Ce que proposent les quatre candidats pour l’avenir du foot

A quelques heures de l’élection à la présidence de l’instance faitière du football camerounais, Journal du Cameroun présente des candidats. Également l’exquise des différents programmes.

Tous les candidats sont unanimes, le football camerounais se porte mal. « Il y’a urgence à lui apporter une thérapie de choc aussi nécessaire, urgente que appropriée », pense Jules Denis Onana, ancien Lion indomptable. Pour l’ancien défenseur de Canon de Yaoundé, aujourd’hui âgé de 57 ans, il est hors de question de fédérer les énergies avec un autre candidat. Il  évoque ses capacités d’animateur, de manager, d’administrateur, d’éducateur dans son programme.

Le projet du candidat Jules Denis Onana s’articule en trois grands points : « Réorganisation-Structuration-Communication ». C’est sur ce triptyque qu’il entend ressusciter le football camerounais et laisser aux générations avenirs un label, à l’image des stades nouvellement acquis.  « Je mettrai tout en œuvre pour réorganiser tout l’écosystème du football camerounais pour le moderniser et le redynamiser », soutient-il.

Quant à Samuel Eto’o et Seidou Mbombo Njoya, deux anciens alliés, ils ont deux profils et des projets un peu différents. Quelques points d’imbrication dans les programmes des deux candidats tout de même. Les deux hommes sont dans une logique de modernisation du football camerounais. Sauf que le premier cité, Samuel Eto’o, 40 ans, est pour une gestion transparente. Il a d’ailleurs introduit des requêtes pour l’annulation de la candidature de Seidou Mbombo Njoya, pour une affaire de corruption. L’ancien footballeur entend renoncer au salaire de président.

Cet argent sera reversé pour le développement du football amateur. Samuel Eto’o veut restaurer : « le projet signature d’une convention entre la CNPS et la Fecafoot en vue de la protection des joueurs, entraîneurs et arbitres professionnels. » L’ancien capitaine des Lions, annonce enfin la mise en place une DTN adjoint, chargée du football féminin … pour apprêter les futures victoires des Lonnes.

Si Samuel Eto’o est pour rupture, son principal challenger Seidou Mbombo Njoya prône la continuité. Le président intérimaire sortant et candidat à sa propre succession ne lâche pas les ficelles. Le 4e vice-président de la CAF veut continuer son bonhomme de chemin. Notamment, finaliser le chantier de construction du siège de la Fecafoot, poursuivre la reconstruction du football camerounais amorcée le 12 décembre 2018. Et redorer le blason de la Fecafoot en vue d’affirmer le leadership continental du Cameroun en matière de football.

« La Fecafoot recèle donc une incommensurable responsabilité républicaine telle qu’elle laisse peu de place au manque d’expérience et à l’aventure. Dans le respect de nos challengers, pour notre pays et pour ceux qui croient en nous, nous poursuivrons la reconstruction du football camerounais », conclut cet homme de 60 ans. Enfin, très peu de choses ont filtré sur le programme du candidat, Zakaria Wandja.

Cameroun – Elections à la Fécafoot : Jules Denis Onana refuse de s’allier à Samuel Eto’o et l’accuse…

Contre toutes attentes, l’ancien défenseur central des Lions indomptables décide de maintenir sa candidature pour les élections à la présidence de la Fécafoot. Présentant Samuel Eto’o, par des mots à peine voilés, comme un comptable de la situation actuelle de notre football.

Dans une mise au point sur sa candidature publiée ce 7 décembre 2021, Jules Denis Onana annonce son refus de s’aligner derrière le candidat Samuel Eto’o.  « J’ai pris connaissance de l’initiative du Syndicat National des Footballeurs Camerounais (SYNAFOC) d’unir les candidatures des anciens footballeurs à l’élection du Président de la Fécafoot. Je partage le souhait de voir notre football se reformer à travers un souffle nouveau, prenant en compte l’intérêt du football, des footballeuses, et des footballeurs avant tout. C’est la raison pour laquelle je compte porter ce projet jusqu’au bout », écrit le mondialiste de 1990.

Ce qui sous-entend que, Jules Denis Onana assimile Samuel Eto’o aux personnes qui d’une manière ou une autre ont géré la fédération. Et voudrait par conséquent être celui-là qui apporte  « un souffle nouveau, prenant en compte l’intérêt du football, des footballeuses, et des footballeurs avant tout ». Un désaveu pour Eto’o qui a soutenu à l’élection  2018 l’actuel président, candidat à sa propre succession.

Toutefois, le refus de Jules Denis Onana surprend plus d’un. Car, hier à la concertation organisée par le Syndicat National des Footballeurs Camerounais (Synafoc) son représentant, Bertin Ebwelle avait validé la fusion derrière Samuel Eto’o. Ce qui ressort d’ailleurs dans la déclaration du Synafoc sanctionnant la rencontre tenue à Douala.

Jules Denis Onana ne compte pourtant pas parmi les favoris de ce scrutin. Sa résignation tend à confirmer qu’il est porté par une haute autorité du ministère des Sports et quelques anciens footballeurs embusqués. Qui espèrent qu’une disqualification de la candidature de Seïdou Mbombo Njoya – attaquée devant la CCA –  mettrait Jules Denis en bonne position face à Samuel Eto’o le 11 décembre prochain.

Cameroun : ces Lions de l’épopée 90, morts en attendant les logements promis par Paul Biya

Il a fallu attendre les décès conjugués de Louis-Paul Mfédé, Benjamin Massing et surtout celui plus retentissant du capitaine Stephen Tataw pour que le président de la République offre les 22 logements promis aux héros du Mondial 1990

 

Existe-t-il une corrélation entre le décès de Stephen Tataw survenu le vendredi 31 juillet 2020 et la décision prise le 6 août 2020 par le chef de l’Etat camerounais d’offrir des logements aux héros du mondial 90 en Italie ? Pour répondre à cette question, son Excellence Roger Milla, qui a porté la bonne nouvelle à ses coéquipiers, répond qu’il n’y en a aucune. Mais la coïncidence est troublante.

Las d’attendre une promesse faite dans l’euphorie de la victoire face à l’Argentine le 8 juin 1990, le collectif des anciens Lions indomptables a relancé le président de la République à travers une correspondance datée du 15 juin 2020. Il faut dire que depuis 30 ans, les Lions ont introduit plusieurs demandes, notamment par le biais de Gilles Roger Belinga, ex-Directeur général de la Société immobilière du Cameroun (SIC). Interpellé le 26 février 2006, il séjourne depuis lors dans les geôles du secrétariat d’État à la Défense, dans le cadre de l’opération Epervier. Il a été condamné le 27 septembre 2007 en appel à 20 ans de prison ferme.

Dans une correspondance ayant pour objet : « Don de 22 logements Sic » du  ministre en charge des Sports, adressé au représentant du Collectif des anciens Lions indomptables – Bertin Ebwellé -, Narcisse Mouellé Kombi indique avoir transmis la doléance des anciens footballeurs au chef de l’Etat via le directeur du cabinet civil de la présidence de la République. Fait troublant, la réponse à cette demande a eu lieu le même jour. Dans un pays ou l’épicentre de l’ineptie se trouve à la présidence de la République, cette correspondance a vraisemblablement été antidatée. D’ailleurs, elle n’a été rendue publique que le 6 août 2020.

Cas des joueurs décédés

Pour les cas des joueurs décédés entre temps, Roger Milla a apporté la précision suivante : « Pour Benjamin Massing, le DG nous a dit que l’ayant droit doit apporter la grosse au tribunal, afin de compléter son dossier. Pour Mfedé, nous ferons la même chose. Parce que Mfede n’avait pas qu’une seule femme, on m’a dit deux ou trois. Il va falloir qu’on trouve l’ayant droit pour cette maison. Pour Stephen Tataw nous n’aurons pas besoin de cela parce que l’ayant droit est déjà là, la famille s’étant déjà réunie. Elle va nous dire quel est le nom. Les maisons sont déjà là ».

Jules Denis Onana, le responsable de la communication de ce Collectif précise néanmoins que les 22 Lions indomptables doivent se rapprocher du DG de la SIC pour préciser le choix de la ville où ils aimeraient recevoir leurs logements.

L’annonce de cette nouvelle a fait des envieux. Notamment chez les générations d’après 1990. Certains Lions ayant remporté les jeux olympiques en 2000 à Sydney estiment aussi avoir droit à une reconnaissance similaire de l’Etat. Bertin Ebwellé explique que le Collectif des anciens Lions défend les intérêts de toutes les générations et que s’il y a des requêtes à faire, ils n’hésiteront pas à les introduire.

Mais s’agissant des membres du staff des Lions de l’épopée de 1990, Roger Milla estime que ces derniers avaient reçu chacun le double de la prime des joueurs et que par conséquent ils ne sont pas concernés par le don du chef de l’Etat.

Paul Biya avait précisé dans son annonce que les logements iraient aux 22 joueurs.