Cameroun-pénurie de carburant : le paradoxe d’un pays producteur de pétrole

Depuis quelques jours, les automobilistes sont confrontés à un problème de rupture de stock en diesel et super dans les stations-service, cette rareté en carburant se fait ressentir davantage dans les grandes métropoles.

La sortie médiatique du ministre de l’Energie sur les sommes d’argent astronomiques qui sont dépensées chaque année au titre de subvention sur les carburants importés au Cameroun pour la consommation m’amène en tant que pétrolier, à un questionnement.

Avant de me lancer dans ma série des questions et de faire quelques analyses ; je voudrais rappeler aux internautes que j’ai soutenu une thèse de doctorat à l’Université Russe de l’amitié des peuples de Moscou en 2005 sur « l’évolution géologique et tectonique de la marge passive atlantique de l’Afrique et de son potentiel en pétrole et gaz » avec un accent particulier sur le Cameroun.

Le Cameroun étant le 12ème producteur Africain de pétrole avec environ 100,000 barils par jour ; cette production n’a jamais connu une croissance substantielle. Elle est restée assez constante, voir même un peu baissée  dans les années de chute des prix de pétrole sur le marché international. Le Cameroun reste tout de même un pays producteur de pétrole avec deux ou trois opérateurs en offshore; ce qui n’est pas le cas pour les mines.

Mais le Cameroun fait face à un problème criard de réserves. Nos champs pétroliers tarissent, il n’y a plus de nouvelles découvertes. Selon les pronostics américains,  nos réserves de pétroles et productions actuelles suffisent encore pour 10-14 ans si entre temps rien d’autre n’est trouvé. Mais ce n’est pas cela le vrai problème qui explique la pénurie de carburant au Cameroun.

Ce pays produit 100,000 barils de pétrole par jour. Sa demande en consommation de pétrole est d’environ 45 000 barils par jour. Au regard des chiffres précédents, a priori le Cameroun produit assez de pétrole pour satisfaire ses besoins internes.

(221) Dr YOUMSSI BAREJA dévoile tout sur l’exploitation pétrolière au Cameroun – YouTube

Sauf que tout le pétrole produit par les compagnies ne revient pas au Cameroun, car nous sommes dans un contrat de partage de production (les clés de partage ne me sont pas connues).

Quoi qu’il en soit, le Cameroun reçoit sa quote part du pétrole brut qui est aussitôt vendu à l’international par la SNH.  Nombreux sont ceux qui  vont se poser la question de savoir pourquoi notre pétrole brut est vendu plutôt à l’international et non transféré à la  SONARA pour y être raffiné et revendu au Cameroun en produit fini ? La réponse est la suivante :

La Sonara est une société qui peut être qualifiée d’économie mixte créée le 24 mars 1973. Elle est détenue à 4% par Total et à 96% par l’État du Cameroun. C’est une raffinerie de type «Topping reforming», c’est-à-dire simple. Elle a été conçue au départ pour traiter du brut léger en provenance du Nigeria ou TOTAL avait plus d’intérêt et produisait du pétrole (Arabian light). Cependant, le Cameroun, lui, produit des bruts lourds et ce, jusqu’à ce jour et donc, il y a une inadéquation entre la raffinerie actuelle et les bruts disponibles.

Le Cameroun a une raffinerie qui en principe ne nous sert à rien depuis 49 ans et toute tentative de moderniser la SONARA afin qu’elle puisse raffiner notre pétrole lourd a toujours été sabotée par des ennemis de la patrie.

Le Cameroun a préféré  depuis 50 ans, importer le carburant tout en dépensant d’énormes sommes d’argent au lieu de moderniser sa raffinerie afin de faire raffiner sa quote part obtenue de la production de nos champs pétroliers et aussi exiger des compagnies pétrolières la raffinerie d’une partie de leur production au Cameroun afin de satisfaire la demande interne et ainsi éviter au pays d’être à la merci des spéculateurs à l’international.

A qui profite ce business model ?

-Pourquoi depuis 50 ans la SONARA n’est pas modernisée ?

-Nous savons tous que le trading du pétrole est un business entaché de beaucoup d’irrégularités, corruption et commissions.

– Comment comprendre que le Cameroun qui dépense près de 600 à 800 milliards de F Cfa par an en important du carburant s’en sort sans des pertes qui vont généralement à près de 20%(rétro commissions)?

-Combien coûte la modernisation de la Sonara (afin de raffiner notre pétrole lourd)?

À qui ça profite de faire du Cameroun un pays importateur du carburant alors que nous produisons deux fois plus de pétrole brut que ce que nous consommons?

Pourquoi dans l’espace CEMAC, le Cameroun est le seul pays producteur de pétrole qui importe le carburant pour sa propre consommation?

Pourquoi le prix du carburant à la pompe au Cameroun est le plus élevé de l’espace CEMAC?

– Pourquoi la SNH qui est supposée développer des projets pétroliers jusqu’à ce jour ne vit que de la rente pétrolière ?

– Pourquoi durant les 20 dernières années il n’y a eu aucune découverte substantielle au Cameroun ?

– Qui veut asphyxier l’industrie pétrolière du Cameroun et faire de celui-ci un pays importateur de carburants ?

Autant de questions qu’il faut absolument se poser. Notre pays a du potentiel pétrolier. Il faut se mettre au travail:

-Il faut investir dans la recherche et l’exploration.

-Il faut doter la SNH d’un leadership à la hauteur du défi actuel.

-Il faut créer un ministère du pétrole au Cameroun  et faire de la SNH une société pétrolière à part entière.

La pénurie du pétrole au Cameroun est artificielle et permet juste un enrichissement continu d’une certaine élite qui, depuis des années, contrôle le secteur énergétique du Cameroun.

Cacao: Des formations annoncées pour les planteurs camerounais

L’initiative est du groupe Cargill, elle vise à renforcer la productivité des plantations pour la saison en cours

Améliorer les rendements à l’espace
Des planteurs de cacao camerounais formés à améliorer leur productivité. L’initiative a été officiellement présentée mercredi 27 juillet par des responsables du groupe Cargill, un des principaux exportateurs de Caco au Cameroun. Le programme de formation sera effectué en collaboration avec Teclar, une institution partenaire de ce groupe agro-industriel. La région concernée par la formation sera celle du Sud-ouest, la principale région productrice de Cacao au Cameroun. Ces formations consisteront à renforcer les capacités individuelles des planteurs aux bonnes pratiques agricoles. Un autre volet des formations consiste à renforcer les capacités des organisations de planteurs. L’entreprise Cargill a déclaré vouloir contribuer à l’objectif du Cameroun d’augmenter sa production de cacao. Une solution qui passe par l’utilisation des semences améliorés pouvant permettre de parvenir à la production d’une tonne par hectare. Lors du lancement de la saison cacaoyère, le gouvernement s’est fixé pour objectif de parvenir à la production de près de 230 000 tonnes, en augmentation de près de 35% par rapport à l’année dernière.

Une expérience qui a fait ses preuves
Le Cameroun bénéficie d’une longue expérience qui aurait selon Cargill fait ses preuves en Côte d’ivoire, le premier producteur de cacao au monde. Les résultats des premières expériences ont renforcé notre conviction sur le fait que nous sommes sur le droit chemin en côte d’ivoire. Aujourd’hui, nous avons envie de partager cette expérience avec d’autres pays où nous pensons que notre apport fera une réelle différence, a déclaré Poelma Harold, le responsable du projet. La formation donne une certification aux planteurs bénéficiaires. De nombreux observateurs restent cependant sceptiques sur l’opportunité globale d’une telle initiative. Certes le cacao camerounais en raison de sa capacité à procurer des devises, a besoin d’être dynamisé. Mais les programmes Cargill semblent faire intervenir l’usage de d’intrants dont la disponibilité n’est pas garantie par le marché africain. D’un autre coté, les effets à long terme de ce genre de thérapie choc restent encore non maitrisés.

L’objectif de la formation, augmenter la production de cacao au Cameroun
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Les trois plans de l’animateur camerounais Yves de Mbella

Producteur radio-télé et présentateur de spectacles, il est aussi un homme d’affaires dans le showbiz

Né le 3 Janvier, Yves est l’aîné d’une famille de trois enfants désormais (deux garçons, une fille) après le décès du benjamin de cette famille. Ses parents ont été rappelés par la divine volonté (Dieu) après leur avoir offert une enfance pas trop misérable. Plusieurs le taxe de « pigeon voyageur » parce qu’il est le père de cinq enfants de mères différentes mais, il s’en sort plutôt bien. Trophées des périodes insouciantes de notre vie et volontés échouées de bâtir une relation durable avec certaines. Le seul problème, ce sont les vacances. Il faut envoyer chaque enfant chez sa mère pour ne pas que les unes et les autres disent ceci ou cela. Mais à part cela, ça va], se défend t-il. Le capricorne comme il aime bien se faire appeler car c’est son signe astrologique et c’était aussi un nom d’emprunt pour éviter de décliner son identité à ses débuts en Côte d’Ivoire, est né au Cameroun où il a eu un parcours scolaire brillant à l’exception de la classe de seconde. i J’ai repris suite à de mauvaises fréquentations et une crise d’adolescence déclare Yves. Titulaire d’un Baccalauréat A4 avec mention assez-bien, il a ensuite eu un Deug (Diplôme d’Etudes Universitaires Générales) en droit. Il ne s’est pas arrêté là car son amour pour les langues l’a poussé à faire une année de langue en Italie. Il a aussi obtenu un BTS (Brevet de Technicien Supérieur) en communication et action publicitaire à Abidjan.

Pour ses débuts, Yves de Mbella officie à la FM 94. Après des soucis à la CRTV, il choisit de s’installer en Côte d’Ivoire où il est Présentateur du loto et désigné présentateur du millionnaire après un casting des meilleurs présentateurs camerounais de l’époque. Je n’ai jamais pu tenir ce dernier rôle car des «bouches obscures» sont passées par là. Suite à une suspension injustifiée des antennes de télé et de radio (Crtv) pour soi-disant blasphème. Ce qui me donne l’occasion de confirmer l’adage qui dit qu’«à quelque chose, malheur est bon». Je remercie encore aujourd’hui ceux qui ont suscité cette sanction, affirme le capricorne. Yves de Mbella est un camerounais bientôt quarantenaire qui a cru en son étoile et cela malgré le refus de ses parents. Pour lui, le Cameroun a toujours été le souvenir d’un pays où il faut se battre pour réussir et s’imposer facilement ailleurs. Mais aussi un pays de jalousie, de méchanceté de la part de certaines personnes. Ses loisirs sont tout simplement la lecture des magazines, la télé et la radio. Selon lui si un jeune doit réussir, il lui faut ces trois plans: Ambition, travail et talent. Il est quelqu’un qui rigole mais sérieux, très honnête. Il adore les choses qui sortent des normes surtout avec les femmes. A la question «à quand la date de votre mariage?» Il rétorque en souriant: J’attends moi-même la réponse de Dieu à cette question pourtant ce n’est pas la volonté qui fait défaut. J’avoue toutefois qu’étant fils de parents divorcés dans la douleur, la haine et devant le taux élevé de divorces, je me pose la question d’un engagement. En plus on a jamais remboursé à qui que ce soit l’argent investit dans un mariage après le divorce.

Yves de Mbella devant sa console
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Nigeria: 500 raffineries illégales détruites par la police

Le pays est le 7e producteur mondial de pétrole avec 2 millions de barils produits chaque jour

L’armée nigériane a déclaré le dimanche 6 mars qu’elle avait détruit cinq cent raffineries illégales de pétrole éparpillées le long des criques du delta du Niger, au sud du Pays, lors d’une attaque qui a duré six heures. Selon l’armée, elles servaient couramment à traiter le brut volé au rivage du fleuve Niger. Près de cent soldats soutenus par des bateaux de guerre et des hélicoptères ont rasé les raffineries rudimentaires situées dans le secteur de Mbiama dans l’état pétrolifère de Bayelsa, a déclaré un porte-parole. « Il y avait environ 500 raffineries illégales dans la zone, de la taille de huit terrains de football », a déclaré le dimanche ce porte-parole, Timothy Antigha, interrogé par téléphone.

Les populations vivant dans le delta Niger, région particulièrement nantie en hydrocarbures, sont paradoxalement très pauvres. Ainsi, pour profiter d’une part de ces richesses, elles volent le pétrole par le biais d’une pratique localement appelé le bunkering. Celle-ci se fait soit en perçant un oléoduc par un tuyau de faible diamètre, soit en y installant une vanne de grand diamètre. Bien que conscients de sa dangerosité, nombreux sont les nigérians qui s’adonnent au bunkering et, de ce fait, font perdre, chaque année, plus de 5 milliards de dollars américains au Trésor Public. Justificatif éloquent aux multiples interventions armées. L’armée a ceinturé le secteur et y a mis le feu. Aucun dommage ou arrestation n’ont été enregistrés dans ce que le porte-parole a qualifié de plus grande attaque jamais conduite par les militaires dans l’état de Bayelsa. « Je crois que nous avons détruit plusieurs centaines de milliers de litres de produits pétroliers », a-t-il ajouté. « Cette action va se poursuivre aussi longtemps que possible, aussi les auteurs de ces actes n’auront pas la liberté d’action pour continuer ces activités illégales », a déclaré pour sa part Jarafu Ibrahim, commandant du bataillon qui a détruit ces centaines de raffineries, dont beaucoup n’ont pas plus de 40 mètres carrés de surface.

Le vol de pétrole, connu localement sous la dénomination de «bunkering» a été responsable de la majorité de fuite de pétrole au Nigeria, selon des rapports. Le Nigeria est un des plus grands producteurs de pétrole au monde, mais la région du delta du Niger reste majoritairement pauvre et très sévèrement polluée. Le delta du fleuve Niger, qui concentre les gisements d’hydrocarbures du pays, reste entre les mains des grandes compagnies occidentales. Elles exploitent le pétrole pour le compte du gouvernement qui se charge de redistribuer les ressources. Se sentant dépossédées, les ethnies du delta multiplient les actions pacifistes ou armées en revendiquant davantage de revenus pour les communautés locales. Avec ses 120 millions d’habitants, le Nigéria est le pays le plus peuplé d’Afrique. Indépendante depuis 1960, cette République Fédérale regroupe 36 Etats du Territoire et près de 200 ethnies.

Le Nigéria est en effet le 7e producteur mondial pour 2 millions de barils produits chaque jour. Le pétrole est bien entendu exploité par des compagnies occidentales, en joint-venture ou sur la base d’autres accords avec l’Etat. Même si le Nigéria est membre de l’OPEP, il n’y a aucune obligation sur les sommes reversées au pays et surtout, il n’y a pas de contrôle sur la destination de cet argent. Ceci est (en grande partie) à l’origine de l’instabilité politique de ce pays où obtenir le pouvoir signifie mettre la main sur une source de revenu colossale.

500 raffineries illégales détruites par la police
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Cameroun: Cyrille Masso, producteur et réalisateur indépendant

«En tant qu’opérateur culturel, je dois savoir combien de projets le compte spécial d’affectation à la politique culturelle finance pour faire mon business plan»

Qui est Cyrille Masso et que fait-il exactement?
Oui je suis Cyrille Masso, j’ai 38 ans, je suis producteur réalisateur indépendant. J’ai une société de production nommée Malo Pictures qui existe depuis 1999. Nous sommes pionniers dans le domaine de la production indépendante au Cameroun. Nous sommes partis d’un constat c’est que beaucoup des structures qui existaient en dehors de la télévision nationale ne produisaient que leurs propres projets. Donc il n’y avait personne pour permettre aux jeunes cinéastes de rêver, accompagner les projets des jeunes. Fort de ce constat et après avoir eu la chance de me former à l’extérieur du pays où j’ai compris le fonctionnement d’un certain nombre de mécanisme de fonctionnement, j’avais donc eu le choix entre rester à l’étranger et de travailler sur mes propres projets et revenir au Cameroun partager cette expérience avec les jeunes et les plus jeunes. Evidemment c’est le second choix que j’ai fait en revenant m’installer à Yaoundé, d’ouvrir une société de production indépendante qui allait accompagner les projets des jeunes. Et c’est comme ça qu’on a commencé dans le domaine du documentaire et je peux prendre comme ça l’exemple du premier projet produit dans notre structure de production, c’est Au-delà de la peine de la réalisatrice Osvlade Lewat. On a fait cette production là sur le plus vieux prisonnier camerounais et par la suite on a enchaîné par des coproductions avec des européens, des asiatiques et même des africains pour pouvoir produire des programmes et c’est comme cela qu’on a commencé à grandir. On a produit pas mal déjà de documentaires, de courts-métrages, des séries, des téléfilms, on a produit il y a six ans un long-métrage de fiction qui a eu le prix spécial du jury au FESPACO en 2007 et d’autres distinctions. Donc voilà en quelque sorte la structure et l’homme.

Et qu’est-ce que ça vous fait d’avoir été le parrain du FIFMI de Ngaoundéré qui s’est déroulé du 8 au 12 janvier 2011?
Je pense que c’est quelque chose qui ne tombe pas du ciel. On sait que c’est le résultat d’un long travail. Ce sont en fait les jeunes qui nous renvoient l’ascenseur parce qu’on a eu le temps de leur prêter une ouïe attentive et parce que parfois ils n’avaient pas d’interlocuteurs ou des gens qui les aidaient à arriver, je pense que si les jeunes croient aujourd’hui à ce que nous faisons, à ce que nous sommes, je pense que c’est tout à fait légitime. Pour nous, ça ne fait que nous réconforter que nous avons opté pour la bonne option il y a douze ans.

Parlant justement de votre formation, quel est le cursus que vous avez suivi?
Moi je suis d’une double casquette, je me reconnais de deux formations parce que vous savez au Cameroun il n’y a pas d’école de cinéma. Je suis passé par le centre de formation de la télévision, à l’époque c’était le CFP et moi j’ai malheureusement ou heureusement eu la chance de rencontrer un directeur qui avait décelé en moi un certain nombre de facultés et qui m’avait admis dans une formation intensive. Par la suite, il s’avère que j’avais des prédispositions cinématographiques et je ne vais pas l’oublier, il y a un ingénieur du son belge, André Booksman, qui m’a dit «écoute tu as des prédispositions cinématographiques» et c’est comme ça que j’ai commencé.

Alors vous commencez comme artiste ou directement comme réalisateur?
Non, comme je l’ai dit, j’ai fait une formation polyvalente, c’est-à-dire une formation audiovisuelle classique. Donc je suis passé par là et j’ai fait mes premiers pas à la télévision parce qu’à l’époque il n’y avait pas autre chose que faire de la télévision pour réaliser une émission, j’étais assistant sur les plateaux des séries, des émissions télé, du journal. En fait je me suis moulé à la télévision, mais ayant une option artistique, je savais que je n’avais pas ma place à la télévision réellement. A l’époque, il y a le directeur des programmes de l’époque Daouda Mouchangou qui m’avait dit «écoute tu n’as pas ta place à la télévision, il serait mieux que tu cherches à travailler avec un cinéaste réellement par rapport à ce que tu aspires» et c’est comme ça que je me suis inscrit et j’ai fait ce qu’on appelle aujourd’hui enseignement à distance. Nous on appelait ça des cours par correspondance. Je me suis inscrit au conservatoire libre du cinéma français, je me suis inscrit à EDUCATEL et j’ai fait comme ça des doubles formations. Par la suite, on a lancé le concours à l’institut des métiers et de l’image de Paris. J’ai eu une bourse parce que c’était la première fois qu’on ouvre les portes aux africains et j’ai eu la chance d’être parmi les premiers et c’était le déclic. Après, j’ai fait X formations dans le domaine de la production parce qu’en terme de réalisation des créations, ça allait mais il fallait maintenant que je fasse une formation en tant que producteur pour pouvoir accompagner les projets des autres et je pense qu’un accent a été mis et je dis toujours merci à certaines structures consulaires ici qui m’ont donné cette chance-là de bénéficier des bourses. Aujourd’hui je continue de me former parce qu’à l’époque, on était dans l’analogie, les moyens de production évoluent et si on ne s’arrime pas, on est en décalage et en déphasage.

Producteur et réalisateur indépendant
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Est-ce qu’on peut avoir votre opinion personnelle sur le rôle de l’état dans le financement de la culture en général et du cinéma en particulier?
Je pense que c’est un peu une question embarrassante pour moi. Parce que parfois je me pose la vraie question. Existe-t-il une réelle politique culturelle au Cameroun?

Et face à cette question qu’est-ce que vous répondez?
Quand vous arrivez au ministère de la culture, on vous dit qu’il y a une politique culturelle qui est mise en place et certain même t’envoie de petites piques en disant «tu es de ceux qui ont bénéficié des fruits de cette politique culturelle!». Ce que je ne refuse pas puisque comme on dit, je ne peux pas cracher dans un plat dans lequel j’ai mangé. Mais à un moment, je dis, je ne dois pas être seul. Pourquoi les autres n’en bénéficient pas? Pourquoi il n’y a pas un mécanisme clair pour que tout le monde qu’il soit au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest du Cameroun puisse bénéficier de manière objective et transparente? On parle d’un compte spécial d’affectation à la politique culturelle, mais quand est-ce que les membres de ce compte siègent? Combien de projets sont financés chaque année? Combien de projets ont déjà été réalisés et soutenus? On ne sait pas, seuls les responsables du ministère de la culture le savent. Moi en tant qu’opérateur culturel, je dois le savoir pour faire comme on dit, un business plan, c’est-à-dire un plan d’affaire qui me permettra de dire si j’encadre par exemple trois jeunes en une année, qu’est-ce que je peux obtenir? Est-ce que je peux obtenir un certain nombre de facilités? Est-ce que je peux créer de l’emploi? Voilà autant de questions que je me pose. Mais la réponse, jusqu’aujourd’hui je ne l’ai pas encore. Elle est au niveau des autorités, mais nous en tant qu’opérateurs, on n’a pas encore cette réponse sur la politique culturelle réelle et aujourd’hui, quand on voit ce qui se passe dans les pays voisins, on se pose la question de savoir pourquoi ça marche là-bas et pas chez nous? Nous sommes en 2011 et pourquoi voulez-vous savoir aujourd’hui pourquoi aujourd’hui un jeune qui veut faire un film ne sait pas où mettre la tête? Ce n’est pourtant pas de l’argent qui manque.

Donc pour vous c’est une question de volonté politique?
Au niveau des pouvoirs publics, il faut revoir la structure. Telle qu’elle est organisée, elle ne fonctionne pas. Peut-être qu’elle a été bien pensée mais au niveau du fonctionnement ou de la mise en application, ça ne fonctionne pas. Les opérateurs de tous bords ne se reconnaissent pas dedans. C’est vrai qu’il y a peut-être certains qui en bénéficient, mais comme on dit, la majorité ne se reconnait pas. Il y a aussi qu’au niveau des opérateurs culturels, eux-mêmes, ils doivent se mettre ensemble afin de se regrouper en pour créer un groupe de pression. Il est temps de mettre un groupe de pression au niveau de l’administration pour que les dirigeants comprennent qu’il est de leur devoir de pouvoir mettre en place des structures qui devraient réellement soutenir la production. Parce que si ces productions ne sont pas soutenues, elles sont vouées à l’échec. Pour le bien-être de la profession et pour le bien être même du ministère de la culture, il faut que ces deux synergies convergent vers une production en quantité et en qualité. Et c’est le Cameroun qui gagne.

Votre dernier mot?
J’ai un souhait c’est que les médias doivent davantage être présents au niveau des évènements culturels parce qu’on a l’impression qu’ils ne viennent que quand il y a de gros sponsors. Pourtant il faut aussi que les médias accompagnent les opérateurs économiques à leurs débuts. Comme on dit, si c’est une question de gombo, ce n’est pas tout le monde qui a le gombo. Dans le cadre de ce Festival, les médias m’ont déçu parce que je ne comprends pas qu’il y ait des correspondants des chaînes de télévision, qu’il y ait plein de journaux et que les journalistes eux-mêmes ne soient pas présents alors même qu’ils ont été invités. On peut s’étonner parce qu’il n’y a pas d’évènement culturel de cette envergure dans l’Adamaoua, parce qu’on a eu des festivaliers qui sont venus un peu de partout dans le monde entier, ce n’est pas une affaire de camerounais seulement, c’est une histoire mondiale. Il y a de la matière vraiment à exploiter au lieu d’aller filmer les tartempions, excusez-moi du terme, la culture doit retrouver sa place, elle doit rentrer dans les priorités de développement de notre pays.

Cyrille Masso
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