Partisans et opposant s’interpellent au sujet de sa pertinence, plaçant le pays dans une impasse politique
L’application de la feuille de route sensée sortir Madagascar de la crise divise sa classe politique. Face à des journalistes le 5 mars 2012, Tantely Andrianarivo le dernier premier ministre du président Didier Raztirak, est convaincu que la feuille de route n’est pas la solution, raison pour laquelle il ne l’a pas signée: Les résolutions issues de telles entreprises malgacho-malgaches étant plutôt d’ordre moral, il faut que l’Armée républicaine exerce son suivi et contrôle de mise en uvre pour garantir son succès, a-t-il insisté. Mais tout cela doit s’effectuer avant la fin du mois d’avril prochain, note-t-il, tout en précisant que la réconciliation est la première étape que le pays doit maintenant franchir pour sortir du « spectacle ». En face on a des positions contraires. Réagissant par rapport à ces initiatives et appels au rejet et l’abandon de la feuille de route, le Leader Fanilo est catégorique: La feuille de route est une loi malgache; elle a été adoptée par le Parlement, validée par la Haute cour constitutionnelle et promulguée par le président de la transition. En tant que loi, elle doit être observée par tous. Discutée et critiquée, cette loi peut comme toute loi peut être amendée si la situation le demande; dans ce cas, il revient au Parlement de l’examiner à nouveau ou de recueillir les suggestions de modification ou de précision a déclaré un porte-parole de ce mouvement.
Trois ans après le renversement du président Marc Ravalomanana, Madagascar est encore dans l’impasse politique. Malgré la signature en septembre 2011, d’une feuille de route censée sortir le pays de cette phase de transition, l’île s’enfonce dans la crise. Les malgaches essaient tant bien que mal de sortir d’une crise qui les mine depuis mars 2009, lorsque le maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, a chassé du pouvoir le président Marc Ravalomanana, contesté par la rue et abandonné par l’armée. Depuis, le provisoire s’éternise sous la forme d’une Haute Autorité de transition (HAT) présidée par M. Rajoelina. Bien qu’il ait officiellement démissionné, M. Ravalomanana n’a guère l’intention de laisser son rival s’imposer. Exilé en Afrique du Sud, il a tenté en janvier de rentrer au pays, mais sans succès. La « communauté internationale », qui accuse M. Rajoelina de coup d’Etat, a suspendu son aide au pays, avant de la reprendre à la fin de février. Pour certains observateurs, cet affrontement révèle des dysfonctionnements plus profonds, d’ordre structurel, qui mettent au jour l’impéritie des élites malgaches et l’échec du modèle de développement imposé au pays depuis des décennies.
