Cameroun : les coulées de boue ont fait deux morts à Buea

Des pluies torrentielles qui se sont abattues sur Buea samedi 18 mars 2023 ont causé perte en vie humaine et de nombreux dégâts.

La Haut-commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (HCR) et le Bureau de coordination d’affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) font état de ce qu’au moins deux personnes sont décédées dans les coulées de boue provoquées par les pluies torrentielles, le week-end dernier à Buea, dans la région du Sud-Ouest.

D’après OCHA, plus de 150 ménages ont été affectés par ce sinistre. De même, « avec la destruction du captage d’eau et des conduites d’adduction d’eau, environ 500 ménages seront privés d’eau potable », rapporte l’organisme onusien.

Olivier Beer, le représentant résidant du HCR estime qu’« il y aura certainement un besoin de réponse humanitaire rapide aux nombreux besoins qui seront identifiés, notamment abri, couvertures, soins de santé ».

Des pluies torrentielles se sont abattues sur la ville de Buea samedi 18 mars dernier. Ce qui a provoqué des coulées et des éboulements qui ont fait de nombreuses victimes. En plus des morts, la catastrophe a fait plusieurs blessés et des dégâts matériels importants.

Pour le gouverneur de la région du Sud-Ouest, les fortes précipitations n’expliquent pas à elles seules les coulées de boue, en provenance du Mont Cameroun, qui ont ravagé une partie de la ville de Buea. Bernard Okalia Bilaï met aussi à l’index la prolifération des constructions anarchiques dans la zone concernée par cette catastrophe.

« La montagne a ses passages d’eau. Quand cette eau se déverse avec autant de force, si elle ne trouve pas ces passages libres, alors elle va se créer d’autres passages et nous allons vivre des conséquences comme celle-ci », a expliqué le gouverneur Bernard Okalia Bilaï à la presse.

C’est ce qui explique sans doute le fait que le quartier Buea Town, au pied du Mont Cameroun, soit en grande partie concerné par ces coulées de boue mortelles. Un étudiant de la Survey School de Buea, une annexe de l’École nationale supérieure des travaux publics (ENSTP), fait remarquer que Buea Town est justement un quartier en construction où les constructions n’arrêtent pas de sortir de terre. Il lui arrive de travailler sur quelques chantiers dans ce quartier.

Cameroun-Yaoundé : fortes pluies et risques d’inondation annoncés par ONCC

De fortes pluies sont attendues à Yaoundé, avec des risques importants d’inondations et de noyades, prévient le Directeur général de l’Observatoire national des changements climatiques (ONCC), Joseph Armaté Amougou.

Les pluies torrentielles qui s’abattent depuis plusieurs jours sur la capitale ont causé la mort d’une jeune fille, emportée par les eaux le 30 juin.  Jeudi dernier par exemple, l’eau est montée très rapidement, provoquant des inondations dans certains secteurs de la ville, notamment dans les secteurs de la Voirie municipale et de l’avenue Kennedy.
« Lorsque l’eau s’écoule du lac municipal, elle pénètre dans le canal du Mfoundi qui a été construit dans le cadre de la première phase du projet d’assainissement de Yaoundé. L’eau pénètre dans le Mfoundi de manière perpendiculaire. Alors, quand le niveau de l’eau monte au Mfoundi, l’eau de la rivière Mingoa ne peut plus entrer et elle monte progressivement, sort de son lit et provoque ce que vous avez constaté », explique Gérard Essi Ntoumba, coordonnateur de la deuxième phase du projet d’assainissement de Yaoundé. .
Malgré les « résultats satisfaisants » obtenus dans la réduction des inondations à Yaoundé suite à la construction de 17 km de canaux sur les rivières qui drainent la ville lors des phases 1 et 2 du projet, certaines zones sont encore exposées aux inondations, tant dans la ville centre et en périphérie, notamment en aval du fleuve Mfoundi, principal exutoire des fleuves de la capitale.
En décembre 2021, la Banque africaine de développement (BAD) a accordé un prêt de 38,55 millions de dollars au Cameroun pour financer le Projet complémentaire d’assainissement durable de Yaoundé.
Ce projet, qui doit être achevé en 48 mois, s’inscrit dans la continuité du projet d’assainissement de Yaoundé. Il vise à « réduire significativement » la fréquence des inondations dans la capitale dans un contexte de changement climatique, tout en procédant aux ajustements nécessaires pour augmenter les résultats attendus.
Dans le cadre de ce projet, il est prévu, par exemple, de reconstruire le caniveau face à la Direction Municipale des Voiries (Avenue Charles Atangana) reliant le canal de la rivière Mingoa au Mfoundi. « Cela va permettre qu’à l’arrivée des pluies, les eaux du Mfoundi et celles de la Mingoa se rejoignent et qu’en plus il puisse y avoir un phénomène qui empêche l’affluent de retourner ses eaux vers le cours d’eau principal », a signalé Gérard Essi Ntoumba.