Des citoyens de Yaoundé parlent de ce mal qui laisse des souvenirs désagréables
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marcel Fouda |
Rencontré au Boulevard du Marcel Fouda, étudiant en première année de droit à l’université de Yaoundé II évoque le souvenir des nuits noires de son ami Doudou, aujourd’hui étudiant en hôtellerie en Guinée Conakry. Comme lui, bon nombre de gens gardent en mémoire le passage du panaris dans leur entourage. Louise, revendeuse, se rappelle aussi les douleurs de sa mère: « son doigt démangeait et enflait au jour le jour. Heureusement, elle l’a montré à une voisine qui lui a conseillé d’y mettre des feuilles de pistache et une autre herbe. La douleur s’est stabilisée, mais ma mère pleurait toujours par moment. Et au bout de deux semaines, son doigt a guéri ». Seulement, son oncle n’a pas eu la même chance. Il a perdu son doigt: »il était chauffeur et n’a pas eu le temps de le montrer à quelqu’un. Nous avons appris qu’il avait le panaris lorsque son doigt était déjà gros et rempli de pus. Un matin, il a pleuré toute la journée. Puis il est allé à l’hôpital où on lui a amputé le doigt », ajoute t-elle.
Essomba Ebanda, artiste musicien et gardien des parking pour le compte de la communauté urbaine de Yaoundé gardera aussi longtemps le souvenir des problèmes que lui a causé l’un de ses doigts, même si c’était il y a cinq ans: « mon doigts avait commencé par démanger pendant deux jours. Puis, ça a commencé à enfler et faire du pus. On m’a conseillé d’y mettre du cirage noir. Ça n’a rien donné après une semaine. Puis on m’a conduis chez un guérisseur qui a soigné mon doigt. Heureusement, ça ne s’est pas déformé comme celui de ceux qui se soignent à l’hôpital ».

« Eviter de se ronger les ongles »
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Dr Hermine Abessolo |
Tous ces citoyens approchés disent méconnaître la cause du panaris. Toutefois, le Dr Hermine Abessolo en service au département infectiologie à l’hôpital central de Yaoundé nous apprend que cela se ramasse dans la bouche : « On l’attrape en se rongeant les ongles. Ceci parce que le panaris est due généralement à des bactéries comme le staphylocoque ou le streptocoques qui se retrouvent surtout au niveau de la sphère buccale. Il s’agit dans ce cas de l’auto inoculation. Mais on peut aussi attraper le panaris au niveau des orteils. Et là, c’est due aux conditions d’hygiène et au port excessif des chaussures fermées, parce que l’humidité est un facteur favorisant la présence d’ongles incarnés » dit-elle. Et dès les premiers signes qui sont des démangeaisons, le médecin conseille de se procurer du Dakin en pharmacie. A l’aide d’une une compresse, imbibée de Dakin, on peut alors entourer l’orteil ou le doigt en question. Reprendre l’exercice 10 à 20 fois en journée. Mais elle conseille de se diriger vers un hôpital dès lors que le problème n’est pas résolu. Quant aux règles à suivre pour éviter la douloureuse maladie, elle précise: « il faut éviter de se ronger les ongles ou de les couper trop courts, parce que ça entraîne le phénomène d’ongles incarnés lors de la repousse. Eviter tout ce qui peut entraîner de l’humidité au niveau des pieds ou des ongles. C’est-à-dire rester trop longtemps dans de l’eau, le port des tennis fermées pendant toute une journée »
