Cameroun : 35% de la population touchée par l’hypertension artérielle

Faisant plus de 17.000 morts par an, des médecins recommandent des tests de dépistage et l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée pour limiter le nombre de cas.

L’hypertension (pression artérielle élevée) correspond à une pression trop élevée dans les vaisseaux sanguins (140/90 mmHg ou plus). Elle est fréquente mais peut être grave si elle n’est pas traitée. Les personnes souffrant d’hypertension artérielle peuvent ne pas ressentir de symptômes. La seule façon de le savoir est de faire vérifier sa tension artérielle.

Considérée comme un tueur silencieux, l’hypertension artérielle continue de faire des victimes au Cameroun. La maladie qui touche un Camerounais sur trois, tue plus de 17000 personnes par an, selon la Fondation camerounaise du cœur (Fcc). Toujours selon la Fcc, 35% de la population nationale en souffre.

Autrefois présentée comme une pathologie qui attaque les personnes adultes, le Dr Lydienne Tonye affirme à DataCameroon qu’elle touche de plus en plus toutes les tranches d’âge. Ainsi, enfants, adultes et personnes âgées sont désormais tous concernés. « A l’allure où le stress, la pression et l’angoisse font partie des habitudes de la population camerounaise, la situation peut devenir plus complexe d’ici deux ans si rien n’est fait », confie le Dr Georges Minkoulou Ongono.

Elle recommande : « C’est vrai que les temps sont durs, mais il est urgent que la population revoie ses habitudes alimentaires en adoptant une alimentation saine et équilibrée caractérisée par une consommation abondante et régulière des fruits et légumes. Grâce à cette alimentation saine, il faut également réduire la consommation de sel, de sucre et des arômes. Et surtout éviter l’alcool et le tabac sans oublier de pratiquer des exercices physiques ».

De source médicale, la pression artérielle augmente naturellement avec l’âge. Elle est composée de deux valeurs. La première située entre 10 et 14 est la pression systolique et la seconde la pression diastolique est comprise entre 6 et 8. On parle donc d’hypertension artérielle lorsque la pression du sang dans les artères (pression artérielle) est très élevée. Ce qui entraîne souvent les accidents vasculaires cérébraux ; les insuffisances et arrêts cardiaques et l’insuffisance rénale.

Parmi les facteurs qui augmentent le risque d’avoir une pression artérielle élevée figurent : un âge avancé ; le bagage génétique ; la surcharge pondérale ou l’obésité ; le manque d’activité physique ; une alimentation riche en sel ; une consommation excessive d’alcool.

« Généralement, l’hypertension artérielle ne donne aucun signe clinique ; rares sont les fois où elle se manifeste par des maux de tête, des vertiges, des bourdonnements d’oreilles ou des saignements du nez », ajoute le Dr Georges Minkoulou Ongono.  Pour sa prévention, le Dr Lydienne Tonyé préconise : « Il est donc conseillé de sensibiliser les populations sur l’impact et la gravité de cette pathologie en les encourageant de se faire dépister pour une prise en charge précoce. »

Cameroun : l’éducation thérapeutique comme réponse au diabète et à l’hypertension

Cette proposition des médecins camerounais permet d’éviter des possibles complications de ces maladies. Ils l’ont fait savoir lors de l’apéro santé qui s’est déroulé les 20 et 21 avril derniers à Yaoundé.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, OMS, au Cameroun, une personne sur trois souffre d’hypertension. Et 12,78% des décès sont causés par cette maladie. Pour ce qui est du diabète, selon les statistiques, un Camerounais sur 21 est atteint de ce trouble.

Face à la prépondérance de ces pathologies, l’OMS a mis sur pied une batterie de mesures pour les contrecarrer. Notamment l’augmentation des taxes à 75% du prix de la vente en détail de la cigarette, l’interdiction de la publicité de ce produit, la restriction de la vente de l’alcool en détail.

Mais l’exécution de ces mesures laisse à désirer. Devant une telle situation, le corps sanitaire a développé et proposé l’éducation thérapeutique comme autre solution.

Ici, l’objectif est d’accompagner le malade, l’amener à ne pas se sentir stigmatiser et lui permettre d’être acteur de son traitement. Autrement dit, être partie prenante de sa thérapie. Ce qui va permettre à celui-ci de vivre d’une manière optimale avec la maladie.

Pour le Dr Jérôme Boombhi, cardiologue à l’hôpital général de Yaoundé, il est important d’éduquer le patient sur l’activité physique régulière qui doit s’étendre à minimum 150 minutes cumulées par semaine. Mais aussi, une consommation modérée de sel – cinq gramme par semaine -, du sucre et de l’alcool.

Il est rejoint dans cet élan par le Dr Martine Etoa, endocrinologue à l’hôpital central de Yaoundé. Le Docteur pense qu’il faut utiliser des outils comme des images pour matérialiser les aliments de substitution qui sont recommandés aux patients.

Un autre outil important c’est l’utilisation des réseaux sociaux tels que WhatsApp qui aide dans le suivi de l’éducation thérapeutique du patient.

Les médecins soulignent aussi la nécessité d’avoir une consultation médicale tous les trois mois et d’appartenir à un club ou une association de patients souffrant de la même maladie pour un partage d’expérience entre autres avantages.

Dans ce processus d’éducation thérapeutique, le corps pharmaceutique joue également un rôle important qui est celui de médiateur. Le pharmacien apporte un soutien et peut orienter le patient vers un spécialiste et s’assure également de la compréhension mutuelle avec le malade.

Dans ce sillage, le Pr Jean Claude Mbanya, directeur du Centre de Biotechnologie, propose par ailleurs pour davantage aider les patients de pousser des recherches vers la pharmacopée africaine qui regorge aussi des vertus thérapeutiques. Il rappelle que tous les médicaments qu’on utilise aujourd’hui, sont tirés des herbes ou des plantes.

Diabète et Hypertension: Sanofi s’engage pour mieux contrôler son marché

La filiale camerounaise de la firme pharmaceutique a lancé un programme d’alerte pour ces deux maladies dans le but de contribuer à la sensibilisation

La filiale au Cameroun de SANOFI a annoncé le 26 septembre 2012 dernier, le lancement d’un programme d’alerte sur le diabète et l’hypertension artérielle. Le programme a pour objectif déclaré, d’informer et de sensibiliser la population camerounaise sur ces maladies et leurs complications. Il reposera sur deux axes d’intervention préalables. D’abord le déploiement d’une campagne de sensibilisation à l’endroit du grand public. A travers les médias conventionnels que sont la télévision et la radio, mais aussi via l’envoi de messages téléphoniques. Dans sa deuxième phase, le programme prévoit des actions de dépistage et d’éducation du grand public à travers les structures de santé du pays. Les objectifs à atteindre sont ambitieux. Au Cameroun on estime à 25% le taux de personnes touchées par l’hypertension artérielle soit près de 5 millions de personnes et à environ 7% le nombre de personnes touchées par le diabète. Ces deux maladies deviennent progressivement selon l’analyse des experts, un poids économique important pour les familles, dans un environnement où la sécurité maladie est inexistante pour 80% de la population. Ce poids se fait ressentir principalement lorsque ces maladies arrivent au stade de complication. Le manque d’informations sur ces pathologies et les attitudes à avoir face à elle sont souvent un facteur aggravant.

Pour mener à bien ce programme, SANOFI a sollicité le partenariat de la société de téléphonie mobile MTN et le parrainage du ministère camerounais de la Santé publique. Derrière cette présentation socio humanitaire, on peut très bien lire une stratégie complexe d’occupation d’un marché qui ne cesse de croître. Selon l’Atlas diabète 2007, le Diabète sera en 2030, la principale cause de mortalité en Afrique subsaharienne, qui comprend le Cameroun. Vue de la sorte, cette perspective est un indicateur majeur pour le marché de médicaments qui verra sa clientèle accroître. Le troisième volet du programme alerte diabète et hypertension de SANOFI est d’ailleurs révélateur. L’entreprise envisage au terme de la sensibilité, de « renforcer l’offre produits et l’adapter au profil épidémiologique et social ». La firme pharmaceutique a clairement indiqué dans ses différentes interventions sur le programme, qu’elle avait l’ambition de mettre à la disposition des patients, des médicaments innovants et de qualité, mais aussi de lancer une gamme de génériques accessibles à tous. Une opération marketing en bonne et due forme, avec la bénédiction des autorités. On n’a encore pas de précisions sur le type d’innovations qu’auront les médicaments qui seront mis à disposition des patients. Le programme devrait débuter en novembre à l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète.

Sanofi Cameroun voudrait développer des génériques pour le diabète et l’hypertension
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Aes Sonel est partenaire de la semaine nationale du c ur

Comme par le passé l’entreprise soutient la lutte contre les maladies cardiovasculaires

35% de camerounais dont 40% de femmes sont susceptibles de faire un accident vasculaire cérébral (AVC). Voilà des statistiques révélées à Douala dans le cadre du lancement de la 6e édition de la semaine nationale du c ur. Selon les organisateurs deux types de maladies cardiovasculaires sont susceptibles d’être transmises aux patients, des maladies telles que le rhumatisme articulaire aigus dont sont victimes les enfants et qui se manifestent au départ comme une angine. Mal traitées celles-ci resurgissent au bout d’une quinzaine d’années avec des complications cardiaques. L’autre forme de maladies cardiovasculaires est celle liée aux effets de la modernisation, celles-ci sont accélérées par un fort taux de cholestérol, le diabète, la consommation insuffisante des fruits et légumes, une grosse consommation de sel. Des révélations faites par le Pr Daniel Lemogoum Président fondateur de la Cameroon Heart Foundation (Camhef), lors d’une conférence de presse organisée dans la salle des banquets de l’entreprise Aes Sonel. Il s’agissait d’un échange avec les journalistes pour leur expliquer le contexte dans lequel cette structure se déploie pour prévenir les maladies cardiovasculaires. La séance était ponctuée par une projection vidéo. Pour les organisateurs étant donné que les maladies cardiovasculaires touchent une frange importante de la population, la Camhef veut éviter d’arriver au stade de la prise en charge qui est souvent lourde de répercussions.

Prévenir vaut mieux que guérir
Il est question de dépister rapidement et gratuitement les cas de maladies, pour éloigner tous les risques possibles grâce à des spécialistes de Belgique qui interviennent chaque année au Cameroun. Lors des échangent, le président de la Camhef s’est fait soutenir par ces spécialistes. Pour Jean David Bilè le Directeur général de Aes Sonel, l’activisme de son entreprise sur cette question prouve l’importance que l’homme, le travailleur joue au sein de la société. D’où la détermination de tout mettre en uvre pour son épanouissement et surtout pour la prévention de toutes formes de risques y compris les risques sanitaires. En cette année 2011, il est annoncé une formation des formateurs diplômante. Elle permettra d’avoir des éléments pour prévenir toutes les situations alarmantes. Cette mesure a été prise après la disparition tragique du Lion Marc Vivien Foé à au stade de Gerland à Lyon en France, lors de la coupe des confédérations en mars 2003, des suites d’un arrêt cardiaque. Beaucoup de médecins camerounais ont été formés pour relancer un c ur en difficulté ou en arrêt à cet effet. L’ambition est à présent d’inculquer même aux non professionnels de la médecine les 1ères mesures pour éviter le pire. Le programme de cette activité va se dérouler toute la semaine dans plusieurs villes du Cameroun et comme c’est souvent le cas c’est par une marche sportive qu’il prendra fin.

Pr Daniel Lemogoum Président fondateur de la Cameroon Heart Foundation (Camhef)
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Cameroun: La semaine nationale du c ur est lancée

Les organisateurs ont donné une conférence de presse à ce sujet ce lundi 26 septembre à Douala

Il s’agit d’une semaine entière de sensibilisation et de lutte contre les maladies cardiovasculaires (MCV), l’hypertension artérielle et le diabète. Des maladies qui font des ravages dans le monde et au Cameroun particulièrement, en témoignent les chiffres de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) communiqués par la Cameroon heart foundation (Camhef). L’on apprend ainsi que les MCV sont la première cause de mortalité dans le monde, environ 17,5 millions de personnes en meurent chaque année. Au Cameroun, l’on note une évolution galopante de ces maladies. Elles toucheraient actuellement plus de 30% de la population. D’où la nécessité des campagnes de sensibilisation.

Celle de la Camhef, en partenariat avec AES Sonel, lancée ce lundi 26 septembre en est à sa sixième édition, avec pour thème cette année une alimentation saine pour un c ur sain. Lors de la conférence, le Dr. Joseph Dieuboué d’AES Sonel et le Pr Daniel Lemogoum, promoteur de la Camhef sont revenus sur certains facteurs pouvant favoriser la survenue ou la complication des MCV. Les facteurs non-modifiables comme l’âge, l’hérédité ou le sexe. L’on apprend que l’homme est souvent plus exposé que la femme avant la ménopause. Il y a aussi des facteurs modifiables, qui sont ceux sur lesquels on peut agir efficacement pour éviter les MCV et leurs complications. L’on cite ici l’hypertension artérielle, le diabète, la sédentarité, le surpoids ou l’obésité, l’alcoolisme et le tabagisme, le stress et la consommation excessive de graisses avec taux de cholestérol élevé rappelle le Dr. Dieuboué.

Le programme de la semaine
Pour faire face à tous ces dangers, les spécialistes recommandent tout simplement un changement d’habitudes de vie, comme par exemple éviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé. Ou encore pratiquer une activité physique régulière et faire des examens au moins une fois par an. Pour faire passer ce message, diverses activités sont prévues, des séances de dépistages gratuites à Douala et Yaoundé avec en prévision 10 millions de personnes à dépister, des causeries éducatives, des formations grand public à la réanimation cardiovasculaire et aux gestes qui sauvent, car comme le soulignent les experts, cinq arrêts cardiaques sur dix surviennent dans les familles et lieux de service. Les 30 septembre et 1er octobre, un symposium international de cardiologie préventive se tiendra au Cercle municipal de Yaoundé, avec des experts du ministère et de la santé, suivi d’une nuit du c ur à l’hôtel Hilton. L’une des plus grosses activités de cette semaine sera l’inauguration par le ministre de la Santé, ce mercredi 28 septembre à Okala, d’une clinique de prise en charge des maladies cardiovasculaires. Le public pourra visiter le village du c ur qui sera ouvert les 29 et 30 septembre à l’Hôtel de ville de Yaoundé avec au programme des cours de massage, expositions et causeries. Des marches du c ur sont prévues les 1er et 2 octobre dans diverses villes du pays pour clore la semaine.

Le visuel de la semaine du coeur 2011
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