Médias: «L’agonie de la presse privée» touche Repères

L’un des principaux hebdomadaires du Cameroun est secoué par une grave crise interne qui menace son existence. Le personnel de la rédaction est en «arrêt de travail illimité» depuis le 1er juin

La rédaction de Repères, l’un des principaux hebdomadaires d’informations générales du Cameroun, est en «arrêt de travail illimité» depuis le 1er juin 2015 à cause de ce qu’elle appelle des «manquements du management» attribués à la directrice de la publication, Mme Régine Touna, veuve de Richard Touna, le fondateur du journal. Ils ont été consignés dans une lettre envoyée au propriétaire de ce périodique privé, le 30 mai dernier.

En termes de «manquements du management», ces journalistes dénoncent, entre autres: «l’absence de salaire depuis cinq mois»; «l’absence de couverture sociale»; «l’absence de contrat de travail pour de nombreux journalistes»; «la suppression sans états d’âme des frais de reportage», «la suppression de réunions entre la direction et le personnel employé», etc. L’ardoise des salaires s’élèverait actuellement à environ 4 millions de F CFA.

Les journalistes concernés par cet arrêt de travail illimité se recrutent du sommet à la base de ce journal paraissant le mercredi. La situation «dure depuis 10 jours», et il ne semble pas y avoir d’issue pour le moment avec la propriétaire, de l’avis de l’un des journalistes concernés. Ce dernier envisage même une probable «dislocation», un départ de l’essentiel des journalistes de cette rédaction, concernés par l’arrêt de travail, si la solution n’est pas apportée.

Il s’agit notamment du directeur de la rédaction, Parfait Nsiki; du rédacteur en chef, Dominique Mbassi; du secrétaire de la rédaction, Sylvain Andzongo; du chef de service «sports», Jean-Robert Fouda; des correspondants de Repères dans les régions, notamment les deux basés à Bertoua et Douala.

Seuls demeurent actuellement dans cette rédaction «deux stagiaires» et «le monteur» du journal, a appris Journalducameroun.com

Sollicitée ce jeudi après-midi, par téléphone, pour donner son point de vue sur cette situation, la propriétaire du journal n’a pas donné de suite à notre requête. Après lui avoir présenté l’objet de l’appel, le contact a été coupé. Au moment où nous clôturions notre article, nous n’avions pas réussi à la contacter de nouveau.

Les signataires de l’arrêt de travail estiment que la DP pourrait par exemple se rapprocher des banques pour solliciter «un prêt» en vue de réguler leur situation. Ces derniers parlent par ailleurs d’un «défaut de management» dans la gestion des finances du journal.

L’hebdomadaire Repères a été créé en janvier 2007 par Richard Touna, décédé malheureusement deux ans plus tard, en janvier 2009. Grâce à son travail et à celui d’autres pionniers de la rédaction, à l’instar de Parfait Nsiki et Dominique Mbassi, il s’est très vite créé une notoriété dans la presse privée camerounaise. Le journal est actuellement dirigé par Mme Régine Touna, la veuve de Richard Touna Ombé.

La question de la viabilité économique des entreprises de presse, ou des organes de presse, au Cameroun, n’est pas une question qui se pose seulement à Repères. Ironie du sort, le 06 mai dernier, le rédacteur en chef de ce journal publiait une enquête intitulée «l’agonie de la presse privée», enquête dans laquelle il présentait les problèmes rencontrés par certains titres du paysage médiatique camerounais. Il eut à évoquer notamment le cas d’un quotidien, où les employés accusaient à fin avril 2015: «19 mois d’arriérés de salaire». «Dans ces conditions, malheur à celui que le vieil âge trouvera dans la profession», écrivait Dominique Mbassi. Aucune des situations décrites par le journaliste n’avait cependant amené toute une rédaction, comme c’est le cas de Repères actuellement, à observer un «arrêt de travail illimité».

Ironie du sort, le 06 mai 2015, Repères a publié une enquête sur l' »agonie de la presse privée ». Ici, la « Une » de cette édition
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Cameroun: Il y a un an, Richard TOUNA décédait….

Une messe a été célébrée en sa mémoire le 22 janvier dernier. Thierry Ndong rend Hommage!

Je suis arrivé vers 19h à ton domicile, ce vendredi 22 Janvier 2010. La messe en ta mémoire, prévue à 17h, est achevée. Je m’en doutais bien. Mais, il fallait bien que je vienne, pour célébrer avec les autres ta « victoire sur la mort ». Oui Richard ! Un an après ton départ précoce, tu vis toujours parmi nous, et de fort belle manière. En ce jour anniversaire, je te vois partout dans cette grande demeure du quartier Mimboman à Yaoundé. Tu es là – bien qu’invisible – aux côtés de ton épouse. Régine TOUNA est en forme. Elle accueille vos visiteurs ; elle s’assure que tout baigne. Les enfants s’amusent avec leurs amis. L’âge de la naïveté. Karol, ton fils aîné, grandit bien. Ségolène, ta dernière née n’en fait pas moins. En cette soirée de retrouvailles, Alphonse et Louis Blaise sont encore au service des invités. Ils prêtent main forte à tes beaux frères. Comme jadis. L’ambiance est bonne enfant. Les images du jour de ton mariage me reviennent subitement. En ces mêmes lieux, une belle fête similaire, après une somptueuse réception en mi-journée au Hilton Hôtel de Yaoundé. C’était il y a trois ou quatre années. C’était hier.

En arrivant ce vendredi, j’ai salué ABB, Léger, Damien, Martial, Parfait. On s’est souvent perdus de vue. Mais, comme à ton habitude, tu nous rassembles et nous réconcilies. Oui Richard ! Toutes ces poignées de main, toutes ces présences, toutes ces amitiés renouvelées permettent de lever les équivoques et de repartir sur de nouvelles bases. La magie de ta médiation a toujours son effet sur nous. Je traîne un peu en sirotant un bon verre de bière à pression. Je discute avec des inconnus, qui ne disent que du bien de toi. Et puis je décide de partir, en filant à l’anglaise. Je dois me reposer après une journée pleine de travail, qui a commencé à Douala et s’achève à Yaoundé. Au portail, ton épouse m’oriente sur une table, comme si j’arrivais à l’instant. J’avais pourtant échappé à ta vigilance. Je m’attable avec Alphonse, l’abbé Thaddée, tes amis et certains des tiens. Je ne cherche pas Brice du regard. Il est en Angola, envoyé spécial de Cameroon Tribune à la CAN 2010.

Un repas est servi par Dodo, l’épouse d’Alphonse. Elle s’occupe également à tenir compagnie aux collègues de madame ton épouse. Les enseignants de lycée et collèges, selon la formule consacrée. On mange en buvant du vin. Régine nous tient à l’ il, malgré ses multiples occupations. De fait, elle est régulièrement sollicitée pour résoudre certains problèmes, dont le moindre n’est pas l’effet néfaste de l’alcool sur certains proches parents. La bagarre et des éclats de voix arrivent. Les derniers convives s’en vont. Et je te vois, désolé dans un coin de la maison. Toi le chantre de la non violence, toi le doux, toi le pauvre c ur. Mais, mieux que moi, tu sais que le monde est ainsi fait.

Je vous quitte finalement dans les coups de 23h, avec la conscience du devoir de mémoire accompli. Je fais définitivement mes aurevoirs à Régine, en promettant de revenir dans un avenir très proche pour un échange en profondeur sur divers points. Elle acquiesce. Mais, m’a -t- elle cru ? Ton épouse en voit tellement des vertes et des pas mûres depuis les douze derniers mois. Elle n’est pourtant pas née de la dernière pluie. Ses faits d’arme ne se comptent plus. Je parlerai uniquement de Repères, qu’elle réussit à faire vivre, malgré toutes les difficultés que tu connais. Chaque mercredi, ton journal est en kiosque, généralement avec fière allure. Un an après son troisième anniversaire, célébré avec faste au Hilton Hôtel de Yaoundé, en ta présence (ta dernière grande sortie publique avant le grand voyage vers l’au-delà), Repères continue à démentir tous les préjugés et à surmonter toutes les difficultés liées à notre secteur d’activité. Tu connais bien le milieu. Chaque mercredi en effet, Repères te permet de parler en regardant chacun de nous dans les yeux. Sommes – nous toujours disposer à t’écouter ? Avons – nous finalement retenu notre langue ? La tournons- nous sept fois avant de parler ? Tu nous laisses chacun face à sa conscience. Nous te disons merci pour cette belle leçon de vie. Toi, le grain de blé tombé en terre, tu as accepté de mourir. Et la moisson de l’espoir des hommes a fleuri en douze mois. Richard. bon anniversaire !

Richard Touna
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La presse camerounaise en deuil: Richard Ombe Touna a cassé la plume!

Le directeur de publication du journal Repères est décédé jeudi des suites d’une courte maladie.

Le journaliste et directeur de publication de l’hebdomadaire REPERES est décédé. Richard Touna, journaliste, directeur de publication de l’hebdomadaire REPERES et collaborateur de l’hebdomadaire JEUNE AFRIQUE a cassé sa plume ce jeudi à l’hôpital de la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) de Yaoundé. Si nous n’avons pas encore des informations précises sur les circonstances de sa mort, on se rappelle qu’il avait été pris d’un malaise à la résidence de Janet Garvey, ambassadrice des Etats-Unis au Cameroun, à l’occasion d’une cérémonie organisée par la diplomate américaine pour célébrer l’investiture de Barack Obama, le nouveau président des USA. Ancien collaborateur du journal LE MESSAGER, Richard Touna a créé l’hebdomadaire REPERES dont la célébration du deuxième anniversaire a eu lieu le 16 Janvier dernier.

Notre souhait est d’opérer le saut qualitatif dont nous rêvons pour parvenir à asseoir une entreprise de presse citoyenne suffisamment utile à la vie sociale et politique du Cameroun.
Richard Touna

Nous revenons sur ses déclarations faites à propos de la célébration du deuxième anniversaire de son hebdomadaire.
« En terme de contenu, nous restons cohérents. Nous essayons de proposer chaque semaine à nos lecteurs une information pertinente, qui puisse contribuer au progrès de la personne qui lit Repères. Il y a maintenant le Business plan en terme de coefficient de rentabilité dans le temps. Sur ce plan, après deux années, notre activité reste largement déficitaire. Et c’est le lieu pour nous ici de lancer un appel en direction des annonceurs et autres partenaires, qui doivent comprendre que la presse n’est pas une activité de pitié. Elle participe même à la crédibilisation de certaines entreprises et de certaines administrations. Les journaux sont des structures qui doivent fonctionner de façon optimale, avec des employés régulièrement rémunérés. C’est tout le sens que nous avons attaché à notre signature de la convention collective. »
Repères a été déclaré et notifié en décembre 2008 par le fonds d’appui à la presse francophone du Sud de l’organisation internationale de la Francophonie comme éligible à ce fonds. Une subvention de 23.000 euros, environ 15.000.000 Fcfa, afin de renforcer son environnement technologique. Ce qui devrait permettre d’acquérir de nouveaux logiciels de traitements de données et l’amélioration du site internet.

Originaire de la LEKIE, il aura été directeur de l’information à Radio Reine et consultant en communication et aura passé 9 ans au Messager avant de partir pour des « raisons de convenance personnelle » comme il l’avait alors déclaré.

Depuis deux ans, il s’attelait à cette nouvelle fonction, cette nouvelle mission qu’il avait résumé ainsi Notre souhait est d’opérer le saut qualitatif dont nous rêvons pour parvenir à asseoir une entreprise de presse citoyenne suffisamment utile à la vie sociale et politique du Cameroun.


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