Cameroun: des familles autorisées à voir des présumés membres de Boko Haram

Une quarantaine de personnes pourront rendre visite entre mardi et jeudi prochains à des détenus, présumés membres de la secte nigériane, en séjour à la prison centrale de Yaoundé

Une quarantaine de personnes, représentant 14 familles, seront autorisées à rendre visite entre mardi et jeudi prochains à 24 détenus présumés membres de la secte islamiste Boko Haram en séjour à la prison centrale de la capitale camerounaise, Yaoundé, sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Venues de l’Extrême-Nord du pays, ces personnes, en majorité des conjointes et des enfants, pourront passer des journées entières en compagnie des leurs avec l’autorisation de la justice militaire.

« C’est la 2ème visite familiale en détention que nous organisons dans le même pénitencier, après celle du 12 au 13 octobre dernier qui concernait 7 familles », a expliqué le coordinateur adjoint en protection du bureau régional du CICR en charge de la détention, Cellou Mamadou Bah.

Ce responsable n’a toutefois pu indiquer le nombre total de personnes actuellement détenues en rapport avec les faits de terrorisme, indiquant toutefois que l’organisme, qui a effectué le suivi individuel de 394 prisonniers dans ce cadre, a visité 5500 détenus « essentiellement dans les lieux de détention de l’Extrême-Nord, de l’Est et à Yaoundé ».

Dans le même ordre d’idées, le CICR a apporté un soutien alimentaire à 83.500 personnes, distribué des ustensiles ménagers à 27.350 autres en même temps que 26.700 individus recevaient un appui à la production agricole, 7 800 bénéficiaient d’un meilleur accès à l’eau, 7 150 bénéficiaient de consultations curatives de qualité, 115 blessés de guerre étaient pris en charge à travers des donations de kits de santé.

En outre, le bureau régional a indiqué avoir, depuis début 2016, sensibilisé 720 membres des forces de défense au droit international humanitaire et au droit international des droits humains, alors que 3 400 personnes étaient suivies dans le cadre du rétablissement des liens familiaux, notamment dans les camps de réfugiés des régions de l’Est et de l’Extrême-Nord.


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Prison centrale de Dschang: tortures, traitements inhumains et dégradants

Par Mowha Franklin, président national du Frontline Fighters for Citizens Interests (FFCI)

Le FFCI (Frontline Fighters for Citizens Interests) informe l’opinion publique nationale et internationale que les mauvaises conditions de détention carcérale à la prison de Dschang ont, à ce jour poussé les détenus à une révolte. Maintes fois, ils n’ont cessé de signifier aux autorités pénitentiaires, leurs préoccupations quant à leurs mauvaises conditions de détention. Ces dernières sont restées sourdes et aveugles devant ce fait extrêmement grave.

Les détenus n’ont pas de quoi se désaltérer, c’est-à-dire de l’eau à boire, encore moins pour se laver. Lors de la dernière visite du FFCI dans cette maison d’arrêt, nous percevions des odeurs nauséabondes à 100 m de la prison. Tout le voisinage ne cesse de se plaindre du fait du mauvais entretien de ces lieux, ce qui dégage à la ronde une étouffante odeur de selles, d’où bon nombre de ménages à l’entour ont été forcés de quitter leurs habitations. Alors que les gens vivent à l’intérieur de la prison dans cette insupportable condition.

Aujourd’hui, à la suite des multiples revendications restées vaines, les détenus ont manifesté leur mécontentement à travers une grève pacifique, exigeant que les conditions carcérales soient améliorées.

Nous notons que dans cette maison d’arrêt, l’insalubrité s’aggrave au fil du temps. La surpopulation carcérale n’est pas moins au rendez-vous. L’eau courante est inexistante dans cette prison où les détenus doivent uniquement compter sur les eaux de pluie pour s’abreuver entre autres.

Le FFCI s’inquiète de la condition des détentions dans nos prisons au Cameroun, une question qui semble n’intéresser personne, une question sur laquelle les Autorités camerounaises sont restées muettes ; ce qui constitue une violation extrêmement grave des droits de l’homme, un traitement inhumain et dégradant des personnes privées de liberté.

Il conviendrait que l’Etat du Cameroun prenne conscience de cette situation fort préoccupante car son silence s’apparente à une surdité méprisante et insultante. Une situation qui n’est pas seulement propre à la Prison de Dschang, mais à toutes les maisons d’arrêt du Cameroun.

Le FFCI exige avec force que l’Etat trouve une solution urgente à cette insupportable situation, afin d’abréger les souffrances des dizaines de milliers de nos concitoyens détenus dans les prisons camerounaises.


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Cameroun: deux consultants de Vision 4 en détention à Yaoundé

David Eboutou et Patrick Sapack, consultants de la chaîne de télévision privé camerounaise Vision 4, sont incarcérés à la prison centrale pour faux et usage de faux

C’est une affaire qui enflamme les réseaux sociaux au Cameroun depuis plus d’une semaine. Aux dernières nouvelles, David Eboutou serait en grève de la faim à la prison centrale de Yaoundé. Lui et son compagnon de galère, Patrick Sapack Nguele, tous deux consultants média sur des questions relatives au panafricanisme, ont été écroués dans le pénitencier de Kondengui vendredi 24 juin 2016. Pourtant, ils ont d’abord été libérés sous caution faute de preuve suffisante. Il leur est reproché des faits de « faux et usage de faux », « chantage », « usurpation de titre », etc.

David Eboutou et Patrick Sapack, transfuges de la chaîne panafricaine Afrique Média, ont travaillé comme consultants à Vision 4, un produit du groupe de presse L’Anecdote. C’est à ce titre qu’ils ont été impliqués dans la campagne de communication menée par cette chaîne de télé basée à Yaoundé pour polir l’image du Congo et de son président Denis Sassou Nguesso lors de la récente élection présidentielle. De sources concordantes, au moment où ils attendent d’être payés, ils apprennent que la chaîne de télé a adressé une facture de 700 millions de F CFA à la présidence du Congo pour le travail abattu. C’est ainsi qu’ils vont se mettre à revendiquer le paiement de leurs prestations.

Guet apens
D’après une source proche du groupe l’Anecdote, Patrick Sapack et David Eboutou étaient régulièrement payés au sein de cette entreprise et une fois au Congo, ils ont émis une fausse facture (voir fac similé ci-dessous) pour capter 200 des 700 millions de F CFA que devait la présidence du Congo au groupe l’Anecdote en se passant pour les responsables de Vision 4. Mais d’après ces derniers, cette facture a été fabriquée par le patron de la chaîne, Jean Pierre Amougou Belinga, pour leur nuire. Ils en veulent pour preuve, le nom qui est porté au bas de la facture querellée. Il s’agit de « David Merlin Eboutou » alors que le nom qui figure sur ses pièces officielles est « David Melvin Eboutou ».

Les circonstances de leur arrestation sont des plus rocambolesques. Le 17 juin dernier, c’est un journaliste de Vision 4 qui les contacte pour les informer de ce qu’il devrait passer à l’entreprise toucher leur dû. Une fois sur les lieux, ils sont pris à partie par la police qui les y attendait, déchaussés, menottés et transportés à la direction régionale de la police judiciaire du Centre (Drpj) par un véhicule de Vision 4. Une fois à la Drpj, ils y sont gardés-à-vue. Sauf que les fins limiers vont constater le caractère litigieux de la fausse facture tel que relevé plus haut. Même les magistrats qui ont ouvert ce dossier s’en sont dessaisis.

La facture en question.
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Trafic d’influence
Qu’est ce qui explique donc ce revirement de l’appareil judiciaire envers Patrick Sapack et David Eboutou ? Ces derniers se disent victimes d’un trafic d’influence. En effet, le président-directeur général du groupe l’Anecdote, Amougou Belinga, jouit d’une solide amitié avec Laurent Esso, l’actuel ministre de la Justice et membre très influent du régime de Paul Biya. Une vaste mobilisation est engagée depuis quelques jours sur les réseaux sociaux pour obtenir leur libération. Des organisations camerounaises de défense des droits de l’homme sont encore muettes. Seul le Comité de libération des prisonniers politiques, une ONG basée en France, s’est joint au concert de dénonciation de cette détention arbitraire.

Patrick Sapack et David Eboutou.
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David Eboutou en grève de la faim à la prison centrale de Kondengui

Par Boris Bertolt, journaliste

David Eboutou qui a été incarcéré à la prison centrale de Kondengui par son ancien patron de Vision 4, Amougou Belinga est entré en grève depuis vendredi 24 juin 2016.

D’après nos informations, le dossier de David Eboutou et Sapack est vide.

« Amougou Belinga a arrosé les juges. Je dis bien arrosé. En plus le procureur en attente comme tous les magistrats du conclave qui les concerne ne veulent pas se mettre de l’injustice à dos. Voilà la triste réalité », nous a-t-il confié. D’après un proche de la famille de David Eboutou, « le juge Bidias les a fait signer un mandat de dépôt après le départ des avocats qui nous annonçaient qu’ils seront libérés sous caution mais c’était une ruse dont le pdg est arrivé avec ses cameramen pour les filmer et on s’est violemment opposé ».
De sources policières, c’est la facture présentée par Vision 4 attribuée à David Eboutou et Patric Sapack qui les met sous mandat de dépôt.

Cette facture qui porte le nom de David Eboutou est une fausse facture. Ce qui a été établi à la direction régionale de la police judiciaire du Centre. Il ne s’agit pas du nom de David Eboutou sur cette facture. Malgré la sommation des avocats, Amougou Belinga détiendrait toujours les ordinateurs et les téléphones de David Eboutou. L’une de nos sources nous a confié que les juges ont reçu des pressions pour déférer ces jeunes camerounais à Kondengui.

Je réitère ici tout mon soutien, ma compassion à David Eboutou. Quel que soit ce dont on l’accuse d’avoir fait, le droit doit être respecté. Or les accusations portées contre Sapack et lui se sont écroulées à la police.

Le droit est fait pour protéger les faibles. À défaut les plus forts feraient tout ce qu’ils veulent. On peut ne pas avoir partagé les positions de David, ce qui a été mon cas à de nombreuses reprises. Mais je refuse de me taire face à ce qui s’assimile à de la barbarie, de la violence, du mépris pour la justice et les institutions d’un État. David Eboutou et Sapack doivent être libérés.

Mon pays n’est pas encore devenu l’Irak ou la République Démocratique du Congo (RDC) avec des seigneurs qui ont pouvoir de vie et de mort sur leurs compatriotes. Lorsque de tels mécanismes se mettent en place, retenez que l’on s’achemine progressivement non plus vers un chaos lent ou rapide, mais vers le chaos. Chose dont nous devons nous battre pour l’éviter, en demandant aux institutions de la République de faire leur travail.

Sur le même sujet:Au pays de la loi du plus fort, même la presse n’échappe pas au gangstérisme


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Cameroun: 14 personnes arrêtées pour des affaires d’indemnisation à Kribi et Bankim

Les concernés, au rang desquels se trouvent 10 autorités administratives, ont été déférés à la prison centrale de Yaoundé après avoir été entendus au Tribunal criminel spécial

Les procédures judiciaires ouvertes, depuis 2010, à la suite des plaintes de certaines populations de la ville de Kribi, située dans la région du Sud, ont permis l’arrestation des membres du Comité d’identification et de recensement des populations victimes d’expropriation dans ladite localité. Il s’agit d’un ancien préfet du département de l’Océan, des ex sous-préfets de Kribi Ier et leurs adjoints, l’actuel sous-préfet de Bangagté, André Joseph Eyebe Eyebe, des chefs de service départementaux des ministères des Domaines, du cadastre et des Affaires foncières (MINDCAF) et de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), rapporte la presse publique.

Le Tribunal criminel spécial a reconnu, mercredi dernier, leur responsabilité dans l’insertion de noms inconnus pour des montants élevés, et des titres fonciers fictifs dans la liste des ayants droits aux dédommagements reversés par l’Etat à la suite de l’expropriation pour cause de construction du port en eau profonde de Kribi.

A côté de ces premières personnalités citées, quatre citoyens ordinaires ont également été mis en arrêt à la prison centrale de Yaoundé, sise à Kondengui. Il leur est reproché d’avoir perçu illégalement des sommes au détriment des véritables bénéficiaires.


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Garoua: 118 détenus blessés à la prison centrale (bilan officiel)

L’on enregistre aussi 13 policiers blessés à la suite de la rixe survenue le week-end entre les détenus et les forces de l’ordre, ainsi que trois décès de suite de «piétinement»

La protestation entamée mercredi dernier par les détenus de la prison centrale de Garoua, et qui a dégénéré dimanche face aux éléments des forces de l’ordre, a fait trois morts, d’après un bilan officiel présenté par le gouverneur du nord lundi, 14 mars, en fin de journée, sur les ondes de l’office de radiodiffusion public.

Selon les chiffres présentés par Jean Abate Edi’i, trois détenus ont perdu la vie dans ce qu’il a qualifié de «mouvement de foule et de piétinement». Le bilan fait aussi état de 13 policiers blessés, 118 détenus également blessés, dont 30 «avec des fractures».

Tout est mis en uvre pour que le pénitencier retrouve son rythme normal de fonctionnement, a déclaré le gouverneur.

La prison centrale de Garoua, qui compte un peu plus de 1700 détenus, a connu un mouvement d’humeur mené par les détenus le 09 mars. Ces derniers se plaignaient notamment de la chaleur étouffante régnant dans leur cellule. Pour exprimer leur mécontentement, ils ont refusé de regagner leur cachot. Pour régler la situation, le régisseur a commandé des ventilateurs plafonniers, ce qui n’a pas suffi pour calmer les prisonniers. Samedi, une bagarre déclenchée entre les prisonniers a abouti à la mort d’un de ces derniers. Ses amis choisissant par la suite de se rendre justice. Le régisseur de la prison a fait appel au gouverneur de la région du Nord pour obtenir du renfort en hommes afin de calmer la situation. D’où l’intervention donnée dimanche.


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Cameroun: 54 détenus libérés de la prison centrale de Yaoundé

En détention arbitraire, ces prisonniers ont recouvré la liberté mercredi, sur ordre d’un magistrat

Cinquante-quatre prisonniers détenus «arbitrairement» à la prison centrale de Yaoundé, la capitale camerounaise, ont été libérés ce mercredi, 23 décembre 2015, sur ordre d’un magistrat.

Les bénéficiaires de cette mesure, a-t-on appris, sont des personnes soit injustement détenues, soit ayant déjà purgé leur peine sans qu’une levée d’écrou leur ait été délivrée.

D’une manière générale, les lenteurs dans la chaîne judiciaire sont présentées par la Chancellerie comme la cause de la surpopulation carcérale dans le pays.

Face aux présidents de cour d’appel et délégués régionaux des administrations pénitentiaires, le ministre de la Justice, Laurent Esso, avait, le 17 septembre dernier à Yaoundé, déploré la forte disproportion entre le nombre de magistrats, le nombre de juridictions saisies, le nombre d’affaires pénales et le nombre de prisons ouvertes, invoquant une «cause objective qui génère des lenteurs judiciaires et, qui, elle-même, entraîne la surpopulation carcérale».


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Prison centrale de New Bell: 160 détenus relogés dans un nouveau bâtiment

Cette mesure, parmi d’autres, fait partie des dispositions prises suite à l’incendie déclaré samedi dernier dans l’établissement de pénitence à Douala

Trois jours après l’incendie qui a dévasté six cellules, la chapelle adventiste, une partie de la cuisine et des logis de fortune à la prison centrale de Douala, capitale économique du Cameroun, 700 détenus de ce pénitencier sont toujours sans abri. Lundi, 14 septembre 2015, le délégué régional des Affaires sociales pour le Littoral, Rose Marie-Alphonsine Manyim, est descendue sur les lieux pour apporter du réconfort aux sinistrés.

Après un entretien d’une vingtaine de minutes avec le régisseur, Dieudonné Engonga Mintsang, la délégation du Minas est allée s’enquérir de la situation qui prévaut dans les différents quartiers de la prison. L’on constate alors que le secteur touché par les flammes a été complètement rasé, et que nombre de prisonniers dorment à la belle étoile suite au sinistre survenu samedi. Ces derniers attendent leur relogement. Ils l’ont manifesté au passage des responsables, demandant à être tous sous des abris, même de fortune, pour se protéger des intempéries.

Pour le régisseur de la prison centrale de New Bell, c’est une situation assez difficile. Toutefois, précise-t-il, les autorités compétentes sont informées de la situation et des mesures sont en train d’être prises pour le recasement immédiat des pensionnaires dans le besoin. Des âmes de bonne volonté et des associations sont passées pour évaluer les besoins avant toute action.

Dans l’immédiat, les brûlés (deux au premier degré et deux autres au second degré) ont été transférés à l’hôpital général de Douala, pour des soins appropriés. Le service social basé dans cette formation sanitaire s’occupe également de la prise en charge psychologique de ces brûlés.

Par ailleurs, le bâtiment nouvellement construit va recevoir 160 détenus pour un début. Les autres seront momentanément casés dans la cour de la prison. D’après d’autres informations obtenues par le quotidien national, l’espace consumé par les flammes sera viabilisé dans les prochains jours: il pourra accueillir un bâtiment de grande envergure. Les quartiers des femmes, des mineurs, des personnes âgés et des VIP, ont été épargnés par les flammes. Le régisseur a d’ailleurs précisé que si les cellules n’étaient pas solidement construites, on aurait eu plus de dégâts.

C’est aux environs de 18h30, samedi, 12 septembre 2015, que de la fumée a été aperçue par une sentinelle. La promptitude des sapeurs-pompiers a permis de circonscrire le feu, d’empêcher de plus gros dégâts.

Des détenus à la prison centrale de New Bell à Douala.
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La prison centrale de Douala victime d’un incident

Les flammes ont fait des blessés graves et de nombreux dégâts matériels samedi dans l’établissement pénitentiaire de la métropole économique camerounaise

Un grave incendie a partiellement consumé, en début de soirée samedi 12 septembre, la prison centrale de Douala. Les flammes ont fait de nombreux dégâts dans le vieil établissement pénitentiaire camerounais, et fait des blessés, dont trois graves. Les forces de l’ordre ont entouré la prison de deux cordons de sécurité pour empêcher toute évasion. Les flammes ont finalement été maitrisées autour de 20 h. Mais sur place, la situation reste globalement confuse.

L’incendie s’est déclaré autour de 18 h dans une cellule où, selon des témoignages à l’intérieur de la prison, un détenu était en train de faire la cuisine. Les flammes ont par la suite consumé tout un quartier constitué d’une dizaine de cellules. Le bloc administratif a aussi partiellement été atteint, dont principalement le bureau du régisseur.

Les prisonniers ont tous été sortis des cellules et regroupés dans la grande cour, pendant que les sapeurs-pompiers, accourus sur les lieux, s’employaient à éteindre le feu. L’incendie a duré un peu plus d’une heure, et n’a finalement été maitrisé que grâce aux efforts conjugués des pompiers, des forces de l’ordre, des militaires et même-divine providence-de la pluie, qui s’est abattue sur la ville.

Des témoins ont néanmoins rapporté qu’un tiers de la prison est parti sous les flammes. Mais aussi qu’il y a eu, dans la confusion, des tentatives d’évasion qui auraient toutes été contrées. Certains détenus ont en revanche été brûlés au deuxième et au troisième degré. La prison de Douala est un édifice construit dans les années 1930, pour 800 détenus. Elle en compte aujourd’hui plus de 4 000. C’est l’une des plus anciennes et des plus vétustes du pays.


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Tgi-Yaoundé: un moniteur de football accusé de viol à la barre depuis un an

Luc Owona est poursuivi par le ministère public et des parents d’enfants inscrits dans son école de football. Depuis janvier 2014, le présumé violeur est incarcéré à la prison centrale de Kondengui

Luc Owona est aujourd’hui poursuivi par le ministère public et quelques-uns des 120 parents d’enfants inscrits dans son école de football dénommée « Génération sport études ». Contre lui, plusieurs chefs d’accusation sont énumérés: viol de mineurs, extorsion et rétention de la chose d’autrui. Des faits qui, selon l’hebdomadaire juridico-judiciaire Kalara, édition de ce mardi 11 août 2015, l’ont conduit à la prison centrale de Kondengui le 28 janvier 2014.

Tout est parti de la création d’un centre de formation de football en 2013 à Nkolkoumou par Luc Owona. En septembre 2013, le jeune instituteur compte 120 élèves dont 40 internes victimes potentielles sans le savoir dans un bureau qui lui servait également de chambre à coucher.

Pendant les congés, c’est une mère qui remarquera que depuis son retour, son fils de 11 ans est alité et reste muet quant à son malaise. Rendue à l’hôpital les médecins donnent leur diagnostic: il s’agit d’un traumatisme anal.

Encouragé par sa mère, le gamin révèle à la police que ses camarades et lui avaient le choix entre le viol et la bastonnade. Une plainte sera alors déposée, suivi de celles d’autres parents. Les collaborateurs de Luc Onana qui ont eu à démissionner auparavant vont également se joindre aux parents, accusant le suspect de pratiques managériales peu orthodoxes.

Un an après, à la barre du Tribunal de grande instance (Tgi) de Yaoundé, le prévenu nie les faits qui lui sont reprochés. Selon lui il s’agit d’un sabotage de collaborateurs en complicité avec des parents et enfants inscrits dans son établissement. Les enquêtes menées révèlent que l’école n’a pas d’autorisation légale. Mais en attendant le verdict du tribunal Luc Owona est détenu à Kondengui.

Un prisonnier méditant son sort à Kondengui
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