Par le CRAC (parti politique « Croire au Cameroun »)
Créée en 2011 pour faire baisser les prix des denrées sur les marchés, la MIRAP se meurt faute de budget, laissant les alimentaires encore plus chères, alors qu’elle avait près d’un milliard par an. Où sont passées les recettes des ventes de la Mirap d’années en années?
Quatre ans après sa création, la Mission de régulation et d’approvisionnement des produits de grande consommation (MIRAP) est sur le point de chute. Depuis janvier 2015, elle fonctionne sans budget, apprend-t-on, le comité de gestion ayant refusé de valider la proposition de l’administrateur qui s’élevait à 800 millions Fcfa.
Plusieurs de ses marchés périodiques à Yaoundé et Douala ont disparu. Chose curieuse, les ménagères ne s’en plaignent pas. Elles sont nombreuses à poursuivre leur chemin vers les marchés de Mokolo, Mfoundi, Sandaga et autre, sans se rendre compte de quoi que ce soit. Sur ces marchés, on constate une augmentation des prix des produits de grande consommation. Selon l’Institut national de la statistique (INS), l’inflation est en hausse de presque 3% au Cameroun pendant les quatre premier mois de l’année 2015. La Mirap a-t-elle échoué dans sa mission de régulation du marché?
Créée le 1er février 2011 par décret présidentiel N°2011/019, la MIRAP est décrite comme un établissement public de type particulier, placé sous la tutelle du ministère du Commerce. Elle est une structure d’alerte, d’achat, d’importation et de stockage des produits de grande consommation, en vue d’un approvisionnement du marché dans les meilleures conditions. Parmi ses missions, on note la collecte sur l’ensemble du territoire nationale des denrées soit directement, soit par l’intermédiaire des prestataires, la mise en place et l’approvisionnement des magasins témoins de vente de ces denrées.
A la lecture du décret, la MIRAP apparaît donc comme un dispositif qui va contribuer à mettre un terme à la forte instabilité des prix sur le marché, par un meilleur approvisionnement de ce dernier en quantité et en qualité.

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Si pour le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, «la MIRAP était la matérialisation de la politique sociale du Chef de l’Etat», pour l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), elle était «un éléphanteau blanc».
«La Mirap ne pouvait qu’échouer en suivant intimement la trajectoire de la MIDEVIV (Ndlr : Mission de Développement des Vivres) qui pour des raisons similaires, fut morte de sa propre mort. Nous l’avions dit en février 2011 que sa création était une fausse solution à un vrai problème. Sur les marchés, les prix sont fonction du rapport entre l’offre et la demande. Quand l’offre est supérieure à la demande, les prix baissent. Dans le cas contraire, comme tel semble être le cas, les prix flambent. Vous convenez avec moi qu’il n’y a que la production pour jouer sur les prix sur le long terme. Tant qu’on ne peut influencer la production, on n’a aucune force de contrôle sur les prix», explique Bernard Njonga, ex président de l’ACDIC, actuel président du mouvement politique Croire au Cameroun (CRAC).
Puis il suggère: «A la place d’une MIRAP qui importe les denrées alimentaires, il aurait fallu une qui facilite l’obtention des semences et autres intrants aux producteurs. A défaut de jouer ce rôle, elle aggrave notre insécurité alimentaire. Elle devient plutôt fossoyeuse de la production locale en ceci que les produits qu’elle importe concurrence la dite production.»

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