Leonard Cédric Banga Mbom : j’ai un sentiment personnel de devoir accompli

L’artiste musicien, récent médaillé d’Or aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa, partage son expérience à travers cet entretien qu’il a accordé à journalducameroun.

Vous êtes peu connu du public camerounais. Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 34 ans. Je suis musicien ; ingénieur de Postes et Télécommunication et je fais aussi l’infographie. Je suis originaire de la région du Sud et passionné de piano. J’ai 15 ans d’expérience dans le piano.

Aux derniers Jeux de la Francophonie, vous avez obtenu la médaille en Or dans la catégorie chanson. Que représente cette médaille pour vous ?

Cette médaille est déjà une consécration car ça fait 15 ans que je fais de la musique professionnelle. Il m’a fait honneur de faire partie de l’orchestre de l’équipe du Cameroun aux Jeux de la francophonie, ce qui est un véritable honneur de faire un concours de cette envergure. C’était également très intéressant de représenter le Cameroun face à 17 pays parce qu’il ne faut pas oublier que c’est une compétition internationale ; la seule qui a plus de compétition culturelle que sportive. Et nous avons été premiers en demi-finale comme en finale. Donc, moi en tant qu’accompagnateur de l’artiste Dashi, j’ai gagné une très grande expérience humaine et aussi patriotique grâce à l’hymne national chanté lorsque vous remportez la médaille d’or. Je souhaite que chaque instrumentiste puisse vivre ce genre d’événement. C’est un sentiment personnel de devoir accompli.

 Comment vous est venue la passion pour la musique ? Et pourquoi avoir choisi comme instrument de prédilection le clavier et le piano ?

Ma passion pour le piano vient de ma mère. Chez nous les Bulus, la musique est comme une sorte de religion, vu que nous sommes très chrétiens ; mon grand-père et ma mère ont joué du piano. Et ma mère me l’a appris dès l’âge de 3 ans. Mais c’est à 18 ans que j’ai commencé à faire de la musique professionnelle quand je suis arrivé à l’université

 En 2016, vous avez créé la Teamnash, une action qui forme bénévolement les jeunes talents…

Cela vient de mes difficultés à apprendre la musique au Cameroun. J’ai appris le piano comme autodidacte ; ma mère m’a inculqué l’amour du piano mais étant donné qu’ici nous n’avons pas de conservatoire ou de suivi qui permet à un camerounais quelconque de devenir un musicien professionnel, on doit donc apprendre dans le tas. C’est donc avec l’expérience des anciens, dans des cabarets, et même dans des églises que j’ai pu avancer. C’est en 2016 quand je décide de me relancer dans le couloir professionnel que je me rends compte qu’il y a beaucoup de jeunes qui aimeraient apprendre à faire de la musique mais ne savent pas comment faire.

J’ai eu l’occasion d’être recruté pour la première édition de The Voice Afrique francophone en 2016 et après cette expérience, nous avons recruté 80 jeunes camerounais qui ont fait la belle renommée de cette émission. A la fin, nous nous sommes retrouvés avec des jeunes camerounais très talentueux sous le bras qui ne savaient quoi faire de l’expérience. C’est comme ça que je décide de créer cet avion bénévole pour pouvoir démontrer aux jeunes talents qui cherchent comment se hisser dans ce milieu et profiter de leur talent que ce soit de manière professionnelle ou bien financière. J’espère que ma nouvelle notoriété me permettra de repérer de nouveaux jeunes qui pourront un jour gagner aussi une médaille d’or.

L’orchestre des médaillés en Or aux Jeux de la Francophonie

Comment avez-vous procédé pour concilier études et musique ?

C’est un paradigme pour chaque jeune africain qui essaie de faire de la musique. La musique souffre d’une réputation selon laquelle faire de la musique c’est pour les voyous, ou que ce n’est pas un métier. Je suis musicien depuis l’âge de 3 ans mais j’ai privilégié mes études avant de pouvoir me lancer dans une carrière musicale professionnelle. La musique est très similaire aux mathématiques ; les notes, les sons, sont comme la physique et les mathématiques. Si on joue du piano de manière professionnelle, il faut l’étudier. Pour cela, il faut un certain background. C’est pour cela que je suis d’abord entré en faculté à l’université de Yaoundé 1 où j’ai appris la musique professionnelle dans le club de musique. Ensuite, deux ans plus tard, j’ai eu le concours pour Supptic où j’ai fait cinq années mettant ma carrière en pause.

L’infographie est un métier que j’ai appris en spécialisation par rapport à mon métier d’ingénieur. Je cherchais surtout un métier qui me permettrait d’associer l’art aux sciences que j’ai apprises. Mon papa est plus scientifique. J’ai voulu concilier les deux, la science et la musique, et j’ai ainsi créé une entreprise qui me permettrait de gérer les deux : ma passion pour l’art et mon métier d’ingénieur. Donc c’est juste une question d’emploi de temps et d’organisation. Ainsi, lorsqu’il y a un événement comme un festival, j’y vais et à mon retour, je fais mes travaux avec mes clients. C’est juste une question d’organisation mais pour cela, il faut vraiment se mettre à temps plein.

Depuis quelques mois vous animez les « Chroniques de Nash ». Pourquoi un podcast sur l’actualité musicale camerounaise ?

J’ai commencé à écrire des chroniques musicales sur ma page Facebook pour m’amuser mais j’ai été contacté par de nombreux professionnels qui m’ont dit que la musique a besoin de critiques et qu’il n’y a pas de critiques d’art et les gens essaient beaucoup de masquer certaines faiblesses. Et puisque j’écrivais bien et que ça plaisait aux gens, j’ai commencé à avoir un certain nombre de followers puis j’ai été approché par Kalak Fm qui m’a demandé si je pouvais parler aux gens au travers des directes et des p’tites vidéos ce sera très intéressant. Je me suis lancé, le résultat était encourageant, cela a boosté mon audimat. Ma ligne éditoriale est la restauration de certaines valeurs musicales et aussi la promotion de la musique camerounaise. Mes chroniques traitent donc des problèmes et proposent des solutions. Je ne suis pas un critique qui vient seulement dénigrer ce qui se passe mais qui apporte des solutions à un milieu qui a besoin d’aide. J’anime cette chronique tous les jours et ça me donne une nouvelle façon d’appréhender les choses et une nouvelle compétence qui me plaît bien.

 

Cameroun-nécrologie : qui était le musicien Djene Djento ?

L’auteur de l’album à succès «Débroussailler» est décédé jeudi 15 décembre 2022 de suite d’un malaise, à l’âge de 59 ans. Journal du Cameroun retrace sa trajectoire.

Né à Ngodi à Douala en 1963, Djené Djento, de son vrai nom Alain Djene, est un artiste chanteur de musique Makossa. Il commence sa carrière en tant que chanteur dans « les Johnco » de l’artiste Salle John. Quelques années plus tard, dans les années 80 pour être précis, il rejoint le groupe N’Kumbe’, qu’il forme avec Manulo, Ngoloko Zachée et Patrick Djeky. Son premier album Débroussailler, sorti en 1983, connaît un grand succès.

Djene Alain, c’est l’histoire d’un homme, qui veut à tout prix se frayer un chemin dans la vie et sortir de Ngodi, ce quartier qui l’a vu naître et grandir. Un quartier malfamé de la capitale économique qui est réputé à l’époque pour son stade municipal et la base des sapeurs-pompiers. Comme de nombreux jeunes de Ngodi, Djene Alain flirte avec le volley-ball, le karaté et un peu le football, mais il a un faible pour la musique.

C’est ainsi que de temps en temps, il se rend dans la famille Sadey, où papa fut un excellent musicien et disposait de certains instruments à la maison. Tous ses enfants savaient d’ailleurs jouer de la guitare. Égide, l’aîné de la famille, était même un membre du Negro Style de Nelle Eyoum.

Doué à la chanson, il va finalement opter pour la musique comme métier pour son futur. Passé l’adolescence, il se lie d’amitié avec un autre jeune qui cherche aussi à se frayer un chemin dans la musique. Ils font la ronde des cabarets à la recherche d’une place au soleil. Eugène Mpouly (Hoigen Ekwalla) et Djene sont inséparables !

Mais à Ngodi, réside aussi Bobo le pianiste et Manulo Nguime tous deux membres du Johnco (Orchestre de John Sallè), parallèlement ils se font de petits bœufs (jam) de temps en temps ; il finira par les retrouver dans ledit groupe.

Il reste fidèle à John Sallè même après le départ de Manulo et des autres, mais reste très bon ami, avec ce dernier. Quelques années plus tard, il décide aussi de quitter le JohnCo. Manulo prend sur lui de réaliser un album à son ancien partenaire. Ils entrent en studio  »Gold Finger » et à la manette, ils veulent continuer dans ce qu’ils ont toujours fait avec JohnCo : l’Ambassy-Bey mais avec une influence Makossa.

L’album  »Débroussailler » sort en 1983 et connaît un succès phénoménal. Il fait une razzia des prix et des distinctions partout au pays et même hors des frontières. Il est très sollicité pour faire des concerts.

Il signe avec Tamwo Isidore, grand producteur à cette époque. Dans la foulée, il se sépare hélas  de Manulo  et monte à Paris avec Mister Bibi, un autre As de la rythmique. Avec son nouveau partenaire de la chanson, il sort en 1987  »Ndol’a Bwanga » qui sera un titre culte, équivalent au précédent.

Djene Djento est désormais une voix qui porte. Tout le monde se l’arrache. Il remonte à Paris pour  »Pompé » en 1988 sous la direction d’Aladji Toure. Changement de cap, il entre dans la cour des grands cette fois.  Il y reste pour quelques temps, mais le pays lui manque. Il revient au Cameroun avec dans ses bagages, un album  »Ndjangui Mony » arrangé par Justin Bowen et une belle chanteuse de cabaret parisien…

Djene Djento est un rassembleur qui aime faire la fête. Il traîne toujours tous ses jeunes frères avec lui. Mais cette magnanimité va lui jouer de sales tours. Il se sent trahi par certains à un moment de sa vie. Il décide de revenir aux basiques même de son art.

Il devient activiste dans la question des droits d’auteurs. Il encadre de jeunes talents et s’occupe aussi de sa petite famille, surtout après la perte de son fils aîné l’an passé. Un choc qui a servi à redonner de la foi à ce fervent croyant en Dieu. Grâce à ses convictions, Djene Djento est celui-là qui ne ferme jamais sa porte surtout à ses jeunes collègues.

Ce 15 décembre 2022, la nouvelle tombe comme un cauchemar au levé de jour. « L’artiste d’Etat » comme il aimait se faire appeler ces derniers temps aurait succombé à Loum, suite à un malaise, pendant un voyage pour un spectacle à Dschang. La nouvelle plonge ainsi de nombreux mélomanes dans la tristesse. Le Prince du Nkam Dje Mot a tiré  sa révérence…Vive l’artiste.

Djene Djento est l’auteur de 8 albums:

2018 : Vivre ensemble

2008 : Mota Sawa

1998 : 8ème commandement

1990 : Pompé

1989 : Ma Thérèse

1987 : Ndola Bwanga

1985 : Ndjangui Moni

1983 : Débroussailler

 

Le Camerounais San Fan Thomas fait son come-back sur la scène musicale

Après 15 années d’absence, le musicien signe son retour avec un album «Che Gwon Laa» et une série de concerts en France, en Allemagne et en Belgique

Retour en grande pompe du musicien camerounais San Fan Thomas sur la scène. L’artiste a décidé de mettre un terme à son repos, long de quinze années, en mettant sur le marché un album intitulé : «Che Gwon Laa».

L’album produit par la maison de disque Torpédo Productions devrait sortir au courant du mois d’août.

Le chanteur de Makossa a par ailleurs décidé de renouer avec son public en organisant une série de concerts à l’international. Dès le 20 octobre, et ce jusqu’au 29 du même mois, il prestera à (France), à Frankfurt (Allemagne), à Bruxelles (Belgique) puis à Villeurbanne et Bordeaux (France).

Sam Fan Thomas commence sa carrière dans les années 1960 au sein du groupe «Les Tigres Noires». En 1976 il entame une carrière solo et sort les albums « Rikiatou », « No Satisfaction, The Best of Sam Fan Thomas Label », « Si tcha Label », « Makassi Again Label », « Makassi », ainsi que le titre « African Typic Collection » (1984) qui a connu un succès international.

San Fan Thomas, photo d’illustration
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Cameroun: Papa Zoé présente «Ça sera comment?»

Avec des sonorités issues du hip-hop et du Makossa, le dernier album de l’artiste musicien camerounais est une reprise des tubes d’antan

Tourné dans l’hexagone, le dernier clip de l’artiste camerounais Papa Zoé intitulé « Ça sera comment », est une reprise de tubes d’antan, se veut très dansant, avec des sonorités qui nous viennent du Hip-Hop et du Makossa.

Killa Mel, une vie de rappeur

Le jeune artiste camerounais de la diaspora annonce la sortie d’un titre inédit pour fin novembre 2013

Le jeune artiste Killa Mel, de son vrai nom Ndoumbé Armel est un rappeur né le 09 Juin 1984, et a grandi dans la ville de Douala, au Cameroun. Durant un parcours scolaire paradoxal où se côtoient excellents résultats et problèmes récurrents de conduite, il aura fréquenté de la 6e en Terminale, cinq établissements différents, mais obtiendra néanmoins à la clé, un Baccalauréat G2 avec mention, avant de se lancer dans des Etudes supérieures en Comptabilité.

Et le Rap alors ? Ce style musical et Killa Mel, forment un vrai couple. Car depuis les hits underground « L’Histoire » et « Killa Mel » paru en 2005, puis « On est al », son tout premier single diffusé en radio un an plus tard, « Killashnikov » va peu à peu imposer sa marque toute simple et reconnaissable en plein brouillard sibérien : Une écriture aussi profonde que déjantée, articulation traduisant désinvolture et fierté. Un flow nonchalant et fluide mettant en évidence la technique et le placement très particuliers de l’Artiste, le tout saupoudré de ce timbre vocal plus grave qu’une bass, rappelant un septuagénaire ayant fumé de la Havane toute sa vie. Par la puissance de ses paroles, ses enregistrements solos, ses apparitions en featuring et ses prestations scéniques, « Don Killeone » gravira à un rythme impressionnant les échelons pour se retrouver considéré par les aficionados, comme l’une des, sinon la figure de proue de la nouvelle génération de la scène Hiphop au Cameroun, et ce avant même la sortie de son 1er album.

Killa Mel, une vie de rappeur
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Krotal, Sultan Oshimihn, Mac Tyer, la légende Alpha Blondy, et tout récemment Soprano, autant de pointures de la Culture urbaine qui ont ôté le chapeau devant le talent de ce rappeur faisant le plein à chacun de ses concerts, et dont la base de fans est aujourd’hui des plus solides dans sa ville d’origine, dans les villes les plus branchées Rap. Mais l’épisode qui aura marqué les esprits au fer rouge est ce mythique freestyle sur les ondes de la radio Nostalgie avec Booba, lors de son passage à Douala en Avril 2008. Quelques mois plus tard, le 27 Novembre 2008, il sort sous son propre label Kov Rekordz, l’album de Rap camerounais le mieux côté à ce jour : « Vert-Rouge-Jaune dans le Noir » dont sont extraits les classiques « Killintro » et « Dernier Banc ».

Killa Mel
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Zala Zulu: «Il faut que les artistes arrêtent de profaner la musique!»

Excellent guitariste, arrangeur, producteur et réalisateur camerounais, Zala Zulu est un  »artiste complet ».

Zala en langue Lingala signifie Dieu, Zulu en Afrique du Sud veut dire  »grandeur ». C’est donc un artiste qui croit à la grandeur de Dieu qui a choisi de porter le nom de Zala Zulu. Né à Ngaoundéré en 1978, l’artiste Zala Zulu est originaire de l’ethnie Gbaya dans la région de L’Adamaoua. « Je suis Gbaya de père et de mère, je suis né à Ngaoundéré. J’ai passé mon enfance entre Ngaoundéré et Garoua, une enfance certes pas parfaite, mais dans une très bonne ambiance» précise-t-il. Son amour pour la musique commence entre l’âge de 8 et 9 ans, guidé par son papa qui avait l’habitude de jouer son banjo et qui a fini par lui transmettre son secret. En 1994, son père crée le groupe  »Wanto Musica » qui va servir de base d’inspiration à Zala Zulu pour créer en 2001 son propre groupe dénommé  »Leelewal » qui signifie littéralement  »Clair de lune » en langue peuhl.

Après des concerts scolaires et universitaires, Zala Zulu va par la suite se retrouver à Garoua en compagnie des grands artistes du septentrion. Abdou Benito, Ali Baba, Alioum Robert, Zozabe Esaïe. Sa carrière prend véritablement son envol quand il quitte le Cameroun pour le Togo en 2005 pour faire uniquement de la musique comme Directeur artistique dans une société. Pour lui, «la musique n’est pas simplement l’art de combiner les sons de manière à les rendre agréables à l’oreille. C’est un art rigoureux qui implique du sérieux au travail et qui exige une libération de son esprit à la quête de l’inspiration». Pour cela, il tient à lancer un message à ses collègues musiciens qui sont entrain de profaner la musique. «La musique est profane, mais ils la profanent davantage!» a-t-il martelé avant d’ajouter, «que des gens qui se disent artistes le fassent de tout c ur».

Il a à son actif, 5 albums enregistrés entre 2000 et 2011 parmi lesquels l’album  »Wanto » qui signifie  »chef des contes » enregistré en juin 2010 et qui compte 11 titres. Son dernier album (le 5e) réalisé en duo avec la canadienne Guillian Ani est intitulé «Dans mon quartier». Pour ce qui est de son style musical, il déclare, «je fais de la fusion, je fais de l’autoproduction. Je suis riche en culture et j’essaye de prendre tout ce que j’ai appris pour fusionner». Son talent et sa volonté de bien faire lui ont permis de remporter plusieurs prix: prix du meilleur chanteur octroyé par l’alliance franco-camerounaise de l’Adamaoua, prix du meilleur groupe avec le  »Leelewal », il a également remporté un prix en décembre 2010 pour avoir composé l’hymne de la 2e édition des Dixiades.

Zala Zulu
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Dans ses projets les plus immédiats, Zala Zulu ambitionne de faire une tournée nationale dans les CCF et les alliances françaises. Même s’il est encore en pourparlers avec les responsables de ces structures, il convient de noter que le premier spectacle de cette tournée qui le conduira à travers le pays aura lieu le 17 septembre 2011 à l’AFCA de Garoua. Depuis quelques années, l’artiste Zala Zulu est basé en Tanzanie. Très présent au pays, il tient à exprimer sa gratitude à son père qui a toujours été son premier supporter. Il n’oublie pas sa tendre moitié Sarah Fuchs aux Etats-Unis pour tout le soutien et ses sommeils perdus. A ses aînés artistes musiciens qui n’ont jamais cessé de le soutenir à l’instar de Roméo Dika, il leur exprime toute sa gratitude.

Zala Zulu
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Abus sexuels sur les enfants au Cameroun: Des artistes pour sensibiliser

Sous la houlette de l’association « La Colombe », de nombreuses voix s’élèveront au cours d’une soirée pour décrier le mal

Le choix des artistes musiciens et humoristes pour diffuser ce message n’est pas un fait du hasard. « Ces artistes étant des personnes très souvent écoutées par leur fans, nous avons décidé d’utiliser cette voie pour atteindre notre objectif » explique Blanche Ongmessom, présidente de l’association nationale de prévention concernant la pédophilie et l’aide aux victimes, dénommée « La Colombe ». Cette dernière a donné une conférence de presse ce mardi 22 mars 2011 à Douala, en prélude à la soirée de clôture de la campagne « Préservons nos enfants », cette année à sa deuxième édition. Campagne qui a pour but d’après l’association, de « conscientiser les populations et décideurs sur les méfaits des abus sexuels faits sur les enfants ».

La soirée aura lieu le mercredi 30 mars prochain au Castel Hall de Bali à Douala, et connaitra la participation de près d’une demi-douzaine d’artistes camerounais de divers registres et tous engagés, chacun à son niveau, pour des causes sociales. Prince Ndedi Eyango, ambassadeur du Fond des Nations Unies pour le bien-être des jeunes et des femmes depuis 2010 et qui en janvier dernier a reçu le prix de l’action sociale et paix attribué par le ARK James Inspiration award. A ses côtés, il y aura la reine de c ur reconnue Queen Eteme, actuelle marraine de l’ « Empire des enfants », un centre d’accueil pour enfants de la rue et orphelins, basé à Dakar au Sénégal. Elle qui pendant dix ans fut la marraine de l’Organisation internationale de lutte contre la drépanocytose (OILD). Autres artistes invité à cette soirée de sensibilisation, le rappeur Krotal, réputé pour ses textes évocateurs, ainsi que le chanteur Marsi et le groupe No Name Crew pour la première partie. Aussi, la « copine nationale » Major Asse sera là pour arroser la soirée de notes d’humour. Un appel à don sera lancé lors de la soirée pour « récolter des fonds afin de venir en aide aux enfants victimes d’abus et actuellement sous la responsabilité de l’association » fait savoir la présidente, avant de poursuivre que « la Colombe n’a pas de véritable soutien depuis 2006 qu’elle existe. Je suis pratiquement la seule à m’investir, tant financièrement que physiquement ». « Certes un concert ne suffit pas pour éradiquer ce phénomène, mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés à ne rien faire, il faut agir, d’où mon implication dans cet événement » affirme pour sa part Prince Eyango au cours de la conférence de presse.

Les chiffres de l’exploitation sexuelle des enfants au Cameroun
Ils sont plus de 4000 victimes de cette pratique au Cameroun, d’après les résultats d’une étude menée par le Centre international pour la promotion de la création (CIPCRE) et transmis dans le document remis à la presse ce mardi. D’après le document, « 36% des victimes ont moins de 13 ans. 30% de ces enfants sont de sexes masculins, ce qui les expose à l’exploitation homosexuelle. Le phénomène est national avec 4% dans l’Adamaoua, 7% pour le centre et l’Est, 12% à l’Ouest, 8,5% au Sud. Les régions anglophones enregistrent à elles seules 89 des 329 victimes camerounaises, soit 27,1%, suivies par les régions septentrionales à hauteur de 107 victimes, soit 32,4% ». L’on apprend par ailleurs que ces victimes « qui travaillent sept jours sur sept rapportent chaque jour douze 12 millions de FCFA à leurs ravisseurs ».
C’est donc au regard de tous ces chiffres pour le moins alarmant que « La Colombe » appel au soutien de tous les maillons de la société sans exception, afin de pouvoir combattre ce phénomène qui malheureusement avance à grand pas dans notre pays.

Le 30 mars à Douala, de nombreuses voix s’élèveront contre l’exploitation des enfants au Cameroun
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Rencontre avec le camerounais François Essindi: Conteur, comédien, musicien et percussioniste!

« Pour participer aux productions actuelles on a besoin de musique initiatique »

Qui est François Essindi ?
François Essindi est un Camerounais qui est né dans un village qu’on appelle Ekoudou (Région du Centre, aux environs de Yaoundé), fils d’un chauffeur de camion. Un camerounais artiste, qui s’intéresse à la tradition, la tradition africaine. Je vis à Paris depuis un certain moment et ai aussi une vie au Cameroun où il y a tout le reste de ma famille, mes amis.

Racontez-nous votre première rencontre avec le Mvet.
Euh. ! Le Mvet, je l’ai en souvenir, parce que lorsque j’étais petit, j’avais assisté à une soirée racontée par un joueur de Mvet. Ce jour-là, j’avais été très marqué, après j’ai assisté à plusieurs autres soirées de conte. Le Mvet, c’est une histoire qui m’interpelle et j’aimerais participer à le faire traverser l’histoire.

Comment est né vote groupe ?
Le groupe Abakuya est né de cette recherche vers l’autre, pour donner ce que j’ai et apprendre ce que je vois des autres. J’ai rencontré à Genève en suisse, en 2005, Jimi Sofo, un bassiste australien, lors d’une tournée, et on a discuté, on a joué ensemble et on s’est donné rendez-vous à paris. Deux mois plus tard, je suis retourné à paris nous avons rediscuté pour travailler ensemble. Mais pour cela, il fallait qu’on parte au Cameroun afin qu’il découvre la culture que je mentionnais dans nos conversations. A notre retour du Cameroun, nous avons décidé de monter le projet ; que j’ai nommé Abakuya.

Que signifie Abakuya ?
(Rires) Abakuya c’est le cri, c’est l’ultime, c’est la danse, une culture parce que si vous vous rendez au sud du Cameroun vous allez trouver des danses qu’on appelle Abakuya. Et lorsqu’on qu’on voulait faire peur aux enfants qui pleuraient la nuit, on leur disait qu’Abakuya vas venir. Mais la véritable histoire d’Abakuya est plus lointaine encore. Dans une lointaine tribu africaine, il parait qu’il y’avait des moments où les gens ne comprenaient plus ce qui leur arrivait, alors ils invoquaient un masque qui sortait de nulle part et se mettait à danser et lorsque le masque re-disparaissait, il laissait derrière lui joie et gaîté. Ces gens reprenaient un refrain «Abakuya sors de la maison et apporte nous la joie eheyié, Abakuya bakuya, abakuya cinéma», ainsi, lorsque les gens ne comprenaient plus rien il l’invoquait.

Il parait que vous avez inventé le Mvet avec archet?
C’est toujours dans l’optique de faire traverser les âges aux instruments et à nos cultures, que j’essaie de les adapter. Si nos ancêtres vivaient encore, je leur aurais expliqué ce besoin de modernisation des instruments. En ce qui concerne le Mvet, je l’ai confectionné de façon à ce qu’on puisse le jouer avec un archer (instrument du violon). Il est en même temps Mvet, et violon. J’ai réduit le nombre de calebasses pour n’en garder qu’une seule.

Ngomo/ harpe traditionnelle
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Est-ce que vous pensez que vous faites de la musique initiatique ?
Personnellement je suis en train de faire. (Rires) ça me flatte un peu cette question. J’aimerais faire une musique initiatique s’il faut le faire. Mais aujourd’hui il y’a un problème c’est qu’il faut participer aux productions actuelles et on a besoin de partir d’une musique initiatique. Je veux dire que je voudrais partir d’une musique initiatique, pour participer aujourd’hui afin d’avoir un futur meilleur.

A partir de quel moment vous êtes-vous dit je veux faire ça ?
Je suis ce que j’ai rêvé d’être, je voudrais juste être le porteur de quelque chose. Mais mon plus gros rêve c’est que des décennies après qu’on puisse toujours parler de cette tradition africaine, du Mvet, de cet art de vivre. Aujourd’hui je peux dire que j’ai toujours voulu faire ça depuis mon enfance, mais vous savez dans la vie il y’a beaucoup de chose à négocier, comme par exemple des diplômes pour les parents et autres. Je n’ai fait que négocier pour arriver à mes fins d’aujourd’hui. Il faut croire, avoir l’espoir que les gens écoutent et vous donne raison un jour.

Et dans le processus de négociation vous avez fait quoi ?
J’étais dans une école, une école adventiste, à sept kilomètre du village. Je ne suis pas allé à celle de mon village parce qu’on disait que l’enseignement n’y était pas de bonne qualité. Petit à petit d’autres parents ont aussi envoyé leurs enfants dans cette école (l’école adventiste d’Alem, dans les environs de Sangmélima). Donc, nous étions du coup plus nombreux à partir et à rentrer pour l’école. Ça c’est toute une histoire que je reprends dans mes chansons. A 11 ans j’entre au collège à Sangmélima, une vraie rupture pour moi qui étais attaché à mon village et mes grands-parents. Je me rends ensuite à Douala au collège INTEG et à un moment je suis venue à Yaoundé pour être boxeur. Mais je ressentais toujours comme un manque, une insatisfaction, j’avais la même chose dans la tête, je repoussais toujours. Et un jour un ami me dit comme tu parles toujours d’artiste il faudrait faire un tour à l’ensemble nationale, et il y avait des artistes. L’un d’eux, Aoulaoula, paix à son âme, m’a approché et on a discuté et puis un jour j’ai participé au RETIC où j’ai gagné un prix. Puis les festivals se sont enchaînés, Carthage, Allemagne, et je suis revenu. Je faisais le théâtre, mais je conservais le souvenir de certaines musiques ; Cependant, je ne pouvais pas le dire à mes parents, je vais chanter ; à l’époque ça ne représentais rien. J’ai fini par monter un groupe musical, nous sommes partis en Côte d’Ivoire et là quelqu’un nous a approché et nous a proposé d’aller jouer en Allemagne. Moi je voulais toujours revenir au Cameroun, mais c’était dur et mes compagnons sont partis.

Qu’est ce que vous préparez pour manger ?
(Rire) Je prépare le miondo et aussi la pâte d’arachide ; il y a aussi ce mélange avec des aubergines bref une gamme variée.

La scène est son univers
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Dina Bell, un mastodonte de la musique camerounaise

Il était l’invité du Ngondo 2009 à Ngaoundéré où il a donné une série de concerts

Appelez-le Bazor si vous voulez être son ami. De son vrai nom Dina Ebongue Charles, Dina Bell est né le 28 mai 1953 à l’hôpital Laquintinie de Douala. Ses premiers pas, dans la musique, il les fait dans la musique religieuse avec la chorale Lotina Same appartenant au père du regretté Eboa Lotin. Ses parents qui étaient déjà bien encrés dans la musique religieuse ont sans doute beaucoup contribué à son épanouissement dans le monde de la musique. Et de la musique religieuse à la musique profane, la transition a été très vite faite.

L’année 1978 marque pour lui, un tournant décisif dans sa carrière d’artiste alors qu’il n’a que 25 ans. Une année au cours de laquelle l’artiste cartonne avec le titre yoma yoma, un titre qui a connu la participation de ses amis Toto Guillaume, Alhadji Touré et autres. Le disque d’or qu’il reçoit en cette année là va ouvrir devant lui tout un boulevard puisque deux ans plus tard, Dina Bell est encore consacré disque d’or avec le titre Bembe Iyo. Un travail de longue haleine qui consacre définitivement sa notoriété tant sur le plan national qu’international. En 1983, il reçoit le disque d’or une fois encore. Rien à faire, l’homme est calé dans son élément. Aussi bien dans les hits, les gargotes, les discothèques, les snacks ainsi que dans les ménages, les morceaux de l’artiste occupent la première loge. Ce qui va inévitablement lui permettre de décrocher un autre disque d’or de plus en 1990. Paré aux couleurs de l’or, Dina Bell entretient de très bonnes relations avec d’autres artistes musiciens. La preuve, il est le père spirituel d’une flopée de stars, notamment les frères Epé et Koum, Ndedi Eyango, Guy Bilong, Jeannot Ebele et bien d’autres qui ont tous fait partie du groupe Bazor système qu’il a lui-même crée en 1984.

Dina Bell sur scène
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A son actif, une quinzaine d’albums dont la dernière trouvaille remonte à mars 2009. L’artiste a bien voulu l’intituler Rebirth, une véritable renaissance pour lui, après une longue période de maladie. Il a également participé à la réalisation de l’album les fleurs musicales du Cameroun produit par le ministère de la culture avec la participation des artistes de renom comme Manu Dibango, Anne Marie Nzié, Marthe Zambo, Francis Bebey et bien d’autres. Homme public et homme du public, Dina Bell est tout aussi un homme de caractère, un homme de précision et de conviction dont le succès repose sur le travail bien fait. Pour ses fans, Dina Bell est une stature qui s’impose d’elle-même. A 56 ans, Dina Bell est père de cinq enfants, mais toujours à la recherche de l’âme s ur, celle avec qui il voudrait bien avoir un regard convergent.

Dina Bell et Nicole Mara dans les studios d’Africa N°1
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Un lecteur parle de Michael Jackson

« Et si son seul tort était d’avoir atteint cette excellence à laquelle il était d’emblée exclu par un système? »

Mardi soir encore, devant les écrans de télévision pour certains, l’émotion, la tristesse et la douleur sont allées encore plus loin dans la conscience planétaire face à l’hommage rendu à Michael Jackson au Staples Center. Sentiments et émotions qui nous habitaient déjà dès l’annonce le 24 juin dernier de la mort de celui qui, comme nul autre artiste, aura marqué son siècle tant par son génie pour la majorité que par ses frasques pour une insignifiante partie. Mais pour de nombreuses personnes, à sa façon, comme MLK ou Rosa Parks, Michael Jackson aura contribué à briser certaines épaisseurs, à défoncer certaines barricades et à ouvrir des portes qu’un système avait pris la peine de fermer au nom de la supériorité des races. MTV qui ne voulait pas de noirs était contraint d’ouvrir ses portes à « Beat It » et par la suite aux autres noirs pour ne citer que cet exemple là.

Ces émotions, cette tristesse, cette douleur que de milliers de personnes ont ressenties pour celui qui par sa musique, ses actes a, le mieux, su réaliser les propos de MLK, lanceront-elles le signal à partir duquel de nouvelles façons de s’affronter tout en se respectant donneront un autre sens à la vie commune? Il n’en est pas bien sûr.
Ses actes le placent également au sommet de ce qu’il a réalisé avec sa musique. On ne le dit jamais assez, mais Michael Jackson a uvré pour la famine, l’enfance, l’environnement bref pour l’humanité de manière concrète, là ou politiciens de tous bords et autres illusionnistes pérorent et brillent par des formules creuses et vaseuses.

L’acharnement de cette même insignifiante partie de la population représentée par certains médias et politiques sur un « mort » prouve en effet que la société, toujours prompte à s’approprier les belles « histoires », de se sentir responsable des « rêves » est tout aussi incapable de se montrer responsable et de s’approprier les « cauchemars » qu’elle engendre pourtant. Aimé Césaire disait à ce propos : « une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde ». Moribonde parce qu’elle se refuse à faire une introspection de ses propres agissements et ruse en refusant d’assumer ses nombreuses et gravissimes fautes. Elle accable, elle s’acharne, prédatrice, elle se rue sur sa proie et l’extermine.

Et si finalement le tort de Michael Jackson aura été de ne pas être là où on l’attendait. C’est-à-dire refuser de pactiser avec la médiocrité, seul référentiel admis aux gens de sa condition. On n’attendait pas de lui comme de tous les noirs généralement, qu’il aspire à l’excellence dans ces sociétés qui définissaient et définissent encore et toujours dès la naissance les destinés selon que l’on est du bon ou du mauvais côté à partir des critères préétablis. En réécrivant, en redéfinissant tous les codes dans lesquels le noir devrait forcément se reconnaître parce que voulus par le système, il enfreignait la loi établie et le sort ne pouvait être que celui de la calomnie, de l’humiliation, de la mort. Martin Luther King qui était pourtant non-violent et qu’on ne soupçonne même pas d’avoir « violé » un enfant a-t-il connu meilleur sort? Non ! Son tort était d’avoir montré au système l’une de ses plaies, la culture de la haine et de lui avoir intimé qu’une autre façon de concevoir les rapports humains est possible. Discours ou propos repris à son compte par Michael Jackson aussi.

Allons enquiquiner les certitudes de ces hitlériens de la pensée, de ces disciples de Gobineau et consorts qui prennent la bible à témoin ce, même dans leurs constitutions ou leurs institutions juridiques car se revendiquant dignes héritiers. La tradition biblique n’apprend-elle pas aux humains que nous sommes que la paix, l’amour entre les peuples, valeurs que nous prétendons poursuivre étaient incarnées en Jésus Christ ? Pourquoi donc, si ces valeurs sont les nôtres ou du moins sont celles auxquelles nous croyons, l’a-t-on tué ? N’est-ce pas parce les siennes allaient à l’encontre des iniquités et de la haine qui sont en réalité ces valeurs qui nous motivent et qui nous permettent de systématiquement éliminer ceux qui prônent le contraire ? N’est-ce pas parce qu’il montrait à ce système là, sa belle hideur ?

On pourrait ainsi multiplier des exemples et aussi on trouvera que le propos est exagéré. Mais Albert Memmi le dit si bien : « On dit toujours que quelqu’un exagère quand il décrit une injustice à des gens qui ne veulent pas en entendre parler ».

Michael n’a jamais cessé de rêver et c’est ce rêve qui a changé le monde… Il a ouvert le monde entier, le monde de la musique, il a mis un gant, a remonté son pantalon et ouvert le rideau.. C’est Michael Jackson qui nous a fait chanter  » We are the World » et qui a lutté contre la faim… Parce que Michael Jackson a continué à avancer… grâce à lui tous ceux qui se sentaient isolés aux quatre coins du monde se sont connectés… Michael s’est toujours relevé Michael ne s’est jamais arrêté…
Al Sharpton pendant son homélie

Nous avons envie de rajouter à cette belle démonstration du révérend Al Sharpton que Michael Jackson a, en plus de rêver, matérialisé, rendu réalité les propos que bien avant lui, prononçait le révérend Martin Luther King ; car excellent dans son travail il a été et réunificateur il l’aura tout autant été. Qu’est-ce que donc quelques baves et salves haineuses peuvent-elles contre tant d’amour témoigné à cet enfant béni dont la grâce, le génie, l’intelligence ne répondaient ni de la seule volonté ou encore de la seule parole de l’humain ou de quelconque système aussi inique ou juste soit-il car n’émanant pas de lui ? Rien !

A-t-on encore le droit de s’étonner ou de s’emporter lorsqu’après lecture des écritures dites saintes, de voir qu’un simple homme finalement est persécuté pour ce qu’il représente quand nous savons que la calomnie et l’humiliation furent avant sa mort, le quotidien du Christ? Les chrétiens et ceux qui se revendiquant tels peuvent mieux que quiconque répondre à cette interrogation.

Peter King, un élu de New-York au congrès américain déclare je cite :  » Michael Jackson était un pervers, quelqu’un qui abusait des enfants, un pédophile. Et lui donner une telle couverture en dit long sur notre pays. Je pense que nous étions trop politiquement corrects ». C’est le cri du désespoir d’une haine qui peine à se contenir. On a simplement envie de poser la question suivante : L’apolitiquement correct ou le politiquement incorrect serait donc de ne plus tenir compte des jugements de justice ? Ou alors de monter à nouveau des escadrons de KKK pour produire à nouveau « the strange fruit » comme le chantait Billie Holiday la première fois au café society à New York ? Tenez donc !

Cette salve aurait eu un peu de poids, si la société à laquelle appartient le sieur Peter King n’avait pas montré l’objectif de la cabale, de l’acharnement sur Michael Jackson : sa cupidité sans bornes; celle qui va jusqu’à monnayer l’honneur d’un enfant dit-on, abusé par un pédophile. Est-ce le sort de tous les pédophiles que d’être en liberté dans votre société monsieur Peter King même avec une culpabilité avérée comme vous le dites ? Peter King a oublié que dans son paradigme l’argent est bien au dessus de l’honneur. Celui-ci se lave très rapidement avec quelques millions de dollars. Auriez-vous pris une poignée de dollars pour laver l’affront subi, si cela avait été votre fils ? Un tel manque d’élégance qui symétriquement montre la pusillanimité du personnage ne contribue qu’à renforcer la dérive d’une société que James Baldwin qualifiait à juste titre «d’insondable cruauté » et met en évidence la mince épaisseur qui entretient le vivre-ensemble.

Tout cet acharnement n’aura au bout du compte pas raison de l’amour indéfectible que Michael Jackson aura crée, suscité entre les individus malgré les barrières et frontières que ces hitlériens de la pensée, ces adeptes de Louis Agassiz et autres affabulateurs ont érigées et tentent d’imposer à coups de mensonges. Et s’il réside encore un semblant, un ersatz de dignité en la société, il est temps de le prouver en se terrant dans le silence car votre silence aurait été plus craint que vos injures ainsi le rappelait Jean Racine.
Michael Jackson n’aura été finalement accepté par ce système que par sa capacité à remplir les poches des vautours qui lui crachent aujourd’hui dessus et non pour ce qu’il a été c’est-à-dire un Homme comme vous et moi avec ce génie en plus qui le plaçait au-dessus et l’a amené à swinguer avec l’excellence.

A mon tour de te dire Thank you Mike !

Michael Jackson
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