croire que:
ce ne sont ni l’armée française, ni l’armée camerounaise qui auraient décimées les populations Bamiléké et Bassa pendant la lutte pour l’indépendance du Cameroun, mais que ces populations se sont massacrées entre elles mêmes, tout en ajoutant que ce fut également une machination savante des Bamiléké pour arracher les terres du peuple Douala;

Tous les massacres signalés et documentés à ce jour « sont du fait des Bassa et des Bamiléké eux-mêmes, qui après leur forfaits seraient désireux de réclamer des réparations faramineuses à la France.

M. BINDZI, devrait se raviser car cette campagne ne pourra pas prospérer. Petit fils de combattant et leader Nationaliste que je suis, je puis l’assurer que le sang de nos grands parents massacrés par les hommes de Semengue et par l’Armée Française ne passera pas par «pertes et profits». Nous veilleront à ce que la mémoire des patriotes camerounais soit respectée. Nous n’admettrons pas cette indécence qui voudrait faire passer les Ouandié, les Ossendé, les Um pour des vulgaires bandits et criminels qu’il était «normal» et «légitimes» de massacrer.

Personne n’a le droit de falsifier la mémoire d’un peuple. La seule vérité aujourd’hui démontrée par tous les chercheurs et les survivants est celle-ci. L’armée coloniale et puis l’armée néocoloniale ont massacré plusieurs centaines de milliers camerounais dans les Régions Bamiléké et Bassa. L’utilisation des armes chimiques par les forces française a été démontrée. Le massacré des derniers combattants nationalistes par les hommes de Semengue s’est intensifiés après les indépendances et ne s’est achevée qu’en janvier 1971 avec la fusillade spectaculaire de Ernest Ouandié et ses lieutenants.

Le 15 janvier prochain, nous serons à Bafoussam pour la traditionnelle gerbe de fleur sur la tombe de Ouandié. Et nous saisirons cette occasion, pour rappeler, à l’endroit où les hommes d’Ahidjo et de Semengue ont fusillé le Héros Ouandié et ses camarades, que nous veillerons à ce que leurs mémoires ne soient pas salies. La nouvelle Génération s’engage pour ce devoir de mémoire et pour la finalisation de la lutte pour la libération totale du Kamerun.

J’en appelle à tous les patriotes de se mobiliser pour contrer cette odieuse campagne qui vise à assassiner de nouveaux nos martyrs. La 1ère mobilisation doit être sur le Web et dans tous les médias possibles. La stratégie de la phase prochaine sera communiquée.

Cette contre campagne s’appelera « ANKILAV », « Je suis Ernest Ouandié », « Je suis Um Nyobé ».

Dr Hilaire Kamga
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Déclaration sur la lutte contre Boko Haram

Par Hilaire Kamga, Plate-forme de la Société Civile pour la démocratie

Le Cameroun fait face depuis plus d’un an à une guerre particulière imposée par une bande d’illuminés criminels regroupés au sein d’une organisation terroristes dénommée Boko Haram. Cette secte, installée au Nigéria sème la terreur dans l’Extrême-Nord du Cameroun: plusieurs dizaines de citoyens sont égorgés ; des villages entiers incendiés avec le pâturage et toute les réserves alimentaires, des milliers d’habitants sont déplacés, des dizaines d’écoles n’ont pas pu ouvrir cette année, privant ainsi des milliers de jeunes camerounais de leur droit d’aller à l’école. Face à ces criminels, des valeureux soldats camerounais se battent et plusieurs dizaines d’entre eux sont morts au front et d’autres aujourd’hui en soins dans les unités de santé. La peur habite désormais tous les camerounais habitant cette région du territoire camerounais. Cette peur est renforcée par la suspicion qui règne au sujet des possibles complices de la secte et les violations graves des droits de l’Homme qui y sont liées. L’heure est grave !

Et la Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie a décidé une fois de plus de monter au créneau pour faire connaitre sa position.

1-Sur le soutien à notre armée.
Le Cameroun peut être fier de disposer d’une armée bien formée et très patriotique. Cette armée mène un travail incommensurable aujourd’hui sur le front contre Boko Haram et nous donne une nouvelle preuve s’il y avait encore un doute, que lorsque certains mauvais esprits pour des dessins inavoués ne l’utilisent pas à des fins personnelles et obscures, notre armée reste une armée citoyenne. Aussi, nous réaffirmons que notre soutien à l’armée camerounaise est sans équivoque. Nous soutenons l’armée citoyenne pour l’excellent travail actuellement abattu comme nous soutenons ces médecins citoyens qui se battent jours et nuits dans nos hôpitaux pour soigner, entre autres, les victimes directes et collatérales de BokoHaram. En cette période où des criminels sèment la terreur sous le label de Boko Haram dans la Région de l’Extrême Nord, notre soutien à l’armée républicaine et citoyenne ne peut être que total et renforcé. Nous rendons donc un vibrant hommage à tous ces jeunes vaillants soldats qui mettent leurs vies en péril pour défendre nos frontières et notre territoire. Nous soutenons cette armée citoyenne par opposant à ces éléments égarés de l’armée qui violent les droits de citoyens depuis des années. Ceux-là n’ont pas et n’auront jamais notre soutien et leurs crimes ne seront jamais pardonnés.

2-Sur l’attitude du Président de la République du Cameroun
Notre soutien à l’armée citoyenne et républicaine camerounaise qui est indiscutable n’induit pas un soutien à son Chef qui jusque maintenant brille par une posture qui ne rassure pas aussi bien du point de vue humanitaire que patriotique.

En effet, comment comprendre que près d’un an après le début de cette guerre, le Chef de l’Etat Camerounais n’ait pas toujours fait un déplacement dans la région sinistrée ? Comment comprendre qu’il n’ait toujours pas pu présider une seule cérémonie d’hommage à nos braves soldats tombés au front ? Comment comprendre cette indifférence par rapport à la vie des camerounais ? En tant que Chef suprême des armées, il a l’obligation de remonter le moral des troupes et des populations sinistrées, par sa présence symbolique, par sa compassion clairement et publiquement affichée aux familles des victimes, et par des mesures concrètes de réconfort aux populations sinistrées. C’est aussi à lui que revient la responsabilité de mobiliser le peuple camerounais derrière cette cause, notamment en recevant et en discutant avec les différents représentants de la classe politique, de la société civile et les autres acteurs. Rien n’est fait dans ce sens. Nous nous attendions également à ce que le Président de la République annonce des mesures concrètes d’assistance aux familles des vaillants soldats tombés sur le champ de bataille.

Par ailleurs, le Président Camerounais laisse toujours planer le doute sur la nature de la menace à la quelle notre pays fait face. Si tout le monde s’accorde sur la menace extérieure incarnée par le mouvement Djihadiste Boko Haram, l’ambigüité reste sur l’existence d’une autre menace intérieure dès lors que ceux qui, au début de la crise ont clairement soutenu la thèse de l’endogéneité de la menace (à l’instar de messieurs Cavaye Yegue Djibril, Henri Eyebe Ahissi et autres.) sont toujours aux affaires et pour certains très actifs sur la question de Boko Haram. De même, des dizaines de camerounaises croupissent dans les cellules camerounaises pour des motifs corrélés avec les questions de déstabilisation et de « rébellion ». La lutte contre cette secte semble désormais être la justification passe-partout de toutes les tares et de tous les avatars ; ce qui risque à long terme de brader véritablement la mobilisation nationale contre cette menace.

3- Sur les marches relatives à la guerre contre Boko Haram: soutien à la marche du 28 février
Dans le sillage de cette guerre contre Boko Haram, plusieurs marches sont organisées de part et d’autre sur le territoire national. La Plate-Forme de la Société civile pour la démocratie souligne que toute manifestation de solidarité à l’endroit de nos frères du Grand Nord qui subissent au quotidien les actes criminels des terroristes de Boko Haram, ne peut être que louable. Il en est de même pour toute manifestation de soutien à nos valeureux soldats. Et en considérant que c’est cela l’objet de la marche patriotique prévue à la date sus-indiquée, elle ne peut que l’approuver surtout au regard de la sincérité établie des initiateurs qui ont levé les ambigüités sur les motivations de leur démarche. Nous invitons à ce sujet tous les citoyens patriotes à y prendre part. Nous sommes conscients que beaucoup de camerounais sont préoccupées par le choix de la date du 28 février qui symbolise depuis quelques années la commémoration des victimes des émeutes de février 2008, date à laquelle certains éléments des forces camerounaises de défense et de sécurité ont tiré et tué plus de 100 citoyens camerounais. Mais, dans notre posture de mouvement qui uvre pour la paix et surtout la réconciliation entre les citoyens, nous estimons que l’occasion de cette marche permettra aux uns et aux autres de commencer à pardonner en attendant qu’après la guerre, les familles des victimes des émeutes de 2008 puissent recevoir en retour la demande de Pardon de l’Armée. Ceci pour que la justice soit rétablie et les plaies pansées, bien qu’il soit impossible d’oublier les camarades tombés les mains nues lors d’une revendication purement pacifique et citoyenne contre la modification de la Constitution et contre la vie chère. Aussi, nous faisons nôtre les slogans : « je suis l’armée Citoyenne Camerounaise », « je suis citoyen de l’extrême Nord », Mais je ne suis pas l’armée qui massacre les citoyens.

4-Sur les violations des droits de l’Homme dans la région de l’Extrême Nord
La Plate-forme qui ne demande aucune pitié pour les criminels de Boko Haram est tout de même préoccupée par les informations effrayantes et récurrentes qui font état des nombreuses violations des droits de l’Homme qui seraient actuellement perpétrés dans la région de l’Extrême Nord. Dans une déclaration du REDHAC (Réseau des Défenseurs des droits de l’Homme d’Afrique Centrale) sont révélés des faits d’une extrême gravité: «certains chefs de l’armée dont M. ZE ONGUENE, Commandant de la légion de Gendarmerie de l’Extrême Nord qui de source digne de foi intime ses éléments à utiliser toute sorte de méthode pour extorquer les informations. Par exemple, lors des bouclages des villages MAGDEMA et GUIDIVIG par ses éléments, plusieurs personnes auraient été arrêtées et conduites à la légion de gendarmerie de l’Extrême-Nord. Parmi les personnes arrêtées, une cinquantaine de personnes s’est retrouvée morte asphyxiée dans les cellules de ladite légion et ensuite enterrée dans une fosse commune en brousse selon les sources digne de foi.»

Il nous semble impératif de garder en souvenir le traumatisme qu’a connu les habitants de la ville de Douala pendant ce que l’on a appelé à l’époque le «Commandement Opérationnel» qui, créé par un décret du chef de l’Etat le 20 février 2000 avec pour but de luter contre la grande criminalité a laissé sur le carreau des centaines camerounais et bien de «disparus».

De nombreuses autres sources révèlent des brimades, des arrestations arbitraires et même des cas de torture de citoyens camerounais au simple motif de dénonciation parfois fantaisistes.

Aussi, est-il important de souligner que le Cameroun est Etat parti à la plupart des instruments internationaux en matière de droits de l’homme notamment la Convention des Nations Unies contre la Torture et autres traitements inhumains, ou dégradants. Ce texte a d’ailleurs connu une internalisation plus poussée à travers l’article 132 du Code Pénal camerounais dont il convient de souligner ici les dispositions pertinentes: «Article 2 (..) 2. Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture. 3. L’ordre d’un supérieur ou d’une autorité publique ne peut être invoqué pour justifier la torture.»

A ce sujet, il est important de saluer tous ceux des policiers et gendarmes camerounais des services de renseignement ou de la sécurité publique, qui malgré les tares de la gouvernance au Cameroun, continuent de garder une posture citoyenne face aux citoyens. Ceux-là ont compris, qu’ils sont au service d’un Peuple qui les paye et non d’un homme ou d’un groupe, et que demain, après l’Alternance systémique incontournable, ils seront toujours là avec leur place bien garantie dans les nouvelles institutions républicaines. Ceux-là ont compris que la violence contre les citoyens est une négation de l’Etat de droit. Ils ont compris que même au niveau international, ceux qui dérogent à ce principe devront en répondre individuellement, car l’ordre d’un supérieur hiérarchique ne pourra pas être invoqué pour justifier la violence gratuite contre les citoyens.

5-Sur le sort des populations des régions du Grand Nord
La Région de l’extrême Nord est aujourd’hui la région la plus touchée par la secte islamique Boko Haram. Il s’agit en fait de la région la plus peuplée du Cameroun qui se caractérise aussi par l’extrême pauvreté des populations et une quasi abandon par le pouvoir Central de Yaoundé qui, avec une élite comprador de cette région maintien les populations dans un sous développement indescriptible. D’ailleurs les premières incursions de cette secte ont amenée le régime de Yaoundé à se rappeler que cette région était abandonnée. C’est ainsi que certains ont salué l’annonce par le Gouvernement du lancement d’un Plan d’Urgence d’un montant de près de 300 Milliards pour le développement des régions septentrionales du Cameroun. Mais très vite, ce plan a disparu pour laisser place à un autre plan d’urgence cette fois là pour l’ensemble du Cameroun pour un montant annoncé d’environs 900 milliards. Pourtant cela aurait pu commencer la récurrente perception d’injustice naturelle des ressortissants de cette région dont la plus grande manifestation se trouve dans la répartition du BIP 2015 où les trois régions septentrionales que sont l’Adamaoua, l’Extrême nord et le Nord totalisent seulement un investissement de 77,204 359 milliards Fcfa en 2015 soit 0.067% des 1.150 milliards Fcfa du BIP 2015 contre 94, 881 139 milliards en 2014. Cette misère entretenue et l’abandon d’une aussi importante région du Cameroun fait d’elle une proie facile pour des organisations criminelles comme Boko Haram. Tout ceci pose naturellement le problème de l’effectivité d’un Cameroun appartenant à tous les citoyens, de la répartition équitable des richesses nationales et enfin de la gouvernance démocratique.

6-Sur La Gouvernance démocratique en période de guerre.
Le Cameroun est en guerre et tout le monde doit se mobiliser afin que notre pays remporte la victoire contre Boko Haram. Cette mobilisation doit se faire sur tous les plans en prenant aussi en compte le fait que cette guerre peut durer, et qu’il faille pour cela qu’il y ait une réelle cohésion nationale adossée sur un leadership national incontesté. Or, la perspective d’un renouvellement de la classe politique à l’horizon 2018 impose que la mécanique de dévolution du pouvoir soit clairement questionnée et donc balisée de manière responsable. Et parce que nous avons choisi la démocratie comme système politique, cette dévolution du pouvoir ne peut se faire que par des élections libres et transparentes avec des résultats acceptés par tous. Or le système électoral actuel structuré autour du code électoral de 2012 est insusceptible de produire des élections démocratiques. De ce fait, l’organisation de la prochaine élection présidentielle sans l’adoption préalable et consensuelle d’un nouveau code électoral aura pour conséquence quasi-évidente de déboucher in fine sur une autre déstabilisation interne ne permettant pas de faire face à l’ennemi extérieur commun appelé Boko Haram. Il est donc impératif d’ouvrir le débat sur le Système électoral et sur le code électoral afin de garantir la sécurité institutionnelle post élection au Cameroun dès lors qu’il est admis et indiscutable que la guerre ne saurait mettre entre parenthèse la vie démocratique qui pourrait mutatis mutandis générer l’instabilité.

En définitive nous affirmons que l’autre remède contre le fameux « Boko Haram Camerounais », n’est autre que l’avènement d’un système électoral camerounais qui rétablirait les pouvoirs du citoyen comme maitre de tout pourvoir en démocratie et donc comme principal responsable de son développement.

Au regard de tout ce qui précède,

La Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie,
.Condamne avec la dernière énergie les agissements de la secte terroriste Boko haram au Cameroun
.Adresse ses encouragements et son soutien aux vaillants soldats camerounais qui se battent au quotidien contre la secte Boko Haram
.Transmet ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes militaires et civiles de la lutte contre Boko Haram
.Condamne avec la plus grande fermeté toutes les violations des droits de l’homme que subissent les populations de la Région de l’Extrême Nord au motif de la lutte contre Boko Haram.
.Appelle les citoyens engagés à rester en stand by pour une éventuelle mobilisation en tant que volontaire pour aller au front ;
.Demande aux citoyens de dénoncer toutes personnes civiles ou militaires qui aurait perpétrée des actes de torture sur les citoyens ;
.Apporte son soutien aux actions menées par les ONGs des droits de l’Homme à l’instar du REDHAC pour assurer une veille citoyenne en vue de la préservation des droits de l’homme pendant cette période guerre.

Concernant la jeunesse camerounaise
La Plate-forme demande aux jeunes Camerounais qui croient toujours en notre pays de rester vigilants. Il est évident que beaucoup parmi ceux-ci sont au chômage à cause de l’insouciance du Gouvernement centrale de Yaoundé. Mais il faut résister à la tentation d’être enrôlé dans des aventures foireuses comme celles que propose aujourd’hui les «Boko haram camerounais et nigérian» ; et dénoncer toute tentative allant dans ce sens. Il faut garder espoir quant à l’avenir du Cameroun et surtout s’engager politiquement pour préparer les batailles électorales futures qui conduiront à l’alternance au sommet de l’Etat. La parenthèse actuelle que veut imposer Boko Haram à la bataille vitale pour l’alternance doit être comprise par les jeunes comme une récréation. Enfin cet épisode circonstanciel ne doit aucunement nous détourner de notre but ultime qui reste l’avènement d’une société plus juste au Cameroun par les urnes et dans la paix.

Au Président de la république: La plate-Forme demande
.Qu’En sa qualité de Chef suprême des Armées, de poser des actes concrets pour remonter le moral des troupes au front notamment en : effectuant d’urgence d’une visite dans la région de l’extrême Nord, rendant visite aux soldats blessés, en présidant personnellement une cérémonie d’hommage aux soldats tombés au front et créant un mécanisme national de prise en charge totale des familles des soldats tombés au front
.Qu’en sa qualité de Chef de l’Etat, d’initier une concertation nationale sur Boko Haram en impliquant l’ensemble des forces vives camerounaises aussi bien les politiques que la société Civile
.De donner une fois pour toute, la réponse à la question sur l’existence ou non d’un Boko Haram camerounais constitué pour déstabiliser les institutions ;
.De créer un fonds spécial destiné à la gestion de la lutte contre la secte islamiste. Et afin de garantir la transparence dans la gestion des ressources mobilisées à cet effet, d’impliquer la société civile dans le mécanisme de suivi de ce fonds ;
.D’initier une commission d’enquête indépendante sur les allégations de violations graves des droits de l’homme et d’actes de torture dans le Septentrion ;
.D’initier dès à présent la réforme du système électoral camerounais notamment avec la mise en place d’une commission mixte sur le code électoral camerounais

A la Communauté internationale
La plate-Forme salue toute la mobilisation autour de cette cause et adresse sa reconnaissance à l’Union Africaine, à la CEEAC ; à la France, aux USA, à la Russie, à l’Allemagne et à tous les autres pays qui se mobilise pour apporter leur soutien aux pays sinistrés et particulièrement au Cameroun

Aussi la plate-Forme demande a la Communauté Internationale
.De renforcer son soutien au Cameroun et au pays concernés dans la lutte contre Boko Haram ;
.De rester attentif quant aux éventuelles violations des droits de l’Homme qui pourraient être perpétrées sous le prétexte de la lutte contre Boko Haram ;
.De soutenir le REDHAC et les autres ONGS des droits de l’Homme qui assurent une veille citoyenne sur le respect de la dignité humaine au Cameroun en cette période guerre ;
.De combattre toute tentative de compression des droits de l’homme par certains pays au motif de lutte contre le terrorisme.

Aux Organisations de la société Civile et aux forces politiques, la plate-Forme demande:
.De contribuer par tous les moyens légaux à la lutte contre ces malfrats
.De renforcer leur travail de veille afin que le respect des droits de l’homme ne soit pas mis entre parenthèse pendant cette période délicate.
.De maintenir la pression afin que le système électoral Camerounais soit amélioré dans la perspective des élections de 2018

La Plate-forme de la Société Civile pour la démocratie, rassurée que la victoire contre Boko Haram est imminente, annonce le lancement imminent de la Boite Noire qui marquera un tournant important dans la lutte pour une société plus juste au Cameroun.

Hilaire Kamga
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De quels emplois parle paul Biya?

Par Hilaire Kamga

J’ai écouté une fois de plus M. Biya Paul s’adresser pour la 32ème année consécutive au Peuple Camerounais dans le cadre des traditionnels v ux à la nation. Même si je ne me faisais plus d’illusion sur son incapacité à faire encore rêver les camerounais, je ne m’attendais pas à voir le Président dans une nouvelle posture de prestidigitation et de démagogie: posture pour le moins indécente pour cette très haute personnalité dont l’âge devrait induire plus la sagesse qu’autre chose. Qu’il s’agisse du volet économique ou sécuritaire, M. Biya Paul a déçu ceux des camerounais qui croyaient encore à une renaissance citoyenne de l’Homme du 06 novembre après 32 ans d’échecs que l’on voudrait aujourd’hui maladroitement masquer.

En effet, en affirmant avoir créé 283 814 emplois en 2014, M. Biya semble valider une posture d’imposture permanente. De quels emplois parle-t-il dans ce pays qui livre chaque année plusieurs milliers de diplômés sur un marché d’emplois sans emplois? Peut-être qu’il s’agirait du nombre de jeunes qui, là d’attendre un emploi décent et face à un gouvernement incapable de se soucier d’eux, ont décidé de se lancer dans les Bend-skin ou les call-box. Si ce n’est pas de cela qu’il s’agit alors il existerait un autre Cameroun virtuel inconnu des camerounais normaux dans lequel les recrutements se feraient dans un circuit très compliqué consacrant ce qu’un activiste camerounais du RDPC dénommait la «République du Paranormal». En effet, n’est-ce pas de la pure prestidigitation que d’affirmer qu’autant d’emplois ont été créés en un an? Et ceci, sans faire allusion au taux de chômage qui reste au dessus de 15%, au taux de sous emplois qui frôle les 75% au sein de la population jeune pour un SMIG criminellement plafonnée à 36 270 Fcfa.

Toujours sur ce chapitre économique, j’ai été sidéré d’écouter le Président redire sans gène ce qu’il avait pourtant écrit en 1987 dans son livre «Pour le Libéralisme communautaire». Près de 30 après, il se rend toujours compte de l’urgence de l’industrialisation de notre pays et de la nécessité de la transformation sur place de nos matières premières. L’énormité du déficit de la balance commerciale (-1017 milliards en 2014) ne semble pas le préoccuper et il a préféré en lieu et place nous parler de « projets de seconde génération» et de «plan d’urgence»: toutes choses qui ont pour dénominateur commun de favoriser la mobilisation des milliers de milliards et partant l’endettement démesurée dans un environnement de gouvernance ancrée sur la prévarication organisée par une minorité d’environs 5% de camerounais.

Sur le plan sécuritaire, Le Président a essayé de nous expliquer l’inexplicable qui consiste à faire croire qu’une loi manifestement conçu pour mater les velléités revendicatives des Camerounais avait pour finalité de favoriser la lutte contre Boko Haram que lui-même qualifie comme « menace extérieure » et dont orchestrée par des non-camerounais. Pourtant il eut été plus simple d’assumer le fait qu’apeuré par la force du peuple souverain illustrée par les évènements du Burkina Faso, le Régime voudrait essayer de se prémunir en installant une psychose de peur avec une loi terroriste de lutte contre les actions de revendications légitimes des citoyens.

En définitive, par son discours du 31 décembre 2014, M. Biya Paul nous renforce dans notre conviction selon laquelle pour le Salut du Cameroun, il faut très vitre s’organiser pour préparer une alternance pacifique dans ce pays.

Hilaire Kamga
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Cameroun: Hilaire Kamga condamne les casses à Yaoundé

Dans son ouvrage « Nous sommes tous Camerounais », il fustige l’action de déguerpissement que mène Tsimi Evouna

C’est dans un lettre ouverte que Hilaire Kamga, président des Nouveaux droits de l’Homme Cameroun et en même temps secrétaire permanent de la plateforme de la société civile sur la démocratie s’adresse au délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), Gilbert Tsimi Evouna. Dans 112 pages, Nous sommes tous Camerounais, Hilaire Kamga retrace les actions initiées par Gilbert Tsimi Evouna. Et il s’insurge en faux contre les casses perpétrées dans la capitale politique du Cameroun. Des casses qui se sont intensifiées dans le centre commercial de la ville, juste avant l’arrivée du Pape Benoît XVI au Cameroun. D’après des informations recueillis dans Nous sommes tous Camerounais, ces casses ont déjà fait plusieurs victimes dont plusieurs morts et environ 3 000 sinistrés. Des situations qui sont une violation des droits de l’homme. D’autant plus que la majorité de ces populations n’ont reçu aucune proposition de logement de la part des casseurs.

D’après Hilaire Kamga certaines clauses du droit international prévoient des indemnisations pour les victimes des évictions forcées et des sites de recasement. Une loi qui n’est pas du tout appliquée par Tsimi Evouna. Car les familles déguerpies dans les quartiers Carrière, Ntaba, Mbankolo, Mballa II, Briquetterie, Mokolo, etc. n’ont pas pu en bénéficier. Par contre, les sinistrés de l’inondation du 4 avril 2008 dans les artères de Nkolbisson et de Oyomabang à Yaoundé ont bénéficié des indemnisations, et même du soutien de la part des pouvoirs publics. Face à cette injustice, Hilaire Kamga pose une question: Les autochtones de ces zones sont-ils plus Camerounais que les autres de Ntaba, d’Etetak, et d’ailleurs?

Pour ce diplômé d’analyse et de politiques économiques de l’Université de Yaoundé, le délégué du gouvernement n’est pas la personne indiquée pour cette opération de déguerpisement. Car en s’appuyant sur la loi de 1980, Il parait très clairement qu’aucune mesure de démolition ne peut être entreprise sans passer au préalable par une procédure judiciaire. Ainsi, le juge est l’autorité incontournable en matière de déguerpissement. Dans le cas camerounais, les deux personnalités compétentes en matière de déguerpissement sont: le juge qui ordonne et le préfet qui exécute la décision du juge devant un juge administratif en cas d’abus. Il précise que La décision de démolition du préfet est attaquable devant un juge administratif en cas d’abus.

Toutes ces casses se déroulent pourtant au vu et au su de tous. Mais les membres du gouvernement restent passifs face à cette action que nuit considérablement au bien être de la population. Que ce soit le ministère du Développement urbain et de l’Habitat, qui, selon lui, n’a pas réagi en faveur des sinistrés. Ou encore celui en charge de l’Education et celui de la Promotion de la femme et la famille, aucune réaction favorable. De même, un doigt accusateur est également pointé vers la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) qui est plutôt occupée à gérer les fonds alloués par le Pnud et l’Etat du Cameroun, au lieu de défendre les droits de l’homme régulièrement bafoués au Cameroun.
A en croire l’auteur de ce livre, Gilbert Tsimi Evouna utilise les fonds qui proviennent de l’initiative pays pauvre très endetté (Ppte) et du projet C2d dont la valeur est estimée à 100 milliards de francs Cfa pour détruire des milliers de pauvres. L’auteur dénonce par ailleurs des réalisations fantaisistes du délégué, telles l’échangeur de la préfecture de Nlongkak et le bois Saint Anastasie, dont les projets ont coûté des millions de francs Cfa, pour embellir une ville d’un pays dont la population vit dans la misère.
Un livre qui arrive au moment où les commerçants du centre urbain de Yaoundé qui ne cessent de se plaindre des casses. Cependant, Hilaire Kamga dénonce sans toutefois proposer des ébauches de solutions pour venir à bout de ce problème.

« Nous sommes tous des camerounais »
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