Devoirs de mémoire : ces femmes et hommes d’affaires ont quitté la scène en 2023

Des personnalités du monde des affaires qui ont longtemps contribué à former l’économie nationale ont rendu l’âme. Qui étaient-ils ?

Alhadji Abbo, promoteur de Maïscam

La nouvelle a été confirmée dans la soirée du vendredi 13 octobre par plusieurs sources concordantes : Mohamadou Abbo Ousmanou n’est plus. L’octogénaire originaire de l’Adamaoua, plus connu sous le nom d’Alhadji Abbo, s’est éteint en Turquie où il était en évacuation sanitaire. Il était âgé de 87 ans. Alhadji Abbo était considéré comme l’une des personnalités les plus fortunées du Cameroun. Son histoire est celle d’un self-made man, né en 1936 à Ngaoundéré, qui s’est lancé très tôt dans le commerce après s’être, un moment, intéressé au transport comme convoyeur. Il deviendra par la suite propriétaire d’un car de transport. Alhadji Abbo avait également diversifié son portefeuille d’entreprises en étant à tête d’un important cheptel. Son ranch très connu dans la région de l’Adamaoua comptait des dizaines de milliers de têtes. Alhadji Abbo, c’était aussi l’import-export, une société sucrière, le commerce général, le tourisme à travers son hôtel Le Relais Saint-Hubert…

Jean-Bernard Ndongo Essomba, le « roi du cacao »

Jean-Bernard Ndongo Essomba s’est éteint ce vendredi 17 mars à l’hôpital de Yaoundé, au Cameroun. Âgé et malade, le député originaire de la région centre était à la tête du groupe parlementaire du RDPC dès 1992. Mais la politique ne suffit pas à le résumer. Jean-Bernard Ndongo Essomba était avant tout un grand négociant de cacao. Au point que du temps de sa splendeur, on le surnommait le « roi du cacao ». En effet, en dehors du cacao, le désormais défunt opérateur économique était également à la tête de nombreuses entreprises opérant principalement dans la commande publique. C’est ainsi que depuis plusieurs années, celles-ci sont régulièrement aux avant-postes sur de nombreux contrats de fourniture de biens et services dans différentes administrations publiques au Cameroun.

Nestor Andze, vice-président de la CCIMA

ANDZE NESTOR, Vice-Président de la CCIMA est mort en Inde ce dimanche 12 novembre 2023 des suites de maladie.  Nestor Andze, 2ème Vice-Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat n’est plus. Ce dernier est mort dimanche dernier en Inde, où il était parti pour des soins médicaux.  Fils de l’ancien vice-Premier Ministre Gilbert Andzé Tsoungui, Nestor Andze laisse derrière lui un héritage important dans le secteur des affaires au Cameroun.La Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat a exprimé ses condoléances à la famille d’Andze, ainsi qu’à ses collègues et amis du monde des affaires.  Nestor Andze était bien plus qu’un homme d’affaires influent. Il avait occupé le poste de premier président du Syndicat des opérateurs économiques fournisseurs de l’État du Cameroun, démontrant son engagement envers le développement économique du pays. Sa disparition laisse un vide immense dans le monde des affaires et des relations commerciales au Cameroun.

Bessone née Egbe Tabot, secrétaire exécutif de la Cebevhira

Dr Laura TABOT EGBE épse BESONG de regrettée mémoire, est décédée le 11 avril dernier en Afrique du Sud. Elle venait d’être nommée Secrétaire Exécutive de la Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques à la CEMAC, à l’issue de la Conférence des Chefs d’Etat du 17 mars 2023 à Yaoundé.

Zacharie NGBA, PCA de Sodecao

Le président du conseil d’administration de la Société de développement du cacao est décédé le 19 novembre 2023 à l’hôpital de la CNPS de Yaoundé, à 70 ans. Zacharie Ngba, l’une des figures ayant travaillé pour l’amélioration de la filière cacao-café au Cameroun depuis 2018 s’en va, laissant derrière lui, un chantier inachevé. Ce travail vise l’augmentation de la production cacaoyère, le renouvellement du verger, sans oublier la revalorisation du prix du kilogramme au profit des cacaoculteurs. Pour cela, après sa nomination comme PCA en 2018, l’homme d’affaires a fixé la barre de 600 000 tonnes de cacao en 2020.

Né à Andom à Bertoua dans la région de l’Est, Zacharie Ngba était un produit de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé. Inspecteur principal de trésor à la retraite, il a exercé au sein de plusieurs administrations au pays. Fondé de pouvoirs et inspecteurs vérificateurs à la Trésorerie de Yaoundé ; inspecteur d’Etat dans les Services du contrôle supérieur de l’Etat, directeur administratif et financier au ministère de l’Enseignement supérieur, chargé de mission dans les services du Premier ministre ou encore secrétaire général au ministère des Affaire sociales, entre autres.

Nécrologie : qui était l’homme d’affaires Mohamadou Abbo Ousmanou?

Le natif de Ngaounderé a rendu l’âme dans la soirée du 13 octobre 2023 en Turquie des suites de maladie.

Alhadji Abbo est mort à 87 ans en Turquie où il était évacué pour des raisons sanitaires. Né en 1936 à Ngaoundéré, il a commencé sa carrière dans le commerce après avoir travaillé comme convoyeur. Il est devenu propriétaire d’un car de transport et a ensuite fondé Maïscam,une agro-industrue spécialisée dans la production de maïs et de ses dérivés. Aujourd’hui, Maïscam est l’un des principaux fournisseurs locaux de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), avec la vente de 10 000 tonnes de gritz de maïs chaque année.

Il est également présent dans le tourisme avec son hôtel le relais St Hubert de Garoua. Présent dans le transport dans toutes les régions du septentrion du Cameroun, l’homme aux 60 mosquées est propriétaire d’un des plus grands ranchs du Cameroun, le ranch AMAO qui compte plus de 10 000 têtes de bovins.

A la tête du Conseil d’administration de la société sucrière Nouvelle sucrière du Cameroun (Nosuca), l’homme aux 36 enfants et 4 femmes est propriétaire d’un impressionnant château bâti sur plus de 3 hectares dans la ville de Ngaoundéré. Le défunt était  l’une des plus grandes fortunes du Cameroun sur près de 60 ans. Il est classé parmi les plus grands milliardaires d’Afrique francophone par le magazine Forbes Afrique. Membre du bureau politique du RDPC, Mahamadou Abbo est la 8e personnalité décédée sur les 23 que compte le cercle décisionnel du parti de Paul Biya.

 

 

 

Fête du travail 2011: La localité de Borongo a abrité le lancement des manifestations dans l’Adamaoua

Située à une vingtaine de kilomètres de Ngaoundéré, l’usine Maïscam a été choisie pour abriter le lancement de la fête du travail dans l’Adamaoua

La célébration de la fête du travail qui puise ses origines au XIXe siècle est un moment fort pour revisiter la mémoire des héros et des martyrs qui ont payé de leur vie pour que soient améliorées les conditions précaires et parfois asservissantes des travailleurs. Pour exprimer leur ras le bol à cause du temps de travail très long et très pénible, ces héros n’avaient pas d’autre choix que de manifester. Suite à des affrontements entre le patronat et ces derniers, le bilan est lourd, les morts se comptent par centaines, voire par milliers. Pourtant ces pauvres travailleurs ne demandaient pas plus qu’une amélioration de leurs conditions de travail. Au moment où l’on s’apprête à célébrer la 125e édition de la fête internationale du travail, force est de constater que les efforts sont faits pour lever la chape de plomb qui pèse sur les travailleurs. Dans la région de l’Adamaoua, c’est l’usine Maïscam du richissime homme d’affaires El hadj Mohamadou Abbo Oussoumanou située dans la localité de Borongo dans l’arrondissement de Nganha qui a servi de cadre au lancement de la 125e édition de la fête du travail.

Cette cérémonie était ponctuée de plusieurs allocutions au rang desquelles celle du gouverneur Enow Abrams Egbe qui a appelé les travailleurs à la participation aux activités marquant cette célébration de la fête du 1er mai jumelée au cinquantenaire. Placé sous le thème «revalorisons notre travail», le patron de la région a exhorté les travailleurs à réfléchir sur leurs conditions de travail. Messieurs les travailleurs de la région de l’Adamaoua, pendant cette semaine, ces acquis doivent guider vos activités que je sais exaltantes et délicates. En effet, une amélioration nette est observée au niveau de vos conditions de travail grâce au dialogue social instauré au sein de vos structures tel que voulu par le ministre du travail et de la sécurité sociale. Je vous exhorte donc par conséquent à profiter de cet environnement afin de vous rendre importants et indispensables dans vos domaines de compétence respectifs. Aux employeurs, je vous demande de créer les conditions nécessaires et suffisantes permettant à vos employés de participer pleinement et en toute sérénité à l’activité de l’entreprise, car plus ils se sentent concernés, plus leur rendement est positif pour la croissance de l’entreprise.

Pour le Cameroun qui aspire à être un pays émergent à l’horizon 2035, cet objectif ne peut être atteint que si et seulement si tous les camerounais se mettent résolument au travail. Il importe donc à chacun de donner de la valeur à ce qu’il fait. Ce qui n’est malheureusement pas le cas dans nos administrations publiques où sévissent la corruption, le cumul des dossiers et l’inertie, toutes choses qui n’honorent pas le travailleur. Par contre, on note une expansion vertigineuse du secteur informel. Call boxeurs, bayamsellam, benskineurs, chargeurs, fripiers, les citoyens ne tarissent pas d’ingéniosité pour la profusion de petits métiers. Tous devraient donc se sentir fiers d’eux-mêmes, car il n’y a pas de sous métier ! Plus qu’une interpellation, le thème de cette année rappelle aux travailleurs l’importance qu’il y a pour eux de s’impliquer dans leurs tâches quotidiennes pour booster le développement de la nation. C’est aussi un appel à une prise de conscience par le travailleur dans l’utilisation des revenus de son travail.

Ngaoundéré célèbre ses travailleurs
Journalducameroun.com)/n