Issa Tchiroma Bakary s’en prend aux médias français

Dans un point de presse, le porte-parole du gouvernement a qualifié France 24, RFI, Le Monde, Libération, Mediapart, Rue89, de «procureurs de la vertu» guidés par un «intérêt malveillant»

Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication, a accordé un point de presse vendredi à Yaoundé essentiellement consacrée à des «attaques médiatiques injustifiées» contre le Cameroun.

Dans son propos, le porte-parole du gouvernement a cité nommément certains médias français qui feraient «un traitement inéquitable» sur le Cameroun: Radio France internationale (RFI) ; France 24 ; Le Monde ; Libération ; Rue 89, Médiapart. Sur ce dernier point, le ministre de la Communication est revenu sur un article rédigé par Fanny Pigeaud pour Mediapart le 26 août dans lequel il était prétendu que Boko Haram cachait une rébellion au Cameroun. «Mais tout le monde sait qui est Boko Haram et quelles sont ses motivations depuis son Nigéria natal. Tout le monde sait aussi que, c’est à la recherche d’une base-arrière pour mener son combat à l’intérieur du Nigéria que cette organisation s’en prend à une partie de notre pays», a déclaré Issa Tchiroma.

Le ministre de la Communication a qualifié ces médias, ainsi que le magazine Jeune Afrique – qui a produit un article sur l’enlèvement de Guerandi Mbara et une récente interview de Marafa Hamidou Yaya – de «procureurs de la vertu», guidés par un «intérêt malveillant» et un «dessein macabre de déstabilisation et de mise à feu des institutions de notre pays».

Le porte-parole du gouvernement a également formulé des critiques contre d’autres institutions: International Crisis Group, auteur d’un rapport intitulé «Mieux vaut prévenir que guérir» et recommandant à Paul Biya ne pas se représenter en 2018 pour éviter des troubles ; le Comité catholique contre la faim et le développement qui a produit de nombreux rapports sur la fortune de Paul Biya. Sur ce registre, il a tancé également «la frange non négligeable des homologues locaux» des médias étrangers qui ont relayé le récent classement de richestlifestyle.com et présentant le chef de l’Etat camerounais comme la cinquième personnalité la plus riche d’Afrique avec une fortune de 200 millions de dollars.

Le ministre de la Communication a qualifié ces différentes actualités de «chapelet de contre-vérités, à la fois criardes et grossières». Cependant, comme lors de l’affaire des vacances de Paul Biya à la Baule en août 2009, Issa Tchiroma Bakary a contesté les articles sur la fortune de Paul Biya sans donner le montant réel de ses avoirs.

Issa Tchiroma Bakary
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