Mali : La population satisfaite de l’intervention des forces françaises

L’intervention de l’armée française aux cotés des militaires maliens, le vendredi dernier, a suscité chez les Maliens un sentiment de soulagement et de satisfaction

En ce samedi 12 janvier règne un calme dans le quartier de populaire de Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. La panique qui s’était emparée de la capitale a fait place à la sérénité après la reprise de Konna grâce à l’intervention de l’armée française.
Adama Koné a le transistor collé à l’oreille pour écouter attentivement les derniers développements de la situation au nord du Mali. Il s’arrache ainsi du groupe engagé dans un débat passionné sur le même sujet. Ici le soulagement est le sentiment le plus partagé après l’intervention prompte et efficace de la France auprès des forces armées maliennes pour arrêter la percée des islamistes à Konna. « La France a tout simplement sauvé le Mali dont l’existence était menacée après la débâcle de Konna. Merci la France », soupire Sékou Konaté qui avoue avoir passé une nuit blanche le jeudi dernier après la prise de Konna. Mamadou Traoré n’en dit pas moins. La France, explique t-il, a déjà rempli son contrat en stoppant net les fous de Dieu. L’armée malienne ne pouvait pas faire face à leur force de frappe. Même s’il reconnaît le caractère salvateur de l’intervention française, Zakaria Traoré n’en développe aucun fantasme. Il félicité d’abord les militaires maliens qui ont accepté de mourir pour sauver la patrie. Avant de juger l’intervention française comme une reconnaissance du sacrifice des tirailleurs qui sont morts pour libérer la France pendant la deuxième guerre mondiale.

Ouf !
Sylvain ne s’embarrasse d’aucune honte car il est convaincu qu’aucune armée africaine ne pouvait arrêter ces islamistes puissamment armés. Quant à l’intervention française, il la voit comme la réparation d’un tort que la France avait causé au Mali en décidant d’enclencher la guerre en Libye. Assise à l’ombre d’un hangar à quelques encablures du  » grin », la vieille Fanta partage le point de vue Zakaria. Elle pense que l’appui des militaires français à l’armée malienne est un hommage à son défunt mari qui a défendu la patrie française et perdu un frère à la guerre mondiale. Chauffeur de son état, Mamadou Camara domicilié à Dravéla estime que Mali est un grand pays qui ne peut pas être lâché par le bon Dieu. Pour lui, les prières dites dans les mosquées du pays ont été exaucées. Optimiste, le jeune chauffeur croit dur comme fer qu’avec l’assistance française et l’arrivée prochaine des forces africaines, le Mali va bientôt recouvrer son intégrité territoriale.


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ACP: Intervention de S.E. Paul Biya, Président de la République du Cameroun

Par Paul Biya à Malabo

Excellence, Monsieur le Président de La République de Guinée Equatoriale,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs D’Etat et de Gouvernement, Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mesdames et Messieurs

Il m’est particulièrement agréable de prendre la parole aujourd’hui, à l’occasion du 7ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des Etats membres du Groupe d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, pour introduire le débat sur l’avenir de ce groupe. Je voudrais tout d’abord saisir cette opportunité pour remercier mon frère et ami, Son Excellence Monsieur OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la République de Guinée Equatoriale, ainsi que le gouvernement et le peuple équato-guinéens, pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé. « L’avenir du groupe ACP dans un monde en mutation: défis et opportunités ». Tel est le thème de ce septième Sommet. Me référant aux premières conventions d’association qui ont posé les jalons du cadre juridique de la coopération entre notre Groupe et le Partenaire européen – je veux parler des Conventions de Yaoundé I et II -, je tiens à rappeler que le Cameroun a toujours été étroitement lié à cet important partenariat. Compte tenu de cette position historique, il était normal que mon pays s’implique dans la réflexion sur l’avenir de notre Groupe au terme des Accords de Cotonou, prévu en 2020. Par le mécanisme du Fonds européen de développement (FED), notre partenaire européen a participé de façon évidente au développement des Etats ACP. Les 10 premiers FED nous ont en effet permis de développer de manière incontestable nos infrastructures, de soutenir nos stratégies de lutte contre la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie de nos populations. L’Accord de Cotonou, qui a fait suite aux Conventions de Yaoundé et de Lomé, a rationalisé encore plus ce partenariat, en renforçant cet instrument d’aide contractuel. Compte tenu de l’évolution respective de chacun de nos Etats, de l’apparition de nouveaux acteurs pour le développement, comme les pays émergents, il est normal que nous nous interrogions sur cet avenir de la relation entre les ACP et le partenaire européen, notamment en prescrivant à nos représentants une feuille de route pour adapter les objectifs et le fonctionnement de notre Groupe au contexte politique, économique et social actuel.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
Au-delà de la réflexion qu’impose l’échéance de l’Accord de Cotonou, force est de constater que le monde connait une crise économique et financière sans précédent depuis 2008. Nos partenaires européens en ont été particulièrement touchés. Les Etats ACP n’ont pas été épargnés : le chômage, notamment celui des jeunes, s’accentue, la croissance, pour la plupart d’entre nous, peine à redémarrer, les déficits des finances publiques restent préoccupants. En dépit de cette situation, il faut se féliciter que l’Union Européenne ait pris l’engagement d’adopter un onzième FED pour accompagner la fin de l’Accord de Cotonou. Cependant, nous devons admettre que les conséquences de la crise auront un impact négatif sur l’aide au développement. Nous sommes ainsi appelés à adapter nos politiques de développement aux objectifs nouveaux que nous nous serons nous-mêmes fixés. Par ailleurs, les besoins des Pays ACP n’ont cessé de croître, en raison d’une forte démographie et malgré la diversité de nos économies. Sans qu’il soit question de mettre un terme à nos relations avec nos partenaires de l’Union Européenne, nous devons dans un premier temps redéfinir cette relation et aussi diversifier nos rapports économiques avec l’extérieur, en nouant de nouveaux partenariats. J’ai évoqué tout à l’heure les pays émergents, mais je pense également que nous devons mettre l’accent sur l’intégration sous-régionale et régionale qui pourrait aboutir, à terme, à la création d’une zone de libre échange entre les ACP. L’intégration régionale, dans un monde globalisé, demeure un moteur important de croissance, par l’émergence de marchés plus larges et l’attraction des investisseurs étrangers. Ces processus d’intégration devraient être renforcés par une coopération multisectorielle entre pays ACP. Sur un autre plan, il est clair que les problèmes énergétiques qui hypothèquent nos politiques de développement et dont nous débattrons demain ne pourront se résoudre qu’en mutualisant nos efforts. Au niveau institutionnel, il me semble que le Groupe ACP, constitué de 79 Etats, devrait également se pencher sur l’évolution graduelle de notre Groupe vers une organisation internationale dotée d’un Secrétariat général aux pouvoirs accrus, jouissant de l’autonomie financière.


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Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je ne saurais terminer cette intervention sans évoquer la négociation des Accords de Partenariat économique (APE) qui dure depuis plus de 10 ans. La dimension « développement » doit y occuper une place centrale, car pour nous, les APE ont vocation à être un instrument de développement. Celui-ci devrait contribuer au renforcement de notre intégration sous-régionale, régionale et intra ACP, en vue d’une meilleure insertion de nos économies dans le commerce mondial. Il demeure néanmoins capital que la dynamique de l’intégration au sein de l’ensemble du Groupe ACP soit préservée. Dans cet esprit, les APE doivent réaliser leurs promesses de développement et permettre de pérenniser nos relations avec l’Union Européenne,au-delà de Cotonou. La conclusion de ces négociations, que nous souhaitons bénéfiques pour les deux partenaires, ne devrait évidemment pas compromettre nos efforts de développement. Leur aboutissement devrait, selon nous, plutôt les renforcer. C’est ce qui est souhaité, me semble-t-il, de part et d’autre.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le Sommet de Malabo doit nous permettre de définir l’avenir du cadre de coopération ACP-UE. Cet avenir, nous devons le choisir nous-mêmes, en fonction de nos nouvelles obligations dans ce monde en mutation sur les plans politique, économique, social et environnemental. Les défis sont certes considérables mais surmontables. Ensemble et solidaires dans notre diversité, nous pouvons – je crois – les relever. Nous le devons aux générations futures qui ont droit à un monde plus juste, plus respectueux de l’environnement et plus en harmonie avec les idéaux du développement durable. Je vous remercie de votre aimable attention.


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Douala: Avertissement contre des dérives communautaires

Plusieurs personnalités ont pris la parole pour prévenir les dérives et récupérations communautaires, en rapport aux violences qui se dissipent progressivement dans les quartiers

Plusieurs personnalités ont enfin pris la parole à la suite des émeutes survenues à Douala la capitale économique camerounaise, depuis le 31 décembre 2011 dernier. Lorsqu’une personne prend la parole en public, pour dire parlant des problèmes qui se passent aujourd’hui à Deido, que c’est un conflit entre les populations autochtones Doualas et des « bendskineurs » majoritairement originaires d’ailleurs, c’est quelque chose que je ne peux accepter, a fait savoir Gustave Essaka Ekwalla, le chef supérieur du canton Deido, répondant aux questions des journalistes. Le responsable traditionnelle estime que jusqu’à ce que les faits soient établis, on ne peut attribuer à un conducteur de moto taxi, la responsabilité du meurtre du jeune Eric qui a été à l’origine de la colère des jeunes de Deido. Le ministre camerounais de la Communication a lui aussi pris la parole avec le même objectif de rappeler l’importance de ne pas verser dans une «lecture tribale» des événements de Douala. Aucune récupération ou lecture à caractère ethnique, communautaire ou tribale, ne sera toléré, a fait savoir Issa Tchiroma Bakary, dans une intervention dans les médias d’Etat. Un message très ouvert à l’endroit des journalistes, qui pour certains ont profité des évènements de Douala, pour s’exercer au reportage de guerre.

Autre réactions, celle du Social Democratic Front (SDF)
Son bureau pour la région du littoral qui couvre Douala, a fait savoir mercredi 4 janvier 2012, que ce parti condamnait la situation de désordre qui prévaut à Douala la capitale économique du pays, depuis trois jours. Le SDF Littoral observe avec une grande tristesse et une extrême préoccupation les affrontements sanglants survenus depuis le 31 décembre dernier au quartier Deido. Les signaux semblent indiquer qu’il y a risque de propagation du fait que la situation n’est pas encore maîtrisée, peut-on lire dans un communiqué signé des responsables de ce parti. Le communique fustige notamment le recours à la justice populaire. Le SDF Littoral tient à rappeler aux différents protagonistes de ce conflit insensé et inutile qu’ils doivent avoir du respect pour toute vie humaine. Un mort de plus sera un mort de trop. Les responsables de ces tueries doivent être débusqués et punis conformément à la loi. La justice populaire ne saurait être encouragée, poursuit le communiqué. Sur le terrain la situation semble se calmer peu à peu. Selon un bilan rendu public par la radio d’Etat, deux personnes auraient trouvé la mort dans ces incidents. Le bureau littoral du SDF lui, parle de 5 morts. La tension est montée d’un cran dans la journée de mercredi, après qu’un incendie se soit déclaré dans le commerce d’une dame. Il est apparu par la suite que l’incendie avait été le fait d’un court circuit. Une action concertée des autorités traditionnelles, politiques, religieuses et des forces de l’ordre, ramène progressivement le calme sur le terrain, selon des sources médiatiques conjointes. Les tensions de Deido ont débuté, après qu’un de ses jeunes résidents ait été mortellement agressé par des personnes identifiées comme étant des motos taximen. Il s’en est suivi des actes de répression qui ont conduit à la crise actuelle.

Un camion anti-émeute au quartier Bonakouamouang à Douala
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