Gabon : Noureddin Bongo envoyé en prison

Plusieurs personnalités clés du régime déchu d’Ali Bongo Ondimba ont été mises en examen et transférés à la prison de Libreville.

C’est un coup de tonnerre au Gabon. Noureddin Bongo Valentin a passé sa première nuit à « Sans famille », le surnom de la prison centrale de Libreville. Le fils d’Ali Bongo avait été coordinateur à la présidence, puis conseiller stratégique de son père au parti PDG, et certains le présentaient comme un successeur potentiel. Le voilà donc derrière les barreaux. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire notamment pour « haute trahison » et « corruption active », a annoncé le procureur de Libreville André-Patrick Roponat.

Selon le procureur de la République, André Patrick Roponat, 12 personnes ont été déférées au parquet mardi. 7 ont été placées sous mandats de dépôt, rapporte le correspondant de Rfi à Libreville, qui a assisté ce mercredi au point de presse du procureur. Parmi elles, il y a Noureddin Bongo Valentin, fils d’Ali Bongo, Ian Ngoulou directeur de cabinet de Noureddin ainsi que deux frères Oceni dont un était directeur de cabinet adjoint du président déchu. Jessye Ella Ekogha, ancien porte-parole de la présidence, est également sur la liste des personnes jetées en prison.

Les chefs d’accusation retenus contre eux sont encore plus lourds que ceux annoncés par le porte-parole des militaires le jour de leur arrestation le 30 août dernier. Il s’agit entre autres des faits de troubles des opérations d’un collège électoral, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, complicité de détournement de fonds, corruption, blanchiments de capitaux, association de malfaiteurs et bien d’autres accusations.

Sur les 12 prévenus, deux ont été mis hors de cause. Il s’agit des personnels de maisons et 3 ont été assignées à résidence pour insuffisances de preuves. Les enquêtes se poursuivent et d’autres interpellations sont en cours a prévenu le procureur de la République.

Des liasses de billets de banque découvert chez eux

Auditions en série

A en croire Rfi, une dizaine de hauts responsables ont été entendus hier, mardi, par le procureur. Ils avaient été arrêtés après le coup d’État du 30 août. Parmi les auditionnés, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Ian Ghislain Ngoulou  , le directeur de cabinet adjoint de l’ancien président déchu Mohamed Ali Saliou et son frère Abdoul Océni, Jessye Ella Ekogha, ancien porte-parole de la présidence, Steeve Nzegho Dieko qui était secrétaire général du PDG, ou encore Cyriaque Mvourandjami, directeur de cabinet politique d’Ali Bongo…

Déférés une première fois le 15 septembre, leurs gardes à vue avaient été prolongées. Hier, ils ont tous été de nouveau entendus par le procureur, de même que Kim Oun, proche conseiller de Sylvia Bongo ou encore une directrice financière de la mairie de Libreville. Le procureur les a réinterrogés sur les faits, avant de prendre un réquisitoire et de saisir la juge d’instruction qui les a reçus le même jour.

La magistrate, Leïla Biam, les a donc tous auditionnés jusque tard dans la soirée. La plupart ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés. Toutefois, selon une source judiciaire, Steeve Nzegho Dieko a, lui, été assigné à résidence.

Cameroun : Amadou Vamoulke claque la porte du Rdpc

L’ancien directeur de la Crtv incarcéré à la prison de Yaoundé, quitte le parti et le Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais qu’il traite d’une organisation « sans âme ».

A l’observation, au Cameroun, des démissions au sein du Comité central du Rdpc parti au pouvoir sont rares. Mais en voici une, sans doute la plus récente, celle d’Amadou Vamoulke, ancien directeur de la Crtv, condamné en 2022 à une peine privative de liberté d’une durée de 12 ans. L’homme politique vient de servir au président national du parti, Paul Biya, sa lettre de démission de la formation politique et de son Comité central dont il dit être membre depuis son congrès fondateur tenu en 1985 à Bamenda.

A la lecture de la lettre, les raisons qui ont poussé Vamoulke à la démission sont nombreuses. L’ancien militant et cadre du parti décrie le « déficit d’engagement » et la « torpeur au sein du parti ».

Pour lui, après son incarcération, il se serait attendu à l’exclusion du parti. Mais, déclare-t-il, l’absence de cette sanction est « un indicateur supplémentaire d’une organisation sans âme, où le mot solidarité n’a pas sa place, et où il ne se passe rien de significatif en dehors de la préparation des obsèques de personnalités membres, et des élections. Le laisser-faire qui y règne est probablement comptable des incohérences et de l’inefficacité de la machine gouvernementale que déplore le peuple qui attend désespérément la réalisation de promesses reçues »

L’ancien militant trouve à travers ces raisons, que le parti s’est « éloigné de ses visées et de ses idéaux initiaux », lesquels l’avaient poussé à en faire partie. Cependant, l’une des raisons essentielles reste l’abandon du parti face à la condamnation de l’ex patron de la Crtv. Dans sa correspondance, il fait comprendre que son ancien parti l’a « ignominieusement abandonné au funeste et infâme sort qui m’a été réservé, par le truchement d’acteurs sulfureux d’une machine judiciaire compromise et sans avenir, comme le prédisent les observateurs avertis », peut-on lire.

Cameroun-produits au formol : les responsables iront en prison

A l’occasion de la réunion relative à la mise en place d’une plateforme multisectorielle en charge des opérations conjointes de contrôle sanitaire des aliments, Luc Magloiure Mbarga Atangana a annoncé cette mesure.

L’utilisation du formol se fait par des commerçants véreux qui veulent accélérer le processus de maturation ou de conservation des denrées alimentaires telles que la banane, des fruits et légumes ainsi que la viande et le poisson. Une pratique qui inquiète les autorités car, le formol est une substance chimique toxique et cancérigène utilisée pour la conservation des morts.
Une reunion a eu lieu sous instruction du Premier ministre chef du gouvernement en présence des représentants des administrations sectorielles, de l’Agence des normes et de qualité (ANOR)du Conseil national de la consommation (CONACO) et de la Ligue Camerounaise des consommateurs (LCC) pour la prise des mesures. L’objectif  était de trouver les moyens de dissiper la psychose installée au sein de l’opinion publique suite au phénomène du murissage de la banane et de l’ananas par le biais du formol.
Cette assise avait également pour centre d’intérêts, la question de l’utilisation des pesticides régie par un accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « La loi prévoit des sanctions et des amendes pour les délinquants. Dans le cadre de la protection des consommateurs, plusieurs Administrations interviennent avec en première position, le Ministère du Commerce« .
A en croire Jacqueline Koa président du CONACO. Le conseil national de la consommation depuis 2020 effectue des descentes sur les sites de production des ananas.  Selon le membre du Gouvernement, « il y a un problème de la maitrise de la circulation des produits. Les mesures répressives doivent être prises. Le recours aux produits phytosanitaires n’est pas interdit, car le traitement du produit est obligatoire ».
Pour remédier à cette situation d’urgence le ministre du Commerce a annoncé la fin de la récréation et a formulé des recommandations fortes : le contrôle des articulations des produits, la présence permanence sur le terrain, veiller à l’application des sanctions administratives judiciaires et pénales.

Cameroun : le Pr Bruno Bekolo Ebe acquitté après cinq ans passés en prison

L’ancien recteur de l’université de Douala était poursuivi pour un détournement de fonds en coaction de l’ordre de 3,4 milliards de FCFA.

Soulagement ! Bruno Bekolo Ebe (a été acquitté par les juges du Tribunal criminel spécial (TCS) ce 24 mai à Yaoundé. Il a toujours rejeté ces accusations. Ses avocats ont toujours plaidé « l’invalidation de la procédure en ressortant les vices, les irrégularités, les incongruités, les imbroglios » de cette affaire, comme le fait remarquer le journal Kalara, spécialisé dans l’actualité judiciaire.

En rappel, c’est un rapport dressé par une mission de vérification du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) qui a été utilisé pour charger Bruno Bekolo Ebe. Cette mission, qui a audité la gestion de l’université de Douala entre 2005 à 2010, impute des « fautes de gestion » avec ou sans incidence financière à des responsables de l’université de Douala.

Au bout de cinq années de procédures, les juges du TCS ont décidé d’acquitter Bruno Bekolo Ebe ainsi que certains de ses coaccusés. Lors d’une audience en 2022, l’ancien recteur s’étonnait déjà de cette accusation : « m’accuser d’avoir cosigné des ordres de retraits du trésor montre tout simplement que ceux qui m’accusent ne savent pas de quoi ils parlent. Comment aurais-je pu signer des ordres de retraits du trésor alors même que je n’avais pas et ne pouvais avoir de signature valable déposée auprès du trésorier-payeur général de Douala ? »

Diplômé en sciences économiques de l’université Paris I-Sorbonne, en France, Bruno Bekolo Ebe est par la suite devenu professeur agrégé de sciences économiques et de gestion. Il a connu une riche carrière d’universitaire, avant de se retrouver, malgré lui, derrière les barreaux.

Cameroun : après sa sortie du Senat, Albert Mbida est renvoyé de Vision 4

Cet ancien sénateur fait partir des 22 personnes licenciées par Amougou Belinga.

Saison noire pour Albert Mbida. Le nom de ce professeur d’université n’a pas été aperçu dans la liste des sénateurs après les recentes sénatoriales. Il n’a plus bénéficié du décret du Président Paul Biya, du vendredi 31 mars 2023. Nommé il y a 5ans au Sénat, pour le compte du département du Nyong et Mfoumou, Région du Centre, le désormais ex-employé du Groupe l’Anecdocte n’a pas vu son mandat renouvelé.

Quelques semaines seulement après il perd son poste de conseiller technique numéro 2 de Jean-Pierre Amougou Belinga, PDG du groupe l’Anecdote. Albert Mbida est victime de la restructuration de Vision 4 initié par l’homme d’affaire.

En effet, après la chaîne de télévision TELE SUD, c’est autour de la chaine de Vision 4 de subir une réduction des effectifs et coûts de fonctionnement. En effet, le promoteur, l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga détenu à la prison de Kondengui dans le cadre de l’affaire Martinez Zogo a ordonné le licenciement de 22 personnes au sein de la chaîne de télévision Vision 4.

Parmi les personnes licenciées, certaines sont invitées à venir remettre les véhicules de fonction en leur possession. On y dénombre : Jean Pierre Ndzana ; Faustin Nicolas Fouda ; Parfait Zambo ; Godman Eyenga ; Jean Pierre Efouba Onana ; Jean Marie Mbala et Albert Mbida.

Ces licenciements sont intervenus aux lendemains de nouvelles nominations au sein de la télévision Vision 4. De ce côté, la restructuration serait liée à « la conjoncture actuelle ». Amougou Belinga ayant été placé en détention provisoire depuis le 4 mars 2023.

Cameroun : l’ancien ministre Mebe Ngo’o condamné à 30 ans de prison

Le tribunal criminel spécial du Cameroun a condamné, mardi 31 janvier 2023, l’ancien ministre des Transports et de la Défense à 30 ans de prison.

Il a été reconnu coupable d’avoir détourné la somme de 23,943 milliards de FCFA pour la surfacturation de l’achat de matériel de guerre au Brésil, à l’époque où il était ministre de la Défense. Son épouse Bernadette Mebe Ngo’o a été reconnue coupable de complicité de détournement de fonds publics à hauteur de 5 milliards F.

La sentence a également été prononcée pour ses co-accusés. Sa femme Bernadette, écope de 10 ans de prison pour complicité de détournement de 5 milliards Fcfa. Ses anciens collaborateurs à savoir le colonel Ghislain Mboutou Elle et Maxime Mbangue sont condamnés chacun à 25 ans de prison ferme. Quant à Victor Menye, ancien directeur général adjoint de la Société camerounaise de Banque et proche de l’ancien ministre, ce dernier écope de la courte peine de 9 ans de prison ferme pour complicité de blanchiment d’environ 5 milliards Fcfa

A la suite du verdict rendu, le TCS a décidé de la saisie de nombreux biens des accusés. Il s’agit entre de voitures de luxe, des maisons, des comptes bancaires, des titres fonciers, du mobilier de maisons. Pour rappel, Alain Mebe Ngo’o est incarcéré à la prison centrale de Yaoundé-kondengui depuis mars 2019.

Leurs avocats ont déjà annoncé qu’ils feront appel de cette décision. Il faut également noter que la loi régissant le TCS prévoit que les accusés négocient le remboursement du corps du délit et bénéficient d’une relaxe.

Espagne : les premières heures en prison de Dani Alves, accusé de viol

Vendredi dernier, Daniel Alves a été arrêté. Et pour cause, le Brésilien est accusé de viol sur une jeune femme de 23 ans dans un pub de Barcelone.

Si la justice ne l’a pas encore déclaré coupable, les enquêteurs ont estimé que les incohérences dans son témoignage et certaines preuves accablantes ont justifié son entrée en prison, sans caution possible. D’autant plus que le témoignage de la victime serait plutôt cohérent, toujours aux yeux de la justice et des autorités. L’ancienne légende du Barça a passé sa première nuit en prison, et la presse locale en dit un peu plus.

Sport raconte ainsi comment se sont passées les premières heures du joueur de la Canarinha derrière les barreaux. Le journal catalan explique que son arrivée a été particulièrement attendue dans la prison de Brians I. Le joueur est arrivé en silence, sous le choc et visiblement abattu. Dès son arrivée, il a ainsi eu droit à l’habituelle séance de prise d’empreintes digitales et de photos, avant de rejoindre son dortoir.

Pas de traitement de faveur

Il n’a ainsi pas passé la nuit seul, puisque les autorités font toujours en sorte que les nouveaux arrivés soient accompagnés d’autres détenus pour des raisons de sécurité. Le lendemain, samedi, il a eu droit à plusieurs visites, à un entretien médical et un rendez-vous avec un psychologue de la prison, un juriste et un éducateur. La procédure habituelle pour tout nouveau prisonnier en somme, même si au vu de sa condition de joueur et donc de ses revenus conséquents, il n’a pas eu besoin de visite de l’assistante sociale.

Désormais, la direction du centre doit décider de quel module accueillera le Brésilien. Mais le quotidien dévoile que ça ne sera pas le grand luxe pour l’ancien du PSG, qui arrive dans une prison qui a besoin de travaux. Il y aurait notamment des problèmes d’eau chaude, des soucis avec les télévisions, des douches délabrées et beaucoup de tension entre détenus et employés. Autant dire que Dani Alves ne va pas vivre dans le luxe ces prochains mois/années…

Le Cameroun projette de construire une nouvelle prison près de Yaoundé

En projet depuis 8 ans, la délocalisation de la prison centrale de Yaoundé vers sa banlieue (Mbankomo) se heurte à des résistances des populations.

Laurent Esso était à l’Assemblée nationale le 27 novembre dernier. Venu solliciter une enveloppe budgétaire de près de 66 milliards FCFA pour l’exercice 2023, le ministre d’État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (Minjustice) s’est retrouvé aux prises avec quelques députés de la Commission des finances et du budget. L’honorable Rosette Julienne Moutymbo (présidente de ladite instance) et ses collègues ont interpellé le membre du gouvernement sur l’ultrasensible sujet de la délocalisation de la prison centrale de Yaoundé à Mbankomo, à une vingtaine de kilomètres de la capitale.

Selon les informations du journal Intégration, Laurent Esso a expliqué aux parlementaires que le non démarrage du chantier est dû «une opposition radicale des populations autochtones de cette ville, réfractaires audit projet». Dans le fond, révèlent d’autres sources proches du dossier, certains acteurs, passés maîtres dans l’art de se servir politiquement de référents qui ont une forte capacité mobilisatrice à l’échelle de l’arrondissement de Mbankomo, sont parvenus à s’imposer comme de véritables forces d’opposition à la construction d’un nouveau pénitencier dans la localité.

Au-delà de son ampleur, probablement sans précédent, depuis l’annonce du projet en 2014, la contestation des populations s’est renouvelée ces derniers mois suivant trois dimensions : celle d’un arbitrage de la présidence de la République, des études sur l’impact socio-environnemental et la valeur ajoutée d’une nouvelle infrastructure carcérale à Mbankomo (en plus d’une prison principale créée en 2012). Dès lors, le balancier s’est déplacé vers un rapport de force entre les populations riveraines du site et les pouvoirs publics, plutôt que vers une démarche participative.

Face au resserrement de la contestation, quelques solutions ont été envisagées par la Minjustice. Le premier a ambitionné d’ignorer la contestation et à attendre qu’elle s’épuise d’elle-même. La deuxième solution a consisté en l’adoption d’une gestion purement politique de la contestation, en lui donnant raison et en l’associant sans conditions au projet. La troisième: choisir un autre site. Devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, rapportent nos sources, Laurent Esso a confié que cette dernière option a été choisie en dernier ressort.

Fraude fiscale : 8 ans de prison requis contre Shakira en Espagne

La chanteuse est accusée par le parquet d’avoir maintenu sa résidence fiscale aux Bahamas, un paradis fiscal, alors qu’elle vivait en Espagne.

Accusée de fraude fiscale en Espagne, la star colombienne Shakira, qui clame son innocence, risque désormais la prison. Selon l’AFP, le parquet a requis ce vendredi une peine de huit ans de prison pour des accusations d’une fraude fiscale de 14,5 millions d’euros sur les années 2012, 2013 et 2014.

Selon l’accusation, Shakira vivait en Espagne depuis 2011, année où sa relation avec le footballeur du FC Barcelone Gerard Piqué a été rendue publique, mais avait maintenu sa résidence fiscale aux îles Bahamas, considérées comme un paradis fiscal, jusqu’en 2015. Le couple, qui a deux enfants, a annoncé sa séparation en juin.

Les avocats de Shakira estiment pour leur part que jusqu’en 2014 la plus grande part de ses revenus provenait de ses tournées internationales et qu’elle ne vivait pas plus de six mois par an en Espagne, condition requise pour établir sa résidence fiscale dans le pays.

En mai, un tribunal de Barcelone avait rejeté un recours de la chanteuse qui réclamait un abandon des poursuites. Le nom de Shakira figure parmi ceux cités dans les Pandora Papers, une vaste enquête publiée fin 2021 par le Consortium international des journalistes d’investigation, accusant plusieurs centaines de personnalités d’avoir dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d’évasion fiscale.

Cameroun-affaire Cynthia Atangana : sextape, chantage, prison…

La jeune prostituée dont les sextapes étaient devenues virales sur la toile a été placée en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui ce 20 juillet.

A en croire le lanceur d’alerte David Eboutou, c’est exactement à 1h 20 au petit matin de mercredi 20 juillet 2022 que la jeune Christelle Atangana Biloa, plus connue sous le pseudonyme de Cynthia Fiangan est arrivée à la prison centrale de Kondengui. Elle a aussitôt été conduite au quartier 5 (féminin) après quelques brèves formalités d’identification. Elle y a passé sa première nuit de prison.

Le procureur a finalement décidé de placer en détention provisoire la pauvre fille après avoir jugé de la gravité des faits. Trois chefs d’accusations sont pour le moment portés contre elle. Il s’agit de l’outrage public à la pudeur, l’outrage public aux mœurs et de publications obscènes réprimées par les articles 263, 264 et 265 du nouveau Code de pénal.

Cynthia Atangana est poursuivie par le Ministère public suite à la publication par elle-même de ses vidéos la montrant en pleins ébats sexuels. Des captures d’écran de ces publications à caractère érotique circulent sur facebook. Ses nudes ont été mis à la disposition du procureur de la République. Elle devra alors se prononcer sur ses réelles motivations, faire des  révélations sur  d’éventuelles complicités et tous les autres dessous dont elle seule saura donner plus d’amples détails.

Dans un pays en manque de repère, elle était devenue la nouvelle influenceuse. Elle battait tous les records  de vues et de «likes» sur les réseaux sociaux. Profil filiforme, l’ancienne élève de Lycée municipal de Yaoundé, spécialité industrie d’habillement, bombe sa poitrine avec beaucoup de souffle, pour la mettre en valeur. Pour autant, elle ne maudit pas la nature.

Au contraire, c’est son «corps de rêve» qui est son fonds de commerce. « Chocolat de mer », son nom de scène, fortement inspiré d’une autre influenceuse «Biscuit de mer» dans le tournage des vidéos à caractère pornographique, fait le buzz. Elle choisit délibérément, malgré le démenti de sa mère sur Vision 4, de publier ses images en pleins ébats sexuels, et se moque de tous ceux qui osent lui faire une leçon de morale.

Pis, elle menace de publier la cinquantaine de vidéos qu’elle possède. Erreur! Dans un pays, où la justice est parfois à tête chercheuse, celle qui nourrit le rêve d’être une actrice porno médite désormais son sors dans les geôles de la prison Kondengui

Cameroun : Samuel Eto’o condamné à près de deux ans de prison en Espagne!

L’ancien joueur du Barça, devenu président de la Fécafoot, a été condamné à 22 mois de prison pour fraude fiscale.

La justice a tranché. L’information barre la Une du journal Mundo Deportivo ce lundi 20 juin 2022. Il est reproché à la légende camerounaise d’avoir caché 3,8 millions d’euros au fisc espagnol entre 2006 et 2009. Comme indiqué par la presse espagnol ce lundi, Samuel Eto’o a été condamné à 22 mois de prison pour fraude fiscale. L’ex-international camerounais va cependant rester libre

Il a été reconnu coupable d’avoir caché 3,8 millions d’euros entre 2006 et 2009 au Trésor public espagnol lorsqu’il évoluait au FC Barcelone. Son ancien représentant José Maria Mesalles, jugé pour le même délit, a quant à lui écopé d’un an de prison. Quatre ans (Eto’o) et six mois (Mesalles) avaient initialement été requis par le parquet.

Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football depuis le 18 novembre 2021 et son ancien représentant vont cependant rester libres, les condamnations inférieures à deux ans en Espagne n’étant que très rarement exécutées et l’absence de casier judiciaire exemptant Eto’o et son ex-agent de prison ferme. Les deux hommes vont cependant devoir s’acquitter d’une lourde amende, 1,8 million d’euros pour Eto’o et 900 000 euros pour José Maria Mesalles.

 

Cameroun : des prêtres en prison, il en faut !

Aucun corps de métier n’échappera à la « lecture de l’heure » dans notre pays pris en otage par des bandits. Même pas le clergé !

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » (Jn 24, 27). Un prêtre catholique de l’archidiocèse de Bertoua au Cameroun, soupçonné d’abus sur une mineure, est en prison depuis quelques jours. Cela défraie la chronique dans les milieux ecclésiaux, surtout qu’il a été ensuite suspendu du ministère sacerdotal par son évêque le temps que la procédure judiciaire aboutisse. C’est une première au Cameroun, il faut le reconnaître. Pourtant il va falloir s’y habituer.

Restant sauve la présomption d’innocence de notre confrère, les prêtres doivent s’habituer à être traités comme des citoyens soumis aux mêmes droits et devoirs que tout le monde dans la cité. C’est une autre manière d’exorciser le cléricalisme qui dévoie le sacerdoce ministériel. Ils sont nombreux les Camerounais qui, pour moins que ça, ou pour rien du tout, croupissent dans nos sordides geôles sans que le clergé ne s’en émeuve outre mesure. Tout citoyen soupçonné de pédophilie aurait été traité de la sorte en attendant que la justice fasse son travail.

Il est vrai que le système judiciaire au Cameroun n’est pas connu pour son sens de l’équité et de l’impartialité mais le clergé devrait être le premier à se battre pour qu’il soit meilleur. Et puisque nous ne le faisons pas assez, pourquoi devrions-nous bénéficier d’un traitement de faveur ? Aucun corps de métier n’échappera à la « lecture de l’heure » dans notre pays pris en otage par des bandits. Même pas le clergé !!!!

Certains prêtres s’offusquent de la décision de l’évêque de notre confrère incarcéré de le suspendre temporairement du ministère sacerdotal, pourtant il ne s’agit que d’une mesure conservatoire qui participe bien de la politique de tolérance zéro édictée par le Vatican ces dernières années. Le clergé catholique africain doit enfin se rendre compte que « ce qui n’arrivait qu’aux autres » et qu’on croyait être « l’affaire des autres » commence déjà à lui arriver.

Plus aucun évêque ne prendra le risque de couvrir des prêtres soupçonnés d’abus sur mineurs sans prendre le risque d’être lui-même sanctionné par l’autorité vaticane. La chose est grave, et nous devons en saisir la gravité. La récréation est terminée. Un prêtre pédophile a sa place en prison.

D’ailleurs, je souhaiterais voir plus de prêtres en prison dans notre pays, non pas pour soupçons de crime, mais parce qu’ils se battent aux côtés du peuple pour la justice sociale.  Saint Paul a fait la prison. Beaucoup de saints ont été emprisonnés. On peut citer, entre autres, saint Jean de la Croix et saint Ignace de Loyola. Mais c’était pour la bonne cause.

Aujourd’hui encore, des prêtres sont emprisonnés à travers le monde pour avoir défié des structures d’injustices comme celles qui écrasent le peuple camerounais. Il faudra plus d’évêques et de prêtres en prison comme beaucoup de nos compatriotes. Je pense à Bibou Nissack, Alain Fogue et bien d’autres qui y croupissent pour la cause des libertés publiques bafouées au Cameroun.

Il ne reste plus qu’à prier pour que le droit et rien que le droit soit dit dans le cas de notre confrère incarcéré à Bertoua. « Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé » (Jn 14, 27).

Un Camerounais extradé aux USA après avoir été condamné à 80 ans de prison

Ebong Aloysius Tilong est reconnu coupable de fraude en matière de soins de santé et blanchiment d’argent, de complot pour payer et recevoir des commissions occultes sur les soins de santé.

Il vient d’être extradé vers les Etats-Unis avec l’accord des autorités camerounaises.  Le 8 décembre 2017, le tribunal de district américain a condamné Ebong Aloysius Tilong par contumace à 80 ans de prison ferme. Ce dernier et son épouse s’étaient réfugiés au Cameroun.

Le Camerounais était donc recherché par la police américaine. Sa photo était à la Une du site internet du FBI. L’institution fédérale de la police judiciaire américaine offrait une récompense de 10 000 $ pour toute information permettant de localiser et d’arrêter le fugitif Ebong Aloysius Tilong.

L’affaire débute le 5 novembre 2015, lorsque le grand jury du tribunal du district du sud du Texas, le reconnait coupable de fraude en matière de soins de santé et blanchiment d’argent, de complot pour payer et recevoir des commissions occultes sur les soins de santé, et le blanchiment d’argent basé sur l’utilisation par Tilong de son agence de soins à domicile.

Selon l’acte d’accusation, il a distrait 11 millions de dollars environs plus de 6,397 milliards FCFA.

Cameroun : mise aux arrêts du policier ayant abattu une fillette de 7 ans à Bamenda

Dans un communiqué rendu public dans la soirée du 12 novembre  2021, le Délégue général la sûreté nationale exprime ses condoléances à la famille de la jeune élève. Martin Mbarga Nguele fait savoir que l’auteur du meurtre est détenu pour répondre de son acte.

 

 

 

« Dans la journée de ce vendredi 12 novembre 2021 aux environs de 12h30 minutes, un malheureux incident a causé la mort d’une fillette  de huit ans au lieu dit New Road à Bamenda dans la région du Nord-Ouest. En effet, le poste de contrôle institué au niveau de « Dream land snack bar », au quartier Nkwen, a interpellé un véhicule particulier conduit par le nommé Ngum Goodluck,  Directeur général de la microfinance Crédit union de Bamenda. Ce conducteur ayant refusé d’obtempérer, le gardien de la paix Fagha Alain de l’équipe de contrôle s’est lancé à sa poursuite et a procédé à des tirs dans le but d’immobiliser le véhicule en fuite. Une balle a atteint mortellement, par ricochet, la nommée Tataw Brandy, élève qui se trouvait de l’autre côté de la route », raconte le patron de la police dans le communiqué publié quelques heures après l’incident.

Martin Mbarga Nguelé exprime sa désolation à la cellule nucléaire de la disparue. Le Délégue général la sûreté nationale « regrette profondément ce tragique incident et adresse ses condoléances les plus attristées à la famille si durement éprouvée ».

Quant à l’auteur du meurtre, il informe  que « le policier auteur de cet acte a été mis aux arrêts dans le cadre de l’enquête immédiatement ouverte par la Division régionale de la police judiciaire du Nord-Ouest ».

Cameroun : un homme accusé d’avoir violé sa fille de 6 ans

M. Aboubakar a-t-il violé la petite Awa ? C’est à cette question que le juge du Tribunal de grande instance du Mfoundi doit répondre lors de son verdict prévu le 16 novembre 2021.

Les faits sont rapportés par Kalara. Marié et père de plusieurs enfants, M. Aboubakar a été traduit en justice pour les faits d’outrage à la pudeur sur un enfant de 6 ans suivi de viol. C’est Aïssatou la génitrice de la supposée victime, qui est à l’origine de ses déboires judiciaires.

Détenu à la prison centrale de Yaoundé, Kondengui depuis un an, l’accusé clame toujours clamé son innocence. Il a réitéré et plaidé non coupable à l’ouverture des  débats le 19 octobre 2021 en l’absence de la plaignante et de  la présumée victime.

Il ressort des extraits des documents du dossier de la procédure judiciaire  présentés par le ministère public que le 7 août 2021, Aïssatou Abiba avait confié la garde de la petite Awa à sa grande mère et cousine d’Aboubakar qui réside au quartier Tsinga à Yaoundé. Quelques mois plus tard, elle a constaté que les urines de l’enfant contenaient du sang. Interrogée, Awa n’a pas hésité à pointer du doigt Aboubakar comme étant son bourreau.

Elle a soutenu à l’enquête préliminaire ainsi qu’à l’information judiciaire que l’accusé avait exercé des violences sexuelles sur sa personne. La présumée victime avait en outre relaté que le cousin de sa grand-mère l’avait approché deux fois et avait usé de menace pour soulager sa libido. Conduite dans un centre de santé, le rapport médical avait indiqué que l’hymen de la fillette n’avait pas été déchiré, mais avait subi des lésions.

Pour sa défense Aboubakar a déclaré qu’il réside à Garoua Boulay, et qu’il était venu à Yaoundé au moment des faits pour résoudre un problème familial et récupérer ses enfants qui étaient en vacances chez sa cousine. C’est ainsi qu’il avait été informé que Aïssatou Abiba aurait violenté sa maman. Pris de colère, il avait bastonné celle qu’il considérait comme sa petite sœur.

Après cette scène l’accusé soutient qu’ils avaient fait un arrangement familial. C’est deux mois après son passage au domicile de sa cousine à Tsinga qu’il avait été informé que Aïssatou Abiba lui reproche d’avoir violé sa fillette alors qu’il était sur un lit d’hôpital suite à un accident de circulation dont il avait été victime quelques jours plutôt. Pour prouver son innocence, le mis en cause dit avoir remis la somme de 50 mille francs pour les tests de virginité d’Awa.

« Quand je suis à Yaoundé, je reste à Etoug-Ebé. Je n’ai pas passé une nuit dans le domicile de la cousine. La plaignante m’a traduit en justice pour se venger de la bastonnade que je lui avais infligée. Elle est jalouse de moi parce que sa mère me considère comme son fils », a-t-il déclaré. Pour ce qui est des déclarations de la présumée victime à l’enquête, Aboubakar soutient que celles-ci lui ont été dictées par sa cousine, qui a pour seule ambition de la retenir en prison.

Lors de ses réquisitions, le parquet a déclaré que les médecins qui ont consulté la petite Awa ont été formels que l’hymen est intact mais qu’elle a subi des attouchements. Il n’y a pas de doute que c’est Aboubakar qui a commis  ce forfait ce forfait.

N’étant pas allé jusqu’au bout de son acte, la représentante du ministère public a demandé au Tribunal de requalifier les faits d’outrage à la pudeur sur un enfant de 6 ans suivie de viol initialement retenus contre m’accusé et ceux d’outrage à la pudeur sur un enfant de 6 ans et tentative de viol. Aboubakar sera fixé sur le sort que lui réserve le tribunal le 16 novembre 2021.

Cameroun : un homme en prison, pour avoir tenté de fabriquer des explosifs

Il a été renvoyé devant le Tribunal militaire pour s’expliquer sur l’acquisition d’uranium, munitions et mèches blanches susceptibles de rentrer dans la fabrication des explosifs. Des faits qualifiés d’actes de terrorisme que le mis en cause nie.

 

Le compte rendu d’audience est fait par Kalara, journal spécialisé dans l’information juridico-judiciaire. Ecroué à la prison central de Kondengui depuis 2015, M. Ndjidda Abba Gana alias Aladji Kaka, un homme d’affaire basé à Ngaoundéré, a été renvoyé devant le Tribunal militaire de Yaoundé pour répondre des faits de non-dénonciation et tentative de financement d’acte de terrorisme. Il lui est reproché d’avoir acheté des produits susceptibles de rentrer dans la fabrication des explosifs. Il s’agit de la poudre d’uranium, des mèches blanches ainsi que des lacets des chaussures.

De plus, le mis en cause est accusé d’avoir tenté de s’approvisionner en armes et munitions par la même occasion chez un certain Yaounba, un ancien militaire retraité. Ce dernier est soupçonné d’appartenir  à la « Seleka » une coalition ethnique à coloration religieuse musulmane constituée en août 2021 de groupes rebelles pour chasser du pouvoir l’ancien président centrafricain François Bozizé.

Des accusations que l’homme d’affaires qui s’exprime exclusivement en langue Kanuri, parlée à l’Extrême-Nord du Cameroun, a rejeté en bloc le 17 septembre 2021.  Vêtu d’une tenue traditionnelle bleue, M. Ndjidda Abba Gana s’est évertué à démontrer et convaincre le tribunal de son innocence des faits qui lui sont reprochés.

De fait, le 7 décembre 2015, le mis en cause avait été arrêté par les éléments de la Direction de la recherche extérieure (DGRE) à la gare ferroviaire de Yaoundé. Il sortait de la ville de Bertoua dans la région de l’Est en direction de Douala, dans le Littoral. Le commissaire du gouvernement (procureur de la République) précise en outre que le mis en cause aurait eu des conversations téléphoniques avec des individus soupçonnés d’appartenir à la secte islamique Boko Haram qui sévit à l’Extrême Nord du Cameroun.

Le représentant du parquet souligne que pendant son interrogatoire au Secrétariat d’Etat à la défense (SED) M. Ndjidda Abba Gana a nié les faits. Et devant la barre, il a maintenu sa position le 17 septembre 2021.

Pour sa défense, l’homme d’affaires a nié avoir détenu la poudre d’uranium et les lacets. Il a clamé son innocence par rapport aux accusations selon lesquelles, il aurait tenté d’acquérir des armes et munitions et aurait eu des conversations téléphoniques avec des membres de Boko Haram.

A la question de son conseil de savoir si ces produits font partie de ses marchandises, l’homme d’affaires a étalé devant le tribunal ce qu’il dit être ses deux activités principales. La première consiste en la vente et l’échange des devises qui l’oblige à effectuer régulièrement les voyages entre Ngaoundéré et Douala.

La seconde activité, dit-il, est l’exploitation d’un site d’or situé à Abong-Mbang dont il est propriétaire à la suite d’un agrément obtenu en 2009. Le détenu explique que son chantier d’extraction d’or emploie de nombreux ouvriers. Il soutient que ses activités sont légales et reconnues par les autorités compétentes. « Mes activités ne s’apparentent pas aux actes et financement d’actes de terrorisme comme prétend l’accusation », a-t-il déclaré. Le commissaire du gouvernement, quant à lui, compte faire ses réquisitions le 6 octobre 2021 date de la prochaine audience.

Signalons que cette affaire a déjà fait l’objet d’un examen devant la même juridiction sous une première collégialité. Mais elle a pris du retard pour avoir été reprise par un second collège de juges le 19 mars 2018. Date à laquelle l’avocat de l’accusé avait contesté le fait que son client avait été auditionné au SED sans interprète alors qu’il a des difficultés à s’exprimer dans la langue française. Et  depuis lors, M. Ndjidda Abba Gana croupit en prison.

Cameroun : Alain Fogue, Bibou Nissack et autres désormais sans avocats pour leur défense

Le collectif d’avocat du MRC ont rendu public ce 9 septembre 2021, une déclaration dans laquelle ils disent être empêchés d’exercer leur profession comme il se doit. Ils accusent la justice d’iniquité et les juges d’être manipulés dans le cadre de cette affaire qui concerne 124 personnes arrêtées lors des manifestations politiques du 22 septembre 2020.

Tous les prisonniers de la « marche pacifique du 22 septembre 2020 », y compris le Pr Alain Fogue, Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto,  leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), doivent désormais se défendre seuls. Le collectif des avocats du MRC vient de publier une déclaration dans laquelle il annonce le leur retrait des procédures en cours.

Me Sylvain Souop, explique au nom de ce collectif qu’ils se heurtent à l’impossibilité d’accéder à une justice équitable, impartiale et indépendante, pour les 124 prisonniers des manifestations du 22 septembre 2020. Quelques manifestants et présumés avaient été incarcérés à Bafoussam, à Douala, à Mfou et à Yaoundé. Les avocats regrettent que depuis bientôt un an,  beaucoup de recours restent en attente d’examen, y compris ceux qui ont été exercés devant les juridictions administratives,

Les hommes en robe noire justifie par ailleurs leur désistement par : « l’absence d’indépendance et d’équité des juges civils, administratifs ou militaires en charge desdites affaires et du constat de la négation par ces juges de leur serment de magistrat, notamment le refus systématique et manifeste d’appliquer la loi, toute chose contraire à la déontologie judiciaire et aux principes d’une justice conforme aux droits de l’homme ».

Tous ces points sus-évoqués, disent-ils, ne leur permettaient plus de continuer d’assurer la défense de ces prisonniers.

En rappel, la manifestation du 22 septembre 2022 visait à revendiquer  le départ du président de la République Paul Biya du pouvoir, la fin de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, avant  la tenue des premières élections régionales du Cameroun.

Cameroun : l’artiste Tenor à la disposition de la justice pendant six mois minimum

Ecroué à la Prison centrale de New Bell à Douala samedi dernier, le jeune musicien accusé d’homicide involontaire fait l’objet d’une enquête judiciaire.

L’artiste camerounais Ténor Ebanflang a été victime d’un accident de la route le jeudi 15 juillet à Douala au lieu-dit carrefour feu rouge Bessengue. L’accident se serait produit alors que le musicien au volant de la voiture était en état d’ébriété.

Il a été placé derrière les barreaux de la prison centrale de New Bell le 30 juillet 2021. Après deux semaines à l’hôpital Laquintinie de Douala, sous bonne garde des officiers de police judiciaire. Il a été placé sous mandat de détention provisoire après son déferrement devant le procureur auprès du tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, sur des charges d’homicide involontaire.

Erica Mfiya Mouliom, la jeune fille décédée a été inhumée ce samedi 31 juillet à Foumban, département du Noun région de l’Ouest. Toutefois, les enquêtes se poursuivent et Ténor, dont la détention est prévue pour une durée de six mois renouvelables, restera à la disposition de la justice.

Cameroun : un jaloux poignarde à mort son rival pour une vendeuse de beignets

Le drame est survenu à la suite d’une altercation entre les deux hommes au quartier l’Hippodrome, Yaoundé. L’accusé, qui a reconnu les faits lors de l’enquête préliminaire s’est rétracté au cours du jugement le 2 juillet 2021. 

Les faits sont rapportés dans Kalara. Abdouraman Abdel  Karin est écroué à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis 2018. Il est accusé devant le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi d’avoir tué Djibrila Abdoulaye à coup de poignard. L’accusé, qui a reconnu les faits lors de l’enquête préliminaire s’est rétracté au cours du jugement le 2 juillet 2021.

Abdouraman Abdel  Karin a relaté que Djibrila Abdoulaye lui a asséné une latte sur la tête devant le comptoir au quartier Hippodrome à Yaoundé. C’est ainsi que la bagarre a déclenché, et pour se défendre, il s’est servi du couteau qu’il utilisait d’habitude pour couper le citron du «Tchai», un thé très consommé au Cameroun, et a essayé de le blesser avant de se ressaisir, «je ne l’ai pas blessé. Je n’ai pas pu l’atteindre avec mon couteau parce que les gens sont intervenus. Je ne sais pas qui l’a poignardé, j’ai juste été informé qu’il a été blessé », a-t-il déclaré.

A la question du tribunal de savoir quelle a été la cause de leur altercation, Abdouraman Abdel a expliqué que c’est une certaine Awa, qui est à l’origine de leur dispute. Vendeuse de beignets à la sauvette, elle avait l’habitude de se reposer dans son comptoir parce qu’ils sont du même village. Il déclare que Djibrila Abdoulaye, qu’il n’avait jamais vu auparavant, lui avait reproché de courtiser Awa. « Je lui ai expliqué que cette fille est ma sœur, et que je n’ai jamais rien fait avec elle, mais, il ne m’a pas cru ». L’accusé soutient enfin qu’il n’y avait aucune relation amoureuse entre la dame et le défunt.

Le représentant du ministère public a requis la culpabilité d’Abdouraman Abdel Karin tandis que son avocat a plaidé la légitime défense. En effet, le 16 septembre 2018, les deux hommes avaient eu une altercation au sujet d’une femme. Djibrila Abdoulaye reprochait à l’accusé d’avoir passé la nuit avec sa copine. En réaction, Abdouraman Abdel Karin l’a poignardé à l’aide d’un couteau au niveau de la poitrine et il s’est ensuivi une mort immédiate. Le verdict est attendu le 6 août 2021.

Cameroun : un homme est accusé d’avoir tué sa conjointe et son enfant avec du poison

Incarcéré à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis trois ans, un homme a été traduit en justice pour avoir causé la mort de sa compagne et leur enfant âgé de 18 mois au moment des faits. Il nie tout en bloc.

Le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi est à la recherche des tueurs de Nadège Melingui Andjongo et de Stanislas Ndonkou, son fils. Les faits sont rapportés par le journal Kalara. Décédés dans la nuit du 25 septembre 2018 des suites d’intoxication alimentaire, les soupçons de cette horrible disparition n’étaient portés sur Stanislas Ndonkou, le père de cette famille. Détenu à la Prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis trois ans, le mis en cause clame son innocence depuis l’enquête préliminaire.

Selon l’accusation, Stanislas Ndonkou vivait en concubinage avec Nagège Melingui Andjongo avec qui il a eu un enfant, qui porte son nom. Le couple occupait une chambre au quartier Nkomo à Yaoundé. L’homme est un apprenti chauffeur, tandis que sa conjointe est propriétaire d’une petite échoppe.

Le 25 septembre 2018, les corps sans vie de Nadège Meluigui et de son bébé ont été retrouvés dans leur chambre, et une autopsie réalisée sur leurs dépouilles a établi que les victimes sont décédées des suites d’une intoxication alimentaire. Et ce n’est que le lendemain, dans l’après-midi, que Ndonkou avait informé les voisins du drame. Une enquête ouverte par les éléments de la brigade de recherche  de Nkomo a permis d’interpeller Stanislas Ndonkou qui partageait la même chambre que les disparus.

Macabo malaxé

Pour sa défense, le 24 juin 2021, Stanislas Ndonkou a déclaré que le 24 septembre aux environs de 18 heures, il avait rejoint Nadège Melingui à son échoppe. Cette dernière lui avait offert un paquet de biscuit qu’il a dégusté avec son fils. Il soutient que sa compagne, qui avait mangé du poisson à la braise avec leur enfant en journée, a voulu lui en donner. « A mon arrivée, j’ai constaté qu’elle avait déjà fait le marché pour aller préparer à la maison. Je lui ai proposé plutôt de faire la cuisine au lieu de dépenser de l’argent pour m’acheter le poisson à la braise », a-t-il confié.

De retour à la maison vers 21 heures, Stanislas Ndonkou déclare que Nadège a préparé le macabo malaxé, qu’ils ont dégusté ensemble dans le même plat. Il relate que sa compagne a décidé de râper le reste de macabo pour apprécier le repas du lendemain. L’accusé dit s’être endormi après leur enfant, tout en demandant à la défunte de le réveiller tôt le matin pour le départ pour le travail. « Quand je me suis réveillé, j’ai constaté que je n’étais plus sur le lit, mais plutôt au sol, près de la porte. J’étais fatigué comme si on m’avait tabassé toute la nuit. J’ai rampé jusqu’au niveau du lit, en appelant Nadège, qui ne répondait pas. J’ai ensuite remarqué qu’il y avait la mousse sur sa bouche et celle de l’enfant. Puis j’ai perdu connaissance ».

Stanisals Ndonkou relate en outre qu’il s’était réveillé le lendemain vers 18heures, et avait constaté que sa femme et son enfant sont décédés. Il dit avoir informé la bailleresse de ce qui s’était passé, avant d’appeler les membres des deux familles concernées. La bailleresse qui soupçonnait déjà un empoissonnement, lui aurait fait boire de l’huile de rouge.

Les circonstances atténuantes

Le représentant du parquet n’est pas convaincu par le récit des faits présenté par le mis en cause. En effet, il ressort de l’ordonnance de renvoi que lors de la perquisition du domicile de Stanislas Ndonkou, les enquêteurs ont constaté que toutes les marmites étaient propres. Il n’y avait aucune trace de macabo malaxé, ni paré. De plus, les voisins ont témoigné que l’accusé n’était pas le copain de Nadège, mais que son véritable conjoint était connu de tous. Pour l’accusation, il ne fait l’ombre d’aucun doute que Stanislas Ndonkou est celui qui a empoisonné Nadège Melingui et son fils. Il demande  au tribunal de déclarer le mis en cause coupable de meurtre qui lui sont reprochés.

L’avocat de la défense a, pour sa part, plaidé la relaxe de son client. Il soutient que ce dernier est aussi victime de cette affaire. Pour lui Stanislas Ndonkou n’avait aucune raison  pour ôter la vie à la femme et son fils. L’avocat du mis en cause a également plaidé pour les circonstances atténuantes de son client, qui n’est autre qu’un délinquant primaire. Stanislas Ndonkou  connaîtra le sort qui lui est réservé le 12 juillet 2011, jour de la prochaine audience.

Achille Mbembe: appel à un mouvement international pour braquer la lumière du monde sur le sort des captifs du Cameroun

Par Achille Mbembe, universitaire, écrivain

 

Alors que partout ailleurs il semble évoluer à une vitesse accélérée, le temps s’est littéralement arrêté au Cameroun.

Inventé il n’y a pas longtemps par les Allemands, puis administré pendant près d’une quarantaine d’années par les Français et les Anglais, cette contrée d’une richesse insondable est tombée sous la coupe de tyrans locaux depuis 1958.

Pendant ce temps, le peuple, frappé d’ankylose, se vautre dans la boue et se gave de sa propre bêtise et de sa lâcheté. Tournant le dos à la dignité, il a opté pour le tribalisme. Il attend que que quelqu’un vienne le sauver à sa place. Fausse conscience? Calcul intéressé? Bienheureux celui ou celle qui pourra déchiffrer l’énigme et démonter les ressorts de cette monstrueuse abdication.

Comme plusieurs autres, « j’en ai marre » et souhaiterais être loin de tout cela. De cette spirale démoniaque. Très loin de la puanteur. Ecrire mes livres. Apporter ma petite contribution à l’éveil de l’Afrique là où celle-ci est sollicitée. Vivre ma petite vie avant de m’éclipser à mon tour, comme tous ceux et toutes celles qui sont parties avant nous. Le Cameroun a refusé de renouveler mon passeport camerounais. Il cherche a me déchoir de ma nationalité. Mais au lieu de se débarrasser franchement de moi, il ne me lâche pas. Il me suit partout et me colle sur la peau comme une part damnée.

Ce matin encore [mardi 06 octobre 2020, NDLR], comme cela est arrivé un certain nombre de fois dans le passé et comme cela arrive de plus en plus régulièrement, je reçois un autre appel en faveur d’un autre prisonnier détenu sans procès dans les geôles d’un régime sous lequel la prison est devenue une condition. Et chaque citoyen africain un captif potentiel.

Je ne suis ni un militant, ni un activiste. Et je n’ai aucune vocation à en devenir un, ou à faire de la politique un métier. Mon champ d’action, c’est l’écriture et la réflexion. J’ai consacré tout un chapitre de mon dernier livre, BRUTALISME (La communauté des captifs) à tous les prisonniers camerounais qui, depuis quelques années, frappent régulièrement à ma porte, je ne sais pourquoi. Et ils sont très nombreux. De plus en plus nombreux.

Un seul individu ne peut pas s’occuper de toutes ces causes. Elles ne sont pas individuelles. Elles sont politiques. Dans tous les mouvements de résistance, le passage par la prison a toujours été un moment-clé du « cycle initiatique » qui mène a la libération. Encore faut-il qu’une communauté se forme et prenne en charge le fait de la captivité comme un élément décisif de la dynamique de libération.

Aux Camerounais et aux Camerounaises de bonne volonté, je voudrais donc poser une seule question. Est-il possible de faire corps et d’initier, ensemble, un vaste mouvement international, dont l’objectif unique serait de braquer toute la lumière du monde sur le sort des captifs de notre peuple?


  • De nationalité camerounaise, Achille Mbembe est professeur d’Histoire et de Sciences politiques à l’Université de Witwatersrand (Afrique du Sud).

Cameroun : des leaders ambazoniens dépouillés en prison

Des détenus ont cambriolé une cellule abritant  des leaders ambazoniens mardi, emportant de l’argent et des vêtements.

Des détenus ont cambriolé mardi la cellule des leaders ambazoniens Awasum, Shufai et Fidelis Che, emportant de l’argent, des vêtements et d’autres biens personnels.

Depuis la survenue de cet incident, les infortunés sont inquiets pour leur sécurité, ont fait savoir des sources proches de ces détenus.

Awasum, Shufai et Fidelis Che, sont condamnés à la prison à vie pour leurs activités au sein du premier gouvernement éphémère de l’ambazonie. Ils sont détenus aux cotés de Julius Ayuk Tabe dont ils sont les principaux collaborateurs.

Cameroun : une manifestation de soutien à Mamadou Mota prévue à Maroua

Le MRC envisage d’organiser, le 20 octobre, une marche de soutien à Mamadou Mota, premier vice-président du parti, incarcéré à Yaoundé.

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) envisage de marcher à Maroua le 20 octobre 2020, en guise de soutien à Mamadou Mota.

Le premier vice-président du parti reste en détention à la prison centrale de Yaoundé où il purge une peine de deux ans d’emprisonnement pour rébellion à la suite de la mutinerie survenue en juillet dans ce centre pénitencier.

« Sans vouloir faire obstruction à la justice, nous voulons exprimer publiquement notre attente de voir Mamadou Mota libéré dans le cadre des arrêts de poursuites signés par le président de la République » ; indique un lettre du secrétaire de la fédération communale du MRC à Maroua 2e, Dr Jean Pierre Boutche, adressée au Préfet du Diamaré.

Le chef de l’Etat Paul Biya a décidé dernier de l’arrêt de poursuites contre des militants du MRC arrêtés dans le cadre des marches de  janvier et juin 2019. Une centaine de personnes parmi lesquelles le Pr Maurice Kamto ont retrouvé la liberté le 5 octobre par suite de cette décision.

Surpopulation carcérale : où en est le projet de libération de détenus au Cameroun?

Il y a quatre ans de cela, les autorités faisaient libérer une cinquantaine de personnes détenues à Kondengui. Cette action, rentrant dans le cadre de la lutte contre la surpopulation carcérale, devait se poursuivre, notamment dans d’autres prisons. Force est de constater que plus rien n’a été entrepris.

Quelques 54 personnes ont été libérées en décembre 2015, à la suite d’une décision du ministre de la Justice de mettre fin à l’engorgement des prisons du Cameroun. Ces personnes avaient en majorité purgé leurs peines sans être libérés. D’autres étaient écroués pour des délits de vols et d’escroquerie mineurs.

Cette vague de libération constituait la première d’envergure dans le pays qui n’émane  pas du président de la République. Elle devait se poursuivre et même s’étendre à d’autres centres de détention. Les autorités avaient annoncé que des investigations dans ce sens. Depuis, plus rien.

De l’eau a coulé sous les ponts et les différentes crises dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord ont entrainé une augmentation considérable des effectifs dans les prisons. Tant les autorités sont soucieuses de débarrasser le pays perturbateurs. Sauf que nombre d’entre eux n’ont pas encore été inculpés. Ils revendiquent de passer devant un juge ou d’être immédiatement remis en liberté.

La Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés énonce deux principales causes à l’explosion du nombre de détenus dans le pays, « des délais de procédures excessivement longs » et « l’inexécution des décisions de justice ».

« La surpopulation carcérale peut aussi venir de ce qu’il y a des dossiers en appel. En plus, Yaoundé a subi un essor démographique assez important ce qui a entrainé l’augmentation des crimes et délits, or si on applique le Code de procédure pénale, les décisions ne seront pas rapidement rendues parce que le Code de procédure pénale qui demande que l’on entende la victime. Bien souvent celles-ci ne viennent pas à l’audience et là le procès ne peut pas avancer », explique Me Simon Pierre Ndzana.

La population carcérale au Cameroun est estimée à environ 30 701 personnes, selon des statistiques fournies par la Commission nationale des droits de l’Homme en 2017. Un an plus tôt, cette même population se chiffrait à 28 927, soit un accroissement de 162 à  172% pour centres pénitenciers dont la capacité d’accueil globale est de 17 815 places.

Emeutes de Kondengui : quinze jours après, aucune mesure prise

Le gouvernement camerounais n’a encore pris aucune mesure officielle pour répondre aux griefs soulevés le 22 juillet par des prisonniers de la crise anglophone et du Mrc.

Cela fait quinze jours que la mutinerie de la prison centrale de Kondengui a eu lieu, faisant deux blessés parmi les prisonniers et causant la destruction de quelques bâtiments du centre pénitencier ; et aucune réponse officielle n’a encore été apportée aux revendications des détenus de la crise anglophone et du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). L’on en est encore à demander des propositions aux différentes juridictions.

Lundi, 22 juillet, des prisonniers anglophones  –  en détention sans inculpation depuis près de trois ans pour leur participation à des mouvements contestataires dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en décembre 2016 –  ont tenu un mouvement d’humeur pour dénoncer les lenteurs judiciaires et leurs conditions de détention.

D’abord ignorée des autorités pénitencières, la manifestation récupérée par d’autres prisonniers a mué en scène de violence, obligeant Yaoundé à mettre en place un important dispositif sécuritaire.

Le ministre de la Justice, Laurent Esso, en fonction depuis 2011, a prescrit mercredi, 31 juillet, aux différentes juridictions de lui proposer des moyens de réduire les lenteurs judiciaires. Mais au niveau des parquets, cette demande n’est pas nouvelle. Selon des sources contactées par Journalducameroun.com, de nombreuses suggestions ont déjà été faites à ce sujet. Des piles de dossiers contenant d’éventuelles solutions ont souvent été adressées au ministère de la Justice. Elles traineraient dans des tiroirs de ce département ministériel, apprend-on.

Une demande sans doute motivée par  la pression de la présidence de la République qui, l’a indiqué vendredi le ministre René Emmanuel Sadi, a demandé de procéder à un désengorgement des prisons et au renforcement du control et de la surveillance des centres pénitenciers.

En attendant de prendre des mesures qui seraient salutaires, le  régime de Yaoundé a entrepris d’auditionner des détenus impliqués dans les émeutes du 19 juillet et transférés vers le Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) et le Groupement spécial d’opérations (GSO). 244 détenus, en tout, apprend-on d’une communication du ministre René Emmanuel Sadi ce 02 août. Seulement, depuis leur départ de Kondengui, personne n’a de leurs nouvelles. Ils n’ont pas droit aux visites que prévoit  la loi, même pas celles de leurs avocats, provoquant une vague de solidarité chez d’autres détenus. Mercredi, des leaders ambazoniens ont entamé une grève de la faim pour protester contre la disparition de leurs compagnons.

 

Yaoundé: la liste des militants du Mrc transférés au Gso

Vingt-trois militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ont été déportés de la prison principale et conduits au Gso mardi. Près de 24h après les faits, les avocats du Mrc n’ont toujours pas de nouvelles d’eux.

Les vingt-trois militants du Mrc ont été extraits de la prison centrale de Yaoundé le 23 avril après une rixe née d’une dispute sur la tenue des détenus. Ils voulaient aller au Tribunal de grande instance, où a lieu leur procès en Habeas corpus, habillés en maillots estampillés «Can 2019». Le régisseur de prison s’est opposé à cela.

La liste des détenus extraits de Kondengui

 

1­. Dr­Ngono ­Modeste

2. ­Dr ­Fouelefack ­Christian

3. ­Mutaga ­Sylvanus

4­. Foaleng­ Fotso­ Georges

5­. Douanla­ Jores

6. Ifubeh ­Andréas

7. ­Kamgain ­Jacques

8­. Tegouyim­ Roméo

9. ­Seugoua­ Roland

10­. Moumegni­ Christian

11­. Joasing­ Jules

12. ­Tchomseng ­Phelicien

13. ­Siewe­ Eric

14. ­Djoko­ Bertrand

15. ­Ngondjeu­ Roland

16­. Kamdoum­ Maxim

17­. Kakapen ­Charly

18. Koyou ­Henry

19.­ Demanou­ Aubin

20. ­Betkom­ Mahammed­ Nadal

21.­ Nlogmene­ Blaise

22.­ Nom­ Fotso­ Raoul

23­. Megaptche ­Ghislain

Une centaine de détenus s’évadent de la prison de Wum

Après une première battue organisée dans les environs, il n’y a plus que 80 détenus qui courent encore.

La prison de Wum, département de la Menchum dans la région du Nord-Ouest, a été attaquée le 25 septembre dernier par des hommes armés non identifiés. La maison d’arrêt était dans le noir depuis un mois, à cause d’une panne électrique. Les assaillants ont profité de cette faille pour perpétrer une attaque mardi soir, autour de 19h.

Selon des sources sécuritaires, ils se sont servis d’une échelle pour accéder à la prison, en passant par le mur arrière du centre pénitentiaire. Ils ont pris d’assaut la prison et ont ouvert le feu. Une fois à l’intérieur, ils ont défoncé les portes des cellules et brisé le portail principal. Au total, 117 détenus ont été libérés et ont aussitôt disparu dans la nature.

Les assaillants ont aussi emporté deux armes et une caisse de munitions. Les forces de sécurité ont lancé une chasse à l’homme pour traquer les prisonniers évadés à la suite de cette attaque.

Mercredi matin, une trentaine de prisonniers sont revenus sur leurs pas et se sont rendus aux autorités. A ce jour, près de 80 évadés sont toujours recherchés.

Depuis le début de l’année, c’est la deuxième fois qu’une telle attaque contre une prison se produit dans ce département. Le 29 juillet dernier, les séparatistes anglophones étaient parvenus à libérer 160 détenus de la prison de Ndop, située à 32 kilomètres de Bamenda.

Cette attaque a été favorisée par le contexte qui règne dans la zone. Wum vit au rythme des affrontements entre forces de sécurité et séparatistes des régions anglophones. La ville est sous couvre-feu. Selon les habitants, la ville est privée d’eau et d’électricité depuis plusieurs semaines. Pendant que les autorités luttent pour ramener le calme dans ces régions, les forces de sécurité de la région poursuivent leurs efforts pour traquer les évadés.

 

Cameroun : malade, un journaliste anglophone se meurt en prison

Thomas Awah est un journaliste présentant des troubles mentaux dus à un accident survenu il y a quelques années. Il a été jugé et condamné à 11 ans de prison pour des faits de terrorisme.

L’indignation monte au sein de la communauté camerounaise anglophone présente sur les réseaux sociaux. La raison: la diffusion, le week-end dernier, des photos du journaliste Thomas Junior Awah Dzenyagha dans sa cellule de la prison centrale de Yaoundé.

« Pour avoir fait son travail de journaliste, M. Thomas Awah a été arrêté sur de faux motifs, jugé et condamné à 11 ans de prison. Il est, depuis, tombé gravement malade et nécessite des soins médicaux urgents. J’exhorte ceux qui le gardent à le libérer immédiatement », a réagi le député Joseph Wirba sur sa page  Facebook, pour amplifier l’écho aux journalistes qui soutiennent la cause.

Sur les clichés publiés, Thomas Junior Awah Dzenyagha alias « Thomas Sankara » apparaît amaigri. Un fort contraste avec sa mine des beaux jours, avec l’époque où il exerçait ses activités au sein de la rédaction d’Equinoxe. Il semblait déjà ébranlé lors du procès pour terrorisme au Tribunal militaire de Yaoundé, aux côtés des leaders anglophones Fontem Neba, Nkongho Agbor Balla et Mancho Bibixy.

A lire : Procès de Mancho Bibixy : la partie civile veut être dédommagée à hauteur de 579 millions de francs CFA

Cet homme était jugé pour avoir pris part à des manifestations à Bamenda ayant conduit à la dégradation de biens publics et privés ainsi qu’à des pertes en vies humaines en décembre 2016. Il avait été arrêté à la Commercial avenue de Bamenda le 08 décembre 2016, jour du meeting raté du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

Au tribunal, Thomas Sankara était déraisonnable de temps à temps. Il lui arrivait souvent de pleurer, de menacer des gens dans la salle d’audience et même les magistrats ou de rester silencieux, se contentant de regarder les gens de travers.  Cela venait du choc qu’il a reçu, il y a quelques années, à la tête après un accident. Il a été opéré plusieurs fois pour son problème et doit subir une nouvelle intervention chirurgicale. L’autorisation lui en avait été refusée par la juge Abega Mbezoa.

Plusieurs fois pourtant durant le procès qui a duré plus d’un an, Thomas Junior Awah Dzenyagha avait sollicité, en pleurs, la liberté conditionnelle afin de recevoir des soins. « Madame, ma santé se détériore. Je suis de plus en plus malade », avait-t-il déclaré au cours d’une audience en novembre.

Ce journaliste perdait du poids et à chaque nouvelle audience, il paraissait plus affaibli et de plus en plus taiseux. Il avait développé une toux grasse qui semblait vouloir l’emporter à chaque quinte. Durant les trois dernières audiences tenues en avril dernier, et contrairement à ses compagnons d’infortune, il avait une chaise sur laquelle il s’asseyait pendant les débats.

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Le 26 avril 2018, la sentence du Tribunal est tombée. Thomas Junior Awah Dzenya a été reconnu coupable de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, propagation de fausses nouvelles, rébellion en groupe. Il a écopé de 11 ans de prison ferme et est, depuis, incarcéré à la prison centrale de Kondengui avec les autres détenus de la crise anglophone.

 

 

Après l’attaque de la prison de Muyuka, les forces de sécurité traquent les évadés

Ils ont pris la fuite mercredi dernier, après un assaut mené par de présumés sécessionnistes.

Mercredi 30 mai 2018. Des hommes armés non identifiés attaquent la prison de Bavenga, située dans l’arrondissement de Muyuka (région du Sud-Ouest). Au cours de l’assaut, des prisonniers prennent la fuite. Difficile de déterminer le nombre de détenus ayant quitté l’institution carcérale à l’issue de l’attaque. Mais, les autorités sécuritaires de la ville ont investi les quartiers pour retrouver tous les évadés.

Les assaillants seraient des combattants des forces de défense de l’Ambazonie. Ils auraient fait irruption dans la prison en plein jour et auraient pris le dessus sur les gardiens en faction.

L’attaque de la prison de Bavenga a créé la panique au sein de la population, celle-ci craignant que les forces de sécurité procèdent à des interpellations arbitraires. L’incident du 30 mai dernier rappelle l’attaque du commissariat de police de Muyuka survenue le jeudi 10 mai. Des individus armés et non identifiés ont fait irruption dans les locaux dudit commissariat, saccagé les locaux, volé des armes et libéré quatre gardés à vue.

USA : une Camerounaise écope de 75 ans de prison pour malversation financière

Marie Neba, propriétaire d’une agence de soins infirmiers à domicile, a été condamnée, vendredi, pour avoir organisé une fraude à l’assurance Medicare de plus de sept milliards de francs CFA.

La juge américaine Melinda Harmon du district sud du Texas vient d’infliger une peine de 75 ans de prison à une infirmière camerounaise opérant dans cet Etat. La concernée, Marie Neba, a été condamnée vendredi, 11 août, pour une affaire de fraude en matière de soins de santé perpétrée en novembre 2016. Elle a mis sur pied un système d’escroquerie massive en soumettant à Medicare – un système d’assurance-santé géré par le gouvernement fédéral des États-Unis – des fausses demandes de service de santé à domicile.

Marie Neba dirigeait Fiango, une agence de soins à domicile qu’elle a fondé avec son époux, Ebong Tilong. Elle  falsifiait les dossiers médicaux pour montrer que des patients nécessitaient et recevaient des soins à domicile fournis par sa structure. Objectif : percevoir les remboursements de Medicare. L’inculpée a ainsi perçu une somme de 13 millions de dollars, soit 7,298 milliards de francs CFA.

La condamnation de Marie Neba survient plus de huit mois après le début de son procès. Trois de ses complices, notamment son époux et deux recruteurs de patients pour le compte de Medicare, attendent la décision du Tribunal fédéral du Texas sur leurs peines.