Cameroun : Etienne Eto’o Pineda, tel père, quel fils ?

Le fils de la légende du football camerounais Samuel Eto’o a éclaboussé le match Cameroun-Mozambique (4-1), comptant pour la troisième journée de la Can U20 de tout son talent. Auteur de deux buts et d’une passe décisive, le meneur de jeu des Lionceaux de 18 ans a logiquement été désigné Homme du Match. Le fils a permis aux publics camerounais de se souvenir de son illustre père.

Aligné pour la première fois en match officiel samedi 20 février 2021 sous la tunique vert-rouge-jaune à la griffe du Lion, Etienne Eto’o Pineda a reçu son baptême du feu. Déjà qualifié après deux victoires contre la Mauritanie et l’Ouganda, Oumarou Christopher, le coach des U20 du Cameroun pouvait faire tourner son effectif. C’est ainsi que le très attendu Etienne Eto’o Pineda  a été titularisé d’entrée face au Mozambique, sous le regard vigilant de Samuel Eto’o qui ne loupe pas un match du Cameroun dans cette Can U20, disputée en Mauritanie.

Depuis ses premiers pas sur les terrains du centre de formation de Majorque, un club où son père a écrit l’une des plus belles pages, Etienne Eto’o Pinada a souvent voulu faire comme son papa. Surtout pour le meilleur : il a montré face au Mozambique, que le tempérament peut se transmettre de père en fils. Dans une équipe du Cameroun ayant des joueurs plus expérimentés que lui, il a eu le culot de prendre le ballon du coup-franc des 25 mètres, dès la 8ème minute. La frappe enroulée du pied droit, pleine lucarne, a fait sauter  de joie son papa, qui pouvait difficilement faire mieux.

Sur l’action du penalty, avec son charisme naturel, il s’est empressé de ramasser le ballon devant le regard médusé de son capitaine qui voulait également s’emparer du cuir. Comme dit l’adage : « bon sang ne saurait mentir ».  Son sang-froid aidant, il a pris à contrepied le gardien mozambicain. Positionné dans un rôle de meneur de jeu, le joueur formé à l’école espagnol, il joue simple, en une touche. Si certains observateurs ont noté son physique assez frêle, il compense ce léger handicap, par une belle technique. Il s’est d’ailleurs montré très inspiré  sur sa passe décisive du pied gauche qu’il offre à Kevin Prince Milla.  A noter, cependant,  que ce dernier n’a aucun lien de parenté avec Roger Milla, l’autre légende du football Camerounais.

Face à la presse, le polyglotte Etienne Eto’o Pineda, qui manie avec aisance le français, l’espagnol et l’anglais n’a pas caché sa satisfaction. : « Je suis très heureux, d’autant plus que nous avons terminé la phase de groupes avec 9 points, encaissé un seul but en trois matchs et en marquant six. Je ne peux qu’être content de l’équipe, du travail de chacun de nous. Nous sommes 27 joueurs et nous sommes tous là pour tout donner pour le pays et c’est un rêve de pouvoir marquer dans un match avec l’équipe nationale et surtout d’aider l’équipe, c’est très important. Quand j’ai frappé (le coup-franc Ndlr), je ne savais pas que ça allait aller au fond. C’était si tôt et c’était presque ma première balle que je touchais. Oui, j’ai été très ému. Ma famille, ma mère, ma grand-mère, mon grand-père, mon père, tout le monde, j’ai pensé à eux et aussi au peuple camerounais. J’étais en larmes parce que c’est vraiment émouvant ».

Ainsi donc, Etienne Eto’o Pineda veut marcher sur les traces de son père. Lui qui n’avait pas pu jouer la dernière Coupe du monde U17 en 2019 à cause d’un décret du chef de l’Etat qui restreint cette catégorie aux joueurs locaux se sait très attendu. A lui de montrer chaque fois qu’il mérite la confiance des sélectionneurs. Chez les Eto’o, la dynastie est en marche, à condition de rester humble et surtout très travailleur. Aux très exigeants supporters des Lions d’éviter chaque fois la comparaison avec son illustre père, afin que l’attaquant de Real Oviedo trace lui-même sa propre trajectoire, sans pression malsaine.