Cameroun-Baham : un homme d’affaires enlevé et tué

Me Jean Fotso alias Papa Mohoua a été retrouvé sans vie hier mercredi à la limite de Bayangam-Batoufam dans la région de l’Ouest.

Après plusieurs jours de recherches, papa Fotso Jean retrouvé assassiné. Porté disparu depuis lundi 06 février 2023, le corps sans vie de Jean Fotso, a été retrouvé mercredi 08 février dans le coffre de sa voiture à la limite de Bayangam-Batoufam dans la région de l’Ouest.

« Jean Fotso, greffier retraité et promoteur du groupe scolaire Mohoua, conduit par des membres de son équipe, était sur une piste pour retrouver ses appareils récemment volés avant d’être subitement injoignable. Trois jours après sa disparition et l’annonce faite sur les réseaux sociaux par le célèbre Nzui Mainto, son véhicule a été retrouvé sur la route Batoufam – Bayangam avec son corps dans la malle arrière. Les principaux suspects arrêtés sont en exploitation en ce moment », rapporte Afrik-Inform TV.

Ses ravisseurs l’ont tué, tailladé le corps et le jeter dans la malle arrière de la voiture de cet ancien greffier au Tribunal de première instance de Douala. « Sont en état d’exploitation en ce moment des personnes chargées du gardiennage de quelques-uns de ses biens à Baham« .

Insécurité: deux otages libérés des mains de ravisseurs à Ngaoundéré

Du matériel de guerre et des munitions ont également été saisis lors d’une opération menée par des éléments de la 31ème brigade d’infanterie motorisée dans la localité de Martap

Deux ravisseurs tués, du matériel de guerre et des munitions saisies, deux malfaiteurs blessés et deux otages libérés, c’est le bilan d’une opération qui vient d’être menée dans la localité de Martap, par les éléments de la 31ème brigade d’infanterie motorisée de Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua.

Enlevés dans la nuit du 23 au 24 juin derniers alors qu’ils étaient en service dans la bergerie d’un opérateur économique de la place, Abdouraïm B, chef berger âgé de 50 ans et Amadou E., 45 ans, ont regagné leurs familles après avoir passé deux jours entre les mains de leurs ravisseurs.

Les deux hommes étaient gardés dans la localité de Mandourou dans l’arrondissement de Martap par quatre individus qui, ayant fait irruption à leur lieu de travail armés de fusils de guerre, ont enchaîné leurs otages avant de les conduire.

C’est grâce au soutien des populations locales et du comité de vigilance, que des éléments de la 31ème brigade d’infanterie motorisée de Ngaoundéré ont pris d’assaut la localité. Un accrochage avec les malfaiteurs présumés leur a donc permis de libérer les deux hommes et de désarmer les ravisseurs.


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Cameroun: 12 otages libérés dans l’Adamaoua

C’est une opération inter-armée qui a permis de rendre la liberté à des captifs issus de la Tchabal. Alors que les ravisseurs ont pris la fuite, les investigations parlent d’exactions étrangères

L’annonce a été faite sur les ondes du Poste national de 19 mars 2016. Deux preneurs d’otages tués, un militaire et un civil blessés par balle, 12 otages libérés, quelques fusils de guerre récupérés. C’est le bilan de l’assaut donné par 200 militaires issus des 31e, 32e et 33e brigades d’infanteries motorisées de Ngaoundéré. Ils ont mené une opération coup de poing contre une bande de ravisseurs estimés à une trentaine d’hommes lourdement armés.

Samedi 12 mars dernier, les truands ont nuitamment fait irruption dans la localité de Mbéwé Margol, non loin de Tchabal. Ils y ont kidnappé Mohamadou N. âgé de 42ans, ainsi que 11 autres personnes dont une fillette de 7 ans et un adolescent de 14 ans.  » A 23h, ils ont cogné à la porte. Je pensais que c’était l’un de mes frères. La porte une fois ouverte, ils m’ont tiré dessus. Ils étaient tous masqués et vêtus de noir », explique l’un des otages secourus.

Les enquêtes menées ont conduit à l’organisation d’une battue a dans une zone escarpée et hautement montagneuse sous la houlette du Commandant de la 31e brigade d’infanterie motorisée, pour un résultat qui a su porter ses fruits. Occasion pour chef de troupe de saluer: « la détermination et la bravoure des éléments sur le terrain. La communauté des éleveurs est invitée à suivre l’exemple de la population de Tchabal qui parce qu’elle a coopéré, nous a permis d’avoir des résultats. »

Au final, le bilan humain de l’assaut fait état de deux preneurs d’otages tués, un soldat de deuxième classé blessé. Sur le plan matériel l’on parle de deux fusils de guerre dont un AK 47 et plus de neufs boites de munitions récupérées.

Le gouverneur de la région de l’Adamaoua, Kildadi Taguieke Boukar, présent sur les lieux de l’opération a tenu a préciser que, « ces malfrats n’étaient pas en tenue militaire camerounaise mais d’origine étrangère. Leur faciès n’est non plus celui de Camerounais. C’est dire que nous sommes envahis par des malfrats venus d’ailleurs. »

Civils et militaires ont loué la coopération inter-armée à l’instar de l’appui aérien de l’Armée de l’air qui a assuré le transport des otages libérés et blessés par un hélicoptère MI 17.
Retranchés dans les collines et dans la broussailles, les ravisseurs quant à eux sont en fuite, toutefois les forces de l’ordre se veulent rassurantes, leur cavale sera de courte durée.

Les soldats camerounais sur la piste des ravisseurs.
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Cameroun: déjà sept mois de captivité pour un élu du parti au pouvoir

Le maire de Lagdo (Nord) faisait partie d’une délégation prise au piège d’une embuscade en mars dans l’Est du pays. Le mystère reste entier au sujet de l’identité et motivations des ravisseurs

Plus de sept mois se sont écoulés depuis l’enlèvement en mars à l’Est d’un élu local du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir) avec quinze autres personnes originaires du Nord et le mystère reste entier au sujet de l’identité et des motivations des ravisseurs, soupçonnés d’être des membres d’un groupe rebelle centrafricain.

En cours d’exécution d’un troisième mandat consécutif acquis lors des récentes élections législatives et municipales tenues en septembre 2013, Mama Abakaï, le maire de Lagdo (Nord), faisait partie d’une délégation prise au piège d’une embuscade tendue par un groupe d’individus armés non identifiés le 19 mars en soirée, à Badan dans l’arrondissement de Garoua-Boulaï, près de la frontière centrafricaine à l’Est.

Composée d’un total de seize personnes parmi lesquelles la dirigeante d’une section du Nord de l’OFRDPC, la branche du parti présidentiel dédiée aux femmes, quatre chefs traditionnels et des opérateurs économiques, cette délégation effectuait son voyage-retour après avoir séjourné à Bertoua, la principale ville de l’Est, à l’occasion d’un deuil.

Dès le départ, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), auteur d’une série d’attaques et de prises d’otages dans cette partie du Cameroun, avait été pointé du doigt d’être le principal suspect de ce rapt. Mais, le groupe du chef rebelle centrafricain Aboulaye Miskine, libéré après un an d’incarcération en septembre 2014 à Yaoundé, avait vite démenti dans un communiqué ces accusations.

Plus de sept mois après, il n’a encore été fait état d’une quelconque annonce de revendication et le moindre indice n’est avancé, du moins par des canaux officiels ni même informels, tant sur l’identité des ravisseurs du maire Mama Abakaï et sa délégation, que sur les mobiles de cet acte et le lieu de captivité des seize otages camerounais.

C’est un fait rare, au regard des résultats exceptionnels obtenus par les autorités camerounaises pour la libération de plusieurs vagues d’otages, pour la plupart d’origine étrangère, aux mains de la secte islamiste nigériane Boko Haram, très active depuis 2013 dans la région de l’Extrême-Nord.

Il y a un mois, une folle rumeur relayée par des journaux camerounais avait annoncé la libération de l’élu local et de ses compagnons d’infortune. Une simple confusion avec un autre groupe de personnes enlevées au cours de cette période dans même région de l’Est, selon les autorités locales dans une réaction officielle donnant lieu à un démenti des informations diffusées au sein de l’opinion publique.

Depuis lors, l’angoisse est à son comble chez les proches des seize otages du Nord. « Ce n’est pas facile. Je n’ai aucune nouvelle de mon mari. Dernièrement, on a dit qu’ils ont été libérés et qu’ils étaient à Yaoundé. On a attendu de les voir revenir, mais rien ne s’est passé », a confié d’une voix prudente Falmata, l’épouse du maire que Xinhua a pu contacter.

Traversée par le fleuve Bénoué, qui coule jusqu’à Lagos, la métropole économique du Nigeria, Lagdo est une petite ville du Nord du Cameroun dotée d’un barrage hydroélectrique, ouvrage de production d’énergie de portée nationale construit il y a près de 40 ans avec l’appui de la coopération chinoise et autour duquel se développe une activité économique basée sur la pêche, avec la participation de ressortissants nigérians, tchadiens et même maliens.

Après 2002 et 2007, Mama Abakaï a été réélu en 2013 à la tête de la commune, résultat d’un engagement au sein du parti au pouvoir qui ne se fait pas sans obstacle, comme dans tout combat politique. Face à lui, de nombreux adversaires sont déclarés et à Lagdo la rumeur n’hésite pas à désigner certains d’entre eux comme des suspects de l’attaque et de la prise d’otages du 19 mars à l’Est.

A 51 ans, ce musulman monogame forme depuis 30 ans avec son épouse une famille de trois enfants, dont un poursuit ses études à l’université à l’étranger et les deux autres des universités camerounaises. « Mon mari a aussi adopté beaucoup d’enfants, qui sont à notre charge. Ils sont au nombre de sept », précise en outre son épouse, Falmata.

Pour surmonter l’épreuve de la longue captivité de son mari, celle-ci multiplie les prières pour implorer l’aide du Ciel. « Dieu est grand. Grâce à lui, on tient le coup. Il y a des gens qui m’aident, comme le préfet par exemple. Il nous rend souvent visite », souffle-t-elle, de sa voix réservée et pleine d’émotion, synonyme de la souffrance qui l’anime.

Elle est surprise d’apprendre que son mari et les quinze autres otages se trouveraient en captivité en République centrafricaine (RCA), depuis leur enlèvement, d’après les hypothèses émises par les services de renseignement.

A Yaoundé, c’est motus, bouche cousue. Une attitude sans doute due à la logique de confidentialité qui a à chaque fois prévalu dans la gestion de tels dossiers, comme cela a été constaté avec les opérations menées avec la plus grande discrétion depuis le sommet de l’Etat lui-même et ayant conduit à la libération de nombreux otages aux mains Boko Haram entre 2013 et 2014.


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