Affaires : l’Etat congolais rachète la filiale locale de Société Générale 

L’État congolais annonce la signature d’un accord historique avec le Groupe Société Générale pour le rachat des actions détenues par ce dernier dans sa filiale Société Générale Congo.

Le groupe Vista initialement retenu par Société Générale pour le rachat de sa filiale est mis de côté. En effet, le ministre de l’Économie et des Finances a fait valoir le droit de préemption de l’État congolais pour l’acquisition de l’intégralité des 93,5% des parts détenues par le Groupe Société Générale. « L’opération reste soumise à la validation des autorités réglementaires », lit-on dans le communiqué signé le 31 juillet 2023 par Jean-Baptiste Ondaye.

Dans le cadre de sa vision pour l’avenir du secteur bancaire congolais, l’État congolais annonce qu’il explorera des possibilités de partenariats avec des institutions financières internationales réputées afin d’établir un nouveau partenariat bancaire solide et engagé pour le financement de l’économie nationale. « Cette démarche vise à garantir la continuité des services bancaires de qualité en République du Congo tout en stimulant l’innovation et la modernisation du secteur financier ».

Aussi, dans sa note, l’État congolais tient à assurer la clientèle de la Société Générale Congo et toutes les parties prenantes du secteur financier congolais que la transition se déroulera de manière transparente et dans le respect des prescriptions règlementaires.

Pour mémoire, en juin 2023 le groupe bancaire français annonçait la conclusion d’accords pour la cession de ses parts dans ses filiales au Congo Brazzaville (93,5%) et en Guinée Equatoriale (57,2%) à Vista Bank ainsi qu’en Mauritanie (95,5%) et au Tchad (67,8%) à Coris Bank. Pour le cas du Congo, le ministre des Finances n’avait pas manqué d’annoncer que son pays ne signera pas cet accord qui ne respecte pas les engagements pris la banque française dans un courrier daté du 31 mai 2023. D’autant plus que cette cession s’est faite selon les autorités congolaises en violation des statuts en vigueur et aux dispositions de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique de l’Ohada.

Cameroun : les indicateurs politiques et économiques inquiètent

La crainte d’une multiplication des attaques avant les élections, prévues cette année, et la forte dépendance envers les recettes pétrolières freinent les investissements.

Le Cameroun est classé « C-rated », par une revue 2018 de The Economist Intelligence Unit (EIU), un Think Tank d’analyses des risques. Selon cette agence, le « C-rated » du Cameroun sur le plan politique est synonyme de pays à risques élevés.

« Le gouvernement fait face à de graves risques politiques découlant des [régions] anglophones agitées du pays, les attaques des séparatistes devant se multiplier avant les élections législatives de 2019. Boko Haram, un groupe djihadiste basé au Nigéria, pose également des risques pour la sécurité », note cette évaluation pour le Cameroun.

Le rapport édite par ailleurs que le Cameroun occupe la 13e position (sur 44 notés) des pays ayant les gouvernements les plus autoritaires d’Afrique Sub-Saharienne à côté du Zimbabwe, ou encore de la République Centrafricaine. Le pays est classé 123e sur 165 pays au niveau mondial.

Sur le plan économique, avec un « CCC », le Cameroun est classé parmi les pays à dette souveraine ultra spéculative. « L’économie est fortement exposée aux chocs, du fait de sa dépendance aux exportations de produits de base », relèvent les analystes de EIU. Le rapport ajoute que « des problèmes structurels, tels que la médiocrité des infrastructures et la lenteur des progrès dans l’élargissement de la base de revenus non pétroliers, signifient que la note ne s’améliorera pas à court terme ».

Dans le secteur bancaire, la situation n’est pas plus enviable : « la santé du système bancaire est compromise par la mauvaise qualité des prêts et son exposition au secteur public, qui a été durement touché par la faiblesse des revenus pétroliers. L’accès au financement est limité par un climat des affaires médiocre, une réglementation insuffisante et des informations insuffisantes sur les emprunteurs, en particulier pour les petites entreprises », écrit The Economist.