Ce single arrive sur le marché discographique après une pause de trois ans observée par la chanteuse, rappeuse et slameuse camerounaise
Rosine Mireille Obounou Atsiwa alias Lady B signe son retour avec la sortie de son single «C’est la faute à Pa’a Biya?», extrait de son tout prochain album. Elle nous y livre du pur hip hop avec des paroles poignantes envers les Camerounais qui attribuent toutes les difficultés qu’ils rencontrent aux autorités locales.
«Tu ne fais que dormir, c’est la faute à Pa’a Biya. Tu ne fais que mentir, c’est la faute à Pa’a Biya. Jusqu’à quand on va dire c’est la faute à Pa’a Biya. Tu abandonnes ton muna, c’est la faute à Pa’a Biya. Tu t’enjailles avec les ngas, c’est la faute à Pa’a Biya. Quand ta vie donne tu n’appelles pas Paul Biya. Tu ne penses même pas à Paul Biya. Tu forget Paul Biya », indiquent les paroles posées par la jeune femme de 32 ans.
En 2006, Lady B sort son premier album solo intitulé «Ma Colère» qui lui vaut le titre de révélation de l’année au «Gabao Hip Hop Festival». Son deuxième album, intitulé «La fille Béti» sort en 2008. Ses fans la découvrent dans la peau d’une slameuse en 2010 grâce à son album «Another part of me», suivi, en 2012, de «Au pays des femmes sages».
Lady B fait partie des cinq chanteurs qui ont remporté le concours «Coca Cola Dream» en 2002 et oont enregistré la compilation Dream en 2003.
Elle a commencé à se produire dans des festivals de hip-hop africains en 2004, notamment «Hip-Hop Summit à Johannesburg», «Sénégal Hip-Hop Award à Dakar» ou encore le «Gabao Hip-Hop à Libreville».
La « Lady » se plait bien dans cet univers qualifié de macho
Lorsqu’elle débarque dans l’univers hip hop kamer au début des années 2000, certains voient tout de suite en elle la « Diam’s camerounaise ». Un qualificatif qu’elle prend plutôt bien, car si les gens voient en moi quelques chose de Diam’s, c’est forcément parce qu’elle a du talent. C’est une grande s ur que je respecte beaucoup, j’aime bien ce qu’elle fait. En réalité, ceux-là n’avaient pas mal vu. Du flow, elle en a. Mais aussi de la hargne et de la poigne. Du flow pour pauser un texte engagé et dénonciateur, de la hargne pour faire comprendre aux hommes qui parsèment l’univers du hip hop qu’ils ne sont pas seuls, et de la poigne pour affirmer son autorité dans la tendance féminine du rap. Tout ceci se confirme quand la jeune femme qui en début d’année 2009 a fêté son quart de siècle, sort en 2006, son premier album solo. Titre évocateur, Ma colère. Sans commentaire, elle a tout dit.
Jeune femme au parcours prometteur
Obounou Rosine Mireille ou Lady B pour des besoins professionnels, voit le jour le 11 mars 1984 à Ebolowa dans le Sud du pays. Un grand père chansonnier, un père guitariste, son chemin était presque tout tracé. Avant d’atteindre l’âge de 15 ans, la jeune Obounou est déjà une danseuse de hip hop recherchée dans la capitale où elle fait ses études, primaires tout d’abord à la gendarmerie mobile, et secondaires ensuite au collège Montesquieu. Le cursus secondaire, elle l’arrête prématurément en classe de première par manque de moyens financiers. C’est donc avec son B.E.P.C qu’elle se lance dans la musique. Elle commence par travailler avec des groupes de hip hop de Yaoundé et en 2002, participe au concours « Dream » qui a pour objectif de repérer les jeunes talents du rap camerounais. Son talent est immédiatement reconnu et elle figure parmi les cinq gagnants de la compétition, et sur la compile Dream sortie en 2003. La jeune aura attendue « le temps qu’il faudra » pour se faire connaître et c’est d’ailleurs son titre sur la compile qui la révèle au public et sonne comme une porte ouverte à l’aventure.
C’est ainsi qu’elle prend part au hip hop summit à Johannesburg et Soweto (Afrique du Sud) en 2004 -2005, puis enchaîne les scènes dans presque toute l’Afrique, notamment à Dakar pour le Sénégal hip hop award, au Bénin pour le hip hop Kamgpe et au Gabon pour le Gabao hip hop où elle est consacrée meilleure hip-hopeuse Afrique centrale. Là nous sommes en 2006. L’année suivante, elle y retourne et participe à un atelier musical aux cotés des Nubians, Naneth. La même année, 2007, elle est invitée à représenter le Cameroun à la nuit de la musique au Gabon, une soirée organisée par la fondation Ibissa Bongo et qui réunie 72 artistes au total, parmi lesquels Viviane N’dour, Medhy Custos, le rappeur Lord Kossity ou encore l’américaine Eve.
A la question de savoir pourquoi avoir fait du rap, Lady B répond,c’est le moyen le plus sur d’exprimer ce que j’ai au fond de moi. Curieux quand même lorsque par la suite elle cite les artistes qui l’on marqué : Erika Badu, Lady Lesty, et même Sally Nyollo et Annie Anzouer.
Lady BJournalducameroun.com)/n
Le rap et pas autre chose La fille béti son deuxième album est sorti le 10 décembre 2008, deux mois avant la venue au monde de son deuxième enfant, un garçon dont le père n’est autre que le chanteur Eriko ; Selon Lady, ce dernier se remet de mieux en mieux de son récent accident de la circulation. Bonne nouvelle! L’album est sorti sous son propre label crée en 2006, K’ Intertainment, 9 titres pour révolutionner un courant musical qui en a bien besoin et dans lesquels l’on note la participation des artistes du label, Kazam la flamme et le groupe Kunde yala, dont elle fait officiellement partie depuis 2006.
Par ailleurs, le groupe, composé de Aristy B, Ralim S, Soun et Lady B, prépare pour novembre prochain la sortie de son nouvel opus intitulé « Renaissance », sans doute leur meilleure façon de refaire surface lorsque l’on sait que le dernier album du groupe, « légende », date de 2002. Mais en attendant l’album, Lady B sera en concert à Bangui (en Centrafrique) le 25 octobre et une tournée dans les CCF et Alliances françaises est en vue, non pour rapper, mais pour un spectacle de danse et théâtre. Des spectacles qui rentrent en droite ligne de son rêve, faire le tour du monde avec sa musique et la partager avec les autres.