Des personnalités pro-Gbagbo de retour en Côte d’Ivoire après cinq ans d’exil

Parmi ces personnalités revenues au nom de la réconciliation, se trouvent l’ancien ministre de la défense, Kadet Bertin, et le garde du corps de l’ex président, Franck Sibayi

En Côte d’Ivoire, au nom de la réconciliation, des personnalités du régime Gbagbo sont rentrées d’exil jeudi soir 30 juin. Après cinq ans au Ghana, Kadet Bertin, l’ancien conseiller spécial de Laurent Gbagbo, ex-ministre de la Défense, mais aussi Kacou Brou, leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) pendant la crise, Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique, et l’ancien garde du corps de l’ex-président, Franck Sibayi, ont ainsi décidé de regagner Abidjan. Ils ont été accueillis par la ministre de la Solidarité et le ministre de la Défense. S’ils restent dans l’opposition, ils ont lancé un appel à l’apaisement et au retour des exilés.
L’avion en provenance du Ghana s’est posé jeudi soir, 30 juin 2016, à l’aéroport d’Abidjan. En descendant les quelques marches qui les séparent du tarmac, Kadet Bertin et trois de ses camarades mettaient fin à cinq ans d’exil. Tout sourire, dans une chemise blanche assortie à ses cheveux, celui qui fut ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo a salué les officiels venus l’accueillir.

Il a répondu, dit-il, à l’appel au retour des autorités ivoiriennes. «Je suis venu dans un esprit de paix et dans un esprit de rassemblement. Bien sûr il y a des problèmes, et les problèmes, il ne faut pas les occulter, mais je pense que pour régler les problèmes, il faut s’impliquer dans le jeu politique et il faut s’adresser à ceux qui exercent le pouvoir d’Etat», affirme-t-il.

Un appel lancé aux exilés
A ses côtés, Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique pendant la crise de 2010-2011, a pris la parole et prôné l’apaisement. [«Nous avons compris que l’on peut faire de la politique dans nos divergences, en nous pardonnant. On ne peut pas vivre continuellement dans la haine, dans la belligérance, ce n’est pas possible. Nous sommes une nation, nous sommes condamnés à vivre ensemble»], déclare-t-il.

«Les durs», «les Gbagbo ou rien», comme ils se sont eux-mêmes qualifiés, ont à leur tour lancé un appel à leurs camarades restés en exil. «Vous voyez, nous ne nous sommes pas fait arrêter, il faut rentrer», exhortent-ils.

Environ 50 000 Ivoiriens sont toujours réfugiés dans les pays voisins.


Sia Kambou / AFP)/n