Prix des Mariannes de l’Excellence: Imane Ayissi primé

D’autres personnalités camerounaises comme l’écrivain Calixthe Beyala, le président du Gicam André Fotso ou encore Jean Paul Djoumessi font partie des lauréats

Le samedi 27 Octobre 2012, dans les Salons Hoche, situés dans l’une des plus prestigieuses avenues de la Capitale française, le Conseil des Mariannes de la République et d’Europe a déroulé le tapis rouge pour célébrer la diversité exemplaire lors de la Cérémonie des Mariannes de l’Excellence. Comme chaque année, le comité d’organisation de la Cérémonie des Mariannes de l’excellence a sélectionné des personnalités dont la réussite dans des domaines d’activité divers peut-être considérée comme un exemple pour l’ensemble de la société civile française. Le couturier camerounais Imane Ayissi, qui travaille en France depuis 20 ans, a reçu le prix de « la diversité, exemple de réussite » pour son parcours multifacettes : après avoir été mannequin, danseur, et tout en rédigeant deux livres de contes, il a réussit à se faire une place parmi les créateurs qui comptent dans la mode créative internationale, grâce à son style épuré qui fait référence de manière subtile aux différentes cultures de son continent natal. D’autres personnalités camerounaises comme l’écrivain Calixthe Beyala, le président du groupement inter-patronal du Cameroun André Fotso ou encore Jean Paul Djoumessi font partie des lauréats

Cette soirée animée par Amobé Mévengué, qui a réuni une assemblée brillante de ministres et d’ambassadeurs de différents pays amis de la France, d’historiens, de personnalités du monde de la musique, de l’art ou du cinéma, s’inscrit par ailleurs dans un ensemble d’événements en hommage à la mémoire des tirailleurs Africains qui ont combattu pour la France.

Le Conseil des Mariannes de la République et d’Europe est une fondation qui a pour vocation de promouvoir la diversité et la parité, de valoriser la réussite, l’exemplarité et l’esprit d’entreprenariat de personnes issues de la diversité en France, en particulier parmi la diaspora africaine. Présidée par Marie-Thérèse Altermath Massing, cette fédération est soutenue par des personnalités aussi diverses que les anciens ministres Kofi Yamgnane, Olivier Stirn et Alain Vivien, la Comtesse Emmanuelle Vidal Simoës de Fonseca ou SE Boubacar Sidiki Touré, ambassadeur du Mali en France.

Imane Ayissi, Luc Laventure et Amobé Mévegué, le 27 octobre 2012 à Paris
Angarra)/n

Droit de réponse suite à l’article paru dans le dossier «Frères d’art» de JA

Par Imane Ayissi

Je n’ai pas pour habitude de livrer à la presse la vie privée de ma famille, la famille Ayissi. Je suis jusqu’à présent resté muet au sujet des dissensions, rivalités, et tout ce que j’ai pu subir depuis mon enfance. Mais cette fois j’aimerais rétablir quelques vérités à propos des déclarations d’Ayissi le Duc, mon frère, dans cet article: « La star c’est moi » déclare Ayissi le Duc. Je suis bien content pour lui, tout le plaisir est pour moi. Cela dit, tout le monde dans la famille Ayissi a le droit de s’exprimer, d ‘évoluer dans son domaine, qu’il soit artistique ou non et de réussir le mieux qu’il peut. Cela n’enlève rien au mérite des autres. Les rivalités étalées devant les projecteurs, la course à la réussite médiatique ne devraient pas avoir lieu dans cette famille parce qu’il y de la place pour tout le monde et que le talent y est largement partagé.

Mais quand Ayissi le Duc ajoute « Sans moi mes frères et ma s ur ne seraient rien » on touche à l’absurde. Premièrement ce n’est pas Ayissi le Duc qui m’a mis au monde mais une femme admirable qui est ma mère. Qu’Ayissi Le Duc soit là ou non, moi je suis sur cette terre. Deuxièmement, si c’est Ayissi le Duc qui m’a mis le pied à l’étrier avec la création de la compagnie familiale, on peut lui retourner le compliment : sans mes s urs, mes cousines et moi la compagnie n’aurait pas existé. Par exemple, la plupart du temps c’est moi qui confectionnait les costumes. Ayissi le Duc ne fait pas une compagnie à lui tout seul.

Pendant cette période mon frère a surtout bien profité de nous : en tant que gestionnaire c’est lui qui empochait l’argent sans jamais nous payer. Pendant toutes mes années de danse en Afrique, y compris pendant la tournée Saga Africa avec Yannick Noah, je n’ai jamais perçu un centime. Pour tout salaire j’ai été humilié, insulté, battu et je crois que Chantal a subi la même chose, peut-être pire. Malgré cela, que ce soit Chantal ou moi, nous avons souvent renvoyé l’ascenseur et à chaque fois que cela a été possible nous lui avons fait bénéficier d’opportunités de travail, de contact, d’exposition médiatique.

C’est pourquoi j’ai ensuite suivi mon propre chemin : j’ai arrêté les danses camerounaises pour me tourner vers les danses traditionnelles de l’Afrique de l’Ouest (avec des chorégraphes comme Georges Momboye, Nabou Diop, James Sylla par exemple) ou la danse contemporaine (avec Patrick Dupond notamment). Ces sont des domaines totalement différents où j’ai pu me construire tout seul.

Mes carrières de mannequin et surtout de styliste, je ne les doit pas à Ayissi le Duc, bien au contraire, je les ai construites contre lui. Quand je lui ai demandé de me financer une formation en stylisme, après la tournée Saga Africa (je considérais qu’il me devait bien ça pour avoir encaissé tous les cachets de la tournée), il a catégoriquement refusé, me répondant même « Je ne t ‘ai pas amené à Paris pour faire de la couture ». Mes books, mes photos, mes premières collections je les ai payés tout seul grâce à de nombreux petits boulots que je devais faire en cachette de lui.

Quand il dit que Chantal ne l’a jamais invité dans ses clips, je crois rêver. Tout le monde peut regarder sur youtube le clip de Chantal Ayissi pour sa chanson intitulée « Abeng Nnam ». Si ce n’est pas Ayissi le Duc qui danse avec Chantal, serait-ce son double ?
Quand à moi je ne l’ai jamais fait défiler, mais il lui a sans doute échappé que je ne fais que des collections pour femmes. Il aurait pourtant pu vérifier lors de mes présentations où il était assis au premier rang avec mes invités les plus importants.

Puisqu’Ayissi le Duc prétend jouer le rôle de grand frère dans la famille, on attendrait d’un grand frère de la sagesse, qu’il apaise les conflits, qu’il tente de réconcilier ses membres, au lieu d’attiser les rivalités, tout cela pour pouvoir mettre en avant son ego surdimensionné. Toute cette vieille guerre familiale qui n’en finit pas me rend très triste.

Dossier « les frères d’art » de Jeune Afrique en kiosque actuellement
Jeune Afrique)/n

Mode: Le styliste camerounais Imane Ayissi invité d’United Fashion for Peace

Cette initiative couture inédite aura lieu à Essaouira au Maroc en Mai 2011

Créée le 18 février 2011 par Fériel Berraies Guigny, journaliste et ex mannequin tunisienne, United Fashion For Peace (UFFP) a mis les petits plats dans les grands pour son premier rendez-vous couture. En invitant des couturiers chevronnés, parmi lesquels le camerounais Imane Ayissi. D’autant plus que ce dernier est un United Fashion for Peace Artist car dans sa démarche, il a toujours choisi d’utiliser des matières naturelles avec peu d’impact sur l’environnement (lin, soie, laine, cuir tannage végétal. Imane Ayissi choisit par ailleurs de faire travailler des artisans ou des communautés défavorisées pour produire des tissus ou des accessoires. Il est également investi dans plusieurs causes humanitaires, comme par exemple l’association Almoha qui aide les enfants africains atteints de maladies rares.

Pour le rendez-vous de mai, 4 créateurs se partageront le plateau. Imane Ayissi : Natif du Cameroun, cet amoureux des tissus s’est taillé une solide réputation de styliste dans le Monde. Artiste multi-facettes (mannequin, acteur, romancier, chorégraphe, et designer), Imane Ayissi travaille le tissu d’une manière soft et épurée pour révéler une harmonie et magnifier la femme. Très engagé il a conçu « Fashion Ghosts », une ligne avec du coton biologique d’Avant (Japon). Une collection qui propose des formes drapées, des détails coutures et un savoir-faire artisanal. Mais ce qu’il a choisi de faire défiler à Essaouira est une ligne haute couture inédite faite en soie et cuir. Une ligne qui propose des robes aériennes, sublimes, toute en légèreté et transparence des matières. Imane Ayissi a été cité parmi les cent meilleurs designers par le quotidien le Monde.

Outre Imane, Katherine Pradeau: Intemporelle, multiculturelle, surprenante et glamour sont quelques adjectifs pour qualifier les collections de la créatrice française. Diplômée du Studio Berçot, elle travaille aux cotés de Lolita Lempicka, Philippe Adec, Sonia Rykiel.dix années d’expérience qui lui permettent d’acquérir un savoir-faire et de lancer sa marque éponyme en 1996. Autre styliste invité, Salah Barka, pionnier de la mode en Tunisie. On le connait d’abord comme le chorégraphe des défilés de mode qui ont pignon sur rue dans la capitale tunisienne. Il a débuté sa carrière comme mannequin puis est devenu costumier pour le cinéma et le théâtre. Et enfin Karim Tassi surnommé le Dandy de la création marocaine et à juste titre car il est le créateur marocain le plus tendance de sa génération. Son style est reconnaissable d’entre tous car il propose un Maroc ouvert aux influences et à la Modernité.

United Fashion for Peace présente une mode éthique, qui revendique son droit d’exister sans formatage industriel, qui privilégie la culture, le patrimoine, la préservation de l’identité et des savoir-faire artisanaux. Une mode qui revendique l’espoir et le futur de la création, qui libère l’homme.Voilà leur combat. Autant d’idéaux qu’ils tiennent à véhiculer dans les défilés à travers le Monde.

Le styliste camerounais Imane Ayissi invité d’United Fashion for Peace au Maroc
unitedfashionforpeace.com)/n

Imane Ayissi nous parle de Jemann

« J’ai rencontré Jemann à la fin des années 80 au Cameroun, alors que je faisais mes premiers pas comme mannequin »

Le couturier Jemann, dont le décès laisse le monde de la mode camerounaise en deuil, faisait partie de cette première génération, une génération pionnière, de la mode africaine. Avec Madé Jong, Madame Gann, Patou Ayinaga, Blaz design, Chris Seydou, Loulou Gautry, Alphadi, Fatim Djim, Bamoundi, Pathé’O . Jemann s’était lancé dans la couture de manière audacieuse et courageuse à une époque où ces métiers n’étaient pas encore bien considérés, voire même situés aux bas de l’échelle par des mentalités conservatrices. Les stylistes africains d’aujourd’hui doivent remercier ces aînés qui ont permis que les professions de la mode soient de nos jours un peu mieux appréciées.

J’ai rencontré Jemann à la fin des années 80 au Cameroun, alors que je faisais mes premiers pas comme mannequin. Au cours de divers événements j’ai eu l’occasion de porter et de faire défiler ses créations masculines. Ensuite nous nous sommes plusieurs fois croisés à l’occasion de festivals de mode dans différents pays africains, cette fois en tant que « collègues » couturiers. Chaque fois j’appréciais sa simplicité, son élégance naturelle et sa personnalité calme et chaleureuse. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, c’était il y a environ un an et demi, à Paris, au fameux marché Saint Pierre. Au milieu des rouleaux de tissus, tout simplement, nous avions discuté de l’évolution de la mode, de la façon dont nos métiers se modifiaient, mais aussi de la politique de notre pays natal.

André Jemann connaissait très bien Paris puisqu’il y avait étudié la mode, à l’école des arts appliqués, avant de travailler pour des marques de prêt-à-porter françaises comme Rodier ou Ventilo. Il décidait en 1980 de mettre en pratique le savoir-faire qu’il avait acquis dans ces maisons au profit de son propre style en créant à Douala sa marque, Jemann. Cette marque deviendra ensuite très connue en Afrique, au delà du Cameroun, et sera couronnée de plusieurs prix et distinctions.

Au delà de son travail de couturier Jemann était passionné par l’idée de transmission : Il a ainsi lancé le concept « Afric Azimut », qui se voulait une vitrine pour promouvoir les jeunes créateurs africains, mais aussi les différents métiers et acteurs de la mode. Il a surtout fondé en 1994 le Jemann Institute of Fashion, école et organisme de formation qui permet encore aujourd’hui aux jeunes camerounais d’acquérir les techniques nécessaires aux diverses professions de la mode.

Il est triste de perdre un couturier comme Jemann ou d’autres, il est encore plus triste de perdre la mémoire de ces pionniers : il existe très peu de livres, et pas du tout de musées consacrés au travail de ces créateurs. Espérons que l’école de Jemann reste ouverte encore de nombreuses années pour perpétuer le souvenir de l’artiste qu’il était.

Jemann
Journalducameroun.com)/n

Le styliste camerounais Imane Ayissi a associé mode et histoire pour célébrer les 50 ans du Congo!

Il a participé à «Cinquante ans de mode pour célébrer le cinquantenaire de l’indépendance de la République du Congo».

A l’heure où le monde entier célèbre l’Afrique, 50 ans après l’envol de la plupart des pays du continent africain vers une nouvelle liberté et l’independance, c’est le moment d’un premier bilan. On peut se demander ce que les jeunes états africains ont fait de cette indépendance, si en 50 ans ils ont acquis une maturité qui leur permet d’évoluer et de trouver leur place dans l’immense village planétaire qu’est devenu le monde. La réponse à ces question est complexe et mitigée. Mais pour le moment c’est l’occasion pour ces états de fêter cette liberté durement acquise, d’examiner les périodes glorieuses de leur passé récent et moins récent et de réfléchir à la passation de flambeau à la nouvelle génération qui fera l’Afrique de demain. C’est ce qu’a fait la République du Congo entre le 13 et le 15 aout dernier.

En ouverture des différentes festivités (cérémonies officielles, défilé militaire et civil, concerts.etc), Brazzaville à offert à ses habitant un grand show de mode qui revisitait les 50 dernières années de créations vestimentaires par des couturiers et créateurs des continents africain et européen. Cette soirée se déroulait au Terminalia, nouveau lieu créé par Mme Cendrine Ottonello Sassou Nguesso également à l’initiative de ce show, au profit de son association Génération Plus qui vise à encourager les initiatives de la jeunesse congolaise, avec l’aide de Béatrice-Adélaïde Baubrin pour l’organisation.

Devant le couple présidentiel et un parterre de personnalités, des créateurs et marques comme Pathé’o, Francesco Smalto, Eden Park et Imane Ayissi ont présenté leur interprétation de la mode des 5 dernières décennies. Imane Ayissi le couturier d’origine camerounaise, sans doute le meilleur exemple d’une fusion créative entre les continents africains et européens, a ouvert lé défilé avec une collection capsule créée spécialement pour l’occasion, inspirée de la mode du milieu des années 60.

Cette série des petites robes de forme trapéze, en coton avec des aplications de motifs en futrine colorée a été aussi l’occasion pour Imane Ayissi de rendre hommage à Yves Saint Laurent, le grand couturier qui a tellement mis en avant dans ses collections la beauté des femmes africianes, décédé en 2009, et à qui Paris consacre en ce moment même une vaste exposition rétrospective. C’est tout spécialement le Saint Laurent innovateur des années 60 qu’Imane Ayissi a évoqué avec cette mini collection et en particulier la collection «pop art» de 1966 qui s’inspirait du travail du peintre américain ami de Saint-Laurent Tom Wesselman.

Robes trapèze avec motifs colorés, un hommage à Yves Saint Laurent
Imane Ayissi)/n

Mais les formes colorées appliquées à la manière pop art sur les robes d’Imane Ayissi sont les sympboles de la richesse culturelle du continent africain. Profil de masque Bambara, tabouret royal, cauri .etc évoquent la façon dont les cultures africaines ont appréhendé les grands thèmes de l’humanité comme l’argent, la recherche du pouvoir les échanges, les mystères de la maternité, le rapport aux forces de la nature, la justice et les droits de l’homme, la spiritualité et les croyances en l’au delà.etc.

Un autre moment du défilé, qui illustrait la mode des années 2000 a permis à Imane Ayissi de montrer au pubic congolais ses recherches sur la mode contemporaine, avec sa collection réalisée entièrement en coton biologique intitulée Fashion Ghost.

Imane Ayissi et un model.
Imane Ayissi)/n