La BEAC alloue près de 600 milliards FCFA pour renforcer les banques de la Cemac

C’est une réponse à un constat de contraction de dépôts dans le système bancaire communautaire, a expliqué mercredi le gouverneur de la BEAC

Un montant entre 500 et 600 milliards de francs CFA (entre 1 et 1,2 milliard de dollars) sera alloué pour servir au renforcement de la trésorerie des banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), a annoncé mercredi à Yaoundé le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Lucas Abaga Nchama.

Ces fonds proviendront d’une baisse de 50% des coefficients des réserves obligatoires applicables des pays membres de la Cemac(Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), une mesure prise lors d’une session extraordinaire du comité de politique monétaire de la BEAC tenue mercredi dans la capitale camerounaise, siège de la banque centrale régionale.

C’est une réponse à un constat de contraction de dépôts dans les banques et donc de liquidités dans le système bancaire communautaire, qui connaît en ce moment une situation économique difficile avec une croissance projetée de 1,6% cette année, à cause de la chute des prix des matières premières dont le pétrole et l’insécurité dans certains pays, a révélé à la presse le gouverneur de la BEAC.

Certes, a-t-il expliqué, la zone CEMAC connaît « une période où l’inflation est plus ou moins maîtrisée, puisqu’elle se situe de la norme de 3%, largement en dessous ». Mais, « il y a une contraction des dépôts au niveau des banques, d’une manière générale. Ce qui abaisse la liquidité bancaire. Et lorsque la liquidité baisse, cela génère des besoins supplémentaires en trésorerie des banques ».

« Face à cette situation, le comité de politique monétaire a jugé opportune de desserrer la contrainte liée à la constitution des réserves obligatoires et la décision qui a été prise, c’est le principal enseignement de notre session de ce jour (…) Nous avons baissé le coefficient des réserves obligatoires pour donner plus de liquidités au système bancaire », a précisé M. Abaga Nchama.

« Cale va donner beaucoup plus d’aisance de trésorerie aux banques, qui pourront maintenant mener une gestion beaucoup plus dynamique de cette trésorerie », a-t-il ajouté.

Les travaux du comité de politique monétaire de la BEAC ont en outre examiné « la poursuite des réformes sur les instruments de politique monétaire », un processus ayant pour objectif de rendre les textes réglementaires « plus adaptés, plus efficaces et de les arrimer aux meilleures pratiques des banques centrales dans le monde », a par ailleurs rapporté Lucas Abaga Nchama.

Une nouvelle session est envisagée au cours des prochaines semaines en vue de l’approbation de ces textes.


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Plaidoyer pour un accès généralisé des crédits du FMI aux pays de la CEMAC

« Les institutions de Bretton Woods ne sont pas là seulement pour donner des leçons », a dénoncé le gouverneur de la BEAC lundi à Yaoundé

Le Fonds monétaire international (FMI) doit permettre un accès généralisé aux crédits aux pays africains dont notamment ceux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) pour les aider à financer leurs projets d’infrastructures, plaide la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

« Les institutions de Bretton Woods ne sont pas là seulement pour donner des leçons », a souligné lors d’une rencontre avec la presse lundi au siège de cet organisme à Yaounde, le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.

Dans un contexte difficile marqué par une baisse des recettes budgétaires due à la chute persistante des prix des matières premières dont le pétrole, leur principale source de devises, les pays membres de la CEMAC (Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad) sont engagés dans la réalisation d’importants chantiers d’infrastructures, en application de politiques d’émergence économique.

Vu l’ampleur des besoins de financements liés à ces projets et la faiblesse des ressources disponibles des pays concernés, l’aide du FMI et de la Banque mondiale avec d’autres bailleurs de fonds comme la Banque africaine de développement (BAD) est capitale, juge M. Abaga Nchama, au terme d’une session du comité de politique monétaire consacrée à l’évaluation des performances économiques régionales.

« Nos pays ne bénéficient pas des mêmes avantages que d’autres. Par exemple, nos pays n’ont pas un accès aux ressources générales du FMI », a-t-il dit.

En réponse aux besoins de financements exprimés, la BEAC a elle-même décidé récemment de mettre pour la première fois dans l’histoire à la disposition de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) une ligne de crédit de plus de 400 milliards de francs CFA (800 millions de dollars).

Tout en insistant pour l’amélioration du climat des affaires et la mise en uvre de réformes structurelles favorables au dynamisme économique, elle a aussi annoncé le maintien à un niveau de 2,45% son taux directeur.

Cette mesure a « contribué à augmenter les crédits dans la sous-région », affirme Lucas Abaga Nchama.


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BEAC: bénéfice record pour la banque de plus de 160 milliards FCFA

Pour la première depuis sa création en 1972, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a réalisé en 2015 un bénéfice record de plus de 160 milliards de francs, annonce un communiqué officiel

C’est l’une des principales conclusions de la première session ordinaire annuelle du conseil ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) tenue à vendredi, siège de la banque centrale régionale.

[i « Le comité ministériel a ratifié les comptes définitifs de la BEAC pour l’exercice 2015 qui se sont soldés par un résultat bénéficiaire record de 160,795 milliards de FCFA [321,59 millions de dollars], tels qu’approuvés par le Conseil d’administration, et procédé à l’affectation dudit résultat conformément aux dispositions statutaires »], souligne le communiqué de presse publié à cette occasion.

Président en exercice de l’UMAC, le ministre centrafricain des Finances et du Budget, Célestin Yanindji, s’est réjoui lors d’un échange avec la presse au terme de ces travaux de ce « résultat exceptionnel » qui selon lui permet de distribuer des dividendes aux Etats membres de la banque.

« Ces ressources supplémentaires vont nous permettre, d’une part, de renforcer nos réserves afin de faire face (…) à la baisse du taux de couverture de la monnaie. Mais en même temps elle nous permet de donner davantage de ressources au financement des projets intégrateurs dans la sous-région », a ajouté le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.


Pour le dirigeant de la banque centrale régionale, la performance historique ainsi célébrée est le « fruit d’une stratégie de la gestion des réserves de la sous-région » appliquée depuis 2010, après des scandales financiers ayant coûté son poste à son prédécesseur et d’autres responsables de l’institution.
En 2014, le bénéfice enregistré se chiffrait à 25,108 milliards de francs CFA (50,216 millions de dollars), révèle le communiqué de presse.

La conjoncture économique au sein de la CEMAC, elle, n’est cependant pas à la vigueur. Après avoir replié à 2,8% du PIB en 2014, la croissance poursuivra sa décélération en 2016, pour s’établir à 2%, d’après les prévisions officielles.

En cause, la baisse des recettes budgétaires suite à la chute persistante des prix des matières premières dont le pétrole, produit par la quasi-totalité des pays de la région, et l’insécurité engendrée par la crise centrafricaine et les activités terroristes de la secte islamiste nigériane Boko Haram au Cameroun et au Tchad.

Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC
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La BEAC prévoit 2% de croissance dans les pays de la Cemac en 2016

Elle se déteriore par rapport aux 2,8% de 2015. En 2014, cette croissance se situait à 4,8%, soit la meilleure performance depuis la crise financière

La croissance économiques au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), après avoir chuté à 2,8% en 2015, continuera de se détériorer pour s’établir à 2% en 2016, révèle une projection publiée lundi à Yaoundé par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

Ce repli est la conséquence de la persistance de trois facteurs combinés évidents : la baisse continue des prix des matières premières notamment le pétrole, principale source de devises de cette région, l’insécurité due aux activités terroristes de la secte islamiste nigériane Boko Haram (surtout au Cameroun et au Tchad) puis la baisse de la demande intérieure dans les pays avancés et émergents, au rang desquels la Chine.

En 2014, cette croissance se situait à 4,8%, soit la meilleure performance depuis la crise économique et financière mondiale de 2008-2009 qui avait durement affecté les pays de la CEMAC, dans la quasi-totalité producteurs de pétrole (Guinée équatoriale, Tchad, Congo-Brazzaville, Gabon et Cameroun), à l’exception de la République centrafricaine (RCA).

Flattée par cette reprise, la banque centrale régionale avait tablé sur un taux moyen de 6% jusqu’en 2016.

Pour le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama, un léger relèvement des tensions inflationnistes de 2,7% est à prévoir pour cette année, avec une détérioration du solde budgétaire à -7,1% du PIB, ainsi qu’un creusement du déficit des transactions courantes à 14,2% du PIB et le maintien du taux de couverture de la monnaie à « un niveau confortable, non précisé.

En 2015, l’inflation avait été estimée à 2,3%. La BEAC avait aussi annoncé une hausse du déficit budgétaire à 4,1% du PIB et un déficit extérieur courant de 12% de ce même PIB est à prévoir au cours de cette année, avec un de couverture extérieure de la monnaie de 77,1%.

La banque centrale régionale à tout de même décidé de maintenir inchangé le principal taux directeur, qui est de 2,45%, a déclaré à la presse Abaga Nchama.


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Lucas Abaga Nchama: «Nous ne sommes pas les otages des Français»

Le gouverneur de la BEAC a présidé à Malabo, en fin de semaine dernière, la 38ème réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de l’Association des banques centrales africaines. Pour une monnaie unique

Les gouverneurs des banques centrales africaines entrevoient la mise en place d’une monnaie unique sur le continent. «peut-être en 2030», avance le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Lucas Abaga Nchama a présidé la semaine dernière, la 38ème réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de l’Association des banques centrales africaines (ABCA), clôturée à Malabo vendredi, 14 août 2015.

Le nouveau président de l’ABCA – association créée en 1965 sous les auspices de l’Organisation de l’unité africaine – qui cumule avec les fonctions de gouverneur de la BEAC, estime que le projet n’est pas irréalisable, malgré les conventions liant les pays de la zone Franc à la France.

«C’est comme l’intégration à l’intérieur de la Cemac. Un Etat peut décider d’aller avec les autres, comme il peut décider de revenir. Je rappelle que le Tchad était sorti. Je rappelle qu’en Afrique équatoriale française, le Cameroun n’était pas avec les autres. Je rappelle que la Guinée est entrée en 1985. Donc, l’Etat est toujours souverain pour entre et pour sortir», confie Lucas Abaga Nchama, dans des propos rapportés par le quotidien gouvernemental camerounais, mardi 18 août 2015. «Nous ne sommes pas les otages des Français. Ce sont des partenaires. C’est juste pour la convertibilité extérieure que nous avons signé une convention monétaire avec le Trésor. Nous sommes libres», défend-il.

Le projet de la création d’une banque centrale africaine et d’une monnaie unique sur le continent date de 1963, année marquant la naissance de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Elle a été dissoute en 2002 pour céder la place à l’Union cafricaine (UA), portée sur ses fonts baptismaux deux ans auparavant, à Durban, en Afrique du Sud.

«Nous sommes en train de travailler. On peut fixer un horizon. Peut être 2030. Nous avons préféré adopter une approche graduelle. Constituer d’abord des sous-régions. Il y en a six. Pour rester conforme à la théorie économique, notamment celles des zones monétaires optimales où il faut d’abord un minimum de convergence macroéconomique au niveau de l’économie réelle avant de passer au monétaire. C’est pour cela que nous avons préféré constituer ces groupements sous régionaux», soutient le gouverneur de la BEAC.

La création d’une monnaie unique et d’une seule banque centrale en Afrique charrie de nombreux espoirs. L’ABCA estime que la concrétisation de ces projets favorisera, entre autres, de plus importants échanges inter-africains et une intégration politique projetée depuis un demi-siècle. «S’il y a une intégration africaine avec une population jeune, avec tout ce dont regorge le continent africain, nous sommes capables de rêver qu’avant 2050, comme la Chine l’a montré au monde, l’Afrique est capable de devenir une puissance économique mondiale. C’est dans cette perspective que nous travaillons», assure Lucas Abaga Nchama.

Lucas Abaga Nchama, Gouverneur de la BEAC et président de l’ABCA
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Nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance dans la zone Cemac en 2015

Précédemment établie entre 4,2 et 4,3%, elle devrait chuter à un niveau encore plus bas pour se situer à 2,8%, a annoncé la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) jeudi

La croissance économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(CEMAC) pour 2015, précédemment établie entre 4,2 et 4,3%, devra chuter à un niveau encore plus bas pour se situer à 2,8%, annonce la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la banque centrale régionale.

Selon la BEAC, réunie en sa deuxième session ordinaire annuelle de son comité de politique monétaire (CPM) jeudi soir à son siège à Yaoundé, la capitale du Cameroun, les perspectives économiques pour la fin 2015 seront marquées par « un ralentissement de la croissance, en relation avec les contre-performances du secteur pétrolier » dans cet espace communautaire.

Cette situation « entraînerait, a expliqué la banque centrale régionale dans le communiqué de presse publié au terme de réunion, une baisse significative de la demande intérieure et un repli des activités du secteur non pétrolier ».

Mais en dépit d’un fléchissement annoncé de la croissance à 2,8% , les projections prédisent un allègement des tensions inflationnistes à 2,9%, contrairement au solde budgétaire, qui enregistrerait une détérioration de 3,7% du PIB. Le déficit du compte extérieur courant quant à lui se stabilise à 11,4% du PIB et le taux de couverture extérieure de la monnaie à 78,4%.
Le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama, justifie cette morosité par un ralentissement des investissements liés à la production pétrolière.

« On constate (..) que les engagements qui ont été pris par certaines entreprises, qui annonçaient le début de production ou d’ exploitation d’un champ nouveau, compte tenu du prix et du coût d’ exploitation,c’est-à-dire le coût d’investissement, ont ralenti. Donc, elles ne s’avancent pas, elles attendent », a-t-il indiqué.

Dans ses prévisions précédentes de fin mars, la BEAC avait pourtant fait état de perspectives prometteuses dans ce secteur basées sur une hausse de production et le dynamisme du secteur non pétrolier, « notamment au niveau des branches de l’agriculture vivrière, des industries manufacturières et des télécommunications ».

Elle avait par conséquent tablé sur une croissance du PIB de 4, 2% à 4,3%, contre 5% environ fin 2014, avec un taux d’inflation de 2,8% « en rapport avec un ralentissement de la demande intérieure », accompagné d’une « dégradation du solde budgétaire à -6,3% du PIB » et d’une « aggravation du déficit du compte extérieur courant à 20, 00% du PIB ».

Au cours de la même période, le Fonds monétaire international ( FMI) se déclarait quant à lui déjà moins optimiste, en abaissant ce taux de croissance à 2,2%. Son économiste et chef de mission pour la zone CEMAC Mario de Zamaroczy avait alors résumé que « l’année 2015 sera une année de défis ».

Selon lui, la chute du prix du baril du brut n’a pas eu d’ effets sensibles en 2014, où la croissance avait été de 4,6% ( contre 4,2% d’après les estimations de la BEAC, établies à 3,2% l’année précédente), « mais elle devrait peser sur l’activité économique en 2015 en faisant descendre le taux de croissance à 2, 2% en raison de la baisse de la production de pétrole et des investissements publics ».

Lucas Abaga Nchama relative toutefois cette analyse, affirmant que la chute du prix du baril de pétrole continuera d’avoir un impact moins impact sur les pays de la région, dans la mesure où, assure-t-il, ces Etats « ont beaucoup baissé leurs dépenses d’investissement. Des Etats qui gagnent moins d’argent aujourd’hui ont baissé leur train de vie ».

Dans l’objectif de booster l’économie régionale, la BEAC a une fois de plus décidé de baisser son taux directeur des appels d’ offres, pour le porter de 2,95% à 2,45%. Occasion pour son dirigeant de se réjouir que « depuis 2009-2010 le crédit à l’économie est en augmentation croissante ».

Instituée en 1994, la CEMAC se compose de six pays: Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine (RCA ou encore Centrafrique) et Tchad. A l’exception de la RCA, d’ ailleurs secouée depuis fin 2012 par une grave crise politico- militaire, le pétrole constitue la principale source de revenus de ces pays,représentant jusqu’à 70 à 80% des recettes d’exportation de nombre d’entre eux.


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Les prévisions de croissance de la Cemac abaissées à 4,2% en 2015

Les dernières prévisions de croissance établies mercredi par la BEAC confirment une tendance à la baisse persistante observée depuis fin 2014, à cause des crises sécuritaires

L’insécurité due à Boko Haram et à la crise centrafricaine, combinées à la chute des cours des matières premières, plombent les économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) où les dernières prévisions de croissance de 2015 établies mercredi entre 4,2 et 4,3% confirment une tendance à la baisse persistante observée depuis fin 2014.

Dans son analyse précédente de décembre 2014, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) avait tablé sur un taux plus important d’environ 5%, en nette progression comparativement au résultat de 4,4%ayant clôturé cette année, alors que les projections initiales avaient fait état d’une accélération époustouflante de cette croissance de 5,3% à 6,7% au cours du premier semestre.

Ces prédictions se basaient sur des perspectives prometteuses dans le secteur pétrolier dues à une hausse de production et le dynamisme du secteur non pétrolier, « notamment au niveau des branches de l’agriculture vivrière, des industries manufacturières et des télécommunications ».

C’est un constat repris pour le compte de l’année en cours par le communiqué de presse publié au terme d’une session du comité de politique monétaire de la BEAC tenue mercredi à Yaoundé, organce selon lequel « cependant, ces performances seraient affectées par un contexte extérieur peu porteur et une situation sécuritaire préoccupante ».

Espace communautaire à l’économie extravertie comme c’est le cas dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, la zone CEMAC accuse notamment le coup de la chute des cours des matières premières ajoutée aux effets des activités terroristes de la secte islamiste nigériane Boko Haram et de la crise centrafricaine, a expliqué la presse le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.

En plus d’une décélération de la croissance entre 4,2 et 4,3%, la banque centrale régionale annonce un taux d’inflation de 2,8% « en rapport avec un ralentissement de la demande intérieure », ainsi qu’une « dégradation du solde budgétaire à -6,3% du PIB » et une « aggravation du déficit du compte extérieur courant à 20,00% du PIB » que son dirigeant tente de minimiser.

Pour M. Abaga Nchama, les indicateurs déclarés ne doivent pas amener à se faire du souci, dans la mesure où « nous avons suffisamment de réserves et puis nous avons une capacité d’ endettement, sui se situe à 70% (du PIB). A ce jour, aucun Etat ne dépasse 20% ». En outre, « le taux de couverture des importations s’établit au-dessus de 90% », poursuit-il.

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) reçue en mai- juin 2014 avait pourtant recommandé de baisser le plafond d’ endettement évoqué, estimant que « la plupart des pays (de la région) ont bénéficié d’opérations de remise de dette » et que l’accent doit plutôt être mise sur l’efficacité de l’utilisation de la dette pour permettre l’augmentation de la croissance économique.

Pour sa part, la BEAC a elle-même encore insisté sur la nécessité pour les six pays membres de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) de diversifier leurs économies afin de réduire leur vulnérabilité aux chocs extérieurs. « Les réformes macroéconomiques doivent se poursuivre », a prôné le gouverneur.

Le relèvement des plafonds de refinancement est cité comme une mesure importante visant à contribuer à doper les économies nationales. Au Gabon, ces taux ont augmenté de 30 à 40 milliards de francs (60 à 80 millions de dollars), contre 60 à 120 milliards (100 à 240 millions de dollars)en Guinée équatoriale, 60 à 100 milliards(100 à 200 millions de dollars) au Tchad, au Congo et au Cameroun.

La République centrafricaine (RCA), qui se bat pour sortir de plus de deux ans de crise politico-militaire sans précédent, est à 15 milliards de francs (30 millions de dollars). « Les choses se sont améliorées. Nous étions à 1,6% l’année passée. Je pense que la croissance sera toujours positive cette année », a indiqué au sujet de ce pays Lucas Abaga Nchama.

C’est une évolution encourageante pour les autorités de transition centrafricaines qui se sont dotées en septembre 2014 d’ un Programme d’urgence pour le relèvement durable (PURD) pour la période 2014-2016 d’un coût de 576,5 milliards de francs CFA (1, 153 milliard de dollars), qui visait un taux de 1,3%, suivi d’une accélération à 5,1%en 2015 puis 8,2% en 2016.

Lucas Abaga Nchama, Gouverneur de la BEAC
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La BEAC révise les perspectives de croissance de la CEMAC pour 2014

De 6,1% en juillet, les prévisions de croissance économique du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad, sont ramenées à 5,6%

De 6,1% en juillet, les prévisions de croissance économique des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), à savoir le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, sont ramenées à 5,6% pour 2014, a annoncé mardi la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) basée à Yaoundé, au Cameroun.

« Nous étions beaucoup plus optimistes lors des prévisions initiales », a souligné à la presse le gouverneur de la BEAC, l’ Equato-Guinéen Lucas Abaga Nchama, au terme d’une session ordinaire du comité de politique monétaire (CPM) de cette banque centrale régionale qu’il préside.

Des six pays membres de la CEMAC, seule la République centrafricaine (RCA) n’est pas productrice de pétrole. Tous sont cependant exportateurs de matières premières. Or, en raison de la conjoncture internationale encore fragile, un risque de voir la demande baisser guette ces économies, a expliqué le gouverneur de la BEAC.

« L’économie mondiale, a-t-il précisé, est caractérisée par une reprise médiocre. En dehors des Etats-Unis, la plupart des pays avancés connaissent un ralentissement. Dans la zone euro, les risques de déflation sont en vigueur. Pour les pays émergents, le deuxième trimestre est marqué par une reprise lente de certains dinosaures,comme la Chine ou l’Inde ».

Dans ce contexte, le Fonds monétaire international (FMI) a récemment abaissé ses prévisions de croissance mondiale à 3,8%.

Pour autant, le comité de politique monétaire de la BEAC estime que la révision à la baisse des indicateurs économiques régionaux n’est en rien synonyme de contreperformance. Selon son gouverneur, « l’heure est plutôt à l’accélération de la croissance », après une performance de 1,4% en 2013.

A l’appui de son argumentaire, Lucas Abaga Nchama cite l’exemple du Tchad où les prévisions annoncent une croissance à deux chiffres, de l’ordre de plus de 12%.

Dans un premier temps, la banque centrale régionale avait tablé sur un taux de 5,3% lors de la dernière session ordinaire de son comité de politique monétaire en décembre 2013. Deux facteurs sont mis en avant pour justifier ces perspectives économiques : la reprise de l’activité pétrolière et la bonne tenue du secteur non pétrolier, portés respectivement à 2,5 et 6,7% de croissance.

A 97% des importations, la zone CEMAC se réjouit au demeurant d’ un taux de couverture extérieure de la monnaie qui « reste assez solide »,de l’avis de M. Abaga Nchama qui a en outre faite état d’ une augmentation du volume des crédits et d’un « niveau confortable  » des réserves de change.

Un bémol cependant, en se hissant à 3,7%, cet espace communautaire a dépassé sa propre norme pour l’inflation fixée à 3% de plancher. En cause: la hausse de la demande intérieure.

Au Congo et en Guinée équatoriale par exemple, c’est l’ augmentation des effectifs des salariés qui est mentionnée, tandis qu’en RCA la crise politico-militaire crée des problèmes d’ approvisionnement en produits de consommation, surtout avec « l’ arrivée massive des forces onusiennes et des bailleurs de fonds », note Lucas Abaga Nchama.

Le cas centrafricain est intéressant dans la mesure où le gouvernement a adopté en septembre un Programme d’urgence pour le relèvement durable (PURD) pour la période 2014-2016 qui, 576,5 milliards de francs CFA (1,153 milliard de dollars), après une contraction de 36,7% en 2013, entend relever la croissance à 1,3% en 2014, puis la consolider à 5,1% en 2015 et à 8,2% en 2016.

« Un taux autour de 1% n’est pas impossible. Il y a un léger mieux.Il y a beaucoup de promesses au niveau des bailleurs de fonds, des institutions de Bretton Woods. Il y a une conférence des donateurs qui se profile à l’horizon pour appuyer la RCA, mais aussi la sous-région (en faveur de la consolidation de la paix et de la stabilité, NDLR) », résume le patron de la banque centrale.

Il reste que la zone CEMAC est pour l’heure loin de relever le défi d’une croissance inclusive et créatrice d’emplois pour réduire significativement la pauvreté dans laquelle baigne l’ immense majorité des populations de la région.

Afin de booster la croissance, la BEAC a décidé lors de sa réunion du comité de politique monétaire tenue mardi son siège à Yaoundé de « maintenir inchangé (son) principal taux directeur » et de « relever le plafond de financement des économies » nationales.

A titre d’illustration, pour les pays situés à 2 milliards de francs CFA (4 millions de dollars), le plafond de financement a été porté à 20 milliards (40 millions de dollars), a indiqué Lucas Abaga Nchama sans citer les pays. Pour ceux où il était de 10 milliards (20 millions de dollars), le montant a été relevé à 60 milliards (120 millions de dollars), apprend-on par ailleurs.


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Banques: Le Fogadac s’approvisionne progressivement

«Des dizaines de milliards» déjà injectés dans ce mécanisme de la Cobac qui vise à rembourser les épargnants en cas de faillite d’un établissement bancaire en Afrique centrale

Selon une information rapportée ce mardi par le quotidien Cameroon Tribune, le Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale (Fogadac) serait déjà pourvu à hauteur de plusieurs «dizaines de milliards de F CFA». Le Fogadac est un mécanisme mis en place en février 2011 par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) avec pour principaux objectifs : «d’indemniser les épargnants d’un établissement de crédit en cas d’indisponibilité de leurs dépôts ou de tous les autres fonds remboursables ; d’apporter son concours à un établissement de crédit dont la situation laisse craindre dans les brefs délais une indisponibilité totale ou partielle des avoirs des déposants. »

Les membres du comité de direction de ce fonds, présidé par le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), se sont réunis vendredi dernier, 19 septembre 2014, à Libreville pour «adopter des stratégies relatives à son bon fonctionnement», indique Cameroon Tribune. «Avec la contribution des banques et le travail qui va être réalisé par le secrétariat permanent, nous sommes en train de constituer un magot susceptible de répondre à d’éventuelles faillites», explique le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.

Avant la mise en place du Fogadac, le remboursement des épargnants, en cas de faillite bancaire, était prise en charge par les Etats. La Cobac, à travers ce mécanisme, voudrait voir les dépôts augmenter dans les banques du fait de l’assurance donnée aux épargnants. Les établissements bancaires devraient dans cette vision accorder plus de crédits.


rts.ch)/n