Cameroun-LANAVET : le patron limoge un chauffeur pour pratiques mystiques

Le directeur général du Laboratoire national vétérinaire, le Dr Abdel Wade a licencié son collaborateur le 14 novembre dernier pour une série de motifs dont la perte de confiance.

La décision N°23-203 du 14 novembre 2023 aura été sans pitié. Elle conduit à la porte de sortie le chauffeur, le nommé Djamaloud Dini. Le texte porte licenciement de l’employé pour « faute grave » et énumère les motifs ayant entrainé la rupture de son contrat de travail : « Non-respect des rescriptions et consignes ; velléités de nuire aux intérêts du LANAVET ; mauvaise manière de servir ; perte de confiance ». Cette décision fait suite à une demande d’explication adressée par le directeur à son collaborateur la veille. Cette demande insiste plutôt sur des pratiques mystiques.

En effet, dans le document, le patron demande au chauffeur de s’expliquer sur un certain nombre de faits successifs ayant eu lieu à LANAVET. L’entrée d’une chauve-souris mystique dans son cabinet, des gouttes de sang versées à l’entrée principale du hall de l’administration, des œufs cassés retrouvés à l’entrée du même hall. Le directeur précise dans ce document que son collaborateur rodait autour de cette place durant la semaine et que c’est après son passage que la découverte a été faite. Cette demande d’explication et la décision portant licenciement ont été partagés sur les réseaux sociaux, mais pas la réponse du chauffeur.

Pour rappel, LANAVET est une société à capitaux publics créée en 1983 et ayant son siège à Garoua dans la région du Nord. La mission de la structure est de produire et commercialiser des vaccins et des médicaments, d’analyser des prélèvements biologiques en vue de poser le diagnostic, d’étudier les maladies animales ou de surveiller des épizooties…

Cameroun : Paul Biya nomme les nouveaux membres du conseil d’administration de LANAVET

Le président de la République a rendu public un décret le mercredi 9 novembre 2022 renouvelant le conseil d’administration du Laboratoire national vétérinaire.

 

Le décret N°2022/502 du 9 novembre 2022 nomme huit personnalités dont sept hommes et une femme provenant d’administrations diverses. Elles sont désormais membres du conseil d’administration du Laboratoire  national vétérinaire pour un mandat de 3 ans renouvelable une fois. Ces personnalités ainsi que leurs administrations respectives sont :

  • représentant de la présidence de la République : Bala Souaibou
  • représentant des services du Premier ministre : Louis Maxime Meka Meka
  • représentant du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales : Garga Gonne
  • représentant du ministère des Finances : Raymond Touaguaï
  • représentant du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation : Mme Amina Aboubakar
  • représentant du ministère de la Santé publique : Sama Julius Nkam
  • représentant du ministère du Commerce : Freddy Noah Ava
  • représentant du personnel : Mélaine Magloire Simeu Fanche

Leur nomination arrive au lendemain de celle des membres du conseil d’administration du Bureau national de l’état civil dont  le décret présidentiel a été rendu public le 8 novembre 2022.

Le laboratoire vétérinaire national du Cameroun rénové à 1,845 milliard de F

Le Dr Robert Pope, directeur du programme «Cooperative Threat Reduction» de l’Agence du gouvernement américain pour la réduction des menaces (DTRA), a coupé le ruban pour inaugurer le Laboratoire vétérinaire national (Lanavet) hier 15 mars 2022.

Lanavet  est placé sous la tutelle technique du Ministère en charge de l’élevage et la tutelle financière du Ministère en charge des finances, le Laboratoire National Vétérinaire (Lanavet), est une société à capital public créée en 1983.

Le laboratoire a été récemment rénové  et financé par l’Agence de Réduction des menaces des États-Unis pour un montant de 3,27 millions de dollars (1,845 milliards de francs CFA).

Concomitamment, Paul Richardson, Représentant de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a officiellement fait don d’équipements et de fournitures de laboratoire d’une valeur de 340.000 dollars soit 192 millions de F fournis par l’USAID dans le cadre du programme « Menaces Pandémiques Émergentes » mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Dans son allocution, le Dr Robert Pope a déclaré qu’ « aujourd’hui, nous démontrons l’excellente coordination et le travail de deux agences américaines, DTRA et USAID ».

« Nous considérons le Cameroun comme un leader régional et un partenaire stratégique dans l’amélioration de la santé animale et de la sécurité sanitaire en Afrique. La mise en place d’un réseau de laboratoires harmonieux pour le Cameroun améliorera les capacités nationales de surveillance des maladies dans tout le pays, permettant une détection plus précoce et une réponse plus rapide aux épidémies. Cela sauvera des vies », a-t-il mentionné.

Lanavet a pour mission de produire et commercialiser des vaccins et des médicaments ; d’analyser des prélèvements biologiques en vue de poser le diagnostic ; d’étudier les maladies animales ; de surveiller les épizooties entre autres.

Concernant les vaccins, sa gamme est destinée à la protection des bovins, des ovins, des caprins et de la volaille. Environ 50% de la production est exportée vers d’autres pays africains.

Cameroun : la grippe aviaire de retour, des opérations d’abattage organisées

Après une trêve d’exploitation de fermes avicoles sans grand incident, la grippe aviaire H5N1 est de nouveau déclarée dans la région de l’Ouest. Le ministre de l’Elevage et le gouverneur de la région ont prescrit des mesures urgentes dont l’abattage rapide des foyers identifiés.

La région de l’Ouest-Cameroun, plus grand bassin de production de volaille est touchée par la grippe aviaire. C’est l’essentiel d’une note du délégué régionale de l’Elévage de l’Ouest en date du 05 février 2022. L’alerte de l’infection à « l’influenza aviaire » est confirmée par les notes du ministre de l’Elevage des Pêches et des Industries animales Dr Taiga et du gouverneur de la région de l’Ouest Awa Fonka Augustine.

En effet, à la suite de l’alerte, les autorités s’organisent en urgence pour restreindre la propagation de la maladie. Dans cette optique, le ministre en charge de l’Elevage a pris une série de mesures le 05 février 2022 pour épargner le reste du pays. Il s’agit entre autres de la mise en œuvre des opérations d’abattage sanitaire d’urgence dans les foyers identifiés ; la destruction de ces foyers par incinération et enfouissement sous contrôle des responsables des services vétérinaires avec l’appui des forces de maintien de l’ordre. Cet abattage commence dès ce lundi 07 février. A cela s’ajoute l’interdiction d’accès  aux fermes à des personnes non autorisées pendant la période d’abattage.

Plus proche des foyers identifiés, le gouverneur de la région de l’Ouest a repris les mesures dans une note en date du 06 février. Elles sont applicables dans le département de la Mifi (Bafoussam) et dans les sept autres départements de la région. Ces prescriptions incluent « la mise en œuvre urgente des enquêtes/ investigations épidémiologiques par des services vétérinaires compétents dans les fermes avicoles, couvoirs et marchés de volaille vivant sur l’ensemble du territoire de la région de l’Ouest », précise le gouverneur.

Désormais, les déplacements des volailles et produits des fermes avicoles à l’intérieur ou à l’extérieur. De la région de l’Ouest sont réduits. Seules les fermes détentrices d’un test PCR négatif de moins d’une semaine ou un test ELISA négatif de moins de 72 heures auront la possibilité de se déplacer avec ces produits. Ces tests devront être effectués par  le Laboratoire national vétérinaire (Lanavet).

Selon des spécialistes, l’ «influenza aviaire hautement pathogène (grippe aviaire)» est  issue des intrants alimentaires importés. La maladie signe son retour au moment où certaines régions se remettent de la rareté du poulet sur le marché. Entre mai et décembre 2021, les prix de la volaille ont grimpé du fait de la rareté de cette denrée, provoquée par la pénurie des poussins d’un jour et des œufs à couver.

Le passage de la grippe aviaire en 2016 et 2017 avait laissé l’économie de la volaille en souffrance. Leopold Kamga président de l’inter profession avicole du Cameroun (Ipavic) Nord-Ouest et Ouest a parlé en mai 2021 de la destruction de 50% du cheptel avicole. Un foyer d’épidémie identifié à Yaoundé dans la région du Centre enregistrait la perte de 15 000 volailles en trois jours. La coopérative Ipavic, chiffre les pertes enregistrées par les producteurs du pays à plus de 16 milliards de francs Cfa.

Cameroun : 21 millions de dose de vaccins produits par le laboratoire vétérinaire en 2019

Le LANAVET exporte également ses vaccins vers d’autres pays d’Afrique.

La crise sanitaire liée au coronavirus a quelque peu ralenti les activités du Laboratoire national vétérinaire (LANAVET). Constat fait ce 31 août 2020 au cours de la 51ème session ordinaire du Conseil d’administration de cette structure publique créée el 8 octobre 1983.

Dr Moussa Yaya, Président du Conseil d’administration du LANAVET explique : « nous avons pour les huit premiers mois de l’année à environ 75% de ce que nous avons produit l’année passée. Cela veut dire que nous avons produit des vaccins sans problèmes ».

Pour autant, le LANAVET ne rougi pas de ses performances. En 2019, le laboratoire a produit 21 millions de dose de vaccin et analysé plus de 27 000 échantillons.

Le LANAVET peut également se vanter d’exporter son savoir. « Des pays comme le Burkina Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire utilisent les vaccins camerounais pour protéger leurs cheptels. Et dans la sous région le LANAVET est un laboratoire de référence », explique le PCA. Il ajoute : « Le principal challenge est la production suffisante de vaccins contre les maladies émergentes et réémergentes. Nous avons construit des annexes dans la région de l’Adamaoua, à Ngaoundéré,  et à Bafoussam. Nous allons essayer de les équiper  pour qu’il y’ait une proximité dans le cadre du suivi de ces maladies ».