Cameroun : le port de Limbe a son autorité de transition

Thomas Ndive Mulongo est le nouveau directeur délégué de l’administration transitoire du Port autonome de Limbe.

La mission confiée à Thomas Ndive Mulongo est de conduire le port de Limbe vers son opérationnalisation. Une mission qui lui a été confiée le 01 mars dernier lors de son installation au titre de directeur délégué de l’administration transitoire.

En effet, le port de Limbe est encore tout nouveau dans le paysage portuaire camerounais. Il a été créé il y a juste deux ans par décret présidentiel. A la suite de quoi, c’est le port autonome de Douala qui a suivi son implémentation.

Il est maintenant question pour le port de Limbe de voler de ses propres ailes. Et c’est tout le devoir qui attend la nouvelle autorité de transition.

Pour les autorités du port autonome de Douala, « l’administration transitoire du port de Limbe marque la scission avec le Port autonome de Douala qui va néanmoins continuer à apporter son soutien au jeune port. C’est-à-dire que le PAL se détache du PAD. L’administration transitoire est chargée d’administrer au quotidien les opérations portuaires de Limbe. C’est un grand pas vers l’opérationnalisation du PAL qui est désormais une autorité portuaire ».

Avec l’opérationnalisation de ce nouveau port, c’est un pas de plus pour la facilitation du transport au Cameroun. Le port autonome de Limbe ambitionne de desservir principalement des produits lourds. Il s’agit des hydrocarbures et des produits agricoles tels que la banane ou encore le cacao. C’est fort de la proximité avec la société nationale de raffinage, Sonara et d’autres industries dans la région du Sud-Ouest.

Cette installation vient par ailleurs remettre sur la table la construction du port autonome de Limbe. Au lendemain du décret présidentiel, le ministre des Transports avait indiqué « il y a plus de 10 ans des travaux ont été réalisé pour estimer le coût de construction du port en eau profonde de Limbe. Et le montant présenté était environ 400 milliards de FCFA ».

Cameroun: non plébiscité au port en eau profonde de Kribi, KPMO lorgne désormais le port de Limbé

La société philippine ICTSI a été préférée aux entreprises camerounaises réunies au sein de KPMO pour la concession du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi. “Déçue”, mais pas résignée, l’association espère rebondir au futur port de Limbé

 

Après deux ans de gestion en régie du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi auprès du PAK, les entreprises camerounaises réunies au sein de KPMO (Kribi Port Multiple Operators) ont appris, le 05 juin dernier par un courrier du secrétaire général de la présidence de la République, que le choix avait finalement été porté sur le philippin International Container Terminals Services, Inc. (ICTSI).

“Surpris” et “déçu” – comme l’a exprimé son président lors de déclarations à la presse à Douala le 11 juin -, KPMO espère cependant trouver une place au futur port en eau profonde de Limbé (Sud-Ouest), dont les statuts et la réorganisation ont été approuvés par des décrets présidentiels en mai 2020.

La sélection d’ICTSI comme concessionnaire du terminal polyvalent du port en eau prodonde de Kribi a été perçue comme une mauvaise nouvelle pour KPMO, qui s’était constituée pour pouvoir assurer la relève dans la gérance des ports camerounais, “à la demande du gouvernement”, selon le président de KPMO, Gabriel Manimben.

L’association avait été mise en place à l’initiative de l’ancien président du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), André Fotso, par le regroupement d’entreprises qui exerçaient comme logisticiens, acconiers, consignataires et commissionnaires en douane agréés.

Pour la gestion du terminal polyvalent de Kribi, KPMO avait été averti toutefois qu’il n’avait pas d’expérience dans la gestion d’une telle plateforme. Engagé dans un partenariat avec le groupe français Necotrans pour remédier à cette faiblesse, le groupement avait dû déchanter en janvier 2018 au constat par le gouvernement de la défaillance de son partenaire. KPMO avait toutefois par la suite été associée par le Port autonome de Kribi à la gestion en régie du terminal polyvalent.

Désappointé par la sélection d’ICTSI pour prendre désormais les rennes, le président du groupement, Gabriel Manimben, même s’il a exprimé sa déception liée à ce qu’il perçoit comme une absence de confiance aux locaux, s’est toutefois dit “disponible” pour la suite de la gestion.

En dehors du port de Limbé, KPMO espère être associé à la recherche de partenaires pour la construction et l’exploitation du terminal minéralier et du chemin de fer de 600 km envisagés pour faire du port de Kribi un hub pour le chargement des minerais de fer.