Les Maliens continuent de protester contre le «rapatriement des sans-papiers»

Un sit-in est prévu mardi dans la localité de Kayes à l’ouest du pays, toutes choses qui ont poussé le président Ibrahim Boubacar Keïta à tenter de calmer les populations

Au Mali, malgré de nombreuses déclarations, les autorités ont du mal à convaincre tout le monde qu’aucun accord de réadmission n’a été signé au sujet de leurs ressortissants en situation irrégulière dans les pays de l’Union européenne (UE). En tout cas, les protestations se poursuivent. Un sit-in est prévu ce mardi 03 janvier 2017 par des jeunes dans la localité de Kayes à l’ouest du pays alors que le consulat parisien a été occupé quelque temps. C’est dans ce contexte que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) s’invite dans le débat.

En s’adressant aux Maliens de l’extérieur, le président Ibrahim Boubacar Keïta a commencé par saluer leur dévouement. «Vous contribuez grandement aux efforts de développement de notre pays», a-t-il déclaré. Et comme s’il s’adressait directement aux Maliens de France qui ont occupé leur consulat à Paris, il enfonce le clou : «J’ai entendu votre message ! J’ai pris la mesure de vos frustrations, j’en tirerais très bientôt toutes les conséquences».

Sanctions attendues
Du coup, certains parient que des têtes vont tomber. Le consul général du Mali à Paris a déjà été limogé, pour notamment avoir très mal géré l’occupation des locaux du consulat. Mais ici, on s’attend à d’autres sanctions. ministres ? directeurs centraux ? Seul le président malien le sait pour le moment.

Mauvaise communication
Il faut dire que si les autorités maliennes affirment n’avoir signé qu’un communiqué avec l’Union européenne, pour une partie de l’opinion, il s’agit d’un accord de réadmission des sans-papiers maliens en Europe. Et même dans les rangs du gouvernement et du parti au pouvoir, certains reconnaissant que des ministres ou des responsables ont mal communiqué sur le sujet. Un sujet sensible quand on sait que les Maliens de l’extérieur, en situation régulière ou pas, contribuent énormément au développement de leur pays.

IBK, photo d’illustration
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Mali: IBK victime d’un «malaise vagal» à Marrakech

Pour s’enquérir de son état, le roi Mohammed VI a rendu visite au président malien qui séjourne actuellement au Maroc dans le cadre du sommet de la COP22

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, pourtant présent au Maroc pour la grande réunion de la COP22, n’apparaît pas sur la photo de famille de l’ouverture la rencontre. Alors que les rumeurs circulaient, un communiqué officiel diffusé mardi soir, par la présidence malienne, indiquait qu’IBK a été « victime d’un malaise vagal, suite à une accumulation de fatigue ».

Voulant faire preuve de transparence, un communiqué officiel a été rendu public. Il y est question de « malaise vagal », c’est à dire une forme de malaise couramment observé, dû à une accumulation de fatigue et généralement sans gravité. Le roi du Maroc, Mohammed VI a rendu visite au président IBK, qui séjourne actuellement à Marrakech dans le cadre du sommet de la COP22, et dès ce mercredi, précise le même communiqué officiel, le chef de l’Etat malien reprendra ses activités.

Face aux rumeurs, le RPM, parti présidentiel a pris les devants et rendu public un communiqué lui aussi dont message est : IBK n’est pas dans une clinique, ne cédez pas à la désinformation et à la panique.

En avril dernier, le président malien qui est âgé de 71 ans avait été opéré en France d’une tumeur bénigne selon le communiqué officiel de l’époque. Il avait plutôt rapidement récupéré, mais certains proches n’avaient pas hésité à lui dire qu’il devait se ménager et limiter ses nombreux déplacements. Avant son malaise Ibrahim Boubacar Keïta avait parcouru ce week-end des centaines de kilomètres par route pour une visite de terrain à l’intérieur du pays.

Le président malien IBK, avec les ministres français (droite) et allemand (gauche) des Affaires étrangères
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Mali: le président IBK se remet de l’opération d’une tumeur en France

Le président malien est toujours en convalescence à Paris après une opération sur une tumeur bénigne. Il récupère bien, affirment son entourage et un communiqué officiel

Le président malien est toujours en convalescence à Paris après une opération sur une tumeur bénigne. Il récupère bien, affirment son entourage et un communiqué officiel. On ne connaît pas encore sa date de retour à Bamako.

La convalescence du président malien Ibrahim Boubacar Keita se poursuit en France. Elle se passe bien, selon les informations rendues publiques, sur Twitter par exemple. D’après nos informations, il répond au téléphone, il lit, mais il reçoit très peu, et pour le moment, il n’y a toujours pas d’image de lui depuis qu’il a été opéré d’une tumeur d’une glande située dans le cou – l’adénome de la parathyroïde -, tumeur qualifiée de « bénigne » par un communiqué officiel.

Un de ses proches confie que le président IBK envisage d’ouvrir grandement ses portes la semaine prochaine pour recevoir officiels maliens, proches, et invités divers. Il reste par ailleurs en contact avec les autorités françaises, notamment l’Elysée. Il pourrait même avant son retour à Bamako (dont la date n’est pas encore connue), rendre publiquement hommage aux trois militaires français de l’opération Barkhane tués cette semaine dans le nord du Mali.

En attendant, à Bamako, c’est l’union sacrée dans l’épreuve. Parti politique de la majorité, de l’opposition, association, citoyen lambda : tout le monde souhaite un prompt rétablissement au chef de l’Etat. Et fait important à souligner, par décence, du moins pour le moment, personne n’engage le débat sur la capacité du président IBK à continuer d’assumer ses fonctions.

Ibrahim Boubacar Keita.
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Mali: IBK accusé de haute trahison

Dans la plainte déposée auprès de la Haute cour de justice du pays, le Biprem accuse le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, de gestion scandaleuse de l’argent public

Pour la première fois au Mali, le président en exercice, Ibrahim Boubacar Keita, est visé par une plainte. Elle a été déposée mardi, 1er mars 2016, par le bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem) auprès de la Haute Cour de justice du Mali. Le Biprem accuse le président malien de haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public.

Le Biprem ne revendique que 344 membres, mais l’association, fondée par des journalistes maliens, compte bien faire entendre son mécontentement avec cette plainte. Elle concerne notamment les différents scandales financiers qui ont émaillé la première moitié de mandat d’Ibrahim Boubacar Keita.

Ce regroupement associatif accuse le président malien de mauvaise gouvernance et demande à la Haute Cour de justice du Mali – chargée notamment de juger les présidents maliens – de le poursuivre.
« Nous avons porté plainte pour trahison et gestion scandaleuse de l’argent public. Cela concerne le scandale portant sur l’achat de l’avion présidentiel, l’affaire de l’engrais frelaté qui a défrayé la chronique, l’équipement de l’armée chiffré à plus de 21 milliards. Personne n’a été interpellé, personne n’a été jugé, aucun de ces scandales n’a été élucidé », regrette Bokary Dicko, directeur du journal Mali Demain et numéro deux du Biprem.

La majorité contre-attaque
Le député Oumar Mariko de Sadi, éternel opposant, qui s’était présenté contre IBK en 2013 avant d’appeler à voter pour lui au second tour, est venu apporter son soutien à la démarche. « Je ne suis pas associé à cette plainte ni à sa conception, mais je pense que les citoyens s’interrogent aujourd’hui sur la problématique de gestion du pays. Exiger la transparence et la rigueur des autorités élues, c’est une démarche qu’il faut soutenir », assure Oumar Mariko.

Dans les couloirs de la Haute Cour de justice du Mali, on affirme déjà que la plainte est irrecevable. Elle serait mal formulée et ce n’est pas devant cette institution qu’elle doit être déposée, argumente-t-on.

A la présidence, on affirme ne pas prendre cette plainte au sérieux. Pour l’un des conseillers d’IBK, il s’agit d’ « une man uvre dilatoire, un coup de com’ », il est persuadé que cette action n’aura pas de lendemain. Du côté de la majorité et associations de solidarité au président malien, on banalise l’affaire.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 janvier 2014 à Alger.
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Le président malien IBK entame une visite de deux jours en France

Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé mardi soir à Paris, avec une forte délégation ministérielle. Au menu de cette visite, un entretien à l’Elysée, ce mercredi 21 octobre 2015

Le président malien est en visite d’Etat pour deux jours à Paris. Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé mardi soir à Paris, avec une forte délégation ministérielle. Au menu de cette visite, un entretien à l’Elysée, ce mercredi 21 octobre, des rencontres officielles avec le président du Sénat, le ministre de la Défense, une intervention à la Sorbonne, puis un diner d’Etat.

Deux temps forts également jeudi, avec l’ouverture d’une conférence des bailleurs de fonds sur la relance économique du Mali et un déplacement près de Verdun, dans l’est de la France, où reposent des soldats maliens de la Première Guerre mondiale.

Ce n’est pas la première visite du président IBK à Paris depuis son élection en 2013 mais cette fois-ci il sera reçu avec tous les fastes d’une visite d’Etat. Une visite qui sera l’occasion pour Paris d’appuyer le processus de paix au Mali, en accompagnant la mise en uvre de l’accord signé en juin dernier.

L’appui affiché par Paris est politique vis-à-vis du Mali qui est qualifié de partenaire «fidèle», mais aussi financier. La France doit annoncer d’ici demain une nouvelle enveloppe, d’environ 300 millions d’euros en prêts et dons pour la période 2015-2017.

Une annonce qui sera faite à l’occasion d’une conférence pour la reconstruction et la relance du Mali au siège de l’OCDE en présence d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui sera exceptionnellement entouré des représentants des groupes du nord du pays qui ont signé l’accord de paix. Une affiche symbolique, pour une conférence qui mettra les régions du Nord au c ur du débat.

Après l’ouverture de cette journée le président IBK prendra la route de Douaumont près de Verdun. Il rendra hommage aux Maliens tombés pour la France. Une visite à connotation aussi très personnelle, l’arrière-grand-père du président IBK a été tué durant la Première Guerre mondiale.

Les attentes au Mali
«Nous nous félicitons de ce qui se profile», déclare un haut responsable malien. Tout comme lui, dans les milieux officiels, on souhaite ardemment le renforcement des relations entre la France et le Mali. Il y a eu, on le reconnaît, des moments d’incompréhension, notamment au sujet de la gestion de la crise du Nord, mais une page se tourne.

Le gouvernement malien note que si, par exemple, les rebelles du Nord seront présents à Paris lors de la visite d’Etat du président IBK, ils ne seront pas invités au dîner réservé aux délégations officielles.

Bamako en profitera pour demander à la France de l’accompagner dans le processus de paix. Il faut mobiliser d’énormes moyens pour la reconstruction, et Paris est un allié incontournable. L’expertise française en matière de lutte contre le terrorisme intéresse également le Mali, qui demandera le renforcement de la coopération bilatérale dans ce domaine.

Autre attente du Mali au cours de cette visite: que les investisseurs français prennent de plus en plus la direction du Mali. Les portes leur seront désormais plus ouvertes que jamais, affirme Bamako.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita (d) lors de son arrivée en France, le 20 octobre 2015.
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