Englué dans des problèmes d’intendance, le Kpa Kum a été sévèrement battu sur ses installations par les gars de Limbe (1-4) dimanche à Yaoundé
En retard sur presque tous les ballons, le Kpa Kum a été logiquement battu par Njalla Quan (1-4) dimanche 12 août au stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé. Le quatrième but des visiteurs est entré pendant le temps additionnel. Noël Bendengue, parti en solitaire, n’a pas eu trop de peine pour envelopper sa frappe à l’angle ouvert du gardien, protégé plutôt par un joueur de champ par vocation, en occurrence Paul Atangana Mvondo. Le défenseur central du Canon ayant pris la place du portier titulaire à 12 minutes de la fin de la partie. Abandonné par sa défense, le gardien du Canon Assonganyi est sorti contrer un attaquant de Njalla Quan. Mais il a intercepté le ballon hors de sa surface. Une faute de main qui n’a pas échappé à l’arbitre central Mal Souley qui a expulsé le gardien. Avant sa sortie, le portier du Canon a encaissé trois buts. Et l’un des bourreaux se nomme Joseph Yanki, auteur d’un doublé. Le lutin de Limbe a marqué son premier but à la 36ème minute. Suite à un ballon perdu dans le rond central par Philippe Ngom Balonga, Joseph Yanki a amorcé une accélération plein axe, avant de sortir une frappe croisée imparable du pied gauche. Pour son deuxième but à l’heure de jeu, il a profité du peu de mobilité de la charnière centrale du Canon pour mettre le ballon hors de la portée du gardien. Dans ce match de la 19ème journée de la Mtn Elite One, Canon a fait illusion lors des 10 premières minutes. Suite à une faute peu évidente, le Canon a ouvert le score de la partie sur pénalty par Ngom Balonga, à la huitième minute. L’égalisation est intervenue à la 30ème minute. Devant une défense du Kpa Kum bien statique, qui croyait à un hors-jeu, Ronald Lakem a conclu une action bien inspirée côté droit.
L’état de fraîcheur physique du Canon, surtout en fin de match, est venu prouver le niveau d’impréparation du club de Nkolndongo avant d’affronter Njalla Quan. En proie à d’énormes problèmes managériaux, les joueurs du Canon qui réclament des arriérés de salaires et de primes de match se sont entraînés véritablement la semaine dernière une seule fois, vendredi. Mardi et mercredi, ils ont boycotté les entraînements. Un débrayage qui a payé cash.
L’évènement haut en couleurs et en musique a eu lieu à Bercy. Retour sur la soirée
C’est dans les salons vénitiens des pavillons de Bercy que la makossa banana a été présenté au public. Dans la salle, de nombreux invités et journalistes, mais aussi l’ambassadeur du Cameroun en France, Lejeune Mbella Mbella, une forte délégation de la Cameroon Development Corporation parmi lesquels Namata Elangwe, Président du conseil d’administration de la société ainsi que Henry Njalla Quan, Directeur Général. La soirée était présidée par Jean Nkuete, Vice premier ministre, ministre de l’agriculture et du développement rural
De nombreux invités JJEWONG/ARAS)/n
La CDC produit déjà des bananes, mais celles ci sont gérées par la multinationale Delmonte qui s’occupe de sa mise en condition et de sa vente. La société camerounaise a voulu offrir à voir et à manger une marque de banane qui se réclame 100 % camerounaise.
Henri Njalla Quan et vice premier ministre Jean NkuétéJJ. EWONG/ARAS)/n
La partie musicale était assurée par Manu Dibango et sa « bande ». Henri Njoh, Pierre Didi Tchakounté, Charlotte Dipanda… ont donné du ton dans un mini spectacle live de haute facture. le directeur de la CDC s’est permis de danser le tube de la soirée Makossa banana
« Makossa banana », star de la soiréeJJ. EWONG/ARAS)/n
La CDC produit de la banane, de l’huile de palme, du caoutchouc naturel et elle produisait aussi du thé, mais cette branche de la production a été privatisée. La Cameroon Development Cooperation (CDC) est l’une des toutes premières entreprises camerounaises. C’est le premier employeur du pays et l’un des principaux exportateurs.
Interview d’Henry Njalla Quan, Directeur Général de la Cameroon Development Corporation
Depuis quand est produite la makossa banana ?
Nous sommes à sa première récolte. Ça fait 9 mois que nous sommes sur le produit dans les champs et samedi, les premiers containers vont partir du Cameroun pour l’Europe
On a une grande réception pour une nouvelle variété qu’on nous présente comme étant 100 % camerounaise. La CDC ne produisait pas de bananes avant ?
Si, on produit de la banane. Chaque fabricant de véhicules a plusieurs marques pour un même produit. Nous devons marquer notre présence dans le marché en apportant des innovations et des changements positifs pour garder nos clients. La CDC produisait de la banane, mais à un moment donné, la production avait chuté. Il y’a une vingtaine d’années, la CDC a signé un contrat d’achat de bananes avec la multinationale Delmonte grâce à laquelle la production de bananes au niveau de la CDC a repris.
Quels sont les termes de votre accord avec Delmonte?
La société s’appelle Delmonte fresh. Ils achètent et traitent les fruits. On a donc un contrat appelé « Banana fresh agreement ». ils traitent tout ce qu’on produit à ce niveau là. Le contrat avec Delmonte ne souffrira pas avec l’arrivée de Makossa banana. Mais nous avons voulu que la marque Cameroun circule dans les grandes surfaces dans le monde.
De nombreux directeurs généraux d’autres bananeraies étaient parmi les invités ce soir. Quels sont les rapports de la CDC avec les autres bananeraies dans le monde ?
Nous ne sommes pas des sociétés concurrentielles, mais complémentaires. Une seule société ne peut satisfaire aux besoins du monde. On a voulu les associer au lancement de la banane de notre pays.
Aujourd’hui, on parle de changements climatiques. Est-ce que vous ressentez ses effets dans les plantations d’hévéa, de banane ou de palmiers à huiles ?
le changement climatique n’épargne aucun coin du monde, que ce soit dans l’agriculture ou les autres aspects de la vie. Nous avons besoin de pluies et de soleil pour nos plantations. Et ceci dans un rythme donné. Nous constatons des petits dérèglements. Cette année, nous avons eu plus de pluie. Elle s’arrête d’habitude vers fin octobre. Mais jusqu’à présent, il continue de pleuvoir et ça nous cause des petits soucis notamment dans la récolte du caoutchouc. Quand on fait la collecte de latex, s’il pleut, tout ce qu’on récolte est lavé par la pluie et c’est une perte de production. Notre grande difficulté vient du fait qu’on a des produits différents. On peut vouloir la pluie pour les bananeraies, mais la maudire à cause de la récolte des latex. Il nous faudra quelques années pour confirmer les changements qu’on constate car ils peuvent être passagers.
Pourquoi Makossa comme nom de baptême ?
Quand un enfant naît, les parents lui donnent un nom selon le sexe et les noms des membres de la famille. Vous avez vu comment le makossa fait bouger tout le monde. Vous avez vu notre emblème avec les pagaies, c’est une source d’énergie propre. Des gens sur la pirogue sans moteurs, le rythme de pagayeurs donne la force à la pirogue. Le rythme de makossa donne la joie aux danseurs. En plus, il ne faut pas aller dans une école de danse pour savoir danser le makossa. Rires.
Donc vous dansez bien le makossa ?
Je n’ai jamais dansé devant un miroir, donc je ne sais pas si je sais danser ou non. Rires.
Henry Njalla Quan lors du discours de lancement de « Makossa banana » à Paris le 19 novembreJJEWONG/ARAS)/n
La crise mondiale a touché tous les secteurs de l’économie notamment l’agroalimentaire. Et ceci dans tous les pays du monde. En tant que chef d’entreprise, vous l’avez ressenti ?
Absolument. Nous sommes producteurs, mais aussi consommateurs. On consomme les intrants : les engrais, les outils et autres. L’un des produits qui a beaucoup souffert dans mon entreprise c’est le caoutchouc. L’industrie automobile était parmi les premiers secteurs à chuter, ça veut dire que les pneumatiques se vendaient moins. En produisant le caoutchouc, nous avons eu du manque à gagner. On constate une reprise. Dès les premiers signaux de la crise, on avait revu notre plan d’action en évitant de mettre les gens au chômage. Mais on a tout de même enregistré des pertes.
Vous êtes l’une des rares entreprises au Cameroun à avoir développé autour des plantations, écoles, centre médico-social, maisons des personnels. vous vous considérez plus comme chef de village ou chef d’entreprise ?
ça dépend de la définition du village. Notre activité mène à donner la belle vie aux villages riverains. Et c’est ce que nous faisons.
Un mot sur cette soirée pour terminer
J’ai vu les gens sourire et danser. Est-ce que c’est Manu Dibango qui les rendait heureux ? Est ce que c’est la makossa banana qui les rendait fiers ? Je suis un chef d’entreprise et c’est les chiffres de la consommation qui me permettront de juger. Nous allons mettre en place un observatoire. Mais en attendant, c’était une belle soirée et je suis heureux.
Henry Njalla Quan et le vice premier ministre Jean NkueteJJ. EWONG/ARAS)/n