« Ma leçon d’histoire njo’o » pour Owona Nguini

Par Patrice Nganang

Chaque tyrannie a les intellectuels qu’elle se choisit. Et pourtant: seule la vérité met sans caleçon l’imposteur. Par son bruyant verbiage, Mathias Owona Nguini veut se soustraire à ma description juste de ce qu’il est : un populiste de droite. C’est au fond ce qui l’énerve. Faut-il encore lui enseigner la distinction entre foule et meute, et lui dire où son choix le situe ? D’ailleurs, faut-il devant son texte kilométrique lui enseigner jusqu’à ce minimal que chacun de mes étudiants de première année reçoit comme viatique: l’esprit de synthèse ? Le voilà qui me cite des bouquins qu’aucun de mes étudiants n’aurait le courage de me conseiller, car je les ai lu et les leur ai enseigné jadis – bèbèla ! Je sais que les enseignants de Ngoa manquent de livres, car ils m’en parlent et bien de fois par amitié, je viens avec dans mon sac des bouquins pour eux. Mais entre nous : jusqu’à ce niveau ?

L’extraordinaire pour moi cependant, c’est plutôt rencontrer le vaporeux de son intelligence, quand forcée hors du jargon: il me faut littéralement la prendre en charge, la guider, la canaliser, et de sa première lettre qui allait dans tous les sens comme un injuriant crachat au ciel de la folie, à la deuxième, structurée, elle, une évolution bien sensible est lisible, nessa. Ah, si je n’avais mis quinze points pour organiser son argumentation à sa place, que ferait donc le docta ? Il m’a suivi, comme une poule en effet, et grain par grain a mangé le maïs que j’ai jeté par terre sur son chemin. Il ne s’imagine pas que celui qui le jette devant lui soit la Panthère Nzui Manto – comme Lapiro, oui, Bangangté, c’est-à-dire un citoyen qui refusera toujours l’esclavage auquel ces gens ont condamné notre pays, et mieux lui croquera sa petite tête calvitiée-là. A yi la. Il ne s’imagine pas un seul instant que mes graines de maïs aient été cueillies dans un Champ. Ici, évidemment un Champ de morts, Fosse commune, Lac des nénuphars. Car l’histoire camerounaise est bien une Culture de morts sans sépulture. Mais hélas, ceux qui comme lui veulent en parler sont si écervelés que des mots incandescents qu’ils entendent, ils ne retiennent que l’écho sonore et littéral !

Il dit parler du Cameroun, mais entend-t-il les mille voix qui, des veines de ce pays, raisonnent ? Il dit y vivre – mais le connaît-il ? Eh bien, je vais lui présenter la république du Cameroun, et ce sera ma leçon d’histoire njo’o. Pourquoi ? Parce qu’il parle de tribalisme au tout venant – pas surprenant dans l’Etat tribal. Mais surtout parce qu’il a mentionné Sindjoun Pokam en lui tirant la révérence – sans doute une marque de sa totale inculture, ou alors un réflexe à sa lecture de mon histoire de bus avec Mono Ndjana qui se clôt sur les conseils du vieux. Parlant d’histoire des idées justement, il devrait pourtant savoir, Owona Nguini, que l’infamie dans ce pays avait fait Mono Ndjana coller sur le dos de Sindjoun Pokam le mot infâme d »ethnofasciste’ – c’étaient les années 1980, dans un débat qui avait mené jusqu’au cachot, des intellectuels Bamiléké. Vingt ans après cette fessée tribale à mes ainés, plus jeune que Sindjoun, Shanda Tonme se voyait coller le même mot sur le dos – ‘ethnofasciste’ – par Ndzana Seme et sa clique. Aujourd’hui c’est moi qui reçois le même qualificatif – ‘ethnofasciste’ -, par Owona Nguini. Dites, quel est ce pays dans lequel l »ethnofascisme’ se transmet de génération en génération d’intellectuels seulement Bamiléké ? Mais surtout : quel est ce pays dans lequel de génération en génération des scribouillards Béti se passent en relai l’accusation d »ethnofasciste’ pour siscia tout intellectuel Bamiléké qui lève la tête, et s’exprime à Ngola en toute indépendance ?

‘Dog wistle’, disent les Américains dans ce contexte, mais je dois sans doute encore expliquer ce que cela signifie à Owona Nguini. Epuisant à la fin. Or nous y voilà, dans la Guerre civile, même si froide : le face à face Béti/Bamiléké qui a fabriqué ses pogroms, cette génération de Bamiléké qui quitte ce pays dans un exil aux dimensions bibliques, cette mer nauséabonde de la terreur insouciante qui s’infiltre dans la lecture tribale, dans le soupçon tribal, dans la parole tribalement écervelée, le reflexe tribaliquement atavique, que soulève un mot – ‘Bamiléké’ -, surtout quand on est Béti, je me rends compte. Wombo-o, c’est si grave à Yaoundé qu’on y cultive la bamiphobie sans le savoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose ? A-t-il une conscience, Owona Nguini ? Quelle cervelle de poule !

C’est que, seul un homme qui ne connaît pas l’histoire de son pays peut faire ce qu’il a fait, dire ce qu’il a dit, et se pavaner ensuite dans la suffisance. Seul un peuple sevré de son histoire peut subir l’infamie qu’Ateba Eyene, Joseph Owona et Pierre Semengue représentent. La mascarade qu’Owona Nguini a mise en scène à Yaoundé n’est possible que lorsque le peuple est pris en otage. ‘Quand quelqu’un te dépasse, porte son sac’ ? Miekde ! C’est vraiment Owona Nguini qui a écrit ça ? C’est ce qu’il enseigne aux jeunes Camerounais de 2014, ses étudiants de 18-30 ans, qui donc de toute leur vie n’ont connu que Mbiya comme président ? C’est ce qu’il raconte aux téléspectateurs, auditeurs de radio, lecteurs de sa prose jargonnée, dans cette tyrannie la plus vieille d’Afrique qu’est le Cameroun, qui mon Dieu, a besoin plus de capturer le tyran que d’eau ? Dans le pays d’Ernest Ouandié, c’est vraiment ce qu’il professe ? Ah, mes frères et s urs, le Cameroun a cessé d’être habitable, car le sang des morts n’y a plus la même valeur que celui des vivants ! Comme mon aîné Lapiro de Mbanga, je le dis ici, je refuse d’être enterré dans tel pays de tueurs. Mourrai-je, que mon corps soit incinéré et enterré dans mon jardin – américain, oui.

C’est que dans ce Yaoundé où se trouve mon placenta, d’où le père d’Owona Nguini, leader d’Essingan durant les années de braise, a chassé la crème de l’intelligence critique ; dans ce pays où le plus populaire des âmes dissidentes, Lapiro, a préféré ne pas être enterré – après les bagarres orchestrées par les ‘cinq millions’ du Renouveau aux funérailles de Mongo Béti, Pius Njawe, Abanda Kpama, Abel Eyinga, comme il me disait au téléphone il y a un mois – ; dans ce pays où la meute contrôlée par les gens en armes occupe la rue aux cris de ‘pédé ! pédé ! pédé !’, où l’homophobie, l’antisémitisme, la bamiphobie règnent et les gens de bien se cachent, Owona Nguini se pavane et cite les quelques-uns qui vivent encore, oui, le vieux Eboussi, bien sûr, mais qui d’autre ? – Eboussi qui justement, il y a un an quand je lui demandais chez lui pourquoi il s’engageait si peu devant le triomphe de la pègre, m’avouait ceci : ‘ce qui me dérange c’est leur façon d’assassiner votre caractère !’ ‘C’est trop brutal !’ ajoutait-il, lui qui accepta finalement d’écrire le texte pour Enoh Meyomesse que je voulais.

Dans un pays abandonné à l’Auto-défense et à Essingan, dans lequel le pouvoir se dynastise devant nous tous, un fils à papa passe à la télé ici et là, à la radio ici et là, dans la presse ici et là, dans les amphis ici et là, dans les bars ici et là, sur les panels ici et là, travail époustouflant pour une ville coagulée qui est devenue l’ombre d’elle-même parce que livrée à l’esclavagisme administrativement sanctifié des Tsalla Essomba, et autres églises sataniques et de l’endormissement. Il doit vraiment travailler Owona Nguini, pour occuper tout l’espace vidé par son ami et son père et son général coupeur de têtes, le pauvre ! Le populiste de droite doit trimer pour faire régner le faux dans la rue, préparer l’arrivée de son ami Franck, dans ces cours desquelles il y a quelques années raisonnait encore la critique !

La critique ? Eh oui ! C’est que je suis Parlementaire, et depuis une quinzaine d’années pour le Tribunal Article 53 que j’ai crée, ai fait le tour du monde pour retrouver mes camarades de classe exclus tous des universités d’Etat en 1993, ai accumulé les témoignages que beaucoup de part le monde m’envoient, les noms de mes camarades tués (pas le ‘zéro mort’ de la propagande des collègues de son père, non !), les noms de mes camarades violées, dénudées, trainaillées, battues, silenciées, chassées, néantisées, époustouflées, humiliées sur le campus où il enseigne, Owona Nguini, les photos du massacre qui le prédate donc. J’en ai rencontré au Burkina, en France, en Allemagne, à Hong Kong, aux Etats-Unis, etc., âmes vives, bien éloignées de cette sottise que le pays organisateur divulgue par la bouche des Owona Nguini qui accusent les Parlementaires d’être les responsables de leur propre ‘échec’, quand l’un des téméraires retournards, Jacques Tiwa, fut exécuté à Douala le 28 février 2008 sous son silence complice – échec, dites-vous, monsieur ?, d’une génération récalcitrante comme ce pays n’en a jamais vue depuis 1945, génération historique qui vingt ans après têtument fait encore parler d’elle, nessa, machine intellectuelle de la gauche qu’elle est, comme ses aînés les upecistes en exil jadis.

De ces documents d’évidence que j’ai rassemblés d’elle, sanglants tous, une ligne de fond m’est apparue significative, et je cite ici les mots de Corantin Talla, leader du Parlement, qui passe sa vingtième année en exil : ‘Je me souviens comme si c’était hier quand un petit caporal demandait aux étudiants Parlementaires de s’enrouler dans la boue en chantant ‘votre CEPE dépasse mon bac’. Ou encore quand ces soldats et la milice d’auto-défense violaient et torturaient des jeunes étudiantes dans leurs chambres d’université malgré leurs supplications; volaient leurs bijoux etc. Je me souviens encore comme si c’était hier quand Ateba Eyene me pointa du doigt à un de mes tortionnaires, l’adjudant Onana, en disant ‘voilà leur chef, on l’appelle le général Schwarzkopft. Par la suite ce même Ateba Eyene éclatera de rire quand Onana écrasera mes doigts avec ses Rangers, quand un autre soldat zélé massacrera les plantes de pieds de Guiadem Ange alias Margaret Tatcher assise toute nue à côté de moi dans une sale obscure du Mateco.’

La mémoire est le socle de l’histoire. Sa matière ce sont les archives, car un peuple sans mémoire a un cerveau de poule. Le témoignage de Corantin Talla s’ajoute à celui que Léon Tuam nous avait envoyé, à nous les Parlementaires pour discussion, avant publication en août 2013, promptant la réaction d’Ateba Eyene – sa dernière réaction publique écrite avant sa mort – et une réplique cinglante de Léon Tuam qui lui assécha le Bic. Le règne des tonton macoutes, croyais-je, avait pris fin. Il fallait que ce soit un ‘socio-politiste’ qui nous présente cette défaite ultime de son capo, comme une victoire miraculeuse de l’assassin. Pourquoi ? Ce pays est captif de la droite depuis décembre 1956. Que celle-ci utilise tous les subterfuges pour survivre, à côté de l’assassinat, de la néantisation, de la vaporation, de l’étranglement des gens de bien, la falsification, le clonage, sont les péripéties d’une histoire qui est celle longue de l’intelligence camerounaise.

Qu’elle se serve de chevaux de Troie comme Owona Nguini pour endormir l’opposition au pays-même, est une de ses plus vieilles tactiques, car qu’une opposition qui administrativement a été rendue impossible soit gratifiée des jactances d’un fils et copain de tueurs qui dit parler à sa place, n’est que compréhensible. Que peut-elle faire d’autre ? Quant au Camerounais qui quitte son pays sous les youyous de sa famille et devient ‘la diaspora’, il perd tous ses droits, y compris celui d’avoir une opinion dans cette famille-là. Cette clôture de l’intelligence camerounaise a son symbole le plus vivant dans le général Semengue qui présidait aux obsèques d’Ateba Eyene aux côté d’Owona Nguini, dans l’acte qu’il a revendiqué en mimant le geste de sa machette qui ‘travaille’, et en éclatant de rire, en 2007 (en 2007 !), au micro de mes amis les journalistes français Thomas Deltombe et Manuel Domergue, tous les deux membres du Tribunal Article 53. Ecoutons-le sans frémir : ‘D’abord’, dit-il, ‘les rebelles avaient fait dire aux populations qu’ils étaient, m’enfin, qu’on ne pouvait pas les tuer. Donc les populations croyaient vraiment beaucoup à l’invulnérabilité des rebelles. On était obligés, quand on a tué un chef, un rebelle, de couper sa tête, et de venir l’exposer dans les villages. Je pense quand même que c’était un peu d’information, parce que les rebelles avaient beaucoup de désinformation, qu’ils étaient invulnérables, tout ça.’ Radio-trottoir qui le fait encore s’esclaffer !

Lapiro, en choisissant Mbanga comme sa capitale mythique, avait pris la ville dans laquelle Ernest Ouandie s’était livré aux Semengue. Bangangté comme Ouandie, il venait de ce peuple qui a toujours refusé l’esclavage, ce peuple qui est mien. Qui plus est, cet ainé, avant de mourir, avait traduit pour le roman sur la Guerre civile que j’écris actuellement, un discours de Ouandie en pidgin – son pidgin particulier, que parlait également Ouandie. Le rectiligne entre Semengue et Ateba Eyene n’est plus à démontrer – il est de filiation et d’acte. Il est donc sanguinaire. Le palmarès de la droite qui a pris notre pays en otage depuis 1956 a laissé son symbole le plus vivant dans les actes barbares mais concomitants des deux : couper les têtes à ses compatriotes comme Pierre Semengue ; livrer ceux-ci au poteau d’exécution, au viol ou à la torture comme Ateba Eyene. On nous les dit repentis – seul dans un pays où règne encore la peur, un Pierre Semengue peut marcher librement dans la rue après tel témoignage, encore plus aujourd’hui où le Chili, l’Argentine, et de nombreux autres pays mettent devant le tribunal de la Nation des généraux qui se croyaient sous la tyrannie au-dessus des lois. Seul dans un pays où la peur circule dans les mapans et les chantiers et les bars, un qui durant sa vie adulte a tué, violé, torturé ses propres camarades, comme Ateba Eyene, et nous parlons ici de notre génération, celle de la quarantaine, pourra avoir quelque espace de parole dans la scène publique. Or, tout pays dans lequel le sang perd sa valeur morale suprême, cesse d’être habitable par des êtres humains. Le Cameroun est inhabitable. Il a sombré dans le règne du faux, dans la multiplication des Champs de têtes coupées, car la tyrannie y a pas à pas transformé mes compatriotes en animaux.

L’écrivain trace la ligne de démarcation dans une république en péril. Voilà son rôle. Le Cameroun n’est chaotique que pour qui ne maitrise pas la logique de son histoire, fût-il historien ; ou la rationalité de son quotidien politique, fût-il ‘sociopolitiste’. Ateba Eyene, Pierre Semengue, comme Samuel Kame, sont des héros de la droite. Comme la gauche, elle a droit a ses héros, elle aussi, et c’est tout à fait légitime. Qu’elle choisisse de ne pas juger un général qui avoue ses crimes à la télé – couper la tête de ses propres compatriotes – ou qu’elle choisisse de magnifier un que de nombreux témoignages publiés et concordants de ses camarades identifient comme le Tueur de Notre Génération, TNG, n’est que l’expression de son pouvoir de nuisance. Jamais cependant ces gens-là ne représenteront le peuple, encore moins la nation camerounaise.

Quand celle-ci aura droit au chapitre, ce qui depuis décembre 1956 n’a pas eu lieu chez nous et donne donc place à de nombreux cafouillages et malentendus ; pardon, je recommence : quand le peuple camerounais aura droit au chapitre, ce que nous que le Cameroun a dispersés à travers la terre devons aux premiers exilés qui sinistrés, quittèrent ce pays à dos de moto, en pirogue, déguisés en femmes, en mai 1955 ; je reprends : quand le peuple camerounais s’exprimera vraiment, les statues-là que les Owona Nguini bâtissent aux tueurs à Yaoundé sous les applaudissements des assassins seront transformées en poussière, et ce ne sera pas nouveau dans l’histoire. ‘À supposer (je n’en sais rien) que Charles Ateba ait été un membre d’Auto-défense, pensez-vous qu’il soit resté dans une telle posture?’ se demandait Owona Nguini quand placé sur Cameroon_politics devant le témoignage accusateur du leader du Parlement, Corantin Talla. Je souligne : ‘Je n’en sais rien’, car c’est déjà un aveu que le ‘sociopolitiste’ murmure enfin publiquement son ignorance de l’histoire camerounaise récente. Hélas, il se poserait sans doute la même question devant le témoignage de Pierre Semengue, sur l’histoire des années 1960-1970 qui a ensanglanté mon village, Bangangté, dernier fief du maquis, y a multiplié les camps de regroupement, le cadi et les cérémonies du chien noir : ‘à supposer (je n’en sais rien) que Pierre Semengue ait coupé la tête de ses propres compatriotes, pensez-vous qu’il soit resté dans la même posture ?’

Telle ignorance quand jargonisée, énerve au final. Les Camerounais savent la distinction entre la foule du 4 mai 1991 qui au Mateco inventa ce slogan définitif, ‘Biya must go !’, celle kilométrique qui accompagna jadis le corps de Kotto Bass, et la meute mise en branle contre argent par le ‘Rassemblement pour la jeunesse camerounaise’, satellite RDPCiste de l’homophobe Sismondi Barlev Bidjocka, meute encadrée par les forces armées, et qui acclamait Belinga Eboutou derrière le corps d’Ateba Eyene. Pourtant, comment enseigner à notre Sabitou National, que la prise de position d’un intellectuel n’est pas une question de ‘positionnement’, mais de conviction ? Que l’histoire d’un pays n’est pas une question de ‘posture’, mais de justice ? Qu’une meute qui emplit une rue n’est pas une foule qui fait une nation ? Et puis surtout : que quiconque a versé le sang de ses compatriotes ne mérite plus la considération de citoyen, encore moins celle des citoyens ?

Ah, le pays organisateur ! Il en fait toujours un peu trop, et ainsi révèle trop facilement ses intentions criminelles. Seulement, l’histoire est écrite au nom des victimes, pour le châtiment éternel de leurs bourreaux. Eh oui, l’histoire, ce juge implacable, seule maitresse de l’écrivain. En période de péril, chacun est interpellé, et appelé à choisir son camp. J’ai dit de quel côté se situe Mathias Owona Nguini, et fait mon travail de concierge de la République. Parce qu’il y a levée de boucliers dans les rangs du RDPC pour le défendre, j’ajouterai ceci : la mère poule reconnaît toujours la voix de son poussin égaré en brousse. Encore plus quand au loin gronde la Panthère.

Patrice Nganang
Wikipedia)/n

Patrice Nganang, un triste personnage qui veut me donner des leçons de morale

Par Mathias-Eric Owona Nguini

«Monsieur Nganang toujours aussi prétentieux se fait fort de me donner des conseils. S’il croit qu’il a la lucidité pour cela, tant mieux. Cet imposteur don quichottesque veut m’enfermer dans une polémique sortie de son imagination fertile mais malade. Habitué de la fiction, il croit peut-être écrire un roman. Il m’accuse injustement d’avoir passé sous silence la mort de Lapiro parce que je me contentais d’honorer Charles Ateba sur des bases ethniques selon lui !!! Il est libre de ne pas considérer Ateba comme un héros. Toujours est-il qu’il procède avec la même posture de sophiste ethnocentriste maniant la haine épistolaire non seulement contre l’individu ou la personne que je suis mais contre la communauté des « mêmes gens » aux « mêmes méthodes », ces « Fang-Beti » qui constituent le « pays organisateur » et qu’il faut massacrer pour apporter le changement que cette triste ethnie et tous ses ressortissants empêcheraient par définition. Voilà comment un prétendu progressiste de gauche prétend démasquer le « populiste de droite « -que ses fantasmes d’écrivaillon narcissique croient voir en moi- et entretient la haine ethnocidaire avec sa littérature qui pue la fiente et déverse le fiel par ses propos ethno-fascistes. Selon ce brave monsieur. Tous les Beti se vaudraient. Eno Meyomesse et Biya Paul, même combat!!! Semengue Pierre et Eyinga Abel, même sauce!!! Amougou Thierry et Belinga Eboutou, les mêmes gens!!! Owona Joseph et Owona Nguini Mathias Eric, même sang donc mêmes idées!!! C’est ce triste personnage qui veut me donner des leçons de morale et même d’épistémologie!!! Quelle prétention!!! Quelle prétention!!!

1- Le premier argument de Nganang ne tient pas. Il n’y pas d’accusations mimétiques. C’est de manière manifeste qu’il a utilisé des insinuations ethniques pour non seulement me dénigrer et calomnier les « mêmes gens aux mêmes méthodes », entendez les Fang -Beti, pour qui il a manifestement de l’aversion. Sa rhétorique sur le retour à l’envoyeur, le « bordelle (sic) , bordelle toi-même n’a aucun sens car je n’ai jamais attaqué la communauté dont il est issu. Son héroisme autoproclamé dans la défense de Teyou ou d’Eno n’est pour l’essentiel que du nombrilisme. En gauchiste inconséquent et infantile mêlant anarcho-libertarisme,anarcho-libéralisme et anarcho-libidinalisme, Nganang croit en petite « starlette new-yorkaise » qu’il est le seul à incarner l’intelligence critique au Cameroun. Avant lui, rien. Après lui rien. Seuls ses postures, ses intérêts et ses actions sont dignes d’être salués. C’est le complexe absolutiste de l’homme-orchestre!!!

2-Nganang ne sait pas, lui qui n’a aucune culture politique réelle ni de culture humaniste sérieuse, que catégoriser, c’est mettre en accusation, c’est « kategoresthai » selon l’étymologie grecque du mot. C’est lui-même dans son deuxième texte qui manie l’injure. Par ailleurs qui a lancé cette controverse en la construisant sur-essentiellement sur le mode du dénigrement ? Ma riposte est à la mesure d’une attaque non conventionnelle !!!En me qualifiant frauduleusement et faussement de poujadiste de droite, il m’insulte littéralement, car mon positionnement idéologique est à gauche. Si je devais même être populiste,je serais,un populiste de gauche. Je suis selon les termes de Mongo Beti ,un Kodogassi » (partisan du mouvement) plutôt qu’un « Tobogassi » (adepte du statu quo). Comme notre prétentieux donneur de leçons n’a pas de culture sérieuse d’histoire des idées et d’analyse sociale des idéologies, il ne doit pas certainement connaître Ernest Laclau qui parle de « populisme rationnel ». Je ne prétends pas être un activiste de rue. Si c’est cela mon péché, je veux bien l’admettre. A 4000 km, on a toute la sécurité pour aller demander aux autres ce qu’on ne peut pas faire. C’est si facile de faire le héros au loin à travers le net. Si Monsieur est si courageux, qu’il vienne donc vivre au Cameroun avec nous, enseigner à Ngoa-Ekelle et défendre tous les étudiants qu’il souhaite. On pourra mesurer concrètement sa puissance d’activiste. Par ailleurs, ce mythomane impénitent me fait passer pour un rdpéciste. C’est peut-être « sanguinaire »!!! Si je voulais même entrer au RDPC, je ne suis pas sûr qu’on y voudrait de moi, au moins si je devais conserver ma posture idéologico-intellectuelle et idéologico-politique actuelle!!! Nganang va faire s’esclaffer tout le Cameroun avec ce genre de considérations. N’importe quoi!!!

3-Encore une preuve de la mauvaise foi de Nganang. Il reconnaît maintenant que Um Nyobè est grand, lui qu’il a aussi copieusement dénigré. Mon ami et frère en Kamitologie Bonaventure Tchucham en est témoin. Par ailleurs, cher Ami, la manipulation ne passe pas. On n’a pas discuté des mérites des personnages historiques. Les noms des » mauvais « sont toujours choisis avec un dessein ethnocentré comme si ses ennemis politiques du RDPC ou de l UNC-RDPC étaient tous des Fang-Beti et rien que des Ekang!!! C’est Semengue et Ateba, pas Kame et Ngoufack!!! Malgré ma sympathie pour l’Upc, je sais aussi ce que Nganang ne veut pas dire. Les seigneurs de guerre de l’Armée de libération nationale du Kamerun ou du Sinistre national kamerunais ont aussi commis de abus. Qui a tué Mpouma et Delangué? C’est Nganang qui a l’esprit confus aveuglé par un mélange explosif de haine politique et de rancoeur tribale…

4- Il n y a qu’un déjanté et un désaxé comme Nganang pour nous faire croire que l’arbitraire homocratique n’existe pas matériellement au Cameroun. Ceux qui subissent ce harcèlement moral et physique au quotidien et qui s’en plaignent sont certainement tous des mythomanes et des paranoiaques. Même dans l’Occident américain qui lui tient lieu d’asile économique, on n’accepterait pas cela en dépit du fait qu’on ait versé là-bas dans le libidinalisme sans frontières qui y fait admettre comme légitime les « sexualités dites alternatives ». Si c’est cela qu’il appelle le succès ,tant mieux pour lui!!!!C’est un succès cher payé!!!Nier l’existence des pratiques de harcèlement homocratique au Cameroun qui ont bien cours dans des cercles précis du pouvoir et dans des milieux sociaux bien ciblés d’influence, c’est corroborer l’arbitraire cynique qui y est lié et qu’Ateba dénonçait. C’est bien cela qui lui vaut la haine féroce de Nganang. On voit que c’est lui Nganang qui a des sympathies avec certaines baronnies du régime rdpéciste qui sont versées dans de telles pratiques!!!

5- Si Monsieur ne comprend pas , c ‘est son droit. Souvent on appelle jargon, la pensée et le langage auxquels on ne peut accéder parce qu’on y a pas été initié!!! C’est comme si un Fang-Beti comme moi ne comprenant pas la langue medumba que parlent les parents de Patrice Nganang, décrétait que cette belle langue n’a pas de sens parce qu’il ne la comprend pas!!!Soyons humbles et au lieu de dénigrer les autres sur le jargon, essayons d’apprendre pour comprendre avant de juger. Par ailleurs, il est trop facile de disqualifier comme jargonnant le langage que l’on ne comprend pas parce qu’on n’a pas les références mentales et intellectuelles pour y accéder. Comme Nganang n’a pas beaucoup de sens philosophique et pas de culture sociologique et aucune vista politologique, il n ‘y comprend rien!!!

6-Nganang qui ne connaît rien aux sciences sociales et ne semble pas plus avancé en sciences humaines, déforme malhonnêtement ma pensée. Je suis bien loin du « Cameroun c’est le Cameroun ». C’est encore une pure fraude intellectuelle que de me me présenter comme un défenseur intellectuelle du « biyaisme ». Cher Monsieur, le poujadisme a un sens précis dans l’histoire politique de la France. Qu’est-ce que Charles Ateba Eyene a à voir avec Pierre Poujade au niveau des trajectoires sociales et des itinéraires historiques ou même des chemins biographiques? SVP, ne faites pas de la comparaison à deux sous!!! Je vois que Nganang n’était pas 0 « sciences Po »… Il ne peut pas comprendre ce genre de choses.

7- Monsieur Nganang, vous vous trompez. Je ne puis en aucune manière vous jalouser. Ce n’est pas mon style!!!Pour moi ce serait manquer à la bienséance bourgeoise, ce serait manquer de classe et même manquer à ma classe. Par ailleurs, ce n’est pas vous qui pouvez me prendre au jeu idéologique sur l’homophobie. Je le maîtrise mieux que vous et je pourrais vous entretenir longuement dessus. Cette catégorie de combat a été fabriquée par les activistes gays , c’est à dire ce groupe particulier qu’il faut bien distinguer des « homosexuels ordinaires » -comme le fait d’ailleurs le théoricien homosexuel Jean Pier Delaume Myard-qui ont transformé leur passion débridée pour l’homosexualité en idéologie intégriste qui finit par être aussi inquisitoriale que celle qu’il reproche aux « homophobes ». Je n’ai jamais dit que vous étiez « pédé ».Si vous voulez faire votre coming-out ,faites-le et assumez-le vous-même !!!Au moins là ,vous feriez preuve de courage de revendiquer clairement et pleinement cette identité. Je vois déjà notre Superman de l’activisme venir nous organiser une gigantesque « Gay Pride » sur le boulevard du 20 Mai dépassant le triomphe rendu à Ateba à cet endroit!!!Nganang, on attend hein, pas le « bep-bep-bep »!!!

8- On voit bien que Nganang ne vit pas au Cameroun. Il a vraiment la tête à Gotham City. Je suis désolé. S’il croit que le seul progressisme, c’est celui de l’apologie souverainiste, extrémiste et libidinale du suprématisme homophile, c’est son droit. Les tenants du système eux ne s’y trompaient pas qui redoutaient plus Ateba que Nganang. Ici au Cameroun, Nganang ne fait peur à personne!!! Peut-être ont-ils peur de lui à New York. Cela voudrait dire qu’à la « Big Apple », on est devenus bien couards!!!

8-Encore une fois, Monsieur Nganang dans son obsession tribaliste veut m’entraîner sur un terrain frauduleux. D’abord ,il ne sait pas grand chose de ce que je pense de Lapiro. Ai -je dit aussi que Moukoko Priso était un héros à Bonaventure Tchucham parce qu’il était de l’Océan comme moi? Pense-t-il vraiment que j’ai les mêmes vues politiques que bien de mes parents qui sont pourtant de l’Océan? Ne délirons pas et ne faisons pas passer nos fantasmes pour la vérité. Surtout cher Ami, cessez de croire que vos imprécations ethnicistes ont une valeur politique et morale sérieuse. Le pire , c’est que vous ne vous rendez même pas compte de cet ethnocentrisme maladif, véritablement compulsif!!!

Vous remarquerez cher Monsieur Nganang que contrairement à vous, je n’ai pas pris le risque que vous avez assumé à l’encontre de ma communauté, de stigmatiser la vôtre. Qui est tribaliste, n’est -ce pas celui qui parle dédaigneusement des « mêmes gens » aux « mêmes méthodes »? Je prends ceux qui suivent cette controverse à témoin en dénonçant la véritable chasse aux sorcières menée par Patrice Nganang contre moi. C’est vous Patrice Nganang et vous seul qui avez clairement, répétitivement et compulsivement stigmatisé une communauté ethnique dans sa totalité .Dans cette controverse, jusqu’ici je n’ai pas adopté une telle posture nauséabonde et nauséeuse qui n’est pas dans mon style. Ne faites donc pas de fausse symétrie et assumez votre tribalisme grossier et publiquement exposé qui me répugne.

9- Non, cher Nganang, mon esprit est trop sophistiqué pour qu’il puisse se permettre une telle confusion. Ce n’est pas pour rien que le régime a militarisé les obsèques d’Ateba. C’est bien parce qu’il le redoutait. Il faut être humble et reconnaître la valeur de quelqu’un même quand on n’a pas les mêmes idées que lui. Nul d’entre nous deux n’est sûr de bénéficier lorsqu’il viendra à mourir du puissant hommage populaire rendu à Ateba qui irrite de petits intellectuels nombrilistes et égotistes comme vous. Comme disait l’ancien footballeur ivoirien devenu musicien Gadji Cely, les jaloux vont maigrir avant de périr !!! Nous on est devant, on va à Devant dougou!!!

10-Cessez Cher Monsieur de vous prendre pour le centre du monde. Vous n’êtes pas la « diaspora ». Encore une fois, c’est de manière impropre que vous utilisez ce concept historique et sociologique .On peut même toujours vous le concéder. Vous devez savoir que je ne me serais pas intéressé à votre personne, si au prétexte de conduire une critique intellectuelle de ma démarche vous ne passiez le temps à vouloir injustement me couvrir d’opprobre. Cher Ami, le fait que vous soyez un exilé économique à New York ne m’impressionne pas. Ce n’est pas vous qui pouvez m’apprendre des choses sérieuses sur la civilité et la citoyenneté cosmopolites ou sur les « hyphenated identities » ou « identités trait d’union ».

11- Quoi que vous puissiez dire cher Nganang, c’est ici encore que se manifeste votre complexe de classe. Vous parlez de mon père, ai-je parlé du vôtre ? Si vous voulez m’invectiver ou m’insulter ,faites-le sans avoir à passer par mon père. Par ailleurs, à qui allez-vous faire croire au Cameroun éclairé, éveillé, informé et conscient qu’Owona Joseph et Owona Nguini Mathias Eric au plan idéologico-politique et idéologico-intellectuel, c’est la même chose ? Vous faites exactement comme ces barons du régime sans véritable « confort intellectuel » qui pour intriguer contre Owona Joseph auprès de leur Maître Central Biya Paul, vont lui dire que c’est lui qui envoie son fils Owona Nguini critiquer le régime !!! C’est vrai que vous avez un rapport fort distendu avec l’autonomie bourgeoise de pensée, noyé que vous êtes dans la fange et la vase ethnofascistes où votre propos s’est enlisé de manière récurrente. Pour vous, la politique est dans le sang, les gènes et le sperme. Si ça n’était pas le cas pourquoi pouvez-vous penser que parce qu’Owona Joseph est dans le RDPC ,Owona Nguini Mathias son fils devrait y être aussi ? Le populiste ethnofasciste qui apparaît derrière votre masque de gauchiste libertaire est tellement obsédé par mon sang familial, qu’il croit que c’est cette ascendance génétique qui commande mes pensées et mes actes. C’est l’odeur de mon père qui vous obsède comme si je n’avais pas la mienne senteur. En cela, vous êtes bien un crypto-fasciste obnubilé par la biologie familiale qui est la mienne. Comme si je m’intéressais à la vôtre. Non content de vous attaquer aux Owona, il vous faut encore stigmatiser à répétition tout un groupe ethnique que vous dénigrez à travers le terme de « pays organisateur » en laissant croire de manière mensongère que le régime du Renouveau n’aurait pas à tous les niveaux des sociétaires provenant d’autres nationalités communautaires du Cameroun. Quelle hypocrisie ethno-fasciste !!! Par ailleurs ,libre à vous d’être un nostalgique du « Parlement estudiantin» qui ne se remet pas de la cuisante défaite historico-politique à lui infligée par les phalangistes d’autodéfense, précisément parce que certains des acteurs de ce mouvement contestataire engagé dans les luttes socio-politiques des « années de braise » n’avaient pas su éviter la tentation de l’ethnocentrisme , se laissant prendre aux pièges de l’ethnicisme politique que le régime macoute sut exploiter pour casser la formation d’un front révolutionnaire véritablement républicain. Enfermé dans un drame picaresque, vous restez plongé dans la nostalgie passéiste de ces luttes du « Parlement »,c’est votre affaire, une affaire don quichottesque. Je n’y étais pas.

12- Cher Ami, comme ça vous énerve de m’écouter sur les microphones des radios camerounaises, venez alors m’empêcher d’y parler quand on m’y invite. Si des membres de ma génération sont morts pour la liberté d’expression, je ne peux que m’incliner et leur rendre hommage. Je crois que ma posture habituelle dans ces médias, ne trouble pas l’esprit de vos camarades qui sont morts dans ces luttes politiques. Maintenant, si vous croyez avoir le monopole de l’intelligence – si vous la détenez d’ailleurs, ce qui serait à vérifier-, je serai bien aise de débattre avec vous dans ces médias à la loyale non par des man uvres traîtresses. Pas le « Bep-Bep-Bep » , Nganang, on peut le faire même en camfranglais ou en pidgin !!! A propos du fait que « nous » du « pays organisateur », mon aîné Jacques Fame Ndongo et moi nous parlions ou nous parlerions le latin, c’est encore une démonstration de votre esprit d’amalgame tribaliste. Avec tout le respect que j’ai pour cette éminente personnalité, il ne me semble pas que du fait d’être tous des Fang-Beti ou des Ekang, il en résulte que nous ayons les mêmes vues politiques ou intellectuelles.Beaucoup au Cameroun, même mon « Tonton» Fame Ndongo, s’esclafferaient de vous écouter sur ce point. On voit qu’au-delà des vos éructations malveillantes et des exhalaisons malodorantes qu’elles véhiculent, vous ne connaissez rien à la politique camerounaise !!!Vous ne savez rien du débat organisé par le Caped ,le centre d’étude de mon collègue Alain Fogué sur l’opportunité ou la non-opportunité des motions de soutien des universitaires issus des institutions universitaires d’Etat appelant Monsieur Paul Biya à se présenter à nouveau à l’élection présidentielle de 2011 ; débat au cours duquel j’étais avec Claude Abe et Xavier Messe À Tiati parmi les contradicteurs de Jacques Fame Ndongo, Joseph-Vincent Ntuda Ebode qui est pourtant mon ami et mon frère ,Mabou Mabou ou Rachelle Bidja !!! Quand je défendais la thèse de l’inéligibilité de Paul Biya à l’élection présidentielle de 2011 relayant et complétant les vues éclairées de mon ami et frère Alain Didier Olinga et coalisant avec maître Fidèle Djoumbissié, sur une base à la fois éthique, juridique ,politique et philosophique contre Narcisse Mouellé Kombi ou James Mouanguè Kobila, le puissant activiste que vous êtes conscient de mes « faiblesses dans l’action » aurait dû prendre le relais. On ne vous a pas vu à l’époque .Où étiez-vous ? Qui manque de courage alors ? Vraiment, cher Nganang, soyez modeste. Si vous vous prenez pour une référence en matière d’intelligence critique, c’est le lupanar qui se prend pour un couvent !!!

13-Encore une fois, cher Ami, vous voulez peut-être avec votre narcissisme habituel, vous faire un peu de publicité. Contrairement à ce que vous dites, je suis loin mais alors très loin des terres de l’inculture où vous tentez de me déporter, même si je ne saurais tout savoir. Si vous en doutez,il faudra venir tester, pour bien y voir. Peut-être est-il souhaitable que vous vous frottiez à moi pour voir. J’ai bien lu certains de vos écrits qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Je les ai trouvés plutôt moyens, peut-être parce que je ne suis pas un critique littéraire !!!C’est donc mon modeste avis ;Ce que je comprends c’est que ce manque de génie littéraire est à la source de la jalousie que vous éprouvez pour la vraie brillance épistolaire .C’est pour cela que vous jalousez la puissance philosophique de l’Eboussi que vous ne serez jamais, que vous enragez devant le génie romanesque de Mongo Beti que vous n’atteindrez jamais ou que vous mourrez de jalousie devant la finesse théorico-sociale et théorico-intellectuelle d’Achille Mbembe que vous n’égalerez jamais. Cher Nganang, méditez cet adage douala-kingala-sawa que le grand Lapiro de Mbanga dont les origines mêlaient le Bamiléké et le Douala aimait à reprendre : « Muna Nyongo Buki tè wa bambèlé mo konda » (Quand ton frère te dépasse, porte son sac).

13 bis- Cher Ami, encore une fois, vous n’y êtes pas. Je n’ai jamais dit que vous défendiez le « lumpen-prolétariat » !!! J’ai dit plutôt que vos mauvaises manières étaient typiques de l’oblat social venu du lumpen-prolétariat dont la réussite n’est pas parvenue à lui faire oublier le ressentiment venant de la souffrance sociale endurée du fait de ses origines sociales plus que modestes .Je vous comprends que vous n’avez aucune culture des sciences sociales et que vous ne sachiez rien de la socio-analyse ni de la psychanalyse. Ce n’est pas vos positions d’activiste que je visais, c’est votre complexe névrotique toujours présent malgré votre ascension par l’éducation vis-à-vis de vos origines sociales. Je vois que vous n’avez pas appris les bonnes manières au point de snober même aujourd’hui les « sous-quartiers » d’ou vous venez en tenant des propos indignes pour un vrai fils du bon peuple sur « l’écume populiste ».Il vous reste beaucoup de ressentiment et bien des stigmates de cette époque, surtout la passion pour le hooliganisme mental et comportemental. En cela, vous êtes comme ces barons du Renouveau, véritables « miraculés historiques » et « parvenus sociaux » comme vous, qui au lieu de se réjouir de leur« réussite petite-matérialiste », ont la rage contre ceux qui n’ont pas connu leurs galères .Comme eux, vous êtes honteux de votre passé social, parce que vous êtes devenu un petit notable de l’écriture. Voilà pourquoi en complexé que vous êtes toujours ,je vous énerve par le seul fait que je sois le fils d’un Baron du Renouveau, un « fils de ministre » qui doit payer pour les fautes imputées à tort ou à raison à son père !!!Monsieur l’inquisiteur, mon dossier serait encore plus lourd à vos yeux si vous saviez que ma défunte mère a fini sa carrière Secrétaire générale de ministère. Je suis sûr que votre rage ressentimentale s’en trouverait accrue. Vous devez savoir que je suis fier surtout d’être fils de Professeur et content d’avoir eu une mère qui fut l’une des deux premières femmes du Cameroun à entrer dans le corps des Administrateurs civils. Maintenant, cela ne m’oblige pas à avoir les mêmes idées politiques que mes parents !!!Comme je suis élégant, je ne vous demanderai pas ce que sont ou ce qu’étaient votre père et votre mère !!! Ne faisons pas comme si j’avais passé un concours pour être le fils de mes parents !!!Il y a dans votre inconscient même à New-York, la honte de vos origines modestes et la peur d’y revenir !!!

14- Dans votre manque habituel de sérieux, vous pouvez toujours ironiser sur mon doctorat. Ma thèse, surtout ses chapitres 7 et 8, vous apprendrait bien de choses sur l’expérience de 1991 qui semble vous avoir traumatisé. Vous êtes effectivement resté bloqué dans l’expérience traumatique que fut pour vous et pour bien d’autres jeunes contestataires attachés au « Parlement estudiantin », l’échec politique et stratégique de ce mouvement confronté aux contraintes produites par la brutalité sécuritaire de la répression conduite par le régime macoute. Cher Ami,la révolution ne s’improvise pas et la politique de combat n’est pas une soirée de gala !!!Pubertaire de l’intelligence que vous étiez et que vous restez, vous ne le comprenez toujours pas. Vous êtes toujours affecté par les maladies infantiles du gauchisme narcissique qui vire rapidement à l’esthétisme réactionnaire d’où votre haine romantique du « Pays organisateur » et la pathologie tribaliste qu’elle induit qui vient corrompre votre engagement progressiste.

15- Cher Ami, je vous donnerai deux petits conseils : 1° Soyez humble 2° Soignez- vous de ce tribalisme maladif. Il faut effectivement que vous puissiez vous guérir de cette haine ethnocidaire. Je croyais que cette haine était le monopole des (anciens) Auto-défenseurs. Il est par ailleurs profondément malhonnête de faire croire que les vrais libres penseurs-et il n’y en a pas un seulement un ou deux qui vivent physiquement au Cameroun et prennent quotidiennement position sur différentes questions d’intérêt national, public ou général, parlent parce qu’ils auraient des parapluies ou des parrains. On voit bien que vous êtes très versé dans l’art des parrainages et des réseaux. C’est bien pour cela que vous ne pouvez pas imaginer que de libres penseurs puissent s’exprimer sans parrainage !!! On peut percevoir à quel bord vous appartenez ! Je comprends encore ici pourquoi vous détestiez Ateba. Il faut aussi rappeler que Joseph Owona est mon père, pas mon parrain. Qui est le parrain du vénérable Sindjoun Pokam ? Qui est celui des époustouflants Cabral Libiih et Richard Makon ? Qui protège même le chatoyant et prometteur Boris Bertolt ? Ne crevez pas de jalousie quand l’éclat doit revenir à d’autres que vous au Cameroun. Il y a assez d’espace pour ceux qui se veulent, à un titre ou à un autre, être des acteurs du « changement ». Il devrait même, si le Cameroun est une société civilisée, y avoir de la place pour les partisans de l’ordre établi lorsque le changement se sera concrétisé et que l’orthodoxie aujoulatiste sera devenue un « ancien régime » .Cher Nganang débarrassez-vous de votre tribalisme compulsif et maladif et votre narcissisme puéril et infantile. Ce sera une saine toilette. A bientôt. »

Pr. Mathias Eric Owona Nguini
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Owona-Nguini a toujours manqué le courage d’un jugement

Par Patrice Nganang

Serais-je a l’étranger que je n’aurai pas cru que l’infamie qui a eu lieu au Cameroun aie vraiment eu lieu – la néantisation de Lapiro de Mbanga, et l’héroisation de Charles Ateba Eyene. Le silence sur le héros national le plus célébré de ces derniers vingt ans, et l’invention d’un héros national a partir de l’écume de la droite. Et que celle-ci fut orchestrée par une décision extraordinaire – celle d’un qu’on me dit spécialiste de sciences politiques – Matthias Owona Nguini. Avec l’arrestation de Bapes Bapes, nous passons à autre chose. Le Cameroun aura donc passé sous silence le décès de Lapiro de Mbanga, ses funérailles, et tout ce qu’il aura été – Lapiro! Lapiro! Lapiro! Trente ans de musique auront ainsi été mis dans le silence d’une indignation, quand la meute astroturfée prenait la rue, avec devant elle Matthias Owona Nguini. Je dois dire que je n’ai jamais cru qu’il soit une force de changement. Son péché originel, m’a toujours mis sur les gardes. Mais ce qui m’a toujours fait douter est qu’il ait toujours manque le courage d’un jugement. Je précise ma pense: un intellectuel, c’est une analyse, basée elle sur un jugement, qui se fonde dans un paradigme précis. Trois piliers dont le premier forme des universitaires. Bref, il m’est toujours apparu comme un universitaire, jetant le jargon de sa discipline a la télévision pour éblouir, ce qui a lieu évidemment. La lignée de Mbembe, quoi.

Le jugement se situe, lui dans le feu de l’action, car alors il faut choisir. Et là l’analyste chez l’homme a toujours servi de poche d’esquive – ce qu’au pays on appelle ‘l’objectivité’. Ainsi jamais ne s’est-il soucié de ses étudiants incarcérés, même quand c’était tout a fait évident que ceux-ci étaient innocents, et à contrepartie étaient jetés dans des prisons aussi infâmes que Mfou – Herve Nzoubeth, Denis Emillien Atangana, Demanga sont des exemples les plus infâmes de sa fuite quand l’histoire de son propre amphi appelait le jugement. Ce qui cependant s’est joué a Yaoundé ces derniers jours révèle le jugement autant que le paradigme duquel il part – car l’héroisation de Charles Ateba Eyene demeure pour moi extraordinaire, et encore plus indigestible, parce qu’elle est assise sur le silence de la République sur la mort et l’enterrement d’un homme, Lapiro de Mbanga, qui aura passé 55 de ses 56 ans au Cameroun, et qui sera mort en exil, oui, mort en exil, après avoir passé 4 de ces 56 ans-là en prison pour rien! Voilà bien cet homme que durant sa vie la rue aura porté, aura questionné, aura suivi, aura défendu au final, et qui sera mort loin d’elle – comme tant de héros de ce pays!

Mais ce qui est le plus troublant pour moi, plus troublant même que le silence sur l’héroïsme de Lapiro de Mbanga, c’est le choix de Charles Ateba Eyene, l’apôtre du ressentiment comme ‘héros national’. Quoi? Quel choix écervelé! Lever les foules en jetant en pâture ‘les éperviables’ fait déjà le ‘héros national’ au Cameroun? Comment célébrer telle écume, quand je viens de passer un après-midi avec un de ces hommes qui a passé cinq ans en prison a Kondengui, et a été innocenté totalement dans ce Cameroun par le tribunal spécial devant lequel il a démontré son innocence justement, comme Lapiro avait démontré devant la Cour suprême la sienne et fut innocente? Comment célébrer ceux qui voient ‘les pédés’ partout dans leur misère, qui criminalisent le succès, qui se retournent contre l’excellence au nom des ‘sectes’? C’est ça l’héroïsme au Cameroun? Vraiment? Ca fait pitié! Le ressentiment, oui, c’est cela, et ce n’a jamais rien produit de bon, rien, rien, et rien. Voyez donc, chez nous ce sont ‘les éperviables’, ‘les pedes’, et ailleurs ce sont ‘les juifs’, ‘les noirs’ qui sont la cause des malheurs de la race. Élever le pire des poujadismes au rang d’héroisme dans ce pays, quand celui-ci est au creux de la tyrannie, ah quelle déroute intellectuelle! Il a parle de ‘vérité’. La vérité dans ce Cameroun de la tyrannie c’est ça vraiment, le ressentiment? Ah, me dit-on, que Charles Ateba Eyene c’était son ami, sinon venait de l’océan comme lui – c’est a se demander si c’est ainsi que notre professeur corrige ses copies. Donne les meilleures notes a ses copains, ou alors aux gens de sa tribu. Juste parce qu’il le peut. Ah, le pays organisateur! Ah, le pays organisateur! Les mêmes gens, les mêmes méthodes!

Patrice Nganang
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André Marie-Talla: «Le Ben skin [.] comme dans tout registre musical, il y a du désordre»

Avec 45 années passées dans la musique, le musicien qui fut plagié par James Brown annonce un prochain album. Entretien

Bonjour et merci de nous recevoir dans votre univers artistique.
Qui est réellement André Marie Tala ?

Avant de débuter cet entretien, je voudrais adresser mes sincères condoléances à la famille et aux amis de notre défunt frère artiste « Lapiro de Mbanga » qui vient de nous quitter. Que son âme repose en paix. Né à Bandjoun, dans l’ouest Cameroun. Je suis guitariste, auteur-compositeur, interprète. Je vis de la musique depuis 45 annnées aujourd’hui.

Chacun de nous a une définition propre à lui de la culture. Et vous, comment la définissez-vous ?
Je pense que la culture est le socle sur lequel repose l’âme d’un peuple.

Quelle est votre actualité ?
Je sors d’un concert à Douala Bercy, pour le début de la commémoration de mes 45 ans de carrière. Cette commémoration va s’étaler sur deux ou trois ans, car, elle se fera sur plusieurs continents. Depuis mon retour, j’ai enchaîné les concerts en Europe : le premier mars, j’étais à Charleroi en Belgique et je reviens de Berne en Suisse.

Un nouvel album en vue ?
Ah oui ! Mon nouvel opus s’appellera « trajectoire » et verra le jour d’ici octobre 2014.

Dans votre parcours artistique, quel est votre plus grand regret ?
De n’avoir pas pu, avec certains collègues, surtout ceux que je considère crédibles intellectuellement, trouver la solution des droits d’auteur pour aider les artistes à vivre décemment de leur métier au Cameroun. En ce qui concerne la gestion des droits d’auteur, je faisais partie il y a quelques années, d’un groupe de personnes qui s’était réuni pour réfléchir sur ce problème. Nous n’y sommes pas parvenus parce que l’on avait lâché l’affaire à cause du désordre, des insultes et moqueries. Aujourd’hui, je le reçois comme étant un échec personnel.

Nous avons appris que vous avez un Conservatoire de musique au Cameroun. Pouvez-vous nous le confirmer ?
J’ai un projet d’une structure d’enseignement de la musique au Cameroun. Il n’a pas encore démarré, mais nous travaillons pour qu’il puisse, très vite, voir le jour.

André-Marie Talla
Droits réservés)/n

M. Ndedi Eyango a été élu à la présidence de la Socam (Société civile camerounaise de l’art musical, ndlr) puis déchu pour une histoire de double nationalité. Qu’avez-vous à dire sur ce sujet ?
Je pensais que chaque dossier de candidature devrait être contrôlé avant d’être éligible. Je suis surpris, choqué, triste que cela puisse arriver.

Vous êtes considéré comme le maestro du Ben skin. Quel regard portez-vous sur ce rythme, aujourd’hui ?
Comme dans tout registre musical, il y a du désordre, mais j’espère qu’il y aura davantage de musiciens qui s’engageront à faire du ben skin un magnifique univers afin de propulser ce rythme du Cameroun sur l’échiquier mondial.

Quel message pour la jeunesse qui écoute vos uvres ?
J’appelle cette jeunesse à trouver dans mes mélodies, malgré le chômage et la crise, une force qui lui permettra de garder espoir, car l’Afrique a besoin d’elle pour se développer.

Doit-on respecter la volonté des morts ? Le cas de Charles Ateba Eyené

Par Serge-Aimé Bikoï , Sociologue

Depuis la disparition brutale de Charles Ateba Eyené le 21 février 2014 au Centre hospitalier universitaire(Chu) de Yaoundé, certaines conjectures défendues au sein de l’opinion publique ont fait prévaloir la thèse suivant laquelle le défunt aurait laissé les dernières volontés. La principale volonté dont l’écrivain et homme politique iconoclaste incompris et auteur se résume à la phrase suivante: « Si je meurs, c’est Pascal-Charlemagne Messanga Nyamding qui organise mes obsèques ». Cette volonté est, d’ailleurs, répandue sur les ondes d’une radio urbaine de la capitale métropolitaine.

Autre volonté non des moindres qu’aurait laissée Charles Ateba Eyené, c’est la liste des personnalités interdites d’assister à ses cérémonies funéraires, dont la date s’étend du 24 au 29mars 2014. Si la première volonté laissée par le défunt ne souffre d’aucune contestation tant elle est avérée; la seconde imputable à Pascal-Charlemagne Messanga Nyamding dans le journal *Le Soir* a été battue en brèche par le juriste socio-politiste qui, à travers un démenti, a obtenu la suspension de la journaliste auteur de l’article.

L’analyse
Que la première volonté soit marquée du sceau de la véracité ou que la seconde soit teintée de fausseté, le débat reste et demeure sur: *Doit-on respecter la volonté des morts?* Tout est tributaire, à ce sujet, de la nature du testament du défunt, des dernières volontés consignées dans un document dûment légué à l’environnement familial ou des dernières paroles prononcées par le défunt en présence de sa progéniture. Il y a, en réalité, des personnes ou des personnalités qui, de leur vivant, s’organisent et informent leur entourage immédiat des prescriptions à respecter scrupuleusement lors de leurs obsèques.

C’est notamment le cas, la litanie n’est pas exhaustive, des individus qui demandent, à travers leur dernière volonté, que la famille les enterre immédiatement après le décès dans le caveau familial. Il y a certains qui consignent, dans leur testament, que la famille ne conduit pas leur corps dans une morgue d’un hôpital déterminé. Une autre catégorie de personnes exige que la famille n’achète pas le cercueil, mais qu’elle enfouit plutôt le corps dans un drap blanc et l’inhume par la suite.

Le cas le plus récent vécu le 8mars 2014 à Akok Bekoé dans la Mefou et Akono est celui de Clément Obouh Fegué, ancien Directeur général de la Société nationale des eaux du Cameroun(Snec), qui, à la lumière de ses volontés, a manifestement refusé les obsèques officielles au profit des obsèques simples. Chaque fois qu’une personnalité de cette envergure rend l’âme, elle a droit, en effet, aux obsèques officielles organisées par l’Etat camerounais qui, au cours de la randonnée funèbre, délègue un représentant du Chef de l’Etat. Mais le patriarche des Etenga à, de son vivant, recommandé à son épouse de décliner l’offre de l’organisation des obsèques officielles. Toute chose à laquelle sa veuve et sa famille ont souscrit.

Autre cas et non des moindres, celui de Pierre-Roger Lambo Sandjo, plus connu sous le nom d’artiste de Lapiro de Mbanga Ndinga man. Décédé le 16 mars 2014 aux Etats-Unis, l’auteur du titre à succès *Mimba we* a, selon des sources médiatiques, refusé d’être inhumé au Cameroun. L’artiste-musicien engagé a, contre toute attente et selon sa dernière volonté, choisi la carte de l’incinération de ses restes au pays de l’oncle Sam. Médusée et exaspérée, sa famille à Mbanga accréditera-t-elle cette logique? Rien n’est moins sûr tant les langues se délient déjà pour réclamer le retour de la dépouille de Lapiro de Mbanga à Mbanga.

Ce procédé explicatif et analytique incline à soutenir la thèse du respect de la volonté des morts. Au cours du cycle vital, chaque individu devenu majeur et ayant fondé une famille (femme, enfants, etc.) a droit, en toute âme et conscience, de consigner, dans un document, ses dernières volontés destinées à être suivies à la lettre lors des obsèques. Au plan anthropologique, la volonté d’un mort est sacrée, voire sacralisée et mérite un respect strict. Sous peine d’éventuelles représailles.

Le Cas de Charles Ateba Eyené
Ce déroulé argumentatif m’incite, d’ores et déjà, à statuer sur le cas de Charles Ateba Eyené. Plus de trois semaines après son décès, il est avéré que le membre suppléant désigné du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(Rdpc) a publié sa volonté sur un espace radiophonique*Amplitude Fm*, en l’occurrence. **Si je meurs, c’est Messanga Nyamding qui organise mes obsèques**, clamait-il de son vivant sur cette chaîne.

Alors questions: Cette parole énoncée du défunt sur une radio locale est-elle consignée dans un document dûment laissé à sa famille? Cette parole du mort amplement relayée sur l’espace public est-elle insérée par écrit dans les dernières volontés d’Ateba Eyené? L’écrivain et homme politique a-t-il, de son vivant, défendu et soutenu ce propos devant sa progéniture et, partant, devant ses oncles, neveux, tantes et sa mère?

Et même si la réponse à ces questions est affirmative, un ami fût-il meilleur peut-il se prévaloir de l’organisation des obsèques d’un mort alors que ce dernier appartient à une famille, dont la mère, les oncles, les tantes, les neveux, les nièces et les enfants vivent encore?

En réalité, quelle que soit la corrélation existant entre Ateba Eyené et Messanga Nyamding, ce dernier, en tant qu’ami cher au défunt, a l’insigne honneur d’apporter sa contribution à l’organisation de ses obsèques. Mais il ne saurait faire office de principal organisateur des rituels funéraires d’Ateba Eyené. Seule la famille est l’interlocutrice valable à cet effet. Heureusement Messanga Nyamding l’a compris in extremis.

Serge Aimé Bikoï
valtonganoticias.unblog.fr)/n

Lapiro de Mbanga aurait refusé d’être enterré au Cameroun

C’est ce qu’indique un quotidien national qui affirme que l’artiste a souhaité, dans ses dernières volontés, être incinéré aux Etats-Unis.

Selon le quotidien privé camerounais Le Jour, qui en a fait sa une dans son édition du 18 mars 2014, le musicien Lambo Sandjo Pierre Roger alias Lapiro de Mbanga, décédé le 16 mars dernier à Buffalo dans l’Ouest américain, sera incinéré aux Etats-Unis. C’est dans ce pays qu’il vivait depuis 2012 après avoir purgé une condamnation de trois années d’emprisonnement relatives à sa participation, qu’il a toujours niée, aux émeutes de février 2008 à Mbanga dans le littoral camerounais.

D’après Haman Mana, directeur de la publication « Le Jour » qui cite « une source proche de la famille, Lapiro de Mbanga aurait confié cette dernière volonté à ses proches, refusant ainsi d’être enterré à Mbanga dans le Littoral, sa commune natale.

Lapiro de Mbanga refuserait ainsi d’être enterré dans la localité qui l’a vu naitre et célébré au cours de sa carrière.
rnw.nl)/n

«Ndinga Man», une grande gueule qui s’en va

Le musicien populaire camerounais Lapiro de Mbanga est décédé hier à Buffalo, dans l’Ouest des Etats-Unis, des suites de maladie.

Il est né Lambo Sandjo Pierre Roger mais préférera prendre le nom de Lapiro de Mbanga, nom d’artiste mais également un hommage à la localité qui l’a vu naître. Mbanga est en effet une commune située dans le département du Moungo, région du Littoral. Les mélomanes camerounais des années 80 et 90 auront connu la belle époque de Lapiro au sommet de son art avec des titres comme « Kop Niè », « No make erreur » ainsi que d’autres comme « Pas argent no love », « Mimba We », « Na you ». Chantant à ses début la misère des petites gens, Lapiro de Mbanga passera à des titres plus provocateurs contre les politiques, en particulier le régime au pouvoir au Cameroun. Le titre le plus mémorable dans cette veine reste « constitution constipée » de 2008 qui sera très vite censuré. Le musicien dénonce la modification annoncée de la constitution pour la suppression de la durée du mandat présidentiel, en prenant le chef de l’Etat camerounais pour cible.

Lambo Sandjo Pierre Roger alias Lapiro de Mbanga, alias Ndinga Man
facebook.com/lapiro.Ngataman)/n

Lapiro de Mbanga encore appelé « Ndinga man », paiera son engagement politique. A la suite des émeutes de février 2008 au Cameroun, l’artiste sera condamné, le 24 septembre 2008, à trois ans de prison ferme par le tribunal de grande instance du Moungo à Nkogsamba dans une affaire qui l’opposait à la Société des plantations de Mbanga et le Centre divisionnaire des impôts de la même localité. Les chefs d’inculpation retenus contre lui, qu’il a toujours niés, étaient : « complicité de pillage en bande, attroupement et obstacles sur la voie publique ». Il purgera entièrement sa peine avant de recouvrer sa liberté le 08 avril 2011. Les recours introduits par ses avocats à la cour Suprême lui auront donné finalement raison, sur le tard, le 20 juin 2014, en reconnaissant des problèmes de procédures dans sa condamnation par le Tgi du Moungo.

C’est aux Etats-Unis que l’artiste avait décidé de continuer son existence après sa condamnation. A Buffalo, dans l’ouest américain, où il est décédé ce 16 mars 2014 à l’âge de 57 ans, Lapiro de Mbanga y vivait, d’après la BBC, avec sa femme et cinq de ses enfants.

Lapiro de Mbanga écrit à Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’Onu

Lambo Sandjo Pierre Roger, alias Lapiro de Mbanga veut que le gouvernement camerounais répare des dommages causés lors de son incarcération

=Excellence monsieur le Secrétaire général

J’ai l’honneur de venir auprès de votre haute personnalité solliciter votre intervention urgente au chef du Gouvernement Camerounais pour exécution.de l’AVIS n° 32/2011 (Cameroun).

En effet excellence monsieur le Secrétaire général, au vu d’une plainte que j’ai porté contre l’Etat du Cameroun devant le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme à Genève et dont communication a été adressée au Gouvernement camerounais le 26 janvier 2011, le Groupe de Travail sur la détention arbitraire a lors de sa soixante et unième session du 29 août au 2 septembre 2011 rendu l’Avis n° 32/2011 (Cameroun).

Excellence monsieur le Secrétaire général, il ressort de cet Avis que le groupe de travail demande entre autres au Gouvernement camerounais de prendre une décision pour réparer les dommages qui m’ont été causés par les actions arbitraires dénoncées dans l’Avis rendu.

Excellence monsieur le Secrétaire général, j’ai saisi par courrier le président de la République, le Premier ministre chef du gouvernement, le ministre des Relations extérieures, le ministre de la Justice et le président de la Commission nationale des Droits de l’Homme et des Libertés du Cameroun pour exécution de cet Avis; le Président de la Commission nationale des droits de l’Homme et des Libertés du Cameroun a à son tour saisi par écrit le Premier ministre, chef du gouvernement et le ministre des Relations extérieures, pour exécution dudit Avis; je mets à votre disposition les copies de ces différentes correspondances; malheureusement, le Gouvernement camerounais refuse d’exécuter cette décision du groupe de travail des Nations-Unies; raison pour laquelle je viens à vous pour emmener le Gouvernement camerounais à respecter cette décision souveraine des Nations-Unies.

Excellence monsieur le Secrétaire général, l’une des demandes du Groupe de Travail au Gouvernement camerounais dans son Avis est que des mesures de protections de sécurité soit prises en ma faveur; faute d’exécution de cette autre demande du Groupe de Travail et me sentant vulnérable et en insécurité dans mon pays, j’ai été contraint de demander l’asile politique aux Etats-Unis d’Amérique pour moi-même et ma famille où je suis installé depuis le 12 septembre 2012 à Buffalo New York.

Excellence monsieur le Secrétaire général,

votre prompte et énergique réaction amènera à coup sur le pouvoir politique de Yaoundé à respecter les résolutions des Nations-Unies que le Cameroun a ratifiées afin de cesser de mettre impunément en prison les citoyens en violation flagrante des lois nationales et internationales comme c’est le cas pour plusieurs individus qui croupissent dans les prisons Camerounaise en ce moment pour des règlements de comptes politiques.

Excellence monsieur le Secrétaire général, le Cameroun doit cesser d’être un Etat voyou. Si le Cameroun est heureux et fier de la décision des Nations- Unies qui lui ont rétrocédé la péninsule de Bakassi, le Cameroun doit aussi savoir exécuter les décisions rendues contre lui par cette même haute instance surtout lorsqu’il s’agit des droits de l’Homme pour lesquels les politiciens au pouvoir de ce pays n’ont aucun respect. Veuillez croire, Excellence monsieur le Secrétaire général des Nations-Unies à l’expression de mon profond respect.

Lambo Sandjo Pierre Roger, alias Lapiro de Mbanga