Cameroun : 25 candidats retenus pour succéder au lamido de Maroua décédé

Le préfet du département du Diamaré a publié le 13 septembre dernier la liste des candidats retenus et ceux rejetés. C’est dans le cadre de la succession de Sa Majesté Elhadj Bakari Bouba.

Les opérations de désignation d’un nouveau chef de 1er degré au lamidat de Maroua sont en cours. Au total, 38 personnes ont déposé un dossier de candidature en vue de l’élection imminente du nouveau lamido. Après examen de ces candidatures, l’autorité administrative a publié les résultats.

25 personnes remplissent les critères dont « être fils de lamibés » ou « être petit-fils de lamibés ». Parmi les noms et profils publiés par l’administrateur civil principal Jean-Marc Ekoa Mbarga, figurent les commerçants, des éleveurs, des banquiers, des cultivateurs, des chefs de 3è degré, des étudiants ou des comptables.

Par ailleurs, 13 dossiers ne remplissant pas les critères ont été rejetés. Les motifs de rejet sont pour l’essentiel la non production des originaux de certaines pièces comme le certificat médical ou encore le bulletin N°3 du casier judiciaire ; le statut d’arrière-petit-fils irrecevable ; le doute sur la filiation, etc.

Les 38 dossiers ont été déposés en réponse à l’appel du préfet qui, dans un communiqué en date du 21 août dernier, a signalé l’ouverture de la succession de Sa Majesté Elhadj Bakari Bouba, lamido de Maroua. Par cette communication, l’autorité préfectorale a informé les notabilités et les princes de la famille régnante du lamidat de 1er degré de Maroua que les candidatures comportant sept pièces seraient reçues jusqu’au 1er septembre dernier.

Pour rappel, Sa Majesté Elhadj Bakari Bouba est décédé le 17 juillet 2023, des suites de maladie, à l’âge de 65 ans, à Yaoundé. Conseiller régional de l’Extrême-Nord, il aura siégé sur le trône du Lamidat pendant 20 ans, après sa désignation le 22 septembre 2003.

Cameroun-Chantal Biya : as-tu été une bonne première dame ?

Les Camerounais doivent se rendre compte que le 7e mandat de Paul Biya, ce mandat de trop est en fait celui de Chantal Biya.

Si l’élection de 2018 n’a pas été notre année zéro comme je l’espérais, l’année où nous allons enfin démarrer, car les Camerounais sont des gens qui attendent, l’année 2018 a été une année de succession et la délégation permanente de signature est là pour le confirmer. Si Chantal nous fait la démonstration par l’image que c’est bien elle qui dirige, pourquoi continue-t-on à parler de Paul ?

Le tour du stade Paul Biya d’Olembe en Range Rover lors de la Coupe d’Afrique des nations de football, où le toit ouvrant n’était pas assez grand pour deux personnes, n’était-il pas un message aux Camerounais qui avaient accepté de donner au vieil homme « sa CAN » ? Même si nous étions aveugles pour ne pas voir, Chantal qui aurait pu se cacher derrière le grand homme et tirer les ficelles dans l’ombre, nous donne des images qui parlent d’elles-mêmes.

Si Chantal se montre et nous en met plein la vue, c’est pour nous dire que ce mandat 2018-2025, le dernier que nous espérons tous est le sien et cela ne dérange pas trop les Camerounais qui jouent le jeu. Les Camerounais ont aimé Chantal, comme ils ont aimé Paul Biya… pour rien. C’est pourquoi sa responsabilité est grande. Sans avoir été élue, elle préside au destin de 30 millions d’âmes depuis bientôt 5 ans. En est-elle consciente ? Est-elle à la hauteur ? Les photos qu’elle poste sur les réseaux sociaux, encore des images  nous parlent.

Des photos essentiellement d’anniversaires qui célèbrent la longévité comme pour confirmer que « ne dure pas au pouvoir qui veut ». Anniversaire de mariage, anniversaire du vieux, anniversaire de l’accession au pouvoir ? Les anniversaires nous rappellent l’enfance, l’innocence, les gâteaux, les bougies, les vêtements neufs, les amis, la famille… les bons moments. Si la question ne s’est jamais posée pour elle de la lourde responsabilité, comme ces photos, j’espère seulement que ce qui est montré n’est pas ce qui est.

Parce que les photos montrent l’immaturité quand on attend la maturité, montrent l’égoïsme quand on attend la générosité, montrent la richesse quand on attend la modestie, la responsabilité est une obligation pour celui qui s’est retrouvé avec le pouvoir entre les mains. Chantal n’a pas cherché le pouvoir, le pouvoir est venu à elle, nous sommes d’accord. Sauf qu’il peut être une malédiction comme une bénédiction.

Comme le ying et le yang qui fait dire à certains que Dieu est la face cachée du diable. Quel souvenir laissera-t-elle de ce mandat dont elle aura eu le pouvoir ? Fera-t-elle mentir ceux qui disent que le Cameroun est un paradis gouverné par le diable ? Notre Chantoux nationale nous manquera-t-elle ou fêterons-nous son départ ? A ceux qui me demandent, où va-t-elle ? Elle ne part pas où ? Ce n’est pas parce qu’elle ne fait pas ses valises qu’elle reste.

Maintenant si elle a l’intention de se présenter en 2025, c’est son droit le plus absolu et ses chances de victoire ne sont pas liées au BIR, à la GP, à la DSP… et à toutes les forces qui la protègent, mais à l’amour qu’elle aura reçu du peuple qui ne fera que le lui rendre. Ce que Chantal fait maintenant et fera gâtera ou arrangera le Cameroun. Si le Cameroun devient un pays de rêve comme le Qatar, Chantal, si le Cameroun devient une honte Chantal.

Chez les Egyptiens, le jugement dernier consiste en des juges célestes qui demanderont à chacun d’entre nous « as-tu bien fait ton travail ? Pour Chantal, ce sera « as-tu été une bonne première dame ? Gâtera ou arrangera le Cameroun. Si le Cameroun devient un pays de rêve comme le Qatar, Chantal, si le Cameroun devient une honte Chantal. Chez les Egyptiens, le jugement dernier consiste en des juges célestes qui demanderont à chacun d’entre nous « as-tu bien fait ton travail ? Pour Chantal, ce sera « as-tu été une bonne première dame ?

Puisque nous achevons en 2025 un mandat de succession de Paul à Chantal… sans trop de casse malgré la guerre encore  » froide  » des clans, des hommes qui s’affrontent honteusement pour des intérêts personnels, alors que ceux qui ont libéré ce pays de leur sang en luttant contre la France n’ont toujours pas de rue portant leur nom, c’est à Chantal que les Camerounais doivent demander de savoir à quel moment on sait qu’il est sage de partir… et surtout à quel moment on décide de gérer ce que l’on laisse derrière soi… comme tout bon vieillard.

L’héritage.  Le film était un très beau film, nous avons goûté à la splendeur des palais, des meilleurs hôtels du monde, côtoyé les puissants, les belles robes, les belles voitures, les jets privés, les courbettes de la nation entière…. Tout cela doit finir un jour, mais comment ? Je souhaite à « Chantal » une fin heureuse.  Quelle chance elle a de pouvoir encore choisir sa fin.

Cameroun-Batailles de succession : comprendre le silence de Paul Biya

Dr Aristide Mono qui analyse les affrontements musclés dans le sérail, en vient à se demander si effectivement le Cameroun est encore gouverné par le président de la République.

Le Cameroun est-il gouverné, du moins, le pays a-t-il encore à sa tête un chef d’Etat. A-t-il encore à sa tête un président de la république ? Si oui, où est-il ? Si oui, est-il encore réellement président? Voilà des questions que beaucoup se posent depuis quelques années, même s’ils sont peu à oser poser ces questions en public, parce qu’elles peuvent être interprétées par l’ordre répressif comme une haute hostilité contre la patrie; ou un outrage à chef d’Etat.

Parce que chez nous, dans notre démocratie et ses libertés ligotées et sous embargo, il est interdit de poser certaines questions comme celle de l’effacement ou de la transparence du chef de l’Etat; n’en parlons pas de ses capacités à continuer à régner sur son empire.

De toutes les façons, posons-nous d’abord vite la question du jour, le Cameroun est-il encore réellement gouverné? Dispose-t-il encore d’un président de la république effectif ? Pourquoi cette question à risque? Pourquoi cette question ce matin? C’est quoi son opportunité et son prétexte?

Le prétexte c’est tout simplement la guerre de chiffonniers à laquelle se livrent ces jours deux clans prétendants à ta succession de l’infatigable bâtisseur, l’homme qui ne cesse de nous épargner de la taxe sur l’oxygène que nous consommons au Cameroun, mieux, dans son royaume.

Une guerre dont la manifestation la plus plausible ces derniers jours est la rumeur sur le mandat d’amener qu’on aurait émis contre le secrétaire général de la présidence de la république, le vice-Dieu qui serait en train d’être consumé par la chaleur vive que dégage le Dieu soleil. News et Fake News? Infos ou intox? Le peuple regarde seulement. Mais ce que nous retenons, c’est juste la cacophonie.

Cette actualité qui est une orchestration du dan rival à celui proche du Sgpr nous rassure que notre pays est en train de consommer son ère de la cacophonie, son âge de la cacophonie; sûrement les livres d’histoires des années 2070 en tiendront compte. Parce que ce qui se passe depuis quelques années au sommet de L’Etat est exceptionnel! C’est de l’inédit! Le premier ministre marmonne de son côté; il se lamente dans son petit coin; il est inaudible; il y a des ministres qui ne le gèrent pas du tout dans ses affaires.

Certains donnent l’impression de lui filer des injonctions. Il dit “A », eux ils disent “B”; et après c’est le “bia kad bo’o naia njom teg bo’oh Le Sgpr signe une note, le ministre de la justice lui demande de justifier son acte; le ministre de la justice de son côté dit que tel bandit ne doit pas être libéré; le Sgpr de son côté dit le contraire, et tout ceci publiquement. Les impôts disent que tel doit se soumettre à la répression fiscale, le ministre des finances dit niet.

Le directeur des impôts récidive, sa collaboratrice de la région du Centre est jetée expéditivement en prison comme une vulgaire arracheuse de sac de Mokolo. Elle est libérée des semaines et organise du coup une messe d’action de grâce. La justice décide d’embastillement du directeur du port autonome, la présidence de la république décide autrement.

C’est comme ça que les hautes instructions pleuvent, on dirait que le président ne pouvait pas user du temps et de la signature qu’il dépense pour donner ses hautes instructions pour signer lui-même et directement ce qu’il veut ou ce qu’il veut dire aux gens dans ses hautes instructions. C’est l’anarchie.

Le peuple est confus. Les gens volent chaque jour comme des souris. Les audits accablants sont produits par la haute juridiction de l’Etat, les détournements plausibles de l’argent du corona virus et de l’argent de la Can. Ce pourquoi l’argent est débloqué n’est pas réalisé. Les gens mettent près de 10 ans pour boucler une autoroute de 15 kilomètres.

La construction des stades de football met plus de 15 ans, pour ne pas être finalement livré, jusqu’à ce que la CAF les suspende. La voiture du président tombe en panne en plein défilé; Mais après, c’est le «bia kad bo’o nala njom teg bo’o».

Le président de la république est comme quelqu’un qui vivait à l’Onu et qui vient nous rendre visite tous les trois mois lorsqu’il fait beaucoup. Pour le voir physiquement, il faut alors passer près de 7 heures à l’aéroport international de Nsimalen à l’occasion de ses multiples départs vers le pays qu’on appelle l’Europe. Ou de ses multiples arrivées triomphales.

Dans le cas contraire, vous allez vous contenter de sa main qu’il sort souvent de sa voiture vitre fumée pour saluer quelques ultras patriotes amassés tout le long de ses itinéraires. On ne voit que sa main et en vitesse. Pour le voir même à la télé, c’est déjà un autre problème; entendre ne serait-ce que sa voix, c’est une césarienne. Nous ne savions pas jusqu’ici qu’avoir un président de la république visible en chair et en os était quelque chose de si compliqué. De toutes les façons, nous on a toujours vécu comme ça, «bia kad bo’o na’ala njom teg bo’o».

 

Cameroun: les enfants de Françoise Foning se déchirent autour de l’héritage de leur mère

Six ans après la mort de l’ancienne maire de Douala 5e, ses six enfants ne s’entendent pas sur le leadership de la famille et la gestion des biens.

Une histoire de succession. C’est le problème qui divise les six enfants de Françoise Foning. En effet, le titre de succession qu’a reçu Foning Rosine est remis en question par son frère ainé, Tsobgny Salomon.
Ce dernier de son postulat de fils aîné de la défunte Françoise Foning s’arroge le titre de chef de famille et ne veut donc pas être considéré uniquement comme un co-administrateur de biens et co-héritier. Une volonté de sa part qui s’oppose à l’acte de succession du 22 mars 2015 certifié par le Sous-préfet de Nkong-Ni dans le département de la Menoua avec signature du chef Baleng, Tsobgny Jean Calvin.
Dans la suite de ce feuilleton qui selon, Patrice Tsague, l’un des fils toujours de l’ancienne maire de Douala 5e, est juste la manifestation d’un différend familial, Tsobgny Salomon, le fils ainé a présenté ses frères et sœurs comme des escrocs. Pour lui, ces derniers veulent utiliser le nom de leur mère pour torpiller le gouvernement ou encore de nombreuses institutions. Ceci, au travers d’une fondation dénommée Fondation internationale Françoise Foning,
 « il est porté à la connaissance du public que les ayants droits de l’Honorable Françoise Foning de regrettée mémoire ont appris avec regret que certains de leurs frères et soeurs ont organisé depuis quelques mois une vaste campagne d’escroquerie auprès des autorités publiques, des entreprises et des hommes d’affaires sous prétexte d’un prix à son honneur qu’organisait au mois d’octobre prochain la Fondation internationale Françoise Foning » communique Salomon Tsobgny, conseiller municipal de la commune de Douala 5ème.
Face à cette accusation, le camp d’en face qui réunit quatre des six enfants, est monté au créneau le 21 septembre dernier lors d’un point de presse pour taxer cela d’allégations mensongères. Et par la voix de Monefong Cendrine, une des filles également de Françoise Foning, il s’agit d’une organisation basée aux Etats-Unis à but non lucratif fondée en consultation avec la majorité des membres de la famille. La réponse Monefong Cendrine à son frère ainé
La fondation dirigée par le troisième fils de Françoise Foning, Patrice Tsague, a pour objectif selon ce dernier de soutenir les initiatives de ses frères et sœurs qui honorent l’héritage de leur mère. Mais aussi ajoute-t-il, de promouvoir et soutenir les activités qui favorisent le développement spirituel, culturel, social, politique et économique du Cameroun et de l’Afrique.
Or, avec les dénonciations orchestrées par leur frère aîné qui présente ses frères et sœurs comme des escrocs, Monefong Cendrine craint que cela empêche les partenaires ou encore le gouvernement de s’associer à leurs actions.

Cameroun-Dieudonné Essomba : «la crise de la succession s’annonce»

A travers un communiqué rendu public lundi, Le Groupe L’Anecdote portait « à la connaissance du public que Dieudonné Essomba n’est plus considéré comme consultant de Vision 4 Télévision, pour le programme hebdomadaire « Club d’élites », pour manquement et récidive ». Notre confrère lui a tendu le micro…

L’opinion a été surprise par un communiqué du Groupe l’Anecdote mettant un terme à votre collaboration avec l’émission « Club d’Elites ». Comment avez-vous appris la nouvelle?

J’ai été informé par des amis qui ont suivi le communiqué ou qui l‘ont lu sur Internet. Ils voulaient savoir ce qui se passe.

Quelle a été votre réaction de suite et les heures qui ont suivi ?

Aucune réaction ! C’est plutôt dans l’ordre normal des choses ! Je suis un vieil habitué des médias, depuis les années dites de braise, en 1990, lorsqu’on réclamait la Conférence nationale pendant les Villes mortes. Et j’ai continué avec mes postures économiques sur la monnaie binaire ou la crise économique.

Les médias sont des entreprises sur qui pèsent de lourdes contraintes. Ils entretiennent des relations particulières avec leurs actionnaires, avec leur ministère de tutelle, avec le monde politique ou avec le fisc, tous partenaires stratégiques qu’ils doivent ménager pour survivre. D’où la nécessité d’adopter une ligne éditoriale conforme aux intérêts de ces partenaires stratégiques. Il est donc naturel qu’un intervenant qui n’est pas conforme à cette ligne soit privé d’antenne.

Le problème ici est que, moi, je ne suis pas un journaliste professionnel qui recherche un salaire, mais un intellectuel qui utilise les médias et le débat médiatique pour promouvoir mes propres thèses. Et chaque fois que je sens un risque pour le Cameroun, je prends la posture qui me semble logique, même si elle ne plaît pas aux médias qui m’appellent. Par exemple, j’étais un invité permanent de la CRTV, mais du jour où je me suis opposé à la politique des Grands projets qui allait nous entraîner fatalement, non pas vers l’émergence souhaitée, mais à la crise économique, ils m’ont carrément barré ! Je ne pouvais évidemment pas, au simple motif d’accéder à l’antenne en leur faisant plaisir, changer d’opinion et entériner un programme économique irréaliste mené par des amateurs ! Aujourd’hui, où en sommes-nous ? La crise est là et elle n’est qu’au début, car le pire est devant nous !

De même, lorsque la crise anglophone éclate et même bien avant, j’ai commencé à promouvoir le fédéralisme que j’ai toujours proposé comme la seule réponse au séparatisme et par extension, au problème plus général de la régulation des rapports intercommunautaires au Cameroun. Un grand nombre de médias m’ont barré, avec l’argument que j’entendais le Cameroun dans la division et qu’en tout état de cause, une petite escouade de gendarmes allait mater la Sécession. 5 ans plus tard, nous sommes où ? La situation s’est totalement enlisée et les morts s’accumulent, sans la moindre perspective de paix.

Nous sommes aujourd’hui devant un enjeu vital pour le Cameroun, à savoir la succession du Président Biya. Il a été réélu en 2018, c’est un fait. Mais en même temps, il a 89 ans et c’est aussi un fait. Et à cet âge, aucun homme ne peut plus être en possession de ses moyens. Pour concilier les deux, la seule solution est de déléguer une bonne partie de son pouvoir au Premier ministre et aux Conseils régionaux. Cela lui permettrait de se limiter à des missions stratégiques d’encadrement qui représentent une charge de travail plus appropriée à son âge.

Mais au lieu de ce désengagement du pouvoir opérationnel et du renforcement des instruments stratégiques de contrôle, on voit des mesures d’hypercentralisation du pouvoir au Palais, toujours sur la base des « hautes instructions ». Nous sommes là clairement devant une opération dangereuse où des gens masqués veulent gérer le Cameroun au nom d’un Chef d’Etat de plus en plus absent, avec tous les risques que cela comporte !

Je ne peux donc pas me mêler dans ce lot de laudateurs qui refusent l’évidence et se fabriquent des fables sur les aptitudes d’un homme de 90 ans à qui Dieu aurait conféré l’exceptionnalité anthropologique de maintenir ses capacités de jeune !

Une telle posture est clairement antagonique à certaines lignes et il est naturel qu’on me chasse. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois, ni la dernière. En tout état de cause, il ne faut jamais s’attendre à ce qu’en m’invitant, je vienne m’aligner derrière une ligne éditoriale qui aille contre mes convictions.

S’agissant plus spécifiquement de Vision 4, il faut dire que c’est la seule chaîne qui m’a proposé un contrat formel de consultation. J’y allais presque tous les dimanches, essentiellement pour l’amour du débat, et un beau jour, son promoteur, Sa Majesté (SIC) Amougou Belinga m’a proposé ce contrat. Naturellement que je l’ai accepté, mais en aucun jour, je n’ai fait la promesse de changer mes options, ni de soutenir le régime, ni de le combattre.

Vous reconnaissez-vous dans les propos qui circulent sur la toile ? Ils auraient provoqué des courroux au sommet de l’État. Les regrettez-vous ?  

La toile a tendance à déformer les propos qu‘on peut pourtant retrouver dans un grand nombre de vidéos que tout le monde peut écouter. Certains ont tendance à gonfler mes propos ou à les réinterpréter pour des objectifs purement politiciens, en voulant me présenter comme un ennemi du régime de Biya dans l’espérance de les rejoindre dans des combats qui n’obéissent pas aux mêmes objectifs que les miens.

En ce qui concerne mes propos proprement dits, les mots ont certainement dépassé la pensée. Mais je persiste et signe : le Cameroun a trois défis qui en font objectivement un volcan en ébullition. D’abord, la crise économique qu’on m’a reproché d’annoncer depuis de longues années – et que tout le monde voit déjà à travers la présence du FMI -, la rareté des revenus et l’augmentation des prix. Ensuite, la crise de l’Etat qui a commencé avec la guérilla sécessionniste au NOSO et les tensions intercommunautaires qui se multiplient, et enfin, la crise de la succession qui s’annonce. Pour ces trois thèmes, je suis toujours passionné, très passionné, parce qu’ils constituent de terribles défis pour la survie de notre pays. Il arrive donc quelquefois qu’à mon propre insu, je sois excessif.

Est-ce que vous n’êtes pas allé loin dans l’analyse des attitudes de la première dame, Chantal Biya ?

Encore un cas d’attribution frauduleuse de mes propos ! Moi, je n’ai pas parlé de la Première dame et je n’en ai jamais parlé dans aucune de mes interventions, que ce soit en mal, que ce soit en bien, à la télévision ou sur les réseaux sociaux. D’autres le font, mais pas moi ! Vous ne trouverez jamais un propos venant de moi en rapport avec cette dame qui occupe les espaces que veut bien lui concéder son mari. Seul ce dernier m’intéresse, puisque c’est lui le Président élu par le peuple camerounais et dont l’action a un impact sur moi. Les actes que pose la Première dame sont des actes d’une épouse que seul son mari peut juger.

Pensez-vous vraiment que malgré son âge, le chef de l’Etat n’aurait plus toutes les capacités qu’exige la gestion d’État, comme le Cameroun ?

Disons plus exactement, le grand âge, autrement dit, au-delà de 80 ans. Tous les Etats ne se gèrent pas de la même manière et tout va dépendre de la place qu’occupe le Chef dans les décisions. Un chef d’Etat peut être centenaire dans une monarchie constitutionnelle comme la reine d’Angleterre, son âge ne gêne personne puisque ses interventions dans l’exécutif sont résiduelles. Pour les mêmes raisons, un Président peut être centenaire dans un régime parlementaire, où le Président ne joue qu’un rôle marginal comme en Israël ou en Allemagne, cela ne gênera personne. A la limite, on peut le concevoir au niveau de l’Etat fédéral, dans lequel l’essentiel des missions opérationnelles de l’Etat est conféré dans les Etats Régionaux.

Mais dans un régime présidentialiste où tout le pouvoir est concentré à la Présidence, le président de la République doit être présent et actif, au risque de se voir instrumentaliser par son entourage qui va gérer le pays en son nom. Ce n’est pas un cas d’école puisqu’on l’a bien vu avec Bourguiba en Tunisie, Houphouët en Côte d’Ivoire et plus récemment, Mugabe au Zimbabwe.

Dans le cas du Cameroun, personne n’a contesté la légitimité du Président Paul Biya. Mais une fois de plus, son âge devrait le conduire à déléguer son pouvoir à un vice-Président qu’il aura désigné, au Gouvernement et aux Régions, de manière à ne rester qu’avec un pouvoir d’encadrement, d’orientation et de contrôle. Ce qui l‘aurait ramené aux cas d’en haut, en conformité avec l’exemple historique du président Mitterrand, alors très âgé, qui avait délégué pratiquement tous ses pouvoirs au Premier ministre Jacques Chirac.

Mais l’attachement excessif au contrôle opérationnel de l’Etat, alors même qu’il n’a plus les moyens physiologiques d’une telle mission, a développé une logique sinistre des hautes instructions derrière laquelle certains membres de son entourage trouvent leur propre agenda. Des « hautes instructions » sont données aux divers ministres alors que le président Biya ne s’est jamais adressé directement à un ministre, respectant la norme constitutionnelle qui est de passer par le Premier ministre, chef du Gouvernement. Bien plus, des gens sont interpellés et leur passeport retiré, toujours au nom des mêmes « hautes instructions », alors que vérification faite, il n’en est absolument rien.

Et on voit d’ailleurs bien qu’au fil du temps, cette logique de hautes instructions prend de plus en plus le pas devant des mesures directes prises par le président Biya. Mais assez étrangement, au moment même où on aurait dû s’attendre à plus de délégation de pouvoir, on note un mouvement inverse d’hypercentralisation où les ministères sont délestés de certaines missions opérationnelles au profit du Palais.

C’est très malsain dans un pays aussi hétérogène et hétéroclite !

Ceux qui veulent fabriquer une curieuse exception à Biya qui lui permettrait d’échapper aux ravages du temps ne savent pas qu’ils creusent leur propre tombe. Ce jeu est extrêmement dangereux, car justement, c’est à l’abri d’un tel mensonge que des gens mal intentionnés de l’entourage présidentiel poursuivront leur projet, tout en renforçant leurs méthodes. Aujourd’hui, les Camerounais ont la chance que le Président ait encore assez de force pour redresser lui-même ces abus. Mais qu’en sera-t-il dans 6 mois, un an, 2 ans, au fur et à mesure que son âge avancé et ses forces déclinent ? Nous allons nous retrouver un beau jour avec des « hautes instructions » d’un président qu’on ne voit pas, nous conduisant en prison ou à la mort, sans savoir ce qui se passe !

Ce n’est pas la première fois que vous partez de Vision 4. Si on revient vous chercher quand tout sera calme, repartirez-vous ?

Je vous ai dit dès le départ que je n’étais pas un journaliste qui vit des prestations médiatiques, mais un intellectuel qui défend des points de vue partout où on m’appelle. Que ce soit une télévision, une radio, un journal, une conférence, dès lors que je suis invité, j‘y vais. Si une chaîne de télévision m’appelle pour un débat, j’y serai toujours pour promouvoir ce qui me semble approprié pour améliorer la situation du Cameroun. Je ne fais pas d’exclusion.

Quant au cas spécifique de Vision 4, je serai toujours à sa disposition, avec contrat ou non, non seulement parce que c’est une chaîne de télévision qui a une grande audience, mais aussi par rapport aux relations que j’ai pu tisser avec son promoteur, Amougou Belinga que je remercie ici pour tous les appuis multiformes qu’il a pu m’apporter !

Évidemment, tout en rappelant à tout le monde que je ne change pas d’opinion.

Cameroun : quand l’héritage échappe aux enfants naturels non reconnus

Issus d’une famille polygamique, certains enfants nés avant le mariage n’ont pas été reconnus du vivant de leur père. Ils ont été ignorés dans le procès-  verbal du conseil de famille et demandent à être introduit dans la succession.

Les faits sont relatés par le journal Kalara, spécialisé dans l’information juridico-judiciaire. C’est une famille nombreuse qui s’est présentée devant le Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé le 15 septembre dernier. Elle est venue ouvrir la succession de Max, leur père et époux, décédé en janvier 2020. Hilary, la seconde épouse du défunt, est l’initiatrice de cette procédure. Gendarme de profession, Max a laissé derrière lui une veuve, plusieurs enfants, et un grand patrimoine, qui aiguise les appétits des uns et des autres.

Dès l’appel du dossier, cette famille paraissait plutôt fusionnelle. Tout se passait comme sur des roulettes, jusqu’à ce que le Tribunal pose sa traditionnelle question à la veuve. «  Etes-vous sûr que le défunt n’a pas eu d’autres enfants ? ». La réponse à cette interrogation a changé le cours des débats, qui devront se poursuivre le 6 octobre prochain.

En effet, c’est depuis un mois déjà que Hillary a saisi le tribunal. Elle et ses enfants veulent entrer en possession de la pension de réservation de Max, son défunt époux. Ce dernier est décédé le 26 janvier 2020 des suites de maladie. Le défunt a au cours de sa vie accumulé d’autres biens constitués, entre autres, d’immeubles et véhicules. Il était polygame et père de plusieurs enfants.

Sa première épouse l’a précédée au pays des morts cinq ans plus tôt. Après le décès de Max, sa famille s’est réunie. Au cours de ce conseil de famille, il a été décidé que tous les enfants reconnus du défunt soient déclarés cohéritiers, Hilary a bénéficié de son droit d’usufruit et a été désignée administratrice de biens successoraux. Toutes les résolutions prises lors de cette assise ont été consignées dans un procès-verbal, qui a été annexé dans le dossier de la procédure soumise à l’appréciation du tribunal.

Le journal Kalara indique que dans ce document que Max a laissé, quatre enfants vivants et trois autres sont décédés avant lui. Parmi les enfants disparus, une de ses filles a eu trois enfants, qui ont été alignés dans la succession de Max, en représentation de la défunte mère. Tout semblait normal jusque-là, aucune contestation n’a été signalée.

La coutume

Au regard du nombre de personnes présentes devant elle, la juge a voulu savoir si le gendarme polygame n’a pas eu d’autres enfants. Il y a eu une minute de silence avant que Paul, l’un des enfants issus du premier mariage, déclare au tribunal que leur défunt père a eu plusieurs autres enfants, qui n’ont pas été pris en compte dans le procès-verbal de conseil de famille.

« Je suis une enfant naturelle reconnue par mes grands-parents. Je suis né avant le mariage de mes parents, et mes grands-parents m’ont reconnue selon notre coutume », a déclaré l’aînée de la fratrie. Plusieurs autres enfants de Max qui sont dans la même situation se sont signalés au cours de l’audience pour réclamer leur part d’héritage.

« Vous comprenez maintenant pourquoi leurs noms n’apparaissent pas dans le procès-verbal de conseil de famille  que nous vous avons présenté. Ils ne sont pas reconnus par le défunt. Seuls les enfants reconnus ont droit à l’héritage de cet homme selon la loi. Je n’ai voulu frustrer personne », a souligné l’avocat de la famille.

En prenant connaissance du dossier de procédure, le juge en charge du dossier a constaté qu’effectivement, les enfants qui souhaitent entrer dans la succession du gendarme n’ont pas été reconnus par ce dernier. Leurs actes de naissance ont le nom d’un père autre que celui de Max. De plus, les actes de décès des enfants disparus de Max n’ont pas été produits dans le dossier. Toute chose qui a obligé le tribunal à reporter l’audience pour que la famille produise ces documents, qui sont très importants pour la compréhension de ce dossier. Débat à suivre le 6 octobre 2021.

 

Lire d’autres histoires aussi croustillantes dans le dernier numéro de Kalara.

Cameroun : il veut hériter d’un père qui ne l’a pas reconnu

Une dame a saisi la justice pour ouvrir la succession de son époux. Mais, l’un des fils du défunt issu d’une précédente relation, qui n’a pas été reconnu, fait obstacle à la procédure et souhaite faire partie de ses cohéritiers.

« Il n’est mentionné nulle part le nom de ce défunt dans votre acte de naissance ». C’est par cette remarque que le juge du Tribunal de premier degré de Yaoundé (TPD) de Yaoundé a atténué les tensions entre Eveline, la veuve, et Daniel, le fils aîné de Valentin. Les deux parties se disputent le patrimoine laissé par ce commerçant. Le linge sale n’ a pas pu se laver en famille, c’est désormais devant la justice que les problèmes de ce foyer vont être réglés.

Ces faits sont rapportés par le journal Kalara. C’est Evelyne qui a saisi le Tribunal. Elle souhaite ouvrir la succession de Valentin, son défunt époux. Ce dernier est décédé à Yaoundé de suite de longue maladie. Il est propriétaire de plusieurs boutiques au marché central de Yaoundé et avait des véhicules de transport. Le défunt était également bailleurs dans plusieurs cités universitaires.

Depuis son décès en 2018, ses ayants-droit peinent à désigner les véritables propriétaires de ses biens. D’un côté, la veuve aimerait que seuls ses enfants héritent, tandis que Daniel soutient qu’il a droit à son part d’héritage. Les débats ont été ouverts dans cette affaire le 21 juin dernier en présence des deux parties.

Eveline a raconté au Tribunal qu’elle s’est unie par les liens du mariage avec Valentin en 2017, après 15 ans de concubinage. De leur relation sont nés quatre enfants encore en bas âge. Elle soutient qu’elle a été la maîtresse de Valentin pendant des années, car ce dernier était encore marié à sa première épouse lorsqu’ils se sont rencontrés. Ce n’est qu’après le divorce qu’elle a décidé d’aller vivre avec lui sous le même toit.

De ce premier mariage est né un enfant, prénommé Daniel. « Mon mari m’avait expliqué que cet enfant est né avant leur mariage et qu’il ne l’avait pas reconnu à cause des problèmes entre leur deux familles. Il n’avait que 16 ans et la fille 15. Cinq ans plus tard, la famille de la fille, très catholique, avait alors organisé leur mariage et forcé la mère de son enfant à l’épouser », a-t-elle relaté.

Droit d’aînesse

Après le divorce entre Valentin et sa première épouse, cette dernière refait sa vie et a eu d’autres enfants. Evelyne déclare que Daniel a toujours vécu sous leur toit, sans aucun problème, jusqu’au lendemain du décès du chef de famille. « Il a commencé à revendiquer son droit d’aînesse et son droit de chef de famille, que je ne conteste pas. Seulement, il veut gérer tout seul le patrimoine de son défunt époux ».

Pour régler ce différend, la famille a décidé d’ouvrir la succession de Valentin. Un conseil de famille a été organisé à cet effet et un procès-verbal a été établi. Dans ce document qui a été annexé au dossier de la procédure, tous les enfants d’Evelyne ont été désignés cohéritiers de leur défunt père. L’administration des biens et le droit d’usufruit ont été reconnus à la veuve. Daniel n’est pas du tout d’accord avec ces résolutions. Il souhaite non seulement hériter de son père, mais aussi être associé à l’administration des biens du défunt.

Mariage ou pas ?

Prenant la parole au cours de cette audience, Daniel contexte aussi le lien de mariage qui existe entre Eveline et son père. Il soutient que leur acte de mariage est un faux. « J’ai vécu avec mon père depuis l’âge de 8 ans. Je n’ai jamais assisté à une cérémonie de mariage entre cette femme et mon père. Je ne sais d’où sort l’acte de mariage qu’elle brandit ici aujourd’hui. Elle n’est que la concubine de mon père », a-il-déclaré.

Pour ce qui est de la succession de Valentin, Daniel déclare qu’il est connu de tout le village qu’il est le fils du défunt, et qu’il n’a besoin d’aucun document pour le prouver. « Mes oncles et tantes ici présents peuvent le témoigner. Je suis la photocopie de mon père. Je suis son fils ». Toutes les personnes venues pour soutenir cette famille dans ce procès ont corroboré à la version des faits des deux parties. Certains ont dit avoir assisté au mariage entre Valentin et Evelyne, d’autres par contre n’ont jamais été au courant d’un tel évènement. Pour mettre un terme à la discussion, le Tribunal a demandé à voir l’acte de naissance de Daniel.

Malheureusement, ce dernier n’a jamais été reconnu du vivant de son père. « Tu ne peux hériter de cet homme devant la loi. Il n’est pas ton père. Mais pour le bien de la famille, je peux t’associer à l’administration des biens avec la veuve. Ainsi, vous seriez obligé de vous entendre », a conseillé le juge. L’affaire a été renvoyé à ce 1er juillet 2021 pour enquête et réquisitions du ministère public.

Cameroun: un Etat-volcan qui couve un peuple qui sommeille

Par Éric Essono Tsimi

Sur le site du gouvernement camerounais, Amadou Ali est toujours présenté comme le « Garde des Sceaux du Cameroun ». Laurent Esso aussi. Cette confusion, cet amateurisme se greffent à cette autre aberration: sur la cinquantaine de ministres que compte le gouvernement de Philemon Yang, 20% au moins échappent à son autorité, même formelle.

La présidence de la République à elle seule y a une dizaine de ministres: Edgar Alain Mebe Ngo, Eyebé Ayissi, Ferdinand Ngoh Ngoh, Agbor Tabi, Belinga Eboutou, Fouda Magloire Seraphin, Atanga Nji Paul, Mengot Victor Arrey Nkongho, Philippe Mbarga Mboa, Joseph Le, sont des collaborateurs directs du chef de l’Etat. Au plus haut niveau cette confusion de rôles, c’est du parasitisme d’Etat. La Constitution est bafouée parce que le rôle du Premier ministre est ignoré, jusque dans son « immeuble Etoile », où il est doublé et c’est son Secrétaire général qui est réputé détenir la réalité de ce qu’il reste de cette fonction constitutionnelle.

L’exécutif est monocéphale, le « gouvernement » n’est qu’une antichambre de l’administration où l’on est protégé de la retraite. Voici six ou peut-être sept autres non-sens qui ne sont possibles qu’au Cameroun, pays extra-terrestre.

1) Un ministre d’État qui est ministre « des Loisirs » (sic): quand vacancier devient un métier honorifique et subventionné, Bello Bouba Maigari, chapeau bas!

2) Un ministre de l’éducation qui est mis en prison, pendant sa fonction, pour des faits de corruption puis relâché mais ne remet pas sa démission alors qu’il est toujours poursuivi par la justice.

3) Une bande ethno-organisée de ministres notoirement incompétents ou plagiaires provoque une crise institutionnelle. Ils se permettent de s’exprimer sur un sujet aussi grave que Boko Haram, au mépris de la sécurité collective, en accusant implicitement d’autres membres du Gouvernement auquel ils appartiennent. Obligeant, par leur démarche, le président de l’Assemblée nationale à s’expliquer et à défendre les ressortissants de sa région.

4) Un ministère du travail et à côté un ministère de l’emploi, dans un Gouvernement où aucune coordination n’existe, où ne se tiennent jamais des conseils de ministres: n’est-ce pas tout faire pour que ceux qui n’ont pas d’emploi ne trouvent jamais du travail?

5) Un Gouvernement où un ministre des finances est accusé à tort ou à raison par tout son département d’origine d’avoir cavalièrement trusté toutes les terres de la Lékié est promu ministre de l’agriculture: comme pour l’aider à mieux valoriser ses acquisitions

6) Un Gouvernement où un ministre de la santé est si détesté par ses frères du village, les Yaoundé, mais maintenu des années et des années dans un département aussi sinistré, qu’il peut se permettre de dire : « tant que Biya respire, je vis ».

7) Avez-vous remarqué que tout le monde y a un nom et un prénom ou en tout cas est désigné par deux noms sauf monsieur TAIGA. Qui est désigné Dr Taiga, comme s’il était le seul docteur du gouvernement. S’il ne l’est pas, pourquoi n’a-t-on pas mis les titres des autres « Dr »? Était-ce pour nous dire que le gouvernement a embauché un vétérinaire pour soigner notre bétail?

Pendant ce temps, tous ses anciens ministres comptent les heures et les jours qui les séparent de leur come-back, ils sont dans les palmeraies, au milieu de leur cheptel, attendant le prochain remaniement ministériel, faisant le décompte de leurs nouveaux ennemis, mijotant leur future revanche… Tous espèrent toujours revenir et l’histoire leur donne généralement raison. C’est pourquoi il ne faut pas chercher des anciens ministres camerounais dans les hautes sphères de la fonction publique internationale.

Une succession à hauts risques
Plus son terme s’approchera, plus Paul Biya fera appel aux compagnons de la première heure, aux vieux méchants, aux Martin Mbarga Nguele (Chef de la Police à 82 ans!). Que les « wannabe », les jeunes loups, ceux qui attendent leur tour depuis 15 ans s’en prennent à eux-mêmes de pas oser.

Dans l’architecture de la transition, les clés de la succession auraient été remises à:

– Martin Belinga Eboutou, nouveau vice-dieu, faiseur de rois émasculés (le Secrétaire général de la Présidence de la République c’est la créature du directeur du cabinet civil. Et il faut remonter à leur passage à New York, en 2006, pour comprendre la filiation) ,

– Edgar Alain Mebe Ngo, tombeur de ceux qu’on croyait intouchables dans les baronnies de Yaoundé, il est derrière les prises les plus fameuses d’éperviers. La France lui a pourtant fait un clin d’ il amical, en publiant dans le journal Le Monde ses connexions mafieuses.

– Louis Paul Motazé, premier ministre bis, auquel la clameur publique prête des pouvoirs sans doute exagérés.

– Jacques Fame Ndongo qui a réussi à faire croire à sa totale dévotion politique et dont il est pourtant impossible d’ignorer le double « je » et la réelle indépendance intellectuelle.

Tous fils de cultivateurs, ils valent surtout par leur art de la man uvre. Gardiens du temple, ce sont des cerbères de paille qui ont selon les usages de la Cour versé dans des compromissions initiatiques, ils déconsidèrent les intellectuels et ne parlent qu’avec morgue du peuple. Montrer patte blanche, dans les cercles de pouvoir du Cameroun, c’est tenir bien en évidence ses mains maculées de sang et d’argent sale.

Contrairement à leur créateur Biya, plutôt discret et assez fin dictateur, ce sont des jouisseurs égocentriques qui affichent en permanence leurs richesses et nous piétinent de leur arrogance. Tous sont issus du Sud, mais se détestent sans merci. Ce qui nous manquera le moins après Biya, ce sera bien sûr les cheveux et les discours de madame, mais beaucoup moins ces gens-là que je voudrais voir nus.


radio-calade.fr)/n

Succession au FMI: L’Afrique peut-elle tirer son épingle du jeu?

Le débat divise les pays riches et les pays émergents, pour le Dr Pierre Alaka Alaka expert financier, l’Afrique risque de passer à coté du sujet

La chute brutale du Directeur général du FMI ouvre des tractations souterraines inédites en vue de sa succession, depuis la création de cette institution jamais le changement d’un cadre de ce niveau n’avait donné lieu à des négociations d’une telle envergure à cause surtout du pacte signé entre l’Europe et les Etats-Unis relatif à la gestion des institutions financières internationales. Il est établi depuis 1946 que la Direction générale du FMI revient aux européens et la Présidence de la banque mondiale revient aux Américains rappelle le Dr Pierre Alaka Alaka expert financier. Si cette tendance a longtemps existé du fait de la puissance économique des Etats du nord, les pays émergents sont déjà montés au créneau pour réclamer plus de transparence et d’équité dans la succession du Directeur général du FMI et du coup les africains s’interrogent sur le rôle que pourrait jouer le continent. Le Dr Alaka reste pessimiste: Il n’est pas exclut qu’un africain soit Directeur général du FMI, on a eu des africains Secrétaire général des Nations Unis. Il faut voir les conditions qui permettent d’être retenu au poste, avoir un parcours exceptionnel dans le domaine des finances mondiales entre autre, malheureusement chez nous nos ministres ne réfléchissent pas, ils agissent sur les seules instructions du Président de la république, donc on n’a pas d’hommes créatifs car nos penseurs économiques sont sous la coupes des Chefs d’état. Ce qui est valable pour le Cameroun l’est aussi pour l’Afrique, à partir de là l’Afrique a du mal à émerger et surtout convaincre pour obtenir l’assentiment du Conseil d’administration du FMI.

Se libérer de la domination française
Dès lors notre expert pense que pour se positionner l’Afrique devrait jouer des alliances, les partenaires probables seraient dans ce cas les autres pays émergents et en cas de victoire les retombées seraient inestimables: C’est bien possible, en ce moment il y a le Président de la Banque centrale du Mexique qui est candidat, je pense qu’une alliance avec l’Afrique serait bien pour inverser la tendance. Mais là n’est pas le débat, le débat c’est comment faire comprendre aux pays africains d’expression française de voter pour ce mexicain et non pour Christine Lagarde représentant la France. Ca va être difficile politiquement, parce que avec la francophonie, avec les réseaux, la France tire sa force de là et il est évident aujourd’hui que si l’Afrique vote pour Monsieur Agustín Carstens la tendance va être renversée et l’Afrique pourrait avoir des retombées énormes. Pour le Dr Pierre Alaka Alaka c’est l’occasion pour l’Afrique de montrer sa véritable indépendance C’est le moment de montrer que nous sommes libres, indépendants et souverains en votant le candidat des pays émergents qui est un mexicain, si l’Afrique le fait alors elle aura montré à la France que désormais il faut traiter d’égal à égal avec elle. Voila aujourd’hui ce que l’on attend des pays africain.

Le Dr Alaka Alaka, expert financier
Journalducameroun.com)/n

Cameroun: La succession des députés décédés fait débat

A l’origine de la controverse politique, une plainte déposée contre le président Paul Biya à la Cour suprême

Que faire en cas de vacance?
L’affaire Abba Aboubakar du nom de celui qui a assigné Paul Biya à la Cour suprême du Cameroun a pris une nouvelle dimension. En sa qualité de président de la Révolution camerounaise du peuple uni (RCPU), il a assigné le président de la République en justice le 1er mars 2010 pour non organisation des élections partielles suite aux décès de six élus du peuple depuis le début de leur mandat au sein de l’Assemblée nationale en 2007. Il y a eu des députés au cours de cette législature qui n’ont eu que le temps de porter leur écharpe tricolore et sont décédés par la suite. Or, au nom de la loi électorale en vigueur, notamment celle n°91-20 du 16 décembre 1991 fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée nationale, modifiée et complétée par la loi n°97-13 du 19 mars 1997 et par celle n°2OO6/009 du 29 décembre 2006, il est écrit et bien clair que lorsqu’il se produit une ou plusieurs vacances définitives par suite de décès, démission du titulaire ou du suppléant ou par toute autre cause dans une circonscription électorale, il est procédé à des élections partielles dans les douze mois suivant la vacance (.) J’ai adressé des correspondances à deux reprises au président de la République par rapport à cette situation. Elles sont restées lettres mortes. Pourtant il sait ce qu’il y a lieu de faire a-t-il déclaré au cours d’une interview accordée à la presse.

Un problème de corporation
Sur le fond, sa plainte pose le problème de la gestion de la vacance des postes dans le cadre du mandat de député. Certains observateurs relèvent que si la remarque de monsieur Abba Aboubakar est pertinente, porter plainte au président de la République reste assez restrictif. Le problème est plus complexe, a confié à Journalducameroun, un député. Selon cet élu, initialement les députés suppléants étaient appelés à prendre pleinement la place de l’élu vacant. Il y a quelque temps, certains députés ont demandé que soit supprimée cette règle, parce que les suppléants auraient été tentés de provoquer la vacance. C’est dans ce seul contexte qu’il a été désormais admis que la vacance ouvre lieu à des élections partielles. L’application de cette loi reste très difficile. Sur les postes électifs comme celui des députés, on procède par scrutin de liste. Cela reviendrait à dire que tous les députés de la localité concernée devront remettre leur mandat en jeu, ce qui n’arrangerait aucun député. Selon d’autres observateurs, cette argumentation est spécieuse. Il suffit de changer la loi électorale ou de l’adapter en permettant un scrutin particulier pour les cas de vacance.

Jusqu’au bout
Abba Aboubakar reste déterminé. Il a déclaré vouloir aller jusqu’où il faudrait pour défendre sa cause. J’appellerais au boycott de la prochaine élection présidentielle dans les zones concernées, à partir du boycott des inscriptions sur les listes électorales, en préparation du boycott de la présidentielle prochaine a-t-il déclaré. La Cour suprême ne s’est pas encore prononcée sur le sujet. Mais selon des experts du droit, la démarche d’Abba Aboubakar risque de ne pas aboutir. La requête déposée à la Cour suprême ne semble pas avoir été claire sur l’objectif de la démarche. Imposer au président de la République d’organiser des élections ou le reconnaître coupable de non application de la loi. Dans les deux cas, il serait difficile de statuer parce que dans le cas d’inconstitutionnalité ou d’illégalité Abba Aboubakar n’a pas la qualité à agir a déclaré un avocat en service à Yaoundé. Politiquement, ses revendications sont minimisées. Dans les colonnes du journal Repères, Grégoire Owona le Secrétaire général adjoint du RDPC a déclaré que même si les partielles étaient organisées cela ne changerait rien aux grands équilibres.

Abba Aboubakar, président de la Révolution camerounaise du peuple uni (RCPU)
rcpu.net)/n