Cameroun : les enseignants maintiennent la grève malgré le paiement annoncé de 96 milliards

Bien que le ministre des Finances ait donné des assurances de payer 96 milliards jusqu’en 2024, les enseignants entendent poursuivre le débrayage.

Le gouvernement du Cameroun vient de décider de payer un montant de 96 milliards de FCFA aux enseignants grévistes. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a donné des assurances devant la Représentation nationale de verser cette somme avant la fin de l’année 2024. Une projection qui entre en droite ligne de la mise en œuvre des directives présidentielles de mars 2022 en réponse aux revendications des enseignants.

Cependant, la nouvelle n’est pas de nature à donner satisfaction aux professionnels de la craie. Les membres des mouvements OTS, OTA et du Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA) pensent que ce montant ne règle qu’une partie des revendications.

Dans une communication reconduisant la grève pour ce 27 novembre, ils soutiennent que « payer une dette qu’on a maladroitement accumulée ne constitue ni une faveur ni une action révolutionnaire. Annoncer son paiement et laisser croire que les enseignants exagèrent avec les revendications dont de nouvelles apparaissent au fil du temps n’est pas très fin ».

Ils rappellent les revendications auxquelles ils tiennent. « Notre statut spécial signé et appliqué pour avoir un profil de carrière, une revalorisation salariale et d’autres primes spécifiques ; l’automatisation des actes de carrière ainsi que les effets financiers comme dans les autres corps de l’Etat (…) ; notre argent que le gouvernement a accumulé comme dette ». Les enseignants disent attendre que ces points soient résolus pour que le calme revienne dans les établissements scolaires.

Pour apporter des réponses à leurs revendications, le gouvernement a organisé plusieurs réunions de concertation jusqu’aux Services du Premier ministère. Le 22 novembre dernier, une délégation des syndicats et mouvements d’enseignants a été reçu au secrétariat général de la présidence de la République. Au sortir de cette rencontre, le conseiller technique a demandé aux enseignants de produire un statut spécial consensuel.

 

Cameroun : des enseignants toujours en colère contre le gouvernement

Des mouvements et syndicats des enseignants revendiquent de meilleures conditions de travail et d’avancement de carrière depuis plus d’un an.

Alors que la communauté éducative mondiale marque un arrêt pour commémorer pour la 29è fois la journée des enseignants, au Cameroun, bien que les festivités soient en cours, la journée est marquée par les revendications persistantes. Dans la capitale Yaoundé, le ministère de l’Education de base sert de cadre à la célébration pour les acteurs de l’Education de base. Le Palais polyvalent des sports quant à lui accueille le rassemblement des acteurs des Enseignements secondaires.

Toutes les activités sont placées sous le thème « les enseignants dont nous avons besoin pour l’éducation que nous souhaitons : l’impératif mondial de remédier à la pénurie d’enseignants ». Cependant, à Yaoundé comme dans les autres régions du pays, un vent de colère souffle sur l’éducation depuis février 2022. Des enseignants du secondaire pour la plupart, membres du syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique ou encore adeptes du mouvement OTS, revendiquent leur meilleure prise en charge, l’automatisation du traitement de leurs dossiers de carrière, le paiement à temps de leurs droits, le paiement d’une dette de 180 milliards, etc.

Pour ces points et bien d’autres, le chef de l’Etat a prescrit au gouvernement en mars 2022, des mesures à mettre en œuvre pour répondre aux revendications des enseignants. Quelques temps après, les membres du gouvernement ont expliqué avoir donné un début de réponse et fixé les délais pour compléter le reste. D’abord coopérants, les enseignants ont suspendu la grève. Mais, au fil du temps, ils ont repris le débrayage pour la raison que le gouvernement ne donne pas satisfaction à leurs revendications.

En réaction, sept ministres ont fait une communication sur les actions déjà accomplies entre mars 2022 et octobre 2023, ainsi que celles programmées pour les prochains mois. Mais, cette sortie gouvernementale semble vouloir aggraver la situation. Les syndicats des enseignants du primaire et du secondaire ont émis le 04 octobre 2023 un nouveau mot d’ordre de grève. Il prévoit un une grève généralisée dès la semaine prochaine.

Selon ce document en circulation, l’intersyndicale « demande aux enseignants de la base et du secondaire sur toute l’étendue du territoire, d’observer à compter du lundi 09 octobre 2023 et jusqu’au vendredi 13 octobre 2023 compris, un premier arrêt total d’activités pédagogiques comme d’encadrement ». Pendant cette semaine, les syndicats demandent aux enseignants et aux élèves de rester chez eux. Le mot d’ordre de grève est pourtant émis à la suite d’une énième concertation entre le ministre du Travail et de la sécurité sociale Grégoire Owona et les syndicats des enseignants.

Cameroun-Littoral : un dialogue inclusif annoncé pour stopper la grève des enseignants

Le délégué régional des Enseignements secondaires pour le Littoral envisage de remobiliser les enseignants qui observent le mot d’ordre de grève depuis la rentrée scolaire.

Les opérations de débrayage observées dans des établissements scolaires depuis le 04 septembre dernier suscitent la réaction des autorités éducatives dans la région du Littoral. Dans une correspondance adressée aux chefs d’établissements de son ressort, le délégué régional des enseignements secondaires dit être informé de l’application du mot d’ordre de grève dans certaines structures d’enseignement secondaire.

De ce fait, le représentant du ministre des Enseignements secondaires dans le Littoral demande à ces responsables le point des mesures prises pour ralentir ou stopper la grève. Les responsables d’établissements sous couvert des délégués départementaux des Enseignements secondaires de la région sont appelés à produire des statistiques de l’état des lieux de la situation depuis le 20 septembre 2023. « Un dialogue inclusif devra être engagé avec les principaux acteurs et des arguments persuasif devront être évoqués pour remobiliser les enseignants à l’encadrement des élèves », annonce le délégué.

Suite à la publication de cette correspondance, les adeptes des mouvements « OTS » et « OTA » manifestent leur prudence et leur recul. Selon eux, le délégué régional a refusé de mentionner dans sa correspondance le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA) qui a émis le mot d’ordre de grève que les deux mouvements appliquent. Ils pensent que le « dialogue inclusif » annoncé ne pourrait porter des fruits sans tenir compte de la présence de ce syndicat.

Cameroun : des enseignants grévistes face à la pression administrative

Le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, saisit par message porté ses collaborateurs territoriaux, les préfets de la Menoua et du Nde, à l’effet de prendre des mesures qui s’imposent.

Selon le message de l’autorité administrative à compétence régionale, le mouvement « On a trop supporté » (OTS) est en activité dans certains établissements situés dans ces deux départements de la région de l’Ouest Cameroun. Ses adeptes appliquent le mot d’ordre de grève instituant « l’école morte » au sein des établissements scolaires du secondaire à compter du lundi 04 septembre 2023 jour de rentrée scolaire. Huit établissements d’enseignement secondaire général et technique sont concernés d’après les renseignements, dont sept dans la Menoua et un dans le Nde.

Dans le souci d’éviter la paralysie de l’année scolaire, le gouverneur de la région de l’Ouest interpelle les préfets des deux départements concernés. A la lecture du message urgent, leur action devrait donc consister à prendre des dispositions pour mettre un terme à ladite grève. Un message qui sonne comme la commande d’un rappel à l’ordre des enseignants qui observent le mot d’ordre de grève dans la région de l’Ouest et une mise en garde contre ceux qui le font dans d’autres régions.

Face aux pressions diverses

Dans la région du Centre, « sur instruction » qualifiée de « fallacieuses » par le préfet du département du Nyong-et-Mfoumou, le commandant spécial d’arrondissement d’Ayos a convoqué 18 enseignants le 06 septembre pour « absentéisme ». Le sujet devenant viral sur les réseaux sociaux, le préfet a adressé une correspondance au délégué départemental des enseignements secondaires pour désapprouver le commissaire de police qui aurait « délibérément tronqué les termes de ma lettre circulaire (…) ».

L’autorité a invité le délégué à demander aux enseignants de « ne pas obtempérer à ces convocations inopportunes et indigestes ». Il a plutôt convoqué les acteurs de la communauté éducative du département à une réunion d’évaluation de la rentrée scolaire ce 12 septembre 2022.

De leur côté, les responsables d’établissements sont en opposition avec les enseignants qui manifestent leur colère. Ils exigent la présence effective aux heures de travail, le début effectif des cours aux enseignants sous peine de sanctions disciplinaires. Certains ne tardent pas à servir des demandes d’explication à leurs collaborateurs.

Réaction de OTS et de SECA

Cependant, dans le camp en face, le message porté du gouverneur de la région de l’Ouest apparaît comme la preuve que la grève des enseignants dans la région de l’Ouest « commence à porter des fruits ». Dans un message de soutien adressé à ces professionnels de la craie, le mouvement OTS voit en cette interpellation du gouverneur, la mise en œuvre de « moyens d’intimidation pour essayer de briser les collègues ». Même face à cette sortie, le mouvement réitère que « les intimidations ne doivent pas nous émouvoir au point de faire perdre de vue nos objectifs (…) ça passe ou ça casse », peut-on lire dans ce document en date du 11 septembre 2023.

Dans un communiqué datant du même jour, le Syndicat des enseignants pour l’Afrique (SECA) « adresse ses chaleureuses félicitations » aux enseignants du Cameroun qui bravent les obstacles pour observer la grève. Pour cette organisation, « le mutisme du gouvernement est synonyme d’aveux de culpabilité ». Par ailleurs, « les chefs d’établissements qui donnent des demandes d’explication aux grévistes n’ont qu’une idée : protéger leur strapontin et beaucoup d’entre eux traînent des casseroles », soutient le syndicat qui crie à « une double trahison ».  Tout compte fait, la grève lancée en février 2022 et relancé le 04 septembre dernier, tente de se poursuivre malgré ces pressions administratives.

Cameroun-colère des enseignants : OTS énonce deux conditions de sortie de grève

Le mouvement On a trop supporté dans ses versions anglaise et française annonce la reprise de la grève dans une semaine.

Aux dires des membres du mouvement, la rentrée scolaire du lundi 04 septembre 2023 serait aussi la rentrée de la grève des enseignants du secondaire. Lancé depuis février 2022, le débrayage a presque paralysé le système éducatif au cours du mois qui suivait. La réponse du président de la République du 09 mars et les mesures prises par le gouvernement pour la rendre effective ont conduit à la suspension du mot d’ordre de grève.

Mais, selon les membres du mouvement, le gouvernement n’a pas respecté les « hautes instructions du président de la République », ses propres « promesses », et « manque de volonté de résoudre définitivement cette crise qui paralyse le corps enseignants », rappellent-ils à leurs collègues.

Pour autant, le mouvement décide de reprendre les opérations de grève. Le but est selon les membres, la « restitution » de leurs « droits bafoués et le retour à une éducation de qualité au Cameroun ». Cette phase de la grève qu’ils annonce sera « illimitée » et « ne pourrait être suspendue ou levée que si le gouvernement résout les deux points » de leurs revendications.

Ces deux points sont « la signature du statut spécial des enseignants » et « le paiement de toute la dette due aux enseignants pour toutes les promotions, toutes rubriques confondues », peut-on lire dans une correspondance du mouvement adressée à tous les enseignants du Cameroun.

Cameroun-Rentrée scolaire 2023-2024 : des enseignants du secondaire menacent

Le mouvements OTS, OTA et le Syndicats des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA) envisagent d’intensifier leurs revendications à la rentrée scolaire.

Les grands rendez-vous marquants la vie du système éducatif camerounais enregistrent depuis février 2022 l’écho de détresse de certains enseignants. Parfois, ce sont plutôt des actions de débrayage qui dictent la loi au sein des établissements scolaires. Les mouvements « On a trop supporté », « On a trop attendu » et le SECA, après avoir presque paralysé le système éducatif au cours de l’année scolaire 2021-2022, ont observé un temps d’accalmie.

La raison est, disent-ils, qu’ils ont donné au gouvernement de la République, le temps de mettre en œuvre les directives présidentielles du 09 mars 2022. Celles-ci prescrivent de donner une réponse efficace aux revendications des enseignants. Mais, plus d’un an après, les seigneurs de la craie constatent, toujours selon eux, que les membres du gouvernement concernés « ont battu en brèche » ces instruction du chef de l’Etat.

Pour autant, à mesure que la rentrée scolaire du 04 septembre pour le compte de l’année scolaire 2023-2024 approche, ils affutent leurs élans pour observer un mouvement de grève. Dans les coulisses, l’on apprend qu’ils ont de nouveau fait parvenir leurs nouvelles doléances au plus haut sommet de l’Etat.

Celles-ci se basent sur les limites à la mise en œuvre des instructions présidentielles observées dans la réponse gouvernementale. Ces revendications portent sur le traitement des dossiers d’intégration des enseignants, sur la carrière des enseignants, la prise en charge financière du paiement des éléments de salaires, la réforme du système éducatif camerounais, etc. Selon eux, des mesures annoncées par des ministères impliqués dans la mise en œuvre des instructions du président Paul Biya n’ont pas tenu leurs engagements. Et ce malgré les annonces et explications faites au public via les médias.

Cependant, le mouvement de grève tel que vécu entre février et mars 2022 a pris un coup de froid lorsque le gouvernement a commencé à mettre en œuvre les instructions présidentielles. La réponse aux revendications financières se fait de manière échelonnée. La revendications concernant les problèmes d’intégration et de plan de carrière se traitent de manière progressive, selon les membres du gouvernement qui rassurent.

Tout compte fait, les menaces de grève des enseignants sont devenues régulières, revenant au début de l’année scolaire, comme à l’approche de la rentrée 2022-2023 ; lors de la reprise des cours après les congés ou encore à l’approche des examens officiels. Toutefois, la plupart du temps, elles restent des menaces, des mots d’ordre de grève non suivis.

Cameroun : le gouvernement va payer près de 5 milliards de FCFA de dette aux enseignants

Cette somme représente le paiement d’une partie de la dette de l’État vis-à-vis des enseignants du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) et du ministère de l’Éducation de base (Minedub).

Le 14 juillet 2023 à Yaoundé, le gouvernement camerounais s’est engagé à débloquer 4,8 milliards de FCFA au cours de ce mois. L’information a été révélée au cours d’une session du groupe de travail chargé du suivi et de la mise en œuvre des mesures du président de la République relatives aux revendications des enseignants.

« Ce mois de juillet, sont concernés par les paiements au Minesec les numéros 17013 à 19 347 de la liste, pour une enveloppe de 3,4 milliards de FCFA. Au Minedub, les paiements vont porter sur une enveloppe de 1,3 milliard de FCFA », peut-on lire dans le rapport qui précise que tous les paiements prévus au mois de juin ont été assurés aussi bien au Minesec qu’au Minedub.

D’après le gouvernement, le deuxième plan d’apurement des rappels du Minesec quasi achevé, « pour un montant d’environ 57 milliards de FCFA et concerne 69 053 personnels. Il reste à y intégrer 16 000 personnels dont les dossiers sont en train de subir un dernier examen ». Ce deuxième plan concerne les avancements d’échelons et de classe et les avancements de grade et devrait être payé à partir de septembre 2023.

Par ailleurs, « le plan d’apurement des rappels du Minedub a été adopté. Il porte sur la période allant jusqu’en janvier 2024 pour un montant total de 15,5 milliards de FCFA », fait savoir le groupe de travail.

 

Cameroun : l’Etat doit encore aux enseignants 105 milliards de FCFA

Selon un rapport du Comité interministériel 35,4 milliards ont déjà été payés en 2022 et les105 milliards restant seront épurés avant la fin de cette année.

Au lendemain de la grève menée par le mouvement « On a trop supporté » (OTS) dans les établissements secondaires publics l’année dernière, la dette salariale due aux enseignants a été évaluée à 140,5 milliards de FCFA. C’est l’une des principales informations contenues dans le rapport du Comité interministériel mis en place sur instructions du président de la République pour apurer cette dette, à en croire Stopblablacam.

Dans une correspondance qu’il adresse au secrétaire général des services du Premier ministre (SGPM), Louis Paul Motaze, le ministre des Finances, énumère l’ensemble des activités entreprises par le comité pour apurer toute cette dette cette année. Ces activités vont du calcul des rappels au traitement des avancements des enseignants. De même, Louis Paul Motaze mentionne dans cette correspondance que le comité va produire un plan d’apurement.

Cette correspondance, censée informer le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, de l’efficience des activités menées par le comité, est invariablement appréciée par les enseignants qui appartiennent au mouvement OTS. Ces derniers constatent tout d’abord que le montant de la dette reconnu par le gouvernement est en deçà des 180 milliards de FCFA qu’ils réclamaient pendant la grève de l’année dernière.

« Nous n’avons pas inventé ce montant », fait savoir Bill Tsague, enseignant à Bonjock, une commune dans le département du Nyong-et-Kelle, membre actif du mouvement OTS. Il rappelle que OTS a pris ce chiffre dans un rapport signé de Jacques Bessala, un syndicaliste qui a souvent représenté les enseignants dans les négociations avec le gouvernement avant la création de OTS.

Comme le fait remarquer Bill Tsague, OTS ne compte pas faire une fixation sur ce montant. Le plus important pour ce mouvement c’est la publication du calendrier d’apurement complet des rappels des avancements dus aux enseignants, le gros de la dette que l’État du Cameroun doit payer à ces enseignants. OTS attend de voir si ce calendrier va être publié en août 2023. « Dans le cas contraire, il y aura une nouvelle grève en septembre », prévient Bill Tsague.

Cameroun : voici le calendrier des levées de 450 milliards de F sur le marché monétaire en 2023

Ces fonds sont nécessaires pour le financement des projets de développement.

Le Cameroun compte mobiliser 450 milliards de FCFA en guise d’obligations du Trésor sur le marché monétaire de la BEAC en 2023.

Cette enveloppe connait une régression de 100 milliards de FCFA (163 millions de dollars) par rapport au précédent exercice, où le Cameroun avait mobilisé 550 milliards de FCFA (899 millions de dollars) d’émissions des titres publics après le collectif budgétaire intervenu en juin 2022.

Pour une maturité de 5 ans, la première émission a eu lieu au mois de mars 2023, d’une valeur de 25 milliards de F. Toujours au mois de mars 10 milliards ont été levés pour une durée de maturité de 3 ans.

Concernant le mois d’avril, 25 milliards de F sont programmés pour une échéance de 5 ans. 220 milliards de F sont programmés pour le mois de mai 2023. D’une échéance de 4 ans, 20 milliards de F sont au compte du mois de juin. Toujours pour le mois de juin et pour quatre ans encore, une levée de 35 milliards de F est prévue.

20 milliards de F pour le mois de juillet avec 6 ans d’échéance. 25 milliards de F pour le mois de juillet avec une durée de maturité de 7 ans.

Émission de 10 milliards de F en octobre avec échéance de 10 ans. Pour 6 ans, 20 milliards de F seront levés en novembre. 40 milliards en décembre pour une échéance de 5 ans.

Cameroun : la coalition des mouvements des enseignants relance la grève

Les mouvements OTS, OTA et SECA entrent en grève illimitée ce lundi 3 octobre 2022 sur l’ensemble du territoire. Ils entendent aussi boycotter les festivités de la journée mondiale des enseignants du 5 octobre 2022.

 

Après un moment d’accalmie observé depuis avril 2022, les enseignants du secondaire reprennent le débrayage. Ils relancent un vaste mouvement de grève ce lundi, à deux jours de la célébration de la journée mondiale des enseignants. Leurs revendications restent les mêmes que celles exprimées en février 2022, lorsqu’ils lancent le premier mot d’ordre de grève. Ces exigences sont de deux ordres selon les grévistes.

Il s’agit d’une part les revendications financières. Elles sont relatives à la dette due aux enseignants par le gouvernement. Cette dette résulte  de l’accumulation des salaires impayés aux enseignants dans le cadre  de l’application des modes de paiement de 2/3 ou 1/3 du salaire. Il est appliqué aux nouveaux enseignants sortis des écoles normales avant le début du paiement total de leurs salaires. A côté de ceux-là, d’autres enseignants disent ne pas recevoir de salaire du tout à la sortie de l’école normale. Puis ils attendent jusqu’à parfois 10 ans  en vain.

D’autre part, les enseignants revendiquent les meilleures conditions  de travail et la prise en compte de manière rapide de l’évolution dans leur carrière. Sur ce point, les seigneurs de la craie demandent entre autres la mise en œuvre du statut particulier des enseignants, la suppression du système de paiement partiel des salaires, l’automatisation des avancements et autres actes de carrières.

Ces revendications figurent parmi les sept préalables que les grévistes ont fixés en avril 2022. C’était dans le cadre de la reprise des cours pour  le compte du 3è trimestre. En août, veille de la rentrée scolaire, ils ont annoncé une grève illimitée dès le premier jour de  classe le 5 septembre 2022. Suite à cette annonce, le gouvernement a rappelé les solutions qui sont mises en œuvre de manière progressive. Les ministres ont appelé au sens de la responsabilité.

Cameroun : les raisons de la baisse du taux de réussite au Baccalauréat ESG

Le taux de réussite au baccalauréat de l’Enseignement secondaire session 2022 a perdu sept points comparé à celui de 2021 pour trois raisons.

66,27%, c’est le taux de réussite au baccalauréat de l’enseignement secondaire général 2022. Le chiffre est inférieur à 73,54% correspondant au taux de réussite de la session 2021. Soit une diminution de 7,27% en 2022, au regard des statistiques globales publiées par l’Office du baccalauréat du Cameroun le 28 juillet 2022. Cette régression peut s’expliquer par trois raisons essentielles.

D’abord, la pandémie à Covid-19 qui sévit au Cameroun depuis mars 2020. Le Coronavirus a changé les comportements au sein des établissements scolaires ainsi que l’organisation des enseignements. A cause de sa propagation, le système éducatif a connu l’introduction et l’intensification du télé-enseignement. Sauf que le dispositif du télé-enseignement reste encore mal maîtrisé.

Ensuite, à cause de la tenue en terre camerounaise de la Coupe d’Afrique des nations de Football Can 2021 du 09 janvier au 06 février 2022, les heures de cours ont encore été réduites.  Une mesure présidentielle a limité les horaires des enseignements de 7h30 à 13h entre le 17 janvier et 4 février 2022.

Enfin, comment peut-on oublier la grève des enseignants ? L’opération « Craie morte » a paralysé le système éducatif entre février et avril 2022. Les enseignants regroupés en mouvements « On a trop supporté », « On a trop attendu » ainsi que les syndicats des enseignants ont observé un arrêt des  cours. Ils ont levé la voix, boycottant toute activité pédagogique pour revendiquer leurs droits face à l’inertie du gouvernement.

Cameroun : Cavaye Yeguié s’attaque aux maux qui ternissent l’image du pays

Le président de l’Assemblée nationale dénonce les maux minent l’action des administrations, ainsi que l’attaque des institutions.

L’inertie administrative, la corruption, le manque de conscience professionnelle et bien d’autres, sont des maux qui mettent à mal les administrations au Cameroun. Les efforts fournis par l’Etat pour venir à bout de ces fléaux n’ont pas encore atteint le résultat attendu. C’est pourquoi le président de la chambre basse du Parlement, l’ensemble des députés avec, s’insurgent contre ces pratiques.

L’honorable Cavaye Yeguié Djibril dénoncé ces pratiques dans son discours d’ouverture de la deuxième session parlementaire de l’année législative 2022. Il présidait alors la séance plénière y relative mardi 07 juin 2022 à l’hémicycle provisoire du Palais des Congrès de Yaoundé. A cette occasion, le président de l’Assemblée nationale a salué l’option du dialogue faite par le gouvernement dans la résolution de la grève des enseignants entre autres. Il a fustigé d’autres comportements nuisant à la bonne santé du climat social.

C’est le cas des tendances à la récupération des revendications de plusieurs corps de métiers dont les enseignants à des fins politiques. A cela s’ajoute la création et la mise en activité des pseudos syndicats pour accompagner certains mouvements corporatistes. Il s’agit par exemple des mouvements « On a trop supporté (Ots) », « On a trop attendu (Ota) ». Ils ont porté haut les revendications des enseignants depuis mi-février 2022. Ils l’ont fait à travers les opérations « Craie morte » ou « Ecole morte ».

Par ailleurs, Cavaye Yeguié Djibril s’en est pris à Jean Baptiste Placca en raison de sa « dérive ». Le président de chambre a exprimé son indignation face à la chronique du journaliste diffusé le samedi 21 mai 2022 sur les antennes de Radi France internationale (Rfi). Cette production portait sur les « vraies raisons » du séjour privé de Paul et Chantal Biya en Europe, du 14 au 19 mai 2022. Pour l’honorable, elle « n’était qu’un ramassis d’allégation outrageantes et offensante à l’endroit du chef de l’Etat ».

Aussi Cavaye Yeguié Djril a-t-il interpellé l’opinion et le peuple camerounais « afin qu’ils ne se laissent point distraire par des atermoiements d’un professionnel manifestement égaré ». Mais que les Camerounais s’attachent davantage à leur patrie.

Cameroun-grève des enseignants : le gouvernement veut démanteler les mouvements OTS et OTA

Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji instruit ses collaborateurs de procéder à l’interpellation des meneurs des mouvements illégaux.

Les appels incessants à la poursuite de la grève des mouvements « On a trop supporté (OTS) » et « On a trop attendu (OTA) ont réveillé la colère du ministre de l’Administration territoriale (Minat). Dans une correspondance en date du 06 mai 2022, Paul Atanga Nji demande aux gouverneurs de régions d’identifier et d’interpeller les « pseudo-représentants et adhérents des mouvements OTS-OTA ». Selon le membre du gouvernement, plusieurs raisons justifient cette opération.

D’abord, « il apparaît que les mouvements OTS-OTA disposent  d’une centaine de représentants. Ce qui confirme le caractère illégal couplé au fait que le gouvernement se retrouve confronté chaque fois à de nouveaux interlocuteurs avec de revendications additionnelles », peut-on lire dans la correspondance.

Ensuite, « certains enseignants qui se réclament des mouvements « OTS » « OTA » ont été surpris en pleine réunion avec des responsables des partis politiques et d’Ong. L’objet des échanges n’avait aucun rapport avec les doléances des enseignants, mais plutôt des  projets politiques à caractère insurrectionnel », révèle le Minat.

Enfin, rappelle Paul Atanga Nji, le gouvernement s’active à répondre aux préoccupations soulevées par les enseignants. « Force est de constater que les mesures prescrites par le chef de l’Etat sont déjà perceptibles pour de nombreux enseignants à travers les mois de mars et d’avril ».

A la lecture de cette correspondance, les membres des mouvements visés ont produit une réplique en date du 09 mai 2022. Dans cet autre communiqué qui circule à travers les réseaux sociaux, OTA, OTS et les alliés « prennent acte de la lettre du 06 mai 2022 du ministre de l’Administration territoriale ». Tout en le remerciant d’avoir interpellé les infiltrés de leurs mouvements, précise qu’aucun de leurs membres n’a été interpellé.

Ils précisent par ailleurs que « les représentants d’OTS ne sont pas des maquisards ni des personnes cachées. Nos revendications sont légales et légitimes (…) Les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes ». Selon le communiqué, l’interpellation des représentants de ces différents mouvements « serait une énième atteinte aux droits des enseignants et au droit de grève, et cela conduira à aucune activité scolaire, pédagogique », annoncent-ils.

Au regard de cette réaction, les mouvements dénoncés n’entendent pas reculer devant ce qu’ils appellent « l’intimidation du gouvernement ». S’appuyant sur la légitimité de leurs  revendications, ils comptent aller jusqu’au bout.

Cameroun-grève des enseignants : le maire de Beka acculé de signer l’acte de décès de Hamidou

Les collègues du regretté enseignant d’EPS décédé en pleine grève du mouvement OTS demandent au maire de la localité de Beka de signer en urgence son acte de décès.

La solidarité du corps enseignant à l’endroit de leur collègue Hamidou ne s’éteint surtout pas après sa mort. Une douzaine de ses collègues vient de saisir le maire de la commune de Beka, située dans le département du Faro, région du Nord. Les soldats de la craie, compagnons de celui qui a servi pendant 10 ans sans salaire ni matricule, requièrent la signature urgente de son acte de décès. Car, « nous avons reçu l’information selon laquelle vous refuseriez ou vous abstiendrez de signer l’acte de décès de notre collègue décédé le 08 mars 2022 », expliquent-ils dans une correspondance adressée à l’autorité municipale.

La colère monte chez les seigneurs de la craie, si bien qu’ils ont pris la décision de prolonger l’arrêt de cours pour obliger l’officier d’état civil à faire son travail. « A cet effet, nous, enseignants du lycée de Beka, au-delà du mouvement « On a trop supporté (OTS)», continuerons de nous abstenir de toute activité pédagogique jusqu’à signature de cet acte de décès urgemment attendue par les ministères de tutelle », notamment le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, le ministère des Finances, le ministère des Enseignements secondaires.

Selon ces enseignants, l’acte en question reste « bloqué » dans les services du maire, presque deux mois après le décès de Hamidou. Pourtant, cette pièce constitue « un élément central pour que le dossier de notre collègue aboutisse », font-ils remarquer. Il s’agit du dossier permettant à ses ayant-droit de pouvoir jouir du fruit de son labeur.

Feu Hamidou était enseignant d’éducation physique et sportive au lycée de Beka. Sans aucune prise en charge par  l’Etat du Cameroun, il a servi ce dernier pendant 10 ans. Sa mort est survenue dans la précarité et en pleine opération « Craie morte », lancé par le mouvement OTS dont il était l’un des piliers. C’est seulement après son décès que le gouvernement a délivré son acte d’intégration. Aujourd’hui, même si son dossier aboutit, son travail ne pourrait bénéficier qu’à famille.

Cameroun : pourquoi les enseignants reprennent-ils la grève ce 25 avril 2022 ?

Les mouvements OTS, OTA et les syndicats des enseignants durcissent les modalités de grève. Ils transforment l’opération « Craie morte » en « Ecole morte » pour obliger  le gouvernement à aller au-delà de ce qu’il s’est engagé à faire.

Insatisfaits de la lenteur d’exécution par le gouvernement des directives du président de la République en leur faveur, les enseignants relancent la grève. Les membres du collectif « On a trop supporté » (OTS) renforcent les modalités du débrayage et visent à paralyser le système éducatif jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Cette nouvelle formule de la grève prend effet à compter de ce lundi 25 avril 2022, jour de rentrée scolaire pour le compte du troisième trimestre de l’année scolaire 2021-2022, jusqu’au 29 avril, disent-ils.

En effet, la menace provient au moins de quatre mouvements réunis. Il s’agit du Collectif des enseignants vacataires du Cameroun (Cevcam), « On a trop attendu (OTA), « On a trop supporté (OTS), le syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique. Dans un communiqué conjoint, ils annoncent la reprise la grève après une trêve de deux semaines. Celle-ci avait pour but de « rattraper le temps perdu et de permettre au gouvernement de payer la totalité de la dette due aux enseignants (…), rappellent-ils.

Ils disent passer à l’exécution de la note du 02 avril 2022 qui fixait sept exigences préalables au ministre des Enseignements secondaires pour  une reprise effective des cours ce 25 avril 2022. Selon les grévistes, ces conditions ne sont toujours pas remplies.

Dans ce même document, la raison de la reprise apparaît. « La grève reprend en raison de la désinvolture et de la mauvaise foi du gouvernement qui n’a même pas daigné respecter sa promesse sur la résolution d’un seul des problèmes posés, et sur son mépris des différentes autres réclamations qui sont pourtant à la fois légitimes et légales », expliquent les signataires du document. Sont ainsi visés en dehors de l’arrêt des cours, le déroulement des épreuves sportives, des épreuves écrites et des épreuves pratiques des examens officiels 2022.

Pourtant, en fin mars dernier, le gouvernement a annoncé avoir commencé à résoudre les problèmes administratifs et financiers posés par les enseignants. Le ministère des Finances a donné des assurances sur l’effectivité des premiers  versements dans les comptes de certains enseignants.

Cet argent était destiné à régler  la dette due au  « non-paiement des indemnités de non-logement aux 5 289 personnels du ministère des Enseignements secondaires, ainsi que celle liée à l’intégration partielle des 20449 personnels de ce même département  ministériel pris en charge aux 2/3, pour un montant total de 17 milliards 600 millions de francs CFA, soit un milliard 759 millions de francs CFA par  mois », tel qu’annoncé par le ministre de la Communication le 10 mars 2022.

Cameroun : une menace de grève plane sur les hôpitaux dès le 1er juin 2022

Les syndicats et personnels de santé revendiquent la régularisation de la situation professionnelle de 27 000 temporaires qui travaillent sans salaire depuis 10 ans.

Le Cameroun de Paul Biya n’est pas encore sorti de  l’ombre des grèves. Alors que le collectif des enseignants « On a trop supporté » (OTS) observe un temps d’accalmie, d’autres corps de métiers mettent la pression au gouvernement. Plusieurs syndicats des professionnels de la santé revendiquent l’intégration et le paiement des droits de 27 000 temporaires qui exercent depuis 10 ans sans toucher le moindre salaire.

En effet, le 26 mars 2022, dans le cadre de l’Assemblée générale extraordinaire du syndicat national des personnels des établissements/ entreprises du secteur de la santé au Cameroun (Cap/Santé) et du Syndicat national du personnel médico-sanitaire du Cameroun (Synpems),  des révélations ont été faites. Le président de Cap/Santé Sylvain Nga Onana a dévoilé que le cas des 27 000 temporaires a poussé les syndicats à clarifier la situation professionnelle de leurs membres.

Le groupe de travail mis sur pied par les syndicats lors de cette Assemblée générale a reçu une mission précise. Elle consiste à faire le dépouillement des dossiers de recensement des temporaires avec l’élaboration d’un chronogramme de leur contractualisation progressive ; la révision du statut particuliers des fonctionnaires des corps de santé ; des primes pour les personnels médicaux et paramédicaux ; la revalorisation des salaires ; la prise en charge médicale du personnel malade ; etc.

Pour satisfaire  à ces exigences, les syndicats sont en pourparlers avec les membres du gouvernement. Le personnel de santé a ainsi donné quitus aux responsables syndicaux de procéder à la rupture de ces négociations le 31 mai 2022 et passer au débrayage dans l’ensemble des hôpitaux publics à compter du 1er juin 2022.

Avant cette date, les membres du collectif OTS ont promis de réactiver l’opération « Craie morte » dès le 25 avril prochain au cas où le gouvernement ne donne pas une suite favorable à leurs revendications. Le 02 juin 2022, le Syndicat des enseignants su supérieur a prévu d’entrer en grève, si le gouvernement ne paie pas la dette due aux enseignants des universités.

Cameroun : le mouvement OTS menace de relancer la grève le 25 avril 2022

Après la suspension de la grève, les enseignants du mouvement « On a trop supporté » (Ots) fixe sept exigences à satisfaire avant le début du 3è trimestre, le 25 mars prochain.

Les seigneurs de la craie ont accepté de suspendre la grève de façon provisoire, mais leur colère, à la lecture de leurs communications, n’est pas encore apaisée. Le 1er avril 2022, les ministres des Enseignements secondaires (Minesec) et de l’Education de base ont signé un arrêté conjoint prolongeant le 2è trimestre au niveau secondaire. Le but étant de rattraper le temps perdu en intensifiant les cours. Faisant suite à la publication de cet acte administratif, les membres du mouvement OTS recentrent le débat.

« La suspension provisoire de la grève a été  faite non pas pour achever les programmes d’enseignement et intensifier les cours de rattrapage, mais pour que les négociations franches entre le gouvernement camerounais et les enseignants du secondaires puissent s’amplifier et se poursuivre », lance OTS dans un communiqué en date du 02 avril 2022.

Dans le même document, les enseignants appellent le ministre des Enseignements secondaires Pauline Nalova Lyonga à donner une suite favorable à leurs revendications relevant de sa compétence. Pour cela, ils donnent jusqu’au 24 mars 2022, veille de la rentrée du 3è trimestre. « Mais si au soir du 24 avril, nous constatons que nos préalables n’ont pas été  pris en compte, sachez, Mme la Minesec que vous porterez sur vous la radicalisation irréversible des enseignants dans son entièreté », menace OTS.

OTS énonce une série de sept préalables à remplir

Il s’agit  de la mise en œuvre du statut particulier des enseignants, le paiement de la dette due aux enseignants et estimée à 181 milliards de francs CFA, la suppression du système de paiement partiel du salaire des enseignants connu sous le nom de 1/3 et 2/3, l’automatisation des avancements et autres actes de carrières.

Font aussi partie de ces exigences, la reprise en solde des enseignants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dont le salaire a été suspendu depuis plusieurs mois ; la nomination des animateurs pédagogiques et le paiement de leurs primes ; la prise en compte, le calcul et la programmation du paiement de la prime d’encadrement psychopédagogique des conseillers d’orientation.

En rappel, pour répondre aux revendications des enseignants en colère depuis plus d’un mois, le président de la République Paul Biya et le gouvernement ont pris des mesures. La mise en œuvre de certaines a conduit le ministère des Finances à commencer à verser à la dette due à certains enseignants le 25 mars 2022, d’où la suspension de la grève.

« La récente grève des enseignants a révélé la force numérique »

Grève des enseignants et maitrise de la masse salariale du Cameroun: un plan d’urgence de la gestion des ressources humaines de l’état s’impose !

La récente grève des enseignants a révélé la force numérique et donc de négociation que représentent les enseignants. Il ne s’agit pas seulement d’un assemblage de supplément d’âmes mais d’une véritable arme de négociation. Bien qu’utile et pertinente cette importance numérique pose néanmoins la question de la maîtrise de l’effectif de la fonction publique et par voie de conséquence de la masse salariale.

Il apparaît que de 2006 à 2021 soit 15 ans, la masse salariale a plus que doublé (soit environ 2,5 fois). Et pourtant, le taux d’encadrement administratif global est très bas (agents publics/population globale) soit 344 982 /24 348 251 (1,41%) et inégalement réparti dans différents secteurs. L’éducation représente 45,8%, la défense et sécurité 25,8%, l’administration générale et financière 9,5%. Les autres secteurs représentent moins de 5,1% (santé, 5,1%, secteur rural, 3,1%, infrastructures productives, 3,1%, le développement Social et Emploi, 1,7%).

Cette réalité révèle une faible maîtrise de la masse salariale d’une part et questionne la qualité des recrutements d’autre part, au regard des priorités de la stratégie de développement du Cameroun. C’est ce qui peut justifier le retard dans l’exécution des projets structurants, la faible opérationnalisation des décisions stratégiques et la faible intermédiation entre l’État et les acteurs des différents secteurs.

 La présente réflexion établit une évolution inquiétante de la masse salariale et une répartition disproportionnée des effectifs dans différents secteurs. Elle suggère de mener des réformes structurelles courageuses et de réorganiser les recrutements pour assurer une cohérence avec les ambitions de la stratégie de développement du Cameroun. La question des ressources humaines ne devrait pas seulement être abordée en termes budgétaires, le personnel de l’État n’est pas une charge mais bel et bien une ressource, c’est-à-dire un actif utile à la performance.

 Plus spécifiquement, il est suggéré de mener une analyse stratégique afin de déterminer la qualité et quantité des ressources humaines de l’État à recruter par secteur pour accompagner efficacement les politiques publiques. La cartographie actuelle des ressources humaines de l’État ne peut pas garantir l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2035. Cette réflexion doit combiner à la fois les préoccupations de la décentralisation (avec la fonction publique locale) et la prise en compte du caractère spécial des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Il est urgent d’agir ! Nous suggérons la mise en place d’un plan d’urgence chargé de rationaliser la gestion des ressources humaines de l’Etat.

OTS : Joseph LE reçoit la veuve de Hamidou

La rencontre a eu lieu dans un hôtel à Garoua.

Selon Cameroon Tribune, (Facebook), les deux protagonistes se sont rencontrés alors que le ministre de la Fonction publique, et de la Réforme administrative était en visite de travail dans la région de l’Extrême Nord.

L’épouse du défunt et les membres de sa famille, ont été édifiés sur la procédure devant aboutir au dossier administratif en cours, dossier d’ailleurs remis à la famille du défunt avec toutes les assurances.

A l’occasion, la veuve de l’enseignant a reçu le dossier d’intégration de son mari des mains du ministre, Joseph Lé. Il s’agit des actions à mener pour rendre disponibles ses droits financiers.

Cette rencontre survient après la note accusatrice que Nalova Lyonga a rendue public le 22 mars 2022

La ministre des Enseignements secondaires expliquait dans sa note de deux pages que, le dossier de Hamidou avait été traité par son ministère et avait été transmis au Minfopra depuis le 13 juillet 2012 et que c’est au Minfopra que le dossier n’a pas connu de suite.

« Ledit dossier, jugé bon pour traitement, avait ensuite été empilé avec bien d’autres et transmis par bordeaux au ministère de la fonction publique et de la réforme Administrative (Minfopra) pour compétence, le 13 juillet 2012, selon les informations disponibles au service courrier », indiquait la note.

Cette dernière se défendait ainsi contre les accusations contre son département ministériel accusé de la transmission tardive du dossier le 14 février 2021.

En rappel, Hamidou enseignait le sport dans un lycée du nord du Cameroun. Symbole du mouvement de grève qui paralyse le système éducatif du pays depuis plus d’un mois, il est décédé à 49 ans le mardi 8 mars 2022.

 

 

 

OTS : Nalova Lyonga  accuse Joseph LE pour le cas Hamidou

Dans une lettre d’explication aux services du Premier ministère, le ministre des Enseignements Secondaires (Minesec) Nalova Lyonga Pauline fait la lumière sur l’affaire Hamidou décédé il y a quelques semaines.

Une correspondance adressée aux services du premier ministre et signée le 22 mars 2022 par Nalova Lyonga fait le Une sur les réseaux sociaux. Le sujet, Hamidou.  Mort pendant les jours chauds des revendications des enseignants ce dernier a été érigé en visage Du mouvement « OTS ».

Dans cette correspondance de la Minesec adressée au Sgpm, Nalova explique que, le dossier de Hamidou avait été traité par son ministère et avait été transmis au Minfopra depuis le 13 juillet 2012 et que c’est au Minfopra que le dossier n’a pas connu de suite.

« Ledit dossier, jugé bon pour traitement, avait ensuite été empilé avec bien d’autres et transmis par bordeaux au ministère de la fonction publique et de la réforme Administrative (Minfopra) pour compétence, le 13 juillet 2012, selon les informations disponibles au service courrier », dit la note.

Cette dernière se défend contre les accusations contre son département ministériel accusé de la transmission tardive du dossier le 14 février 2021.

En rappel, Hamidou enseignait le sport dans un lycée du nord du Cameroun. Symbole du mouvement de grève qui paralyse le système éducatif du pays depuis plus d’un mois, il est décédé à 49 ans le mardi 8 mars 2022.

Inertie : le Cameroun va de grève en grève

Depuis le 14 février, une série de mouvements de revendication se lève dans plusieurs secteurs d’activités du pays, mettant le gouvernement au travail en situation d’urgence.

Depuis un mois, une succession de mouvements de revendications divers maintient le Cameroun en ébullition. Tout est parti d’un mot d’ordre de grève servi au gouvernement par le syndicat national des instituteurs et maîtres des parents. Ce dernier fixe le début de la grève le 15 février 2022.

Dans le chapelet de revendications, les enseignants de l’éducation de base avancent le blocage des avancements, l’absence de paiement des rappels, des primes de logement, des primes de sujétions, des allocations familiales, etc. Face à une exécution timide de ce préavis de grève, le gouvernement engage le dialogue qui tarde à produire les résultats. Ce n’est que le 14 mars dernier que le mouvement « Trop c’est trop » (TCT) entre action sur le terrain.

De « Trop c’est trop » à « On a trop supporté »

Cependant, leurs homologues des enseignements secondaires n’y sont pas allés du dos de la cuillère. Plus téméraires que les instituteurs, les enseignants du secondaire ont lancé leur mouvement de grève le 21 février 2022.

A travers les syndicats et le mouvement « On a trop Supporté » (OTS), ils sont vite passés à l’action, bien que le gouvernement ait tenté de désamorcer la grève samedi 19 février 2022.  D’abord timide, le débrayage est parvenu à l’arrêt des cours. Malgré les intimidations des autorités administratives et des forces de maintien de l’ordre, le mouvement « Craie morte » prospère dans les établissements scolaire publics. Un seul slogan se fait entendre : « argent en poche, craie en main ».

Les professionnels ont déposé la craie pour revendiqué leur dû. Il s’agit entre autre du paiement des arriérés dus aux enseignants mobilisés pour la correction du baccalauréat et du probatoire sessions 2020 et 2021, les retards d’avancements, la non prise en compte des primes de non logement, le non-paiement des allocations familiales, des indemnités de sujétions entre autres.

Intervention urgente du chef de l’Etat

Les autorités gouvernementales pointées du doigt à chaque fois, sont au four et au moulin pour apaiser la colère et éteindre le feu. Plusieurs rencontres sont organisées à la primature entre les syndicats des enseignants, les mouvements de grévistes, les ministres concernés et le comité dirigé par le Secrétaire général des services du Premier ministre.

Le 07 mars 2022, le président de la République donne l’instruction au ministre des Finances de débloquer 2,7 milliards au titre des arriérés liés à la correction des examens. Le 09 mars, le chef de l’Etat édicte une série de mesures administratives et financières avec à la clé au moins 45,6 milliards à verser aux enseignant en 2022. Le 21 mars 2022, Paul Biya donne cinq directives au gouvernement pour répondre aux revendications des instituteurs.

OTS Santé en action manquée  

OTS SANTE

Cependant, tandis que le gouvernement se démêlent pour satisfaire les enseignants qui le maintiennent dos au mur, la colère monte dans d’autres corps de métiers. Les professionnels de  la santé mécontents menacent d’entrer en grève le 16 mars 2022. Réunis autour du mouvement « OTS Santé », ils revendiquent la régularisation de leurs conditions de travail.

Une concertation avec le ministre en charge de la Santé va désamorcer la grève le 16 mars. Suite à cette rencontre, Malachie Manaouda dans un communiqué invite les personnels de santé ayant ou non de matricule, qui ne touchent pas de salaire, à déposer leurs dossiers dans les délégations régionales de la Santé publique.

Les stadiers de la Can en colère à Douala  

Par ailleurs, pendant que les négociations sont en cours au ministère de la Santé publique, les stadiers de la Coupe d’Afrique des nations 2021 ayant travaillé au stade de Japoma engagent un mouvement d’humeur. Le 16 mars 2022, ils prennent d’assaut les locaux abritant les services du gouverneur du Littoral à Douala Bonanjo. Ils revendiquent leur rémunération au Comité d’organisation de la compétition au Cameroun (Cocan). Ils sont dispersés à coup de gaz lacrymogène par les forces de maintien de l’ordre.

Les transporteurs et les universitaires s’échauffent

Les enseignants du supérieur débutent la grève le 02 juin 2022
Des enseignants du supérieur au Cameroun

Comme si cela ne suffisait pas, d’autres manifestations sont projetées. Les enseignants du supérieur menacent de démarrer leur grève le 02 juin 2022. Ils revendiquent le paiement de la première tranche de la prime de modernisation de la recherche pour l’année 2022, et l’apurement de la « dette colossale » due par le ministère de l’Enseignement supérieur aux universités d’Etat.

Mais avant le 02 juin, les transporteurs ont fixé la date de leur grève au 28 mars 2022. Après une tentative de conciliation manquée le 23 mars avec le ministre des Transports, les syndicats ont décidé de passer à l’action. Ils revendiquent entre autres des meilleurs salaires, le retrait des transporteurs clandestins, l’entretien des routes, le retrait des tracasseries routières, l’augmentation du prix du transport par taxi à 300 FCFA le jour et à 350 FCFA la nuit… Après une concertation entre le gouvernement et les syndicats des transporteurs, la grève prévue pour le 28 mars a été suspendue pour un délai de 14 jours, le temps que les issues soient trouvées.

Dans le même temps, la population dans son ensemble se plaint de la vie chère. Les prix des produits de grande consommation ont connu une augmentation depuis le début de l’année 2022. Le plus remarquable est celui du pain qui grimpe de 25 FCFA. Ainsi, à cette allure, l’on risquerait de s’habituer aux mouvements d’humeur, même si le gouvernement, craignant d’aggraver la crise par la répression, dénonce une tentative d’instrumentalisation des grévistes par des politiques tapis dans l’ombre.

Jean Michel Nintcheu : « C’est une question de volonté politique et de priorité dans la dépense publique »

Jean Michel Nintcheu, le député propose les solutions pour améliorer la situation des enseignants.

1. Les enseignants, depuis quelques semaines, ont engagé un mouvement de grève pour revendiquer l’argent qui leur est dû depuis de longues années. Quel est votre sentiment face à cette situation ?
Je suis profondément choqué par ce qui arrive au personnel enseignant dans notre pays. Comment comprendre qu’un enseignant ait pu être victime de toutes les revendications formulées par le mouvement OTS durant plus d’une dizaine d’années ?
Comment comprendre qu’un enseignant ne dispose pas de matricule depuis 15 ans qu’il travaille ? Comment comprendre qu’un enseignant n’ait pas encore perçu la totalité de son rappel depuis 15 ans? Comment expliquer qu’un enseignant n’ait pas droit à l’indemnité de non logement équivalent à 20% de son salaire depuis son recrutement à la fonction publique alors que cette rubrique a fait l’objet d’un décret du président de la République au lendemain des émeutes de février 2008?
Comment un ministre de la République peut t il être surpris d’avoir en souffrance depuis plus de dix ans des dossiers de fonctionnaires dans son ministère ? Existe-t-il d’autres secteurs publics dont les agents ont cumulé de tels montants de dettes de salaire ? Que dire des retraités et des veuves qui n’ont jamais perçu leurs pensions soit parce que les dossiers n’ont jamais abouti soit parce qu’elles sont détournées ?
L’éducation doit être la priorité des priorités dans un pays qui se veut résolument tourné vers les défis du futur et d’avenir. Pour tuer un pays, on n’a pas besoin d’une bombe atomique. Il suffit de tuer son éducation. L’éducation est malheureusement devenu le parent pauvre de la République avec des arriérés dûs aux enseignants qui se chiffrent en centaines de milliards de FCFA et pire avec des salaires de catéchistes.
Il faut avoir tourné le dos au progrès, à la justice sociale, au développement humain à la performance et à l’excellence pour ne pas avoir peur des enseignants. Ceux qui nous gouvernent n’ont malheureusement pas peur de la craie. C’est vraiment dommage. Pouvez-vous imaginer les militaires avec deux mois d’arriérés de solde? Le pays brûlerait suivi d’un chaos indescriptible.
Ce qui arrive aux enseignants résulte de la mal gouvernance érigée en méthode de gouvernement. Il vous diront le contraire à longueur d’incantations officielles. C’est quoi la bonne gouvernance ? C’est organiser une compétition à plus de 3000 milliards et manquer 181 milliards pour satisfaire aux besoin élémentaires des enseignants?
De façon globale, quand je regarde le système éducatif camerounais en commençant par le traitement salarial, j’ai honte d’être camerounais. Pourquoi les former et les jeter en pâture ?
2. Vous avez fait des propositions pour un paiement de l’enveloppe de 181 milliards qui pourrait couvrir leur revendications. Peut-on y revenir dans le détail ?
Les dernières mesures gouvernementales relativement à l’aspect financier relèvent de l’enfumage et de la mauvaise foi. Sauf à avouer aux camerounais que les caisses de l’État sont exsangues, cette dette peut être soldée en au maximum trois mois.
On peut tout d’abord procéder à la création d’un « Fonds spécial pour l’apurement de la dette des enseignants ». Comme on l’a fait pour le covid-19. Comment financer ce Fonds spécial ?
Trois mécanismes peuvent être activés au choix ou à la fois pour respecter l’échéancier fixé par le mouvement OTS à savoir :
– Le déblocage immédiat d’une partie des fonds souverains logés à la SNH
– La ligne 65 intitulée « Interventions de l’État en fonctionnement » dont l’objectif est de couvrir les charges non prévues de l’État en fonctionnement. Cette ligne budgétaire est passée de 358,453 milliards de FCFA en 2021 à 400,406 milliards de FCFA en 2022 soit une augmentation de 41,953 milliards de FCFA. Échelonnés sur trois mois à hauteur de 60 milliards de FCFA par mois, ces 181 milliards de FCFA seront apurés.
Encore que toutes les institutions de l’État disposent déjà d’un budget de fonctionnement. Donc pas de préjudice particulier en perspective dans ces différentes institutions.
– La réduction du train de vie de l’État qui passe par la réduction des dépenses improductives et la suppression des gaspillages somptuaires contenus dans le budget de l’État et le reversement du gain tiré de ce toilettage dans le Fonds d’apurement de la dette des enseignants ». La session parlementaire de mars vient de débuter.
Une loi des finances rectificative s’impose dans l’urgence notamment sur les dépenses des biens et services qui se chiffrent globalement à 858,589 milliards de FCFA dont 66,4 milliards de FCFA (eau, électricité, gaz), 80,35 milliards de FCFA (matières, matériels et fournitures), 58,3 milliards de FCFA (frais de transport et de mission), 16,54 milliards de FCFA (loyers), 223,43 milliards de FCFA (mobilier et matériel de logement et de bureau).
Il faut dégraisser ces lignes afin de tirer un gain équivalent aux revendications financières du mouvement OTS qui se chiffrent à 181 milliards de FCFA
3.Pensez-vous que les pistes que vous proposez sont vraiment réalisables ?
Bien sûr. C’est une question de volonté politique et de priorité dans la dépense publique. Sauf si on veut nous faire croire que les caisses de l’État sont vides. Et dans ce cas, il faudra que Yaoundé nous explique comment on est arrivé à cette banqueroute.
4. Avez-vous prévu d’engager des actions au niveau de l’assemblée nationale pour que l’une de ces solutions possibles soit envisagée ?
Des dispositions réglementaires existent pour qu’il y ait des débats à l’Assemblée nationale. La Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoient des séances de questions orales ou écrites aux membres du gouvernement. Cette procédure est malheureusement toujours piétinée par le président de l’Assemblée nationale qui a toujours bâillonné les députés de l’opposition.
Dans une République qui a un sens et compte tenu de l’importance de la grève du mouvement OTS, cette question des enseignants devrait logiquement et en urgence être largement débattue au cours de cette session de mars qui vient de débuter.
Espérons qu’un projet de loi des finances rectificative sera acheminée à l’Assemblée nationale par le gouvernement. De mon côté, je n’y crois pas du tout du fait de l’autisme et de la condescendance profondément inscrits dans l’ADN du régime de Yaoundé. Espérons qu’ils sauront au moins cette fois-ci faire œuvre d’un sursaut républicain. L’éducation nationale brûle et le risque d’effet domino dans tous les autres secteurs est très élevé

Cameroun : deux factions du mouvement OTS défendent des positions divergentes

Les mouvements « On a trop souffert » (OTS), faction républicaine et ordinaire ont affiché cette divergence de vue dans le cadre du dialogue social avec le ministre Grégoire Owona ce mardi 15 mars 2022.

L’environnement éducatif camerounais est en crise depuis plus de trois semaines. Les enseignants du secondaire sont  en grève pour manifester leur colère et pousser les autorités gouvernementales à répondre à leurs revendications. Le 09 mars 2022, le chef de l’Etat a donné des directives à son gouvernement pour résoudre les problèmes des enseignants. Depuis lors, le Collectif OTS divisé en deux factions, défend deux positions différentes.

OTS ordinaire entend militer pour le maintien de l’opération craie morte. L’enjeu est d’amener le gouvernement à payer toutes les dettes de l’Etat envers les enseignants. Le mouvement avance qu’une fois que les mesures édictées sont mises en œuvre, il procédera à la levée du mot d’ordre de grève.

C’est cette position que ses représentants ont soutenu ce mardi au cours de la rencontre avec le ministre du Travail et de la Sécurité sociale. « Nous voulons que des mesures soient prises par exemple, à la fin de ce mois déjà, que la totalité des salaires soit payée et l’autonomisation des avancements de groupe. Dès lors que l’Etat peut résorber nos problèmes, je peux vous assurer qu’on va reprendre d’abord les cours », a confié un représentant OTS à Royal FM.

Cependant, « OTS républicain » milite pour la reprise des enseignements et l’accompagnement du gouvernement dans la mise en œuvre des directives présidentielles.

« Nous militons pour l’apaisement et pour un retour à l’école. Nous sommes dans la logique d’éviter une année blanche à toute la communauté éducative nationale. Nous accompagnons l’Etat dans les diligences qu’il est en train de mettre en place. Nous observons déjà en ce moment une levée progressive du mot d’ordre de grève depuis hier lundi 14 mars. Parce que le chef de l’Etat a commencé à répondre à nos doléances », déclare un représentant de la faction républicaine

Cette position épouse celle du gouvernement qui appelle à la reprise des cours au sein des établissements scolaires en attendant la mise en œuvre des mesures édictées.

Selon le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, il n’y a rien à craindre. Le président de la République «  a donné son accord sur pratiquement toutes les doléances des enseignants et en a fixé un planning urgent de mise en œuvre. Ce sont des décisions qui doivent être mises en œuvre dans leur entièreté », a déclaré Grégoire Owona au micro de la station radio Crtv.

Dans cette perspective, les départements ministériels disent avoir pris des dispositions pour aussi bien au niveau procédural que financières. Au matin du 25 mars 2022, les comptes bancaires des enseignants concernés commenceront à recevoir les premiers paiements, a rassuré un responsable du ministère des Finances. Ainsi, avec ces différentes démarches, les enseignants sont appelés à reprendre les cours.

Cameroun : 48,3 milliards de Fcfa pour calmer les enseignants grévistes

En plus des 2,7 milliards débloqués le 07 mars derniers, le gouvernement annonce le paiement de 45,6 milliards de francs CFA aux enseignants en colère d’ici la fin de l’exercice budgétaire 2022.

45 milliards 600 millions de francs CFA, c’est le montant de l’enveloppe que le gouvernement se propose de verser aux enseignants en grève au Cameroun depuis le 21 février 2022, pour répondre à leurs revendications. C’est la principale explication des directives présidentielles. Elle ressort de la conférence de presse tenue jeudi 10 mars 2022 par cinq membres du gouvernement, tel que prescrit le 08 mars par le président Paul Biya.

En effet, les détails proviennent du ministre de la Communication (Mincom). Dans son intervention et au regard des directives présidentielles, René Emmanuel Sadi a décliné les détails des engagements du gouvernement en faveur des enseignants. Ces derniers concernent  les indemnités de non-logement, de l’intégration partielle des enseignants ainsi que des rappels.

Pour ce  qui est du non logement et l’intégration partielle, « le gouvernement a décidé dès le mois de mars 2022, et ce, jusqu’à la fin de cet exercice budgétaire,  d’apurer le règlement de la dette due au non-paiement des indemnités de non-logement, aux 5289 personnels du ministère des Enseignements secondaires, ainsi que celle liée à l’intégration partielle des 20449 personnels de ce même département  ministériel pris en charge aux 2/3, pour un montant total de 17 milliards 600 millions de francs CFA, soit un milliard 759 millions de francs CFA par  mois », informe le Mincom.

Quant aux rappels induits dans l’application des deux mesures précédentes, le gouvernement propose un paiement en deux tranches. « Au courant de l’année en cours et dès le mois de mai, 28 milliards de francs CFA. Le reliquat, soit environ 31 milliards 900 millions sera payée au courant de l’année 2023 », précise le porte-parole du gouvernement.

Malgré le contexte jugé difficile par le gouvernement, le ministre des Finances (Minfi) a donné l’assurance de pouvoir honorer ces engagements. « On peut trouver l’argent de deux façons, soit parce qu’on accroit les recettes soit parce qu’on diminue les dépenses, soit on fait les deux. Et c’est ce que nous allons faire. Je suis déjà un peu à l’aise parce que la semaine dernière, nous avons levé sur le marché national, un certain nombre de ressources qui vont nous aider à faire face à ces dépenses », explique Louis Paul Motaze.

Pour ce  qui est des procédures d’intégration, le ministre de la Fonction publique annonce la réduction du temps mis par les dossiers des enseignants. « S’agissant de la première  directive, elle ambitionne de réduire de manière drastique, les délais de traitement des dossiers. Ces délais passeraient ainsi de 30 mois actuellement à trois mois », explique Joseph Le.

Cependant, les enseignants membres du collectif « On a trop supporté » Ots corrigent la copie du gouvernement. Certains donnent la mention « insuffisant » et prescrivent des efforts au niveau de la pratique. D’autres estiment que des allocations familiales, primes de sujétion ne figurant pas dans les mesures gouvernementales, il s’agit d’une « grosse arnaque qui est encore préparée ». Par conséquent, ils décident de poursuivre l’opération « Craie morte ».

De ce fait, l’on se demande pourquoi le gouvernement camerounais demeure fidèle à sa politique de réaction plutôt que d’épouser la logique d’anticipation des crises.

Cameroun : le gouvernement s’engage à résoudre les problèmes des enseignants en grève

Les représentants du collectif « On a trop souffert » (OTS) ont accepté d’inviter ses membres à arrêter l’opération « Craie morte ».

C’est à la suite d’une concertation tenue mardi 1er mars 2022 entre le gouvernement, les collectifs des enseignants et les organisations syndicales.  La grève entamée par les enseignants du secondaire il y a quelques jours, s’achemine vers la fin. Dans un communiqué signé du gouvernement, des collectifs des enseignants et des organisations syndicales, l’Exécutif invite le collectif OTS à suspendre le mot d’ordre de grève.

Il appelle « les membres de la communauté éducative à poursuivre normalement leurs activités pédagogiques sur toute l’étendue du territoire national ».  Ces appels et invitations résultent d’un arrangement entre les différentes parties mardi  1er mars, dans les services du Premier ministre. L’objet de la rencontre était d’examiner les préoccupations soulevées par les collectifs des enseignants du secondaire.

La concertation a réuni autour de la table « le ministre des Enseignements secondaires, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le secrétaire général adjoint des services du Premier ministre, leurs proches collaborateurs. Les représentants des collectifs des enseignants et les syndicats des enseignants y prenaient aussi part », indique le communiqué.

Au terme des échanges, le gouvernement s’engage à poursuivre les travaux avec les autres parties à l’effet de trouver des solutions aux problèmes posés par les enseignants.

Dans la pratique, il s’agit « du règlement des complémentes de salaire,  du paiement des arriérés dus aux enseignants mobilisés dans le cadre de la correction des examens officiels organisés par l’office du baccalauréat du Cameroun au titre des sessions de juin 2020 et 2021, de la régularisation des avancements, de la prise en compte des primes de non logement, du paiement des allocations familiales, du règlement des indemnités de sujétions », explique le communiqué.

Les revendications portant sur la carrière des enseignants et leur statut feront l’objet de concertation ultérieure. Ayant pris acte de cet « agenda » arrêté « d’accord partie », les syndicats et collectifs des enseignants sont invités à œuvrer pour le retour  à la normale sur l’ensemble du territoire national.

Cameroun : les enseignants du supérieur menacent de prendre le relai de la grève

Dans un communiqué en date du 28 février 2022, le Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) appelle le gouvernement à solder sa « dette académique colossale ».

Le système éducatif camerounais traverse une période de crise. Malgré la continuité des enseignements, les voix s’élèvent en signe de détresse et de protestation.

En effet, après les instituteurs, les maîtres des parents et les professeurs des lycées et collèges, les enseignants du supérieur brandissent leur revendication. Dans un communiqué signé du secrétaire général, le Pr Blaise Mtopi Fotso le 28 février 2022, le Synes rappelle au gouvernement les privations de droits faites aux enseignants du supérieur « depuis belle lurette ». Il s’agit entre autres des « heures complémentaires, encadrement des mémoires et thèses, jurys de soutenances, vacations, etc. ».

A en croire le syndicat, cette suspension de droits a généré « une dette académique colossale ». Les enseignants du supérieur mettent par conséquent la pression au gouvernement afin que cette arriérée soit payée le plus tôt possible. « Si elle ne connait pas un début de paiement à court terme, va les obliger à prendre le relai de leurs homologues », précise le communiqué.

Le prétexte de cette revendication est la révélation par le mouvement de grève des enseignants du primaire et du secondaire, des « situations iniques et incompréhensibles » dont certains sont victimes. Grâce au mouvement en cours dans certaines localités éloignées des centres urbains, le collectif « On a trop supporté » (OTS) a porté haut les souffrances endurées par certains enseignants depuis des décennies. D’aucuns n’ont ni matricule, ni salaire mais sont affectés et en service.

Les enseignants du supérieur soutiennent ainsi leurs homologues qui manifestent depuis le 14 février dernier. Le Synes dénonce « le traitement discriminatoire réservé aux enseignants en général (…) demande au gouvernement de prêter une oreille attentive aux revendications (des OTS) Ndlr, (…) exigent d’accorder aux préoccupations des enseignants la même attention et diligence que celles dont jouissent les dossiers à caractère politique et sécuritaire (…) »

Comme piste  de sortie de  crise, le Synes propose « la tenue effective du Forum national de l’éducation afin d’examiner les problèmes qui minent le système éducatif camerounais », indique  le communiqué.