Il revient sur les contours de l’émission qui voyage et découvre les talents musicaux à travers l’Afrique
Pour cette saison II de africa star, vous êtes passés de 8 à 14 pays et vous avez beaucoup de partenaires de diffusion, quelles sont les autres innovations?
Victime du succès que nous avons connu lors de la saison 1 d’Africa star, d’autres télévisions sont venues autour des chaines de télévision qui avaient envie de diffuser le programme et qui parfois avaient pris le programme en cours et souhaitent aujourd’hui être de vrais partenaires d’Africa Star. On est à la fois sur une dynamique de passer dans une diffusion qui est évidemment plus large, également de faire en sorte que l’opération soit beaucoup plus longue, jusque-là nous étions sur six semaines, et nous en sommes maintenant sur onze semaines. ça veut dire un coût plus important, mais des partenaires plus nombreux qui viennent donc autour du berceau d’Africa Star. Pour nous ce qui est important c’est de continuer cette trame-là, de mettre en valeur la musique car ce n’est pas de la télé réalité que nous faisons.
Si ne n’est pas de la téléréalité, de quoi s’agit-il?
Il s’agit à la fois de mettre en valeur la musique et des jeunes talents d’Afrique, qu’ils soient encadrés par des vrais professionnels, ce qu’on ne voit pas très souvent. Et puis ce qui est le c ur même d’Africa star c’est de montrer que nous aussi nous pouvons jouer notre rôle dans ces États-Unis d’Afrique que nous appelons de nos v ux, cette fraternité retrouvée ou crée. Il y a beaucoup d’innovations cette année. Les candidats éliminés auront la possibilité de se rallier à d’autres, de poursuivre l’aventure, d’apporter leur expérience. Ça c’est important parce que nous montrons à l’Afrique que c’est ensemble que nous devons réussir, en combinant nos talents. Nous allons garder l’hymne «Africa United!» il va être différent, parce qu’il a été arrangé par un chanteur et une chanteuse congolais. Rappelons que l’émission n’est pas vendue aux chaines de télévisions, mais qu’elle est donnée, et justement, on avait été étonnés de voir que nous donnons gratuitement un programme qui correspond aux besoins des téléspectateurs. Les chaines de télévisions étaient frileuses de prendre. D’ailleurs, il y a des chaines qui voulaient qu’on les paye pour qu’elles diffusent.
Et naturellement vous rendrez hommage à de grands noms de la musique africaine
On va rendre hommage cette année à deux personnes et nous allons être aussi dans l’idée du cinquantenaire des indépendances, et quelque part on rendra aussi hommage à d’autres personnages des nations africaines. Il nous semblait important de rendre hommage à Myriam Makéba, nous n’avons pas pu le faire l’année dernière. Il nous a aussi semblé important de rendre hommage à Michael Jackson qui, quoi qu’on dise sur lui, portait l’africanité de la diaspora, et qui est devenu un personnage universel. Donc hommage à Michael Jackson en présence de Germaine Jackson et de Joseph Jackson le père, et peut être de Janet Jackson. Les 14 candidats interprèteront les chansons de Michael et des chansons de Myriam Makéba. Il y aura des chansons des indépendances et des chansons qui à la fois traduisaient une époque, celle du début des années soixante, ou alors les chansons qui ont été parfois critiques envers les régimes, et les chansons d’aujourd’hui, le bilan que l’on fait de ces cinquante ans d’indépendance; est-ce une vraie indépendance, ou est-ce cette indépendance sous haute surveillance comme le disait Sékou Touré.
Est-ce que pour Michael Jackson il a fallu négocier?
Non, pas du tout! Cela s’est imposé de lui-même, il faut savoir qu’Africa Star est produit par la SCDC (Siar Claudy Delachaux), une société que je possède avec mon associée Charlotte Delachaux, nous avons pensé que Michael Jackson s’imposait. J’ai toujours pensé qu’il avait un pied au Gabon et l’autre en côte d’ivoire. Pourquoi? parce qu’il avait été intronisé dans un village en Côte d’ivoire, il avait l’impression que ses ancêtres venaient de là et le Gabon parce qu’il avait des liens très forts avec la famille présidentielle gabonaise et les Gabonais aussi. Donc pour nous, il était de l’Afrique. Les Etats unis d’Afrique c’est aussi ça.
Et la famille Jackson sera présente?
Ça s’est négocié parce que ce sont des relations amicales que nous entretenons avec les uns et les autres, tout comme les autres artistes qui viendront sur cette édition, je pense à Corneille, Youssou N’dour, tous ces artistes qui viendront parce qu’il y a un lien très fort entre nous, et si tout va bien il y aura Pascal Obispo, les Magic System, Manu Dibango, au moment où je vous parle, nous avons aussi pensé à faire venir Sam Fan Thomas (le Camerounais) en même temps pour lui rendre hommage et parce que ses chansons nous ont accompagnées pendant la première édition d’Africa Star.

On avait annoncé Libreville et ce sera Dakar, pourquoi?
Parce qu’il y a eu beaucoup de soubresauts à Libreville, le décès du président Omar Bongo a repoussé les choses, et puis sur le plan technique, le lieu où nous faisions Africa Star a été vendu et complètement refait et on ne pouvait effectivement plus faire Africa star à Libreville. Mais le Gabon est toujours au c ur d’Africa Star, parce que sans le Gabon, Africa Star n’aurait jamais vu le jour. Et on peut considérer qu’Africa Star à Dakar au Sénégal, c’est une sorte de décentralisation. Mais le pays parrain d’Africa Star reste le Gabon, d’ailleurs nous montrerons des images du président Bongo Ali sur une scène en train de faire du rap. Nous sommes accueillis au Sénégal et ce sont deux pays amis, le Gabon et le Sénégal.
Quels sont les nouvelles du dernier vainqueur d’Africa Star?
Alors Sidney (camerounais, ndlr) a enregistré des chansons, l’album n’est pas sorti, il n’a pas terminé. Il a jeté certaines chansons, il n’était pas d’accord avec pleins de trucs, alors pour moi Sydney c’est une star dans toute sa splendeur, c’est-à-dire, il veut des choses bien faites, il a travaillé avec Tyron Dony qui était l’arrangeur de Bob Marley. Il voudrait faire beaucoup de choses. D’autres candidats on fait de bonnes choses, ils ont terminé leurs albums, ils ont fait des clips, je pense à Rico de la Côte d’Ivoire et d’autres, donc pour revenir à Sidney, je crois qu’il est en train de terminer des chansons au Gabon, avec Edgar Yonkeu. D’ailleurs Sidney sera l’un des membres du jury d’Africa Star.
Que pensez-vous de Naby le Sénégalais du prix RFI découvertes?
Je l’adore, c’est quelqu’un que je connais avant même qu’il ne soit lauréat du prix RFI découvertes, puisque je l’avais reçu à «Couleurs Tropicales» (Emissions de musiques afro caribéennes sur RFI). Je me souviens, c’est son manager qui m’amène son disque, il sort de mon bureau, je mets le CD sur la platine, j’écoute, je dis Waouh c’est génial, et mon assistante l’a immédiatement rappelé. On a pris contact et je l’ai soutenu à fond. Lorsqu’il a été lauréat, j’étais heureux, c’est quelqu’un qui a une énergie formidable. Humainement c’est quelqu’un de fort, quelqu’un qu’il faut rencontrer, et dont il faut écouter les chansons pour bien comprendre et mieux connaitre et c’est une bête de scène. Je dis souvent, si Naby ne se perd pas en chemin, le monde se souviendra de lui.
