Cameroun : mélodies discordantes entre Koppo et Richard Bona

Le rappeur camerounais dans une publication le 12 juillet dernier a invité Trace Mboa à arrêter de diffuser les musiques du chanteur de Jazz sous le prétexte qu’il n’est pas Camerounais. Richard Bona n’a pas tardé à réagir.

 

Trace Mboa est l’une des déclinaisons du groupe Trace qui propose des chaînes de diffusion de musiques. Il y a par exemple Trace Africa qui met en avant uniquement des sons chantés par des africains ou encore Trace gospel qui ne diffuse que des musiques chrétiennes.

 

Récemment, le groupe a mis sur pied Trace Mboa pour la diffusion des hits camerounais. La chaîne qui émet déjà, a dans sa playlist, des sons de Richard Bona. Quelque chose qui n’est pas du goût du rappeur, Koppo. L’auteur de Si tu vois ma go, est monté au créneau pour demander l’arrêt de la diffusion des musiques de Richard Bona. Pour lui, Richard Bona n’est pas Camerounais et il n’y a donc aucune raison que ce dernier voit ses musiques être jouées sur Trace Mboa.

Les arguments en faveur de Koppo font état de ce que Richard Bona a déchiré son passeport camerounais, et aurait ainsi renié sa nationalité. Koppo demande donc que ses clips soient diffusés sur Trace Ashanti en référence au Ghana dont Richard Bona détient un passeport.

 

Richard Bona explique que s’il a déchiré son passeport camerounais, c’est parce-que l’Etat lui a fait comprendre qu’il n’est pas camerounais. Il indique notamment sur sa page facebook qu’il est né au Cameroun. Et que, ce n’est pas de sa faute, si lorsqu’il se rend à l’ambassade pour demander le visa pour le Cameroun, il est informé que son nom est sur la liste de ceux interdit d’entrer dans le territoire camerounais. Pour lui, Koppo serait un petit serviteur du gouvernement qui pourtant, ne lui a jamais donné un statut. Il considère que beaucoup pensent que c’est en s’opposant à Richard Bona qu’on est bien vu par le pouvoir, « l’opposition à Richard Bona rend populaire » explique le chanteur de Jazz.

 

Et il poursuit, « si ça te dérange qu’on fasse jouer ma musique, alors, compose la tienne qu’on la joue. Ma musique est jouée en Afrique du Sud et je ne suis pas Sud-Africain. Va donc leur demander de ne plus jouer ma musique » affirme Richard Bona.

Koppo explique les raisons de son silence après son album de 2003

L’auteur de Je go (si tu vois ma go) séjourne à Paris depuis bientôt 3 mois dans le cadre de « visa pour la création », un programme de résidence des réseaux culturels français. Il se confie à Diaf-Tv

L’artiste et animateur radio, Koppo, de son véritable nom Patrice Minko’o Minko’o, est l’un des lauréats de « visa pour la création », programme de résidence des réseaux culturels français pour de jeunes talents. Il séjourne à Paris depuis bientôt 3 mois.

Le slammeur/rappeur qui a été révélé au public camerounais en 2003 avec son premier album, Je go (si tu vois ma go), a accepté notre invitation sur Rencontre Avec l’Artiste (R.A.A) sur Diaf-tv.

Aux côtés d’Aline, il revient sur le succès qu’il a connu avec son premier album, ses rapports avec Blick Bassy, les raisons du silence depuis 2003, ses rapports avec ses parents au moment de faire le choix de la chanson plutôt que celui des études universitaires à Ngoa Ekélé (université de Yaoundé I). Il nous explique également son « atterrissage » dans la radio, et les coulisses de sa décision à postuler pour le projet « visa pour la création ».

Cameroun: Koppo, rappeur du ghetto et séducteur de la jeunesse urbaine

Ses chansons hip hop dépouillées de tout conformisme ont littéralement conquis la jeunesse camerounaise

En 2004, un jeune chanteur inconnu fait une entrée fracassante dans la scène musicale camerounaise. Le style inhabituel et le langage décomplexé du rappeur Koppo (Patrice Minko’o Minko’o de son vrai nom) séduit sans coup férir les jeunes camerounais habitués à un hip hop trop formel et souvent convenu. Usant abondamment du « camfranglais », une langue urbaine qui a pignon sur rue, Koppo casse toutes les conventions et s’impose alors comme le nouveau patron du rap en milieu jeune. Ses titres «si tu vois ma go», «confessions», «Emma», «j’en ai marre» et bien d’autres sont repris en ch ur par les jeunes, conquis par un hip hop qui leur ressemble et les rassemble. Koppo rafle alors de nombreux prix, caracole au sommet de tous les hit parades et devient une icône incontestée de génération et même au-delà.

Né le 16 Janvier 1976 à Yaoundé, Patrice Minko’o Minko’o a fait des études de lettres. Il a aussi appris les arts du spectacle à l’université de Yaoundé I. De policier qu’il avait tenté de devenir en se présentant au concours donnant accès à ce corps de métier, il se tourne vers la scène et le spectacle. Reporter culturel puis assistant cameraman, Koppo fat des petits boulots qui le rapprochent progressivement vers les métiers de l’art. C’est donc découvert par Blick Bassy, ex-chanteur du groupe Macase que Koppo deviendra définitivement musicien. Surtout qu’il se frotte pendant des mois à des artistes musiciens de renom comme Charlotte Dipanda, Ak sang grave, Krotal et Funkiss.

Koppo
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Musicien au sommet de sa popularité, Koppo va organiser un concert à la base Elf à Douala où, près de 15 000 personnes vont se bousculer pour lui réserver un triomphe. Un record d’affluence.

Même si depuis 2004, il n’a pas sorti un nouvel album, les jeunes continuent de fredonner avec le même entrain les chansons de son premier album « Je go ». Malgré tout, ses fans attendent avec une certaine impatience son second album qui est annoncé dans les prochains mois. Un album qui, peut-on lire sur son blog, devrait confirmer son ouverture à tous les styles de musique avec des collaborations variées de Petit Pays, Donny Elwood, Anne Marie Nzié, Isnebo du Fadah Kawtal, Katino, 2 Face Idibia. Une belle brochette de stars qui devraient donner encore plus de hauteur à cet album. Un album très attendu qui, s’il apparaît comme un succès, confirmera la stature de star du jeune rappeur.

Une prestation de koppo au festival Afro design
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