Cameroun: en contexte de Covid-19, l’entrée de tout type de cadavre interdit dans le département de la Menoua

Intérêt d’un arrêté préfectoral pris le 30 avril pour contrer les “astuces” prises par les populations pour “contourner les directives” du gouvernement face à la pandémie du Covid-19

 

Le préfet du département de la Menoua (Ouest-Cameroun), Mboke Godlive Ntua, a signé un arrêté préfectoral le 30 avril portant “interdiction de l’entrée de tout corps consécutif au Covid-19 ou non dans le département de la Menoua”.

La mesure est plus large que la prescription faite par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, au ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, le 23 avril dernier, de “s’assurer que les personnes décédées des suites du coronavirus soient inhumées dans leurs localités de décès”.

Pour motiver sa décision, le préfet de la Menoua, dont le chef-lieu est Dschang, estime que les populations utilisent des “astuces pour contourner les directives” du gouvernement par rapport à la pandémie du Covid-19. Plus encore, soutient-il, “malgré la mesure gouvernementale interdisant le rassemblement de plus de 50 personnes, les enterrements continuent d’attirer les foules dans le département”.

A l’Ouest et dans d’autres régions du Cameroun, les proches de personnes décédées tiennent souvent à effectuer des rites funéraires traditionnels. Le préfet de la Menoua assure que cela restera possible, malgré sa décision du 30 avril.

“Les populations de la Menoua ayant perdu un membre de famille sont appelées à les enterrer au lieu du décès et plus tard elles pourraient bénéficier des autorisations d’exhumation afin de donner auxdits membres de famille tous les honneurs traditionnels souhaités et mérités dans la Menoua”, indique Mboke Godlive Ntua.