Cameroun : revalorisation des salaires à géométrie variable

Le Chef du gouvernement a signé ce mardi 21 mars 2023, un décret fixant trois montants différents du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).

Salaires valorisés selon les secteurs. Un décret du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, signé le 21 mars année courante annonce la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) au Cameroun. Il sera désormais de 75 000 Fcfa pour les agents de l’Etat, 45 000 Fcfa pour le secteur agricole et de 60 000 Fcfa pour le reste du secteur privé camerounais, contre 36 270 Fcfa jusque-là.

Le gouvernement inscrit ces différentes revalorisations dans le registre des mesures d’accompagnement à la suite de l’augmentation des prix des carburant depuis le 31 janvier 2023 et de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances 2023 qui est à l’origine de la cherté de la vie au Cameroun.

Pourtant cette différence dans les montants ne laisse pas les populations et les leaders d’opinions sans interrogations. « …Alors même que l’état camerounais ne paie pas ses prestataires privés qui par ricochet se doivent de payer leurs employés, que les fournisseurs de l’état pleurent des impayés depuis des lustres, comment cet état voudrait-il que ceux-là non seulement paient les employés à un SMIC de 60 000 et survivent ? Où pense-t-il que ces privés pourraient trouver de l’argent ? »

« Enfin, depuis quand, le SMIC dans un pays n’est pas le même dans tous les secteurs ? Le Cameroun est réellement une curiosité mondiale. L’état sous paie ses employés et demande aux privés de faire mieux que lui, la bonne blague », s’est insurgée l’écrivaine camerounaise Calixte Beyala.

Pour rappel, cette décision du gouvernement est prise deux mois après la revue à la hausse à un taux moyen de 5,2 % des salaires des agents publics.

Plus de 11 000 Camerounais vivent dans des «conditions précaires» en Belgique

Déclaration faite par le directeur général de l’Office des étrangers belges, jeudi à Yaoundé

L’association camerounaise «Solutions aux migrations clandestines» (Smic) a lancé mercredi, 30 mars 2016, une vaste campagne nationale de six mois pour prévenir les migrations irrégulières; rapporte le quotidien national public national ce vendredi.

D’après Jean-François Caumiant, attaché à la direction générale de l’office des étrangers belges, plus de 11 000 ressortissants camerounais clandestins vivent dans des «conditions précaires» en Belgique. L’on ajoute à cela une augmentation des demandeurs d’asile dans ce pays d’Europe, (environ 300 par an), ayant de faux documents lors de leurs demandes. «Les migrants clandestins camerounais voyagent généralement au départ avec un visa. Mais une fois la durée du séjour terminée, ils ne veulent plus rentrer. Ils se mettent à demander l’asile en prétextant souvent être persécutés dans leur pays pour pratique d’homosexualité. Une fois la demande étudiée, on se rend compte que cette dernière comporte de faux documents», explique Yves Tsala, président des Smic.

La campagne que l’ONG SMIC lance vise notamment à lutter contre la fraude des documents de demandes d’asile. Elle s’étendra dans cinq des 19 régions du Cameroun, notamment: le Centre, le Littoral, le Nord-Ouest, le Sud- Ouest et l’Ouest. Il sera organisé dans chacune de ces régions plusieurs activités notamment des causeries éducatives, des conférences-débats, ateliers de formation avec des leaders d’association et leaders d’opinion.


Droits reservés)/n

Le SDF propose de remplacer le SMIG par le SMIC

Le premier parti de l’opposition vient d’élaborer une proposition de loi visant à transformer le Salaire minimum interprofessionnel garanti en Salaire minimum interprofessionnel de croissance

Le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire au Cameroun, vient d’élaborer une proposition de loi visant à transformer le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC).

Pour cette formation, la différence entre les deux termes est que le premier constitue un montant forfaitaire alors que le deuxième est un montant qui garantit le pouvoir d’achat des ménages ayant les salaires les plus bas. Il serait conforme ainsi au taux d’inflation de l’économie locale et obligerait les employeurs à revoir, annuellement, le salaire minimum payable sur la base de la situation économique du pays.

Le SMIC est alors présenté comme un salaire horaire en dessous duquel il est interdit de rémunérer un salarié, et ce quelle que soit la forme de sa rémunération (temps, rendement, à la tâche, à la pièce, à la commission ou au pourboire).

Pour le SDF, cette rémunération, fixée comme un montant brut du salaire de base mensuel sur la base de la durée légale de 42 heures hebdomadaires, assure aux personnes dont les salaires sont les plus faibles la garantie de leur pouvoir d’achat, mais aussi une participation au développement économique du Cameroun.

Le SMIG est actuellement de 28.200 FCFA au Cameroun, alors que, selon ce parti, toutes les données, notamment celles de l’Institut national de la statistique (INS), démontrent que le panier de la ménagère ne cesse de décroître ainsi que les revenus de l’immense majorité des travailleurs camerounais qui, pour la plupart, subissent le diktat voire « l’esclavagisme » de leurs employeurs.

Par ailleurs, insiste le SDF, 40% de la population du pays, soit 8 millions de citoyens, vit avec moins de 500 FCFA par jour alors que le taux de sous-emploi est de 75% de la population active.

Entre le 1er avril 2015 et le 1er avril 2020, le parti propose que le SMIG soit revalorisé chaque année à la même période, partant de 60.000 FCFA pour atteindre 160.000 FCFA.

John Fru Ndi, le chairman du SDF
slateafrique.com)/n