Cameroun : un sous-préfet interrompt la formation des militants de l’opposition

L’autorité administrative de l’arrondissement de Douala 4è interdit « un séminaire de formation » des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et du Social democratic front (Sdf).

La « formation en communication politique » organisée par Fondation Friedrich-Ebert à Douala n’aura pas lieu. Le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 4è a signé un acte administratif portant « interdiction de manifestation publique du 16 au 18 janvier 2022 à DK Hôtel Bonaberi Douala 4e ».

Pour l’application effective de cette décision, le représentant du gouvernement a interpellé « le commandant de Brigade territoriale de gendarmerie de Bonaberi 1, le commissaire de sécurité publique du 5e arrondissement de la ville de Douala, le commissaire spécial et chef d’antenne opérationnelle de la surveillance du territoire de Douala 4e », en les mettant face à leurs responsabilités.

C’est dans cette optique que l’autorité administrative a fait une descente sur le terrain mercredi 16 février 2022. Accompagné des policiers et gendarmes, il a « expulsé tout le monde. Il a menacé que tout participant qui entre dans la salle sera interpellé et envoyé manu militari à Yaoundé », a témoigné un militant du Sdf.

Ce n’est pas la première fois qu’un rassemblement impliquant un acteur de l’opposition est dispersé ou empêché à Douala. Le 30 novembre 2021, Maurice Kamto a tenu un meeting improvisé au siège de son parti dans la ville. Ce qui lui a attiré des ennuis du régime.

Le 1er décembre 2022, les policiers ont entouré l’Hôtel la Vallée où séjournait l’homme politique. Le lendemain, les forces de maintien de l’ordre ont  barré les rues qui mènent au restaurant « La Chaumière », lieu où devait se tenir la cérémonie de dédicace des derniers livres de l’enseignant chercheur en droit.

Or, une cérémonie similaire à celle empêchée à Douala, s’est tenue quelques jours avant dans la capitale politique du Cameroun. L’universitaire a procédé à la dédicace de ses ouvrages sans incident dans la ville de Yaoundé. Ainsi considérée comme persona non grata, c’est sous escorte policière que le leader du Mrc a quitté la ville de Douala le 02 novembre 2022.

Ces faits et bien d’autres encore constituent selon les partis politiques, des actes de violation des libertés et d’autres visant à museler l’opposition au Cameroun. Cependant, les autorités mettent en avant le risque de trouble à l’ordre public, ou de menace à la paix, l’unité et la cohésion nationale.