«Le gouvernement se réserve le droit de saisir la commission européenne. Et n’exclut pas d’appliquer le principe de réciprocité»
Qu’est ce qui vous emmène à Douala ce 09 janvier ?
Depuis le début de l’année la Commission européenne a décidé d’utiliser un nouveau système de contrôle des exportations dénommé Import Control Exportation (ICS), c’est un règlement qui accroît les coûts de transports pour des marchandises en provenance des ports étrangers à cette communauté et le Cameroun est concerné. En quelques mots cette mesure non seulement elle pèse sur les coûts des transports mais en plus les chargeurs doivent produire un ensemble de documents dont la réalisation se situe entre 25 dollars us pour certains et 40 dollars us pour d’autres. Le chef du gouvernement nous a donc demandé ainsi qu’a monsieur le ministre des transports de venir à Douala, pour rencontrer les armateurs locaux et étrangers dans le but de voir comment on peut alléger cette charge financière.
Par rapport à ce conflit est-ce la première démarche que le gouvernement entreprend ?
Permettez-moi d’abord de dire qu’il n’y a pas de conflit, la Commission européenne et de façon globale l’Union européenne sont des partenaires privilégiés de notre pays, seulement sur la question que j’ai évoqué plus haut nous avons des petites divergences de vue essentiellement sur la mise en uvre et non sur le fondement de la décision car le Cameroun reconnait la souveraineté de l’Union européennes. S’agissant de votre question, sur haute instruction du premier ministre chef du gouvernement nous avions en son temps adressé un courrier à nos partenaires européens, nous leur demandions de sursoir à la perception des frais liés à la mise en uvre du règlement de cette prescription en attendant l’issue de la concertation que nous entrevoyions avoir avec eux ; malheureusement notre demande n’a pas reçu de réponse, nous avons constaté simplement l’effectivité de la décision depuis le 1er janvier 2011.
Qu’allez-vous faire à présent ?
Vous me donnez là l’occasion de rappeler un ou deux principes de base de la politique de l’état du Cameroun sous l’impulsion de monsieur le président de la république son excellence Paul Biya, ce principe est le dialogue, le partenariat secteur public / secteur privé, c’est la clé de voûte du système économique camerounais. Nous sommes des partenaires et nous pensons que la règle d’or dans le partenariat c’est le dialogue, le dialogue et la concertation, c’est dans ce cadre que le gouvernement s’est permis d’interpeller l’Union européenne à la suite de l’adoption par la Commission européenne de ce règlement qui fait débat. Qu’allons-nous faire ? Nous attendons avec impatiences les éléments de réponse qui vont être apportés.
Concrètement qu’est ce qui fait problème dans cette réglementation?
Il y a d’un coté en ce qui concerne les opérations à l’import naturellement le problème de la lutte contre la vie chère qui est un principe essentielle, voire même une discipline du gouvernement de la république, mais aussi fondamentalement puisqu’il s’agit des cargaisons à l’exportation simplement le problème de la compétitivité de nos produits, si on rajoute des coûts nous ne pourrons pas faire face à la concurrence, l’ambition qui est de voir notre pays devenir émergent pourrait être remise en cause et dans les affaires un sous est un sous, certains diront ce n’est que 25 dollars ou 40 si en plus il y a des pénalités c’est intenable.
Et si l’Union européenne ne s’exécute pas?
Nous sommes convaincus que nous trouverons une solution, au nom de l’équité et de la transparence il faut des concertations pour s’accorder sur le coût de la marchandise afin de trouver le juste prix, par conséquent le Cameroun demande la suspension immédiate de la perception supplémentaire, par ailleurs si le consensus n’était pas trouvé entre les deux parties le gouvernement se réserve le droit de saisir la commission européenne pour la mettre face à ses responsabilités et n’exclut pas d’appliquer le principe de réciprocité.
