Depuis quelques jours, les populations de cette région du Cameroun subissent les attaques des bandes armées de la République de Centrafrique. Le ministre descend sur les lieux ce 23 août pour s’enquérir de la situation.
Prendre la mesure des dégâts, échanger avec les forces de l’ordre sur place et discuter d’une stratégie pour endiguer les exactions des groupes armés en provenance de la République Centrafricaine (Rca). Ce sont là quelques objectifs de la visite de deux jours de Joseph Beti Assomo à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est Cameroun. Le ministre de la Défense (Mindef) s’y rend ce 23 août. Il sera question pour lui de faire des descentes dans les localités les plus touchées par l’insécurité.
Depuis quelques jours, des groupes armés en provenance de la Centrafrique (pays limitrophe de la région de l’Est), mènent une incursion dans les localités de la région. Des sources assurent d’ailleurs que ces milices ont essayé de planter leur drapeau sur le territoire camerounais.
En rappel, la région de l’Est est en proie depuis plusieurs années à des tensions diverses. Selon des chiffres de 2014 du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr), la région de l’Est accueillait près de 36 000 réfugiés centrafricains. Ils ont fui les violences perpétrées par les milices ex-Séléka et Anti-balaka à Bangui et dans d’autres villes du nord-ouest de la Rca.
De vives tensions entre les groupes centrafricains Seleka et anti-balaka seraient à la base de cette situation.
La semaine dernière, le sous-préfet de Ngaoundaye, localité centrafricaine, s’est présenté aux autorités militaires camerounaises à Touboro, ville située dans la région du Nord du Cameroun. Il s’y était réfugié pour échapper aux violences opposant les Seleka aux anti-balaka, deux communautés centrafricaines qui entendent imposer leurs convictions politico-religieuses dans leur pays par la force.
Jean Benoît Boumtap a été pris en charge par les autorités camerounaises et se trouve « sous bonne protection ». A la suite de cela, le dispositif militaire a été renforcé au niveau de la frontière qui sépare les localités de Ngaoudaye (RCA) et de Touboro (Cameroun). D’après le quotidien Le jour, la frontière a été fermée. Une décision consécutive aux confrontations récurrentes entre les groupes rebelles centrafricains Seleka et anti Balaka. « La lutte se serait exacerbée depuis que le piquet des militaires camerounais de la Minusca, posté à Ngaoundaye a été levé. Ce dispositif aurait été démantelé à la demande du député de Ngaoundaye », affirme le quotidien Le Jour.
La presse locale, citant l’ex-maire de Ouli, avait présenté Silla Angoula Thomas comme un médecin du HCR enlevé alors qu’il partait donner des médicaments aux réfugiés
Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a démenti une information, relayée en fin de semaine dernière par des médias camerounais, selon laquelle un de ses médecins avait été enlevé dans la région de l’Est par des groupes armés centrafricains est était en captivité dans ce pays voisin.
Dans un communiqué publié lundi, 17 octobre 2016, sa représentation locale, qui invoque une «fausse et stupéfiante information», tient à indiquer qu’«aucun de ses employés ou celui de ses partenaires n’a été enlevé».
Bien plus, apprend-on : à l’annonce de cette nouvelle, le HCR et les autorités régionales ont immédiatement entrepris de passer en revue la situation du personnel et de celui des partenaires intervenant dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord; et qui a révélé qu’aucun employé de ces institutions n’avait été victime d’enlèvement.
Pourtant, dans son édition de vendredi dernier le quotidien à capitaux privés Mutations, citant l’ex-maire de commune de Ouli (Est), Nicolas Ndoké qui avait intervenu sur les antennes d’une chaîne de radio privée émettant dans le chef-lieu de région, Bertoua, avait indiqué que Silla Angoula Thomas, présenté comme un médecin et personnel du HCR, avait été enlevé alors qu’«il partait donner des médicaments aux réfugiés» dans une zone frontalière.
Nicolas Ndoké avait ensuite déclaré que les ravisseurs «ont demandé la somme de 10 millions FCFA pour libérer le médecin du HCR».
Selon le communiqué, pourtant, «l’analyse de la situation des employés du HCR et de ses partenaires a permis de réaliser qu’il n’existe pas et qu’il n’a jamais existé de Dr Silla Angoula Thomas parmi leurs effectifs».
Et l’organisme onusien de saisir cette opportunité pour exprimer sa profonde gratitude aux autorités camerounaises, et notamment aux gouverneurs des régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême Nord et du Nord qui, selon lui, ne cessent de multiplier des efforts énormes pour assurer la sécurité des réfugiés et du personnel humanitaire intervenant dans ces zones.
Les heurts, qui ont conduit au décès de Hassane Bouba se sont déroulés dans la localité de Ngaoui, à l’Est Cameroun
Un lieutenant de la Séléka, un mouvement rebelle en Centrafrique, a été abattu à la frontière avec le Cameroun, au terme d’un accrochage avec des éléments de cette rébellion, a-t-on appris cette semaine.
Les heurts se sont déroulés dans la localité de Ngaoui, à l’Est du pays, un arrondissement situé à la frontière avec la République Centrafricaine lorsque le nommé Hassane Bouba a été abattu par des éléments du Bataillon d’infanterie motorisée (BIM).
D’après certaines sources, «les éléments du 31e BIM patrouillent le long du fleuve Ngou, sis dans l’Arrondissement de Ngaoui qui sépare la République centrafricaine du Cameroun. Soudain, un coup de feu retentit. La réplique est immédiate.
Après quelques minutes d’échanges de tirs bien nourris, Hassane Bouba, né en 1981 à Bangui en RCA, est abattu ». Sur lui, les éléments du 31e BIM récupèrent une arme AK-47, un chargeur, 20 munitions, plusieurs téléphones et des couteaux.
Après une fouille minutieuse, l’on découvrira que ce dernier était un lieutenant du groupe rebelle centrafricain Séléka puisque «sa carte d’identification de membre de la Séléka, délivrée le 18 avril 2013 par le général Nourdine Adam indique qu’il appartenait à la section CIM», précise le communiqué.
A en croire une source militaire, Hassane Bouba était à la tête de plusieurs éléments dont certains ont été arrêtés tandis que d’autres ont pu s’enfuir.
Pourtant lui comme certains autres éléments de la Séléka vivaient dans le camp des réfugiés de Borgop (Est), où il avait réussi à se faire recenser comme un réfugié.
Revenu en Centrafrique, Noureddine Adam inquiète les partenaires internationaux, puisqu’il a noué une alliance avec une partie des anti-balaka restés fidèles à Bozizé
Mercredi, 14 octobre 2015, une discrète réunion s’est tenue à Kaga-Bandoro dans le nord de la Centrafrique (RCA). Une délégation des représentants de la communauté internationale a rencontré Noureddine Adam, le leader du FPRC, l’une des quatre factions de l’ex-Seleka. Ce sont ses hommes qui ont affronté les forces internationales le week-end dernier non loin de Sibut. Noureddine Adam, fraîchement revenu en Centrafrique, inquiète les partenaires internationaux. En effet, pour la première fois depuis le début de la crise, il a noué une alliance avec une partie des anti-balaka restés fidèles à Bozizé.
C’est un gros motif d’inquiétudes pour les partenaires internationaux de la RCA : l’alliance du FPRC, et d’une partie des anti-balaka avec qui ils ont négociés à Nairobi en début d’année, plaidant un temps pour une troisième transition sans Catherine Samba-Panza. Il semble que ceux que l’on nomme aujourd’hui les «nairobistes» n’ont pas renoncé à cet agenda.
«Nous avons accepté la première transition et nous avons vu que ça n’a pas abouti, estime Moustapha Saboun, coordinateur politique du FPRC. Ils sont allés à la prolongation, on a accepté et maintenant, ils sont à la porte de la troisième transition et rien n’a été fait. Donc, nous nous sommes rendu compte que ceux qui détiennent aujourd’hui cette formule de ramener définitivement cette paix, c’est le FPRC ex-Seleka et les anti-balaka ensemble».
Violents affrontements à Sibut
Les évènements de Sibut, ces derniers jours, ont sonné l’alerte. Les rumeurs sur les velléités de Noureddine Adam de faire descendre ses hommes sur Bangui se sont révélées vraies. La réponse des forces internationales a été ferme, l’ordre a été de faire de l’axe Bambari-Sibut une ligne infranchissable pour les groupes armés.
Il est peu probable que cette politique ait changé, mais en venant à Kaga, les ambassadeurs internationaux ont pu entendre les revendications de Noureddine Adam, selon l’un de ses alliés, Abdoulaye Issen: «Noureddine Adam a expliqué pourquoi cette descente, parce que les hommes sont fatigués. Ca fait dix ans qu’ils sont cantonnés et ça fait dix ans qu’il n’y a pas de solution. La transition est incapable, la transition a échoué. Maintenant, il faut absolument une solution».
De leur côté, les autres mouvements issus de la Seleka, comme l’UPC ou le MPC, ont regardé de loin les man uvres de Noureddine Adam et n’ont surtout pas voulu y prendre part.
Des soldats de l’ex-Seleka en patrouille, près de Bambari, en mai dernier. Droits réservés)/n
Le chef rebelle centrafricain Abdoulaye Miskine, leader du FDPC a été libéré jeudi après plus d’ un an de détention à Yaoundé
Le chef rebelle centrafricain Abdoulaye Miskine, leader du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) ayant appartenu à l’ex-coalition rebelle de la Séléka qui avait porté son chef de file Michel Djotodia au pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui, a été libéré jeudi après plus d’ un an de détention à Yaoundé, a appris Xinhua de source sécuritaire.
« Miskine a été libéré et en direction du Congo par vol spécial », a rapporté cette source.
Cette libération, selon cette source, fait suite à un échange de prisonniers entre le pouvoir de Yaoundé et le FDPC, qui détenait en otages depuis septembre et octobre 15 ressortissants camerounais et un prêtre polonais, Mateus Dziedzic, libérés mercredi grâce à une médiation congolaise, selon un communiqué officiel.
Membre de la Séléka qu’il abandonne par la suite au moment de l’ assaut final contre le régime de François Bozizé pour des raisons encore inconnues, Abdoulaye Miskine, dont on dit aussi qu’il est d’ origine tchadienne, avait été arrêté en septembre 2013 à Bertoua dans l’Est du Cameroun après une série d’attaques menées par son groupe armé sur le territoire camerounais.
Blessé lors de combats ayant opposé son groupe en mai 2013 aux combattants de l’ex-rébellion dans l’ouest de la République centrafricaine (RCA), son fief proche de la frontière avec le Cameroun, il avait pourtant été accueilli pour des soins à l’ hôpital régional de Bertoua et avait séjourné à Yaoundé pour des contacts tenus secrets avec les autorités, en vue de la résolution de la crise centrafricaine.
Transféré à Yaoundé après son arrestation, le chef rebelle centrafricain vivait en résidence surveillée dans une case de passage des services de renseignement camerounais, d’après les informations recueillies par Xinhua.
Depuis lors, ses partisans ont multiplié les attaques et les enlèvements au Cameroun pour mettre la pression sur les autorités camerounaises pour sa libération, obtenue dans le cadre d’un échange de prisonniers avec le concours d’une médiation du président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine.
Aucune déclaration officielle camerounaise n’a été faite sur cet un acte qui, explique-t-on cependant les sources sécuritaires, s’inscrit surtout dans le processus de normalisation et de réconciliation nationale en cours en RCA qui veut que, comme les autres mouvements politico-militaires centrafricains, le FDPC soit transformé en parti politique.
« Le FDPC représente le groupe armé centrafricain le plus dangereux qui mène des attaques ici à l’Est. Les ex-Séléka et les anti-Balakas,on les gère plus facilement », souligne une source sécuritaire en service dans cette partie du pays.
Des experts du l’ONU ont recommandé au Conseil de sécurité de décréter des sanctions ciblées contre l’ex-président centrafricain, accusé de torpiller la transition politique à Bangui
M. Djotodia est la principale personnalité figurant sur une liste d’une quinzaine de noms de cibles potentielles de sanctions des Nations Unies, qui comprend également des chefs militaires.
Il s’agit pour l’instant de propositions et aucune décision n’a été prise, ont souligné les diplomates. La liste, dressée par un groupe d’experts indépendants, est soumise au Comité des sanctions, qui dépend du Conseil de sécurité et décidera du nombre et de l’identité des sanctionnés. Aucun délai précis n’a non plus été fixé pour une décision, qui prendra de toute façon plusieurs semaines.
Ces sanctions ciblées, prévues par une résolution de l’ONU du 28 janvier dernier, consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Selon un diplomate, les membres du Conseil hésitent entre accroître la pression sur M. Djotodia ou le ménager pour l’inciter à participer au forum de réconciliation nationale prévu en janvier à Bangui et qui constitue la prochaine grande échéance politique.
En mai dernier, le Conseil de sécurité avait frappé de sanctions trois responsables centrafricains: l’ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka Levy Yakété et le numéro deux de l’ex-coalition rebelle Séléka, Nourredine Adam. Le nom de M. Djotodia, qui vit en exil à Cotonou, avait à l’époque été évoqué mais n’avait finalement pas été retenu. Par contre, il faisait partie des cinq responsables centrafricains qui avaient été sanctionnés en mai par les Etats-Unis.
Chef de la rébellion à dominante musulmane de la Séléka, M. Djotodia était arrivé au pouvoir en mars 2103, à la faveur de la prise de Bangui par son mouvement et de la chute du régime de François Bozizé.
Affaiblie par l’intervention de l’armée française et de la force africaine Misca, la Séléka avait dû évacuer Bangui début 2014 et s’est retirée depuis lors dans ses fiefs du nord du pays, où elle est aujourd’hui très divisée.
Des affrontements ont eu lieu lundi entre des bandes armées et les forces de défense à Ngaoui dans la région de l’Adamaoua,
Au Cameroun, des affrontements ont eu lieu lundi entre des bandes armées et les forces de défense à Ngaoui dans la région de l’Adamaoua, à la frontière avec la République centrafricaine. Le pays, déjà en proie à une guerre ouverte contre Boko Haram le long de sa frontière avec le Nigeria, doit aussi faire face à sa frontière avec la RCA à des incursions d’éléments incontrôlés de Seleka et anti-balaka qui sèment la terreur dans la région.
L’accrochage dans la localité de Ngaoui près de la frontière avec la RCA a eu lieu très tôt dans la matinée de lundi. Les assaillants avaient pour intention, selon le sous-préfet de la région, de faire libérer quelques-uns de leurs compagnons détenus dans un commissariat de la ville.
La tension à ce poste frontière remonte en réalité à jeudi dernier, après l’assassinat par des miliciens centrafricains, d’un riche commerçant camerounais dans la localité de Saboua. La frontière entre les deux pays a aussitôt été fermée et les bandes armées, non clairement identifiées qui ont attaqué Ngaoui, ont été violemment contrées par les forces camerounaises.
Autre front dans le Nord
A Limani, dans la région de l’Extrême-Nord, et quasiment dans le même temps, une autre faction de l’armée camerounaise faisait face à des assaillants de Boko Haram. La secte islamiste exerce dans la région une pression quasi quotidienne notamment autour des villes de Kolofata et Fotokol.
Ces dernières semaines, elle a essuyé de gros revers dans ses combats face aux soldats camerounais mais sans jamais relâcher son harcèlement.
Des soldars camerounais sur le terrainDroits réservés)/n
Le rapt est survenu samedi dans à Garoua Boulai, à l’est du Cameroun. Les rebelles qui ont attaqué la localité de Béthanie réclament la libération de leur chef détenu au Cameroun
Neuf personnes dont un chef de village de l’Est du Cameroun ont été enlevées lors d’un assaut mené samedi matin par les combattants du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), groupe rebelle créé par Abdoulaye Miskine détenu depuis un an à Yaoundé, a appris Xinhua samedi soir d’une source sécuritaire dans la région. Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune et le quotidien privé Mutations de ce lundi font plutôt état de huit personnes enlevées. Le gouverneur de la région de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a confirmé cet enlèvement.
Ces otages, selon la source de l’agence de presse Xinhua, sont des villageois de la localité de Béthanie frontalière de la République centrafricaine (RCA) et proche des bases du FDPC qui avait pris part au conflit entre l’ex-alliance rebelle de la Séléka et le régime de François Bozizé avant de s’en éloigner au moment de l’offensive finale ayant conduit à la prise du pouvoir de Michel Djotodia le 24 mars 2013 à Bangui.
« Ce sont des personnes qui se rendaient au champ. Le chef du village en fait partie. Comme c’est une zone où les populations vont d’un côté à l’autre de la frontière, les rebelles de Miskine ont profité de cette liberté de mouvements pour mener leur incursion.Pendant des heures, ils ont tiré des obus en direction de notre territoire. Ils réclament la libération de leur chef », a- t-elle relaté.
Les quotidiens Cameroon Tribune et Mutations relèvent que c’est la deuxième attaque de l’année sous le même prétexte. En mai 2014, les combattants de la Fdpc avaient enlevé 18 Camerounais dans un bus de transport public à Yoko-Siré, localité située à 08 Km de Garoua Boulaï, en exigeant la libération d’Abdoulaye Miskine.
De son vrai nom Martin Koumtamadji, le général Abdoulaye Miskine est un chef rebelle présenté comme étant originaire du Tchad mais un acteur clé de la lutte armée en RCA. Il est pour cette raison signataire d’un accord de cessez-le- feu avec l’ex-régime centrafricain de François Bozizé en février 2007 sous le parrainage du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Il s’était cependant tenu à l’écart du dialogue intercentrafricain sanctionné par un accord politique pour une sortie de crise dans ce pays pauvre d’Afrique centrale entre ce même pouvoir et ses adversaires dont l’ex-coalition de la Séléka le 11 janvier 2013 à Libreville (Gabon).
Blessé lors d’une attaque de celle-ci contre ses positions quelques semaines plus tard, il s’était réfugié avec une partie de ses hommes à Bertoua, principale ville de l’Est du Cameroun où cette présence avait fini par agacer les autorités de Yaoundé, non contentes des attaques répétées contre les forces de sécurité nationales basées dans cette région. C’est ce qui explique son arrestation suivie de son transfert en septembre 2013 dans les services de renseignement camerounais à Yaoundé où il reste en détention un an après.
Abdoulaye Miskine, le chef rebelle centrafricain serait détenu depuis plus d’un an à Yaoundélanouvellecentrafrique.info)/n
La présidente de transition de la RCA, Catherine Samba Panza, a nommé un nouveau Premier ministre dimanche. Sa première interview accordée à un média français
La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a nommé dimanche, 10 août 2014, Mahamat Kamoun, un musulman, comme nouveau Premier ministre pour diriger la transition politique. C’est une première depuis l’indépendance du pays. Mahamat Kamoun, précédemment conseiller spécial à la présidence, est un spécialiste des finances. Il avait été directeur général du Trésor sous le président François Bozizé (au pouvoir de 2003 à mars 2013). Il a aussi été un proche collaborateur de Michel Djotodia, après que ce dernier, chef des rebelles de la Seleka, a pris le pouvoir en 2013. Il a accordé sa toute première interview à Radio France Internationale (RFI)
Vous venez d’être nommé Premier ministre. Quelle est votre première réaction à cette nomination ?
Ma première réaction, c’est d’abord de remercier madame la présidente de la République pour la confiance et surtout pour avoir porté son choix sur ma modeste personne, remercier également toutes les forces vives de la Nation avec lesquelles elle a eu des entretiens et des consultations approfondis et dont les conseils ont été déterminants pour ses choix. Le critère confessionnel a joué un rôle mineur dans la nomination, contrairement à ce que les uns et les autres peuvent penser. Je me pose comme un homme plein d’humilité, un homme compétent et ouvert, rassembleur. La réconciliation fait partie de l’action que le gouvernement de transition est appelé à mettre en uvre. Donc avec tous les Centrafricains, le gouvernement, la communauté internationale, nous allons aller dans ce sens. Un premier cap a été franchi à Brazzaville. Ensuite avec le médiateur et les autres partenaires, nous allons attaquer la deuxième phase qui est le dialogue, les consultations populaires à la base au niveau des 16 préfectures de la République centrafricaine. Et ensuite, il y aura l’organisation d’un forum au niveau de Bangui, de réconciliation nationale.
Qu’est-ce que vous considérez aujourd’hui comme votre priorité en tant que nouveau Premier ministre ?
La priorité des priorités, c’est d’abord se pencher sur la formation du prochain gouvernement, lequel gouvernement doit être inclusif comprenant toutes les forces vives de la Nation. Nous allons mettre en place une équipe gouvernementale qui est composée de toutes les sensibilités politiques de ce pays et c’est ensemble que nous allons pousser l’action gouvernementale. Notre mission sera essentiellement de réussir cette transition.
Quel est votre message à la fois aux anti-Balaka et aux Seleka ?
Les anti-Balaka, les Seleka, les Centrafricains qui nous connaissent, ils savent de quoi nous sommes capables. Lors des accords qui ont été signés lors du forum de Brazzaville, ces deux entités ont démontré aux yeux du monde entier qu’ils étaient pour la paix et qu’ils étaient prêts à déposer les armes pour se consacrer à l’ uvre de reconstruction nationale. Donc nous avons confiance aux responsables de ces deux entités pour nous soutenir dans ce rôle difficile de reconstruction de notre pays.
L’application des accords de Brazzaville, c’est l’un de vos chantiers importants ?
C’est l’un des actes majeurs de notre action et de tous ceux qui nous accompagnent dans cette entreprise de transition. La situation est tributaire de la sécurité. Sans sécurité, comment voulez-vous que les gens puissent exercer leurs activités dans les champs ? Sans sécurité, comment voulez-vous que les gens puissent écouler leurs produits ? Et sans sécurité, comment voulez-vous que les gens puissent avoir du sel, du savon, qu’ils reviennent dans leurs domiciles respectifs ? Donc la sécurité est la priorité numéro un. Ensuite, il faut assister les gens et les inciter à revenir chez eux. C’est pour cela qu’avec les organismes humanitaires, nous allons continuer le travail pour permettre à chaque Centrafricain de revenir chez lui, et aussi à ceux qui sont à l’extérieur. Si nous voulons aller aux élections, il faut maintenant tout faire pour que les gens regagnent le pays.
Quel est le message que vous avez envie de délivrer aux Centrafricains aujourd’hui ? Qu’est-ce que vous avez envie de leur dire ?
Les Centrafricains me connaissent. Je leur demande du calme, c’est au pied du mur qu’on voit le maçon. Et surtout, ils font partie, ils sont au c ur de la politique du gouvernement que j’ai à nommer.
Quel est l’état dans lequel vous trouvez la Centrafrique en ce jour où vous êtes nommé Premier ministre ?
Si on fait une rétrospective de la situation du pays au moment où la présidente de la République, madame Catherine Samba-Panza, accédait à la magistrature suprême du pays, six mois après il y a eu des progrès importants : en termes de sécurité, sur le plan social, en termes de relance économique. Et tous ces résultats, il faut les mettre sur le dos du gouvernement sortant dirigé par André Nzapayèkè. La communauté internationale également avec la force Sangaris, la Misca, tout le monde a uvré, tout le monde a mis du sien pour pouvoir arriver à cette situation. Nous sommes conscients que beaucoup reste à faire. Mais il ne faut pas non plus oublier les résultats qui ont été enregistrés à ce jour.
Mahamat Kamoun, nouveau Premier ministre de la Centrafriquecentrafriquelibre.info)/n
Les délégués de l’ex-rébellion ont encoure boudé les discussions sur la paix en Centrafrique mercredi matin
Les délégués de l’ex-rébellion Séléka ne sont pas encore prêts à rejoindre les discussions de paix pour la Centrafrique qui se déroulent à Brazzaville, a déclaré mercredi matin leur chef, Mohamed-Moussa Dhaffane. « Nous poursuivons nos pourparlers en interne. Nous n’avons pas encore pris la décision d’aller au forum », a déclaré M. Dhaffane à l’AFP à quelques heures de la clôture prévue des négociations.
Près de 170 délégués centrafricains sont réunis depuis lundi à Brazzaville pour un « Forum pour la réconciliation nationale et dialogue politique » dont le but premier est de mettre fin à la violence pour pouvoir relancer un nouveau processus politique de sortie de crise.
Mal engagé dès avant même d’avoir commencé, le Forum a pris un très mauvais tour quand M. Dhaffane, chef de la délégation de la branche officielle de la Séléka (le mouvement s’est scindé récemment en deux branches), a posé comme préalable à toute discussion l’acceptation du principe d’une division du pays, position jugée inacceptable par la grande majorité des négociateurs.
Pour tenter de sauver les discussions, les autorités congolaises, qui assurent la médiation et l’organisation du Forum au nom de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont fait venir mardi soir « neuf chefs militaires » de la Séléka.
Mais leur présence n’avait encore rien débloqué mercredi en milieu de matinée. La reprise des discussions, prévue initialement pour 09h00 (08h00 GMT) a été reportée à midi, la cérémonie de clôture étant maintenue pour 15h00, a-t-on appris auprès organisateurs.
Du côté de la Séléka, on indiquait maintenir l’exigence de reconnaissance du principe d’une division du pays avant toute discussion. La délégation devait être reçue avant midi par le président congolais Denis Sassou Nguesso et comptait sur sa médiation. La volte-face de M. Dhaffane a agacé bon nombre de négociateurs qui lui reprochent de chercher à gagner du temps, de ne rien vouloir résoudre ou d’être dépassé par les événements.
La présidente de transition de la Centrafrique Catherine Samba Panza et le président congolais Denis Sassou Nguesso le 21 juillet 2014 à BrazzavilleAFP / Guy-Gervais Kitina)/n
«Agissons en RCA avant que l’attention de la communauté internationale ne soit détournée par d’autres événements», a conseillé le président congolais
Le sommet de Brazzaville qui s’est ouvert, lundi, en présence des autorités centrafricaines de transition, des représentants des groupes armés belligérants et d’autres de la communauté internationale, doit aboutir à un accord de cessation des hostilités entre Seleka et Anti-Balaka, «avant que l’attention de la communauté internationale ne soit détournée par d’autres évènements dans le monde» selon le président congolais, Denis Sassou Nguesso. Le chef de l’Etat congolais et médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso, a ainsi appelé les participants au forum de Brazzaville à se ressaisir, afin de conduire leur pays dans la paix et la sécurité et lui épargner un nouveau cycle de violences. Sassou Nguesso a lancé cet appel à l’ouverture des travaux du forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique inter centrafricain, qui vise la conclusion d’un accord de cessation des hostilités et d’un accord de désarmement, première étape importante du processus de dialogue politique et de réconciliation nationale en RCA, nécessaire pour la restauration de la paix dans ce pays.
Le président congolais a par ailleurs, appelé au désarmement des groupes rebelles qui combattent, pour la réussite de la mission des nations unies pour la sécurité en république centrafricaine (MINUSCA), qui doit prendre le relais de la Mission internationale pour la sécurisation de la Centrafrique (MISCA), sous conduite de l’Union africaine, dont le mandat s’achève en septembre prochain. «Il nous faut des engagements pour conduire à son terme cette transition de manière pacifique et consensuelle avec la participation de tous. Il nous faut accélérer le calendrier de stabilisation du pays, condition indispensable à la réussite de l’opération de maintien de paix des nations unies», a souligné le médiateur de la crise en Centrafrique. «Votre pays a déjà atteint l’abime, il ne peut plus s’enfoncer davantage dans la désintégration, vous ne pouvez plus que vous relever. Le moment est venu de tirer les leçons de toutes les expériences passées et la décision vous revient», a lancé M. sassou. «De plus en plus, nous ne cessons de mettre l’accent sur la nécessité pour vous, de vous approprier le processus de retour à la paix, à la sécurité, à l’unité, à la réconciliation nationale et à la prospérité dans votre pays», a-t-il également indiqué.
Près de 200 représentants de la société civile, des pouvoirs publics, des confessions religieuses et des milices anti-balakas et Séléka venus de la Centrafrique participent du lundi au mercredi à ces assises qui connaissent également la participation des représentants des Nations Unies, de l’Union européenne, de la CEEAC, de l’UA. Réunis autour de la médiation congolaise du Président Denis Sassou Nguesso ces protagonistes réfléchiront à des solutions à la crise centrafricaine dont la gravité s’est illustrée sur les plans humain, socio-économique et politique. Principal objectif: arriver à un accord de cessation des hostilités entre Seleka et Anti-Balaka. «Brazzaville est pour nous une opportunité importante pour relancer le dialogue entre Centrafricains. Relancer le dialogue pour qu’ensemble, nous arrêtons de nous entretuer, pour qu’ensemble, nous décidons d’arrêter les hostilités, les violences. C’est très important !» a déclaré la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, à son arrivée à Brazzaville. «Il est important que la cause centrafricaine ne devienne pas une cause oubliée. Beaucoup d’événements secouent le monde et il suffit de très peu pour que l’attention de la communauté internationale s’oriente vers autre chose. Le fait que tout le monde soit à Brazzaville est, à mon avis, un bon signe» a déclaré Denis Nguesso, à l’aéroport de Brazzaville, en accueillant la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza.
Selon les organisateurs, ce sommet envisagera d’éventuels leviers financiers pour la République Centrafricaine afin de l’accompagner dans le processus du dialogue et de faciliter la réconciliation interne. Des opérations de démobilisation des miliciens en facilitant leur réinsertion socio-économique, de ramassage d’armes sont prévues. Des objectifs tels la réorganisation de la force publique, la relance de la vie économique et l’organisation des élections sont à l’ordre du jour.
Le président Denis Sassou N’Guesso au Forum de Brazzaville sassou.net )/n
La capitale du Congo accueille les leaders politiques centrafricains de lundi à mercredi pour le « Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique »
Une nouvelle tentative de réconciliation nationale destinée à ramener la paix en Centrafrique se déroule de lundi à mercredi à Brazzaville mais elle est mal partie avant même d’avoir commencé. Selon le groupe de contact international sur la Centrafrique (une trentaine de pays ou organisations internationales) qui en est l’initiateur, l’objectif du « Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique » est de « convenir de l’arrêt de toutes les violences », avec la signature d’un « accord de cessation des hostilités, du désarmement des groupes armés et d’un nouveau cadre politique de la transition ».
Pourrait alors suivre, dans quelques semaines, et si les armes se taisent pour de bon, un dialogue inter-centrafricain dans le pays et dans les camps de réfugiés, avant un éventuel forum national de réconciliation et de reconstruction en octobre à Bangui.
Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka, la Centrafrique est plongée dans le chaos. Les violences intercommunautaires quasi-quotidiennes ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Les ex-rebelles Séléka, majoritairement musulmans, et les milices anti-balaka (majoritairement chrétiennes) s’affrontent dans un cycle meurtrier et sanglant d’attaques et de représailles dont les civils sont les premières victimes.
A Brazzaville, les autorités congolaises attendent près de 170 représentants centrafricains: membres du gouvernement et du parlement de transition, des groupes armés, des partis politiques et de la société civile. Du côté de la Séléka et des anti-balaka, les divisions internes, d’un côté comme de l’autre, compliquent le choix d’un interlocuteur assez représentatif et influent pour engager un processus de paix solide. La classe politique et la « société civile », elles, sont divisées sur l’opportunité d’aller à Brazzaville, certains réclamant que la réunion se tienne à Bangui.
Gestion contestée de la crise
Cette question de la représentativité et le peu de temps prévu pour la rencontre risquent « de peser sur sa réussite et sur la mise en oeuvre des décisions qui y seront prises », estime Thierry Vircoulon, directeur du programme Afrique centrale du cercle de réflexion International Crisis Group.
Plusieurs partis politiques et chefs religieux centrafricains – toutes confessions confondues – ont déjà annoncé leur refus de se rendre à Brazzaville, jugeant plus opportun d’organiser le forum dans leur pays. L’interventionnisme des pays de la région pour tenter de régler la crise est mal vécu, qu’il s’agisse du Gabon ou du Tchad, qui ont abrité des sommets n’ayant rien arrangé, ou encore du Congo, dont le président Denis Sassou Nguesso assure la médiation pour la crise centrafricaine au nom de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
A côté de ses pairs des pays voisins, la présidente de transition de la Centrafrique, Catherine Samba Panza, qui a confirmé sa présence à Brazzaville, en est réduite à un rôle de figurante.
« Le refus de certains d’aller à Brazzaville exprime un rejet ou une critique de cette gestion par la région », considérée comme une mise sous tutelle qui a échoué jusqu’à présent, commente M. Vircoulon. Les pays voisins, eux, manifestent leur exaspération face à une classe politique centrafricaine qu’ils jugent indigente.
En dépit du déploiement d’une force africaine (Misca) et française (opération Sangaris), la Centrafrique, ancienne colonie française riche en pétrole, en uranium et en diamants, reste livrée aux violences et aux pillages et traverse une grave crise humanitaire avec des centaines de milliers de déplacés.
Catherine Samba Panza, présidente de transition de la RCA prend part au Forum pour la réconciliaton nationaleDroits réservés)/n
Objet : appel à la France pour la neutralisation de la Séléka
Monsieur le président de la République française,
Ma préoccupation porte sur l’absence de protection des populations civiles en Centrafrique, y compris les réfugiés internes qui manquent de tout. Sans oublier les personnes déplacées, tel que demandé par l’ensemble du peuple Centrafricain, ainsi que le réarmement de nos forces de défense et de sécurité qui est impératif pour la paix et la quiétude du peuple centrafricain.
Cette organisation criminelle appelée SELEKA qui tisse de liens étroits avec la Secte Boko Haram demeure une force nuisible à la paix. Seule la neutralisation de la Seleka permettra une vie en parfaite harmonie entre les deux communautés qui vivaient jadis en bonne intelligence. Cette situation est inquiétante et risque de mettre en danger la vie du peuple centrafricain qui aspire à la paix gage de développement. Les déplacés internes centrafricains ainsi que ceux des centaines de milliers de civils vulnérables qui vivent dans les zones sous contrôle de la seleka voudraient voir ce conflit prendre fin.
La France a joué un rôle déterminant dans la protection des civils en Centrafrique. La Seleka bénéficie du ralliement de certains groupes armés. Les raisons qui ont milité en faveur d’une opération de sécurisation et de la protection des déplacés et des populations locales subsistent. L’insécurité et les graves violations des droits humains se sont aggravées dans le nord de la République centrafricaine et augmenteront certainement de façon importante si rien n’est fait.
Des atteintes aux droits humains, notamment des viols et autres violences contre les femmes, le recrutement d’enfants soldats continue de se produire dans un contexte d’insécurité latente dans le nord de la Centrafrique.
Les responsables de ces atteintes aux droits humains bénéficient d’une impunité quasi-totale : Michel Djotodia, Nourradim Adam, Moussa ASIMEH et Dhaffane ont battu le record en terme d’impunités. Ils commettent des atrocités depuis le 10 décembre 2012 jusqu’à ce jour. Dans le cadre des négociations relatives à l’avenir de la Centrafrique qui auront lieu à Brazzaville, nous demandons que la France prenne les devants pour des actions concrètes afin que le nord de la République centrafricaine soit sérieusement pris en compte dans toute décision.
A cet effet, nous vous exhortons à peser de tout votre poids au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies pour l’arrestation et le jugement de ces criminels.
Nous vous prions d’agréer, monsieur le Président, l’assurance de notre très haute considération.
Ils dénoncent la spirale de violence dans laquelle s’enlise la Centrafrique en dépit de l’élection de la présidente de transition du pays
Dans un contexte de crise et de violences tombées dans une spirale infinie, les évêques de Centrafrique dénoncent les méfaits dévastateurs du conflit et la situation dans laquelle le pays s’enlise. L’élection de Catherine Samba Panza, pour mener à terme la transition gouvernementale, ne suffit plus à relancer l’espoir de voir cette crise se résoudre pacifiquement tant les actes mettent du temps à se concrétiser.
Une insécurité constante
Bien que les tueries de masse aient diminué et malgré le déploiement de forces internationales pour soutenir le peuple centrafricain, l’insécurité est encore grande. De nombreux groupes armés poursuivent leurs exactions sans être inquiétés. De véritables chasses à l’homme sont menées contre des civils bien souvent sans aucune raison. La supposée appartenance à un groupe ou à un autre entraine des parodies de justice et des actes sanglants toujours impunis par un État dépassé par la situation. Les religieux et tout le personnel pastoral n’est pas épargné par ces crimes. Enlèvements, pression psychologique, tentative d’assassinat, pillages. La liste de ces drames que dressent les évêques de Centrafrique est longue malheureusement.
Une précarité sanitaire et alimentaire
De nombreux villages ayant été détruits, beaucoup de Centrafricains n’ont plus rien ni où aller. L’instabilité de la situation empêche la reprise des cultures agricoles entraînant d’importants risques de famine à long terme. S’ajoute à cela l’insalubrité des camps des réfugiés où l’accès aux soins est particulièrement difficile. La détresse humanitaire de ces millions de personnes est en passe de se transformer en crise sanitaire grave.
Un pays divisé en deux
L’économie est également mise à rude épreuve. Les taxes échappent au Gouvernement et les prix flambent. L’État dépend complètement de la solidarité internationale. Beaucoup de promesses lui ont été faites, mais les dons tardent à se concrétiser. Le gouvernement centrafricain et ses partenaires ont déployés leurs efforts afin d’assurer une scolarité normale aux enfants. Cependant, l’État ne pouvant pas garantir la sécurité de ses élèves, des zones entières du pays échappent à cette mesure et l’éducation devient un luxe réservé à certains privilégiés.
Certains membres de l’ex-coalition seleka ont annoncé publiquement la partition du pays. Cette décision a laissé le reste du pays perplexe. Les évêques questionnent : « Peut-on avoir deux états-majors dans un même pays ? Que se cache derrière cette décision ? » et rappellent aux chrétiens que la solution n’est pas dans la division mais dans l’acceptation de l’autre.
Sortir de la crise
Les évêques sont conscients que de nombreux défis attendent le peuple centrafricain mais ils sont aussi certains que la sortie de crise est leur à portée avec l’appui de la communauté internationale.
Ils appellent donc à un désarmement sans condition des combattants et à la réhabilitation d’une force armée centrafricaine « non animée par des intérêts égoïstes et sordides » en vue de garantir la sécurité des populations. L’État doit également rétablir au plus vite son autorité et sa justice afin d’éradiquer les jugements sommaires auxquels se livrent les groupes armés. Enfin, les évêques appellent au dialogue en vérité afin de sauver la cohésion sociale et ramener la paix. Retrouver la parole entre les différents opposants ouvrira un chemin de pardon et de réconciliation.
Pour les évêques centrafricains, l’espoir n’est pas encore perceptiblelanouvellecentrafrique.info)/n
Le Premier ministre a exhorté dimanche la population à reprendre le travail, s’engageant à « désarmer l’ensemble du territoire »
Se félicitant de « la sérénité retrouvée depuis deux jours » dans le pays, le Premier ministre a demandé « à la population de reprendre le travail demain 2 juin 2014 », appelant « soldats, policiers, gendarmes » à « regagner leurs camps », dans une allocution diffusée à la radio.
Alors que les organisateurs des manifestations de vendredi menacent de redescendre dans la rue dans la semaine qui vient, le Premier ministre a souligné que « les manifestations non autorisées par le ministère de la sécurité publique » serait « considérées comme des manifestations irrégulières ». Le Premier ministre et la présidente de transition Catherine Samba Panza ont tous les deux voulu rassurer la population qui, traumatisée par la tuerie de mercredi, attribue volontiers sa paternité aux « groupes armés » musulmans.
« Nous voulons tous la paix dans ce pays et je suis d’accord avec vous pour le désarmement de l’ensemble du territoire national, a dit le Premier ministre en citant les 3e et 5 arrondissement où se situe le quartier du PK-5, l’enclave regroupant les quelques milliers de musulmans qui n’ont pas fui Bangui.
[b Violences dues à des « agitateurs »
Le gouvernement a même décidé de faire de « la journée de dimanche 8 juin 2014, une journée nationale de désarmement volontaire », a annoncé M. Nzapayéké. « La volonté de désarmer est certaine », avait réaffirmé peu avant Mme Samba Panza lors d’une visite dimanche à l’Hôpital général au chevet des Banguissois blessés lors de l’attaque, qu’elle avait qualifiée vendredi de « terroriste », de l’église Notre-Dame de Fatima. Mais, a-t-elle prévenu, « on ne désarmera pas dans le désordre. Il n’est pas question d’arriver, de boucler » le quartier PK-5, « de désarmer comme ça et de les laisser (les musulmans) à la merci de ceux qui voudraient venir les attaquer », a-t-elle dit.
La présidente a dit qu’elle avait eu des « entretiens » avec des représentants du PK-5 et que le désarmement se ferait avec l’armée française, la Misca et les forces centrafricaines. « Nous allons désarmer progressivement tout en assurant la protection de la population », a-t-elle assuré, sans donner de date. La présidente a aussi jugé que la récente flambée de violences à Bangui était le fait « d’agitateurs » cherchant à « manipuler les jeunes » pour des raisons « purement politiques », sans donner de précisions sur l’identité de ces « agitateurs ». « Des enquêtes sont en cours. Dès que nous aurons des faits avérés, je pourrai en parler de manière plus précise », a-t-elle dit.
Le Premier ministre qui a condamné dimanche « les manipulateurs qui sillonnent les rues pour corrompre (la population) avec de l’argent souillé par le sang » avait déjà attribué jeudi le regain de violences à « un complot planifié » par des « hommes politiques très proches du pouvoir », dont certains se trouveraient « autour » même de son propre cabinet et de celui de la présidente. Dans une volonté de réconciliation, des responsables proches des groupes armés Séléka, majoritairement musulmans, et anti-balaka, majoritairement chrétiens, ont été intégrés à la présidence et à la primature en janvier.
Depuis la prise de pouvoir en mars 2013 du président Michel Djotodia, soutenu par la rébellion musulmane Séléka, la crise centrafricaine a pris un tour interconfessionnel au fil des exactions des rebelles contre la population, chrétienne à plus de 80%. Après l’intervention militaire française le 5 décembre, M. Djotodia et la Séléka ont été écartés du pouvoir début janvier. Depuis, les musulmans de Bangui – comme ailleurs en Centrafrique -, accusés de connivence avec la Séléka, sont régulièrement victimes de violentes attaques des anti-balaka qui ont conduit la plupart d’entre eux à prendre la fuite.
Le gouvernement centrafricain veut désarmer pour retrouver la paixrfi.fr)/n
D’après l’ONU, c’est le nombre recensé en près d’un mois. Ces enfants sont morts de soif, de froid ou de fatigue
En près d’un mois, 29 petits et jeunes enfants ayant fui les tueries en Centrafrique sont morts de soif, de froid ou de fatigue après être arrivés au Cameroun, a averti vendredi l’ONU. « Depuis la mi-avril, le taux de décès parmi les enfants réfugiés a été particulièrement élevé », a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Genève, Adrian Edwards, lors d’un point presse.
« 29 enfants, dont le plus jeune est un bébé et le plus âgé avait 9 ans, sont morts entre le 14 avril et le 18 mai. La plupart se trouvaient dans des centres d’alimentation », a-t-il dit. « La déshydratation, l’hypothermie et l’anémie sévère sont les principales cause des décès », a-t-il précisé.
Les réfugiés centrafricains ont commencé à affluer vers le Cameroun depuis le 5 décembre et, jusqu’à présent, 85.000 d’entre eux se sont installés dans quelque 300 villages ce qui complique énormément la tâche des humanitaires, selon le HCR. 80% sont des femmes et des enfants. Le cycle des tueries en Centrafrique a été déclenché par des mois d’exactions contre les chrétiens, perpétrées par les combattants majoritairement musulmans de la rébellion Séléka. En réaction, des milices d’autodéfense majoritairement chrétiennes, les anti-balaka, se sont formées et attaqué les civils musulmans, à Bangui et ailleurs.
Depuis, la majorité des réfugiés sont musulmans. La plupart font le voyage à pied, pendant des semaines, dans la brousse, un lieu quasiment impossible d’accès pour les travailleurs humanitaires. En outre, les anti-balaka bloquent désormais les principales routes reliant la Centrafrique vers le Cameroun et s’en prennent aux réfugiés, a fustigé M. Edwards.
Ainsi, alors que plus de 10.000 réfugiés étaient arrivés au Cameroun durant la dernière semaine de mars, le flux s’est réduit à 2.000 arrivées par semaine actuellement, selon le HCR. Ceux qui parviennent à la frontière « sont sévèrement malnourris et un certain nombre arrivent avec des blessures », provoquées notamment par des coups de machette, a indiqué le porte-parole. Mais malgré l’urgence, les agences humanitaires de l’ONU peinent à trouver des fonds. Sur les 22,6 millions de dollars (16,6 millions d’euros) demandés pour venir en aide à cette population de réfugiés, le HCR n’a reçu que 4,2 millions. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) n’a reçu aucune contribution, a lamenté une porte-parole Elisabeth Byrs, à Genève.
La situation est « dramatique », a-t-elle dit. Les humanitaires sont d’autant plus inquiets que la saison des pluies approche, faisant accroître le risque de maladies. Le PAM a décrété une alerte de niveau 3 pour les réfugiés centrafricains au Cameroun, correspondant à « une opération complexe et urgente de grande ampleur », a-t-elle par ailleurs signalé.
« 29 enfants, dont le plus jeune est un bébé et le plus âgé avait 9 ans, sont morts entre le 14 avril et le 18 maiunicef.fr)/n
Une radio intercommunautaire, radio Bê-Oko (« Un seul coeur », en sango) cherche à apaiser les tensions entre chrétiens et musulmans
Les locaux de la radio Bê-Oko (« Un seul coeur », en sango) sont misérables mais sa mission est immense: à Bambari, la station intercommunautaire cherche à apaiser les tensions entre chrétiens et musulmans, qui ont embrasé la Centrafrique. Le container hébergeant la structure est dévasté : murs déshabillés, troués d’un côté, néon diffusant une lumière trop crue, à la joie de dizaines d’insectes, deux grosses pierres pour caler un ventilateur. Un ordinateur, en panne, est recouvert d’un bout de tissu. « Il n’y a plus rien ici », remarque Philémon Tchang Peuty Palou, l’un des cinq journalistes présents dès les débuts de Bê-Oko en 2004, juste après avoir lancé à l’antenne un magazine sur la protection des enfants produit en langue nationale sango par une ONG.
En décembre 2012, la Séléka, ex-rébellion venue du nord-est du pays, part conquérir Bangui, où elle se maintiendra au pouvoir de mars 2013 à janvier 2014. Les villes que traversent ses hommes sont méthodiquement dévalisées. La radio ne fait pas exception. « La Séléka a tout emporté », juge Philémon, 33 ans. Et d’énumérer les lecteurs CD, DVD, les ordinateurs et divers systèmes nécessaires au bon fonctionnement de la station, aujourd’hui disparus.
L’une de ses collègues, coupable d’avoir dénoncé les pillards à leur chef, est sévèrement battue. « Elle a été évacuée à Bangui, elle souffre à présent de troubles mentaux », relate-t-il. Les voleurs se désintéressent toutefois de l’émetteur. Ce qui permet à Bê-Oko de sortir du silence en décembre dernier, grâce à l’aide d’ONG, alors qu’à Bambari le général Ali Darassa, respecté, a succédé à un responsable très craint, surnommé « Ben Laden », à la tête de la Séléka. La situation est alors catastrophique à Bangui. Les anti-balaka, milices à majorité chrétienne, tuent, blessent, volent la population, surtout musulmane, disant venger les chrétiens des sévices que leur a infligés l’ex-rébellion pro-musulmane.
Unique radio
« Un seul coeur », qui est à l’origine une radio catholique, devient multiconfessionnelle. « L’évêque a demandé à chaque leader religieux de prendre le micro. Pour éviter que ce qui se passait à Bangui ne se déroule ici », raconte l’abbé Firmin, qui en a la charge. Les trois communautés (catholiques, protestants et musulmans) achètent des bidons d’essence pour nourrir le groupe électrogène de Bê-Oko, dont le rôle est d’autant plus primordial qu’elle a le monopole des ondes dans la ville et ses environs.
La station publique Linga (« tam-tam ») a aussi été pillée. Aujourd’hui, « les Séléka vivent dedans », confie un journaliste. Et l’émetteur d’une autre station, Ndélé-Luka (« l’oiseau de la bonne nouvelle ») ne fonctionne plus. De 17H30 à 19H30, seule période de diffusion, tout le monde, à 70 km à la ronde, écoute donc Bê-Oko. « La radio est un facteur vraiment important (de pacification), estime le pasteur Ephrem, de l’Eglise évangélique locale. Ce qu’on a dit est rentré dans les crânes. Les musulmans en témoignent. Les jeunes chrétiens aussi. Et d’ajouter : « Des gens s’apprêtaient à se venger. Certains nous ont dit : +C’est grâce à vos conseils à la radio que je me suis retenu+. »
Après deux mois de légère amélioration à Bambari, la situation se dégrade à nouveau. Anti-balaka et Séléka se combattent à Grimari, à 80 km de la ville, où vivent 45.000 habitants, en majorité chrétiens. Les musulmans de la zone sont paniqués. Les rumeurs les plus folles se propagent. « Nous sommes privés de toute liberté. On ne se déplace plus, même au marché. C’est la panique à cause des anti-balaka », s’alarme l’imam de Bambari, Aboubacar Souleymane. A ses côtés, le président du comité islamique de la ville, pourtant pacifiste, prévient que les siens « se défendront par tous les moyens ». « Il y a des balaka (machettes) dans tous les magasins. On ira aussi en acheter », avertit-il. Les discours pacificateurs vont reprendre de plus belle sur Bê-Oko. Pour éviter le bain de sang que tous redoutent.
Philémon Tchang Peuty Palou, journaliste à la radio « Be-Oko » à Bambari le 19 avril 2014.AFP/ Miguel Medina)/n
Par Paul Biya, président de la République du Cameroun
Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement
Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies,
Monsieur le Président du Conseil européen,
Monsieur le Président en exercice de l’Union Africaine,
Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Européenne,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d’abord féliciter les initiateurs de la présente réunion sur la situation en République Centrafricaine. En tant que pays voisin, le Cameroun s’en préoccupe au plus haut point. Je tiens particulièrement à remercier l’Organisation des Nations Unies, la France et l’Union Européenne pour leur intervention aux côtés de l’Afrique dans ce pays frère. L’objectif de cette action concertée était de rétablir la paix, l’ordre et la sécurité en Centrafrique. De la sorte, nous espérions prévenir le chaos qui pointait à l’horizon, protéger les populations innocentes et sans défense, prises en otage par les bandes armées de la Seleka et des Anti-Balaka.
Au regard de la violence qui persiste sur le terrain, il y a lieu d’en conclure que nos efforts pour sauver la RCA s’avèrent insuffisants. Les interventions entendues, en particulier celle de Madame la Présidente de Transition de la RCA, ont eu le mérite de nous faire prendre la pleine et exacte mesure de la gravité d’une situation qui se dégrade au jour le jour. Nous devons donc décider, décider vite et bien. Nous devons agir.
Premièrement, il nous faut tenir toutes les promesses faites en ce qui concerne l’aide financière, humanitaire et l’envoi des troupes. Deuxièmement, nous devons agir au niveau de l’ONU. Je me félicite de la suggestion récente du Conseil de Sécurité de transformer la MISCA en une opération de maintien de la paix de grande ampleur, avec plus d’effectifs et de moyens.
prc.cm)/n
Depuis janvier 2014, le Cameroun réclame une telle transformation. Madame la Présidente de Transition, Son Excellence Samba Panza, l’appelle de tous ses v ux. Nous invitons tous les pays amis de la RCA et l’ensemble de la communauté internationale à appuyer cette idée. Il faut aider le Conseil de Sécurité à en accélérer la mise en uvre. Je voudrais à cet égard saluer l’action de la France et l’engagement du Secrétaire Général des Nations Unies. L’heure est à l’action. Mettre fin à la guerre en RCA est un impératif catégorique. Il en va de la stabilité de tous les pays voisins, de toute la sous-région, de la paix en Afrique.
Je vous remercie.
Après la prise de Bangui par les ex-rebelles de la Séléka, des fouilles dans une des résidences présidentielles de François Bozizé on permis de faire ces déco
Selon l’envoyé spécial de Radio France Inter en République Centrafricaine, qui a effectué une visite dans la villa où habitait Monique Bozizé la première épouse du président déchu il a été découvert un grand trou dans le sol. Pour l’accompagnateur du journaliste de Rfi, ce trou découvert faisait office de prison sécrète à Bozizé. Des restes humains y auraient été découverts par les pillards qui croyaient avoir trouvé une cache d’argent. On a aussi trouvé une deuxième prison de haute sécurité. Tout laisse à croire que c’est là-basd qu’ aurait été détenu Charles Massi, l’un des farouches opposants au régime Bozizé. L’ex-Ministre des Mines et Président du FODEM, porte-parole du Séléka, qui a disparu depuis près de 6 ans. Ses proches soupçonneraient un enlèvement suivi d’une exécution.
Autre lieu, autre découverte. Dans la ville de Bossembélé, située à 165 km de Bangui, lors de leur progression vers Bangui, la Séléka est tombée sur un impressionnant arsenal de guerre. 17 containers d’armes et munitions, de RPG 7 et autres équipements d’attaque ou de défense. Cette ville constituait une véritable place forte pour l’ex-homme fort de Bangui. La ville est d’ailleurs réputée pour abriter un camp militaire. Après toutes ces découvertes, au sein de l’ex-rébellion beaucoup réclament une traduction du président déchu devant les juridictions pénales internationales.
Découverte de prisons souterraines en centrafriquelexpress.fr)/n
Le SG de l’ONU Ban Ki-moon a fustigé le coup d’Etat des rebelles en RCA et appelé «à la restauration rapide de l’ordre constitutionnel»
«Le secrétaire général condamne le coup d’Etat anticonstitutionnel perpétré en République centrafricaine (RCA) le 24 mars 2013 et appelle à la restauration rapide de l’ordre constitutionnel», indique un communiqué officiel en anglais publié dimanche. Les rebelles se sont emparés de la capitale de la RCA, Bangui, après la fuite du président François Bozize du palais présidentiel, d’après des informations publiées dimanche.
La prise de Bangui constitue l’étape la plus importante à ce jour dans la guerrila des rebelles qui se font appeler «Seleka», un terme de la langue sango qui signifie «alliance». Le secrétaire général «réitère que les Accords de Libreville, négociés par les chefs d’Etat et de gouvernements de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), demeure le cadre le plus fiable pour garantir une paix et une stabilité durables dans le pays», indique le communiqué.
L’ancien président de république centrafricaine y est refugié avec quelques proches selon une information donnée par les autorités camerounaises
Un communiqué de la présidence de la république du Cameroun lu sur les antennes de la radio nationale le 25 mars 2013 a confirmé que le président François Bozize qui dirigeait la République Centrafricaine jusqu’au vendredi 22 mars 2013 dernier s’y était réfugié en attendant de trouver un pays d’accueil. «Suite aux récents événements en République centrafricaine, le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil», a indiqué le communiqué, sans plus de précision. Tôt dans la matinée, une information rapportée par l’agence de presse Chine Nouvelle faisait déjà savoir que François Bozizé, accompagné de ses deux fils et de son aide de camp, avaient atterri vers 18h00 heure locale dimanche 24 mars à l’aérodrome de Batouri, le chef-lieu du département de la Kadey, dans la région de l’Est du Cameroun. Une information qui selon l’agence chinoise avait déjà été confirmée par le ministre de la défense. Les autorités camerounaises sont cependant restées très prudentes fidèles à leur politique de non-ingérence. Dans les affaires intérieures d’autres pays. Selon une source toujours citée par Chine Nouvelle, la présence de Bozizé au Cameroun serait purement et simplement dans le cadre d’une assistance humanitaire. Le reste de la famille du président déchu aurait trouvé refuge en République Démocratique du Congo à une traversés de fleuve de la capitale de la RCA, Bangui.
Ces développements surviennent alors que la communauté internationale commence à réagir à la situation. Condamnant la prise de pouvoir par la force de la rébellion, l’Union africaine a suspendu la participation de la République centrafricaine à l’organisation. L’organisation a également imposé des sanctions à sept responsables de la coalition rebelle Séléka, dont Michel Djotodia, après son putsch. «Le Conseil (de Paix et Sécurité) décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants du Séléka», a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra. Pour sa part, la Présidente sud-africaine de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est dite profondément préoccupée par l’évolution négative de la situation en République centrafricaine (RCA) et «ses conséquences dommageables pour ce pays, la région et le reste du continent». Autre réaction celle du secrétaire général des nations unies Ban ki Moon. «Le Secrétaire général appelle au calme et au respect de l’état de droit en République centrafricaine. Il est préoccupé par la situation humanitaire désastreuse qui prévaut dans le pays et les rapports faisant état de pillages, y compris contre les biens des Nations Unies en cours dans la capitale, Bangui», a indiqué son porte-parole dans une communication lue le 25 mars 2013.
Un journaliste joint à Bangui par téléphone sous le couvert de l’anonymat a fait savoir que la situation était hors de contrôle et que l’obscurité a favorisé les pillages durant tout le weekend. Une ressortissante de Bangui refugiée au Cameroun depuis le début des hostilités a fait savoir qu’elle avait été informée du pillage de sa maison par des personnes non encore identifiées. La plus part des organisations de la coopération ont évacué leurs personnels vers le Cameroun. Dans ce chaos, la réaction américaine et française est surprenante. Paris et Washington ont appelé les rebelles à respecter les accords de paix qui avaient été conclus à Libreville le 11 janvier dernier entre le camp Bozizé, l’opposition et le Séléka, et à soutenir le gouvernement d’union nationale qui en est issu. Alors que la RCA vit certainement une nouvelle page de son histoire, plusieurs questions restent sans réponses, comment le Séléka a pu obtenir des armes lourdes dans un pays fermés des quatre côtés de ses frontières? Où était la force d’intervention d’Afrique centrale lors de la reprise des hostilités? Difficile de savoir mais de toute évidence Bozizé a été abandonnée par tous ses anciens «amis»
François Bozizé, s’est réfugié au Camerounamb-rcaparis.org)/n
Après 10 années de règne, le Chef de l’Etat Centrafricain a été chassé du pouvoir ce dimanche par la rebellion Seleka
Les rebelles centrafricains du Séléka ont pris dimanche le contrôle de Bangui et promis dans la foulée l’organisation « d’élections démocratiques » après la fuite du président François Bozizé vers la République démocratique du Congo. L’organisation, qui fédère plusieurs mouvements d’insurgés, s’est immédiatement attachée à rassurer la population après ce coup de force, affirmant que « la page Bozizé » était tournée et appelant à une « gestion consensuelle de la transition ». La chute de la capitale centrafricaine, où la France a dépêché un bataillon supplémentaire de 150 hommes afin de sécuriser l’aéroport, s’est accomplie avec une étonnante rapidité. Les rebelles ont relancé les hostilités vendredi avant d’atteindre les faubourgs nord de la ville dans la soirée de samedi et de prendre position dans le quartier abritant la résidence privée de Bozizé, se heurtant à une résistance de l’armée régulière. Les combats interrompus à la faveur de la nuit ont repris dimanche matin vers 08h00 (07h00 GMT) et Bangui est tombée en quelques heures, les assaillants s’emparant de tous les bâtiments stratégiques. « Les rebelles contrôlent la ville. J’espère qu’il n’y aura pas de représailles », a déclaré Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence.
Une incertitude demeurait toutefois dimanche sur le sort du président centrafricain
Le ministre congolais de l’Information Lambert Mendé a indiqué à Reuters que ce dernier ne se trouvait pas avec les membres de sa famille accueillis dans la ville frontalière de Zongo et que les autorités congolaises n’avaient pas été prévenues de son arrivée. Le gouvernement de Kinshasa aurait reçu une demande du Haut Commissariat de l’Onu pour les Réfugiés afin d’apporter assistance aux 25 membres de la famille du chef de l’Etat, a indiqué un représentant des Nations unies en RDC. La France a confirmé la fuite de Bozizé et a pris note des « derniers développements » intervenus en Centrafrique, appelant « tous les partis à faire preuve de la plus grande retenue ». « Nous renouvelons nos consignes de prudence à l’ensemble de nos compatriotes et nous leur demandons de restreindre leurs déplacements au strict minimum », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Dans la confusion qui régnait dimanche à Bangui, la principale interrogation portait sur la succession de Bozizé et sur le maintien en place du gouvernement d’union nationale du Premier ministre Nicolas Tiangaye, issu de l’opposition. L’opposition et les rebelles du Séléka avaient obtenu des postes-clés dans ce cabinet, dont les ministères des Finances et des Mines. Le chef du Séléka, Michel Am Non Droko Djotodia, avait été désigné premier vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale.
Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 2003, Bozizé faisait face depuis plusieurs semaines à la révolte du Séléka qui lui reprochait le non-respect d’un accord de paix conclu le 11 janvier prévoyant l’intégration des combattants dans les rangs de l’armée régulière. Pour le Séléka, « la page Bozizé est tournée. Une nouvelle page s’ouvre pour la paix et la démocratie en RCA », indique un communiqué diffusé dimanche. L’organisation appelle les Centrafricains à « se retrouver autour de la table » pour préparer l’avenir « qui passera obligatoirement par une gestion consensuelle de la transition qui, à terme, débouchera sur l’organisation d’élections démocratiques ». Le Séléka met en garde contre les vengeances, les pillages et les règlements de compte et exprime « ses regrets les plus sincères pour toutes les victimes collatérales ».
François Bozizé a été chassé du pouvoir par un coup d’état de la rébellion Séléka amb-rcaparis.org)/n
L’une des exigences les plus importantes de la Seleka, le départ des troupes sud-africaines du pays, n’est pour l’heure pas à l’ordre du jour
Barrières levées et prisonniers libérés
Le premier décret, signé vers 17h30 TU par le président François Bozizé, prévoit que toutes les barrières érigées à travers le pays lors de l’instauration du couvre-feu sont désormais levées. Le second décret prévoit que toutes les personnes arrêtées, détenues ou condamnées depuis le 15 mars 2012 recouvrent leur liberté. Cette dernière mesure de libération s’applique également aux prisonniers politiques et aux prisonniers de guerre. Toutes les personnes qui ont été interpellées dans le cadre de la récente crise qu’a connu le pays, a expliqué Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence. Mais pour le colonel Oumar Bordas, l’un des porte-parole de la Seleka, ces décrets arrivent trop tard. La rébellion exige désormais le départ pur et simple du président Bozizé.
C’est lui (François Bozizé, ndlr) qui entraîne l’insécurité et les grands problèmes qui sévissent sur le territoire national, juge le colonel Oumar Bordas. Nous avons pour l’instant nos armes au pied, précise-t-il. Mais, pour lui, François Bozizé sera chassé par les armes. Il n’y a que ça: c’est le canon qui va le chercher. Il faut dire que l’une des exigences les plus importantes de la Seleka, le départ des troupes sud-africaines du pays, n’est pour l’heure pas à l’ordre du jour. Les rebelles mécontents, retiennent cinq ministres issus de la rébellion à Sibut, depuis dimanche 17 mars. Pour le colonel Bordas, «ils ne servent à rien dans un gouvernement, où ils n’ont pas les coudées franches pour travailler. A quoi bon y rester?».
Les acteurs politiques veulent une nouvelle concertation
De la majorité présidentielle à l’opposition démocratique, en passant par la société civile, les responsables appellent à une résolution pacifique de la crise. «Toutes les parties, et particulièrement la Seleka, qui est un mouvement de rébellion, doivent s’abstenir de pouvoir mener des actions qui sont de nature à mettre en péril cet accord, qui est un gage de paix pour le peuple centrafricain. Le peuple souffre véritablement», affirme ainsi Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau et membre de la majorité présidentielle. L’opposition démocratique, qui s’est réunie en urgence ce mercredi après-midi à Bangui, a appelé les protagonistes à la raison. «Notre patrie est en danger. C’est pour cela que nous insistons, pour qu’ils fassent appel à la raison. Qu’ils utilisent les instruments juridiques qui sont à notre disposition pour une paix durable pour notre chère République centrafricaine», réclame Gabriel Koyambounou, l’un des leaders des partis de l’opposition.
Pour Fulgence Zeneth, membre du groupe de travail de la société civile sur les accords de Libreville, l’urgence voudrait que tous les acteurs puissent se réunir pour se parler franchement: « (Il faudrait que) le représentant du médiateur puisse réunir urgemment tous les acteurs au lieu de les rencontrer un à un, ce qui est une perte en terme de temps. L’urgence voudrait que tous les signataires de Libreville se retrouvent et qu’on commence à poser des actes concrets».
François Bozizé, président de la RCAamb-rcaparis.org)/n
Par Brice Nitcheu, Président du Collectif des Organisation Démocratiques des Camerounais de la Diaspora
Au Colonel Charles Massi
Ancien ministre de la défense de la République Centrafricaine
Cofondateur du Mouvement de libération Seleka
Actuellement au Front non loin de Bangui
Cher Frère Combattant
Nous vous avons transféré cette lettre vers le Front par des canaux spéciaux, et espérons que vous l’aurez lue avant la chute de régime criminel et dictatorial en place dans ce pays frère qu’est la République Centrafricaine. Le Mouvement que vous avez co-initié pour libérer le peuple centrafricain d’une tyrannie obscurantiste et cinquantenaire est salué par l’ensemble de la jeunesse africaine, qui voit en vous un exemple de courage et d’audace. Il faut dire que, sans la haute main protectrice des Dieux d’Afrique, vous n’auriez jamais pu initier ce mouvement salutaire qui fait trembler le club des tyrans de l’Afrique Centrale
En effet, lorsque vous avez été capturé le 18 décembre 2009 sur la zone tri-frontalière Tchad-Cameroun-Centrafrique, vos assaillants tchadiens vous ont remis à Idriss Deby qui vous a jeté en prison à Djamena, avant de vous remettre sans ménagement à votre bourreau, le général anti-patriote François Bozizé, sous le regard contemplateur et complice de l’oppresseur voisin Paul Biya, qui s’est sans doute réjouit de vous voir neutralisé. La fébrilité qui s’est emparée de ce club de tyrans de l’Afrique Centrale en raison de la progression fulgurante des combattants de Seleka vers Bangui, avec l’envoi de plusieurs contingents militaires pour empêcher la chute de Capitale Centrafricaine, est un signe des temps. Nous sommes absolument outrés de voir cette mobilisation inédite des dictateurs qui se bousculent à Libreville pour sauver un régime aux abois, alors qu’ils n’ont pas levé le petit doigt depuis 10 ans pour dénoncer les dérives du Général Bozize.
Les promesses d’un gouvernement d’Union Nationale faite par Bozize, et repris en ch ur par ses amis du Cemac du même acabit, gouvernement qui verrait le partage du pouvoir avec votre Mouvement, apparaît comme le dernier soubresaut d’un régime en pleine agonie. La crise qui a conduit le vaillant peuple centrafricain à prendre les armes pour mettre fin à l’oppression ne peut être assimilé à une bataille pour le partage du gâteau national. Cette promesse est symptomatique de la vielle ruse usée et abusée par ce Club de tyrans, à laquelle certains d’entre eux, à l’instar de Paul Biya, ont fait recours pour phagocyter l’opposition institutionnelle. L’insurrection populaire et armée est un moyen de libération reconnu et garanti par les traités internationaux, lorsqu’un peuple a épuisé toutes les voies pacifiques pour se libérer du joug de l’oppression. D’ailleurs, il faut bien remarquer que les Sieurs Sassou Nguesso, Idriss Deby et François Bozize, qui crient aujourd’hui comme des moutons égorgés, ont fait recours aux armes, et dans les cas de la RCA et du Congo, ils ont chassé du pouvoir des dirigeants qui étaient démocratiquement élus. En prenant la décision d’envoyer des contingents pour vous empêcher d’entrer à Bangui, ces vieux despotes ont choisi de faire de la crise interne centrafricaine une crise régionale. Qu’il en soit donc ainsi !
Cher Frère, Combattant
Nous voudrions ici nous désolidariser de la décision inique de Monsieur Paul Biya d’envoyer des soldats camerounais dans votre pays, car les intérêts du Cameroun ne sont aucunement en jeu dans cette crise, qui ne regarde que le peuple centrafricain. Il est évident que l’envoi des soldats camerounais en Centrafrique n’est pas fait dans le soucis de protéger les populations centrafricaines, mais participe d’une stratégie de protection par anticipation, car les mêmes maux qui ont conduit au soulèvement du Seleka étant tous réunis au Cameroun, Monsieur Paul Biya redoute l’effet domino et de contagion transfrontalière. Nous l’avons déjà dit, les soldats camerounais n’ont rien à faire dans votre pays. S’ils s’opposent à votre projet de libération de votre peuple et à votre entrée à Bangui, ripostez sans ménagement et chassez-les de chez vous. Ce sont eux les agresseurs. Pas vous. Et prenez bien note pour la suite. C’est ici l’occasion pour moi de vous souhaiter, cher Frère Combattant, mes meilleurs v ux pour cette année 2013, qui, je le souhaite vivement, verra la fin de l’autocrate Bozize, et par ricochet, de ses amis et voisins du même acabit, en particulier, Monsieur Paul Biya.