Cameroun : le MRC poursuit l’exclusion des membres à l’approche du congrès

Après Michèle Ndoki, d’autres membres écopent d’une expulsion du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Une série de sanctions qui suscite des interrogations sur la démocratie au sein du MRC.

Deux autres membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun viennent d’être expulsés du train de la renaissance. Me Richard Tamfu et Armand Noutack II ont été conduit à la porte de sortie du MRC. Le premier, désormais ancien membre du directoire du MRC, a annoncé sa candidature à la tête du parti il y a quelques jours. Mais il était déjà sous le coup de la suspension du directoire du parti à cause de quelques écarts de comportement. Son cas était en étude auprès de l’instance chargée de la discipline.

En annonçant sa candidature, l’avocat était ainsi parti pour challenger le président national sortant Maurice Kamto lors du prochain congrès. Celui-ci est prévu en décembre prochain. Soutien indéfectible de Michèle Ndoki, Richard Tamfu n’ira pas au bout de son rêve malgré le courage et la persévérance dont il se réclame. Lui qui a déclaré avoir pour ambition d’insuffler une nouvelle dynamique au sein du MRC ne présentait pas pour certains une influence considérable face à Maurice Kamto. Sa proximité avec la 1ère candidate déclarée à la présidence du parti exclu récemment, lui aurait valu le même traitement que Michèle Ndoki. Avec Armand Noutack II, ils forment un trio de militants déchus.

Armand Noutack II, ancien membre du mouvement 11 millions de Cabral Libii, est aussi sanctionné. Il est définitivement exclu du MRC. Sa sanction est rendue publique le mardi 1er août. Lui qui a quitté le navire des 11 millions pour intégrer le MRC, n’a plus supporté les choix du président Maurice Kamto. La décision de boycotter les élections en 2020 n’a pas rencontré son assentiment. Il y a manifesté son hostilité comme Michèle Ndoki et même Richard Tamfu. Des camarades du parti n’ont pas manqué de les traiter de traitres ou d’opportunistes pour la simple raison qu’ils s’opposent au président Maurice Kamto, dans un parti qui dit œuvrer pour la consolidation de la démocratie.

Leur exclusion définitive du parti laisse-t-elle d’abord croire qu’au MRC, la démocratie du président nationale est la meilleure ? Et que s’opposer à ses choix exposerait dans ce cas les militants à l’exclusion ? Ensuite, en prenant ces décisions, les responsables du MRC voudraient-ils laisser comprendre qu’ils procèdent ainsi au démantèlement d’un réseau de militants qui travaillaient dans l’ombre pour fragiliser le parti ? La réalité est que le congrès du parti approche. Les enjeux tournent autour du fauteuil de président et du candidat du MRC à la présidentielle de 2025. Il faut bien baliser la voie.

Cameroun : garde à vue pour les avocats Richard Tamfu et Armel Tchuemegne

Les deux ont été interpellés par la police judiciaire, principalement en lien avec les échauffourées qui ont eu lieu au tribunal de première instance de Douala-Bonanjo le 10 novembre

 

Richard Tamfu et Armel Tchuemegne, avocats inscrits au barreau du Cameroun, ont été interpellés par la police judiciaire mercredi et placés en garde à vue, a indiqué à l’AFP un responsable de la police qui a requis l’anonymat.

Me Tamfu a été interpellé mercredi « sans mandat », a assuré à l’AFP Désiré Sikati, membre d’un collectif d’avocats qui réclament la libération immédiate de leurs deux confrères qui étaient toujours jeudi soir dans les locaux de la police judiciaire, selon Me Sikati et Me Hippolyte Meli, autre avocat du collectif.

Me Sikati a rencontré Me Tamfu dans la matinée. « Il m’a dit qu’il lui est reproché des faits supposés d’outrage à magistrat, de troubles du service et destruction » à la suite d’échauffourées, le 10 novembre, au tribunal de première instance de Douala-Bonanjo où les policiers étaient intervenus violemment pour déloger des avocats manifestant pour la libération de deux de leurs confrères poursuivis pour des faits présumés d’escroquerie et d’outrage à magistrat.

Plusieurs avocats avaient été blessés au cours de cette intervention musclée d’éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) et des gendarmes.